jeudi 29 décembre 2016

DANS LA MANGEOIRE

SAINTE MARIE MÈRE DE DIEU



1er JANVIER 2017
Lc 2, 16-21

Le Livre des Nombres, (notre première lecture du jour) le quatrième de l'Ancien Testament, a reçu ce titre, parce qu'il débute et s'achève avec une statistique (dénombrement ou recensement) des tribus d'Israël. Sa composition finale est relativement tardive, environ 600 ans avant le Christ, époque de l'Exil des Hébreux à Babylone . De nombreuses sources ont été assemblées pour composer ce Livre reliant des éléments narratifs et des textes législatifs.


C'est de ce Livre qu'est tirée la très belle bénédiction que l’Église nous adresse en chaque début d'année. Je ne trouve rien de mieux pour rejoindre chacune et chacun en ce jour où coïncident : « le premier dimanche de l'année, le premier jour de l'An Nouveau et la fête de Marie « Mère de Dieu ».


Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage,qu’Il te prenne en grâce ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage,qu’Il t’apporte la paix !

Ils invoqueront ainsi mon nom sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai. »

Oui, que le Seigneur bénisse chacune et chacun ! Bénir signifie vouloir du bien à l'autre ! Dire du Bien de l'autre !
Appeler la bénédiction du Seigneur sur une personne c'est demander à Dieu de dire du Bien de cette personne, de la combler des biens d'éternité ! N'est-ce pas beau cela ? Si Dieu ne nous voulait pas du bien, aurait-Il envoyé son Unique, Son Bien-aimé, Celui en qui Il a mis toutes Ses complaisances pour rétablir dans Son amitié celui qui s'en éloignait ! Comprendrons-nous un jour tant soit peu, à quel point nous sommes aimés ?

« En hébreu, la langue de la première partie de la Bible, bénir signifie plus encore que dire du bien. La bénédiction de Dieu, c'est le don de la vie, du bonheur et de la paix. Bénir ,c'est donner la vie, et un sens à la vie. Bénir Dieu, c'est Lui laisser de la place dans notre existence, c'est Le laisser s'exprimer en nous, créer en nous ces dimensions nouvelles que sont la foi, l'espérance et l'amour. Bénir une personne c'est lui souhaiter que Dieu l'aide à se développer et à s'épanouir pleinement » J'ai relevé cette note quelque part un jour et suis incapable de donner l'auteur

Quand on dit la bénédiction de Dieu sur une personne ou sur un groupe de personnes, on accompagne souvent les paroles de bénédictions tirées de la Bible par un geste de la main comme ouverte en direction de la personne. Ce geste, très ancien, d'imposition des mains, rappelle bien que par sa bénédiction, Dieu est en train de créer la personne.

Alors, oui, :“Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage,qu’Il te prenne en grâce ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage,qu’Il t’apporte la paix !

Que cette année soit, dans chacune de nos vies, remplie de Sa Présence, débordante d'Amour, à Son image et ressemblance ! Si nous ouvrons tout grand notre cœur, il en sera ainsi et nous déborderons d'allégresse ! C'est mon souhait le plus cher !


Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
que son visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.

Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
tu gouvernes les peuples avec droiture,
sur la terre, tu conduis les nations.

Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ;
qu'ils te rendent grâce tous ensemble !
Que Dieu nous bénisse,
et que la terre tout entière l’adore !

Notre regard sur les êtres et sur les choses changera, comme les bergers de la nativité, nous nous hâterons, nous allongerons nos pas pour mieux comprendre ce qui se passe à la mangeoire !

Les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem,et ils découvrirent Marie et Joseph,avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.

