samedi 26 juillet 2014

JÉSUS ! LE SEUL VRAI TRÉSOR !

DIX SEPTIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Mt 13, 44-52



« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l'homme qui l'a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète ce champ. »

Une première écoute pourrait nous mettre mal à l’aise et nous aurions tendance à trouver bien malhonnête l’ouvrier agricole qui s’approprie, après transaction bien sûr, un champ d’une valeur inestimable parce qu’il détient un trésor ignoré de son propriétaire.

Il ne s’agit, ici, que d’une métaphore pour nous dire quelque chose de bien plus profond, quelque chose qui nous rejoint au plus profond de notre être, quelque chose qui donne du sens, de la saveur, du dynamisme à nos vies humaines, quelque chose qui fait de nous des êtres nouveaux et nous propulse au-delà du visible dans un monde impalpable et cependant bien plus sûr que tout ce que nous voyons, touchons, et surtout possédons.

Ce trésor, cette perle, dont il est question dans la parabole suivante, est inestimable et beaucoup nous l’envie, mais ce trésor implique des choix radicaux et cela peut faire peur en dehors d’une expérience spirituelle personnelle susceptible de bouleverser une vie.

Ce trésor, cette perle, c’est au tout premier pallier, le don de la foi. Mais la foi peut dormir en nous, pendant des années, et même, nous donner le sentiment de l’avoir perdue mais on ne perd pas la foi, elle fait partie du caractère du sacrement de baptême, malheureusement, nous la laissons sommeiller si nous ne la cultivons pas. Notre potager ne donnera que de l’herbe si nous ne le cultivons pas ! Nous pourrons toujours espérer de belles tomates rouges, des poivrons multicolores, des melons savoureux, ils n’arriveront pas par enchantement, dans nos assiettes, la récolte appelle l’effort du jardinier !

La foi est ce trésor inestimable qui réclame notre participation pour se développer, elle mérite toute notre attention et des choix de vie importants, elle mérite que nous laissions de côté l’inessentiel, l’accessoire pour nous attacher à l’essentiel, à ces biens supérieurs dont nous parle St Paul :

« Aspirez aux dons supérieurs. Aussi bien je vais vous montrer une voie excellente entre toutes. » (1Corinthiens 12)

N’est-ce pas le choix de Salomon dans la première lecture de ce jour ? Salomon ne demande pas la réussite, l’argent, un beau mariage, Salomon demande un cœur attentif et le discernement, nous l’évoquions la semaine dernière, la grâce de bien choisir pour devenir un roi selon le cœur de Dieu.

« Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu'il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal ; comment sans cela gouverner ton peuple, qui est si important ? »

La foi, se nourrit par la fréquentation de l’Écriture, et plus particulièrement des Évangiles et des sacrements. La foi est don ; s’il y a don, il y a donateur et ce donateur n’est autre que le Dieu trinitaire, Père et Fils et Esprit Saint que Jésus est venu nous révéler. Heureux ceux qui sont séduits par la Personne de Jésus au point de renoncer à tout, ou presque, pour Le suivre et vivre de sa vie. Voilà le seul vrai trésor, la seule vraie Perle fine qui apporte la paix y compris dans la tourmente.

St Bonaventure dit de St François : « A force de prier, il parvint à un désir du ciel si puissant et à un mépris si total des choses de la terre par amour pour la patrie d’En Haut qu’il commençait à apprécier sa découverte du « trésor caché » et songeait comme un marchand avisé, à liquider tous ses biens pour acheter la perle précieuse ».

Certes la foi ne demande pas à tous le même dépouillement mais à tous elle réclame une qualité de vie adaptée à sa vocation Il est évident qu’un foyer doit subvenir aux besoins de sa famille, les religieux, religieuses, les prêtres, sont appelés, de par leur vocation, à vivre plus détachés, à chacun de trouver la meilleure façon de vivre les exigences évangéliques, mais ce qui est certain, c’est que chacun, selon son « état de vie », est appelé à vivre au plus près du trésor évangélique et si nous nous trouvons devant un choix difficile, exigeant qui que nous soyons, pour nourrir la foi nous devrons sacrifier quelque chose. Et ne croyons pas que les religieux sont des champions en la matière, je connais des personnes séduites par le Christ Jésus qui, pour adhérer à l’évangile, ont renoncé radicalement à revoir leur famille, leur Pays, et dont l’adhésion à Jésus doit rester secrète si elles veulent rester en vie !

Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je suis venu apporter, non la paix, mais le glaive. Car je suis venu séparer le fils de son père, la fille de sa mère, et la bru de sa belle-mère;  et on aura pour ennemis les gens de sa propre maison. (Matthieu 10)

Voilà ce que nous dit Jésus,  ce verset de St Matthieu éclaire bien le radicalisme de l’Évangile ! Matthieu précise plus haut :

«  Nul ne peut servir deux maîtres: car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et la richesse. » (Matthieu 6)

Certains de nos frères, pour être fidèles à Jésus, renoncent à des postes importants, les martyrs d’hier et d’aujourd’hui préfèrent la mort au reniement ! Ceux-là ont vraiment rencontré Jésus, ou plus exactement se sont laissés rencontrer par Jésus, ils ont fait un choix radical, une alliance indestructible !
Souvenons-nous aussi du jeune homme riche qui vient vers Jésus et lui demande : « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle? "  (Matthieu 19) »

Nous connaissons la suite, ce jeune homme fut inviter à faire des choix pour lesquels il n’était pas prêt, et il repartit tout triste !
Notre cultivateur à la découverte du trésor éclate de joie, voilà ce que produit une vraie rencontre avec ce trésor qu’est Jésus dans et pour nos vies. Se laisser approcher par Jésus change fondamentalement une vie, et implique des choix radicaux, c’est à cela que nous invite l’Évangile de ce jour !

Et Jésus continue comme pour enfoncer le clou :

« Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu'on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s'assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. »

Nous avons bien des manières d’accueillir cette dernière parabole ! J’en retiens une ! Qu’en sera-t-il au terme de notre passage terrestre « du filet de notre vie » ? Quel sera son poids d’amour, de tendresse, de bons choix ?
Notre regard exprimera-t-il le regard de Jésus ? Notre filet pèsera-t-il Jésus et seulement Jésus ! C’est à nous qu’Il pose la question, aujourd’hui :

« Avez-vous compris tout cela ? « La réponse, une fois encore, nous appartient !

« Nous le savons, écrit Saint Paul, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour.

Ceci ne supprime pas l’épreuve, mais l’épreuve elle-même devient un tremplin qui nous grandit et nous dit quelque chose de Dieu… le tunnel franchit nous reconnaissons la Lumière éblouissante de la Présence du Seigneur et nous rendons
grâce, car étape après étape Jésus, notre perle précieuse, nous comble et nous fait grandir en amour et pour reprendre St Paul, nous Lui ressemblons de plus en plus :

"Il les a aussi destinés à être l’image de Son Fils pour faire de ce Fils l’ainé d’une multitude de frères ! »


Tel est notre trésor, alors, vite, laissons Jésus habiter notre vie, nous connaîtrons la vraie joie et nous apprendrons que le bonheur n’est ni dans l’avoir, ni dans le pouvoir mais seulement dans l’Amour parce que Jésus est Amour !


L'Ermite

samedi 19 juillet 2014

PATIENCE AIMANTE DE DIEU NOTRE PERE !

SEIZIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Évangile : Mt 13,24-43

« Le Royaume des cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l'ivraie au milieu du blé et s'en alla. Quand la tige poussa et produisit l'épi, alors l'ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : 'Seigneur, n'est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie ?' Il leur dit : 'C'est un ennemi qui a fait cela.' Les serviteurs lui disent : 'Alors, veux-tu que nous allions l'enlever ?' Il répond : 'Non, de peur qu'en enlevant l'ivraie, vous n'arrachiez le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu'à la moisson ; »
Comme toujours, avec l’Évangile, nous ne pourrons pas extraire tout le suc de ce passage, essayons, simplement, de le recevoir s’adressant, à soi, aujourd’hui, là où nous en sommes de notre vie de foi, de notre compagnonnage avec Jésus.
L’homme qui sème du bon grain ne peut être que Jésus. Il s’en explique d’ailleurs à la fin de cet épisode. Jésus nous veut du bien, et seulement du bien, parce que Jésus nous aime profondément, sincèrement, Il nous veut pleinement heureux, pleinement vivants, Il est venu pour « nous guérir de toutes maladies et infirmités ».
Le champ ? Eh bien ce champ c’est nous, et c’est en nous que Jésus sème le bon grain et Jésus va nous permettre de le cultiver, par la grâce des sacrements ! « Car nous sommes les coopérateurs de Dieu, vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. »1 Co 3 9
« Or, pendant que les gens dormaient » nous y sommes ! Les gens dorment ! Ces gens, c’est nous mes amis quand nous nous laissons bercer par toutes sortes d’artifices et ne savons plus discerner, l’ennemi peut, alors, s’en donner à cœur joie !
Nous sommes en effet, des êtres à la liberté fragile, nous sommes versatiles, nous avons des difficultés à nous déterminer, notre ennemi numéro un, le sait, il est à l’affût, « comme un lion rugissant » nous dit St Pierre dans sa première lettre, « cherchant qui dévorer ». Cet ennemi, c’est le mauvais, le maléfique, ce démon que notre monde veut ignorer et c’est parce que notre monde l’ignore, parce que nous ne croyons guère en son action qu’il prend, lui, toutes les libertés ! Il sème à tout vent, embrouille nos consciences, au point que beaucoup de nos contemporains ne distinguent plus un bien, d’un mal ! Plus que la zizanie, cet ennemi sème la confusion, on pourrait dire qu’il s’agit là du péché par excellence de notre époque. En voulant avoir l’esprit large nous ne savons plus discerner, appeler mal ce qui est mal, et bien ce qui est bien ! Et les enfants grandissent ainsi imprégnés qu’ils sont par les médias de toutes sortes et des opinions peu sûres ! Vous l’avez compris, l’ennemi dont parle Jésus c’est le démon qui brouille toutes les pistes pour nous tromper nous-mêmes. Parfois même, nous sommes à ce point, contaminés que nous arrivons à
croire que les amis du malin ont raison, et nous avançons des certitudes qui deviennent des poisons parce qu’elles éloignent de Jésus. Exemple : le sacrement du pardon n’existe plus ! Je l’ai moi-même entendu !

L’onction des malades est ignorée et nous laissons partir nos proches sans ce secours, pour, paraît-il, ne pas les effrayer ! Savons-nous demander à Jésus les mots qui apaisent pour le présenter ! Et même, sans attendre l’ultime instant, avant une intervention importante par exemple, savons-nous demander le soutien de ce sacrement ? Je l’ai fait avant l’intervention pour le cancer et je suis encore là ! L’onction des malades est un sacrement de vivants pour demander plus de vie, plus de force, plus de paix et de joie dans l’épreuve !
D’autres diront : « je ne vais pas déranger le prêtre ! » Croyez-moi, ce n’est pas une inspiration divine, sous couvert de discrétion, de respect, le toto (c’est le nom  donné parfois au malin ) nous éloigne du don de Dieu que sont les sacrements ! C’est cela l’ivraie semée dans le « champ » du Seigneur ! Le prêtre est serviteur des dons de Dieu et il ne peut être qu’heureux de donner Dieu à ses frères.
Qui sont les serviteurs ? C’est vous, c’est chacun de nous, ce sont tous les appelés, le petit troupeau qui suit Jésus, ceux qui gardent un brin de lucidité et voudraient répandre au plus vite insecticides et désherbants pour supprimer l’ivraie ! En agissant ainsi, tout, absolument tout, le bon et le mauvais sera détruit, Jésus est clairvoyant, c’est pourquoi Jésus en appelle à la patience : Les serviteurs lui disent : « Alors, veux-tu que nous allions l'enlever ? Il répond Non, de peur qu'en enlevant l'ivraie, vous n'arrachiez le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu'à la moisson ; » Jésus est patient, « ta domination sur toute chose te rend patient envers toute chose. » nous dit le Livre de la Sagesse.  Il donne le temps à tout un chacun pour se reprendre, pour se débarrasser des mauvaises racines naturellement, par la prière, l’écoute de la Parole, les sacrements.
 « Et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d'abord l'ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, rentrez-le dans mon grenier. » Le temps de la moisson c’est ce moment inouï de la grande rencontre, ce moment où nous serons éblouis en découvrant le vrai visage de tendresse et d’amour du Seigneur ! Ce moment où nous le verrons face à face « car on ne peut voir le Seigneur face à face nous dit le Seigneur lui-même dans le Livre de l’Exode, sans mourir ! »
Les moissonneurs se sont les anges nous dit Jésus, c’est eux qui seront chargés de faire le tri entre l’ivraie et le bon grain, « tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement » n’attendons pas ce moment pour nous réveiller et pour tirer nos frères endormis de leur somnolence. Que notre vie leur pose les bonnes questions et leur donne envie de sortir de leur torpeur et, chaque fois que nous le pouvons disons la parole qui réveille sans blesser bien sûr !
Jésus enchaîne ensuite deux brèves paraboles
« Le Royaume des cieux est comparable à une graine de moutarde qu'un homme a semée dans son champ. C'est la plus petite de toutes les semences, , mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches. »
« Le Royaume des cieux est comparable à du levain qu'une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu'à ce que toute la pâte ait levé. »
Cette graine de moutarde c’est Jésus dont la visibilité, en son temps est infime mais par la force de son Esprit Elle a pu être proclamée dans le monde entier ! Confiance, ne nous laissons pas gagner par le pessimisme, soyons ce levain qui, aujourd’hui encore fait se lever la pâte humaine, soyons de vrais témoins de l’Amour
« Frères, l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables. Et Dieu, qui voit le fond des cœurs, connaît les intentions de l’Esprit : il sait qu’en intervenant pour les fidèles, l’Esprit veut ce que Dieu veut. »
Restons à son écoute !


