FÊTE DE LA SAINTE TRINITE
Année B
DIEU EST AMOUR
1 Jn 4,16
J'ai trouvé l'explication qui suit, sur le site ALETEIA. Il m'apparaît naturel de vous la partager, elle répond clairement à la question :
« Pour comprendre le choix de Jésus, il est nécessaire de souligner certaines conséquences que sa résurrection implique pour nos existences. Tout d’abord, la levée du Christ d’entre les morts ne signifie pas que nous autres, chrétiens du XXIe siècle, avons à vivre nos existences sur une autre terre, dans une autre société, que celles où évoluent nos semblables que nous côtoyons chaque jour. La Résurrection, même si elle rend possible un changement de notre façon de nous comporter dans le monde, nous fait vivre cependant la même existence que celle que nous menions avant d’être devenus croyants (pour ceux qui ne l’ont pas toujours été).
Après que le Ressuscité s’est manifesté à lui, l’infirmier restera infirmier, et aura affaire aux mêmes patients qu’auparavant. Mes parents âgés ne recouvreront pas subitement la santé parce que je crois en Jésus-Christ, Seigneur des vivants et des morts. Les caractères de mes collègues ne vont pas miraculeusement devenir meilleurs. Je devrai toujours gagner ma vie, vivre ma vie de famille, être soumis aux mêmes contingences matérielles qu’auparavant. Autrement dit, le cadre de mon existence, dans ces dimensions objectives, demeure identique à ce qu’il était avant que je sache que le Christ est ressuscité. La Résurrection change tout, et en même temps, rien ne change en apparence ! Je suis renvoyé à ma vie telle qu’elle était avant.
La Résurrection du Christ rend l’espérance « solide comme la pierre »Voilà pourquoi le Christ donne rendez-vous à ses disciples en Galilée. Il s’agit pour eux de vivre en ressuscités au milieu des personnes qu’ils côtoyaient avant que le Ressuscité ne vienne en personne leur révéler l’impensable.
L’enseignement de Jésus n’a pas changé
De plus, le choix, par Jésus, de la région qui vit le début de sa prédication nous indique que la doctrine qu’il y prêchait, en tant que rabbi itinérant, n’a pas été rendue caduque par sa levée d’entre les morts. Si les paroles du Galiléen n’ont pas été comprises par ses disciples tandis qu’il les prononçait, ou bien ont été jugées impossibles à mettre en pratique, cela tient à ce que la condition de possibilité de leur compréhension et de leur application était précisément la Résurrection et l’envoi de l’Esprit saint qu’elle entraînerait. C’est en tant que destinataires de l’Esprit, envoyé par la Ressuscité, que le chrétien est capable de vivre la charte du Royaume, à savoir les béatitudes, que prononça jadis sur une montagne de Galilée le rabbi de Nazareth.
Jésus ressuscité ? La preuve par le courage des disciples
À ce propos, signalons que les évangiles ne sont pas un reportage journalistique, pris sur le vif, de l’existence de Jésus. Ils ont été écrits à la lumière de l’événement pascal – ce qui ne signifie que les paroles de Jésus aient été inventées par les rédacteurs, et mises indûment dans sa bouche. Seulement, l’Esprit qui inspira ses auteurs est le même que Celui qui nous permet aujourd’hui de vivre comme des frères du Ressuscité. En rejoignant ses disciples en Galilée, Jésus tient à leur montrer que ce qu’il leur a enseigné, tandis qu’il était encore dans sa condition mortelle, est plus que jamais valable, et que c’était par l’Esprit de résurrection qu’il expulsait les démons, guérissait les malades et édictait les lois du Royaume sur les routes de Palestine.
Jésus est resté le même, tout en menant une vie différente
La Résurrection projette ainsi sa lumière sur tout le parcours du Nazaréen. Par exemple, dans les évangiles, chaque fois qu’il est écrit qu’un malade, un alité « se relève », cela ne signifie pas seulement qu’il se remet physiquement debout, mais aussi que la puissance de la Résurrection agit en lui pour le faire mener une nouvelle existence : « Va, et ne pèche plus. » D’ailleurs, le même terme est utilisé pour dire « se relever » et la « levée » du Christ d’entre les morts. L’existence pré-pascale de Jésus est comme une parabole de la puissance de la Résurrection. Aussi, pour le lecteur, ce retour en Galilée représente-t-il une invitation à méditer la vie du Christ comme une révélation, et non comme une simple biographie qui empilerait les faits divers les uns sur les autres.
