vendredi 26 juin 2020

AIME !


XIII e DIMANCHE
DU TEMPS ORDINAIRE
Année Liturgique A
(Mt 10, 37-42)



Jésus disait à ses Apôtres :    « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; 
La question à se poser dès ces premiers versets est  : que signifie AIMER ?
Si l’on prend la définition pure du dictionnaire du petit Robert, le verbe “aimer” signifie :

1. Éprouver de l’affection, de l’amitié, de la tendresse pour une personne.
2. Éprouver de l’amour de la passion pour quelqu’un.
3. Trouver bon au goût, être friand de .(souvent utiliser pour les choses, les aliments…)
Nous percevons déjà beaucoup de degrés, et d' intensité dans ce verbe aimer… Saint Augustin de son côté écrit et dit : «  aime et fais ce que tu veux » ! nous pressentons immédiatement une montée en puissance qui nous permet de gravir une marche supérieure ! « aime et fais ce que tu veux » suppose à la fois une immense maîtrise de soi, la connaissance de soi, de l'autre, des autres, la volonté de rendre ces autres heureux, pleinement heureux. Saint Augustin développe d'ailleurs sa pensée dans cette très belle prière :
« Ce court précepte t'est donné une fois pour toutes : Aime et fais ce que tu veux.
Si tu te tais, tais-toi par Amour, si tu parles, parle par Amour, si tu corriges, corrige par Amour, si tu pardonnes, pardonne par Amour. Aie au fond du cœur la racine de l'Amour : de cette racine, rien ne peut sortir de mauvais. Voici ce qu’est l’Amour ! Voici comment s’est manifesté l’Amour de Dieu pour nous : il a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par Lui. Voici ce qu’est l’Amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Lui qui nous a aimés le premier » (1 Jn 4, 9-10). Ce n’est pas nous qui L’avons aimé les premiers, mais Il nous a aimés, afin que nous L’aimions.
Quant à Saint Paul ne nous fait-il pas une magnifique description de ce que devrait être l'amour dans nos vies de croyants ?
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité,( entendons l'AMOUR ) je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie, que je connaîtrais tous les mystères, et que je posséderais toute science; quand j'aurais même toute la foi, jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité-amour, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas la charité-amour, tout cela ne me sert de rien La charité-amour est patiente, elle est bonne; la charité-amour n'est pas envieuse, la charité-amour n'est point inconsidérée, elle ne s'enfle point d'orgueil; elle ne fait rien d'inconvenant, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point, elle ne tient pas compte du mal; elle ne prend pas plaisir à l'injustice, mais elle se réjouit de la vérité; elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. La charité-amour ne passera jamais. S'agit-il des prophéties, elles prendront fin; des langues, elles cesseront; de la science, elle aura son terme. Car nous ne connaissons qu'en partie, et nous ne prophétisons qu'en partie; or, quand sera venu ce qui est parfait, ce qui est partiel prendra fin. Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j'ai laissé là ce qui était de l'enfant.Maintenant nous voyons dans un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme je suis connu. Maintenant ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, la charité-amour; mais la plus grande des trois c'est l'Amour 1 Cor 13 

Alors, quand Jésus nous dit : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; 
que nous demande -t- Il ? Jésus ne nous demande pas de mettre nos parents, nos enfants « sur la touche » Il nous demande de respecter les commandements de Dieu confiés à Moïse, par Dieu Lui-même au Sinaï . Dans ces commandements nous lisons entre autres :Un seul Dieu tu adoreras et aimeras
parfaitement En adorant Dieu, en Le respectant, je m'engage à accomplir ce qu'Il me demande et par conséquent à honorer et prendre soin de mes parents et et à accomplir tout le développement qui suit Tes père et mère honoreras, tes supérieurs pareillement !

