vendredi 27 juillet 2018

CINQ PAINS, DEUX POISSONS, UNE FOULE !

XVIIe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE


ANNÉE B


(Jn 6, 1-15)


Dimanche après dimanche, en cette année liturgique B, nous méditons l’Évangile selon Saint Marc or, ce dimanche et ceux qui suivront du moins en août, l’Église nous propose l' Évangile selon Saint Jean, il est légitime de s'en étonner et d'en chercher la raison !J'ai cherché à m'informer mais , pour le moment je n'ai pas obtenu de réponse !
Vous connaissez sans doute tous, la synopse des évangiles, c'est-à-dire, la mise en parallèle de ceux-ci, ce qui prouve la véracité des faits rapportés par les quatre évangélistes. En réalité, les récits de Matthieu, Marc et Luc se recoupent presque toujours ,Jean, dans certains cas, mais moins souvent.
L’Évangile de Notre Seigneur Jésus-Christ selon Saint Jean est une méditation très profonde sur Jésus, Verbe de Dieu. écrit peut être vers 95-100, dans la rédaction que nous avons, il témoigne de plus de recul que les trois autres évangiles. Matthieu, Marc et Luc sont issus de la même souche : la prédication de Pierre (c'est pourquoi on les nomme " synoptiques " - qui peuvent être " vus ensemble ").
Apôtre lui-même, et témoin oculaire privilégié, Saint Jean use de sa liberté. On peut le reconnaître dans le "disciple que Jésus aimait". Jean ne s'est pas senti tenu par une chronologie : il montre surtout une pénétration plus intime du mystère du Christ. Pour lui, Jésus n'est pas seulement le messie qui accomplit les prophéties et fonde le Royaume, ni le fils de Dieu qui subjugue les masses, ni le sauveur qui vient proclamer un message de mansuétude, c'est le Verbe incarné, Dieu lui-même, qui révèle aux hommes le Dieu invisible. 
 Le plan même en est transformé : Prologue - la gloire du Verbe (1), la gloire de Jésus (1-12), Jésus dans l'intimité de ses disciples (13-17), la Gloire de la passion (18-19), la Gloire de la résurrection (20) et l'appendice (21). Les antithèses s'y bousculent et font de cet écrit l'un des plus lus et des plus difficiles à pénétrer. Pour s'y essayer, une piste est d'étudier les couples de mots clefs qui rythment le récit : Dieu - Verbe, lumière - ténèbres, vie - mort, témoignage - foi, monde - reconnaissance, chair - esprit, unité - péché, gloire - don, loi - vérité, adoration – Jérusalem...
Il se trouve que la première multiplication des pains que nous offre la Liturgie de ce
dimanche est rapportée par les quatre évangélistes, c'est peut-être la raison pour laquelle pendant quelques dimanches nous basculons sur l’Évangile de St Jean.
Souvenons-nous du 16e dimanche, Jésus a traversé le lac avec Ses Apôtres leur proposant de prendre un peu de repos, à l'écart, car les foules allaient et venaient au point qu'ils n'avaient même plus le temps de prendre un repas ! La Parole de ce Jour n'est pas une parenthèse, ce passage figure en effet chez les quatre évangélistes .

    Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée,
le lac de Tibériade.
    Une grande foule le suivait,
parce qu’elle avait vu les signes
qu’il accomplissait sur les malades.
    Jésus gravit la montagne,
et là, il était assis avec ses disciples. 

Jésus était assis parce que, nous disait Marc, Il avait entraîné ses disciples à l'écart pour leur permettre de se reposer à l'abri du brouhaha de la foule, Marc précisait aussi que cette foule aux aguets, avait compris l'intention de Jésus, et s'était massée avant Son arrivée sur l'autre rive où Jésus, saisi de compassion se mit à les instruire longuement » St Jean n'évoque pas l'enseignement, chez lui, le souci de Jésus est de permettre à cette foule de se restaurer :
Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche.
    Jésus leva les yeux
et vit qu’une foule nombreuse venait à lui.
Il dit à Philippe :
« Où pourrions-nous acheter du pain
pour qu’ils aient à manger ? » 

Nous sommes loin d'une zone habitée, Jésus le sait puisque c'est Lui qui a choisi ce lieu pour se retrouver avec Ses apôtres, la question posée à Philippe est plus que malicieuse , au sens positif du terme, Jésus sait pourquoi Il la pose :

 Il disait cela pour le mettre à l’épreuve,
car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire.