Jésus ressuscité ? L’inexplicable naissance de l’Église
C’est qu’il existe à la fois une discontinuité et une continuité entre le Jésus mortel et le Jésus ressuscité. Discontinuité, parce que Jésus ne meurt plus, et qu’il est capable désormais de rejoindre ses disciples de l’intérieur, par l’Esprit. Mais aussi continuité, parce que le Ressuscité reste le Crucifié, que son amour et son application à nous servir n’ont pas changé.
Une annonce de l’ouverture du christianisme aux nations
Enfin, signalons que la Galilée était qualifiée, au premier siècle, de « carrefour des nations », parce que beaucoup d’ethnies étrangères y vivaient au milieu de la majorité juive. La région était également un lieu de communication entre Méditerranée et Orient. Rejoindre Jésus dans cette région-carrefour, revenait donc à annoncer déjà l’ouverture du christianisme aux nations, et proclamer dans la foulée son universalisme. (Jean-Michel Castaing - Publié le 03/05/19)
Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles :
« Est-ce bien là le Jésus des béatitudes, Celui de l'appel, le Jésus qui se repose sur la margelle d'un puits, Celui qui nous envoie annoncer la Paix » … ? Jésus entend résonner toutes les questions qui bouillonnent dans les esprits de Ses apôtres alors, comme toujours, patient, aimant, Jésus prend les devants et va les surprendre :
« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé.
Voilà matière à tomber à la renverse comme Pierre, Jacques et Jean lors de la Transfiguration ! Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre : qui a donné ce pouvoir qui se présente plus qu'universel, puisqu'il concerne ciel et terre ? Ici, Jésus ne précise pas qui est le donateur, mais il est facile de le deviner quand on sait que Jésus ne fait, ne dit rien, qui ne soit conduit par le Père :« Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien par moi-même, mais tout ce que je dis, c'est le Père qui me l'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît. » (Jn 8) Dès lors , nous pouvons comprendre et reconnaître « le dire » du Père quand le Fils prononce ces Paroles et déduire, qu'elles viennent directement, du Père, par l'entremise de Son Verbe , le Fils du Père, ELLES SONT DONC « PAROLE DE DIEU » C'est bien DIEU LE PERE qui est à l'origine de la déclaration du Fils !
Quel est le contenu de cette déclaration ? Allez … Nous avons déjà entendu cela
dans une autre circonstance, en saint Luc . Jésus vient de désigner soixante-dix disciples qu'Il envoie deux par deux, en précisant que la moisson est abondante, il suffit de la « récolter ». Jésus révèle les difficultés que les disciples rencontreront et donne aussi des consignes pour manifester clairement la gratuité du don de Dieu :« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. N'emportez ni argent, ni sac, ni sandales, et ne vous attardez pas en salutations sur la route. Dans toute maison où vous entrerez, dites d'abord : 'Paix à cette maison.' (Lc 10)
Aujourd'hui s'ajoute une recommandation importante et surprenante : De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Les apôtres doivent rassembler non pas la Palestine seulement, mais les NATIONS, - la tâche est immense - ( la Galilée n'est-elle pas le carrefour des Nations? Ce qui peut expliquer pourquoi Jésus est revenu sur la terre de Son commencement terrestre pour l'envoi en mission des apôtres et pour Son départ ) donc le monde entier et les baptiser , leur permettre de renaître, comme Jésus l'annonçait à Nicodème :
« Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de renaître, ne peut voir le règne de Dieu. » Nicodème lui répliqua : « Comment est-il possible de naître quand on est déjà vieux ? Est-ce qu'on peut rentrer dans le sein de sa mère pour naître une seconde fois ? »
Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
Ce qui est né de la chair n'est que chair ; ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne sois pas étonné si je t'ai dit qu'il vous faut renaître. Le vent souffle où il veut : tu entends le bruit qu'il fait, mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de l'Esprit. » (Jn 3)
L'eau cet élément qui lave et purifie devient symbole d'un changement radical de vie ! Eau purifiée elle-même par le propre baptême du Fils, dans le Jourdain, par Jean le Baptiste, et où le Père et L'Esprit se sont manifestés ; La famille trinitaire était réunie visiblement puisque Jean peut en témoigner :
Et moi, je ne le connaissais pas, mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser dans l'eau." Et Jean rendit témoignage en disant: "J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il s'est reposé sur lui. Et moi je ne le connaissais pas; mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et se reposer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit-Saint. Et moi j'ai vu et j'ai rendu témoignage que celui-là est le Fils de Dieu." (Jn 1)
L'Esprit qui s'empare de la personne, la vivifie , lui donne d'adhérer à cette vie nouvelle, initiée par le Père et annoncée par le Fils dans la communion de l'Esprit !