L'Ermite


mercredi 9 juillet 2014

VIVANTE EST LA PAROLE !

QUINZIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Évangile : Mt 13,1-23
Ce jour-là, Jésus leur dit beaucoup de choses en paraboles :
La Parabole est un genre littéraire bien connu chez les Orientaux et Jésus s’en sert souvent. Partant de choses bien ordinaires, connues de tous, Jésus enseigne les différentes étapes de notre vie spirituelle. Les contemporains de Jésus, très près de la nature, comprenaient ce langage imagé.
« Voici que le semeur est sorti pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger. D'autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n'avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt parce que la terre était peu profonde. Le soleil s'étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché. D'autres grains sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés. D'autres sont tombés sur la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. Celui qui a des oreilles, qu'il entende ! »
Les uns et les autres, nous avons bien souvent entendu des commentaires de ce passage d’Évangile qui d’ailleurs me paraît assez clair pour que chacun en tire quelque profit pour sa vie spirituelle et accepte de s’interroger pour mieux connaître sa terre. Je relèverai simplement certaines expressions pour nous inviter à un regard complémentaire.
« Comme Il semait des grains sont tombés »
De quels grains Jésus parle-t-Il ? Il n’y a aucun doute pour moi, Jésus parle de la Parole qui nous fait connaître le Père et nous ouvre un chemin de vie. C’est d’ailleurs ce que nous entendons dans la Première lecture :
« La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission. » Is 55, 10-11
A condition, évidemment, que notre terre soit bien préparée pour permettre aux grains de germer ! Bien que le tout dernier verset semble s’appliquer à la Personne de Jésus.  N’est-Il pas Parole en Lui-même ? La Parole qui sort de la bouche du Père, c’est le Verbe ! La Parole s’est faite chair ! Jésus, en effet, est la Parole du Père, Il est sorti du Père pour nous Le faire connaître et Il ne retourne dans le Père qu’au terme de sa mission. Lui, Jésus, a tout donné jusqu’à sa vie, mais l’homme met des limites par ses fermetures et peut empêcher, par ses choix la germination. Jésus  - le Semeur - sème largement, très largement il nous revient d’accueillir son message, qu’en faisons-nous ?

