DIX SEPTIEME DIMANCHE
DU TEMPS ORDINAIRE
Année A
(Mt 13, 44-52)
Nous sommes le trente juillet, les maisons se vident, les villes aussi. J'ai eu très envie de suspendre les envois, puis, j'ai pensé à ceux qui ne bougeront pas où qui se trouveront dans un désert spirituel, sans messe .Je maintiens donc nos méditations mais de façon allégée .
Avec Jean Le Baptiste, nous avons vu, dimanche dernier, que non seulement le Royaume des cieux est tout proche. » (Mt 3) mais qu'il est en nous quand nous vivons au plus près de la Parole , quand tout simplement, Jésus habite en nous par la grâce.
Nous avons compris également, que la croissance du Royaume dans nos vies, appelle un rude combat pour empêcher l'ivraie de prendre le dessus. C'est à ce prix que nous deviendrons de plus en plus LEVAIN DANS LA PÂTE, ARBRE de grande stature, où les petits et les faibles pourront se réfugier et trouveront la protection nécessaire à leur épanouissement.
Jésus,me semble-t-il, va plus loin aujourd’hui, Il ne craint pas d'affirmer que ce « Royaume-Jésus », EST UN TRESOR INESTIMABLE et que la personne qui trouve ce TRESOR, si elle en comprend la valeur, se déleste de tout autre avoir, ou les met au second plan , pour acheter le lieu où Il a été caché afin d'en devenir propriétaire ou pour se procurer la perle fine dans le second cas.
Au chapitre six du même évangile nous lisons « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où les voleurs percent les murs et dérobent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni la teigne ni les vers ne consument, et où les voleurs ne percent pas les murs ni ne dérobent.Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ». (Mt 6)
Ou encore :Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur,il va vendre tout ce qu’il possède,et il achète la perle.
La question à nous poser et à méditer, c'est celle soulevée au chapitre six :où est mon trésor ? Qu'est-ce qui est primordial pour moi ? A quoi je donne de l'importance ? Qu'est-ce qui compte dans ma vie ?
Comme St Paul dans la Lettre aux Philippiens Et pourtant quant à moi, j'aurais sujet de mettre aussi ma confiance dans la chair. Si quel qu’autre croit pouvoir le faire, je le puis bien davantage, il énumère ici toutes les raisons qu'il aurait d’être attaché à ce monde et précise vite : Mais ces titres qui étaient pour moi de précieux avantages, je les ai considérés comme un préjudice à cause du Christ. Oui certes, et même je tiens encore tout cela comme un préjudice, eu égard au prix éminent de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur. Pour son amour j'ai voulu tout perdre, regardant toutes choses comme de la balayure, afin de gagner le Christ,et d'être trouvé en lui, non avec ma propre justice, - c'est celle qui vient de la Loi, - mais avec celle qui naît de la foi dans le Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi; afin de le connaître, lui et la vertu de sa résurrection, d'être admis à la communion de ses souffrances, en lui devenant conforme dans sa mort, pour parvenir, si je le puis, à la résurrection des morts.. (Ph 3)
J'ai dit que j'écourtais restons donc sur la question : où est mon trésor ?
Dans la dernière Parabole nous retrouvons le tri de dimanche dernier, tri que nous découvrirons aussi dans la Parabole du Jugement dernier à la fin des temps : Mt 25, 31-46 :Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel,et les justes, à la vie éternelle.
En écoutant cette Parabole, nous avons l'impression d'être sur ce rivage, le filet sur les jambes , en train de départager ce que nous estimons bon, moins bon ou carrément mauvais, donc à détruire, sauf que , à la fin des temps nous serons dans le filet et, selon les choix effectués au cours de notre vie , nous serons placés de tel ou tel côté du jugement de Dieu ! A nous de réfléchir , c'est possible jusqu'à notre dernier souffle de vie , nous avons toujours la possibilité de CHOISIR DIEU ! De CHOISIR LA MORT OU LA VIE ! LE BIEN OU LE MAL ! Vois, j'ai mis aujourd'hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal, en te prescrivant aujourd'hui d'aimer le Seigneur, ton Dieu, de marcher dans ses voies et d'observer ses commandements, ses lois et ses ordonnances, afin que tu vives et que tu multiplies,.. Mais si ton cœur se détourne, que tu n'écoutes point et que tu te laisses entraîner à te prosterner devant d'autres dieux et à les servir, je vous déclare en ce jour que vous périrez certainement; ... Choisis donc la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, en aimant le Seigneur, ton Dieu, en écoutant sa voix et en t'attachant à lui; car cela, c'est ta vie et de longs jours à demeurer dans la terre que le Seigneur a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob.» (Dt 30, 15)
Nos choix ne peuvent être équivoques : que ton oui soit oui, que ton non, soit non : « Quand vous dites 'oui', que ce soit un 'oui', quand vous dites 'non', que ce soit un 'non'. Tout ce qui est en plus vient du Mauvais. (Mt 5) Jésus ne tergiverse pas,et nous demande d'emboîter le pas ! N'est-ce pas le sens de la question qu'Il pose ensuite : « Avez-vous compris tout cela ? »Ils lui répondent : « Oui » Que sommes-nous capables de répondre aujourd'hui ?? Il ne suffit pas de dire « OUI » les actes doivent impérativement suivre, ils doivent s'accorder avec notre déclaration d'intention !
