vendredi 28 avril 2023

JE SUIS LA PORTE

 JE SUIS LA PORTE

QUATRIEME



DIMANCHE DE PÂQUES

Année A

(Jn 10, 1-10)



Nous célébrons aujourd'hui le dimanche du Bon Pasteur en raison de l’Évangile qui est proposé à notre méditation . Depuis 1964, l’Église en a fait une journée mondiale de prière pour les vocations :

Cette journée mondiale est proposée par l’Église catholique depuis 1964 et célébrée, depuis 1971, le 4ème dimanche de Pâques. Elle est par conséquent une journée mobile dans le calendrier.

C'est une journée d'invitation à la réflexion : quand on parle de "vocation", on parle de ce qui touche l'être humain au plus intime de sa liberté. C'est aussi une journée d'invitation à la prière : pour qu'une liberté humaine découvre son chemin, elle a besoin d'être éclairée et stimulée. C'est le rôle du Saint esprit.


Poussés par l'Esprit pour la mission

Chaque année, le Saint-Père a l'habitude d'écrire un texte dense et nous vous proposons de découvrir ci-dessous un extrait de celui proposé par le Pape François pour la 57ème journée mondiale de prière pour les vocations (2020) :


Chers frères et sœurs



Le 4 août de l’année dernière (ndlr: 2019), lors du 160ème anniversaire de la mort du saint Curé d’Ars, j’ai voulu offrir une lettre aux prêtres qui, chaque jour consacrent leur vie à l’appel que le Seigneur leur a adressé, au service du peuple de Dieu.

A cette occasion, j’avais choisi quatre paroles-clés – souffrance – gratitude – courage et louange – pour remercier les prêtres et soutenir leur ministère. J’estime qu’aujourd’hui, en cette 57ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations, ces paroles peuvent être reprises et adressées à tout le Peuple de Dieu, sur le fond d’un passage évangélique qui nous raconte la singulière expérience survenue à Jésus et Pierre, durant une nuit de tempête sur le lac de Tibériade (cf.Mt 14)

Après la multiplication des pains, qui avait enthousiasmé la foule, Jésus ordonna à ses disciples de monter dans la barque et de le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. L’image de cette traversée sur le lac évoque, en quelque manière, le voyage de notre existence. La barque de notre vie, en effet, avance lentement, toujours agitée parce qu’à la recherche d’un lieu d’accostage favorable, prête à affronter les risques et les opportunités de la mer, mais aussi désireuse de recevoir du timonier un virage qui conduise finalement vers la bonne direction. Mais parfois, il peut arriver qu’elle s’égare, qu’elle se laisse aveugler par les illusions, au lieu de suivre le phare lumineux qui la conduit à bon port, ou d’être défiée par les vents contraires des difficultés, des doutes et des peurs. Il en est de même aussi dans le cœur des disciples, lesquels, appelés à suivre le Maître de Nazareth, doivent se décider à passer sur l’autre rive, en choisissant avec courage d’abandonner leurs sécurités et de se mettre à la suite du Seigneur. Cette aventure n’est pas tranquille : la nuit arrive, le vent contraire souffle, la barque est ballottée par les vagues, et la peur de ne pas y arriver et de pas être à la hauteur de l’appel risque de les dominer.

Rome, Saint Jean de Latran, 8 mars 2020, deuxième dimanche de Carême,

François

Recueillons-nous, et accueillons l’Évangile de ce dimanche dans la Foi de l’Église :

Jésus déclara :    « Amen, amen, je vous le dis :celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit,celui-là est un voleur et un bandit.    Celui qui entre par la porte,c’est le pasteur, le berger des brebis.    Le portier lui ouvre,et les brebis écoutent sa voix.

Si je vous demande : à quoi sert une porte , vous ouvrirez grands vos yeux et me répondrez, « ben, ça tombe sous le sens ! une porte délimite un espace privé clos, elle protège cet espace des intempéries et des intrusions désordonnées, elle permet d'aller d'une pièce à l'autre, de rentrer et de sortir ,de garder l'intimité d'un lieu précis... ! Autrefois, les villes étaient protégées par des remparts et une porte , voire des portes, pour se garder des invasions etc... »

En effet, une porte sert à tout cela et nous ne franchissons pas une porte sans y être autorisé et accompagné par le maître ou la maîtresse de maison . Celui qui ose s'aventurer dans un lieu fermé, sans autorisation, est en infraction et s'expose à des représailles ! C'est ce que nous explique Jésus dans le tout premier verset je vous le dis :celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit,celui-là est un voleur et un bandit.