Son saint nom tu respecteras, fuyant blasphème et faux serment
Le jour du Seigneur garderas, en servant Dieu dévotement
Tu ne tueras pas.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne voleras pas
Tu ne porteras pas de témoignage mensonger contre ton prochain.
Tu ne convoiteras pas la maison ou la femme de ton prochain
Tu ne convoiteras rien de ce qui est à ton prochain

Si j'adore Dieu et l'aime au maximum de mes capacités j'observe avec amour ce qu'Il me demande. Je pense également que le Seigneur nous demande de Lui rester fidèles même dans les situations où nos parents ou des membres de notre famille se détourneraient de Dieu. Il attend que nous gardions notre cœur ouvert à nos parents, à nos enfants, sans pour autant les suivre dans leurs égarements. Jésus sait qu'il y a et qu'il y aura des divisions dans les familles, les proches à cause de Son nom « N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais bien le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa maison. » (Mt 10, 34 -35 nous aurons parfois des choix radicaux à effectuer au nom de notre engagement baptismal, du don de la foi. Il arrive que des jeunes répondent à l'appel du Seigneur contre le gré de leurs parents et cela peut demander des années avant que la famille s'associe à ce qui rend tel enfant heureux dans un choix de vie qu'elle refusait ! D'ailleurs Jésus, ici nous avertit, Il ne nous dit pas que Le choisir envers et contre tous et parfois tous sera un chemin jonché de pétales de fleurs … Que dit-Il ?
 celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.    Qui a
trouvé sa vie la perdra ;qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera.Suivre Jésus c'est accepter par avance, les contradictions, les oppositions , les éventuels rejets, les railleries, les provocations de tous genres, et, parfois les persécutions de la part de proches ou de contradicteurs ! Aujourd'hui, en ce moment même, des frères chrétiens ne peuvent pas vivre librement leur attachement au Christ, certains donnent aujourd'hui encore leur vie pour Lui rester fidèles ! Et parmi les apôtres de Jésus plusieurs sont morts martyrs : Pierre crucifié la tête en bas à sa demande car il se jugeait indigne de mourir dans la position du Christ, Jacques martyrisé, Philippe lapidé et crucifié, Barthélémy crucifié et décapité, André a été crucifié, … Quant à Jésus quand Il prononce ces paroles Il doit bien pressentir quelle mort sera la sienne ! Et je pense que le jeu de mot qui suit n'échappe à personne. C'était l'un des messages de dimanche dernier   Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ;craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps.
Je pense que c'est clair il n'est pas nécessaire de s'attarder. Qui a trouvé sa vie la perdra celui qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera ! Trouver sa vie n'est souvent qu'une apparence faite de superficialité et et d’égocentrisme, la perdre est aussi une apparence car perdre sa vie pour Jésus et à cause de Son nom c'est en extraire le suc , le meilleur en se donnant pour qu'advienne le Royaume. La mort même de Jésus, est un échec apparent, car c'est en donnant Sa Vie librement sur la croix, que Jésus sauve notre humanité ! Il perd Son humanité et sauve la nôtre!Rappelons-nous aussi le Message de la Vierge Marie à Sainte Bernadette : «  je ne te promets pas d'être heureuse en ce monde mais dans l'autre ! » Nos jours sont comptés : Le nombre de nos années ? soixante-dix, quatre-vingts pour les plus vigoureux ! Leur plus grand nombre n'est que peine et misère ; elles s'enfuient, nous nous envolons.
Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sages-se.Ps 89, l’éternité n'a pas de fin pour nous et, en soi, nicommencement ni fin !
Et Jésus de poursuivre : Qui vous accueille m’accueille ;et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.    Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ;qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste.Donner le meilleur de soi est un cadeau du ciel et ce que nous donnons nous l'avons reçu il est donc important de ne pas le garder
pour soi ; Saint François d'Assise disait : ne gardez pour vous rien de vous afin que vous reçoive tout entiers, Celui qui se donne à vous tout entier ( Lettre à tout l'Ordre)
Quand nous sommes reliés à Jésus c'est Sa sève qui circule en nous Jésus n'est -Il pas la Vigne dont nous sommes les sarments! Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment qu'on a jeté dehors, et qui se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. (Jn 15)
En ouvrant la porte de notre cœur à Jésus nous l'accueillons en nous, je demeure en lui et lui demeure en moi Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. (Jn 6)
et accueillant Jésus nous accueillons le Père Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c'est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres. (Jn14) si bien que lorsque des frères humains nous accueillent ils se laissent toucher par Ceux qui nous habitent le Père et le Fils et le Saint Esprit et inversement ! Par déduction, tout acte bon ou mauvais à l'adresse d'un disciple de Jésus atteint la Trinité Sainte c'est tout le sens du verre d'eau offert et du chapitre   " En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. (Mt 25)    Et celui qui donnera à boire,
même un simple verre d’eau fraîche,à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. » Qu'est-ce qu'un verre d'eau ? Ce n'est pas grand chose et pourtant c'est un signe qui devient ou non révélateur de notre appartenance à Jésus. Peut-être serait-il souhaitable de nous arrêter pour réfléchir à la manière dont nous nous accueillons les uns les autres !
Homère est réputé avoir été un aède(Poète épique et récitant, dans la Grèce ancienne.) de la fin du VIIIᵉ siècle av. J.-C. Il était simplement surnommé « le Poète » par les Anciens. Les deux premières œuvres de la littérature occidentale que sont l'Iliade et l'Odyssée lui sont attribuées.Voici l'un de ses poèmes. Rappelons que l'étranger n'est pas uniquement la personne qui vient d'ailleurs, l'étranger c'est ce frère qui est différent, ce frère en qui je ne me reconnais pas, celui avec qui j'ai des difficultés à communiquer ...

