vendredi 25 juin 2021

NE CRAINS PAS, CROIS SEULEMENT

XIIIe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE


Année B


(Mc 5, 21-43)




Dieu n’a pas fait la mort,
il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants.

Il les a tous créés pour qu’ils subsistent ;
ce qui naît dans le monde est porteur de vie
:
on n’y trouve pas de poison qui fasse mourir.
La puissance de la Mort ne règne pas sur la terre,
car la justice est immortelle.

Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité,
il a fait de lui une image de sa propre identité.

C’est par la jalousie du diable
que la mort est entrée dans le monde

Voilà ce que nous dit en première lecture de la liturgie de ce jour, le Livre de la Sagesse .L'auteur du Livre de la Sagesse n'est ni un théologien, ni un philosophe. Il se propose beaucoup moins de faire l'exposé méthodique d'un système que d'exhorter ses lecteurs à la recherche de la Sagesse et de la vie concrète qu'elle requiert. Son livre est la méditation d'une âme à la foi ardente, l'émouvant appel d'un croyant à ses frères. Dieu a fait l'homme pour l'incorruptibilité, telle est la bonne nouvelle. Après la mort, et sans doute immédiatement, l'âme fidèle continue de vivre, non pas de la survie traditionnelle du chéol, loin de Dieu, mais d'une vie sans fin de bonheur auprès de Dieu.( Extrait de la présentation du Livre de la Sagesse sur le CD ICTUS terme qui signifie Jésus-Christ Fils de Dieu Sauveur)

D'emblée, même après une lecture rapide de l'Evangile de ce jour, en nous appuyant sur le Livre de la Sagesse, nous comprenons que Jésus est venu pour la vie, nous trouvons de nombreuses références dans l'Evangile qui confirment cette assertion  :

Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » (Jn 8)

St Jean, dans son Evangile, évoque quarante huit fois la vie :

Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance. (Jn 10)

Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. (Jn 6)

Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. (Jn 6)

Je ne vous donnerai pas les 48 références, je mets toutefois un terme à cette énumération avec ce verset de St Marc où Jésus nous dit bien clairement Que le Père n'est pas le Dieu des morts mais des vivants :

« n'avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, au passage du Buisson, comme quoi Dieu lui dit : Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob? Il n'est pas Dieu de morts, mais de vivants. (Mc 12)

Nous sommes créés pour la vie et ce que nous appelons la mort ( personnellement j'évite ce terme) n'est autre que « le passage sur l'autre rive » dont nous parlions dimanche dernier, l'entrée dans la vraie vie, celle qui n'aura pas de fin. C'est Thérèse de Lisieux qui disait : « je ne meurs pas, j'entre dans la Vie » Dès lors, il n'est pas étonnant que Jésus, qui passe en faisant le bien, remette debout et l'esprit et le corps, des personnes qui lui en font la demande. Aujourd'hui nous sommes en présence de deux situations où la vie est en danger et où Jésus intervient .

Mais pourquoi la guérison de cette femme interfère-t-elle dans dans le récit de la fille du chef de la Synagogue ? A mon avis, parce c'est une situation de vie. Que de fois nous sommes occupés à un service et une urgence se présente à laquelle nous répondons pour poursuivre ensuite ce que nous avions laissé en attente ! Il s'agit de la vie au quotidien et Jésus n'y échappe pas dans son humanité !

Et si nous consultons les synoptiques nous trouvons ces mêmes événements exactement dans le même ordre. Nous retrouvons Jésus effectuant le chemin inverse, Il quitte la Décapole et revient en barque en Galilée où une grande foule s'assemble autour de lui.

Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui.

Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue ,nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment :« Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait.

Jaïre est un chef dans la synagogue à Capharnaüm, donc une personne respectée, parce qu'il essaie de vivre en conformité avec la loi divine .Comme tel, beaucoup pensent qu'il devrait être épargné de la maladie, lui et les siens . Eh bien non, suivre la loi divine ne garantit pas une vie sans problèmes, ni maladies. Jaïre a sans doute entendu des enseignements de Jésus à la synagogues, peut-être même vu des miracles, aussi, quand il apprend que Jésus est dans la Région l'amour de sa fille le pousse à rencontrer ce Jésus et à Le supplier d'intervenir. Tout notable qu'il est, cet homme tombe aux pieds de Jésus et Lui demande son aide en des termes d'ailleurs surprenants : « Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Jaïre manifeste indéniablement qu'il a une grande estime pour Jésus et les actes de salut qu'Il pose. On peut percevoir dans les termes de son propos une foi certaine dans la capacité de Jésus, puisqu'il Lui demande de venir, chez lui, pour imposer les mains à sa fille, afin qu'elle soit sauvée et qu'elle vive !

