samedi 25 juin 2016

TOI, PARS ANNONCER !

XIII e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Lc 9,51 ,62


Comme s’accomplissait le temps
où il allait être enlevé au ciel,
Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem.



« Jésus prit la route de Jérusalem. » nous connaissons le sens de ce verset, Jésus, mieux que quiconque, en éprouve déjà les premières angoisses. Il sait et Il veut de tout son être aller au bout de l’œuvre entreprise, mais dans sa chair Il ne peut pas ne pas en ressentir les affres, c'est tout cela qu'exprime « le visage déterminé ». D'ailleurs au chapitre 50, d'Isaïe, ne lisons-nous pas : « Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu. »

« j’ai rendu ma face dure comme pierre » est une autre manière d'exprimer la détermination de Jésus venu pour renouveler la Première Alliance, pour la parfaire, rétablir la relation de l'humanité avec son Père et c'est Son Père qui Lui confie cette mission « extrême » dirions-nous aujourd'hui. Jésus est tendu vers cette « Heure », celle de son offrande sur la croix pour le Salut du monde !


    Il envoya, en avant de lui, des messagers ;
ceux-ci se mirent en route
et entrèrent dans un village de Samaritains
pour préparer sa venue.
    Mais on refusa de le recevoir,
parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.

Nous connaissons aussi les tensions qui demeurent entre les samaritains et les habitants de Jérusalem, cela dure depuis bien longtemps, leur refus d'accueillir Jésus ne peut nous étonner. Souvenons-nous de l'épisode de la Samaritaine, au bord du puits de Jacob, Jésus lui demande à boire pour établir le contact et que Lui répond-elle ?« Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. » Nous savons aussi que cette conversation entraînera, dès cette heure, la conversion d'un certain nombre de samaritains à la doctrine d'amour de Jésus, car Lui, rien ne le rebute, Il ne fait pas de différences entre les hommes ! « Les hommes regardent l'apparence, mais le Seigneur regarde le cœur ». 1 Sam 16,7.

« Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers
Jérusalem. » Bien sûr, ces villageois, ignorent l'essentiel de ce voyage, ils ne savent pas que Jésus marche vers le grand départ qui sauvera l'humanité !

Ces quelques versets nous ébranlent-ils tant soit peu sur nos comportements, nos paroles et nos actes ? Ces frontières que nous dressons dans nos familles, nos quartiers, nos Pays ? Les étiquettes que nous plaquons sur nos frères en humanité ? Notre manière d'appréhender la mission que nous confie le Seigneur ? Tout homme est-il vraiment mon frère ? Suis-je prêt à lui tendre la main quelle que soit la couleur de sa peau, la route entreprise, son Pays d'origine, son orientation  ?

Les disciples eux-mêmes sont pris au piège de leurs états d'âme :

    Voyant cela,
les disciples Jacques et Jean dirent :
« Seigneur, veux-tu que nous ordonnions
qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? »

eux-mêmes ne voient que l'immédiat, l'affront fait à leur Maître, ils sont encore bien loin de l'Esprit de miséricorde et d'amour que Jésus vient apporter sur la terre ! Sans doute ont-ils oublié la remarque de Jésus dans St Matthieu « afin que vous deveniez enfants de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et descendre la pluie sur les justes et sur les injustes. » (Mat 5) Épouser les mœurs de Dieu demande du temps, nous devons accepter bien des dépouillements, des remises en questions. Jésus le sait parfaitement, Il ne laisse rien passer :

    Mais Jésus, se retournant, les réprimanda.

Jésus ne revendique rien , bien que Maître du ciel et de la terre, Il ne s'impose pas, ne fait pas valoir Ses droits, Il ne connaît qu'un devoir, celui de l'amour et Il applique à cette situation ce qu'Il a dit à Ses disciples : « Si l'on refuse de vous recevoir et d'écouter vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville en secouant la poussière de vos pieds ». (Mat 10) Jésus est loin de prôner la violence :

    « Puis ils partirent pour un autre village. »

et si quelqu'un, subjugué par Son mode de vie, Ses paroles et ses actes, veut mettre ses pas dans les Siens, Jésus annonce sans ambages la vérité de ce qu'Il vit :