Le Berger qui qu'il soit, est en même temps, la porte et le berger , sa mission essentielle est de protéger les brebis écoutons l’Écriture Sainte :

Le Berger prend soin de ses brebis, il les nourrit,en prend soin, les conduit :Comme un berger, il fera paître son troupeau; il recueillera les agneaux dans ses bras, et les portera dans son sein; il conduira doucement celles qui allaitent. (Is 40)

David qui protège les brebis du troupeau de son père  :

«Lorsque ton serviteur faisait paître les brebis de son père,( David explique au Roi Saül comment il protégeait ce troupeau) et qu'un lion ou un ours venait et enlevait une brebis du troupeau, je me mettais à sa poursuite, je le frappais et j'arrachais la brebis de sa gueule; s'il se dressait contre moi, je le saisissais à la mâchoire, je le frappais et je le tuais. 1 Sam 17

Ensuite ça devient plus subtil Celui qui entre par la porte,c’est le pasteur, le berger des brebis.    Le portier lui ouvre,et les brebis écoutent sa voix. Le Psaume 22 de notre liturgie conforte la déclaration de Jésus :



Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.

Ce Psaume a été écrit bien avant l'arrivée de Jésus, puisqu'il est de David  : Alors ? Je pense que le Pasteur c'est Dieu le Père et ,en tant que Dieu, Jésus est Pasteur des brebis que nous sommes, quant à la porte il s'agit de Jésus en tant que Verbe incarné car Il nous dit ailleurs ; Entrez par la porte étroite; car large est la porte, et spacieuse la voie qui conduit à la perdition, et nombreux sont ceux qui y passent; car étroite est la porte, et resserrée la voie qui conduit à la vie, et il en est peu qui la trouvent! (Mt 7)

Jésus est bien cette porte étroite , exigeante qui nous montre le chemin qui conduit au Père : « Je suis le chemin la vérité et la vie ! personne ne va vers le Père sans passer par moi. (Jn14) » Cela semble clair ;  pour aller au Père, nous devons passer par Jésus qui est « la porte, et le chemin »! C'est lui qui détient la clef de David, qui ouvre et qui ferme : « Ainsi parle le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre et personne ne fermera, celui qui ferme et personne ne peut ouvrir » : (Ap 3)

les brebis écoutent sa voix, les brebis, les vraies, celles qui comprennent que le Pasteur-Jésus, détient les Paroles de la vie éternelle :« Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. (Jn 6) L'écoutent, et essaient, avec leurs petits moyens, de vivre selon Ses Paroles ! Et aussi invraisemblable que cela puisse paraître à des yeux purement profanes, le Pasteur-Jésus appelle chacune, donc chacun de nous, par son nom :

Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom,et il les fait sortir.    Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête,et les brebis le suivent,car elles connaissent sa voix.    Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui,car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. » 

Jésus connaît chaque brebis de la Bergerie-Eglise, par son nom , Il nous demande de sortir de nos sentiers battus, d'aller à la rencontre de nos frères,blessés ou pas,jeunes et moins jeunes ,proches ou éloignés, tous ceux qui errent dans nos rues ne sachant que faire pour donner du sens, du goût à leur vie. Jésus en nous faisant SORTIR, nous ENVOIE, nous avons tellement de façons de rencontrer l'autre qui est lui-même, un Jésus potentiel qui s'ignore parce qu'il ignore qu'il est aimé ! De plus, aujourd'hui, avec les moyens de communication qui sont mis à notre disposition, nous pouvons aller très loin, sans bouger de chez nous, prendre des initiatives qui sauvent ou offrent le salut . Telle brebis est gravement malade, je sais que son entourage ne pensera pas à prévenir un prêtre pour l'assister, je prends mon téléphone , je mets en contact !C'est cela prendre une brebis sur son épaule ! Soyons, inventifs, soyons missionnaires même sans quitter notre siège, simplement parce que nous aimons! Oui, Jésus, Bon-Pasteur marche en tête de Son Église , Il lui montre comment être et rester mobile, vivante,dynamique, appelante et, sans en avoir l'air Il nous met en garde Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui,car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »  Aujourd'hui, pas moins ni plus qu'hier d'ailleurs, des voix discordantes ronronnent toutes sortes de choses à nos oreilles , certaines brebis de la Bergerie-Église, dans le tumulte de leur vie, dans le brouhaha des nouveautés, s'engouffrent dans des tunnels obscurs : drogue, argent facile, gourous de « tous poils » y compris au sein de la Bergerie :le dernier en date ayant trouvé l'incarnation du St Esprit dans la femme qu'il va épouser, or la Bergerie-Église est UNE , SAINTE elle n'a qu'UNE VOIX, celle de Jésus qui parle dans les Évangile et à travers le Saint Père François son successeur ! Une VOIX qui dit et redit « Or, la vie éternelle, c'est qu'ils vous connaissent, vous, le seul vrai Dieu, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ. (Jn 17)