Jésus ne tergiverse pas, quelqu'un souffre, quelqu'un s'en remet à Lui, sur le champ,

Jésus part et comme une foule s'était rassemblée autour de Lui, elle emboîte le pas et le presse « au point de l'écraser » dit le texte. Dans cette foule se trouve une femme qui, en toute discrétion, peut-être par timidité, peut-être par gêne , ou parce qu'elle ne se sent pas digne d'approcher Celui que beaucoup appellent déjà Maître, cette femme, va tenter de s'approcher sans bruit, sans se faire remarquer en disparaissant au maximum à ses propres yeux, à ceux de Jésus, à ceux de la foule : Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans…– elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré –… cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet :« Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait :« Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent :« Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »

Certains à cette lecture, seront tentés de voir dans le geste de cette femme, de la superstition, ils la déclareront naïve et se moqueront de la simplicité de ce geste .N'oublions pas ce qui est dit au prophète dans la livre de Samuel :

«Ne prends pas garde à sa figure et à la hauteur de sa taille, car je l'ai écarté. Il ne s'agit pas de ce que l'homme voit; l'homme regarde le visage, mais le Seigneur regarde le cœur (1Sam16)

et dans l'évangile, Jésus ordonne :

« Ne jugez point afin de n'être point jugés, (Mt 7)

Nous ne savons pas , nous ne connaissons pas ce que nos frères portent dans leur

cœur, nous ne savons pas ce qui les anime, allons à Lourdes par exemple , n'est-ce pas admirable de voir tous les gestes posés par des frères qui expriment leur attachement , leur foi , leur espérance ? Celui-ci baise le sol de la grotte, d'autres touchent la pierre où la Vierge est apparue, d'autres gravissent le chemin de croix à genoux... autant de gestes et bien d'autres encore qui disent la foi de ces personnes. Alors , ici, rien de déplacé d'autant que cette femme ne pose pas un geste ostensible, c'est tout discrètement, qu'elle s'approche subrepticement pour toucher délicatement le vêtement du Seigneur, elle espère bien passer inaperçue et disparaître dans la foule, mais guérie cette fois. C'est sans compter avec le mystère de Celui qui déplace les foules, c'est Lui qui donne et se donne : « Ma vie, nul ne la prend, mais c'est moi qui la donne C'est pour cela que mon Père m'aime, parce que je donne ma vie pour la reprendre. Personne ne me la ravit, mais je la donne de moi-même; » Jn 10)

Une force est sorti de Lui , Jésus veut connaître la personne qui lui fait confiance à ce point, les apôtres pas encore sensibles aux mouvements de la grâce, tentent de détourner Son attention sur la foule qui le presse de toutes parts ! Jésus sait faire la différence entre les mouvements de foule et un acte volontaire, même discret, de quelqu'un qui est là , avec une attente précise, l'esprit déterminé à obtenir ce que son cœur désire et attend fermement. Depuis douze ans, elle est épuisée !

Cette personne qui a tout de suite éprouvé un bien-être , éprouve une certaine crainte à se manifester devant tous, mais elle est loyale et Jésus reste discret sur la raison profonde du geste de cette femme qui se jette à Ses pieds dans un attitude de foi et

d'action de grâce. Au lieu d'être réprimandée comme peut-être elle le craignait, Jésus, devant tous, loue sa grande foi « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » Quelle densité dans cette brève phrase où sont rassemblées : la foi, la paix et cette guérison tant espérée ! Cette femme aurait pu repartir guérie mais avec un pincement au cœur ayant le sentiment d'avoir « volé » une grâce au lieu de cela, le Seigneur l'appelle « ma fille », loue sa foi vecteur de sa guérison, et lui offre la paix du cœur ! Quelle merveille !Jésus et la femme sont touchés, même avec Jésus, ce n'est jamais à sens unique : la femme est touchée parce qu'elle est reconnue, reçoit la Paix de Jésus et retrouve la santé. Jésus est touché par l'expression de la Foi de cette personne, parce qu'Il est en présence de quelqu'un qui souffre et attend de Lui cette remise en santé tant espérée ! Avons-nous cette foi inébranlable qui attend patiemment le don de Dieu ? Cette femme a attendu douze ans pour rencontrer la Bonne Personne et nous, savons-nous, nous abandonner jusqu'à ce que le Seigneur mette sur notre route la, ou les personnes qui nous permettront d'avancer ? Cette rencontre a légèrement retardé Jésus en route pour imposer les mains à la fille de Jaïre comme cela vient de lui être demandé il parlait encore, quand des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci :« Ta fille vient de mourir. Quel choc pour un père d'entendre semblable nouvelle, il y a de quoi s'effondrer .A l'écoute de cette nouvelle, les pensées doivent se bousculer dans l'esprit de ce père de famille : si cette femme n'avait pas retenu Jésus, si Jésus avait continué sa route ,nous n'en serions pas là... la révolte n'est pas très loin et le rejet de Jésus non plus ! N'est-ce pas notre attitude quand les choses ne marchent pas comme nous le désirons ? Pour les chargés de cette difficile mission, tout est terminé, ils vont même jusqu'à penser et dire : À quoi bon déranger encore le Maître ? » Mais Jésus reste attentif et saisit le message, Il prend le relais en rassurant Jaïre : Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue :« Ne crains pas, crois seulement.» Nous restons dans le domaine de la foi, point commun aux deux situations qui nous occupent . Foi et abandon dans la confiance, c'est ce que Jésus demande. Ne crains pas, sous-entendu « laisse-moi faire » Et Jésus poursuit Sa route

Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Nous retrouverons ces trois apôtres lors de la Transfiguration :

prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, il monta sur la montagne pour prier. Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage devint autre, et son vêtement d'un blanc éblouissant. (Lc 9)

et de l'agonie au Jardin des oliviers

Ils arrivent en un domaine appelé Gethsémani, et il dit à ses disciples : " Demeurez ici tandis que je prierai. " Et il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à sentir de la frayeur et de l'angoisse. Et il leur dit : " Mon âme est triste jusqu'à la mort; restez ici et veillez. (Mc14)

Pourquoi ? Sans doute parce qu'il s'agit là de moments très forts de la vie terrestre de Jésus. Il est important que des témoins puissent en rendre compte le moment venu lors de la résurrection de Jésus pour embraser le monde.