    En cours de route, un homme dit à Jésus :
« Je te suivrai partout où tu iras. »
    Jésus lui déclara :
« Les renards ont des terriers,
les oiseaux du ciel ont des nids ;
mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. »

Dimanche dernier ne nous disait-Il pas : « Celui qui veut marcher à ma suite,qu’il renonce à lui-même,qu’il prenne sa croix chaque jour
et qu’il me suive.Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. » Lc 9.
A Ses disciples Jésus demande un total dépouillement pour une liberté la plus grande possible. Si l'on a des biens on cherche à les défendre, à augmenter un patrimoine reçu des générations précédentes, pour le transmettre aux générations suivantes , Jésus au contraire nous propose un détachement le plus absolu possible des biens qui passent pour nous attacher à ce qui demeure .Ici c'est la personne qui prend l'initiative de parler à Jésus et de Lui proposer d'entrer dans le cercle de Ses proches, dans la séquence suivante c'est Jésus qui appelle de façon très directe et le dialogue qui suit peut nous surprendre :

    Il dit à un autre :
« Suis-moi. »
L’homme répondit :
« Seigneur, permets-moi d’aller d’abord
enterrer mon père. »
    Mais Jésus répliqua :
« Laisse les morts enterrer leurs morts.
Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. »

Quand Jésus appelle Il fait un cadeau inestimable, l'appelé ne peut pas tergiverser Jésus, ne dit-Il pas « que votre Oui, soit oui, que votre non soit non » Mt 5.et ailleurs, « vous ne pouvez pas servir Dieu et l'argent »,Mt 6. nous devons apprendre à être clairs dans nos réponses. Je ne pense pas que Jésus veuille empêcher cet homme d'enterrer son père, et je ne pense même pas que ce père était mort, d'ailleurs serait-là, en cet instant précis si son père était décédé, ne serait-il pas auprès de sa famille ? Cette personne vraisemblablement, veut rester auprès de son père jusqu'à sa mort, or, Jésus lui demande de vivre dans la confiance et l'abandon, le moment venu on avisera , l'annonce du Royaume réclame des hommes et des femmes qui s'engagent vraiment, sans regarder en arrière, c'est la promptitude de la réponse de Samuel : « tu m'appelles, Seigneur, me voici ! » 1 Sam 3,10 et, sous entendu, je sais dans mon cœur, que Tu T'occuperas de la gestion de mon temps et des événements de ma vie ! Jésus n'est pas un tyran, Jésus est Amour, ici Il veut faire comprendre à l'appelé qu'il ne peut rien mettre au-dessus de la mission confiée, « Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. » Quand Jésus nous appelle la seule réponse c'est un oui inconditionnel.

    Un autre encore lui dit :
« Je te suivrai, Seigneur ;
mais laisse-moi d’abord faire mes adieux
aux gens de ma maison. »

Ici on ne sait pas qui a eu l'initiative, mais on peut penser que c'est encore Jésus, car c'est toujours, Lui qui fait signe à quelqu'un. Nous sommes placés devant les tentations qui assaillent souvent les appelés : je voudrais préparer ma succession dans tel engagement, revoir tels parents et amis, prendre le temps de me préparer,régler un certain nombre de détails, laisser mes affaires en ordre … il s'agit vraiment de tentations ! Le Malin a
tout intérêt à nous retarder quand ce n'est pas nous détourner et il sait s'y prendre ! L'appelé doit apprendre à devenir ferme et à discerner ce qui vient du Seigneur Jésus et ce qui viendrait du Toto, et pour cela il est important, je ne le dirai jamais assez, de se faire accompagner, seul nous pouvons manquer de lucidité.

L'appel d’Élisée est me semble-t-il très significatif . Quand il tergiverse Élie rentre dans son jeu« Va-t’en, retourne là-bas ! Je n’ai rien fait. » Élisée comprend et, sur le champ, il offre son outil de travail et « il se leva, partit à la suite d’Élie et se mit à son service. » Saint Paul ne dit pas autre chose : « les tendances de la chair s’opposent à l’Esprit, et les tendances de l’Esprit s’opposent à la chair.En effet, il y a là un affrontement qui vous empêche de faire tout ce que vous voudriez. Mais si vous vous laissez conduire par l’Esprit,vous n’êtes pas soumis à la Loi. »

Garde-moi, mon Dieu : j’ai fait de toi mon refuge.
J’ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu !
Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort. »


Je bénis le Seigneur qui me conseille :
même la nuit mon cœur m’avertit.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.

Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
tu ne peux m’abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.


Je n’ai pas d’autre bonheur que toi.
Tu m’apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
À ta droite, éternité de délices !



QU'IL EN SOIT AINSI A CHAQUE INSTANT DE NOS VIES !

L'Ermite


jeudi 16 juin 2016

QUI EST JÉSUS POUR MOI ?

XII e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Luc 9, 18,24


En ce jour-là, Jésus était en prière à l’écart.

Jésus en prière, ce n'est pas nouveau, nous le savons, Jésus est en relation constante avec son Père :

« Celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne l'Esprit sans mesure. »

Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. Jn 5, 19

Le Père et moi, nous sommes UN. » Jn 7,30

Nous savons aussi, qu'avant toute décision importante, Jésus se retire seul, sur la montagne ou dans un lieu désert. Ici, Jésus n'est pas seul, « Comme ses disciples étaient là, il les interrogea ». Si Jésus interroge Ses disciples après avoir prié c'est qu'Il veut les faire entrer en eux-mêmes et leur permettre d'extraire du fond de leur être, non pas une réponse « passe - partout » mais des paroles qui engagent leur vie pour les aider à prendre conscience de l'expérience spirituelle qu'ils effectuent à Ses côtés. Jésus, dirions-nous, ratisse large, Il commence par demander ce qui se dit à la ronde 

« 
Au dire des foules, qui suis-je ? »
    Ils répondirent :
« Jean le Baptiste ;
mais pour d’autres, Élie ;
et pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. 
»

Les réponses fusent, ce n'est pas compromettant de parler de ce qui se raconte, des estimations, des bruits qui courent, des questions qui occupent les esprits face aux faits et gestes de Jésus, face à Ses prises de position ! Nous-mêmes, si nous sommes invités à rendre compte de notre foi quelle est notre comportement ? Ne nous arrive-t-il pas « de noyer le poisson » dans un flot de paroles ? De nous appuyer sur ce que nous entendons ? Mais, si Jésus en arrive, comme avec les apôtres à nous poser cette extraordinaire question de confiance : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Que répondrons-nous ? Oui, là, maintenant, en cet instant « Qui est Jésus pour moi ? » Est-Il Celui de la Profession de foi que nous confessons chaque dimanche avec nos frères chrétiens ?

- Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts.

Ou bien comme comme Jésus Lui-même le déclare dans l’Évangile de St Matthieu, Celui que je reconnais sincèrement dans le frère malmené ?

- j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, j'étais un étranger,  j'étais nu, j'étais malade; j'étais en prison, !Alors les justes lui répondront : « Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, tu avais soif,  tu étais un étranger, et tu étais nu,  tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'  Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis :chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.   25,35

Ou encore cette Présence qui illumine mon être, qui rayonne sur mon visage, Celui dont je partage l'intimité , Celui que je rencontre « sur la Montagne » dans le silence et la solitude pour savoir ce qu'Il attend de moi, comment Il souhaite que je gère une situation précise, ? Est-Il Celui avec qui je suis en constante relation, Celui avec qui je suis UN, comme « Lui et le Père » ? Qui est Jésus pour moi ?

Pierre prit la parole et dit :
« Le Christ, le Messie de Dieu. »

Pierre fait une réponse inspirée : le Christ, c'est-à-dire, l'Oint du Seigneur , Celui qui a reçu l'onction qui fait de Lui un roi, mais il faudra apprendre à discerner de quelle royauté il s'agit !
Le Messie de Dieu donc Celui qu'ont annoncé les Prophètes, Celui qui est attendu depuis la nuit des Temps, Celui qui doit sauver Israël !

Pierre , par grâce bien sûr, perçoit en Jésus quelqu'un de différent, de très grand, Il dit des Paroles jamais entendues jusque là, Il pose des actes surprenants, Il guérit, pardonne, fait réfléchir, nourrit, c'est un être hors du commun, mais Pierre tout inspiré qu'il est à ce moment précis, comprend-il la portée de ses paroles ? Si sa pensée se pose entrevoit-il ce qui va se passer ?

