vendredi 24 novembre 2017

BREBIS ? BOUC ? BREBIS ET BOUC ?

FÊTE DU CHRIST, ROI DE L'UNIVERS
(Mt 25, 31-46)


Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis,
et je veillerai sur elles. Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau
quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis,et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de nuages et de sombres nuées.
C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer,
– oracle du Seigneur Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître selon le droit. Et toi, mon troupeau

– ainsi parle le Seigneur Dieu –, voici que je vais juger entre brebis et brebis,
entre les béliers et les boucs.


Qui d'entre nous peut imaginer le Seigneur Dieu un bâton à la main, revêtu d'une tunique de berger, se déplaçant dans de verts pâturages (Psaume de la Liturgie) pour veiller sur son troupeau ? 
 
Qui L'imagine battant la campagne pour retrouver la brebis égarée et la ramener avec tendresse, sur Ses épaules, à la bergerie ? 
 
Qui peut concevoir ce Dieu d'amour au chevet de la brebis malade lui prodiguant des soins pour lui permettre de retrouver sa place ! 
 
Et pourtant c'est bien de notre Dieu, dont il est question dans la lecture d’Ézéchiel , Dieu, en Jésus fait homme , s'est approché de l'humanité, la nôtre, « Allons jusqu'à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, et que le Seigneur nous a fait connaître. » Ils se hâtèrent d'y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. (Luc 2) allant jusqu'à s'agenouiller pour lui laver les pieds , et c'est Lui qui rentre à Jérusalem juché sur un âne, « Voici que ton roi vient à toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et sur un ânon, fils de celle qui porte le joug» (Matthieu 21) pas dans un carrosse, sur le dos d'une ânesse dit l’Évangile , c'est encore Lui qui meurt comme un paria sur l'infâme croix devenue son trône de gloire avant de retourner vers le Père où Il nous accueillera si nous acceptons de nous mettre au service de nos frères comme Il nous en a donné l'exemple 
Qui a déjà vu un monarque terrestre dans cette posture ? Nos rois terrestres habitent des palais grandioses, rutilants d'orfèvrerie, faisant bonne chair, se désaltérant dans des coupes de valeur, se restaurant dans des assiettes rares, servis au doigt et à l’œil par de dévoués valets et femmes de chambre, servis par une cour toute en courbettes et ronds de jambe … Avez-vous déjà rencontré un roi, un Président, un chef d'entreprise, un général ramenant un subalterne épuisé sur ses épaules, lui préparant un repas, un lit ? Et si l'un d'eux sort du rang nous le supportons mal et le traitons de démagogue... l'enfermant dans un rôle, l'empêchant de manifester son humanisme. « Lequel d’entre vous, demande Jésus, quand son serviteur vient de labourer ou de garder les bêtes, lui dira à son retour des champs : ’Viens vite à table’ ?
Ne lui dira-t-il pas plutôt : ’Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et que je boive. Ensuite tu pourras manger et boire à ton tour.’
Sera-t-il reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ?
De même vous aussi, quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous : ’Nous sommes des serviteurs quelconques : nous n’avons fait que notre devoir.’ »
Or c'est Lui, Jésus qui « jugera entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs. » comme Il nous le révèle dans l’Évangile qui suit !
En ce temps-là,Jésus disait à ses disciples :« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire.Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
La Gloire, le trône du Christ , ces réalités risquent de nous fourvoyer si nous nous projetons dans nos expériences terrestres ! En effet, la gloire des hommes est à mille milles de celle de Dieu ! Les trônes de nos monarques, les chaises sophistiquées de nos Présidents n'ont absolument rien à voir avec la Gloire, le trône de Dieu ! Qui pourrait imaginer Jésus , Celui qui nous révèle Dieu Père enveloppé, drapé dans des ors rutilants, un cadre flamboyant ? Il est important de faire taire nos représentations humaines et de plonger, aussi profond que possible dans ce que nous balbutions de la grandeur de notre Dieu ! Notre Dieu n'est grand que dans sa petitesse extrême , inimitable . Nous pouvons l'approcher mais nous ne pourrons jamais l'imiter ! Dieu s'est abaissé pour nous élever ! Qui est capable de cela hormis Lui-même ? « Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.Mais il s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme,il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix !Aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame, de Jésus Christ, qu’il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » Phil 2
La gloire du Père, Son trône c'est me semble-t-il, ce resplendissement de lumière et d'amour inégalables,, la lumière étant l'explosion de l'amour, propre à la Trinité sainte, en un mot c'est la grâce qui est en Elle et qui circule dans Ses créatures par la pure magnanimité d'un Dieu qui offre son amour et s'offre en Jésus-Christ pour nous Le révéler ! « Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus en temps opportun. (Hébreux 4) Le trône de la grâce c'est le trône de l'amour reçu et donné, partagé ! Il ne s'agit pas d'être écrasés, d'avoir peur, la Lettre aux Hébreux nous invite au contraire à nous approcher du trône de la grâce pour obtenir miséricorde!et l'auteur précise  «Car nous n'avons pas un grand prêtre impuissant à compatir à nos infirmités; pour nous ressembler, il les a toutes éprouvées hormis le péché. » (Hébreux 4) Et cette gloire nous sommes invités à la partager : « Jésus avait été abaissé un peu au-dessous des anges, et maintenant nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de sa Passion et de sa mort. Si donc il a fait l'expérience de la mort, c'est, par grâce de Dieu, pour le salut de tous. En effet, puisque le créateur et maître de tout voulait avoir une multitude de fils à conduire jusqu'à la gloire, il était normal qu'il mène à sa perfection, par la souffrance, celui qui est à l'origine du salut de tous. (Hébreux 2)