Jésus part donc avec seulement les trois apôtres :

Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit :« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. L'agitation dont il est question est surtout le fait de la coutume. L'enfant est considérée décédée aussi les connaissances se rassemblent et crient leur « désespoir » avec cris, larmes et lamentations de tous genres. D'où la question de Jésus et sa remarque qui devraient rassurer. Pour Jésus l'enfant dort comme dormait Lazare, comme dorment les chrétiens qui s'endorment dans la Foi pour entrer dans la Vie éternelle « Il parla ainsi, et ajouta: "Notre ami Lazare dort, mais je me mets en route pour le réveiller." Ses disciples lui dirent: "S'il dort, il guérira." Mais Jésus avait parlé de sa mort, et ils pensaient que c'était du repos du sommeil. Alors Jésus leur dit clairement: "Lazare est mort; et je me réjouis à cause de vous de n'avoir pas été là, afin que vous croyiez; mais allons vers lui." (Jn 11)

Mais nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis, afin que vous ne vous affligiez pas, comme les autres hommes qui n'ont pas d'espérance. Car si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, croyons aussi que Dieu amènera avec Jésus ceux qui se sont endormis en lui. (1Th 4)

Or ce n'est pas le cas, il n'est pas pris au sérieux , on se moque ! Jésus n'en tient pas compte, Il prend la décision d'éloigner les pleureurs et de n'entrer dans la chambre qu'avec les parents de l'enfant et Ses trois témoins.

Jésus saisit la main de l’enfant, et lui dit :« Talitha koum »,ce qui signifie :« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher– elle avait en
effet douze ans.

La fille de Jaïre, comme le fils de la veuve de Naïm Le Seigneur l'ayant vue( la maman), fut touché de compassion pour elle, et il lui dit: " Ne pleurez pas. " Et s'approchant, il toucha le cercueil, et les porteurs s'arrêtèrent; et il dit: " Jeune homme, je te le dis, lève-toi! " Et le mort se dressa sur son séant et se mit à parler; et il le rendit à sa mère. Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu (Lc 7)

comme Lazare "Cette maladie ne va pas à la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle." (Jn 11) ont été ressuscités pour prolonger leur vie ici-bas, avec leur corps promis à devenir poussière à l'heure du vrai grand

passage dont la vraie victoire n'adviendra qu'au matin de Pâques quand Jésus se lèvera du tombeau pour entrer dans la Gloire de Son Père où l'humanité sera entraînée avec un corps glorifié. Nous serons les mêmes et pas vraiment les mêmes quant à la chair. Nos corps ressuscités participeront du Corps glorieux de Jésus, ce Corps transfiguré, contemplé par Pierre , Jacques et Jean, les témoins choisis par Jésus pour soutenir la foi des frères à l'Heure du Relèvement. On comprend que les témoins de ces grands moments , ces moments uniques et stupéfiants soient frappés d’une grande stupeur. Comme nous le sommes en cet instant où il nous est difficile de bien rendre compte , par des mots souvent figés, ces heures de grâce où le spirituel est entaché de matérialité. Pour s'en approcher il convient d'avoir la foi et de la demander avec force si la nôtre est vacillante ! C'est la Foi qui sauve la femme atteinte d'hémorragies « Ma fille ta foi t'a sauvée » c'est la foi qui est demandée à Jaïre, qui aurait pu désespérer « crois seulement » c'est la foi qui est demandée aux futurs baptisés «  croyez-vous En Dieu le Père, en Jésus mort et ressuscité, en l'Esprit Saint ... » ou aux parents, parrain et marraine pour les jeunes enfants. « puisque vous avez tout en abondance, la foi, la Parole, la connaissance de Dieu, » 2ème lecture

Devant la stupeur des témoins Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; Certains voient ici le secret messianique c'est-à-dire, que Jésus ne puisse être reconnu comme Messie qu'après la Passion mais, comprenons-le, Jésus, est obligé aussi de se protéger, comme après la multiplication des pains où les gens veulent le faire roi : Mais Jésus savait qu'ils étaient sur le point de venir le prendre de force et faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira, tout seul, dans la montagne. (Jn 6) Jésus reste libre et tient à être libre, les actes qu'Il pose sont des actes de pur amour, de pure compassion, aussi Il s'empresse ici, comme souvent de revenir au cœur de la situation , Il est l'envoyé du Père, Jésus est missionné par le Père pour révéler ce Père débordant d'amour pour l'humanité Il s'empresse ici de ramener les regards et la pensée des uns et des autres en les invitant à revenir à l'essentiel et à l'urgent du moment : nourrir cette fillette qui doit reprendre des forces après l'épreuve : puis il leur dit de la faire manger. Voilà Jésus plein de délicatesse, d'humanité , Jésus proche de chacun de nous jusque dans les questions matérielles de faim et de soif ! « J'ai compassion de cette foule, car voilà déjà trois jours qu'ils restent près de moi, et ils n'ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur que les forces ne leur manquent en chemin. " Les disciples lui dirent: " Où nous (procurer) dans un désert assez de pains pour rassasier une si grande foule? " Jésus leur dit: " Combien de pains avez-vous? — Sept, lui dirent-ils, et quelques petits poissons. " Alors il commanda à la foule de s'asseoir par terre, il prit les sept pains et les poissons, et, après avoir rendu grâces, il les rompit et les donna aux disciples, et les disciples aux foules. Tous mangèrent et furent rassasiés; et des morceaux qui restaient, on emporta sept corbeilles pleines ». (Mt 15)



Celui qui en avait ramassé beaucoup
n’eut rien de trop,
celui qui en avait ramassé peu
ne manqua de rien

(Ex repris par 2 Cor)



Je te dis que si tu crois,
Tu verras la gloire de Dieu.
Je te dis que si tu crois,
Tu verras la gloire de Dieu.


