vendredi 31 décembre 2021

QUAND DISPARAÎT L'ETOILE, RESTER DANS LA CONFIANCE!


L'EPIPHANIE DU SEIGNEUR


Année C



 
(Mt 2, 1-12)



Pour l’Église Catholique « l’Épiphanie est célébrée le 6 janvier » ainsi que le souligne les Normes universelles de l'année liturgique et du calendrier annexées au Missel Romain. Ce principe connaît toutefois des exceptions, en particulier dans les Pays où le 6 janvier n'est pas un jour chômé, permettant ainsi aux fidèles de ce rendre à la messe. L’Épiphanie est alors fixée « au dimanche inclus dans la période du 2 au 8 janvier ».

C'est le cas en France qui connaît cette exceptions d'ailleurs depuis 1802 : le Concordat n'ayant conservé que quatre fêtes chômées ( Noël, Ascension, Assomption, Toussaint), les autres fêtes de précepte avaient été déplacées au « dimanche le plus proche » par indult du cardinal Capara, légat du Pape Pie VII.

D'où vient cette fête ?

La fête de l’Épiphanie naît dans l’Orient chrétien où elle se développe parallèlement à celle de Noël en Occident, où elle est rapprochée de la fête païenne de Sol Invictus (du « Soleil invaincu »). La date du 6 janvier correspond d’ailleurs à celle de Sol Invictus en Égypte et en Arabie, où le calendrier lunaire en usage accusait un décalage de 12 jours avec le calendrier solaire des Romains.

En Occident, cette fête est alors christianisée, rassemblant en un même événement les premières manifestations publiques de Jésus (c’est l’étymologie d’Épiphanie, du grec phaïnô, « faire apparaître ») : l’adoration par les mages, le baptême au Jourdain et les Noces de Cana.


L’Épiphanie arrive en Occident vers 350 (elle est déjà fêtée à Lutèce en 361). À Rome, sa célébration insiste déjà plus sur l’adoration des mages, la célébration du baptême étant renvoyée, dès le VIIIe siècle, au dimanche suivant.La distinction entre l’Épiphanie et le Baptême ne sera toutefois entérinée qu’en 1570 par le Concile de Trente et ce n’est qu’après Vatican II qu’une véritable fête du Baptême sera instituée, en général le dimanche suivant l’Épiphanie. Quant aux Noces de Cana, elles sont marquées dans la liturgie le 7 janvier et le deuxième dimanche de l’année C (ce sera ainsi le cas le 17 janvier prochain).

En Orient, l’Épiphanie (ou Théophanie) connaît une évolution inverse avec l’importation, au IVe siècle, de la fête de Noël à laquelle va se rattacher l’adoration des mages : l’Épiphanie se recentre alors davantage sur le baptême. Aujourd’hui encore, c’est d’ailleurs par une bénédiction des eaux que la fête est le plus souvent marquée chez les orthodoxes.

Pourquoi les rois et la galette ?

C’est Tertullien (vers 200) qui, le premier, a donné le titre de rois aux mages venus visiter Jésus à Bethléem. Leur nombre de trois rappelle les trois continents d’où ils étaient censés provenir, et leurs cadeaux soulignent que le Christ est à la fois roi (or), dieu (encens) et homme mortel (myrrhe), comme le décrira saint Ambroise de Milan au IVe siècle. Quant à leurs noms, Gaspard, Melchior et Balthazar, ils apparaissent pour la première fois dans un manuscrit du VIe siècle.

La galette trouverait son origine dans les Saturnales de la Rome antique, célébrées au moment du

solstice d’hiver et qui se terminaient par la fête de Sol Invictus. Lors de ces fêtes païennes, les Romains avaient l’habitude d’inverser les rôles (ainsi entre maîtres et esclaves) et utilisaient la fève d’un gâteau pour désigner le « Prince des Saturnales » qui voyait tous ses désirs exaucés le temps d’une journée. La coutume voulait que le plus jeune de la maisonnée se place sous la table et nomme le bénéficiaire de la part qui était désignée par la personne chargée du service.

En Orient, lors de la fête de saint Basile, le 1er janvier, la tradition est aussi de placer une pièce d’or dans le gâteau de Saint-Basile

Jésus était né à Bethléem en Judée,au temps du roi Hérode le Grand.Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem    et demandèrent :« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »

Voir, reconnaître, voilà des grâces à demander à l'Enfant Dieu ! Savoir regarder pour reconnaître les « signes » du Seigneur dans nos vies, consulter pour ne pas se tromper et obéir à la voix du Seigneur ! Les Mages ont vu l’Étoile parce qu'ils étaient en éveil, ils attendaient le Messie, sans doute, comme beaucoup d'autres à l'époque, ils attendaient un Messie Libérateur et Sauveur mais d'une façon toute humaine, certainement pas ce Jésus que nous apprenons à connaître chaque jour un peu mieux. Ils ont pris la route parce qu'ils ont vu une étoile différentes des autres et ils l'ont suivie . Mais comme dans toute vie il y a des jours lumineux et des jours « tristounets », voilà que l’Étoile se cache , comme Jésus semble se cacher parfois dans nos vies. Les Mages , tout savants qu'ils sont , n'hésitent pas à se renseigner ! Et nous quand nous sommes un peu perdus, désorientés savons-nous aller là où il convient pour être remis sur « les rails ». Non pas vers une ou un diseur(se) de bonne aventure, vers un « coach » comme c'est devenu la mode aujourd'hui, mais vers un prêtre, un religieux(se) un frère chrétien vraiment bien éclairé ! Les Mages ne connaissent personne dans ce coin, ils s'adressent au premier venu qui s'empresse de de faire remonter l'information à qui de droit !

