TROISIEME DIMANCHE DE L'AVENT
Année C
(Lc 3, 10-18)
Premier mot latin de l’introït du troisième dimanche de l’Avent. Ce dimanche est comme une pause au milieu de l’Avent et comme une anticipation de la joie de Noël. Pour mieux le signifier, on peut utiliser des ornements roses, jouer de l’orgue et prévoir une décoration florale dans l’église. Il en est de même au quatrième dimanche de Carême . (Mgr Le Gall)
Les trois premières lectures de ce dimanche explosent de joie :
Pousse des cris de joie, fille de Sion !Éclate en ovations, Israël !Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie,fille de Jérusalem ! (1ère lecture)
Jubile, crie de joie,car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël...Jubilez, criez de joie, habitants de Sion, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël ! ( Is 12, 6)
Frères,soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie.Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes.Le Seigneur est proche. Ph 4
Le Seigneur est proche voilà la raison de cette explosion de joie ! Oui le Seigneur vient pour nous guérir, Il vient renouveler nos cœurs, allons-nous lui ouvrir toutes grandes les portes de notre vie ? Allons-nous Lui permettre d'entrer, de dépoussiérer nos vies et, s'il est besoin, d'utiliser Sa pelle à vanner pour déblayer et bouter dehors tout ce qui l' encombre ? Nous rendrons-nous auprès du prêtre de notre choix comme les foules qui venaient se faire baptiser par Jean et lui demandaient , en toute simplicité et sincérité :« Que devons-nous faire ? » Permettrons-nous, à Jésus de trouver Sa joie dans nos cœurs, dans mon cœur, comme le proclame la Première lecture Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ;il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête. » Sérieusement, allons-nous Lui permettre de renouveler « notre vie intérieure » ? Nous aimons préparer notre maison, apporter un pointe de gaîté , de lumière, nous revêtir de nouveauté, c'est bien, c'est respectueux de soi et des invités . Jésus s'invite chez nous, chez toi, chez moi, vais-je déployer la même imagination pour qu'Il ait sa joie et son allégresse en moi ?
A la question : « Que devons-nous faire ? », Jean répond sans ambages :« Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ;et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Nous empresserons-nous de visiter nos garde-robes pour les libérer de vêtements que nous ne portons presque jamais, alors que d'autres n'ont rien ou presque rien ? Saurons-nous faire une place à notre table à celui qui a faim ou apporter un complément à ceux qui ont peu ? Saurons-nous imposer silence à la voix de l'égoïsme, qui murmure en arrière fond oui, mais … énumérant toutes sortes de raisons pour garder encore et encore ?
Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ils lui dirent « Maître, que devons-nous faire ? »Il leur répondit :« N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » L'argent n'est-il pas une tentation majeure dans nos vies ? Oui, nous avons besoin d'argent pour nos échanges ! Oui l'argent est nécessaire pour le fonctionnement d'un ménage, pour subvenir aux besoins légitimes de nos enfants ! L'argent est utile, mais il peut devenir générateur de conflits, au service de l’être et de l’avoir, de l’indépendance et de l’emprise. Il peut venir amplifier les paradoxes que chacun d’entre nous entretient dans ses relations quotidiennes. Il peut donner l'illusion de la puissance, il peut devenir source d'injustice, d'emprise sur l'autre, il peut créer et entretenir les inégalités ! Jean Baptiste le sait, lui qui a fait choix de vivre pauvre et de mener une vie austère. Il a compris les pièges de l'argent, il connaît les collecteurs d'impôts, c'est pour cela qu'il leur demande d'être justes avec leurs compatriotes . Ce souci doit aussi nous habiter et en ce temps de la venue du Pauvre d'entre les pauvres, il est justifié de s'interroger sur notre façon d'utiliser l'argent et de le partager .
Des soldats lui demandèrent à leur tour :« Et nous, que devons-nous faire ? »Il leur répondit :« Ne faites violence à personne,n’accusez personne à tort ;et contentez-vous de votre solde. » La violence ? Elle n'est pas réservée à ceux qui ont une parcelle d'autorité, elle peut s'exercer de tellement de façons ! Cela va du rejet à l'insulte, en passant par l'humiliation, l'intimidation, l'isolement, l'exploitation, le harcèlement qu'il soit scolaire ou relationnel, dans les familles, les entreprises .... Et n'oublions pas la violence contre soi-même qui peut d'ailleurs prendre des formes inattendues comme la négation de soi … en tant que disciples du Christ, il bon, il est souhaitable, de nous interroger personnellement en cette troisième semaine pour prendre conscience de la manière dont s'exprime en moi et par moi la violence qui sourd tout au fond de mon être et peut s'exprimer en gesticulations, cris, paroles dures et amères ! Sommes-nous conscients qu'il est des paroles qui annihilent, écrasent, tuent, tout autant qu'un glaive ?
Ce peuple qui vient rencontrer le prophète est en attente, il espère la venue du Sauveur promis depuis des siècles, il connaît l'Ecriture , pouvons-nous dire que nous connaissons l'Evangile ? Que l'Evangile est notre garde-fou , qu'il alimente nos conversations en famille, entre amis ? Est-il notre référence dans nos choix ?
Or le peuple était en attente,et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. » le peuple était en attente » Ces quelques mots , à eux seuls, devraient nous tenir à l'arrêt et nous laisser sans voix, nous poussant à nous mettre à l'écart pour descendre en nous-mêmes et pour nous poser quelques questions sur notre attente, nos attentes ! En tant qu'adulte, qu'est-ce que j'attends à Noël ? Quel est mon désir le plus existentiel ? Qu'est-ce qui compte vraiment le plus pour moi en ce Noël 2021 ?
