XIII
e DIMANCHE
DU
TEMPS ORDINAIRE
Année
Liturgique A
(Mt 10, 37-42)
Jésus
disait à ses Apôtres : « Celui qui
aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
n’est pas digne de moi ;celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
La
question à se poser dès ces premiers versets est : que
signifie AIMER ?
Si
l’on prend la définition pure du dictionnaire du petit Robert, le
verbe “aimer” signifie :
1. Éprouver de l’affection, de l’amitié, de la tendresse pour une personne.
2. Éprouver de l’amour de la passion pour quelqu’un.
3. Trouver bon au goût, être friand de .(souvent utiliser pour les choses, les aliments…)
Nous
percevons déjà beaucoup de degrés, et d' intensité dans ce verbe
aimer… Saint Augustin de son côté écrit et dit : «
aime et fais ce que tu veux » !
nous pressentons immédiatement une montée en puissance qui nous
permet de gravir une marche supérieure ! « aime
et fais ce que tu veux » suppose
à la fois une immense maîtrise de soi, la connaissance de soi, de
l'autre, des autres, la volonté de rendre ces autres heureux,
pleinement heureux. Saint Augustin développe d'ailleurs sa pensée
dans cette très belle prière :
« Ce
court précepte t'est donné une fois pour toutes : Aime et fais
ce que tu veux.
Si tu te tais, tais-toi
par Amour,
si tu parles, parle
par Amour,
si tu corriges, corrige
par Amour,
si tu pardonnes, pardonne
par Amour.
Aie
au fond du cœur la racine de l'Amour :
de cette racine, rien ne peut sortir de mauvais. Voici ce qu’est
l’Amour ! Voici
comment s’est manifesté l’Amour de Dieu pour nous : il a
envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par Lui.
Voici ce qu’est l’Amour : ce n’est pas nous qui avons aimé
Dieu, c’est Lui qui nous a aimés le premier »
(1 Jn 4, 9-10). Ce n’est pas nous qui L’avons aimé les premiers,
mais Il nous a aimés, afin que nous L’aimions.
Quant
à Saint Paul ne nous fait-il pas une magnifique description de ce
que devrait être l'amour dans nos vies de croyants ?
Quand
je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la
charité,( entendons l'AMOUR ) je suis un airain qui résonne ou une
cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie, que je
connaîtrais tous les mystères, et que je posséderais toute
science; quand j'aurais même toute la foi, jusqu'à transporter des
montagnes, si je n'ai pas la charité-amour, je ne suis rien. Quand
je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand
je livrerais mon corps aux flammes, si
je n'ai pas la charité-amour,
tout cela ne me sert de rien
La
charité-amour est patiente, elle est bonne; la charité-amour n'est
pas envieuse, la charité-amour n'est point inconsidérée, elle ne
s'enfle point d'orgueil; elle ne fait rien d'inconvenant, elle ne
cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point, elle ne tient
pas compte du mal; elle ne prend pas plaisir à l'injustice, mais
elle se réjouit de la vérité; elle excuse tout, elle croit tout,
elle espère tout, elle supporte tout. La charité-amour ne passera
jamais. S'agit-il des prophéties, elles prendront fin; des langues,
elles cesseront; de la science, elle aura son terme. Car nous ne
connaissons qu'en partie, et nous ne prophétisons qu'en partie; or,
quand sera venu ce qui est parfait, ce qui est partiel prendra fin.
Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme
un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu
homme, j'ai laissé là ce qui était de l'enfant.Maintenant nous
voyons dans un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous
verrons face à face; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je
connaîtrai comme je suis connu. Maintenant ces trois choses
demeurent: la foi, l'espérance, la charité-amour; mais la plus
grande des trois c'est l'Amour 1 Cor 13
Alors, quand Jésus nous dit : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; que nous demande -t- Il ? Jésus ne nous demande pas de mettre nos parents, nos enfants « sur la touche » Il nous demande de respecter les commandements de Dieu confiés à Moïse, par Dieu Lui-même au Sinaï . Dans ces commandements nous lisons entre autres :Un seul Dieu tu adoreras et aimeras
Son
saint nom tu respecteras, fuyant blasphème et faux serment
Le
jour du Seigneur garderas, en servant Dieu dévotement
Tu
ne tueras pas.