Ce n'est pas en raison de faits d'armes, de conquêtes , de comptes en banque saturés , non, c'est au prix d'une vie livrée, d'une vie de service , que Jésus de retour dans le sein du Père participe à cette gloire rayonnement d'un amour époustouflant et c'est sur cet amour que nous serons jugés et que nous entendrons Jésus nous dire :

‘Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ;j’étais malade, et vous m’avez visité ;j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’Alors les justes lui répondront :‘Seigneur, quand est-ce que nous

t’avons vu...?tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ?tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ?tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison...Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’ Et le Roi leur répondra :‘Amen, je vous le dis :chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères,c’est à moi que vous l’avez fait.’

Jésus, Maître du monde n'est pas venu pour en tirer profit, pour remplir Ses greniers célestes, pour rivaliser avec nos monarques et Présidents, pour être applaudi, recevoir des dessous de table, Jésus s'identifie à toute souffrance ! C'est Sa façon de révéler Sa Royauté ! Les Pharisiens ont du mal à concevoir un tel Roi . Et c’est pour cela que, face à un homme sans défense, fragile, humilié, comme l’est Jésus, un homme de pouvoir comme Pilate reste surpris ; surpris parce qu’il entend parler d’un royaume, de serviteurs. Et il pose une question qui lui semblera paradoxale : « Alors, tu es roi ? ». Quel genre de roi peut être un homme dans ces conditions-là ? Mais Jésus répond par l’affirmative : « C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité, écoute ma voix » (Jn 18, 37). 
Jésus parle de roi, de royaume, cependant, il ne se réfère pas à la domination, mais à la vérité. Pilate ne comprend pas : peut-il exister un pouvoir qui ne s’obtient pas par des moyens humains ? Un pouvoir qui ne réponde pas à la logique de la domination et de la force ? Jésus est venu révéler et apporter une nouvelle royauté, celle de Dieu ; il est venu rendre témoignage à la vérité d’un Dieu qui est amour et qui veut établir un royaume de justice, d’amour et de paix . Celui qui est ouvert à l’amour, écoute ce témoignage et l’accueille avec foi, pour entrer dans le royaume de Dieu. Quand je soigne un malade, que je visite une personne incarcérée, que j'accueille un migrant, que je partage mon pain, c'est Jésus que je rencontre , c'est Jésus que je soulage sur le chemin du Golgotha . Mais encore faut-il VOIR et RECONNAÎTRE dans la personne secourue, Celui qui a établi Sa demeure chez elle, en elle ! Avec nos têtes dures nous nous demandons pourquoi Jésus insiste à ce point en explicitant l'inverse de la situation !
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche :‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits,dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ;j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ;j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ;j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’
 Alors ils répondront, eux aussi :‘Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison,sans nous mettre à ton service ?’
Il leur répondra :‘Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits,c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.

Jésus est obligé de préciser, Il doit expliquer son jugement :Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’Seigneur, quand t’avons-nous VU avoir faim... ?chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères,c’est à moi que vous l’avez fait.’chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits,c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.