« À vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n'est pas donné. Celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance ; mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Si je leur parle en paraboles, c'est parce qu'ils regardent sans regarder, qu'ils écoutent sans écouter et sans comprendre. Ainsi s'accomplit pour eux la prophétie d'Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. »
Je pense ici à la Parabole des talents : celui qui n’a reçu qu’un talent vit dans la peur du maître, au lieu de faire un maximum pour le développer, il l’enfouit dans la terre attendant frileusement le retour du maître, les autres, au contraire, ont doublé la mise, aussi le maître les félicite quant à celui qui a caché son talent, le maître le lui retire pour le donner à celui qui en a le plus :
« Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. »  (Matthieu 25).
 Voilà ce qui nous arrivera si par paresse ou par dépit nous croisons nos bras. Jésus sème Sa Parole dans nos cœurs à nous de « veiller au grain » pour le faire fructifier, pour qu’il porte des fruits « cent pour un lisons-nous ailleurs ». C’est possible si nous nous donnons corps et âme à notre mission ! Et, n’oublions pas, c’est en donnant et en se donnant que l’on reçoit et plus je donne et me donne, plus je reçois, mes capacités sont décuplées et, surtout, j’ai envie d’aller toujours plus loin. Cette Parole, je la dévore, elle me nourrit et me propulse, n’est-ce pas ce que nous lisons au livre d’Ézéchiel le Prophète ?
"Ne sois pas rebelle comme la maison rebelle. Ouvre ta bouche et mange ce que je te donne."
Je regardai, et voici qu'une main était tendue vers moi, et voici qu'elle tenait un livre roulé. Il le déroula devant moi, et il était écrit en dedans et en dehors; et ce qui y était écrit était des chants de deuil, des lamentations et des plaintes.
 Et il me dit: "Fils de l'homme, ce que tu trouves devant toi, mange-le; mange ce livre; puis va, parle à la maison d'Israël." J'ouvris la bouche, et il me fit manger ce livre; et il me dit: «Fils de l'homme, repais ton ventre et remplis tes entrailles de ce livre que je te donne." Je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel. » (Ézéchiel  2)

Ah puissions-nous comme Ézéchiel dévorer cette Parole, Elle nous transformera jour après jour, Elle nous imprégnera, Elle nous comblera, Elle nous vivifiera, Elle nous rendra insatiable, parce qu’Elle est sans cesse nouvelle, Elle se fera douce à notre palais, Elle nous comblera selon ce que nous lisons au Livre des Proverbes :

«  Donne au sage, et il deviendra plus sage, instruis le juste, et il augmentera son acquis » (Prov9, 9)

Que Ta Parole, en nous Seigneur soit un feu dévorant, qu’Elle nous consume et nous rassasie !

« Si je leur parle en paraboles, c'est parce qu'ils regardent sans regarder, qu'ils écoutent sans écouter et sans comprendre. Ainsi s'accomplit pour eux la prophétie d'Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas
. »
Alors que le seul désir de Dieu est de nous guérir de toutes nos infirmités nous lui tournons le dos, nous fermons nos yeux, nous bouchons nos oreilles nous avançons tête basse comme des mulets ! et nous allons droit dans le mur ! Mais le Seigneur Dieu, en Son Fils Bien-aimé a compassion de nous et, jusqu’à l’extrême Il nous tend la main, Il nous ouvre son cœur ! Et dans ce parcours chaotique où est la victime ? Qui est la victime ? C’est Jésus que nous continuons de clouer sur la croix mais aussi nous-mêmes parce que nous donnons priorité à nos égoïsmes, à nos passions et nous nous privons de la joie de Dieu.
« Beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu. »
Nous avons cette grâce inouïe d’être membres de cette Église qui nous nourrit de la naissance jusqu’au retour dans la Maison du Père. Ne rencontrons-nous pas souvent des hommes et des femmes qui nous disent : « comme vous avez la chance d’avoir la foi ! » C’est vrai ! Et je prie souvent pour ceux et celles qui n’ont pas ce bonheur, je prie surtout pour qu’ils se donnent ce bonheur …car Notre Père s’offre à tous, mais tous n’ont pas la curiosité de s’informer, d’autres ont peur de faire le pas, d’autres n’ont pas envie de le faire, ils se cachent derrière de fausses raisons …
« Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur. Quand l'homme entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s'empare de ce qui est semé dans son cœur : cet homme, c'est le terrain ensemencé au bord du chemin. »
L’Apôtre Pierre a bien compris le propos de Jésus :
« Soyez sobres, veillez; votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rode autour de vous, cherchant qui dévorer.  Résistez-lui, fermes dans la foi, »  (1Pierre 5)
Être vigilant c’est aussi être attentifs pour accueillir la Parole de Jésus, la laisser descendre en nous, la ruminer et nous rendre disponibles pour la faire passer dans notre vie, pour lui donner vie. Plus nous sommes imprégnés de cette Parole, et plus notre vie se transforme et donne envie de connaître Celui qui nous anime. Ne fermons pas nos oreilles, ouvrons-les au maximum pour entendre et comprendre, ne fermons pas nos yeux, ouvrons-les afin que nos vies chantent les merveilles de Dieu et que peu à peu nous nous laissions transformer, renouveler ! Devenons ces nouveaux Ézéchiel qui se nourrissent du LIVRE par excellence.
Et il me dit: "Fils de l'homme, ce que tu trouves devant toi, mange-le; mange ce livre; puis va, parle à la maison d'Israël."  (Ézéchiel 3)
C’est parce que la Bible est devenue son livre de chevet, son livre de référence qu’Ingrid Betancourt a tenu durant sa longue et combien douloureuse captivité : « Avant ma captivité dit-elle j’avais de grandes conversations théologiques avec mon Père, mais ma foi n’était que sociale. Dans la jungle la Bible fut mon livre de chevet ; Jésus est devenu très important. Et avec Jésus, Marie. »
« Elle est vivante la parole de Dieu; elle est efficace, plus acérée qu'aucune épée à deux tranchants; si pénétrante qu'elle va jusqu'à séparer l'âme et l'esprit, les jointures et les moelles; elle démêle les sentiments et les pensées du cœur.  Aussi nulle créature n'est cachée devant Dieu, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. » (Hébreux 4)
« Soyez donc fermes, les reins ceints de la vérité, revêtus de la cuirasse de justice,  et les sandales aux pieds, prêts à annoncer l'Évangile de paix. Et surtout, prenez le bouclier de la foi, par lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Malin. Prenez aussi le casque du salut, et le glaive de l'Esprit, qui est la parole de Dieu. » (Éphésiens 6)

