vendredi 18 mars 2016

DIEU, ENVOIE-NOUS DES FOUS !

DIMANCHE DE LA PASSION ET DES RAMEAUX

 (Lc 19, 28-40)




Avec ce dimanche, nous entrons dans la Grande Semaine de la Passion de Jésus !

Aujourd'hui, la foule acclame Jésus, « Ils amenèrent l’âne auprès de Jésus, jetèrent leurs manteaux dessus,et y firent monter Jésus. À mesure que Jésus avançait,les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin. » .

Le Jeudi saint, après avoir lavé les pieds de ses apôtres, « Jésus se leva de table, posa son manteau, et ayant pris un linge, il s'en ceignit. Puis il versa de l'eau dans le bassin et se mit à laver les pieds de ses disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint.

Il vint donc à Simon-Pierre; et Pierre lui dit: "Quoi, vous Seigneur, vous me lavez les pieds!" Jésus lui répondit: "Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt." Jn 13, Jésus se met à table, Il institue la Sainte Eucharistie,« Quand l'heure fut venue, il se mit à table et les apôtres avec lui; et il leur dit: " J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir. Car, je vous le dis, je ne la mangerai plus jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. "

Et, prenant une coupe, il rendit grâces et dit: " Prenez-la et partagez
entre vous. Car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du produit de la vigne, jusqu'à ce que le royaume de Dieu soit venu. "

Et il prit du pain, et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant: " Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites ceci en mémoire de moi. " Et pareillement (pour) la coupe, après qu'ils eurent soupé, en disant: " Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, répandu pour vous. Lc 22


Ceci,avant de s'enfoncer dans la nuit du Jardin des Oliviers où Il sera livré par Judas, «Comme Il parlait encore, voici (venir) une foulele nommé
Judas, l'un des Douze, les précédait. Il s'approcha de Jésus pour lui donner un baiser. Et Jésus lui dit: " Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme! " Lc 22

Vendredi, Jésus prend la route douloureuse du Golgotha sous les sarcasmes des uns, les vociférations des autres, le mépris de presque tous, pour y être crucifié entre deux larrons, « Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Calvaire, ils l'y crucifièrent, ainsi que les malfaiteurs, l'un à droite, l'autre à gauche. Et Jésus disait: " Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. " Et se partageant ses vêtements, ils les tirèrent au sort. Lc 23

Samedi, un silence de plomb enveloppe la terre « Et alors un homme, nommé Joseph, qui était membre du conseil, homme bon et juste, - il n'avait donné son assentiment à leur résolution ni à leur acte, - d'Arimathie, ville juive, qui attendait le royaume de Dieu, cet (homme) alla trouver Pilate pour lui demander le corps de Jésus; il le descendit, l'enveloppa d'un linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n'avait encore été mis. C'était le jour de Préparation, et le sabbat commençait. » Lc 23


Et, dans la nuit, « en secret » Jésus se lève, Vivant, du tombeau prêté, où Il a été enseveli, « Mais le premier jour de la semaine, de grand matin, elles (les saintes femmes) allèrent au sépulcre, portant les aromates qu'elles avaient préparés. Or elles trouvèrent la pierre roulée de devant le sépulcre; et, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Tandis qu'elles étaient perplexes à ce sujet, voici que deux hommes, en vêtement éblouissant, se présentèrent à elles. » Lc 24

et visite Ses frères pour raffermir leur foi , « Les onze disciples s'en allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée. En le voyant, ils se prosternèrent; mais il y en eut qui doutèrent. »Mt 27
Il rentre ensuite dans la Gloire du Père et nous envoie l'Esprit Saint de Vérité, pour nous conduire vers la Vérité tout entière ! « Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir » Jn 16


En une semaine, nous passons de l'exaltation des Rameaux, à la déréliction du Calvaire, qui s'épanouit dans l'apothéose de la Gloire du Père .

Que ferons-nous de cette extraordinaire semaine ? Accepterons-nous d'avancer au pas de Jésus ? Accepterons-nous de placer nos « pieds » dans les traces laissées par les pas de Jésus, cette semaine et celles qui suivront ? Accepterons-nous de Le reconnaître défiguré , de continuer de croire en Lui quand plus rien ne va sur notre route, quand tout nous échappe, quand Il nous demandera de L'aider à porter cette croix ignominieuse pour participer au Salut de nos frères ?

Le reconnaîtrons-nous dans nos frères réfugiés, essaierons-nous de chercher l'étincelle, la mèche qui fume encore, dans les dictateurs, et j'ose, dans nos frères terroristes en implorant leur retournement, leur conversion ? Prendrai-je plaisir à la mort du méchant,-oracle du Seigneur ? N'est-ce pas plutôt à ce qu'il se détourne de ses voies et qu'il vive? Ez 23 Souvent, nous y voyons des monstres, pourtant leurs visages restent humains ! Quelles détresses, quelles souffrances se cachent sous des traits demeurés, parfois enfantins ! Christ est mort pour eux aussi ! Les portons-nous dans notre prière ? « Rien n'est impossible à Dieu » aimons-nous redire, le croyons-nous jusque-là ? Peut-être qu'en cette semaine à nulle autre semblable, en regardant Jésus trahi, raillé, couronné d'épines, flagellé pourrions-nous voir sous Ses traits qui n'ont plus d'apparence humaine, les victimes et les bourreaux des attentats actuels et des guerres de tous les temps ! C'est folie, pensez-vous ! N'est-ce pas folie de voir Dieu s'habiller de notre chair, la revêtir « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur,devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé,devenant obéissant jusqu’à la mort,et la mort de la croix. ». Ne lisons plus des mots inertes, mais donnons-leur vie, donnons-leur une existence réelle en Jésus-Christ qui prend tout notre Mal sur Lui pour nous élever jusqu'en la Gloire du Père ? Alors seulement nous pourrons chanter en vérité

«
 Béni soit celui qui vient,
le Roi, au nom du Seigneur.
Paix dans le ciel
et gloire au plus haut des cieux ! »
  
« Je vous le dis :
si eux se taisent,
les pierres crieront. »


Alors seulement nous pourrons proclamer  ses paroles d'Isaïe :

    Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples,
pour que je puisse, d’une parole,
soutenir celui qui est épuisé.
Chaque matin, il éveille,
il éveille mon oreille
pour qu’en disciple, j’écoute.




    Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille,
et moi, je ne me suis pas révolté,
je ne me suis pas dérobé.
    J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient,
et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe.
Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats.
    Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours 

Si Jésus s'est habillé de notre humanité ne devons-nous pas consentir à nous revêtir de tout ce qui fait sa vie ? Pensons aux saints  et nous sommes, tous, appelés à la sainteté !

Dieu envoie-nous des fous
Qui s'engagent à fond,
Qui aiment autrement qu' en parole,
Qui se donnent pour de vrai et jusqu'au bout.

Il nous faut des fous,
Des déraisonnables, des passionnés,
Capables de sauter dans l'insécurité :
L'inconnu toujours plus béant de la pauvreté.

Il nous faut des fous du présent,
Épris de vie simple,
Aimant la paix,
Purs de compromission,
Décidés à ne jamais trahir,
Méprisant leur propre vie,
Capables d'accepter, n'importe quelle tâche,
De partir n'importe où,
A la fois libres et obéissants,
Spontanés et tenaces, doux et forts.

O Dieu, envoie-nous des fous.
P.Louis-Joseph LEBRET


Devenons ces « fous d'amour » ! qui croient à l'impossible !
Très belle , très profonde, très recueillie SEMAINE « DE LA FOLIE DE DIEU ! »

L'Ermite

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