Voir et Reconnaître Jésus dans le petit, le pauvre, le nécessiteux, n'est pas automatique je peux agir intervenir par simple altruisme,pour avoir une relative bonne conscience sans voir et reconnaître que je suis auprès de Jésus qui me sauve en sauvant le frère , Il me
sauve de mon repliement, de mon égoïsme, de mes enfermements de toutes les barrières que je monte entre les frères et ma propre vie ! Jésus dans le frère me permet de sortir de mes limites , Il m'ouvre à l'universalisme de l’Amour !

P.S. En réalité, ce passage de l’Évangile me «  titille » constamment, aussi, j'ajoute quelques réflexions qui tournent dans mon esprit. Chacun prendra ce qui lui convient le mieux ! Notre Roi est Celui qui nous jugera, nous le savons, mais nous avons appris, dans les livres, les enseignements, l’Écriture Sainte, des témoignages et, encore plus par expérience personnelle, qu'Il est avant tout notre Frère venu pour nous révéler Notre Père qui n'hésite pas à envoyer ce Roi tellement différent des autres, un Roi qui, comme Lui,  est lent à la colère et plein d'amour » infiniment miséricordieux, qui pardonne et prend pitié, … Alors je pense que « brebis ou bouc » quelles que soient nos défaillances, les maladresses et les limites de notre amour, notre Roi trouvera toujours un recoin pour nous accueillir, sinon dans la gloire étincelante, du moins dans un infime rai de cette lumière incandescente , si nous avons tant soit peu de bonne volonté, comme Il a offert, en un clin d’œil, ce bonheur à nul autre pareil, au larron repenti qui quittait cette terre en Sa compagnie ! Restons dans la confiance, notre Roi est AMOUR , Il n'est qu’Amour ! Et quand Il nous secoue tendrement, c'est pour nous réveiller, pour nous entraîner plus haut et plus loin !
Seigneur, délivre-moi de moi-même, ouvre mon cœur à toute détresse :


Heureux ceux qui m’aident à vivre
D’après saint Vincent de Paul
Heureux ceux qui respectent
mes mains décharnées et mes pieds déformés.
Heureux ceux qui conversent avec moi
bien que j’aie désormais quelque peine
à bien entendre leurs paroles.
Heureux ceux qui comprennent
que mes yeux commencent à s’embrumer
et mes idées à s’embrouiller.
Heureux ceux qui, en perdant du temps à bavarder
avec moi, gardent le sourire.
Heureux ceux qui jamais ne me font observer :
“C’est la troisième fois que
vous me racontez cette histoire !”
Heureux ceux qui m’assurent qu’ils m’aiment
et que je suis encore bonne
ou bon à quelque chose.
Heureux ceux qui m’aident à vivre
l’automne de ma vie…
et j'ajoute :
Heureux ceux qui voient et reconnaissent
leur Maître, leur Seigneur, et leur Roi !

dans le plus petit des petits

Amen !


R/ Le Seigneur est mon berger :
rien ne saurait me manquer.
(cf. Ps 22, 1)

Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.

Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;

j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.

l'Ermite

vendredi 17 novembre 2017

AUSSITÔT !

XXXIII e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
ANNEE A
(Mt 25, 14-30)