Jésus va vite le ramener à la réalité, Il va même lever légèrement le voile sur le prix qu'il faudra « payer » !

    Mais Jésus, avec autorité,
leur défendit vivement de le dire à personne,
    et déclara :
« Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup,
qu’il soit rejeté
par les anciens, les grands prêtres et les scribes,
qu’il soit tué,
et que, le troisième jour, il ressuscite. »

Si les disciples sont bien à l'écoute, la remarque doit « plomber » leur enthousiasme : Christ ? Oui ! Messie ? Oui ! Mais pas n'importe lequel ! Pas un triomphateur, ni un monarque tout-puissant à qui on obéit au doigt et à l’œil, encore moins un guerrier aguerrit qui livre de sanglantes batailles et revient vainqueur bannière au vent, non rien de tout cela ! Le « Messie-Jésus » est ce serviteur souffrant décrit par Isaïe au chapitre 53 :

Qui aurait cru ce que nous avons entendu ? A qui la puissance du Seigneur a-t-elle été ainsi révélée ? Devant Dieu, le serviteur a poussé comme une plante chétive, enracinée dans une terre aride. Il
n'était ni beau ni brillant pour attirer nos regards, son extérieur n'avait rien pour nous plaire. Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable au lépreux dont on se détourne ; et nous l'avons méprisé, compté pour rien.
Pourtant, c'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu'il était châtié, frappé par Dieu, humilié. Or, c'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé, c’est par nos péchés qu'il a été broyé. Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui, et c'est par ses blessures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous. Maltraité, il s'humilie, il n'ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l'abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n'ouvre pas la bouche. Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. ..A cause de ses souffrances, il verra la lumière, il sera comblé. Parce qu'il a connu la souffrance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs péchés.

Tel est notre Christ, notre Messie ! Sa gloire à Lui, c'est le service des plus humbles, l'amour des plus petits, Lui, notre Messie se trouve bien en compagnie des pécheurs, des pauvres, des publicains, des prostituées, Il est venu pour les relever, les sauver ! Et ceux qui veulent emboîter le pas, ceux qui veulent devenir Ses disciples, qui veulent compter parmi Ses amis ne doivent surtout pas penser bénéficier de privilèges, à ceux-là Jésus disait :

« Celui qui veut marcher à ma suite,
qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix chaque jour
et qu’il me suive.
    Car celui qui veut sauver sa vie
la perdra ;
mais celui qui perdra sa vie à cause de moi
la sauvera. »

Nous sommes avertis, être choisis, appelés, c'est épouser les mœurs du Fils unique, c'est accepter et vouloir ne rien posséder, c'est accepter et vouloir se laisser conduire là où nous n'irions pas de nous-mêmes, c'est se laisser conduire par l'Amour qui est Dieu et qui sait ce qui est le meilleur pour chacun de nous , c'est perdre sa vie pour la sauver ! Notre Christ, notre Messie, est le Dieu des paradoxes mais Il est surtout le Ressuscité du jour de Pâques qui nous entraîne dans son sillage si, avec Lui, nous consentons à nous perdre car : « celui qui perdra sa vie à cause de moi
la sauvera. » En effet,
vous tous que le baptême a unis au Christ,
vous avez revêtu le Christ ; car tous, vous ne faites plus qu’un
dans le Christ Jésus.Et si vous appartenez au Christ,vous êtes de la descendance d’Abraham :vous êtes héritiers selon la promesse. »
Ga.3

Alors, QUI EST JÉSUS POUR MOI ?



Mon âme a soif (de ce Dieu-là) de toi,
Seigneur, mon Dieu.

(cf. Ps 62, 2b)


Dieu, tu es mon Dieu,
      je te cherche dès l’aube :
mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.

Toute ma vie je vais te bénir,
lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.

Oui, tu es venu à mon secours :
je crie de joie à l’ombre de tes ailes.
Mon âme s’attache à toi,
ta main droite me soutient.



L'Ermite

samedi 11 juin 2016

SI CET HOMME ÉTAIT PROPHÈTE !