Jésus ma Vie 

La parole à dire
La Vérité à faire connaître.
Le chemin à parcourir.
La lumière à diffuser.
La Vie à vivre.
L'Amour à aimer.
La joie à répandre.
Le sacrifice à offrir.
La Paix à donner.
Le Pain de Vie à manger.
L'affamé à nourrir.
L'assoiffé à rassasier.
L'être nu à vêtir ;
Le sans-abri à loger.
Le malade à guérir.
L'isolé à aimer.
L'indésirable à accueillir.
Le lépreux pour laver ses plaies
Le mendiant pour lui sourire.
L'ivrogne à écouter.
Le malade mental à protéger.
Le tout-petit à embrasser.
L'aveugle à guider.
Le muet pour parler à sa place.
L'estropié pour marcher avec lui.
Le drogué à secourir.
La prostituée à sortir du danger et à secourir.
Le prisonnier à visiter.
Le vieillard à servir.
Pour moi : Jésus est mon Dieu.
Jésus est mon époux.
Jésus est ma vie. Jésus est mon seul amour.
Jésus m'est indispensable.
Jésus est mon tout.

Mère Teresa.



Je comptais conclure avec un poème de Paul BAUDIQUEY Prêtre assomptionniste, je choisis de vous communiquer les références de ce livre qui pourrait en intéresser certains : Pleins signes de Paul Baudiquey les éditions du Cerf 1995 . Lire notamment , en prolongement de notre méditation, page153 à 164.
L'Ermite

vendredi 19 juin 2020

SOYEZ SANS CRAINTE !


XII e DIMANCHE 
DU TEMPS ORDINAIRE
Année Liturgique A
(Mt 10, 26-33)