Tu verras la gloire de Dieu,
Tu verras la gloire de Dieu,
Je te dis que si tu crois,
Tu verras la gloire de Dieu.




PAROLE DE DIEU

                     PAROLE DE VIE

L'Ermite

vendredi 18 juin 2021

QUI EST-IL DONC CELUI-CI ?


XIIe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE


Année B


(Mc 4, 35-41)



Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule. et Il leur parlait en paraboles nous dit St Marc mais expliquait tout en particulier à ses disciples. On comprend que Jésus ait besoin de se mettre à l'écart, de se retrouver un peu seul avec Ses disciples aussi  :

Le soir venu, Jésus dit à ses disciples :« Passons sur l’autre rive. » Il y au moins deux façons de recevoir cette décision de Jésus , soit, Jésus veut se rendre en Décapole, pour y poursuivre sa mission, Il est ici en Galilée, soit , et c'est plus subtil, Il souhaite permettre une expérience spirituelle qui devrait marquer Son équipe pour la vie. ( il y a sans doute bien d'autres raisons!)

La décapole qui se trouve sur l'autre rive, est un Pays païen, maudit et certains pensent que cette région est livrée au pouvoir de Satan. Les Juifs pieux, de cette époque, n'évoquent cette terre qu'avec dégoût et mépris. S'y rendre en équipe apostolique, c'est sans doute, une façon, pour Jésus, de manifester qu'Il n'exclut personne. Jésus est venu pour rassembler le Peuple de Dieu dispersé, non pour maintenir les barrières dressées par les dissensions locales. Passer sur l'autre rive , c'est inviter les apôtres à voir autrement, à détruire ce qui sépare les communautés, pour leur apprendre à marcher ensemble, main dans la main, pour une vie nouvelle, celle de l'Amour.

Les apôtres, même s'ils craignent cette traversée nocturne, après avoir sans doute exprimé certaines réticences , hissent la voile et, quittant la foule, embarquent avec

Jésus pour rejoindre cette « autre rive ». Jésus , qui avait parlé aux foules durant toute la journée précise l’évangéliste, est fatigué. Il ne connaît rien au maniement d'un bateau, confiant, Jésus s'abandonne et, entre les mains de ses apôtres rompus à cette action, et au sommeil réparateur dont Il a particulièrement besoin à cette heure tardive.

Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière.

Me vient à l'esprit ce chant de Dena MWANA :

Si la mer se déchaîne
Si le vent souffle fort
Si la barque t'entraîne
N'aie pas peur de la mort
Si la barque t'entraîne
N'aie pas peur de la mort

Il n'a pas dit que tu coulerais
Il n'a pas dit que tu sombrerais
Il a dit
Allons sur l'autre bord

Allons sur l'autre bord

Si un jour sur ta route
Tu rencontres le mal
Crois en Jésus, il t'aime
Il te donne sa paix
Crois en Jésus, il t'aime
Il te donne sa paix

Et c'est bien ici le cas, les flots sont déchaînés, la barque est chahutée, elle se remplit

d'eau, les apôtres sont effrayés, ils ont peur pour leur vie, peut-être plus encore pour celle du Maître , du moins on l'espère, ils n'arrivent plus à maîtriser ni la voile, ni les rames, ni l'embarcation, ils sont agités, secoués, ont des difficultés à tenir debout, certains s'effondrent et boivent « la tasse » Jésus dort comme un enfant, d'un sommeil profond , que rien ne peut troubler, ni personne, encore moins les éléments déchaînés ! Jésus est dans la confiance ABSOLUE, Jésus est dans les mains de Son Père.

Pensons à Job ,(1ère lecture) à St Paul... Il serait bon de relire ce magnifique livre de Job qui discute avec Dieu et à qui Dieu donne aujourd'hui une bonne petite leçon d'humilité :« Qui donc a retenu la mer avec des portes, quand elle jaillit du sein primordial ; quand je lui mis pour vêtement la nuée, en guise de langes le nuage sombre ; quand je lui imposai ma limite, et que je disposai verrou et portes ?Et je dis : “Tu viendras jusqu’ici ! tu n’iras pas plus loin, ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots !” »

Quant à St Paul, il nous invite à rester dans la confiance puisque Jésus habite en nous. Quand on vit de la Parole de Dieu, quand le cœur reste ouvert au Royaume dont nous parlions dimanche dernier, que pouvons nous craindre :

Qui pourra nous séparer de l'amour du Christ ? la détresse ? l'angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ? L'Écriture dit en effet : C'est pour toi qu'on nous massacre sans arrêt, on nous prend pour des moutons d'abattoir. Oui, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J'en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l'avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur. (Ro 8)