Même un évêque, même un prêtre, même un , une consacrée, un, une ermite, quiconque se trouve dans son petit confort, son petit bien-être, le souci de sa petite personne, peut se fourvoyer , s'il accomplit sa volonté, son plaisir et non pas CELLE DU SEIGNEUR ! Rien n'est acquis, nous sommes des pèlerins, nous sommes sur la route de la sainteté, Dieu seul connaît le terme !
Dieu secret,
Tu n'as plus d'autre Parole
Que ce livre scellé
D'où l'Agneau fait jaillir ta lumière :
Tu dis seulement
Ces mots fulgurants :
Je viens ! J'étonnerai vos patiences !
Explique-toi par ce lieu-dit
Que l'Esprit parle à notre esprit
Dans le silence !
Extrait de : Dieu caché (Rimaud/Berthier/Sodec)
Ce petit verset en mode de conclusion constitue à lui seul une quatrième parabole!Le Scribe ( nous en parlons souvent) était un fin connaisseur de l'Ancien Testament ce n'était pas simple pour lui d'entrer dans le message évangélique, d'en comprendre la nouveauté et d'y adhérer, sans éprouver un sentiment de trahison. J'ai connu cela avec une amie qui s'est laissée rejoindre par Jésus , elle venait d'une religion qui avait ses propres codes, ses obligations, ses impératifs, où la culture religieuse était calquée sur la culture de la société , même heureuse d'accueillir l’Évangile libérateur, elle avait besoin, pour la paix de son cœur, de comprendre le pourquoi du comment ….Il en est de même au temps de Jésus : passer de l'Ancien Testament avec une multitude de rites, souvent contraignants , au Nouveau Testament, n'a pas été simple . Il convenait de garder l'essentiel et d'accueillir ce qui accomplissait cet essentiel , tirer de son trésor ( Jésus) toute la nouveauté et garder de l'Ancien (la loi et les Prophètes) tout ce qui éclairait cette nouveauté . Garder l'un, sans rejeter l'autre ! « Mais malheureux êtes-vous, Pharisiens, vous qui versez la dîme de la menthe, de la rue et de tout ce qui pousse dans le jardin, et qui laissez de côté la justice et l'amour de Dieu. C'est ceci qu'il fallait faire, sans négliger cela. » (Lc 11)
« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes; je ne suis pas venu abolir, mais parfaire. » (Mt 5)Frères et sœurs de Jésus, touchés par Son appel , nous sommes invités aujourd'hui à bêcher et bêcher encore « la terre de l’Écriture Sainte » Ancien et Nouveau Testaments pour en savourer le suc Demandons à Jésus de nous donner cette Sagesse dont il est question dans la première lecture, pour chercher, et chercher encore et toujours à nous imprégner, à nous pétrir de cette PAROLE DE VERITE, pour ne plus faire qu’Un avec ELLE ; Puisse-t-elle devenir notre respiration, notre raison de vivre et d'être ! CREUSONS ET CREUSONS TOUJOURS PLUS PROFOND, la Parole de Dieu et la terre de notre cœur ! LA PAROLE DE DIEU est un chantier infini comme est INFINI NOTRE DIEU !
R/ De quel amour j’aime ta loi, Seigneur !
(Ps 118, 97a)
Mon
partage, Seigneur, je l’ai dit,
c’est d’observer tes
paroles.
Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche,
plus qu’un
monceau d’or ou d’argent.
Que
j’aie pour consolation ton amour
selon tes promesses à ton
serviteur !
Que vienne à moi ta tendresse, et je vivrai :
ta
loi fait mon plaisir.
Aussi
j’aime tes volontés,
plus que l’or le plus précieux.
Je
me règle sur chacun de tes préceptes,
je hais tout chemin de
mensonge.
Quelle
merveille, tes exigences,
aussi mon âme les garde !
Déchiffrer
ta parole illumine
et les simples comprennent.
L'Ermite