Être baptisé AU NOM DU PERE, ET DU FILS, ET DU SAINT ESPRIT, c'est devenir membre vivant , donc actif, de cette famille UNIQUE en Son genre, qu'est la famille Trinitaire, c'est être profondément renouvelé pour adopter, comme le Fils, le faire, le dire et l'être de Dieu! C'est observer tout ce que je (Jésus) a commandé à Ses
apôtres ! C'est, avec les apôtres et comme eux, devenir disciples, se mettre à l'école de l'AMOUR qui est Dieu ! Le Baptisé est le même en apparence, et pas tout-à-fait le même en vérité , il s'engage à adopter les mœurs de Dieu empreintes d' « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi , humilité et maîtrise de soi. Face à tout cela, il n'y a plus de loi qui tienne. Ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair, avec ses passions et ses tendances égoïstes. Puisque l'Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par l'Esprit. Ne cédons pas à la vanité : pas de provocation entre nous, pas de rivalité. (Ga 5), »Le baptisé devient la demeure de la TRES SAINTE TRINITE que nous célébrons aujourd'hui : Tu es, je suis, comme le disait si bien st François d'Assise dans sa salutation à Marie, la MAISON TERRESTRE DE DIEU, Père et Fils et Esprit Saint :
Salut, Marie, Dame sainte, Reine, sainte Mère de Dieu,
vous êtes la Vierge devenue Église :
choisie par le très saint Père du ciel,
consacrée par lui comme un temple
avec son Fils bien aimé et l’Esprit Paraclet ;
vous en qui fut et demeure toute plénitude de grâce
et Celui qui est tout bien.
Salut, Palais de Dieu ! Salut, Tabernacle de Dieu !
Salut, Maison de Dieu ! Salut, Vêtement de Dieu !
Salut, Servante de Dieu ! Salut, Mère de Dieu !
Avons-nous conscience de cette grâce incomparable ? Nous conduisons-nous selon la dignité qui nous est conférée par notre Baptême ? Non seulement nous sommes FILS DE, mais nous abritons cette famille TRINITAIRE ! DIEU , oui, DIEU Père, et Fils et Esprit Saint, habite en moi, en toi ! Quel mot peut exprimer cette merveille .Etonnante merveille qui me renvoie au splendide poème de Grégoire de Nazianze
« Ô Toi l'au-delà de tout, comment t'appeler d'un autre nom ? Quelle hymne peut te chanter ? Aucun mot ne t'exprime... Tout ce qui existe te prie et vers toi tout être qui sait lire ton univers fait monter un hymne de silence.
Je crois en effet que pour bien dire Dieu-Trinité , le mieux est de se taire et de Le vivre en devenant , comme le dit un chant liturgique « ce que nous recevons »
En confiant cette extraordinaire mission aux Apôtres et à chacun de nous le Fils nous établit dans la confiance, la sérénité, la paix :
Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
De qui, de quoi pouvons-nous avoir peur ? Que craignons-nous ? Jésus est avec nous , et qui dit Jésus, dit le Père et le Fils et le Saint Esprit .
Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom,(Seigneur) lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. (Jn 14)
L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. (Lc 1)
Saint Paul dans la deuxième lecture le dit à sa manière :
Vous
n’avez pas reçu un
esprit qui fait de vous des esclaves
et vous ramène à la peur
;
mais vous avez reçu un Esprit
qui fait de vous des fils ;
et c’est en lui que nous crions
« Abba
! »,
c’est-à-dire
: Père !