XI e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Lc 7, 36-50)



En ce temps-là,un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui.
Jésus entra chez lui et prit place à table.Survint une femme de la ville, une pécheresse.Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien,elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum.Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds,et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus.Elle les essuyait avec ses cheveux,les couvrait de baisers et répandait sur eux le parfum.

L'introduction à l’Évangile de se jour nous réjouit . Un Pharisien qui invite Jésus à sa table ce n'est pas commun !

A l'époque de Jésus, les convives prenaient le repas assis, les jambes allongées sur un divan, ceci explique pourquoi cette femme pourra se tenir derrière Jésus et atteindre facilement Ses pieds.

Lors de festins, les portes de la maison restaient ouvertes aussi le passant qui le désirait pouvait entrer et prendre place. C'est la raison de la présence inattendue de Marie Madeleine. Hier comme aujourd'hui, le bouche à oreille fonctionnait aussi Marie Madeleine s'est-elle procurée du parfum pour honorer Celui qui a une si prestigieuse réputation. Sans doute n'a-t-elle jamais réussi à approcher Jésus, cette proximité la bouleverse, Son accueil la trouble au point qu'il lui est impossible de retenir ses larmes, peut-être aussi parce qu'elle a conscience des désordres de sa vie.

S'approcher de Jésus n'est jamais anodin , s'approcher et se laisser approcher, toucher, entraîne un bouleversement dans un cœur sincère qui cherche Dieu.(A ce moment précis on ne sait pas si cette femme cherche Dieu, mais nous ne nous trompons pas en supposant que quelque chose est touché en elle) . Nul ne peut approcher le Saint des Saints sans entrer dans un processus de purification, sans se laisser transformer et cela change un visage, une vie.
N'ayons pas peur, approchons-nous de Dieu et mieux encore, permettons-Lui d'entrer dans nos vies, de bousculer nos habitudes, de purifier la coupe de nos cœurs !Souvenons-nous de Moïse par exemple :

« N'approche pas d'ici ! Retire tes sandales, car le lieu que foulent tes pieds est une terre sainte ! ... Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu. Ex,3

Jésus ne repousse pas cette femme en pleurs, Il la laisse faire, Il sait, Lui, le poids de sa vie et Il comprend que son comportement, à cet instant, est loin d'être théâtral, Jésus connaît le sens de ses larmes, le sens de ce parfum, Il comprend qu'elle désire du fond de son être, « répandre la bonne odeur du Christ » dont parlera Saint Paul.

De fait nous sommes, pour Dieu, la bonne odeur du Christ parmi ceux qui se sauvent et parmi ceux qui se perdent ; pour les uns, odeur qui de la mort conduit à la mort, pour les autres, odeur qui de la vie conduit à la vie. 2 Co 2,14

Notre ami Pharisien se situe à un tout autre plan, cette femme est connue pour sa mauvaise conduite, il s'étonne, intérieurement que Jésus se laisse approcher, toucher, parfumer, il ne comprend rien aux larmes versées ; pour lui, il s'agit d'une prostituée, un point c'est tout ! Remarquons qu'il n'exprime rien à haute voix mais il pense si fort que son regard et les traits de son visage parlent pour lui :

En voyant cela,le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même :
« Si cet homme était prophète,il saurait qui est cette femme qui le touche,et ce qu’elle est : une pécheresse. »

« Si cet homme était prophète il saurait » voilà le risque que nous courrons ! Chrétiens nous avons peur d'approcher le mal, pas nécessairement en raison du mal lui-même mais à cause du « qu'en dira-t-t-on » de plus, certains maux sont plus répugnants que d'autres en apparence, pourtant il est des maux cachés qui s'avèrent encore plus ignobles, justement parce qu'ils sont cachés et que rien n'apparaît à l'extérieur. Tout semble lisse alors qu'il y a beaucoup de pourriture, c'est souvent ce que Jésus reproche aux Pharisiens :

 «Vous, pharisiens, vous nettoyez l'extérieur de la coupe et du plat, mais à l'intérieur vous êtes pleins d'avidité et de méchanceté. Hommes dépourvus de bon sens ! Celui qui a fait l'extérieur n'a-t-il pas fait aussi l'intérieur ? Lc 11,37

Simon, toujours intérieurement colle une étiquette sur cette femme qu'il connaît et reconnaît comme « pécheresse », il n'a sans doute pas lu les Écritures tel, l'Ecclésiaste qui dit au chapitre 6 : « aucun homme n'est assez juste sur terre pour faire le bien sans pécher » ni entendu Jésus, « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère et ne remarques-tu pas la poutre qui est dans ton œil? »Mt 7, 18  et moi ? Et nous ?