En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole :« C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent,à chacun selon ses capacités. il partit.
Cet Homme, c'est Jésus ! Le grand voyage ? C'est la Passion qui approche et le retour dans la Gloire du Père ! Les serviteurs, ce sont essentiellement les apôtres et tous ceux qui ont la grâce inestimable d'être membres du Corps Église ! Nous sommes tous concernés ! « Ses biens » , ce sont l'annonce de la Bonne Nouvelle avec tous le cortège des moyens mis à notre disposition pour rester reliés ! « Les dons de la grâce sont variés, mais c'est toujours le même Esprit. Les fonctions dans l'Église sont variées, mais c'est toujours le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c'est toujours le même Dieu qui agit en tous. Chacun reçoit le don de manifester l'Esprit en vue du bien de tous. » (1Corinthiens 12) C'est en effet St Paul qui précise cela ! Que l'on ait reçu cinq, trois ou un talent (don(s) ) qu'importe, l'essentiel est de faire fructifier ce qui nous est imparti avec un maximum d'amour. Et c'est de cela que nous aurons à répondre « celui qui agit en tout cela, c'est le même et unique Esprit : il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté. » (1Corinthiens 12)
La femme du Livre des Proverbes (1ère lecture) mérite la confiance de son époux , elle fait son bonheur parce qu'elle utilise ses capacités au service de son foyer sans ignorer le pauvre qu'elle rencontre ! C'est une femme qui agit avec intelligence, qui a du jugement, du bon sens, et dont le cœur est ouvert à toute détresse et c'est pour cela qu'elle est précieuse  : Elle est précieuse plus que les perles !Son mari peut lui faire confiance :il ne manquera pas de ressources. Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine,tous les jours de sa vie.Elle sait choisir la laine et le lin,et ses mains travaillent volontiers. Elle tend la main vers la quenouille,ses doigts dirigent le fuseau.Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre,elle tend la main au malheureux. (Prov. 31) Cette femme ne perd pas son temps dans des valeurs éphémères (charme, beauté et nous pourrions étendre la liste si nous nous arrêtions à toutes les propositions qui sont à l'affiche de notre temps) non, cette femme, parce qu'elle respecte le Seigneur, a droit à la reconnaissance des siens et de son entourage ! : « Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit ; seule, la femme qui craint le Seigneur mérite la louange. Célébrez-la pour les fruits de son travail : et qu’aux portes de la ville, ses œuvres disent sa louange ! »
N'allez surtout pas croire que je limite le don de Dieu à ceux qui ont reçu cette grâce
insigne d'adhérer à la Révélation, nous savons que nul ne connaît les pensées du Seigneur et que Ses voies sont impénétrables . N'est-ce pas un samaritain qui a mérité les éloges de Jésus ? Une prostituée qui a retenu son attention ? Une femme adultère, Samaritaine de surcroît, qui a pu se désaltérer au Cœur compatissant et respectueux de Jésus ? Un Samaritain lépreux qui revient sur ses pas pour rendre grâce en se prosternant aux pieds de Jésus ? « Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la science de Dieu ! Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables ! Qui a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ? Qui lui a donné en premier, et mériterait de recevoir en retour ? Car tout est de lui, et par lui, et pour lui. A lui la gloire pour l'éternité ! Amen. » dit aussi Saint Paul dans Romains 11 .
Dieu ne serait pas Dieu s'Il faisait des différences entre les hommes ! L'important c'est d'être fidèles là où nous avons été plantés,  en vivant au plus près de ce qui nous est donné de comprendre de son amour , car c'est l'amour le sommet de tout et c'est sur l'amour que nous serons jugés ! « L'amour ne passera jamais. Un jour, les prophéties disparaîtront, le don des langues cessera, la connaissance que nous avons de Dieu disparaîtra. ..Ce qui demeure aujourd'hui, c'est la foi, l'espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c'est la charité. » (1Corinthiens 12)
Il n'en reste pas moins vrai qu'avoir rencontré le Christ c'est le Don des dons  que beaucoup nous envient !
Aussitôt,  celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres.De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître. « Aussitôt » il est bon de noter avec quelle promptitude chacun se met à l'ouvrage , si les deux premiers s'empressent de faire fructifier ce qu'ils ont reçu le troisième, timoré , ne prend aucun risque, sans doute a-t-il peur de perdre et du coup, il se dépêche de cacher , de protéger pour avoir quelque chose à faire valoir. Le texte nous dira les raisons de son choix !
Deux questions s'imposent à mon esprit :
  • ces talents, que représentent-ils ?
  • Dans lequel de ces serviteurs je me reconnais ?
    Le risque c'est de ramener à soi ces fameux talents et d'y voir nos propres talents individuels. Ce n'est d'ailleurs pas impossible, mais nous sommes membres d'un corps qui a pour nom « Église », cette Église a tout reçu du Père par Jésus, dans
    l'Esprit Saint ! Le premier de tous les dons, celui que nous recevons au baptême, et d'où découlent tous les autres, c'est la foi, laquelle a besoin d'être nourrie entretenue et partagée . Nourrie et entretenue par les sacrements, partagée avec les frères et sœurs que le Seigneur met sur notre route ! Jésus au terme de son voyage terrestre nous laisse l’Église naissante, avec la richesse de ses sacrements, Eucharistie, confirmation, pardon, Ordre, mariage, onction des malades, Sa Parole de Vérité pour éclairer notre route : que faisons de ces dons ? Le moment est venu de répondre à la seconde question : où est-ce que je me situe ?
    Je me permets une parenthèse pour témoigner d'un courrier reçu aujourd'hui, il m'est adressé par une personne venue me rendre visite tout récemment, pour déposer il s'agit de ses mots, ses nombreuses épreuves et celles de ses enfants devant Jésus et Marie. Je n'évoque ses épreuves que pour dire simplement à quel point on se sent infiniment petit, petit, minuscule, insignifiant, devant une telle grandeur d'âme ! Ce qui me touche, c'est sa confiance en Dieu qu'elle garde intacte et l'organisation de sa vie de prière :