Père saint, gardez dans votre nom ceux que vous m'avez donnés, afin qu'ils ne fassent qu'un, comme nous.Lorsque j'étais avec eux, je les conservais dans votre nom. J'ai gardé ceux que vous m'avez donnés, et pas un d'eux ne s'est perdu, hormis le fils de perdition, afin que l’Écriture fût accomplie. (Jn 17)

Les métaphores utilisées par Jésus ont toujours un but éducatif, Il souhaite éclairer ceux qui L'écoutent et Le suivent ,c'est ce que précise l’Évangéliste :

Jésus employa cette image pour s’adresser aux pharisiens,mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait.Question: pourquoi les Pharisiens ne comprirent-ils pas le propos de Jésus ? Nous ne pouvons que supposer . Compte tenu de leur état d'esprit , habituellement, le plus grand nombre d'entre eux, n'est pas du tout sur la même longueur d'onde que le « Maître Jésus ». Ils entendent, mais n'écoutent pas vraiment , ils ne peuvent accueillir en profondeur le message évangélique ; sa nouveauté et surtout, ce qu'il laisse voir et entendre de la divinité de Jésus les hérisse, les heurte , car Jésus ne correspond pas à l'idée qu'ils se font du Messie de Dieu !

C’est pourquoi Jésus reprit la parole :« Amen, amen, je vous le dis :cette formulation est importante, correspond à « En Vérité je vous le dis » , Jésus, en s'exprimant ainsi ,demande l'attention de ceux à qui Il s'adresse Il les prépare à entendre une importante déclaration :

Moi, je suis la porte des brebis.    Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ;mais les brebis ne les ont pas écoutés.    Moi, je suis la porte.Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »

Jésus veut enfoncer le clou , Il s'adresse à tous mais plus particulièrement aux Pharisiens, deux fois Il affirme Moi,je suis la porte des brebis. Que vous le compreniez ou non si vous voulez connaître le Royaume vous devez passer par moi, par ce que je vous dis de la part du Père, vous n'avez pas d'autre chemin pour vivre dans la liberté des enfants de Dieu. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage.Et dans ce pâturage le croyant trouve toute sa nourriture tout ce qui entretient en lui la Vie Éternelle : Parole de Vie : les évangiles, la grâce , par les sacrements ! C'est bien le discours de Pierre dans la Première lecture :« Convertissez-vous,et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ;vous recevrez alors le don du Saint-Esprit. La brebis est appelée à changer de perspectives, à changer son regard, elle entre dans une terre nouvelle. Dans la deuxième lecture Pierre nous rappelle notre ancienne condition et le changement opéré quand nous acceptons de suivre le Berger-Jésus  venu nous sauver : vous étiez errants comme des brebis ;mais à présent vous êtes retournés vers votre berger, le gardien de vos âmes.Ce que Jésus exprime ainsi :Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. » Et c'est Son Église qui est dépositaire de cette Vie il est donc indispensable qu'Elle dispose de nombreux Pasteurs pour répandre cette Vie divine par les sacrements confiés par Le Bon Pasteur ! D'où cette journée de prière pour demander des vocations :


« Avec Marie, oser le "oui" »

Marie, Mère du “oui”,
Apprends-nous à goûter la brise légère
de l’Esprit qui travaille en nous.
Aide-nous à retrouver le chemin de l’intériorité pour mûrir
nos engagements et nos choix
avec un intense désir de sainteté.

Marie, Mère de Jésus,
tu as écouté le timbre de sa voix
et le battement de son cœur.
Mets dans notre vie
tes sentiments, ta docilité,
ton silence qui écoute
et transforme la Parole
en choix de véritable liberté.

Marie, mère de l’Église,
intercède auprès du Père.
Qu’il dépose dans le cœur des jeunes
La semence de son appel
et la joie de répondre.

Qu’il éclaire et fortifie
ceux qui sont appelés à se donner
pleinement sur le chemin du mariage,
du sacerdoce et de la vie consacrée.

Amen

L'Ermite

Prière pour les vocations et pour les ordinand

vendredi 21 avril 2023

RESTE AVEC NOUS , SEIGNEUR

 

TROISIEME



DIMANCHE DE PÂQUES

Année A






(Lc 24, 13-35

Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine),deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs,à deux heures de marche de Jérusalem,    et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.