Tu
ne commettras pas d’adultère.
Tu
ne voleras pas
Tu
ne porteras pas de témoignage mensonger contre ton prochain.
Tu
ne convoiteras pas la maison ou la femme de ton prochain
Tu
ne convoiteras rien de ce qui est à ton prochain
Si
j'adore Dieu et l'aime au maximum de mes capacités j'observe avec
amour ce qu'Il me demande. Je pense également que le Seigneur nous
demande de Lui rester fidèles même dans les situations où nos
parents ou des membres de notre famille se détourneraient de Dieu.
Il attend que nous gardions notre cœur ouvert à nos parents, à nos
enfants, sans pour autant les suivre dans leurs égarements. Jésus
sait qu'il y a et qu'il y aura des divisions dans les familles, les
proches à cause de Son nom
« N’allez
pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne
suis pas venu apporter la paix, mais bien le glaive. Oui, je suis
venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la
belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de
sa maison. » (Mt 10, 34 -35 nous
aurons parfois des choix radicaux à effectuer au nom de notre
engagement baptismal, du don de la foi. Il arrive que des jeunes
répondent à l'appel du Seigneur contre le gré de leurs parents et
cela peut demander des années avant que la famille s'associe à ce
qui rend tel enfant heureux dans un choix de vie qu'elle refusait !
D'ailleurs Jésus, ici nous avertit, Il ne nous dit pas que Le
choisir envers et contre tous et parfois tous sera un chemin jonché
de pétales de fleurs … Que dit-Il ?
celui
qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de
moi. Qui a
trouvé sa vie la perdra ;qui a
perdu sa vie à cause de moi la gardera.Suivre
Jésus c'est accepter par avance, les contradictions, les oppositions
, les éventuels rejets, les railleries, les provocations de tous
genres, et, parfois les persécutions de la part de proches ou de
contradicteurs ! Aujourd'hui, en ce moment même, des frères
chrétiens ne peuvent pas vivre librement leur attachement au Christ,
certains donnent aujourd'hui encore leur vie pour Lui rester
fidèles ! Et parmi les apôtres de Jésus plusieurs sont morts
martyrs : Pierre crucifié la tête en bas à sa demande car il
se jugeait indigne de mourir dans la position du Christ, Jacques
martyrisé, Philippe lapidé et crucifié, Barthélémy crucifié et
décapité, André a été crucifié, … Quant à Jésus quand Il
prononce ces paroles Il doit bien pressentir quelle mort sera la
sienne ! Et je pense que le jeu de mot qui suit n'échappe à
personne. C'était l'un des messages de dimanche dernier Ne
craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer
l’âme ;craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la
géhenne l’âme aussi bien que le corps.
Je
pense que c'est clair il n'est pas nécessaire de s'attarder. Qui a
trouvé sa vie la perdra celui qui a perdu sa vie à
cause de moi
la gardera ! Trouver sa vie n'est souvent qu'une apparence faite
de superficialité et et d’égocentrisme, la perdre est aussi une
apparence car perdre sa vie pour Jésus et à cause de Son nom c'est
en extraire le suc , le meilleur en se donnant pour qu'advienne le
Royaume. La mort même de Jésus, est un échec apparent, car c'est
en donnant Sa Vie librement sur la croix, que Jésus sauve notre
humanité ! Il perd Son humanité et sauve la
nôtre!Rappelons-nous aussi le Message de la Vierge Marie à Sainte
Bernadette : «
je ne te promets pas d'être heureuse en ce monde mais dans
l'autre ! »
Nos jours sont comptés : Le
nombre de nos années ? soixante-dix, quatre-vingts pour les plus
vigoureux ! Leur plus grand nombre n'est que peine et misère ; elles
s'enfuient, nous nous envolons.
Apprends-nous
la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sages-se.Ps 89, l’éternité n'a pas de fin pour nous et, en soi, nicommencement ni fin !