Ceci est intéressant également pour nos vies personnelles : dans l'épreuve ne nous arrive-t-il pas de poser la question : « Pourquoi mon Dieu ? Pourquoi moi ? »Avons-nous pensé parfois que l'épreuve peut être une forme d'éducation pour nous apprendre d'une part la patience, d'autre part à y reconnaître « Dieu qui passe » dans ma vie et me parle . Aujourd'hui, c'est l'événement qui est Parole de Dieu, c'est à travers les événements que je découvre la volonté de Dieu. Il est rare de comprendre ce langage immédiatement , nous comprenons souvent longtemps après, que Dieu, nous parlait ! Les hommes de la Bible, n'ont-ils pas fait cette expérience souvenons-nous d'Abraham,de Jacob, de Moïse et de tant d'autres !
« Après cela, Dieu mit Abraham à l'épreuve et lui dit: " Abraham! " Il répondit: " Me voici. " Et Dieu dit " Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, et va-t'en au pays de Moria, et là offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je t'indiquerai...Isaac interrogea son père Abraham : « Mon père ! - Eh bien, mon fils ? » Isaac reprit : « Voilà le feu et le bois, mais où est l'agneau pour l'holocauste ? » Abraham répondit : « Dieu saura bien trouver l'agneau pour l'holocauste, mon fils », (Genèse 22) »
« Jacob resta seul. Or, quelqu'un lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore. L'homme, voyant qu'il ne pouvait pas le vaincre, le frappa au creux de la hanche, et la hanche de Jacob se démit pendant ce combat. L'homme lui dit : « Lâche-moi, car l'aurore s'est levée. » Jacob répondit : « Je ne te lâcherai que si tu me bénis. » L'homme lui demanda : « Quel est ton nom ? - Je m'appelle Jacob. -
On ne t'appellera plus Jacob, mais Israël (ce qui signifie : Fort contre Dieu), parce que tu as lutté contre Dieu comme on lutte contre des hommes, et tu as vaincu. » (Genèse 32) »

« Un jour, Moïse dit au Seigneur : « Je t'en prie, laisse-moi contempler ta gloire. » Dieu répondit : « Je vais passer devant toi avec toute ma splendeur, et je prononcerai devant toi mon nom qui est : YAHVÉ, LE SEIGNEUR. Je fais grâce à qui je veux, je montre ma tendresse à qui je veux. » Il dit encore : « Tu ne pourras pas voir mon visage, car on ne peut pas me voir sans mourir. » (Exode 33) »

La réponse de Philippe est réaliste, il se situe sur le plan humain et immédiat nous verrons que le regard de Jésus va bien au-delà de l'apparence. Humainement, Philippe a parfaitement raison , nourrir pareille foule est impossible !

    Philippe lui répondit :
« Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas
pour que chacun reçoive un peu de pain. » 

Remarquons la sage pédagogie de Jésus , sa patience aussi ! Jésus donne, à Ses apôtres, la possibilité de réfléchir, peut-être veut-il leur faire découvrir qu'ils doivent prendre soin de la personne tout entière : âme et corps. Nous ne sommes pas de purs esprits, nous devons prendre soin de nos frères dans TOUT ce qui fait leur vie ! Jésus leur donne aussi, la possibilité d'exprimer leur point de vue, à leur niveau, c'est quand ils auront épuisé leur argumentation que leurs esprits seront libérés de toute velléité de questionnement, qu'Il pourra, Lui, Jésus, être écouté pleinement et entendu ! Jésus marche à leur pas, à notre pas . Si nos esprits sont encombrés nous sommes incapables d'entendre la PAROLE SILENCIEUSE de Celui, Jésus, qui habite en nous . Nous entendons le fracas enchevêtré d'une multitude de questions qui parasitent notre pensée, or Jésus ne peut être entendu que dans un esprit apaisé, serein, libéré de tout encombrement.
André n'a pas la solution miracle mais il ne craint pas d'ouvrir une brèche. Il est conscient du dérisoire de la remarque mais il n'hésite pas , au risque d'être raillé, de signaler ce qu'Il voit !

    Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
    « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge
et deux poissons,
mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » 

André est lucide sur l'incongruité de sa remarque, toutefois, il essaie de trouver une solution, il fait ce qui est en son pouvoir ! C'est très intéressant ! Jésus ne nous demande pas l'impossible, Il attend simplement que nous allions au bout de notre possible et Lui assume le reste ! L'important dans nos vies est d'aller au bout de nos possibilités, abandonnés et confiants dans l'intervention du Seigneur qui prend le relais quand nous ne pouvons pas davantage! C'est justement sur ce « peu » que Jésus va rebondir et déployer Son immense, Son insondable compassion ! Ne l'oublions pas, il en est de même dans nos vies !

    Jésus dit :
« Faites asseoir les gens. »
Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit.
Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. 

Notons que le lieu est agréable, Jean le souligne en disant : « Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. » il est donc possible de s'asseoir de façon confortable. Si Jésus demande de faire asseoir la foule c'est qu'Il a l'intention d'intervenir, on peut penser que les apôtres en ont pris conscience mais ils sont bien loin d'imaginer ce qui va suivre. Jésus n'en finit pas de les surprendre comme Il nous surprend dans nos vies personnelles si nous avons un peu d'humilité pour Le reconnaître à l’œuvre . Si nous acceptions de nous abandonner, de Lui faire une confiance absolue nous baignerions dans l'action de grâce ! « C'est la nuit qu'il est beau de croire en la lumière » écrivait Edmond ROSTAND, la nuit est toujours chassée par la lumière et, pour nous qui avons la grâce de croire, la LUMIÈRE n'est autre
que Jésus, lequel ne peut pas nous laisser sombrer, pas plus qu'Il ne laisse sombrer Ses apôtres dans la mer déchaînée, ou Pierre qui perd pied sur le lac ! De même qu'aux jours de création Dieu, à partir de rien crée l'univers, Jésus qui nous respecte infiniment ,et nous aime, avec « nos riens » fait des merveilles . Ces cinq pains et ces trois poissons ridicules pour nourrir une foule Jésus ne les dédaigne pas Il va les faire fructifier comme Il fait fructifier nos insignifiantes générosités. Pour Jésus tout est respectable : tout, tous et chacun !

    
Alors Jésus prit les pains 
et, après avoir rendu grâce, 
il les distribua aux convives ;
il leur donna aussi du poisson, 

autant qu’ils en voulaient. 

Ne reconnaissons-nous pas là les paroles de la consécration ? « Il prit le pain dans Ses mains très saintes, et, les yeux levés au ciel, vers Toi, Dieu Son Père Tout-Puissant, Il le bénit et le rompit, et le donna à ses disciples en disant : »prenez et mangez en tous ! » Chez St Marc nous trouvons : Et il prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux au ciel, prononça la bénédiction, rompit les pains et les donna aux disciples » Faut-il voir ici un avant goût de l'Institution de la Sainte Eucharistie ? Je n'ai pas la réponse, mais je n'ai pas de difficultés à croire que là encore Jésus prépare Ses apôtres et nous-mêmes, à ce sommet de Sa vie donnée, livrée « afin que le monde croie » Et Jésus ne fait rien à moitié :

   Quand ils eurent mangé à leur faim,
il dit à ses disciples :
« Rassemblez les morceaux en surplus,
pour que rien ne se perde. »
    Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers
avec les morceaux des cinq pains d’orge,
restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.
Il n'est pas inutile de noter en parallèle la première lecture de ce jour :
« un homme vint de Baal-Shalisha et, prenant sur la récolte nouvelle, il apporta à Élisée, l’homme de Dieu, vingt pains d’orge et du grain frais dans un sac.
Élisée dit alors : « Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent. » Son serviteur répondit : « Comment donner cela à cent personnes ? » Élisée reprit : « Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent, car ainsi parle le Seigneur : ‘On mangera, et il en restera.’ » Alors, il le leur donna, ils mangèrent, et il en resta, selon la parole du Seigneur. »
Nous reconnaissons les grands points de l'expérience des apôtres et de la foule en ce jour, prémices de la merveille qui nous est offerte chaque dimanche, voire chaque jour si nous le voulons et le pouvons ! De toujours à toujours, Dieu a le souci de Ses créatures et

donne à chacun sa part d'amour, sa part de pain ; Je sens sourdre l'objection : mais alors, pourquoi des peuples meurent-ils de faim ? Je crois du fond du cœur que l'humanité est responsable de cette aberration par son péché ! Les uns amassent, et amassent encore souvent, presque toujours sur le dos des autres. Nous réduisons nos frères en esclavage, nous leur volons leurs richesses à des prix dérisoires constituant ainsi notre propre richesse ! N'oublions pas : « c'est sur l'amour que nous avons les uns pour les autres, que nous serons jugés » J'aurai, nous aurons des comptes à rendre au Maître de la vie !