Ils étaient deux , ils se croyaient seuls, ils échangeaient douloureusement sur les récents événements et partageaient leur déception ! Ils espéraient et, plus rien !

Celui qui avaient envoyé les 72 disciples , deux par deux :le Seigneur en désigna encore soixante-dix autres, et il les envoya devant lui, deux à deux, en toute ville et endroit où lui-même devait aller.Il leur disait: " La moisson est grande, mais les ouvriers sont en petit nombre. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson. Allez: voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni besace, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. (Lc 10) (sans doute faisaient-ils partie de ce groupe des 72), ce Seigneur, en qui ils avaient cru, à qui ils faisaient confiance, est mort lamentablement sur une croix de paria ! L'Espérance est morte avec Lui !

Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient,Jésus lui-même s’approcha,et il marchait avec eux.Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.Jésus leur dit :« De quoi discutez-vous en marchant ? »

Cette question du « nouveau venu » aurait pu éveiller les pèlerins, qui semblent avoir bien connu Jésus et ses apôtres, à qui Jésus avait posé la même question le jour de la seconde annonce de Sa Passion, où ceux-ci, dépassés par le propos du Maître « discutaillaient » laissant apparaître leurs rivalités et leurs ambitions : " De quoi discutiez-vous en chemin? " Mais ils gardèrent le silence, car en chemin ils avaient discuté entre eux qui était le plus grand. (Mc 9)

Et même, sans être au courant de cet incident , l'intrusion de cet étranger dans leur conversation est plutôt surprenante ! Certains d'entre nous n'auraient pas manqué de poursuivre leur route, sans tenir compte de l'intru ou l'auraient renvoyé de façon plutôt désobligeante , du genre : « en quoi êtes-vous concerné ? Nous parlons de sujets privés , personnels ! » Et je reste polie ! Les deux amis sont tellement envahis par leur déception, leur souffrance aussi, qu'ils saisissent l'opportunité offerte pour se décharger un peu de leur trouble :

Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit :« Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. Il leur dit :« Quels événements ? »Ils lui répondirent :« Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth,cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple :    comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré,ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.    Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël.

Les voilà rejoints par Celui qu'ils pleurent, mais , tellement recroquevillés sur leur douleur, ils ne Le reconnaissent pas ! La souffrance envahit tout leur espace de lucidité, Il n'est plus là, et ils s'étonnent de l'ignorance de cette troisième personne qui se joint à eux . Ils tentent de résumer l'événement, mais n'obtiennent aucune réaction ! Ne ressemblons-nous pas, parfois, à ces deux pèlerins enfermés dans leur souffrance ?

Confrontés à l'épreuve dans nos familles, dans la société, dans l’Église nous alimentons de notre foi défaillante, les commentaires des uns et des autres, au lieu de nous recueillir pour chercher la lumière au plus profond de notre cœur, là où demeure la Trinité Sainte. Nous ajoutons de l'eau au moulin de ceux qui en profitent pour demander des comptes à Dieu, au lieu de chercher quelle Parole nous adresse le Seigneur dans ces événements. N'oublions- nous pas trop vite, comme nos deux pèlerins d'Emmaüs, que l'événement est une Parole Divine?N'oublions-nous pas, que Jésus, Le Vivant, marche avec nous sur toutes nos routes ? «Et Moi,  je suis avec vous jusqu'à la fin des temps »Mt 28

Ils admettent cependant que des femmes sont allées au tombeau :

Mais avec tout cela,voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.    À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur.Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,    elles n’ont pas trouvé son corps ;elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision :des anges, qui disaient qu’il est vivant.    Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ;mais lui, ils ne l’ont pas vu. »

Lui, elles ne L'ont pas vu, et eux non plus ne Le voient pas ! Et combien de fois, nous -mêmes, ne Le reconnaissons-nous pas, agissant dans nos vies ! Nous appelons « chance » « bonne étoile » les grâces qui jalonnent notre vie, mais, de-là à reconnaître une visite du Seigneur ,c'est un peu plus aléatoire ! Quant à l'épreuve ce sera de préférence  « le mauvais œil », « untel qui me veut du mal » etc mais essayer de voir dans cette difficulté précise, Dieu qui me parle, c'est autre chose, essayer de comprendre, où Il me conduit , c'est hors de question souvent ! Pourtant ! Pourtant nous chantons à pleins poumons : » Tout vient de Toi Ô Père très bon ... » quelle connexion établissons-nous avec notre vécu réel?

L'étranger, comme le nomme Cléophas, ayant écouté les doléances des deux pèlerins prend la parole à Son tour, et tente de rappeler des propos que nos frères en plein combat intérieur, semblent oublier :

    Il leur dit alors :« Esprits sans intelligence !