Simon est dans l'erreur, Jésus est bien plus qu'un Prophète, Jésus est le Fils unique de Dieu, Dieu Lui-même, et c'est parce qu'Il est Dieu qu'Il connaît cette femme et qu'Il l'aime, et c'est pour cela aussi qu'Il entend les pensées de Simon – comme nos oreilles entendent nos voix, c'est ainsi que Dieu entend nos pensées, lit-on dans un sermon de St Augustin, - aussi, sans le dénoncer publiquement – Jésus est bien trop aimant pour blesser son ami – Jésus va l'aider à réfléchir :

Jésus, prenant la parole, lui dit :« Simon, j’ai quelque chose à te dire.
Parle, Maître. » Jésus reprit :« Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent,l’autre cinquante.Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait les lui rembourser,il en fit grâce à tous deux.Lequel des deux l’aimera davantage ? »

Simon répondit :« Je suppose que c’est celui à qui on a fait grâce de la plus grande dette.– Tu as raison », lui dit Jésus.
Il se tourna vers la femme et dit à Simon : « Tu vois cette femme ?Je suis entré dans ta maison,et tu ne m’as pas versé de l’eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux.

Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis qu’elle est entrée,n’a pas cessé d’embrasser mes pieds.Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ;
elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds. Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés,puisqu’elle a montré beaucoup d’amour.Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. »

Verser de l'eau sur les pieds, effectuer une onction sur la tête d'un hôte étaient des rites de l'hospitalité au temps de Jésus, Simon, sans doute retenu par d'autres tâches ne les a pas appliqués, Marie Madeleine, à la vue de Jésus prend conscience des carences de sa vie, les larmes coulent et tombent sur les pieds de Jésus qu'elle baigne également de parfum . Au lieu d'écraser cette femme, Jésus note la finesse de son comportement, Il remarque aussi l'abondance de ses larmes qui en disent plus long que des
paroles, Jésus souligne tout cela pour révéler à Marie Madeleine qu'elle n'est pas que péché, qu'il y a du bon en elle qu'elle doit cultiver. De plus, Lui, le Saint a ce pouvoir de guérir les corps et les âmes aussi s'empresse-t-il de libérer cette femme des démons qui la tiennent enchaînée: Il dit alors à la femme :« Tes péchés sont pardonnés. »

Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » 

Pardonner les péchés est un acte de Dieu, les convives sont déroutés. Pour eux Jésus est un homme parmi d'autres, sans doute différent par Ses actes et Ses Paroles, mais un homme ! Ce qu'ils viennent d'entendre demeure une question : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » Jésus lèvera le voile de son identité profonde, peu à peu mais L'accueillir comme Fils de Dieu il est indispensable d'accueillir le don de la foi. La foi est don de Dieu, les raisonneurs, ceux qui veulent des preuves à tout prix, ne peuvent y avoir accès car la foi c'est faire confiance à un autre, c'est s'abandonner dans les mains d'un autre. Marie Madeleine a compris cela, elle n'est pas allée déposer son fardeau auprès de Simon, ni auprès d'un quelconque convive, non, c'est vers Jésus qu 'elle est venu parce que Jésus rayonne l'amour, parce que Jésus est Amour, miséricorde , don et pardon ! Et Jésus mise sur la foi de cette femme :

Jésus dit alors à la femme :« Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! » 

C'est cette foi, cette confiance absolue qui lui a permis de braver le qu'en dira-t-on, d'ignorer les regards et les sourires malveillants, pour se jeter aux pieds de Celui-là seul qui était capable de l'accueillir sans le moindre mouvement de recul, de gêne, capable de s'exposer Lui-même aux murmures, aux sarcasmes, sans sourciller. Voilà l'Amour ! Un amour qui pacifie et établit dans la paix ! Va en paix !