Avec ce dimanche nous retrouvons le « Temps  Ordinaire ». Le temps ordinaire se déploie en deux périodes distinctes de l'année liturgique. En effet, entre le Baptême du Seigneur et le Mercredi des Cendres, puis entre Pentecôte et l'Avent, se déroule le temps dit « ordinaire » au sens d'habituel, familier, proche du déroulement quotidien de l'existence. Il est jalonné par un certain nombre de fêtes et de solennités.
Nous concevons parfois, le Temps Ordinaire en négatif, à partir de ce « qu'il n'est pas » à savoir, un temps spécifique de préparation ou de fête . « Ordinaire » devient alors synonyme de « quelconque ». Le Temps Ordinaire constitue un défi d'envergure, dans une culture ambiante qui valorise l’événementiel et ignore la vertu de répétition. Ces mots sur le Temps Ordinaire invitent à reconsidérer la nouveauté pascale de toute célébration et à affirmer de manière heureuse la fécondité de l'ordinaire et du quotidien chrétien.
Au sein même de ce temps dit « Ordinaire » qui célèbre la nouveauté permanente de l'irruption de Dieu dans l'Histoire , l'expression « Dimanche du Temps Ordinaire » déploie alors toute sa puissance. (Revue Célébrer n°393)
Ce XII e dimanche n'a vraiment rien d'ordinaire si nous sommes conscients que comme tout dimanche nous célébrons la RESURRECTION DU SEIGNEUR et si nous accueillons avec foi et amour la Parole de Dieu que nous offre la Liturgie du jour ! Que nous dit Jésus : NE CRAIGNEZ PAS ! C'est à dire restez dans la CONFIANCE, dans L'ESPERANCE ! Qu'y-a-t-il de plus heureux que de vivre dans la confiance et l'Espérance ? Bien sûr, cela est possible à certaines conditions .Le Pape Jean-Paul II l'avait parfaitement compris lui qui inaugurait son Pontificat par ces mots :
« N'ayez pas peur ! (ce qui revient à dire ne craignez pas!) Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ. À sa puissance salvatrice, ouvrez les frontières des États, des systèmes politiques et économiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation et du développement. N’ayez pas peur ! Le Christ sait ce qu’il y a dans l’homme ! Et lui seul le sait ! » (En 1978, lors de la messe inaugurale de son pontificat, Jean Paul II donne la clé de lecture de son pontificat : l’Espérance !.)
Quand Jésus nous dit « ne craignez pas »n'entendons-nous pas là un appel à L'ABANDON, à la CONFIANCE, donc à L'ESPERANCE ? Mais à quelles conditions ?Jean-Paul II nous le dit : Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ. À sa puissance salvatrice, ...N’ayez pas peur ! Le Christ sait ce qu’il y a dans l’homme ! Et lui seul le sait ! » Il convient donc d'abord d'ouvrir les portes de nos cœurs car les États, les systèmes politiques et économiques , les immenses domaines de la culture, de la civilisation et du développement sont le fait des hommes, dans nos Églises, nos villages, nos villes, nos Pays, le monde ! Ce sont les hommes qui sont chargés par Dieu, de construire A L'ECOUTE DE L'EVANGILE et DE SA LOI D'AMOUR une société fraternelle où l'homme sera heureux d'évoluer ! C'est en accomplissant ce que nous demande Jésus LA OU NOUS
SOMMES que s'élargit et s'élargira et se bâtira la civilisation de l'Amour dont Jean Paul II parlera dans sa Lettre aux Familles et qui avait été annoncée par le Pape Paul VI le 25 décembre 1975 dans l'homélie de clôture de l'Année Sainte.Pour le pape, la civilisation de l’amour « s’oppose à la contestation, au matérialisme et au conformisme qui est une conséquence de la peur  Tous les Papes savent lire l’Évangile, ils entendent résonner cette Parole de Jésus : ne craignez pas ! N'ayez pas peur ! Ne paniquez pas ! Ne vous effrayez pas « J'ai vaincu le monde » !
Quelles que soient les apparences, le Mal est vaincu et c'est à nous les disciples de Jésus de le manifester dans et par nos vies . Ce que Jésus dit aux apôtres Il nous le dit aussi ! Il nous revient donc de faire entrer l’Évangile dans nos vies, de Le respirer à pleins poumons pour que « l'adoptant comme Règle de vie, nous devenions Évangile pour les incroyants » Je cite ici ce qui a été écrit sur les ermites contemporains – mais cela ne leur est pas réservé - «  L’évangile est la Règle de vie des croyants , la vie des croyants est l’Évangile des incroyants » C'est dire notre responsabilité ! Sauf grâce très spéciale c'est en REGARDANT vivre les chrétiens que les incroyants peuvent accueillir le Seigneur dans leur vie !
Revenons au message de Jésus en ce jour : « Ne craignez pas les hommes ;rien n’est voilé qui ne sera dévoilé,rien n’est caché qui ne sera connu.    Ce que je vous dis dans les ténèbres,dites-le en pleine lumière ;ce que vous entendez au creux de l’oreille,proclamez-le sur les toits. Nous pouvons voir ici deux dimensions me semble-t-il :
  • La longue et lente préparation du Peuple à la venue du Messie-Sauveur. Saint Matthieu ne dit-il pas au chapitre 13 de son Évangile :Jésus dit aux foules toutes ces choses en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole, pour que s'accomplît la parole dite par le prophète: J'ouvrirai ma bouche en paraboles, je proférerai des choses cachées depuis la création du monde. (Matthieu 13) C'est bien ce qu'annonçait Daniel parmi d'autres prophètes, au chapitre 8 :A la fin de leur domination, quand le nombre des infidèles sera complet, il s'élèvera un roi au dur visage et pénétrant les choses cachées. Sa force s'accroîtra, mais non par sa propre force; il fera de prodigieux ravages; il réussira dans ses entreprises; Il ravagera les puissants et le peuple des saints.
    Nous savons d'une part que Jésus est venu accomplir l'Ancienne Alliance et la parfaire , qu'Il en est l'épanouissement , la réalisation et la révélation.
  • Et notre propre marche vers la Maison d'éternité ! Nous nous arrêterons essentiellement sur cet aspect car il concerne notre aujourd'hui.