  • le LUNDI cette dame prie pour la paix, le MARDI pour l’Église, le MERCREDI pour les catéchistes et les enfants, le JEUDI pour les familles, les couples et leurs enfants , ( cette dame est mère de quatre enfants) le VENDREDI pour les âmes du Purgatoire, le SAMEDI pour la conversion des pécheurs, le DIMANCHE pour que chacun approfondisse et médite l'Eucharistie. Au verso de cette page, d'un format A4 figure une prière universelle écrite par ses soins il y a de nombreuses années, elle la prie chaque jour, et les nuits d'insomnie et parfois avec ( elle écrit auprès de ) son mari !
Cette dame qui est retraitée, était cultivatrice, elle a quitté l'école à 14 ans. Le Seigneur a trouvé un cœur ouvert à Ses dons, Il a pu y établir Sa demeure ! N' avons nous pas là, une fille de Dieu particulièrement discrète qui est restée debout dans les épreuves et qui a fait fructifier les dons de Dieu dans sa vie de jeune, d'épouse, de mère, de grand mère , de garde malade ? Elle veille en effet sur son époux devenu handicapé ! Comment ne pas s'émerveiller et rendre grâce ? Une femme parfaite, qui la trouvera ?  N'avons-nous pas ici l'exemple d'une femme qui a tout misé sur Dieu à travers vents et marées et qui est restée debout dans la tempête et termine sa vie dans la prière, la fidélité, la confiance ?
En se donnant à moi Jésus me fait confiance , Il me donne les moyens de grandir, de me nourrir, de prendre ma place dans la grande aventure de l'évangélisation comment est-ce que je réponds à cette confiance ?
Suis-je de ceux qui participent , « c’est en se donnant qu’on reçoit,c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie » prie st François d'Assise. Ou bien, suis-je un installé , un « pantouflard » , un poltron, quelqu'un qui garde pour lui le trésor de la foi et le laisse dormir ou va jusqu'à le taire, parfois le cacher comme le troisième serviteur, soit par peur, par honte, par pusillanimité, frilosité  ? ou bien ai-je une âme missionnaire , une foi contagieuse, enthousiaste, ardente , communicante ?
Il ne s'agit pas, bien sûr, d'avoir une foi ostentatoire mais d'être qui je suis, à savoir disciple de Jésus, et de savoir en rendre compte où que je sois, avec qui je me trouve Pour en rendre compte, cette foi doit être éclairée, et l'éclairage lui est donné au sein de l’Église par la richesse insondable des sacrements, de la Parole, de l'Enseignement ! Combien parmi nous ont lu au moins une fois la Bible ? Comment partager ma foi si je ne la cultive pas , si je n'en connais pas les fondements et les fondations ? Pensons à cette dame , elle prie pour nous tous, elle demande pour nous que nous donnions du sens à l'Eucharistie dans nos vies ! Et combien d'anonymes prient pour nous , y pensons-nous Ouvrons tout grands nos cœurs pour accueillir les « talents » , les dons que Jésus nous offre, ne les laissons pas pourrir, dans un recoin caché de notre cœur ! Car le Maître viendra et nous ne savons ni le jour, ni l'heure, ni l'instant :
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes.Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha,présenta cinq autres talentset dit ‘Seigneur,tu m’as confié cinq talents ;voilà, j’en ai gagné cinq autres.’Son maître lui déclara :‘Très bien, serviteur bon et fidèle,tu as été fidèle pour peu de choses,je t’en confierai beaucoup ;entre dans la joie de ton seigneur.’ Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit :‘Seigneur, tu m’as confié deux talents ;voilà, j’en ai gagné deux autres.’Son maître lui déclara :‘Très bien, serviteur bon et fidèle,tu as été fidèle pour peu de choses,je t’en confierai beaucoup ;entre dans la joie de ton seigneur.’ Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit :‘Seigneur, je savais que tu es un homme dur :tu moissonnes là où tu n’as pas semé,tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre.Le voici. Tu as ce qui t’appartient.’Son maître lui répliqua :‘Serviteur mauvais et paresseux,tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé,que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.Alors, il fallait placer mon argent à la banque ;et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talentet donnez-le à celui qui en a dix.
Seigneur, je savais que tu es un homme dur :tu moissonnes là où tu n’as pas semé,tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre.Le voici.Les voilà les motivations qui conduisent notre troisième serviteur à cacher son talent. Jésus ne manque pas de souligner son manque d'imagination : il fallait placer mon argent à la banque ;et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. De cela même , par peur, il a été incapable ! La peur en effet est paralysante, elle bloque, elle empêche d'avancer , elle replie, étouffe, enserre, enferme . Si nous sommes tentés par ce repliement courons chercher de l'aide , tentons un infime service , une brèche s'ouvrira et la grâce pourra passer, à doses homéopathiques dans un premier temps mais quand nous aurons goûté Dieu, le flot de son amour inondera notre vie et nous ne pourrons pas revenir en arrière, bien au contraire ! Nous expérimenterons alors : À celui qui a, on donnera encore,et il sera dans l’abondance ; Donner, c'est recevoir bien plus que ce que nous donnons, alors donnons et donnons encore notre vie explosera en joie, en feu d'artifice de l'Amour ! Hélas celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Ce n'est pas Dieu qui reprend , « Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables. » Rom 11 Dieu est Celui qui donne, ce que nous gardons s'étiole et finit par disparaître !
Ne brisez pas l'élan de votre générosité, mais laissez jaillir l'Esprit ; soyez les serviteurs du Seigneur. Aux jours d'espérance, soyez dans la joie ; aux jours d'épreuve, tenez bon ; priez avec persévérance. Partagez avec les fidèles qui sont dans le besoin, et que votre maison soit toujours accueillante. Bénissez ceux qui vous persécutent ; souhaitez leur du bien, et non pas du mal. Soyez joyeux avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent. Soyez bien d'accord entre vous ; n'ayez pas le goût des grandeurs, mais laissez-vous attirer par ce qui est simple. Ne vous fiez pas à votre propre jugement. (Romains 13)