Ne faut-il pas une « sacrée » dose de foi pour courir vers un nouveau-né couché dans une mangeoire ? Remarquons la nuance : il ne s'agit pas dans le texte d'une mangeoire, mais de LA mangeoire ! Ce n'est pas une quelconque mangeoire , c'est précisément celle où repose sereinement, un Nouveau-Né en tout semblable aux autres à cette seule et incroyable différence, que Son apparence est un emprunt et qu'il y a là un enfant étonnant qui, dès avant Sa naissance, Se manifeste, au point d'ébranler un autre enfant – Jean le Baptiste – dans le sein de sa mère Élisabeth ! Si les bergers se hâtent, c'est qu'ils ont reçu, eux aussi la visite d'un ange qui reprend le message plein de confiance et d'Espérance adressé à Marie, puis à Joseph : « ne crains pas, ne craignez pas »

Un ange du Seigneur parut auprès d'eux et la gloire du Seigneur les enveloppa de clarté, et ils furent saisis d'une grande crainte. Mais l'ange leur dit: " Ne craignez point, car je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple une grande joie: il vous est né aujourd'hui, dans la ville de David, un Sauveur, qui est le Christ Seigneur ! »

Quand Dieu se manifeste Il apporte la VIE, la PAIX, la LUMIÈRE, la JOIE !
Nous sommes à mille milles de ceux qui nous présentent Dieu comme un Père fouettard. Souvenons-nous de cela, la Présence de Dieu est douce, lumineuse, joyeuse.
Comme ce fut annoncé, cet enfant surprenant, est couché dans une mangeoire ! Faut-il y voir le symbole de notre Tabernacle où Jésus nous attend ? En tout cas, c'est ce que je retiens, et le tabernacle de l'Ermitage est une mangeoire, car c'est là que tout a commencé ! Bien qu'il ne faille pas oublier que le tout premier Tabernacle de l'Enfant Dieu fut le sein de Marie ! Qu'Elle est grande Marie dans son abaissement, Elle qui porte Jésus le Fils Bien-Aimé du Père, et que Jésus porte  !

Oui, c'est à la mangeoire que tout commence, tout, c'est-à-dire l’Église . Car qu'est-ce que l’Église ? Sinon ce lieu unique :

  • où la Parole se FAIT CHAIR comme à la mangeoire, où Elle nous dit : « prenez et mangez, prenez et buvez »,
  • où la Parole est ANNONCÉE jusqu'aux extrémités de la terre selon l'ordre de Jésus : « allez, faites des disciples » et ici, par les Bergers,dans la campagne environnante,
  • où Elle est célébrée dans le monde entier et, à la MANGEOIRE, par les Anges : «  Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qui L'aiment »

« Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. »

Oui, les premiers missionnaires de l’Évangile dont parle la première lettre de Saint Paul aux Corinthiens : « Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l'Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui sont chargés d'enseigner,les missionnaires de l’Évangile » , les tout premiers, ce sont les bergers ! Jésus, en Son Père, choisit des gens simples, des pauvres selon les critères humains. Les savants tenteraient de Lui démontrer scientifiquement que la création est ceci, cela,
vient de telle transformation, que l'homme descend du singe ! Comme si Dieu, qui a tout créé, de rien, ne sait pas qui est l'homme et d'où il vient ! Oui, en Jésus, Dieu choisit la simplicité, n'est-ce pas ce que dit Saint Paul ? 

« Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n'y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles.
Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont,afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu ». 1 Cor 1

Devant Dieu, nul ne peut se prévaloir de puissance, de sagesse, d'intelligence … Le Sage, le Puissant, l'Intelligent … c'est Dieu, nous participons simplement, selon notre degré d'ouverture, à qui est Dieu ! « Qu'as-tu que tu n'aies reçu », c'est encore St Paul qui nous le rappelle !

Quant à Marie, Elle ne se soucie pas de sa « petite personne » « Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. »

Marie avance dans la foi ! Tout ce remue ménage, toutes ces personnes qui viennent voir l'Enfant, - et Marie ira de surprise en surprise, - bientôt des mages seront là avec des cadeaux somptueux, et ils se prosterneront devant ce tout-petit, Marie intériorise tout ces événements. Elle est loin de tout comprendre, Elle dépose tout cela au plus profond de son cœur et c'est peu à peu que se lèvera le voile, mais jamais totalement. En effet, quand Jésus harangue les foules, les proches sont surpris et s'inquiètent, Marie les accompagne pour tenter de ramener Son Enfant à la maison. C'est peine perdue, Jésus est guidé de l'intérieur et rien ne Le détournera de Son dialogue avec le Père dont Il accomplit les œuvres !