C'est la parole de conclusion que nous entendons chaque fois que nous revenons vers Jésus au sacrement de la Réconciliation : va en paix, allez en paix ! Et dans la mesure où j'accueille cette paix, j'en deviens messager, je la communique autour de moi, elle rayonne à mon insu !
«  Tu ne repousses pas ô mon Dieu,
un cœur brisé et broyé ! «  Ps 50, 19


Heureux l’homme dont la faute est enlevée,
et le péché remis !
Heureux l’homme dont le Seigneur ne retient pas l’offense,
dont l’esprit est sans fraude !

Je t’ai fait connaître ma faute,
je n’ai pas caché mes torts.
J’ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneur
en confessant mes péchés. »

Et toi, tu as enlevé l’offense de ma faute.
Tu es un refuge pour moi,
mon abri dans la détresse,
de chants de délivrance, tu m’as entouré.

L’amour du Seigneur entourera
ceux qui comptent sur lui.
Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes !
Hommes droits, chantez votre allégresse !



l'Ermite

jeudi 2 juin 2016

JÉSUS SAISI DE COMPASSION !

DIXIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

ANNÉE C





JE SUIS LA RÉSURRECTION ET LA VIE
  
Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui,ainsi qu’une grande foule.(Lc 7, 11-17 

  Jésus, qui vient de rendre la santé au serviteur du centurion romain, poursuit sa route accompagné d'une foule, sans doute bruyante et joyeuse. Cette foule connaît les actes de Jésus et ne peut que louer Dieu pour tant de bienfaits. Comme dans nos vies, le ton va vite changer. En effet :

 « Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. »

Cette femme est doublement éprouvée : elle est veuve, donc devenue chef de famille et son fils unique est décédé ! Cela fait beaucoup de souffrance pour une seule personne. Elle semble avoir des relations puisqu'« Une foule importante de la ville accompagnait cette femme. » S'il est réconfortant d'avoir des relations, celles-ci ne font pas tout quand nous sommes dans l'épreuve. Demeure toujours, au fond de la personne éprouvée, un indicible, qui génère un espace de solitude que seul, Dieu, peut combler lorsqu'on a la grâce d'avoir la foi.

Les deux « foules » sont sur le point de se croiser, Comme toujours, Jésus observe et voit :

Peut-être pouvons-nous, rentrer en nous-mêmes et nous interroger sur nos comportements : savons-nous voir ? Que voyons-nous ? Quelle est la qualité de notre regard ? Savons-nous discerner le fardeau qui alourdit la vie de nos frères ? Quand nous en avons connaissance, essayons-nous de l'alléger ou ajoutons-nous une épaisseur de mal, au mal qui blesse et écrase ? Nous laissons-nous émouvoir ? Restons-nous indifférents ? L’Écriture est-elle notre instrument de mesure habituel ?. « Ce que tu n’aimes pas, ne le fais à personne » (To 4, 15)

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Lév 19,18

« Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous mêmes pour eux : c’est la Loi et les Prophètes » Mt 7,12

Jésus est-Il vraiment notre modèle , notre référence ? Jésus « Voyant celle-ci, fut saisi de compassion pour elle » . Être saisi c'est être stupéfié, paralysé, anéanti, c'est prendre en soi la souffrance de l'autre.. .N'est-ce pas ainsi que Jésus agit habituellement ? Ne s'est-Il pas revêtu de notre humanité, avec ses fragilités et ses limites et cela jusqu'à la croix . Jésus ne veut pas la souffrance, Il veut nous guérir de toutes nos maladies, celles de l'Esprit et celles du corps, c'est pour cela qu'Il se charge de nos fardeaux. Certes Il ne supprime pas mais Il porte avec nous le poids de nos vies :

« Jésus n'est pas venu supprimer le souffrance, Il n'est même pas venu l'expliquer mais Il est venu l'habiter. Et il y a quelque chose qu'on ne peut pas Lui dire : « vous ne savez pas ce que c'est ». Paul Claudel.