Et
Jésus de poursuivre : Qui
vous accueille m’accueille ;et qui m’accueille accueille
Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète
en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ;qui
accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une
récompense de juste.Donner
le meilleur de soi est un cadeau du ciel et ce que nous donnons nous
l'avons reçu il est donc important de ne pas le garder
pour soi ;
Saint François d'Assise disait : ne
gardez pour vous rien de vous afin que vous reçoive tout entiers,
Celui qui se donne à vous tout entier ( Lettre à tout l'Ordre)
Quand
nous sommes reliés à Jésus c'est Sa sève qui circule en nous
Jésus n'est -Il pas la Vigne dont nous sommes les sarments! Moi,
je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et
en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors
de moi, vous ne pouvez rien faire. Si
quelqu'un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment qu'on a jeté
dehors, et qui se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on
les jette au feu, et ils brûlent. (Jn 15)
En
ouvrant la porte de notre cœur à Jésus nous l'accueillons en nous,
je demeure en lui et lui demeure en moi Celui
qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure
en lui. (Jn 6)
et
accueillant Jésus nous accueillons le Père Tu
ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en
moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ;
mais c'est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres
œuvres. (Jn14)
si bien que lorsque des frères humains nous accueillent ils se
laissent toucher par Ceux qui nous habitent le Père et le Fils et le
Saint Esprit et inversement ! Par déduction, tout acte bon ou
mauvais à l'adresse d'un disciple de Jésus atteint la Trinité
Sainte c'est tout le sens du verre d'eau offert et du chapitre
"
En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un
de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.
(Mt 25)
Et celui qui donnera à boire,
même un simple verre d’eau
fraîche,à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,amen, je
vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
Qu'est-ce
qu'un verre d'eau ? Ce n'est pas grand chose et pourtant c'est
un signe qui devient ou non révélateur de notre appartenance à
Jésus. Peut-être serait-il souhaitable de nous arrêter pour
réfléchir à la manière dont nous nous accueillons les uns les
autres !
Homère
est réputé avoir été un aède(Poète épique et récitant, dans
la Grèce ancienne.) de la fin du VIIIᵉ siècle av. J.-C. Il était
simplement surnommé « le Poète » par les Anciens. Les deux
premières œuvres de la littérature occidentale que sont l'Iliade
et l'Odyssée lui sont attribuées.Voici l'un de ses poèmes.
Rappelons que l'étranger n'est pas uniquement la personne qui vient
d'ailleurs, l'étranger c'est ce frère qui est différent, ce frère
en qui je ne me reconnais pas, celui avec qui j'ai des difficultés à
communiquer ...
Jésus ma Vie
La
parole à dire
La Vérité à faire connaître.
Le chemin à
parcourir.
La lumière à diffuser.
La Vie à vivre.
L'Amour
à aimer.
La joie à répandre.
Le sacrifice à offrir.
La
Paix à donner.
Le Pain de Vie à manger.
L'affamé à
nourrir.
L'assoiffé à rassasier.
L'être nu à vêtir ;
Le
sans-abri à loger.
Le malade à guérir.
L'isolé à
aimer.
L'indésirable à accueillir.
Le lépreux pour laver ses
plaies
Le mendiant pour lui sourire.
L'ivrogne à écouter.
Le
malade mental à protéger.
Le tout-petit à embrasser.
L'aveugle
à guider.
Le muet pour parler à sa place.
L'estropié pour
marcher avec lui.
Le drogué à secourir.
La prostituée à
sortir du danger et à secourir.
Le prisonnier à visiter.
Le
vieillard à servir.
Pour moi : Jésus est mon Dieu.
Jésus est
mon époux.
Jésus est ma vie. Jésus est mon seul amour.
Jésus
m'est indispensable.
Jésus est mon tout.
Mère Teresa.
Je comptais conclure avec un poème de Paul BAUDIQUEY Prêtre assomptionniste, je choisis de vous communiquer les références de ce livre qui pourrait en intéresser certains : Pleins signes de Paul Baudiquey les éditions du Cerf 1995 . Lire notamment , en prolongement de notre méditation, page153 à 164.
L'Ermite