 En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.    Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,pour leur demander où devait naître le Christ.    Ils lui répondirent :« À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète :    Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef,qui sera le berger de mon peuple Israël. »  

Il s'ensuit, comme le décrit l’Évangile, un branle-bas de combat ! Les subalternes font remonter l’information à Hérode qui « est bouleversé »  précise le texte, et tous les Hiérosolymitains avec lui. Vite on réunit les dignitaires qui savent sans doute ce qui se dit de plus juste à propos de cet enfant, et ils ne manquent pas de citer l’Écriture Sainte !  Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef,qui sera le berger de mon peuple Israël. »  

Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;  puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »    Après avoir entendu le roi, ils partirent.

Hérode le fourbe, le jaloux, le sanguinaire, convoque les Mages pour obtenir des précisions sur l’événement et prendre ses dispositions, mais en excellent stratège il ne livre évidemment pas le fond de sa pensée. Il tâche de se concilier ses interlocuteurs , de les manipuler en réalité , d'en faire des alliés sûrs, pour mieux cibler « sa proie ». Il propose même aux Mages de repasser à Jérusalem, au Palais, car lui aussi désire « se prosterner » lui le roi, le vrai, l'unique, devant ce Petit Roi en devenir ! Missionnés par le chef du lieu, les Mages peuvent reprendre leur chemin !

Quant à l'Enfant-Roi, prenons conscience que dès Son berceau Jésus est confronté à l'hostilité de l'Autorité politique et religieuse de Son époque. En prenant chair de notre chair, Jésus s'expose totalement à nos roueries humaines, nos jalousies, nos peurs de l'autre, nos rivalités … Jésus, nous l'avons dit, et nous le redirons, dès la naissance se livre tout entier, Il ne garde rien, pour nous apprendre ce que veut dire AIMER, pour nous apprendre à conjuguer la réalité profonde de ce verbe, non seulement à tous les temps, mais dans toutes les circonstances de nos vies, dans toutes les étapes de nos vies !

En ce début d'année liturgique où nous allons revivre le déroulé de cette Vie offerte par Amour, peut-être pourrions-nous garder en mémoire cet événement de la Vie de notre Maître et Seigneur, et décider, dans notre cœur, de nous poser la seule vraie question : dans cette circonstance ( difficulté, épreuve, changements de tous genres ...) comment puis-je Lui prouver que je L'aime, que je suis Son disciple, que j'ai choisi de Le suivre pas à pas, en LE REGARDANT ?

Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.    Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie.    Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;et, tombant à ses pieds,ils se prosternèrent devant lui.Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents :de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Après cette petite halte auprès du Roi Hérode les Mages repartent rassérénés, d'autant qu'en prenant la route, l’Étoile ressurgit . Ils n'ont plus qu'à se laisser conduire ! De fait, à un moment, l’Étoile, en se positionnant, indique le lieu précis qui abrite le nouveau-né et ses parents. Un lieu qui n'a vraiment rien à voir avec les dorures qui abritent habituellement les personnes de noble naissance. Devant ce dénuement, les Mages auraient pu douter, se décourager, rebrousser chemin. Rien de tout cela chez eux

Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils entrent, voient, tombent à ses pieds, ( aux pieds d'un tout-petit ! ) et se prosternent. Les Mages, des Savants, qui ont effectué un grand voyage, se prosternent devant ce bébé apparemment semblable à tous les bébés ! Dans ce tout-petit , forts d'une Lumière tout intérieure et sans doute de quelques prophéties : sur toi se lève le Seigneur,sur toi sa gloire apparaît.    Les nations marcheront vers ta lumière,et les rois, vers la clarté de ton aurore.    Lève les yeux alentour, et regarde :tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;tes fils reviennent de loin,et tes filles sont portées sur la hanche.    Alors tu verras, tu seras radieuse,ton cœur frémira et se dilatera.Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,vers toi viendront les richesses des nations.    En grand nombre, des chameaux t’envahiront,de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront,apportant l’or et l’encens ;ils annonceront les exploits du Seigneur. Les Mages RECONNAISSENT le roi des Juifs qui vient de naître ? Sans, une grâce bien spéciale venue du Père, la grâce de la foi , ces chercheurs n'auraient jamais pu RECONNAÎTRE dans ce bébé le DEJA Roi de l'univers ! Un Roi tellement différent de celui que le peuple attendait , tellement différent de celui que la conscience populaire espérait ! Et ils n'ont pas honte de déposer à Ses pieds Les trésors d’au-delà des mers... l’or et l’encens et la myrrhe trésors habituellement réservés aux plus hauts dignitaires des Peuples. C'est déjà annoncer de façon discrète, qui ils reconnaissent dans cet enfant qui gazouille devant eux :

L'or qui symbolise la royauté, son éclat, son rayonnement !

