DIX SEPTIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
« Le
Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l'homme qui
l'a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il
possède, et il achète ce champ. »
Une première écoute pourrait nous mettre mal à l’aise et nous aurions
tendance à trouver bien malhonnête l’ouvrier agricole qui s’approprie, après
transaction bien sûr, un champ d’une valeur inestimable parce qu’il détient un
trésor ignoré de son propriétaire.
Il ne s’agit, ici, que d’une métaphore pour nous dire quelque chose de
bien plus profond, quelque chose qui nous rejoint au plus profond de notre
être, quelque chose qui donne du sens, de la saveur, du dynamisme à nos vies
humaines, quelque chose qui fait de nous des êtres nouveaux et nous propulse
au-delà du visible dans un monde impalpable et cependant bien plus sûr que tout
ce que nous voyons, touchons, et surtout possédons.
Ce trésor, cette perle, dont il est question dans la parabole suivante,
est inestimable et beaucoup nous l’envie, mais ce trésor implique des choix
radicaux et cela peut faire peur en dehors d’une expérience spirituelle
personnelle susceptible de bouleverser une vie.
Ce trésor, cette perle, c’est au tout premier pallier, le don de la foi.
Mais la foi peut dormir en nous, pendant des années, et même, nous donner le
sentiment de l’avoir perdue mais on ne perd pas la foi, elle fait partie du
caractère du sacrement de baptême, malheureusement, nous la laissons sommeiller
si nous ne la cultivons pas. Notre potager ne donnera que de l’herbe si nous ne
le cultivons pas ! Nous pourrons toujours espérer de belles tomates
rouges, des poivrons multicolores,
des melons savoureux, ils n’arriveront
pas par enchantement, dans nos assiettes, la récolte appelle l’effort du
jardinier !
La foi est ce trésor inestimable qui réclame notre participation pour se
développer, elle mérite toute notre attention et des choix de vie importants,
elle mérite que nous laissions de côté l’inessentiel, l’accessoire pour nous
attacher à l’essentiel, à ces biens supérieurs dont nous parle St Paul :
« Aspirez
aux dons supérieurs. Aussi bien je vais vous montrer une voie excellente entre
toutes. » (1Corinthiens 12)
N’est-ce
pas le choix de Salomon dans la première lecture de ce jour ? Salomon ne
demande pas la réussite, l’argent, un beau mariage, Salomon demande un cœur attentif et le
discernement,
nous l’évoquions la semaine dernière, la grâce de bien choisir pour devenir un
roi selon le cœur de Dieu.
La foi, se nourrit par la fréquentation de l’Écriture, et plus
particulièrement des Évangiles et des sacrements. La foi est don ; s’il y a
don, il y a donateur et ce donateur n’est autre que le Dieu trinitaire, Père et
Fils et Esprit Saint que Jésus est venu nous révéler. Heureux ceux qui sont
séduits par la Personne de Jésus au point de renoncer à tout, ou presque, pour
Le suivre et vivre de sa vie. Voilà le seul vrai trésor, la seule vraie Perle
fine qui apporte la paix y compris dans la tourmente.
St Bonaventure dit de St François : « A force de prier,
il parvint à un désir du ciel si puissant et à un mépris si total des choses de
la terre par amour pour la patrie d’En Haut qu’il commençait à apprécier sa
découverte du « trésor caché » et songeait comme un marchand avisé, à liquider tous ses
biens pour acheter la perle précieuse ».
Certes la foi ne demande pas à tous le même dépouillement mais à tous
elle réclame une qualité de vie adaptée à sa vocation Il est évident qu’un
foyer doit subvenir aux besoins de sa famille, les religieux, religieuses, les
prêtres, sont appelés, de par leur vocation, à vivre plus détachés, à chacun de
trouver la meilleure façon de vivre les exigences évangéliques, mais ce qui est
certain, c’est que chacun, selon son « état de vie », est appelé à
vivre au plus près du trésor évangélique et si nous nous trouvons devant un
choix difficile, exigeant qui que nous soyons, pour nourrir la foi nous devrons
sacrifier quelque chose. Et ne croyons pas que les religieux sont des champions
en la matière, je connais des personnes séduites par le Christ Jésus qui, pour
adhérer à l’évangile, ont renoncé radicalement à revoir leur famille, leur
Pays, et dont l’adhésion à Jésus doit rester secrète si elles veulent rester en
vie !
Ne
pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je suis venu
apporter, non la paix, mais le glaive. Car je suis venu séparer le fils de son
père, la fille de sa mère, et la bru de sa belle-mère; et on aura pour ennemis les gens de sa propre
maison. (Matthieu 10)
Voilà
ce que nous dit Jésus, ce verset de St
Matthieu éclaire bien le radicalisme de l’Évangile ! Matthieu précise
plus haut :
«
Nul ne
peut servir deux maîtres: car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il
s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et la richesse. »
(Matthieu 6)
Certains
de nos frères, pour être fidèles à Jésus, renoncent à des postes importants, les
martyrs d’hier et d’aujourd’hui préfèrent la mort au reniement ! Ceux-là
ont vraiment rencontré Jésus, ou plus exactement se sont laissés rencontrer par
Jésus, ils ont fait un choix radical, une alliance indestructible !
Souvenons-nous
aussi du jeune homme riche qui vient vers Jésus et lui demande :
« Maître, que dois-je faire de bon
pour avoir la vie éternelle? "
(Matthieu 19) »
Nous
connaissons la suite, ce jeune homme fut inviter à faire des choix pour
lesquels il n’était pas prêt, et il
repartit tout triste !
Notre
cultivateur à la découverte du trésor éclate de joie, voilà ce que produit une
vraie rencontre avec ce trésor qu’est Jésus dans et pour nos vies. Se laisser
approcher par Jésus change fondamentalement une vie, et implique des choix
radicaux, c’est à cela que nous invite l’Évangile de ce jour !
Et
Jésus continue comme pour enfoncer le clou :
« Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu'on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s'assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. »
Nous avons bien des manières d’accueillir cette dernière parabole !
J’en retiens une ! Qu’en sera-t-il au terme de notre passage terrestre « du filet de notre
vie » ? Quel sera son poids d’amour, de tendresse, de bons choix ?
Notre regard exprimera-t-il le regard de Jésus ? Notre filet
pèsera-t-il Jésus et seulement Jésus ! C’est à nous qu’Il pose la
question, aujourd’hui :
« Avez-vous compris tout cela ? « La réponse, une fois encore, nous
appartient !
« Nous le savons, écrit Saint Paul, quand les
hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont
appelés selon le dessein de son amour.
Ceci ne supprime pas l’épreuve, mais l’épreuve
elle-même devient un tremplin qui nous grandit et nous dit quelque chose de
Dieu… le tunnel franchit nous reconnaissons la Lumière éblouissante de la
Présence du Seigneur et nous rendons
grâce, car étape après étape Jésus, notre perle précieuse, nous comble et nous fait grandir en amour et pour reprendre St Paul, nous Lui ressemblons de plus en plus :
grâce, car étape après étape Jésus, notre perle précieuse, nous comble et nous fait grandir en amour et pour reprendre St Paul, nous Lui ressemblons de plus en plus :
"Il
les a aussi destinés à être l’image de Son Fils pour faire de ce Fils l’ainé
d’une multitude de frères ! »
Tel est notre trésor, alors, vite, laissons Jésus habiter notre vie, nous connaîtrons la vraie joie et
nous apprendrons que le bonheur n’est ni dans l’avoir, ni dans le pouvoir mais
seulement dans l’Amour parce que Jésus est Amour !
L'Ermite