Jésus est là ! Il dort certes, mais Il est là, alors de qui, de quoi avoir peur ? Toutes les tempêtes du monde peuvent agiter notre vie JESUS EST LA ! Jésus dort d'un œil si j'ose dire , sans en avoir l'air, c'est Lui qui est à la manœuvre, c'est Lui qui gouverne la barque de Pierre, la barque sur l'eau mais la BARQUE-EGLISE sur les flots agités de notre monde, et la barque- humaine de notre vie ! Quelles que soient les tempêtes qui agitent l’Église, ELLE NE SOMBRERA PAS ! Quelles que soient les tempêtes qui agitent nos vies, nous NE SOMBRERONS PAS si nous gardons le cap, si nous restons fidèles dans l'épreuve , si nous attendons activement dans une prière confiante, que la tempête se calme ! Jésus ne LÂCHERA JAMAIS LA MAIN DE SON ENFANT.

A cette heure, les apôtres sont bien ébranlés, n'oublions pas qu'ils n'en sont qu'au début de leur marche avec Jésus, ils sont comme de jeunes enfants qui apprennent à marcher, ils titubent, tombent, se relèvent, tâtonnent, s'accrochent à ce qu'ils peuvent et sur l'eau déchaînée, à part Jésus qui n'est pas encore leur rocher, le

compagnonnage est trop récent , ils n'ont aucun recours et Jésus dort désespérément pour eux ! Ils se décident alors à Le tirer de sa torpeur, il n'y a pas d'autre issue immédiat et c'est bon : Les disciples le réveillent et lui disent Les apôtres ne ménagent pas Jésus, ils sont dans l'affolement, la peur les paralyse , ils crient leur détresse :« Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Les apôtres semblent gourmander Jésus mais en réalité , quelles que soient les apparences ils expriment leur foi , une foi vacillante, mais celle qui a été semée dans leur cœur lors de la RENCONTRE et ne demande qu'à grandir et se fortifier. Dire à Jésus, en pleine mer déchaînée « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » le réveiller avec ces mots , avec ce cri de détresse, c'est malgré les apparences, lui crier leur espérance, c'est laisser sous-entendre : enfin, fais quelque chose ! Voilà ce que Jésus attend de nous quand nous ne savons pas comment nous relever d'une faute, d'un combat contre le mal, d'une épreuve... Jésus attend que nous Lui exprimions notre confiance au lieu d'aller voir ceux qui nous vendent du rêve , tous les diseurs de bonne aventure, souvent pour de l'argent, alors que chez le Seigneur la gratuité est garantie :O vous tous qui avez soif, venez aux eaux, vous-mêmes qui n'avez pas d'argent; venez, achetez du blé et mangez; venez, achetez sans argent, et sans rien donner en échange, du vin et du lait. Pourquoi dépenser de l'argent pour ce qui n'est pas du pain, votre travail pour ce qui ne rassasie pas? Ecoutez-moi donc, et mangez ce qui est bon, et que votre âme se délecte de mets succulents. Prêtez l'oreille et venez à moi; écoutez, et que votre âme vive; et je conclurai avec vous un pacte éternel; vous accordant les grâces assurées à David. Voici que je l'ai établi témoin auprès des peuples, prince et dominateur des peuples. Voici que tu appelleras la nation que tu ne connaissais pas, et les nations qui ne te connaissaient pas accourront à toi, à cause du Seigneur, ton Dieu. et du Saint d'Israël, parce qu'il t'a glorifié! (Is 55)

Que répond Jésus ? Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : Remarquons bien : Jésus n'entre pas dans des discussions stériles, Jésus a compris la détresse de Ses disciples et sans plus attendre , s'adresse avec autorité aux éléments déchaînés, aux maux qui tourmentent l’Église, l'humanité :« Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Quand nous demandons à Jésus , quand nous Lui permettons d'intervenir dans nos vies, les vents contraires s'apaisent, les remous s'estompent, le calme descend en nos âmes car :



Qui s'appuie sur le Seigneur ressemble au Mont Sion

Il est inébranlable, il demeure à jamais (Ps 124.1)

Si nous nous acceptons , si nous voulons de tout notre être , nous en remettre à Jésus qui nous aime, NOUS NE CRAIGNONS RIEN ; «  Il n'y a point de crainte dans l'amour; mais l'amour parfait bannit la crainte, car la crainte suppose un châtiment; celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour. Nous donc, aimons Dieu, puisque Dieu nous a aimés le premier. » (1Jn 4) Et n'oublions pas le sens du NOM DE JESUS : Jésus signifie « Dieu sauve » ! Ici les apôtres sont effectivement sauvés de la noyade, mais sans doute aussi, de bien des peurs qui les habitent encore. Ils avaient besoin de cette épreuve pour faire l'expérience de la puissance de Salut de leur Maître et de Sa Parole : « Silence ! Tais-toi ! Intime-t-Il aux éléments déchaînés et aux passions cachées !