Marie a compris que son Fils est différent, qu'Il est capable d'effectuer de grandes choses (souvenons-nous de Cana) mais Ses proches eux, ne comprennent pas !

Le voile, disais-je, se lève peu à peu, mais jamais totalement, n'en est-il pas ainsi dans nos propres vies ? Certains événements nous déroutent, au moment, nous ne comprenons guère, nous sentons que Dieu est présent, cela reste cependant confus. Arrive alors, un autre événement, souvent des mois, parfois des années après, et nous comprenons tout ou presque tout, et nous rendons grâce. Dieu a permis ceci pour nous éviter le pire ! Dieu a permis ceci, pour nous préparer à aujourd'hui ! Nous ne devrions jamais nous inquiéter, si nous ne comprenons pas, comme Marie gardons l'incompréhensible au fond de notre être, méditons et à l'heure de Dieu, la lumière jaillira, nous exploserons d'une joie douce et sereine en disant merci à l'Auteur !

Rassasiés par la rencontre avec cet Enfant, les bergers ne comprennent pas tout non plus, mais ils ont vécu une expérience indicible qui réjouit leur cœur, leur vie ne sera plus la même, il s'est passé quelque chose de profond, d'inexplicable, quelque chose qui vient de très loin et de tout près en même temps, quelque chose qui remplit leur vie intérieure. Extérieurement, ils ont les mêmes vêtements, ils n'ont pas davantage d'argent, ils restent des
bergers, mais : « Les bergers repartirent ;ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu,selon ce qui leur avait été annoncé. » ils seront bergers autrement, ils deviennent des messagers de cette extraordinaire nouvelle : « Un enfant nous est né un fils nous est donné, conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Prince-de-la-paix... » Ils n'ont plus le même regard sur les êtres et sur les choses ! Voilà ce que Dieu fait dans une vie quand la Rencontre est profonde, vraie, sincère ! Les difficultés sont regardées différemment, le frère n'est plus un ennemi mais un ami potentiel, nous voyons la vie, les gens, les choses avec le filtre de Dieu ! Nous devenons capables d'action de grâce, nous devenons capables de prier pour ceux qui ont voulu nous faire du mal, nous, nous savons qu'il s'agit d' un chemin de purification car « tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu »! Nous devenons capables de prier pour ceux qui nous blessent, nous les portons devant le Seigneur appelant sur eux Sa bénédiction pour que vienne l'heure de leur propre expérience spirituelle qui en fera des êtres nouveaux. La RENCONTRE de Dieu bouleverse une vie, souvenons-nous de Moïse sortant de la Tente de la Rencontre, il rayonnait ! Dieu rend lumineux l'être où Il peut établir sa demeure, « sa mangeoire » !

Et Jésus ne se dérobe pas à la loi du moment, Jésus n'est pas un hors la loi, non, Il s'y soumet, Il l'élargira, mais Il a cette grandeur d'une humilité souveraine, d'emprunter les chemins, tous les chemin d'humanité : 

« Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision,l’enfant reçut le nom de Jésus,le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception. »

Jésus vient au monde sans nom, comme tous les enfants, Il reçoit le sien de Son Père, par l'intermédiaire de ceux qui ont accepté de Le prendre en charge, d'assurer sa première éducation : « l’enfant reçut le nom de Jésus ! » Quel programme quand on en connaît le sens ! Jésus, c'est-à-dire « Sauveur » qui, dès Sa conception dit : « me voici Père, je viens accomplir Ta volonté » Paroles qu'Il reprendra au Jardin des oliviers : « Père, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » pour terminer sur la croix dans un soupir « tout est accompli ».Sa mission, le sens de sa vie sont inclus dans ce nom : « JÉSUS » ! Quand nous ne savons pas quoi dire à la prière, ne craignons pas, répétons inlassablement ce nom, doux et puissant entre tous « Jésus, Jésus » nous reviendrons apaisés, vivifiés, car ce nom est donneur de Vie; en lui-même, Il EST BENEDICTION !
Ils invoqueront ainsi mon nom sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai. »

L'Ermite

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