L'EPIPHANIE DU SEIGNEUR
Année C
(Mt 2, 1-12)
Pour l’Église Catholique « l’Épiphanie est célébrée le 6 janvier » ainsi que le souligne les Normes universelles de l'année liturgique et du calendrier annexées au Missel Romain. Ce principe connaît toutefois des exceptions, en particulier dans les Pays où le 6 janvier n'est pas un jour chômé, permettant ainsi aux fidèles de ce rendre à la messe. L’Épiphanie est alors fixée « au dimanche inclus dans la période du 2 au 8 janvier ».
C'est le cas en France qui connaît cette exceptions d'ailleurs depuis 1802 : le Concordat n'ayant conservé que quatre fêtes chômées ( Noël, Ascension, Assomption, Toussaint), les autres fêtes de précepte avaient été déplacées au « dimanche le plus proche » par indult du cardinal Capara, légat du Pape Pie VII.
D'où vient cette fête ?
La fête de l’Épiphanie naît dans l’Orient chrétien où elle se développe parallèlement à celle de Noël en Occident, où elle est rapprochée de la fête païenne de Sol Invictus (du « Soleil invaincu »). La date du 6 janvier correspond d’ailleurs à celle de Sol Invictus en Égypte et en Arabie, où le calendrier lunaire en usage accusait un décalage de 12 jours avec le calendrier solaire des Romains.
En Occident, cette fête est alors christianisée, rassemblant en un même événement les premières manifestations publiques de Jésus (c’est l’étymologie d’Épiphanie, du grec phaïnô, « faire apparaître ») : l’adoration par les mages, le baptême au Jourdain et les Noces de Cana.
En Orient, l’Épiphanie (ou Théophanie) connaît une évolution inverse avec l’importation, au IVe siècle, de la fête de Noël à laquelle va se rattacher l’adoration des mages : l’Épiphanie se recentre alors davantage sur le baptême. Aujourd’hui encore, c’est d’ailleurs par une bénédiction des eaux que la fête est le plus souvent marquée chez les orthodoxes.
Pourquoi les rois et la galette ?
C’est Tertullien (vers 200) qui, le premier, a donné le titre de rois aux mages venus visiter Jésus à Bethléem. Leur nombre de trois rappelle les trois continents d’où ils étaient censés provenir, et leurs cadeaux soulignent que le Christ est à la fois roi (or), dieu (encens) et homme mortel (myrrhe), comme le décrira saint Ambroise de Milan au IVe siècle. Quant à leurs noms, Gaspard, Melchior et Balthazar, ils apparaissent pour la première fois dans un manuscrit du VIe siècle.
La galette trouverait son origine dans les Saturnales de la Rome antique, célébrées au moment du
En Orient, lors de la fête de saint Basile, le 1er janvier, la tradition est aussi de placer une pièce d’or dans le gâteau de Saint-Basile
Voir, reconnaître, voilà des grâces à demander à l'Enfant Dieu ! Savoir regarder pour reconnaître les « signes » du Seigneur dans nos vies, consulter pour ne pas se tromper et obéir à la voix du Seigneur ! Les Mages ont vu l’Étoile parce qu'ils étaient en éveil, ils attendaient le Messie, sans doute, comme beaucoup d'autres à l'époque, ils attendaient un Messie Libérateur et Sauveur mais d'une façon toute humaine, certainement pas ce Jésus que nous apprenons à connaître chaque jour un peu mieux. Ils ont pris la route parce qu'ils ont vu une étoile différentes des autres et ils l'ont suivie . Mais comme dans toute vie il y a des jours lumineux et des jours « tristounets », voilà que l’Étoile se cache , comme Jésus semble se cacher parfois dans nos vies. Les Mages , tout savants qu'ils sont , n'hésitent pas à se renseigner ! Et nous quand nous sommes un peu perdus, désorientés savons-nous aller là où il convient pour être remis sur « les rails ». Non pas vers une ou un diseur(se) de bonne aventure, vers un « coach » comme c'est devenu la mode aujourd'hui, mais vers un prêtre, un religieux(se) un frère chrétien vraiment bien éclairé ! Les Mages ne connaissent personne dans ce coin, ils s'adressent au premier venu qui s'empresse de de faire remonter l'information à qui de droit !