Les apôtres rament dans tous les sens du terme, mais Jésus tient le gouvernail par

une Présence efficace et aimante. Il en est ainsi dans toutes les tempêtes qui peuvent nous secouer, nous ballotter , au cours de la vie. Dans ces cas-là , comme les apôtres, crions notre attente à Jésus, même avec des mots maladroits, Lui, Jésus, comprend toutes les langues, car Il voit le cœur et son espérance, son attente, son abandon. L'épreuve, nous dit toujours quelque chose de l'amour de Dieu. Comme Pierre qui perd pied quand il marche sur l'eau parce qu'il regarde ses pieds au lieu de regarder Jésus , oublions nos pieds, gardons notre regard fixé sur Jésus Sauveur ! Ainsi donc, cette foule immense de témoins est là qui nous entoure. Comme eux, débarrassons-nous de tout ce qui nous alourdit, et d'abord du péché qui nous entrave si bien ; alors nous courrons avec endurance l'épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l'origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré, sans avoir de honte, l'humiliation de la croix, et, assis à la droite de Dieu, il règne avec lui. (Hb 12)

Magnifique aussi est la conclusion du Livre de Job où celui-ci, relevé de sa douloureuse et instructive épreuve, reconnaît ses erreurs

Je sais que tu peux tout, et que pour toi aucun dessein n'est trop difficile. «Quel est celui qui obscurcit le plan divin, sans savoir?» Oui, j'ai parlé sans intelligence de merveilles qui me dépassent et que j'ignore. « Ecoute-moi, je vais parler; je t'interrogerai, réponds-moi.» Mon oreille avait entendu parler de toi; mais maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi je me condamne et me repens, sur la poussière et sur la cendre. (Job 42)

Magnifique simplicité, familiarité, d'un enfant qui reconnaît la divine grandeur et puissance de son Père. N'ayons pas peur de parler comme des enfants à notre Père, à notre Frère aîné : Jésus ! Qui nous dit comme à Ses apôtres dans la barque secouée :

« Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? »

La Foi ! Cette confiance inébranlable en Jésus-Sauveur , c'est le cri de Saint François d'Assise secoué lui aussi par l'épreuve, dans le livre de Éloi LECLERC : La foi ! Si nous avions la foi !.. Si nous savions adorer, rien ne pourrait véritablement nous troubler. Nous traverserions le monde avec la tranquillité des grands fleuves.! ( Sagesse d'un pauvre, de Éloi Leclerc, éditions franciscaines)

Qui est-Il donc celui-là ? C'est la grande question des apôtres encore plus dépassés, par la Parole de Jésus que par la peur réelle qui les a ébranlés jusque dans les fibres de leur être ! Qui est-Il donc ? Ils pressentent une supériorité du cœur et de l'esprit sinon ils ne l'appelleraient pas MAÎTRE : Maître , ça ne te fait rien … ! Il faudra la Résurrection pour qu'ils comprennent vraiment qui est « Celui-ci » Pour le moment ils vont continuer à ajuster leurs pas à ceux de Jésus, mais cahin-caha, avec des hauts et des bas, comme Marie, ils vont conserver bien des choses dans leurs cœurs, jusqu'au jour où l'ayant vu mort ils Le RECONNAÎTRONT VIVANT ! Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.2 Co 5

Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »


Ps 106

Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !

Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
qu’ils offrent des sacrifices d’action de grâce,
ceux qui ont vu les œuvres du Seigneur
et ses merveilles parmi les océans.

Il parle, et provoque la tempête,
un vent qui soulève les vagues :
0portés jusqu’au ciel, retombant aux abîmes,
leur sagesse était engloutie.

Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,
et lui les a tirés de la détresse,
réduisant la tempête au silence,
faisant taire les vagues.

Ils se réjouissent de les voir s’apaiser,
d’être conduits au port qu’ils désiraient.
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
de ses merveilles pour les hommes.



Quel est cet amoureux ?

(Rimaud/Wackenheim

1
Quel est cet amoureux
De la terre et de nous ?
Il donne un nom aux choses,
Il dit celui de Dieu,
Il tient son nom du nôtre,
Qui donc est l'homme Dieu ?
Il tient son nom du nôtre,

Qui donc est l'homme Dieu ?
2



Quel est cet amoureux
Sur la colline aux pains ?
Au lac des trois tempêtes,
Au mont du clair de Dieu,
Au champ des grains froissés,
Qui donc est l'homme Dieu ?
Au champ des grains froissés,
Qui donc est l'homme Dieu ?

5
Quel est cet amoureux
Au lieu-dit « Diable est mort ».
Sur la grève aux poissons,
Dans l'auberge pascale,
Au rendez-vous du ciel,
Qui donc est l'homme Dieu ?
Au rendez-vous du ciel,
Qui donc est l'homme Dieu ?

6
Quel est cet amoureux
De la terre et de nous ?
Il donne un nom aux choses,
Il dit celui de Dieu,
Il tient son nom du nôtre,
Il est le fou de Dieu.
Il tient son nom du nôtre,
Il est le fou de Dieu.


L'Ermite

vendredi 11 juin 2021

UNE GRAINE DE MOUTARDE, UNE GRAINE D'AMOUR!