Aux apôtres Jésus disaient également :Ne saisissez-vous pas encore et ne vous rappelez-vous pas les cinq pains des cinq mille, et combien de paniers vous avez emportés? (Mt 16)

Cette exclamation à elle seule, aurait dû leur ouvrir les yeux du cœur et les yeux tout court , ils auraient pu marquer un temps d'arrêt, un étonnement , rien ! Ils le laissent parler, cependant  :

Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit !    Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »    Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,il leur interpréta, dans toute l’Écriture,ce qui le concernait.

Nos pèlerins ne sont pas insensibles, ils ne sont pas complètement fermés, quelque chose bouge en eux , les remarques de l'étranger les touchent au point d'avoir le désir de Le retenir. Eux sont arrivés , Lui fait mine de poursuivre Sa route !

Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient,Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir :« Reste avec nous,car le soir approche et déjà le jour baisse. »Il entra donc pour rester avec eux. Cette heureuse et généreuse invitation va tout faire basculer . Les deux disciples dépassent leur souffrance , ils accueillent pleinement l'étranger à qui ils ont confié leur mal-être , ils lui offrent même l'hospitalité d'un repas, alors qu'il semblait vouloir poursuivre sa route sans but précis. Partager la table de quelqu'un, c'est entrer dans son intimité, ils acceptent d'aller jusque là alors qu'ils ne se connaissaient pas , ils le mettent en confiance et lui font confiance !

Nos deux pèlerins nous apprennent beaucoup par cette simple décision : le dépassement de soi,de sa souffrance personnelle, l'ouverture à l'autre, l'accueil de l'étranger, le partage de la table, la confiance . Ils vivent pleinement ce que St François d'Assise exprime ainsi dans la prière qui lui est attribuée :O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer. Car c’est en se donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on se retrouve. Leurs yeux ne tarderont pas à s'ouvrir , leurs cœurs s'étant dilatés :

Quand il fut à table avec eux,ayant pris le pain,il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu,il le leur donna.    Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent,mais il disparut à leurs regards.

Jésus a compris l'amour que ces deux frères Lui portent, ça Lui suffit, Il n'attend pas autre chose, pas de congratulations déplacées, d'effusions particulières, de salamalecs à n'en plus finir , Jésus rompt le Pain de la route,le Pain de la Présence puis, s'efface ! Et c'est ainsi qu'Il nous accompagne sur nos chemins au quotidien ! Quand nous lui ouvrons notre cœur, que nous L'invitons à la table de nos vies, Il entre, accepte de s'asseoir et nous révèle, comme l'exprime la prière citée plus haut que : « c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant ( à soi-même) qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

Transformés, revigorés, revitalisés , il n'y a plus de place pour une quelconque revendication ( pourquoi a-t-il disparu si vite, pourquoi ceci, pourquoi cela?) ils en oublient même la suite du repas ( ne sont-ils pas comblés , rassasiés d'amour) légers de corps et d'esprit , sans se reposer davantage, ils reprennent la route en sens inverse !

    Ils se dirent l’un à l’autre :« Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous,tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »

Les deux amis relisent « LA RENCONTRE » exceptionnelle, ils reconnaissent que cet Étranger ne leur était pas étranger , qu'en leur parlant d'hier, Il brûlait les scories de leurs cœurs ,dessiillant leurs yeux pour Le reconnaître à « la fraction du Pain » sans pouvoir Le retenir, tout est allé si vite ! Du coup :

    À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons,qui leur dirent :    « Le Seigneur est réellement ressuscité :il est apparu à Simon-Pierre. »    À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route,et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Nos pèlerins sont devancés ,les frères réunis ANNONCENT la Grande, la Merveilleuse Nouvelle :« Le Seigneur est réellement ressuscité :il est apparu à Simon-Pierre.En écho ils font part de leur propre expérience, c'est la joie , le bonheur partagé : CHRIST EST VRAIMENT RESSUSCITE ! Il nous devance sur tous nos chemins heureux ou douloureux, Il est présent au milieu de nous, en nous, faisons silence , apprenons à Le reconnaître dans le Partage du Pain, et restons dans la joie, chantons Alléluia !

RESTE AVEC NOUS SEIGNEUR !

Sur la route d'Emmaüs

(Bernard/Akepsimas/Studio SM)

REFRAIN
OUVRE NOS YEUX,
TOI QUI NOUS REJOINS !
OUVRE NOS COEURS,
DONNE-NOUS TON PAIN
!