C’est
donc l’Esprit Saint lui-même
qui atteste à notre esprit
que
nous sommes enfants de Dieu.
Puisque
nous sommes ses enfants,
nous
sommes aussi ses héritiers :
héritiers de Dieu,
héritiers
avec le Christ,
TRINITE SAINTE TRINITE BIENHEUREUSE
JE M'OFFRE A TOI, JE ME CONSACRE A TOI
TRINITE SAINTE, TRINITE BIENHEUREUSE ,
ETENDS TA MAIN SUR MOI !
Me voici, Père, par Jésus, je me donne.
Je m'offre à Toi, Je me consacre à Toi.
Me voici, Père, Par Jésus, je me donne,
Ton Esprit soit sur moi.
Jésus, Lumière, Jésus, Verbe du Père,
Je m'offre à Toi, Je me consacre à Toi.
Jésus, Lumière, Jésus, Verbe du Père,
Je dis « oui » comme Toi.
Esprit de grâce, lien du Fils et du Père,
Je m'offre à Toi, Je me consacre à toi.
Esprit de grâce, lien du Fils et du Père,
Recrée mon cœur d'enfant.
Et voici, pour celles et ceux qui ne la connaîtrait pas, la superbe prière de Sainte Élisabeth de la Trinité , à notre DIEU TRINITE
Élisabeth de la Trinité : Ô mon Dieu, Trinité que j'adore
Élisabeth de la Trinité (1880-1906) écrit le 21 novembre 1904, sa grande prière «O mon Dieu, Trinité que j’adore» pour la fête de la présentation de Marie au Temple, un événement qui ne se trouve pas dans l’Évangile, mais qui se réfère à un évangile apocryphe de Jacques le Mineur.
Ô
mon Dieu, Trinité que j'adore,
aidez-moi à m'oublier
entièrement
pour m'établir en vous, immobile et paisible
comme
si déjà mon âme était dans l'éternité!
Que rien ne puisse
troubler ma paix ni me faire sortir de Vous,
ô mon
Immuable, mais que chaque minute m'emporte
plus loin dans la
profondeur de votre Mystère.
Pacifiez mon âme, faites-en votre
ciel,
votre demeure aimée et le lieu de votre repos;
que je
ne vous y laisse jamais seul,
mais que je sois là tout
entière,
tout éveillée en ma foi, tout adorante,
toute
livrée à votre action créatrice.
Ô
mon Christ aimé crucifié par amour,
je voudrais être une épouse
pour votre cœur;
je voudrais vous couvrir de gloire,
je
voudrais vous aimer...jusqu'à en mourir!
Mais je sens mon
impuissance et
je Vous demande de me revêtir de
Vous-même,
d'identifier mon âme à tous les mouvements de votre
Âme;
de me submerger, de m'envahir, de Vous substituer à
moi,
afin que ma vie ne soit qu'un rayonnement de votre Vie.
Venez
en moi comme Adorateur,
comme Réparateur et comme Sauveur.
Ô
Verbe éternel, parole de mon Dieu,
je veux passer ma vie à Vous
écouter,
je veux me faire tout enseignable afin d'apprendre tout
de Vous;
puis, à travers toutes les nuits, tous les vides
toutes
les impuissances, je veux vous fixer toujours et
demeurer sous
votre grande lumière.
Ô mon Astre aimé, fascinez-moi pour
que je ne puisse
plus sortir de votre rayonnement.
Ô
Feu consumant, Esprit d'amour,
survenez en moi afin qu'il se fasse
en mon âme
comme une incarnation du Verbe;
que je Lui sois une
humanité de surcroît,
en laquelle il renouvelle tout son
mystère.
Et
vous, ô Père, penchez-Vous vers votre pauvre petite créature,
ne
voyez en elle que le Bien-aimé en lequel
Vous avez mis toutes vos
complaisances.
Ô
mes Trois, mon Tout, ma Béatitude,
Solitude infinie, Immensité
où je me perds,
je me livre à Vous comme une
proie;
ensevelissez-vous en moi,
pour que je m'ensevelisse en
Vous, en attendant
d'aller contempler en votre lumière l'abîme
de vos grandeurs.
Ainsi soit-il.
L'Ermite