Nourrissons-nous de la Parole, revêtons-nous de la Parole, respirons la Parole Elle transpirera dans nos vies, qu’Elle soit notre trésor !


l'ERMITE

vendredi 4 juillet 2014

TOUT-PETITS ...VOUS TROUVEREZ LE REPOS.

QUATORZIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Évangile : Mt 11,25-30
TOUT-PETITS …VOUS TROUVEREZ LE REPOS !

Je souhaite m’arrêter sur deux versets qui me semblent particulièrement significatifs pour notre vie personnelle à l’école de Jésus.
« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits. »
Qui sont ces tout-petits ? Les « petits » sont, chez Matthieu une figure privilégiée des disciples de Jésus. En 10,42, il évoque le disciple en mission, à qui l'on fait l'offrande d'un verre d'eau fraîche :  
« Et quiconque donnera à boire seulement un verre d'eau fraîche à l'un de ces petits parce qu'il est disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense. »    
Jésus précise au chapitre 18 « un de ces petits qui croient en moi »,
« Mais celui qui scandalisera un de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu'on lui suspende une meule à âne autour de cou et qu'on le précipite au fond de la mer. »   
et en 18,10 et 14 Jésus met en garde contre le mépris de ces petits, dont la volonté du Père est :
Qu’aucun ne se perde :
« Prenez garde de mépriser aucun de ces petits, car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux. »  
Le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que Jean-Baptiste :
« En vérité, je vous le dis, parmi les fils de la femme, il ne s'en est pas levé de plus grand que Jean le Baptiste; mais le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. »  Matthieu 11
Mais s'il est vrai que pour Matthieu ces petits que sont les disciples sont caractérisés par leur situation de précarité, l'équivalent est à chercher chez Luc
dans la figure des « pauvres ».
La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres : nous trouvons cela au tout début de l’Évangile de Luc quand Jésus fait la lecture  à la synagogue et termine en disant :

« Aujourd'hui cette Écriture est accomplie pour vous qui l'entendez »

Devant Dieu, nous sommes tous des petits, Le plus petit dans le Royaume est plus grand que Jean Baptiste ! Nous avons déjà eu l’occasion de l’évoquer qui peut prétendre être plus petit que Jean-Baptiste hormis Jésus Lui-même ? Le tout-petit, l’enfant qui vient de naître, est totalement dépendant, il reçoit tout de ses parents, il vit dans le plus total abandon, un dénuement absolu, Jésus sera tout au long de sa vie terrestre, totalement, mais librement, dépendant de son Père de qui Il reçoit tout pour nous le donner :

"Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accom-plir son œuvre (Jean 4.)

