mercredi 9 juillet 2014

VIVANTE EST LA PAROLE !

QUINZIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Évangile : Mt 13,1-23
Ce jour-là, Jésus leur dit beaucoup de choses en paraboles :
La Parabole est un genre littéraire bien connu chez les Orientaux et Jésus s’en sert souvent. Partant de choses bien ordinaires, connues de tous, Jésus enseigne les différentes étapes de notre vie spirituelle. Les contemporains de Jésus, très près de la nature, comprenaient ce langage imagé.
« Voici que le semeur est sorti pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger. D'autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n'avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt parce que la terre était peu profonde. Le soleil s'étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché. D'autres grains sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés. D'autres sont tombés sur la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. Celui qui a des oreilles, qu'il entende ! »
Les uns et les autres, nous avons bien souvent entendu des commentaires de ce passage d’Évangile qui d’ailleurs me paraît assez clair pour que chacun en tire quelque profit pour sa vie spirituelle et accepte de s’interroger pour mieux connaître sa terre. Je relèverai simplement certaines expressions pour nous inviter à un regard complémentaire.
« Comme Il semait des grains sont tombés »
De quels grains Jésus parle-t-Il ? Il n’y a aucun doute pour moi, Jésus parle de la Parole qui nous fait connaître le Père et nous ouvre un chemin de vie. C’est d’ailleurs ce que nous entendons dans la Première lecture :
« La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission. » Is 55, 10-11
A condition, évidemment, que notre terre soit bien préparée pour permettre aux grains de germer ! Bien que le tout dernier verset semble s’appliquer à la Personne de Jésus.  N’est-Il pas Parole en Lui-même ? La Parole qui sort de la bouche du Père, c’est le Verbe ! La Parole s’est faite chair ! Jésus, en effet, est la Parole du Père, Il est sorti du Père pour nous Le faire connaître et Il ne retourne dans le Père qu’au terme de sa mission. Lui, Jésus, a tout donné jusqu’à sa vie, mais l’homme met des limites par ses fermetures et peut empêcher, par ses choix la germination. Jésus  - le Semeur - sème largement, très largement il nous revient d’accueillir son message, qu’en faisons-nous ?

« À vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n'est pas donné. Celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance ; mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Si je leur parle en paraboles, c'est parce qu'ils regardent sans regarder, qu'ils écoutent sans écouter et sans comprendre. Ainsi s'accomplit pour eux la prophétie d'Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. »
Je pense ici à la Parabole des talents : celui qui n’a reçu qu’un talent vit dans la peur du maître, au lieu de faire un maximum pour le développer, il l’enfouit dans la terre attendant frileusement le retour du maître, les autres, au contraire, ont doublé la mise, aussi le maître les félicite quant à celui qui a caché son talent, le maître le lui retire pour le donner à celui qui en a le plus :
« Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. »  (Matthieu 25).
 Voilà ce qui nous arrivera si par paresse ou par dépit nous croisons nos bras. Jésus sème Sa Parole dans nos cœurs à nous de « veiller au grain » pour le faire fructifier, pour qu’il porte des fruits « cent pour un lisons-nous ailleurs ». C’est possible si nous nous donnons corps et âme à notre mission ! Et, n’oublions pas, c’est en donnant et en se donnant que l’on reçoit et plus je donne et me donne, plus je reçois, mes capacités sont décuplées et, surtout, j’ai envie d’aller toujours plus loin. Cette Parole, je la dévore, elle me nourrit et me propulse, n’est-ce pas ce que nous lisons au livre d’Ézéchiel le Prophète ?
"Ne sois pas rebelle comme la maison rebelle. Ouvre ta bouche et mange ce que je te donne."
Je regardai, et voici qu'une main était tendue vers moi, et voici qu'elle tenait un livre roulé. Il le déroula devant moi, et il était écrit en dedans et en dehors; et ce qui y était écrit était des chants de deuil, des lamentations et des plaintes.
 Et il me dit: "Fils de l'homme, ce que tu trouves devant toi, mange-le; mange ce livre; puis va, parle à la maison d'Israël." J'ouvris la bouche, et il me fit manger ce livre; et il me dit: «Fils de l'homme, repais ton ventre et remplis tes entrailles de ce livre que je te donne." Je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel. » (Ézéchiel  2)

Ah puissions-nous comme Ézéchiel dévorer cette Parole, Elle nous transformera jour après jour, Elle nous imprégnera, Elle nous comblera, Elle nous vivifiera, Elle nous rendra insatiable, parce qu’Elle est sans cesse nouvelle, Elle se fera douce à notre palais, Elle nous comblera selon ce que nous lisons au Livre des Proverbes :

«  Donne au sage, et il deviendra plus sage, instruis le juste, et il augmentera son acquis » (Prov9, 9)

Que Ta Parole, en nous Seigneur soit un feu dévorant, qu’Elle nous consume et nous rassasie !