    À la vue du signe que Jésus avait accompli,
les gens disaient :
« C’est vraiment lui le Prophète annoncé,
celui qui vient dans le monde. »
    Mais Jésus savait qu’ils allaient l’enlever
pour faire de lui leur roi ;
alors de nouveau il se retira dans la montagne,
lui seul.
Jésus, nous le voyons souvent, ne cherche ni la notoriété, ni la Gloire , Jésus aime, Jésus nous aime et quand Il voit, comprend que les bénéficiaires de cet amour inconditionnel veulent L'utiliser pour Le porter en triomphe et faire de Lui leur roi, alors Jésus se soustrait à leur attention et se retire seul sur la montagne. La montagne, les zones désertiques, la solitude, la prière voilà Ses lieux de prédilection. C'est là qu'Il se plonge dans la vie Trinitaire où Il peut converser avec le Père et l'Esprit pour continuer Son action de grâce et nous y associer :
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.

Ne sommes-nous pas l’œuvre de Dieu ? Ne sommes-nous pas Ses fidèles ? Appelés que nous sommes pour rendre grâce à notre tour, bénir Dieu, dire Sa gloire par notre vie, et faire que nos vies expriment Ses exploits ?(ceux de Jésus bien sûr !)
Un grand prophète s’est levé parmi nous :
et Dieu a visité son peuple.
Et le visite à chaque instant
L'Ermite

samedi 21 juillet 2018

MON BERGER, C'EST JESUS !

16 e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE 
 
ANNÉE B
(Mc 6, 30-34)


En ce temps-là,
après leur première mission,
    les Apôtres se réunirent auprès de Jésus,
et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné.
Il leur dit :
« Venez à l’écart dans un endroit désert,
et reposez-vous un peu. » 

La réaction des Apôtres comme celle de Jésus sont tout-à-fait normales. Les premiers reviennent de mission et éprouvent l'impérieux besoin de partager avec le Maître tout ce qu'ils viennent de vivre à la rencontre de leurs frères. Jésus, de Son côté, sait ce qu'Il leur a demandé, Il connaît les fatigues de la mission : écoute, disponibilité totale, horaires fous, difficulté à trouver du temps pour soi, pour se reprendre, se reposer, se restaurer, il y a toujours quelqu'un qui arrive au moment le moins approprié, l’apôtre ne s'appartient pas, plus ! Un peu de repos, à l'écart ,sera le bienvenu !

A leur retour ce n'est pas mieux, la foule vient s'informer, elle veut savoir elle aussi ce qui s'est passé loin du Maître, connaître les réactions des gens, prendre des nouvelles, et la parenté ne doit pas être la dernière ! Si les apôtres ont tout quitté, ou presque tout, (on ne quitte jamais totalement tout, et le plus difficile est de se quitter, soi) la famille n'a rien quitté du tout, elle est mise devant un fait accompli, face à ce Jésus qui subjugue et attire à Lui ce qui vous est le plus cher ! 
 
De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux,
et l’on n’avait même pas le temps de manger. 

Si, en mission, les apôtres étaient happés , ils ne le sont pas moins ici ! Aussi, Jésus prend une sage décision : l'éloignement, pour réfléchir ensemble aux récents événements, faire le point et se reposer un peu, se détendre aussi :

 Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. 

Du moins un endroit qu'ils espèrent désert ! Là où ils comptent trouver le silence pour relire la mission, en préciser les points faibles et les points forts, comprendre certains échecs à la lumière de « La Parole », Jésus Lui-même, le seul susceptible d'aider à faire le
tri. Ne Le voyons-nous pas, Lui-même, se retirer à l'écart , souvent sur une montagne, pour mieux entendre le Père qui L'informe, ou pour échapper à ceux qui Le détourneraient volontiers, de Sa véritable mission ?