L'encens honore la divinité, cet attrait de l'infini !

La myrrhe qui devient l'annonce prophétique de la Passion et de la mort du Fils de Dieu

Ces présents signifient en quelque sorte l'allégeance des Mages à Celui, bien que tout petit encore, qui contient l'univers et que l'univers ne peut contenir ! S'ils se prosternent devant ce si jeune enfant c'est qu'ils reconnaissent en Lui, le Roi-Messie que le monde attend et espère, et qui devient par l’expression de leur respect « tombant à ses pieds,ils se prosternèrent » leur propre roi !

Arrêtons-nous, quelques instants, sur la démarche des Mages qui cherchent leur chemin après la disparition de l'étoile . Ces savants ne se lamentent pas, ne rendent personne responsable de leur mésaventure, ils avouent simplement leur trouble demandent de l'aide pour se réorienter le cas échéant. Certains, parmi nous froncent les sourcils, et s'étonnent, que Dieu, s'Il leur a permis de se mettre en route, n'accompagne pas leurs pas sans ce bivouac apparemment inutile ! Apparemment seulement ! Car cette halte inopinée va leur permettre de comprendre la suite et de protéger l'Enfant de la folie meurtrière d'un monarque jaloux de son statut ! Certains événements, dans nos vies, semblent nous retarder , nous détourner du projet envisagé, rappelons-nous le grand voyage des Mages, nous ne comprenons pas sur le moment le pourquoi de telle étape mais faisons confiance, Dieu sait , Il nous conduit toujours vers le meilleur vers de verts pâturages:Le Seigneur est mon pasteur; je ne
manquerai de rien
. Il me fait reposer dans de verts pâturages,

il me mène près des eaux rafraîchissantes;il restaure mon âme. Il me conduit dans les droits sentiers, à cause de son nom. Même quand je marche dans une vallée d'ombre mortelle, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: ta houlette et ton bâton me rassurent. Tu dresses devant moi une table en face de mes ennemis; tu répands l'huile sur ma tête; ma coupe est débordante. Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront, tous les jours de ma vie, et j'habiterai dans la maison de Yahweh, pour de longs jours. (Ps23) Jamais, non JAMAIS le Seigneur ne lâche notre main, le « lâcheur » c'est soi !

La preuve , s'il en est besoin : Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. Inspirés de prendre un autre chemin, les Mages déjouent le plan machiavélique du Roi en place. Ils permettent aux parents de Jésus de s'éloigner avec l'Enfant – Roi , le temps nécessaire pour échapper à la fureur de celui qui se croit tout-puissant et veut L'éliminer.

Dans nos vies Dieu ne renonce pas à Son projet d'amour Il fait tout concourir à Son dessein, quelles que soient les apparences , à nous de Lui faire confiance ! :Nous savons d'ailleurs que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son éternel dessein. (Rom 8)

Lève-toi, et resplendis! Car ta lumière paraît, et la gloire du Seigneur s'est levée sur toi.Voici que les ténèbres couvrent la terre, et une sombre obscurité les peuples; mais sur toi Seigneur se lève, et sa gloire se manifeste sur toi. Les nations marchent vers ta lumière, et les rois vers la clarté de ton lever. Lève tes regards autour de toi, et vois: Tous se rassemblent, ils viennent à toi; tes fils viennent de loin, et tes filles sont portées sur les bras. Tu le verras alors, et tu seras radieuse; ton cœur tressaillira et se dilatera; car les richesses de la mer se dirigeront vers toi, les trésors des nations viendront à toi. Des multitudes de chameaux te couvriront, les dromadaires de Madian et d'Epha; tous ceux de Baba viendront, ils apporteront de l'or et de l'encens, et publieront les louanges du Seigneur ... Le soleil ne sera plus ta lumière pendant le jour, et la lueur de la lune ne t'éclairera plus; le Seigneur sera pour toi une lumière éternelle, et ton Dieu sera ta gloire.Ton soleil ne se couchera plus, et ta lune ne se retirera plus; car le Seigneur sera pour toi une lumière éternelle; et les jours de ton deuil seront achevés. Dans ton peuple, tous seront justes, et ils posséderont le pays pour toujours, eux, le rejeton que j'ai planté, l'ouvrage de mes mains, créé pour ma gloire. Le plus petit deviendra un millier, et le moindre une nation puissante. Moi, le Seigneur en leur temps, je hâterai ces choses. (Is 60)

L'Ermite

 

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