1
Sur la route d’Emmaüs
Notre cœur est dans la nuit.

Qui pourrait lever la tête ?
Qui pourrait lever la tête ?
Jésus le Grand Prophète
Sur la croix s’est endormi.
2
En chemin vers Emmaüs,
Tu nous parles du Messie :
«Vos esprits sont lents à croire !»
«Vos esprits sont lents à croire !»
Voyez à quelle Pâque
Le Sauveur était promis.
3
Pas à pas vers Emmaüs
Un espoir en nous renaît,
Sous la cendre un feu qui brûle.
Sous la cendre un feu qui brûle.
La voix des Écritures
Nous réveille au plus secret.

4
C’est le soir sur Emmaüs,
Tu seras notre invité;
Près de nous viens prendre place !
Près de nous viens prendre place !
A toi de rendre grâce,
Le repas est préparé.

5
A la table d’Emmaüs,
Tu partages notre pain,
Et ta gloire se révèle.
Et ta gloire se révèle.
Nos yeux te reconnaissent,
Mais déjà tu es si loin !

6
La Nouvelle d’Emmaüs,
Allons vite l’annoncer !
Grand joie pour notre terre !
Grand joie pour notre terre !
Voici la vraie lumière :
Jésus-Christ ressuscité !


L'Ermite



vendredi 14 avril 2023

MON SEIGNEUR ET MON DIEU


DEUXIEME

DIMANCHE DE PÂQUES

DIMANCHE DE LA DIVINE MISERICORDE


Année A



                                                         (Jn 20,19-31)

La fête de la Divine Miséricorde a été instituée en 1985, tout d’abord pour l’Archidiocèse de Cracovie par son pasteur, Mgr le Cardinal Franciszek Macharski, puis célébrée dans quelques autres diocèses de Pologne. Dix ans plus tard, en 1995, le Saint Père Jean Paul II l’a étendue sur tous les diocèses de Pologne, à la demande expresse de l’Épiscopat de Pologne. Le 30 avril 2000, le deuxième dimanche de Pâques et le jour de la canonisation de sainte Faustine à Rome, le Souverain Pontife Jean Paul II l’a instituée pour l’Église universelle.

Qui est l’auteur de cette fête ?

- Le Seigneur Jésus ! Il dit à Sœur Faustine : Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde  Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s'approcheront de la source de ma miséricorde; toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s'écoulent les grâces . Jésus parlait de cette fête à Sœur Faustine dans plusieurs révélations. Il en a indiqué la date dans le calendrier liturgique de l’Église. Il en a expliqué la motivation et le rôle à remplir. Il a instruit l’Église sur la façon de la préparer et célébrer, et surtout Il a donné de grandes promesses dont la plus insolite est celle « d’une totale rémission de ses fautes et de leurs châtiments » à « qui s'approchera, ce jour-là de la Source de Vie »  Il faut donc recevoir pendant la fête de la Divine Miséricorde la sainte Communion après une bonne confession, c’est-à-dire sans avoir d’attache au moindre péché, et en toute confiance en la Miséricorde Divine et la miséricorde envers autrui. Jésus dit : toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition. La grâce de la fête – explique l’abbé prof. Ignace Różycki – dépasse la grâce de l’indulgence plénière.

Citons ses paroles : La grâce de l’indulgence plénière consiste en la rémission des seuls châtiments temporaires dus pour avoir commis des péchés, mais elle ne remet jamais les fautes elles-mêmes. La grâce absolument extraordinaire (de cette fête) dépasse aussi toutes les grâces des 6 saints sacrements (sept, hormis le baptême), parce que la rémission de toutes les fautes et peines est uniquement la grâce sacramentelle du saint baptême. Or, le Christ a promis ici la rémission des fautes et peines en fonction de la sainte Communion reçue le jour de la fête de la Miséricorde, c’est-à-dire qu’il Il l’a élevée au rang d’un « second baptême. » Comment se préparer à la fête de la Divine Miséricorde ? – Par une neuvaine qui consiste à réciter le Chapelet à la Miséricorde Divine pendant 9 jours consécutifs, à partir du Vendredi Saint. Jésus insista : Dis, ma fille, que la fête de la Miséricorde a jailli de mes entrailles pour la consolation du monde entier (La Croix)

Extraits de la Bulle :

« La miséricorde c’est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre

La miséricorde, c’est la loi fondamentale qui habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre sur le chemin de la vie. La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de notre péché. » Pape François, Bulle d’Indiction, N°2.