 

XIe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE


Année B


(Mc 4, 26-34)






Parlant à la foule, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe,
puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille,
puisque le temps de la moisson est arrivé. »

En Luc , 17, 20, aux Pharisiens qui demandent à Jésus " Quand vient le royaume de Dieu? " Jésus répond : " Le royaume de Dieu ne vient pas avec (des signes) à observer; et on ne dira pas: " Il est ici ! " ou: " Il est là! " car voici que le royaume de Dieu est au dedans de vous. (Lc17)

Quand Jésus parle du Règne de Dieu, du Royaume de Dieu, Il parle d'une unique réalité : cette Présence agissante au cœur de l'homme ! Un règne qui n'a pas besoin de nous pour s'étendre mais qui veut, qui espère, qui attend notre participation. Le Royaume peut grandir sans nous, mais parce que Dieu respecte l'humanité, Il veut avoir besoin de notre participation . Il y a bien bien longtemps, en 1950, le réalisateur Jean DELANNOY a tourné un très beau film : Dieu a besoin des hommes , film assez controversé mais aussi très apprécié par d'autres qui m'avait beaucoup marquée malgré mon jeune âge ! En réalité, Dieu n'a pas besoin des hommes, Il veut en avoir besoin pour les rendre participants. Dieu ne fait pas de l'homme un spectateur, mais un acteur , un coopérateur écrit Saint Paul : « Or donc, étant ses coopérateurs, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain. (2Co 6)

Nous sommes les collaborateurs de Dieu, et vous êtes le champ de Dieu, vous êtes la maison que Dieu construit. Comme un bon architecte, avec la grâce que

Dieu m'a donnée, j'ai posé les fondations. D'autres poursuivent la construction ; mais que chacun prenne garde à la façon dont il construit. Les fondations, personne ne peut en poser d'autres que celles qui existent déjà : ces fondations, c'est Jésus Christ. (1Co 3)

Une amie m'écrivait ces jours-ci : « Je me demande comment tu arrives à avoir des fleurs dans la caillasse de ton enclos » ce à quoi je réponds : « je ne fais qu'entretenir ce à quoi le Seigneur donne la croissance ! » J'ai bouturé ou j'ai semé mais rien de plus, absolument rien ! « Moi, j'ai planté, Apollos a arrosé; mais Dieu a fait croître Ainsi ni celui qui plante n'est quelque chose, ni celui qui arrose; mais Dieu, qui fait croître. » (1Co 3) écrit Saint Paul.

Lors de notre baptême, la graine du Royaume, la foi, a été déposée dans notre cœur, en grandissant, la famille, l’Eglise ( prêtres, religieux(ses), catéchistes ont arrosé, indiqué ce qui est bon et ce qui ne l'est pas, mais ils n'ont pas tiré sur la semence initiale pour la faire grandir, c'est Dieu qui, dans le plus intime de l'être, par Son Esprit Saint inspire, fait croître, par nos propres moyens, par nos propres forces ce n'est pas possible ! Il me vient à l'esprit un livre « sous le soleil de Dieu » du P.LECLERC ancien curé à la cathédrale N. Dame de Paris il y a quelques années, il écrivait à peu près ceci à propos de la croissance : «  lorsqu'apparaît une fleur qui met du temps à éclore, tirer sur les pétales en pensant l'aider à éclore plus vite, produit l'effet contraire elle fane avant de naître ! » L'Ecclésiaste dit par ailleurs

Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous le ciel: .Un temps pour naître, et un temps pour mourir; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté...

Dieu a fait toute chose belle en son temps, il a mis aussi dans leur cœur l'éternité, mais sans que l'homme puisse comprendre l’œuvre que Dieu fait, du commencement jusqu'à la fin. … J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait durera toujours, qu' il n'y a rien à y ajouter, ni rien à en retrancher: ... .Ce qui se fait existait déjà, et ce qui se fera a déjà été:. (Ec 3)

Et Jésus continue :

Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?

Petit rappel pour ceux qui auraient oublié ce qu'est une Parabole :Jacques Nieuviarts, bibliste la définit ainsi : La parabole est un récit énigmatique surprenant, qui fascine les croyants et les poètes de tous les temps. Chaque religion en possède un certain nombre ; les paraboles rabbiniques et celles des évangiles sont les plus connues. On retrouve principalement ces petites histoires imagées sur les lèvres des sages et des maîtres, lors d'un enseignement, ou plus sûrement encore lors d'une explication réponse à la question difficile d'un disciple ou d'un interlocuteur, qui demande conseil ou qui lance une controverse. Dans un premier temps, la parabole répond effectivement à une question; dans un second temps, elle renvoie celui qui interroge à lui même. Autre qu'un simple discours, la parabole est un «liant» dans un dialogue entre deux parties ; une sorte d'espace qui accueille une question pour la renvoyer, modifiée, à celui qui la pose.

Les paraboles de Jésus n'enferment pas ses interlocuteurs dans leur incompréhension ou leur refusGrâce à des exemples de la vie quotidienne, elles invitent à découvrir du nouveau ou de l'inattenduElles mobilisent tout l'être de celui qui écoute, ses sens, son affectivité, son intelligence.

Une autre interrogation jaillit alors : pourquoi Jésus utilise-t-il des Paraboles ? Pourquoi ne va-t-Il pas droit au but pour donner Son enseignement ? Ne serait-ce pas plus simple pour tous , hier et aujourd'hui ? Hier pour Ses auditeurs, aujourd'hui pour ceux qui se lèvent à Son appel et tentent de marcher à Sa suite? Les disciples eux-mêmes posent la question et que répond Jésus ? Quand il resta seul, ses compagnons, ainsi que les Douze, l'interrogeaient sur les paraboles. Il leur disait : « C'est à vous qu'est donné le mystère du royaume de Dieu ; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous l'énigme des paraboles, afin que se réalise la prophétie : Ils pourront bien regarder de tous leurs yeux, mais ils ne verront pas ; ils pourront bien écouter de toutes leurs oreilles, mais ils ne comprendront pas ; sinon ils se convertiraient et recevraient le pardon. » (Mc 4)

Certains, cherchant à donner une explication à ce choix de Jésus oscillent entre punition et miséricorde ! C'est ce que l'on croit comprendre lorsque Jésus présente certaines Paraboles. D'autres, y reconnaissent et je me range volontiers de ce côté-là , un appel à la confiance, une confiance absolue . Les apparences sont parfois, souvent même, dérisoires, quand elles ne frisent pas quelque fois l'absurde, et pourtant, elles s'épanouissent dans une explosion de lumière , de vie , d'espérance !

