XIe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Année B
(Mc 4, 26-34)
Parlant
à la foule, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme
d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il
dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait
comment. D’elle-même, la terre produit d’abord
l’herbe,
puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès
que le blé est mûr, il y met la faucille,
puisque le temps de la
moisson est arrivé. »
En Luc , 17, 20, aux Pharisiens qui demandent à Jésus " Quand vient le royaume de Dieu? " Jésus répond : " Le royaume de Dieu ne vient pas avec (des signes) à observer; et on ne dira pas: " Il est ici ! " ou: " Il est là! " car voici que le royaume de Dieu est au dedans de vous. (Lc17)
Quand Jésus parle du Règne de Dieu, du Royaume de Dieu, Il parle d'une unique réalité : cette Présence agissante au cœur de l'homme ! Un règne qui n'a pas besoin de nous pour s'étendre mais qui veut, qui espère, qui attend notre participation. Le Royaume peut grandir sans nous, mais parce que Dieu respecte l'humanité, Il veut avoir besoin de notre participation . Il y a bien bien longtemps, en 1950, le réalisateur Jean DELANNOY a tourné un très beau film : Dieu a besoin des hommes , film assez controversé mais aussi très apprécié par d'autres qui m'avait beaucoup marquée malgré mon jeune âge ! En réalité, Dieu n'a pas besoin des hommes, Il veut en avoir besoin pour les rendre participants. Dieu ne fait pas de l'homme un spectateur, mais un acteur , un coopérateur écrit Saint Paul : « Or donc, étant ses coopérateurs, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain. (2Co 6)
Nous sommes les collaborateurs de Dieu, et vous êtes le champ de Dieu, vous êtes la maison que Dieu construit. Comme un bon architecte, avec la grâce que
Dieu m'a donnée, j'ai posé les fondations. D'autres poursuivent la construction ; mais que chacun prenne garde à la façon dont il construit. Les fondations, personne ne peut en poser d'autres que celles qui existent déjà : ces fondations, c'est Jésus Christ. (1Co 3)Une amie m'écrivait ces jours-ci : « Je me demande comment tu arrives à avoir des fleurs dans la caillasse de ton enclos » ce à quoi je réponds : « je ne fais qu'entretenir ce à quoi le Seigneur donne la croissance ! » J'ai bouturé ou j'ai semé mais rien de plus, absolument rien ! « Moi, j'ai planté, Apollos a arrosé; mais Dieu a fait croître Ainsi ni celui qui plante n'est quelque chose, ni celui qui arrose; mais Dieu, qui fait croître. » (1Co 3) écrit Saint Paul.
Lors de notre baptême, la graine du Royaume, la foi, a été déposée dans notre cœur, en grandissant, la famille, l’Eglise ( prêtres, religieux(ses), catéchistes ont arrosé, indiqué ce qui est bon et ce qui ne l'est pas, mais ils n'ont pas tiré sur la semence initiale pour la faire grandir, c'est Dieu qui, dans le plus intime de l'être, par Son Esprit Saint inspire, fait croître, par nos propres moyens, par nos propres forces ce n'est pas possible ! Il me vient à l'esprit un livre « sous le soleil de Dieu » du P.LECLERC ancien curé à la cathédrale N. Dame de Paris il y a quelques années, il écrivait à peu près ceci à propos de la croissance : « lorsqu'apparaît une fleur qui met du temps à éclore, tirer sur les pétales en pensant l'aider à éclore plus vite, produit l'effet contraire elle fane avant de naître ! » L'Ecclésiaste dit par ailleurs
Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous le ciel: .Un temps pour naître, et un temps pour mourir; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté...
Dieu a fait toute chose belle en son temps, il a mis aussi dans leur cœur l'éternité, mais sans que l'homme puisse comprendre l’œuvre que Dieu fait, du commencement jusqu'à la fin. … J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait durera toujours, qu' il n'y a rien à y ajouter, ni rien à en retrancher: ... .Ce qui se fait existait déjà, et ce qui se fera a déjà été:. (Ec 3)
Et Jésus continue :
Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
Petit rappel pour ceux qui auraient oublié ce qu'est une Parabole :Jacques Nieuviarts, bibliste la définit ainsi : La parabole est un récit énigmatique surprenant, qui fascine les croyants et les poètes de tous les temps. Chaque religion en possède un certain nombre ; les paraboles rabbiniques et celles des évangiles sont les plus connues. On retrouve principalement ces petites histoires imagées sur les lèvres des sages et des maîtres, lors d'un enseignement, ou plus sûrement encore lors d'une explication réponse à la question difficile d'un disciple ou d'un interlocuteur, qui demande conseil ou qui lance une controverse. Dans un premier temps, la parabole répond effectivement à une question; dans un second temps, elle renvoie celui qui interroge à lui même. Autre qu'un simple discours, la parabole est un «liant» dans un dialogue entre deux parties ; une sorte d'espace qui accueille une question pour la renvoyer, modifiée, à celui qui la pose.
Les paraboles de Jésus n'enferment pas ses interlocuteurs dans leur incompréhension ou leur refus. Grâce à des exemples de la vie quotidienne, elles invitent à découvrir du nouveau ou de l'inattendu. Elles mobilisent tout l'être de celui qui écoute, ses sens, son affectivité, son intelligence.