« La miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle Il révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux mêmes par leur fils. Il est juste de parler d’un amour « viscéral ». Il vient du cœur comme un sentiment profond, naturel, fait de tendresse et de compassion, d’indulgence et de pardon. » Pape François, Bulle d’indiction, N°6

Ne fallait-il pas un amour hors du commun, pour ne pas tenir rigueur de la poltronnerie des disciples au cours de la Passion, et, aujourd'hui enfermés dans une pièce verrouillée, pour leur accorder la grâce, et l'honneur de les visiter , en leur offrant la Paix !

Quels « trouillards » nos frères aînés dans la foi ! ( nous ne le sommes pas moins!) « Si vous aviez la foi gros comme une graine de moutarde » leur disait Jésus au temps de leur formation ! Il doit y avoir quelque part une graine encore plus petite que celle de la moutarde ; et c'est ce « plus petit peu » qu'ils ont, puisqu'ils sont rassemblés ( donc en Église ) et attendent tout tremblants, une suite... mais ils attendent quoi ? Qui ? Exactement ils ne sauraient l'exprimer avec des phrases bien construites, mais il y a, au fond d'eux -mêmes cette indicible Présence qui les garde en éveil, et qui surgit et vient les rassurer, les conforter, les assurer qu'ils ont bien fait de Lui faire confiance puisque : Le voilà au milieu d'eux, les « restés sans voix », et dépassés par

l’événement .La foi ne réclame pas des preuves, mais dans Son immense Miséricorde , parce qu'ils auront besoin d'une force, celle de l'Esprit-Saint, pour témoigner et appeler les foules, Jésus, le Miséricordieux, leur MONTRE SES PLAIES, SON CÔTE OUVERT ils pourront nous dire par la voix de Jean « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et ce que nos mains ont touché, du Verbe de vie, - car la Vie a été manifestée, et nous l'avons vue, et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la Vie éternelle, qui était dans la sein du Père et qui nous a été manifestée - ce que nous avons vu et entendu, nous nous l'annonçons, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous, et que notre communion soit avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit complète. (1Jn1)

C’était après la mort de Jésus.  Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs,Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.Il leur dit :« La paix soit avec vous ! »    Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.    

Oui ! « Il est là ! Il est là ! » dira bien plus tard le Saint Curé d'Ars agenouillé devant le tabernacle ! Oui, vraiment , Il est là , Il annonce la Paix, IL EST LA PAIX , Il montre les stigmates de Son supplice , Il n'est pas vaincu, Il a vaincu la mort ! Et comme Il connaît par expérience « O (hommes) sans intelligence et lents de cœur pour croire à tout ce qu'ont dit les prophètes! » (Lc 24) les limites de Ses frères ( et les nôtres !) Jésus revient à la charge , Il renouvelle Son souhait , et Il n'en reste pas là . Ses jours terrestres sont comptés,s'Il a initié Ses apôtres à l'Annonce, il convient maintenant , avant de disparaître à leurs yeux ,de les envoyer, de les instituer, comme Lui-même L'a été par Son Père, et de leur insuffler les Pouvoirs qui étaient les Siens et il en est ainsi depuis cet instant , où tout successeur de Pierre transmet aux évêques, qui transmettent aux prêtres :

:« La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé,moi aussi, je vousenvoie. »    Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit :« Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés,ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés,ils seront maintenus. »

Jésus souffle sur Ses apôtres , Il leur transmet l'Esprit Saint : Esprit de sagesse et d'intelligence, Esprit de force et de science, Esprit de conseil et de piété , Esprit de crainte de Dieu ! Avec cette mission exceptionnelle, sur laquelle butaient Ses détracteurs, de remettre les péchés en Son nom !

Hélas, il y a un absent, sorti sans doute pour le service de la communauté ou tout simplement ,pour prendre l'air. Un frère, qui ne manque pas de personnalité à qui on ne peut pas raconter n'importe quoi . L'expérience de ses frères ne lui suffit pas, s'il est impacté dans la mission confiée, il tient à savoir si ses frères ne sont pas victimes d'un charlatan quelconque, il l'exprime haut et fort :

Or, l’un des Douze, Thomas,appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),n’était pas avec eux quand Jésus était venu.    Les autres disciples lui disaient :« Nous avons vu le Seigneur ! »Mais il leur déclara :« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Ses frères n'ont pas le temps d'aller bien loin dans le récit de la Rencontre , Thomas les arrête net, et demande à vérifier ! Voilà le groupe plongé dans un bel embarras ! Pourront-ils retrouver la trace du Ressuscité  alors qu'ils ne se hasardent guère à l'extérieur par peur de représailles ? Interrompus dans leur récit Ils semblent passer sous silence cette première investiture  qui sera complétée juste avant le retour de Jésus auprès du Père  ! «  Allez dans le monde entier ... » Les jours passent, Thomas ne semble pas changer d'avis , tous sont dans l'attente , qu'attendent-ils au juste ? On peut penser que la position de Thomas bloque la situation, c'est un moment bien douloureux pour chacun , comment sortir de cette impasse ? Nous connaissons tous ces moments de brouillard intense : que faire ? Comment agir ? Qui débloquera la situation ? Le groupe s'enfonce dans une nuit de l'esprit quand :