« La perspective de Jean est celle des prophètes de l’Ancien Testament. A la fin des temps, selon le Livre de la Sagesse (5,23) : “Le souffle de la Toute Puissance s’élèvera contre [les pécheurs] et les vannera comme un ouragan.”Jean Baptiste emploie le même langage : “Moi je vous baptise dans l’eau … lui, vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu.”Baptiser, c’est plonger. Il faut donc comprendre : “lui vous plongera dans l’Esprit (ou le Souffle) de Dieu et dans le feu.” … “Moi je vous plonge dans l’eau … lui, vous plongera dans un ouragan.”Jean Baptiste ne parle pas du Sacrement du Baptême : il annonce l’imminence du jugement de Dieu, qui était attendu pour la fin des temps, et il désigne Jésus comme celui qui vient accomplir ce jugement de Dieu ! Le Baptême ou l’immersion dont il parle, c’est une immersion “dans le souffle de Dieu et le feu”. Il oppose son propre baptême d’eau : immersion qui était une invitation au repentir, à cette immersion dans le souffle de Dieu qui est une purification bien plus radicale : une purification qui aura le pouvoirde détruire le péché. Jésus est celui qui vient accomplir l’attente de l’Ancien Testament : attente d’un jugement de Dieu qui met fin au péché. Jésus lui-même doit accomplir ce “jugement” : lui-même tient dans sa main la “pelle à vanner” !Ce que les Juifs attendaient de Dieu, Jean Baptiste révèle que c’est Jésus de Nazareth qui vient le réaliser ! Cet immense prophète a deviné le secret de la personnalité divine de Jésus et le secret de sa Mission dans le monde.Et pourtant, Jean n’a pas tout compris : il imagine encore cette mission divine de Sauveur à la façon des prophètes de l’Ancien Testament : comme un cataclysme et comme une destruction des pécheurs.Sur ce point, les choses ne se passeront pas comme Jean les attendait. Jésus est bien celui qu’annonçaient les prophètes, mais son message va au-delà de leur attente. Même « le plus grand parmi les enfants des hommes » en sera étonné… et, plus tard, il enverra ses disciples demander à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » (Mt 11,3)La nouveauté du Nouveau Testament est si grande que Jean, qui semblait avoir tout compris de Jésus, en vient à avoir des doutes sur sa personne et sa mission !La réponse à la question de Jean se trouve tout au long de l’Évangile : Jésus est venu détruire le péché, mais non pas les pécheurs Les Juifs savaient que Dieu est amour, mais ils pensaient qu’il n’aimait que les justes : ceux qui sont sans péché ! Jésus leur explique qu’il n’y a pas de juste. Si Dieu n’aimait que les justes, il faudrait supposer que Dieu est amour… mais qu’il n’aime personne ! En fait, dire que Dieu est amour, c’est dire qu’il nous aime tels que nous sommes, et qu’il aime pardonner. (notes une paroisse du 78)
Jean ajoute une précision qui est loin d'être anodine :
Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé,et il amassera le grain dans son grenier ;quant à la paille,il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Ce verset ne nous renvoie-t-il pas spontanément au Jugement dernier dont il est question au chapitre 25 de St Matthieu ? «il s'assiéra alors sur son trône de gloire, et toutes les nations seront rassemblées devant lui, et il séparera les uns d'avec les autres, comme le pasteur sépare les brebis d'avec les boucs, et il mettra les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche. » (Mt 25) mais avant cela , et, dès aujourd'hui, je peux demander à Jésus, dans une fervente prière de m'aider à clarifier les zones d'ombre de ma vie , de m'aider à faire le tri pour éliminer les scories qui correspondent à la balle du grain de blé et ne garder que la farine qui s'épanouira en de multiples possibilités pour nourrir ma vie intérieure et ma vie relationnelle ! Et ne tombons pas dans le piège du malin en disant: « avec ce qui se passe dans l'Eglise aujourd'hui que croire ? Qui croire ? Croyons en Jésus et dans les moyens ( les sacrements, la méditation de l'Evangile) qu'Il nous offre dans et par Son Eglise, pour grandir dans la Foi, dans l'amour ! Je ne mets mes pas, dans ceux de tel prêtre, qui reste un instrument du Christ pour continuer Sa mission ! Je mets mes pas, dans ceux de Jésus, c'est Lui qui est le « Chemin, la Vérité et la Vie » que l'épreuve que traverse l'Eglise soit mon épreuve, que j'en souffre très réellement et que ce soit pour moi, comme pour l'Eglise un appel à me laisser purifier, prour laisser voir , dans ma vie, le vrai Sauveur du monde et non une caricature .Le Christ de l'Evangile Celui qui vient nous sauver , Celui pour qui je prépare la maison de mon cœur pour qu'Il s'y trouve bien !
Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! (Ap 22)
Soyez
toujours dans la joie du Seigneur ;
je le redis : soyez
dans la joie.
Que votre bienveillance soit
connue de tous les hommes.
Le Seigneur est proche.
Ne soyez inquiets de rien,
mais, en toute
circonstance,
priez et suppliez, tout en rendant grâce,
pour
faire connaître à Dieu vos demandes.
Et la
paix de Dieu,
qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir,
gardera
vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus.
La joie habite un cœur libéré, à nous de prendre les moyens qui conviennent !
Jubile,
crie de joie,
car il est grand au milieu de toi, le Saint
d’Israël.
Voici
le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de
crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il
est pour moi le salut.
Exultant de joie, vous puiserez les
eaux
aux sources du salut.
« Rendez
grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les
peuples ses hauts faits ! »
Redites-le : « Sublime
est son nom ! »
Jouez
pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le
sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de
Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !
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