« Si je leur parle en paraboles, c'est parce qu'ils regardent sans regarder, qu'ils écoutent sans écouter et sans comprendre. Ainsi s'accomplit pour eux la prophétie d'Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas
. »
Alors que le seul désir de Dieu est de nous guérir de toutes nos infirmités nous lui tournons le dos, nous fermons nos yeux, nous bouchons nos oreilles nous avançons tête basse comme des mulets ! et nous allons droit dans le mur ! Mais le Seigneur Dieu, en Son Fils Bien-aimé a compassion de nous et, jusqu’à l’extrême Il nous tend la main, Il nous ouvre son cœur ! Et dans ce parcours chaotique où est la victime ? Qui est la victime ? C’est Jésus que nous continuons de clouer sur la croix mais aussi nous-mêmes parce que nous donnons priorité à nos égoïsmes, à nos passions et nous nous privons de la joie de Dieu.
« Beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu. »
Nous avons cette grâce inouïe d’être membres de cette Église qui nous nourrit de la naissance jusqu’au retour dans la Maison du Père. Ne rencontrons-nous pas souvent des hommes et des femmes qui nous disent : « comme vous avez la chance d’avoir la foi ! » C’est vrai ! Et je prie souvent pour ceux et celles qui n’ont pas ce bonheur, je prie surtout pour qu’ils se donnent ce bonheur …car Notre Père s’offre à tous, mais tous n’ont pas la curiosité de s’informer, d’autres ont peur de faire le pas, d’autres n’ont pas envie de le faire, ils se cachent derrière de fausses raisons …
« Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur. Quand l'homme entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s'empare de ce qui est semé dans son cœur : cet homme, c'est le terrain ensemencé au bord du chemin. »
L’Apôtre Pierre a bien compris le propos de Jésus :
« Soyez sobres, veillez; votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rode autour de vous, cherchant qui dévorer.  Résistez-lui, fermes dans la foi, »  (1Pierre 5)
Être vigilant c’est aussi être attentifs pour accueillir la Parole de Jésus, la laisser descendre en nous, la ruminer et nous rendre disponibles pour la faire passer dans notre vie, pour lui donner vie. Plus nous sommes imprégnés de cette Parole, et plus notre vie se transforme et donne envie de connaître Celui qui nous anime. Ne fermons pas nos oreilles, ouvrons-les au maximum pour entendre et comprendre, ne fermons pas nos yeux, ouvrons-les afin que nos vies chantent les merveilles de Dieu et que peu à peu nous nous laissions transformer, renouveler ! Devenons ces nouveaux Ézéchiel qui se nourrissent du LIVRE par excellence.
Et il me dit: "Fils de l'homme, ce que tu trouves devant toi, mange-le; mange ce livre; puis va, parle à la maison d'Israël."  (Ézéchiel 3)
C’est parce que la Bible est devenue son livre de chevet, son livre de référence qu’Ingrid Betancourt a tenu durant sa longue et combien douloureuse captivité : « Avant ma captivité dit-elle j’avais de grandes conversations théologiques avec mon Père, mais ma foi n’était que sociale. Dans la jungle la Bible fut mon livre de chevet ; Jésus est devenu très important. Et avec Jésus, Marie. »
« Elle est vivante la parole de Dieu; elle est efficace, plus acérée qu'aucune épée à deux tranchants; si pénétrante qu'elle va jusqu'à séparer l'âme et l'esprit, les jointures et les moelles; elle démêle les sentiments et les pensées du cœur.  Aussi nulle créature n'est cachée devant Dieu, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. » (Hébreux 4)
« Soyez donc fermes, les reins ceints de la vérité, revêtus de la cuirasse de justice,  et les sandales aux pieds, prêts à annoncer l'Évangile de paix. Et surtout, prenez le bouclier de la foi, par lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Malin. Prenez aussi le casque du salut, et le glaive de l'Esprit, qui est la parole de Dieu. » (Éphésiens 6)

Nourrissons-nous de la Parole, revêtons-nous de la Parole, respirons la Parole Elle transpirera dans nos vies, qu’Elle soit notre trésor !


l'ERMITE

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