 Huit jours plus tard,les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux.Jésus vient,alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux.Il dit : « La paix soit avec vous ! »    Puis il dit à Thomas :« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;avance ta main, et mets-la dans mon côté :cesse d’être incrédule,sois croyant. »    Alors Thomas luidit :« Mon Seigneur et mon Dieu ! »    Jésus lui dit :« Parce que tu m’as vu, tu crois.Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Jésus le Miséricordieux, vient déverrouiller les cœurs fermés, repliés, bloqués, figés, rivés au passé. « Il est là » Il n'a pas besoin de poser des questions. Jésus qui sonde les reins et les cœurs, qui connaît le plus caché de notre être, Jésus prend initiative d'offrir la PAIX aux cœurs troublés.Sans attendre , Jésus répond à la demande de Thomas , Il l'invite à « toucher Ses plaies lui demande de faire le saut de l'incrédulité à la foi ! Vaincu par tant d'amour,Thomas n'a plus besoin de toucher , il EST TOUCHE, RENVERSE, RETOURNE, Thomas tombe à genoux et exprime le plus bel acte d'adoration qui soit: « Mon Seigneur et mon Dieu ».

Nous laissons – nous, toucher, renverser, retourner, RELEVER par Jésus le MISERICORDIEUX ? Il N'y a ni heure, ni jour, ni ..ni ...Jésus nous attend permettons-Lui de nous charger sur Ses épaules et de nous conduire à la MAISON DE L'AMOUR INFINI d'un Dieu qui fait sauter les verrous de nos cœurs !

Dans sa sagesse et son honnêteté, l’Évangéliste St Jean précise :

 Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre.  

Personnellement, je n'en doute aucunement, les Évangélistes n'ont retenu et mis par écrit, que les moments forts qui permettaient la cohérence du témoignage , ce que St Jean explicite encore dans sa conclusion :

ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

Nous n'avons pas de peine à le croire : Jésus ne pouvait pas tenter de s'isoler pour s'entretenir avec son Père, ou pour se reposer, sans être rejoint par les foules qui déposaient devant Lui un grand nombre de personnes malades :

Et Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. Sa renommée se répandit par toute la Syrie, et on lui amenait tous les malades atteints d'infirmités et de souffrances diverses, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques, et il les guérissait. Et des foules nombreuses le suivirent de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et d'au delà du Jourdain. (Mt 4)

Le soir venu, on lui amena quantité de démoniaques, et il chassa d'un mot les esprits et il guérit tous les malades, afin que fût accompli ce qui a été dit par le prophète Isaïe: Il a pris nos infirmités et s'est chargé de nos maladies. (Mt 8) .

Jésus était attentif à chacun , Il était ému par toute détresse, nous ne pouvons pas L'imaginer guérir consoler, certains et en ignorer d' autres, si tout avait été mis par écrit Sa vie remplirait en effet une importante bibliothèque !


Ouvrez tous ces verrous fermés

(Debruynne/Grzybowski/Hautbois/Studio SM)

REFRAIN
OUVREZ TOUS CES VERROUS FERMÉS,
L'ESPOIR A FRANCHI LES FRONTIERES
LAISSEZ VOS PEURS AU CIMETIERE
C'EST AUJOURD'HUI LE TEMPS D'AIMER.

1
Se parler se lève à l’encontre
Des peurs qui traînent au froid dehors,

Menaçant l’avenir de mort.
A nos partages et nos rencontres,
Le jour est plus fort que la nuit.
Se parler fait naître aujourd’hui.
2
Se parler se lève à l’encontre
De nos peurs à broyer du noir,

Dans les hivers du désespoir.
A nos partages et nos rencontres,
En équipe, on arrive à tout.
Se parler nous remet debout.
3
Se parler se lève à l’encontre
De nos peurs face aux lendemains,

Qui voudraient nous priver de mains.
A nos partages et nos rencontres,
Le poids des mots est toujours vrai.
Se parler ne nous ment jamais
4
Se parler se lève à l’encontre
De la peur appelant la peur,

Des solitudes au mal au cœur.
A nos partages et nos rencontres,
Nous faisons lever le soleil.
Se parler nous sert de réveil.


L'Ermite