« Jésus est saisi, de compassion » d'humanité, de mansuétude, de miséricorde, Jésus éprouve jusqu'à la faire sienne, l'extrême souffrance de cette mère, et que lui dit-il :« Ne pleure pas. » Il s’approcha et toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit :

« Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. »

Jésus commence par consoler cette mère affligée, puis Il se fait proche et touche le cercueil. Souvenons-nous au passage que dans tous les sacrements nous retrouvons la « Parole et le geste » Il ne s'agit pas d'un sacrement ici, mais dans tous les actes de salut (guérisons et autres) nous retrouvons ces éléments. La Parole ici, est ferme, c'est un ordre « je te l'ordonne », directe « jeune homme », claire, le jeune homme sait ce qu'il doit faire « lève-toi ». Il n'y a pas de bavardages sur la cause du décès, de lamentations sur la situation concrète de cette femme, Jésus va à l'essentiel : rendre ce jeune homme à une mère éplorée « Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère ».Immédiatement le jeune se redresse et il parle. On ne sait rien de ses propos, là encore c'est l'essentiel qui compte : la vie. mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie  Lc 15 peut s'écrier cette Mère qui reçoit son fils des mains de Jésus ! Jésus, en effet et venu pour la vie et pour la communiquer en abondance. 

Plusieurs fois dans les Évangiles, nous verront que Jésus ne veut pas la mort, la mort est un passage pour plus de vie, pour la Vie qui n'aura pas de fin. Peut-être Jésus veut-Il nous dire cela et annoncer, très discrètement,
que la mort n'aura jamais le dernier mot, que nous sommes promis à une Vie éternelle celle-là où il n'y aura plus de larmes, ni de pleurs :« Maintenant, la maison de Dieu est au milieu des êtres humains. Il va habiter avec eux. Ils seront son peuple, Dieu lui-même sera avec eux et il sera leur Dieu. Il essuiera toutes les larmes de leurs yeux. La mort n'existera plus, il n'y aura plus ni deuil, ni cris, ni souffrance. Oui, le monde ancien a disparu. » Ap 21

Nous pouvons comprendre ce qui suit : « La crainte s’empara de tous,et ils rendaient gloire à Dieu en disant :« Un grand prophète s’est levé parmi nous,et Dieu a visité son peuple. « Et cette parole sur Jésus se répandit dans la Judée entière et dans toute la région. » N'est-ce pas aussi le chant d'action de grâce de Zacharie quand il retrouve la parole pour confirmer le prénom du Précurseur, ce fils tant espéré, tant attendu 



Jésus sèche nos larmes, Jésus panse nos blessures, Jésus nous guérit de nos infirmités, Jésus nous libère de nos entraves, Il nous fait passer des ténèbres à la lumière, de la mort du péché à la Vie et, quand viendra notre « heure », de la mort à la vie de ressuscité car nous ressusciterons , Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts.» (1 Cor 15,20) 

Si Jésus dans sa mort/résurrection est « les « prémices » cela signifie bien que nous suivrons !

«Il est la tête du corps de l’Église; il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier.» (Col 1,18) 

Si Jésus est « le premier-né d'entre les morts, » il y en aura d'autres après Lui sans quoi on ne parlerait pas de « premier ».

Que pouvons-nous retenir de cet Évangile ?

Sans doute, parmi bien d'autres choses que nous ne pouvons pas développer en une seule méditation :

- le regard attentif de Jésus qui sait regarder et voir même environné d'une foule !

- La compassion qui Le rend proche de toute souffrance

- L'autorité de Jésus qui commande à la mort , Jésus qui est venu pour la vie et qui la donne en abondance.

- l'Espérance que suscite cette résurrection, avec Jésus comme prémices, je ressusciterai !

- L'Action de grâce Dieu regarde l'humanité avec amour, Dieu veut que cette humanité vive pleinement !

Je t’exalte, Seigneur :
tu m’as relevé.
(Ps 29, 2a)


Quand j’ai crié vers toi, Seigneur,
mon Dieu, tu m’as guéri ;
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.

Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles,
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu’un instant,
sa bonté, toute la vie.

Avec le soir, viennent les larmes,
mais au matin, les cris de joie !
Tu as changé mon deuil en une danse,
mes habits funèbres en parure de joie !

Que mon cœur ne se taise pas,
qu’il soit en fête pour toi,
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce !



L'Ermite