Je ne cherche pas ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m'a  envoyé. (Jean  5)

Jésus vient au monde avec la seule conviction que tout lui a été confié, que tout est là pour faire lien avec le Père, il accepte d’être sans rien d’autre que cela... Dès lors, tout ce qui lui arrive devient pour lui lieu de révélation, ouvre le champ d’un possible qui n’est pas obstrué par son propre pouvoir. Il trace donc dans la vie des hommes et des femmes, une nouvelle voie qui n’est pas obscurcie par le fait de posséder et d’être ainsi possédé par un pouvoir. Jésus est libre, il respire, rien ne
l’enferme. Jésus peut toujours revenir à Celui qui lui a tout confié. Jésus seul est vraiment petit nous, nous tendons vers cette petitesse et c’est le travail de toute une vie. Par contre, nous sommes intrinsèquement  pauvres, notre seule vraie richesse est de nous laisser enseigner par le Seigneur et de nous mettre à son écoute, à son école comme Marie la sœur de Marthe qui ne veut perdre aucune de ses Paroles au risque d’être secouée par sa sœur pour son apparente inertie. N’ayons pas peur de perdre, apparemment, du temps au pied du Maître, c’est Lui qui nous éclaire et nous conduit. C’est le seul chemin pour être dans la volonté du Père. St François d’Assise suggérait :
« Ne gardez pour vous rien de vous, afin que vous reçoive tout entier Celui qui se donne à vous tout entier »
 Tout ce que Jésus reçoit de son Père, Il nous le donne, c’est ainsi que nous pouvons être dans le vrai et dans le repos dont il est question dans le second verset que je retiens aujourd’hui :
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

« Venez à moi.» Jésus nous propose d’être avec lui simplement. D’entrer dans son propre mouvement, de quitter à vrai dire ce qui nous prive du repos, ce qui nous inquiète, la peur de ne pas réussir, de ne pas être le meilleur, de ne pas obtenir,
la peur de mourir... Pour cela, il nous offre sa manière de vivre. Jésus nous propose de marcher à côté de lui, de lui permettre d’habiter chez nous, en nous, pour que nous aussi nous puissions découvrir, en nous, celui qui vit vraiment, le tout petit et non celui qui peut, qui écrase, celui qui veut, celui qui possède …
Ceux qui vivent ainsi sont inquiets… ceux qui cherchent le mal sont terriblement inquiets, ils ont peur d’être repris ils ont peur de ceux à qui ils ont fait du tort, peur de la société …
Le repos en Dieu est un fruit savoureux de la paix !
« Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, »
En somme, Jésus nous invite à partager, avec Lui le poids de son joug, un joug porté à deux réparti le poids… et le joug de Jésus ce sont les exigences évangéliques qu’Il porte avec nous, qu’Il nous aide à assumer dans la joie et l’allégresse :
« Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient vers toi : il est juste et victorieux, humble et monté sur un âne, un âne tout jeune »
Nous disait Zacharie dans la première lecture ! Jésus est juste et victorieux, humble, ayant des goûts simples, Jésus est porteur de la paix de Dieu ! Partager son joug c’est s’assurer une vie non pas sans épreuves mais une vie où les épreuves sont portées à deux : Jésus s’attribuant la part la plus pesante, la plus douloureuse aussi. Avec Jésus nos souffrances sont allégées, parce que nous ne sommes jamais seuls. Comme Lui, Jésus, n’est jamais seul :
Mon jugement est véridique, car je ne suis pas seul, mais moi, et le Père qui m'a envoyé. (Jean 8)
Le Père ne m'a pas laissé tout seul, parce que je fais toujours ce qui lui  plaît." (Jean  8)
Je ne suis pas seul, parce que le Père est avec moi. (Jean 16)

Nous ne serons jamais seul, même sur une île déserte, si nous voulons demeurer avec Jésus et si nous Lui permettons de demeurer en nous !Alors n’ayons pas peur de Lui dire souvent, avec les disciples d’Emmaüs : « reste avec nous Seigneur
Jésus et notre cœur sera tout brûlant de Ton Amour.

L'Ermite