    En s'adressant « aux apôtres Église naissante », Jésus parle à chacun de nous personnellement, « Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, » (Jn 10) Jésus te connaît, Jésus me connaît, personnellement, Sa Parole te rejoint, me rejoint là où nous en sommes aujourd'hui ! Il nous invite à vivre dans la Lumière, à répandre la Lumière et la vérité, autour de nous, à ne pas craindre de proclamer «  à temps et à contretemps dit St Paul » « Je t'adjure devant Dieu et le Christ Jésus, qui doit juger les vivants et les morts, et par son apparition et par son règne: prêche la parole, insiste à temps et à contretemps, reprends, censure, exhorte, avec une entière patience et (souci d')instruction. Car un temps viendra où (les hommes) ne supporteront pas la saine doctrine, mais au gré de leurs désirs se donneront une foule de maîtres, l'oreille leur démangeant, et ils détourneront l'oreille de la vérité pour se tourner vers les fables. Pour toi, sois sobre en toutes choses, endure la souffrance, fais œuvre de prédicateur de l’Évangile, remplis pleinement ton ministère. (2Tim 4) qui, est la Lumière de ma vie , Jésus va même jusqu'à nous demander de le crier sur les toits, avec assurance et confiance. Jésus nous demande d'être Sa voix, Son cœur, Ses mains, Ses pieds, pour annoncer fièrement, sans ostentation bien sûr , mais avec clarté la Vérité qui nous fait vivre. Cette vérité qui donne du goût, du sens, du dynamisme à nos vies, et plus par notre manière de vivre d'ailleurs que par nos paroles. Nous sommes appelés à devenir et être d'autres christs !Discrètement, Jésus nous avertit d'éventuelles difficultés ! Être chrétien n'est pas un tapis roulant, nous pouvons rencontrer des oppositions,des médisances, des calomnies, parfois des persécutions à petite ou grande échelle , Jésus le sait et nous avertit :
    Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ;craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Le corps est transitoire, nous sommes de passage sur cette terre, l'âme est immortelle ! Comme il serait triste de perdre son âme par manque de courage ! Bien sûr le courage n'est pas inné , il est, comme toutes nos qualités, nos vertus, « don de Dieu » « Car qui est-ce qui te distingue? Qu'as-tu que tu ne l'aies reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu comme si tu ne l'avais pas reçu? (1Co 4)
    Que chacun mette au service des autres le don qu'il a reçu comme de bons dispensateurs de la grâce de Dieu, laquelle est variée. Si quelqu'un parle, que ce soit selon les oracles de Dieu; si quelqu'un exerce un ministère, qu'il le fasse comme par la vertu que Dieu donne, afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance aux succès des siècles. Amen! (1P 4)
    nous devons donc vivre de la grâce chaque instant de notre vie ! D'où l'absolue nécessité de chercher cette grâce là où elle se trouve : dans les sacrements de
    l’Église et notamment le sacrement du Pardon et celui de l'Eucharistie ! Ce sont les sacrements de la Route qui nous fortifient, nous établissent dans la paix de Jésus, nous permettent de tenir contre vents et marées, de repousser le Satan qui cherche à dévorer sa proie, la proie que je suis ! L'important pour l'apôtre c'est de rester debout, fidèle à Jésus qui le choisit sans céder quoique ce soit au Satan et à ceux qui l'hébergent ! .
    Après le « ne craignez pas ! Nous passons à :Soyez sans crainte » c'est-à-dire, restez dans la confiance , abandonnez vous  Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.Mt 28, 20 et pour étayer Sa pensée Jésus développe à quel point l'envoyé, le chargé de mission compte pour lui ! Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ?Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille.    Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés.    Soyez donc sans crainte :vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. En effet les oiseaux manquent-ils de quoique ce soit ? Ils ont même de merveilleuses parures qui nous épatent plus d'une fois ! Sont-ils privés de nourriture, d'abris ? Le monde est leur domaine ! Ils sont dotés de tout ce qui leur permet de vivre heureux ! Alors de quoi aurions-nous peur ? Nous sommes les enfants d'un Père aimant et généreux qui prend soin de Ses enfants ! Quoiqu'il nous arrive, si en toute simplicité nous donnons notre confiance à Dieu Il nous tirera des pires situations et nous en sortirons grandis toujours prêts à reprendre du service, toujours prêts à aimer, à nous donner, à avancer à crier sur les toits que Jésus est le Fils Bien-aimé du Père, qu'en venant à Lui, quelles que soient les apparences, nous sommes toujours gagnants ! Dès lors, comme nous le demandait Jean Paul II N'AYONS PAS PEUR OUVRONS NOS PORTES A JESUS, et comme nous le demande impérativement Jésus NE CRAIGNONS PAS , une seule chose est à redouter ; tomber dans les griffes du Satan qui cherche à nous déstabiliser et souvent à nous faire renier Celui qui nous aime :
    Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes,moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux.    Mais celui qui me reniera devant les hommes,moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »
    Quant à être renier par Jésus ça , il en faudrait vraiment beaucoup, il faudrait comme hélas Judas l'a décidé semble-t-il, désespérer de l'amour miséricordieux de Jésus qui nous espère jusqu'au dernier instant de notre souffle ! Et d'ailleurs ce n'est pas Jésus qui nous reniera c'est l'homme qui, dans son orgueil démesuré est capable de dire « je ne Te connais pas » Pierre a osé cela, mais immédiatement après , en rencontrant le Regard aimant et miséricordieux, il a pleuré des larmes de repentir .Jésus ne nous reprochera pas d'être tombé mais d'avoir refusé de nous relever ! Jésus nous tendra la main jusqu'à l'extrême de notre vie souvenons-nous du bon larron ! Souvenons-nous de Henri PRANZINI qui a rejeté Dieu puis « Pranzini ne s'était pas confessé, il était monté sur l'échafaud et s'apprêtait à passer sa tête dans le lugubre trou, quand tout à coup, saisi d'une inspiration subite, il se retourne, saisit un Crucifix que lui présentait le prêtre et baise par trois fois ses plaies sacrées !…Puis son âme alla recevoir la sentence miséricordieuse de Celui qui déclare qu'au Ciel il y aura plus de joie pour un seul pécheur qui fait pénitence que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de pénitence ! »