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent :« À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef,qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Il s'ensuit, comme le décrit l’Évangile, un branle-bas de combat ! Les subalternes font remonter l’information à Hérode qui « est bouleversé » précise le texte, et tous les Hiérosolymitains avec lui. Vite on réunit les dignitaires qui savent sans doute ce qui se dit de plus juste à propos de cet enfant, et ils ne manquent pas de citer l’Écriture Sainte ! Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef,qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Hérode le fourbe, le jaloux, le sanguinaire, convoque les Mages pour obtenir des précisions sur l’événement et prendre ses dispositions, mais en excellent stratège il ne livre évidemment pas le fond de sa pensée. Il tâche de se concilier ses interlocuteurs , de les manipuler en réalité , d'en faire des alliés sûrs, pour mieux cibler « sa proie ». Il propose même aux Mages de repasser à Jérusalem, au Palais, car lui aussi désire « se prosterner » lui le roi, le vrai, l'unique, devant ce Petit Roi en devenir ! Missionnés par le chef du lieu, les Mages peuvent reprendre leur chemin !
Quant à l'Enfant-Roi, prenons conscience que dès Son berceau Jésus est confronté à l'hostilité de l'Autorité politique et religieuse de Son époque. En prenant chair de notre chair, Jésus s'expose totalement à nos roueries humaines, nos jalousies, nos peurs de l'autre, nos rivalités … Jésus, nous l'avons dit, et nous le redirons, dès la naissance se livre tout entier, Il ne garde rien, pour nous apprendre ce que veut dire AIMER, pour nous apprendre à conjuguer la réalité profonde de ce verbe, non seulement à tous les temps, mais dans toutes les circonstances de nos vies, dans toutes les étapes de nos vies !
En ce début d'année liturgique où nous allons revivre le déroulé de cette Vie offerte par Amour, peut-être pourrions-nous garder en mémoire cet événement de la Vie de notre Maître et Seigneur, et décider, dans notre cœur, de nous poser la seule vraie question : dans cette circonstance ( difficulté, épreuve, changements de tous genres ...) comment puis-je Lui prouver que je L'aime, que je suis Son disciple, que j'ai choisi de Le suivre pas à pas, en LE REGARDANT ?
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;et, tombant à ses pieds,ils se prosternèrent devant lui.Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents :de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Après cette petite halte auprès du Roi Hérode les Mages repartent rassérénés, d'autant qu'en prenant la route, l’Étoile ressurgit . Ils n'ont plus qu'à se laisser conduire ! De fait, à un moment, l’Étoile, en se positionnant, indique le lieu précis qui abrite le nouveau-né et ses parents. Un lieu qui n'a vraiment rien à voir avec les dorures qui abritent habituellement les personnes de noble naissance. Devant ce dénuement, les Mages auraient pu douter, se décourager, rebrousser chemin. Rien de tout cela chez eux
L'or qui symbolise la royauté, son éclat, son rayonnement !
L'encens honore la divinité, cet attrait de l'infini !
La myrrhe qui devient l'annonce prophétique de la Passion et de la mort du Fils de Dieu
Ces présents signifient en quelque sorte l'allégeance des Mages à Celui, bien que tout petit encore, qui contient l'univers et que l'univers ne peut contenir ! S'ils se prosternent devant ce si jeune enfant c'est qu'ils reconnaissent en Lui, le Roi-Messie que le monde attend et espère, et qui devient par l’expression de leur respect « tombant à ses pieds,ils se prosternèrent » leur propre roi !
Arrêtons-nous,
quelques instants, sur la démarche des Mages qui cherchent leur
chemin après la disparition de l'étoile . Ces savants ne se
lamentent pas, ne rendent personne responsable de leur mésaventure,
ils avouent simplement leur trouble demandent de l'aide pour se
réorienter le cas échéant. Certains, parmi nous froncent les
sourcils, et s'étonnent, que Dieu, s'Il leur a permis de se mettre
en route, n'accompagne pas leurs pas sans ce bivouac apparemment
inutile ! Apparemment seulement ! Car cette halte inopinée
va leur permettre de comprendre la suite et de protéger l'Enfant de
la folie meurtrière d'un monarque jaloux de son statut !
Certains événements, dans nos vies, semblent nous retarder , nous
détourner du projet envisagé, rappelons-nous le grand voyage des
Mages, nous ne comprenons pas sur le moment le pourquoi de telle
étape mais faisons confiance, Dieu sait , Il nous conduit toujours
vers le meilleur vers de verts pâturages:Le
Seigneur
est mon pasteur;
je ne
manquerai de rien.
Il me fait reposer
dans de verts pâturages,
La preuve , s'il en est besoin : Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. Inspirés de prendre un autre chemin, les Mages déjouent le plan machiavélique du Roi en place. Ils permettent aux parents de Jésus de s'éloigner avec l'Enfant – Roi , le temps nécessaire pour échapper à la fureur de celui qui se croit tout-puissant et veut L'éliminer.
Dans nos vies Dieu ne renonce pas à Son projet d'amour Il fait tout concourir à Son dessein, quelles que soient les apparences , à nous de Lui faire confiance ! :Nous savons d'ailleurs que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son éternel dessein. (Rom 8)
L'Ermite