Mais Jésus savait qu'ils étaient sur le point de venir le prendre de force et faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira, tout seul, dans la montagne. (Jean 6)

En ces jours-là, Jésus s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu. (Luc 6)

et il alla sur la montagne pour prier. (Luc 9)

Quand il les eut congédiés, il s'en alla sur la montagne pour prier. (Marc 6)

Quand il les eut renvoyées,(les foules) il se rendit dans la montagne, à l'écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. (Matthieu 14)

« Restez ici, pendant que je m'en vais là-bas pour prier. » (Matthieu 26)

La proposition de Jésus est normale, Dieu nous dit le livre des Rois, n'est ni dans le tremblement de terre (le bruit), ni dans l'ouragan (l'agitation), ni dans le feu, (qui détruit tout sur son passage,) mais dans une brise légère ! C'est-à-dire, là où il est possible de faire silence « d'entendre ce silence » pour y percevoir la voix du Père !

« A l'approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu'il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n'était pas dans l'ouragan ; et après l'ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre ; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n'était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d'une brise légère. Aussitôt qu'il l'entendit, Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l'entrée de la caverne. Alors
il entendit une voix qui disait : « Que fais-tu là, Élie ? » Il répondit : « J'éprouve une ardeur jalouse pour toi, Seigneur, Dieu (1Rois 19)


Puissions-nous, comme Élie, comme Jésus, savoir nous ménager ces temps de « repos dans le Seigneur » où notre cœur est à Son écoute loin du brouhaha des foules objectives et des foules subjectives qui grouillent dans nos esprits ! Le temps estival pourrait, devrait nous le permettre ! A nous d'entendre Jésus murmurer à notre oreille :« Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » 

La foule est ici fortement demandeuse, avide , qui par curiosité, qui pour se fortifier auprès du Maître, qui un brin jaloux, ; « pourquoi eux et pas nous »  elle ne quitte pas le groupe des yeux et comprend qu'il se trame quelque chose quand elle les voit s'éloigner :

 Les gens les virent s’éloigner,
et beaucoup comprirent leur intention.
Alors, à pied, de toutes les villes,
ils coururent là-bas
et arrivèrent avant eux.

Cette foule-là ne s'en laisse pas raconter, elle comprend qu'ils lui échappent et n'hésite pas à se donner les moyens de les surprendre ! 
  
La nouvelle fait le tour des villes et villages du coin, et ceux qui cherchaient un peu de répit sont devancés sur la rive espérée déserte, la foule est à ce point intrépide qu'elle en arrive à les devancer, et à les attendre sur le rivage ! 
 
Mais que c'est beau et grand, quelle que soit l'honnêteté de l'attente ! La foule compacte est là ! Elle veut savoir ! Elle veut entendre la Parole qui donne la vie ! Elle a faim et soif ! Sans doute ne saurait-elle pas expliquer très exactement ce qu'elle cherche mais elle est convaincue, que Jésus lui veut du bien aussi, quelles que soient les limites de chacun, ils sont là, rassemblés dans l'espérance !Me vient à l'esprit une image qui m'a été offerte voilà bien longtemps, par une religieuse , cette image, que j'ai gardée disait : «  il faut forcer l'aurore à naître » La foule est un peu de cette veine, elle va forcer l'aurore à venir, elle va forcer Jésus à répondre à ses attentes !

Dans semblable situation quel serait notre comportement ? Aurions-nous cette persévérance ? Voire cette audace, pour forcer les portes entrouvertes à s'ouvrir largement ? Ou bien tomberions-nous dans le marasme ? Dans l'accusation ? La critique acerbe ? Ne serions-nous pas tentés de tourner les talons et d'aller voir ailleurs ?
N'ayons pas peur de descendre au plus profond de nous mêmes pour y reconnaître le ou les tremblements de terre de nos dépits, de nos jalousies, de nos envies ! Où sommes-nous ? Dans la foule qui devance Jésus et Ses apôtres ou sur l'autre rive entrain de ruminer notre rage ? 
 
Et, si nous nous nous glissons dans la peau des évangélisateurs que pensons-nous ? Que disons-nous de l'insatiabilité de nos frères ?:
« Ils ne sont jamais rassasiés , jamais contents, jamais satisfaits, mais quelle audace ! Ils ne nous laissent pas une minute de répit ! …. » 
 
Que dit Jésus ? Que fait Jésus ? Jésus voit !En débarquant, Jésus vit une grande foule.Jésus se laisse émouvoir, toucher Jésus fut saisi de compassion envers eux, Pourquoi ? parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Jésus voit le cœur de cette foule, Il se laisse ébranler ! Il va à l'urgent! Ces femmes et ces hommes ont faim d'une Parole (Jésus) qui fait vivre, qui fait naître à soi, qui fait grandir, Jésus sait que les apôtres font route avec Lui, ils n'ont pas hésiter à tout quitter, ils ne Le lâcheront pas maintenant, ils sauront L'attendre, pour l'instant il y a plus urgent ! D'ailleurs, en regardant cette foule, sans leur dire quoique ce soit de spécial, les apôtres comprendront par eux-mêmes que la Mission passe avant tout, ils comprendront qu'ils doivent renoncer à tout, et servir, se mettre vraiment au service des frères ! 
 