Le souvenir de Pranzini est associé à celui de  Thérèse de Lisieux qui, avant son entrée au carmel, prie dans l'espoir de sa conversion avant son exécution, et pour laquelle cette expérience sera déterminante.

R. Ne crains pas, ne crains pas,
Je t’ai racheté.
Ne crains pas, ne crains pas,
Je suis avec toi.


1. Mon enfant bien-aimé,
Tu es devant moi,
Je suis ton Seigneur Dieu,
Créateur et Sauveur.

2. J’aime à te regarder,
Tu es toute ma joie,
Je suis ton Seigneur Dieu,
Rédempteur et Sauveur.

3. Parce que je t’aime,
Tu es dans ma main,
Je suis ton Seigneur Dieu,
Tendresse et amour.

4. Ceux qui portent mon nom,
Ceux que j’ai formés,
Sont mes œuvres à jamais,
Sont toute ma gloire


Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi.
C’est pour toi que j’endure l’insulte,
que la honte me couvre le visage :
je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.
L’amour de ta maison m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.
Et moi, je te prie, Seigneur :
c’est l’heure de ta grâce ;
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
par ta vérité sauve-moi.
Réponds-moi, Seigneur,
     car il est bon, ton amour ;
dans ta grande tendresse, regarde-moi.
Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.
Que le ciel et la terre le célèbrent,
les mers et tout leur peuplement !
 (Ps 68, 14c)
    l'Ermite