Qui a suivi Jésus sur la route du calvaire , mises à part cette force et cette lumière

intérieures qui le poussaient à rester envers et contre tous, tel Saint Jean avec Marie debout au pied de la croix, ou le Bon larron suspendu à son mortel gibet , qui pouvait attendre, que Celui qui n'avait plus d'apparence humaine « Il s'est élevé devant lui comme un frêle arbrisseau; comme un rejeton gui sort d'une terre desséchée; il n'avait ni forme ni beauté pour attirer nos regards, ni apparence pour exciter notre amour. Il était méprise et abandonné des hommes, homme de douleurs et familier de la souffrance, comme un objet devant lequel on se voile la face; en butte au mépris, nous n'en faisions aucun cas. Vraiment c'était nos maladies qu'il portait, et nos douleurs dont il s'était chargé; (Is 53) Celui-là, galvaniserait le monde 2000 ans plus tard ? Certes, certains aujourd'hui croient la religion éteinte, sinon morte, ou un simple refuge pour des naïfs, ils ne savent pas que ce Jésus – là, les attend à une heure précise de leur marche, à un détour de leur chemin personnel , peut-être à l'heure extrême de leur arrivée à la « Maison d’Éternité », ultime instant où leurs yeux, éblouis par trop de lumière, cligneront pour tenter de reconnaître Celui qui leur ouvre Ses bras et Son cœur, simplement pour un geste d'amour , de simple humanité , qui a consolé, redressé, réchauffé un frère en perte de vitesse ! Ah que nous en aurons des surprises éblouissantes !

Ici, Jésus explique le règne de Dieu, le royaume à partir d'une minuscule graine de moutarde : Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »

Voilà le Royaume ! Voilà le règne de Dieu ! Il suffit que l'homme manifeste un rien de

bonne volonté, un rien d'amour, et les braises qui n'attendent qu'un tout petit courant d'air, s'enflamment et réchauffent le monde ! Nous ne connaissons pas la portée de nos gestes en positif, comme en négatif d'ailleurs. La minuscule graine déposée dans le cœur d'un enfant , d'un souffrant, d'un pauvre, de quiconque, peut transformer le monde, si la personne qui la reçoit, la démultiplie à son tour ! Jésus nous invite à semer et semer encore, le beau, le bien, le grand, Lui se charge du reste ! Jésus nous demande de semer à tous vents la germination c'est Son affaire !

Nous sommes les collaborateurs, nous sommes les coopérateurs, nous sommes LES JARDINIERS de Dieu, semons de l'amour et la graine semée donnera cent pour un en amour :

En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul; Mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie, la perdra; et celui qui hait sa vie en ce monde, la conservera pour la vie éternelle. (Jn 12)

Et il y a ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre : ceux-là entendent la Parole, ils l'accueillent, et ils portent du fruit : trente, soixante, cent pour un. » (Mc 4)


L'arbre du Règne de Dieu croîtra au-delà de nos espérances et comme les oisillons de la Parabole une multitude de croyants se lèvera et s'abritera dans ses branchages pour répandre l'amour à travers l'univers !


Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.

que nous demeurions dans ce corps ou en dehors,
notre ambition, c’est de plaire au Seigneur.

Puissions-nous prier ce verset de la 2 Co en toute vérité ( 2è lecture de ce jour)! Pourquoi ne l'écririons-nous pas sur notre téléphone, dans notre portefeuille, sur notre frigo , notre table de nuit ???

POUR AVANCER ENSEMBLE

Pour avancer ensemble sur le même chemin,
pour bâtir avec Dieu un monde plus humain,
abreuvons-nous aux mêmes sources
et partageons le même pain,
ouvrons nos cœurs au même souffle,
accueillons le royaume qui vient !

R1.Exultons de joie : proche est le règne de Dieu !

R2.Exultons de joie : il est au milieu de nous !

1.Heureux qui observe le droit en toute chose ;R1
Le Christ est venu accomplir toute justice ! R2

2.Heureux qui pense au pauvre et au faible ; R1
Le Christ est venu pour l’amour des petits ! R2

3.Heureux qui met sa foi dans le Seigneur; R1
Le Christ est venu pour l’alliance nouvelle. R2

4.Heureux le pécheur dont la faute est remise; R1
Le Christ est venu pour détruire le péché. R2

5.Heureux qui cherche Dieu de tout son cœur ; R1
Le Christ est venu pour nous tourner vers Dieu ! R2

6.Heureux les habitants de la maison du Père; R1
Le christ est venu pour répandre l’Esprit. R2

7. Heureuse est l’Eglise qui connaît la louange;R1
le christ est venu pour offrir l’action de grâce! R2


L'Ermite