Jésus va enseigner de deux manières ici ; premièrement en renonçant à Son projet de mise à l'écart, de repos , deuxièmement en se rendant disponible pour enseigner ceux qui attendent Sa Parole de Vérité !

Jésus n'est pas ce berger mercenaire dont parle St Jean « Le berger mercenaire, lui, n'est pas le pasteur, car les brebis ne lui appartiennent pas : s'il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s'enfuit ; le loup s'en empare et les disperse. Ce berger n'est qu'un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. (Jean 10) Jésus ne compte pas Son temps, Jésus donne et se donne !
Alors, il se mit à les enseigner longuement. 

Et Jésus se mit à les enseigner, non pas quelques instants comme pour se débarrasser, mais LONGUEMENT ! Jésus est le contraire des bergers décrits par Jérémie :Vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées,et vous ne vous êtes pas occupés d’elles.Eh bien ! Je vais m’occuper de vous,à cause de la malice de vos actes– oracle du Seigneur.

Jésus est Celui qui rassemble, qui ramène à la Maison du Père, Jésus est Celui qui rend nos vies fécondes quand nous mettons nos pas dans les Siens

Puis, je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis
de tous les pays où je les ai chassées.
Je les ramènerai dans leur enclos,
elles seront fécondes et se multiplieront.
         Je susciterai pour elles des pasteurs
qui les conduiront ;
elles ne seront plus apeurées ni effrayées,
et aucune ne sera perdue
– oracle du Seigneur.


Jésus est ce germe juste qui règne sur l'univers, non comme un monarque autoritaire mais comme LE SERVITEUR, qui ne craint pas de s'agenouiller aux pieds de Ses disciples pour leur laver « non seulement les pieds mais aussi, la tête et surtout le cœur.

         Voici venir des jours
– oracle du Seigneur,
où je susciterai pour David un
Germe juste :
il régnera en vrai roi,
il agira avec intelligence,
il exercera dans le pays le droit et la justice.
         En ces jours-là,
Juda sera sauvé,
et Israël habitera en sécurité.
Voici le nom qu’on lui donnera :
« Le-Seigneur-est-notre-justice. »

Jésus nous enseigne autant par Sa gestuelle que par Sa Parole, gardons, comme nous y invite la Lettre aux Hébreux  nos yeux fixés sur Jésus :Ainsi donc, cette foule immense de témoins est là qui nous entoure. Comme eux, débarrassons-nous de tout ce qui nous alourdit, et d'abord du péché qui nous entrave si bien ; alors nous courrons avec endurance l'épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l'origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré, sans avoir de honte, l'humiliation de la croix, et, assis à la droite de Dieu, il règne avec lui. Méditez l'exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement. (Hébreux 12)



R/ Le Seigneur est mon berger :
rien ne saurait me manquer.
(cf. Ps 22, 1)

Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.


Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.


Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.


Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.


Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.

Accourons, joyeux vers la Table qui nous est préparée ! Ne boudons pas ce rendez-vous de l'amour, notre Berger nous y attend !


L'Ermite

vendredi 13 juillet 2018

APPELES ! ENVOYES !


15 e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

ANNEE B

Marc 6, 7-13


Je serai très brève mais je ne peux m’empêcher de vous rejoindre en ce week-end où j'espère mon ami « magicien- informaticien. » Espérance comblée « le magicien » a œuvré et après deux heures de patience, car ce fut un authentique jeu de patience la lumière est venue et le bureau fut retrouvé ! Merci Seigneur, merci l'ami !


Ps (84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14)
R/ Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,
et donne-nous ton salut.
(Ps 84, 8)

J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.

Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.
Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.


Entendez-vous ce que dit le psalmiste en ce dimanche ?  « J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ? » Agissons comme le psalmiste demandons un cœur qui écoute, une oreille ouverte et accueillante, un esprit éveillé, pour reconnaître Sa voix, savoir faire silence, car c'est dans le silence que nous pouvons L'entendre. Je parle du silence intérieur ! En effet , si nous sommes en éveil, si notre cœur est uni au Seigneur, nous L'entendrons et Le reconnaîtrons même au sein d'une foule compacte et tonitruante, ils sont nombreux ceux qui ont été saisis par Dieu au cœur du brouhaha d'une foule et qui sont partis joyeux en mettant leurs pas dans ceux de Jésus.