Une autre interrogation jaillit alors : pourquoi Jésus utilise-t-il des Paraboles ? Pourquoi ne va-t-Il pas droit au but pour donner Son enseignement ? Ne serait-ce pas plus simple pour tous , hier et aujourd'hui ? Hier pour Ses auditeurs, aujourd'hui pour ceux qui se lèvent à Son appel et tentent de marcher à Sa suite? Les disciples eux-mêmes posent la question et que répond Jésus ? Quand il resta seul, ses compagnons, ainsi que les Douze, l'interrogeaient sur les paraboles. Il leur disait : « C'est à vous qu'est donné le mystère du royaume de Dieu ; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous l'énigme des paraboles, afin que se réalise la prophétie : Ils pourront bien regarder de tous leurs yeux, mais ils ne verront pas ; ils pourront bien écouter de toutes leurs oreilles, mais ils ne comprendront pas ; sinon ils se convertiraient et recevraient le pardon. » (Mc 4)
Certains, cherchant à donner une explication à ce choix de Jésus oscillent entre punition et miséricorde ! C'est ce que l'on croit comprendre lorsque Jésus présente certaines Paraboles. D'autres, y reconnaissent et je me range volontiers de ce côté-là , un appel à la confiance, une confiance absolue . Les apparences sont parfois, souvent même, dérisoires, quand elles ne frisent pas quelque fois l'absurde, et pourtant, elles s'épanouissent dans une explosion de lumière , de vie , d'espérance !
Qui a suivi Jésus sur la route du calvaire , mises à part cette force et cette lumière
intérieures qui le poussaient à rester envers et contre tous, tel Saint Jean avec Marie debout au pied de la croix, ou le Bon larron suspendu à son mortel gibet , qui pouvait attendre, que Celui qui n'avait plus d'apparence humaine « Il s'est élevé devant lui comme un frêle arbrisseau; comme un rejeton gui sort d'une terre desséchée; il n'avait ni forme ni beauté pour attirer nos regards, ni apparence pour exciter notre amour. Il était méprise et abandonné des hommes, homme de douleurs et familier de la souffrance, comme un objet devant lequel on se voile la face; en butte au mépris, nous n'en faisions aucun cas. Vraiment c'était nos maladies qu'il portait, et nos douleurs dont il s'était chargé; (Is 53) Celui-là, galvaniserait le monde 2000 ans plus tard ? Certes, certains aujourd'hui croient la religion éteinte, sinon morte, ou un simple refuge pour des naïfs, ils ne savent pas que ce Jésus – là, les attend à une heure précise de leur marche, à un détour de leur chemin personnel , peut-être à l'heure extrême de leur arrivée à la « Maison d’Éternité », ultime instant où leurs yeux, éblouis par trop de lumière, cligneront pour tenter de reconnaître Celui qui leur ouvre Ses bras et Son cœur, simplement pour un geste d'amour , de simple humanité , qui a consolé, redressé, réchauffé un frère en perte de vitesse ! Ah que nous en aurons des surprises éblouissantes !Ici, Jésus explique le règne de Dieu, le royaume à partir d'une minuscule graine de moutarde : Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Voilà le Royaume ! Voilà le règne de Dieu ! Il suffit que l'homme manifeste un rien de
bonne volonté, un rien d'amour, et les braises qui n'attendent qu'un tout petit courant d'air, s'enflamment et réchauffent le monde ! Nous ne connaissons pas la portée de nos gestes en positif, comme en négatif d'ailleurs. La minuscule graine déposée dans le cœur d'un enfant , d'un souffrant, d'un pauvre, de quiconque, peut transformer le monde, si la personne qui la reçoit, la démultiplie à son tour ! Jésus nous invite à semer et semer encore, le beau, le bien, le grand, Lui se charge du reste ! Jésus nous demande de semer à tous vents la germination c'est Son affaire !Nous sommes les collaborateurs, nous sommes les coopérateurs, nous sommes LES JARDINIERS de Dieu, semons de l'amour et la graine semée donnera cent pour un en amour :
En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul; Mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie, la perdra; et celui qui hait sa vie en ce monde, la conservera pour la vie éternelle. (Jn 12)
Et il y a ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre : ceux-là entendent la Parole, ils l'accueillent, et ils portent du fruit : trente, soixante, cent pour un. » (Mc 4)
L'arbre du Règne de Dieu croîtra au-delà de nos espérances et comme les oisillons de la Parabole une multitude de croyants se lèvera et s'abritera dans ses branchages pour répandre l'amour à travers l'univers !
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.
que
nous demeurions dans ce corps ou en dehors,
notre ambition, c’est
de plaire au Seigneur.
Puissions-nous prier ce verset de la 2 Co en toute vérité ( 2è lecture de ce jour)! Pourquoi ne l'écririons-nous pas sur notre téléphone, dans notre portefeuille, sur notre frigo , notre table de nuit ???
POUR AVANCER ENSEMBLE
Pour
avancer ensemble sur le même chemin,
pour bâtir avec Dieu un
monde plus humain,
abreuvons-nous aux mêmes sources
et
partageons le même pain,
ouvrons nos cœurs au même
souffle,
accueillons le royaume qui vient !
R1.Exultons de joie : proche est le règne de Dieu !
R2.Exultons de joie : il est au milieu de nous !
1.Heureux
qui observe le droit en toute chose ;R1
Le Christ est venu
accomplir toute justice ! R2
2.Heureux
qui pense au pauvre et au faible ; R1
Le Christ est venu pour
l’amour des petits ! R2
3.Heureux
qui met sa foi dans le Seigneur; R1
Le Christ est venu pour
l’alliance nouvelle. R2
4.Heureux
le pécheur dont la faute est remise; R1
Le Christ est venu pour
détruire le péché. R2
5.Heureux
qui cherche Dieu de tout son cœur ; R1
Le Christ est venu pour
nous tourner vers Dieu ! R2
6.Heureux
les habitants de la maison du Père; R1
Le christ est venu pour
répandre l’Esprit. R2
7. Heureuse
est l’Eglise qui connaît la louange;R1
le christ est venu pour
offrir l’action de grâce! R2
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