vendredi 25 mars 2016

QUI ROULERA LA PIERRE ... DE NOTRE CŒUR ?

DIMANCHE DE PÂQUES 2016

Jn 20 1-9

 

Le premier jour de la semaine,

Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.

La pierre, cette énorme « roue de pierre » a été enlevée ! Quelle stupéfaction pour cette femme venue de bon matin pour embaumer le corps du Maître ! « Qui nous roulera la pierre de l’entrée du tombeau? « s'inquiètent-elles en chemin, précise St Marc (chez St Marc M.Madeleine n'est pas seule). C'est peine perdue, la pierre n'obstrue plus l'entrée du tombeau ! Et, de plus, le tombeau est vide !

Il est certain que de nombreuses questions se bousculent dans son esprit, les suppositions les plus folles émergent, que s'est-il donc passé ?

Comment aurions-nous réagi en pareille circonstance ? Aurions-nous laissé le temps au temps, ou bien, aurions-nous donné libre cours à toutes sortes d'accusations malveillantes, toutes plus injustes les unes que les autres ?

Cette pierre du tombeau peut représenter toutes les pierres, de la plus petite, à la plus énorme, de notre route, sur lesquelles nous butons, contre lesquelles nous nous heurtons. Selon notre réaction elles deviennent insurmontables, nous écorchent, nous blessent profondément, nous replient sur nous mêmes, nous écrasent parfois ! Savons-nous alors, comme Marie Madeleine, nous ouvrir auprès de qui peut nous éclairer, nous soutenir, nous réconforter ou bien restons-nous seuls à nous morfondre ?
Dans son désarroi, que fait Marie-Madeleine ?

    Elle court donc trouver Simon-Pierre
et l’autre disciple,celui que Jésus aimait,

Elle court vers « l’Église naissante » où elle espère trouver le réconfort , la réponse à sa question. Elle ne perd pas de temps à colporter ce qu'elle ne comprend pas, elle ne s'éparpille pas dans un flot de paroles inutiles , elle ne se disperse pas , n'embrouille pas davantage les pistes, elle va vers ceux qui ont fait route avec Jésus, peut-être auront-ils la clef du mystère.

Où cherchons-nous ? Où courrons-nous ? Vers qui allons-nous ? Vers Ceux qui peuvent nous ouvrir un chemin de vérité et de lumière ou bien vers toutes sortes d'expédients qui nous enfoncent encore davantage ? Tels les soi-disant voyants, les philosophies de toutes sortes, et parfois même les sectes ...

elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »

Marie Madeleine ne brode pas, sans autre commentaire, elle dit ce qu'elle a vu, elle exprime son constat ! Tout commentaire compliquerait et pourrait faire planer un doute sur des propos désordonnés. De leur côté, Pierre et
Jean ne s'attardent pas à poser des questions, somme toute inutiles. Peut-être ont-ils à l'esprit la mémoire de moments très forts vécus avec Jésus, tel « la Transfiguration », de Paroles aussi,  mais tout cela reste bien obscur encore : « Il faut, ajouta-t-il, que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, par les grands prêtres et par les scribes, qu'il soit mis à mort et qu'il ressuscite le troisième jour. Lc 9. » Ils partent sur le champ .

    Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
    Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
    En se penchant, il s’aperçoit 
que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
    Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
    ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
    C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.

Notons, sans nous y attarder, l'attitude respectueuse de Jean à l'égard de son aîné, peut-être a-t-il déjà compris le rôle de Pierre dans l'équipe apostolique. Sans doute se souvient-il de ces autres paroles de Jésus : « tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre Elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux: tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. "

L'important n'est-il pas dans ces quelques mots : « il vit et il crut ! » ? Le tombeau est vide, pas totalement cependant : « il aperçoit les linges, posés à plat,ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,non pas posé avec les linges,mais roulé à part à sa place. » Quelqu'un qui aurait soustrait le défunt, se serait empressé de partir, et n'aurait pas pris la précaution de le libérer de son linceul. Suaire et linges sont là, mais Jésus n'y est plus, Jésus est libéré
des entraves de la mort : Jean le comprend immédiatement, tout semble s'éclairer pour lui, ce qui était obscur prend vie et il perçoit la lumière . Jean ne nous dit-il pas au chapitre 2 de son Évangile écrit en 95 ou 100, donc bien après l’Événement :« Lorsque Jésus se leva d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait parlé ainsi, et ils crurent à l’Écriture ainsi qu’à la parole qu’il avait dite. » (Jn 2, 22). » il ne faut pas comprendre pour croire, il faut croire pour comprendre. » disait un Père de l’Église.

Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Écriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

La Résurrection est ce « projecteur » éclatant qui éclaire tout le chemin effectué avec Jésus . Non seulement ce chemin partagé mais l’Écriture tout entière, cette Ancienne Alliance qui préparait la Nouvelle ? Et elle ne suffit même pas, puisque sur la route d'Emmaüs Jésus ressuscité en fera la remarque aux disciples dépités par Sa mort , il faudra la fraction du Pain pour qu'ils s'ouvrent vraiment " Ô (hommes) sans intelligence leur dit le Ressuscité, et lents de cœur pour croire à tout ce qu'ont dit les prophètes ! » et prennent conscience « que leur cœur était tout brûlant lorsqu'Il leur parlait sur le chemin, tandis qu'il leur dévoilait les Écritures ? »

Dès lors  sœurs et frères,
célébrons la Fête,
non pas avec de vieux ferments,
non pas avec ceux de la perversité et du vice,
mais avec du pain non fermenté,
celui de la droiture et de la vérité.
1 Cor 5

Christ est est vraiment ressuscité, « Il est apparu à Céphas, puis aux Douze. Après cela, il est apparu en une seule fois à plus de cinq cents frères, dont la plupart sont encore vivants, et quelques-uns se sont endormis. Ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Après eux tous, il m'est aussi apparu à moi, comme à l'avorton. 1 Cor 15, 5 » 
Il est Vivant ! Chaque jour, si nous ouvrons notre cœur, dans notre propre vie et dans notre environnement, nous sommes témoins de Sa Présence vivante et agissante, nous Le palpons, nous touchons « la frange de son vêtement » comme la femme de l’Évangile, nous constatons les « signes par milliers » de son action dans nos vies ! Oui, Jésus est vivant, ouvrons nos


yeux, ouvrons nos cœurs, respirons la « Bonne odeur de Dieu » sur nos chemins de vie ! N'ayons pas peur de le faire savoir, annonçons la nouvelle, l'unique Nouvelle capable de changer , de retourner une vie, de faire d'un apparent vaurien, un vrai saint semeur de Sa Parole de Vérité !

.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !

Christ est Vivant ! Christ est ressuscité prémices de notre propre résurrection ! Joie sur terre ! Joie dans nos cœurs ! Chantons « ALLÉLUIA » ! Explosons de joie ! Ne craignons pas d'annoncer la Nouvelle, Jésus est Vivant Il nous précède sur nos routes humaines ! Il n'est pas un chemin qui Lui échappe Il a tout connu de nos peines et de joies !

Très joyeuses, très saintes, très belles fêtes de Pâques ! Christ est ressuscité ! Alléluia !



L'Ermite