Et que dit le Seigneur ? Il suffit de lire la suite pour comprendre ! Et de se plonger dans l’Évangile qui suit.
Quand Jésus parle aux Douze, ne l'oublions pas, à travers eux, c'est à nous qu'Il s'adresse et à tous ceux qui viendront après nous.
Jésus appelle, Jésus envoie !
Jésus appelle Il fait signe mais respecte la liberté, nous verrons en avançant , que les consignes sont claires, précises et fermes !

Et c'est Jésus qui envoie, on reçoit sa mission de l'autorité compétente, aujourd'hui c'est l’Évêque diocésain ou le supérieur hiérarchique qui assure cette responsabilité.Ce qui est aussi signifié par « deux par deux » ce qui évoque une cellule d'Église, c'est à dire l'Église locale.Aucun de nous n'est son propre maître. « Quand deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis là, au milieu d'eux »
Quelle que soit notre vocation, même s'Il est plus radical avec les Douze, Jésus nous demande instamment de ne pas nous encombrer, de ne pas capitaliser. Avons-nous vu quelqu'un entrer dans le royaume avec ses trésors , lesquels sont hélas très souvent source de dissensions pour les héritiers !!!
En ce temps-là,
    Jésus appela les Douze ;
alors il commença à les envoyer en mission deux par deux.
Il leur donnait autorité sur les esprits impurs,
    et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route,
mais seulement un bâton ;
pas de pain, pas de sac,
pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.
    « Mettez des sandales,
ne prenez pas de tunique de rechange. »

En somme, Jésus nous demande de ne pas nous encombrer, d'être et de devenir libres ! La Bonne Nouvelle n'est pas annoncée à coups de récompenses, d'appâts, la Bonne Nouvelle est annoncée gratuitement, par des femmes et des hommes au cœur libre, qui savent se rendre disponibles et témoignent par leur vie de ce que le Seigneur peut faire quand nous acceptons de L'accueillir ! « Car ce n'est pas vous qui parlerez, nous rappelait l’Évangile de ce jour, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous » Il est bon de se l'entendre dire et redire !
Jésus nous invite ensuite à une certaine stabilité,et, si on refuse de nous accueillir, d'éviter la polémique stérile... le comportement pacifique aura bien plus d'impact que l'agressivité, il deviendra témoignage.

    Il leur disait encore :
« Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison,
restez-y jusqu’à votre départ.
    Si, dans une localité,
on refuse de vous accueillir et de vous écouter,
partez et secouez la poussière de vos pieds :
ce sera pour eux un témoignage. »
    Ils partirent,
et proclamèrent qu’il fallait se convertir.
    Ils expulsaient beaucoup de démons,
faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades,
et les guérissaient.



Seigneur Jésus, Apprenez-nous à être généreux,
A vous servir comme vous le méritez,
A donner sans compter,
A combattre sans souci des blessures,
A travailler sans chercher le repos,
A nous dépenser sans attendre d'autre récompense
Que celle de savoir
Que nous faisons votre Sainte Volonté.
Prière des scouts


prière de St Patrick.
Que la parole de Dieu soit sur les lèvres,
Que la main de Dieu me garde,
Que le chemin qui mène à Dieu s'étende devant moi,
Que le bouclier de Dieu me protège,
Que l'armée invisible de Dieu me sauve de toutes les embûches du démon,
Que le Christ sur ma route me garde de la prison,
me garde du feu de la noyade
ou de la blessure provoqués par la colère de l'ennemi,
afin qu'une moisson fructueuse puisse accompagner ma mission.

Christ devant moi, derrière moi,
Christ en moi et à mes côtés,
Christ autour et alentour
Christ à ma gauche et Christ à ma droite
Christ avec moi le matin et avec moi le soir
Christ dans chaque cœur qui pensera à moi
Christ sur chaque lèvre qui parlera de moi
Christ dans chaque regard qui se posera sur moi
Christ dans chaque oreille qui m'écoutera
J'invoque le pouvoir de la Trinité Sainte
par ma foi dans le Père dans la divinité éternelle du Créateur.
L'Ermite