Quant à ce serviteur bon à rien,jetez-le dans les ténèbres extérieures ;là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !’ » De notre côté, comme la dame citée plus haut, prions y compris dans nos insomnies afin que les poltrons se réveillent et participent un jour à la grande, l'immense, la monumentale fête du Royaume  où nous sommes tous attendus !
PRIONS avec St François d'Assise
Tout puissant, très saint, très haut et souverain Dieu, souverain bien, bien universel, bien total, vous qui seul êtes bon,puissions-nous vous rendre toute louange, toute gloire, toute grâce, tout honneur et toute bénédiction; puissions-nous toujours rapporter à vous seul tous les biens.-Amen.
Heureux qui craint le Seigneur
et marche selon ses voies !
Tu te nourriras du travail de tes mains :
Heureux es-tu ! À toi, le bonheur !
Ta femme sera dans ta maison
comme une vigne généreuse,
et tes fils, autour de la table,
comme des plants d’olivier.
Voilà comment sera béni
l’homme qui craint le Seigneur.
De Sion, que le Seigneur te bénisse !
Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie.

l'Ermite

vendredi 10 novembre 2017

EGOISTES OU SAGES ? ET MOI, AURAI-JE ASSEZ D'HUILE ?

XXXII e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
ANNEE A
(Mt 25, 1-13)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : Ce chapitre 25 de Saint Matthieu précède l'entrée de Jésus dans la Passion . Il est composé de trois paraboles, celle qui nous est proposée aujourd'hui, vient ensuite celle des talents et, enfin , la grande parabole du Jugement dernier !
Le temps presse, Jésus veut ancrer Ses disciples, dans l'essentiel, dans ce qui lui semble le plus important avant l'heure décisive où ils se retrouveront « seuls » pour gérer l’Église naissante ! Seuls ! Ils ne le seront jamais, pas plus que nous ne le sommes – Je suis avec vous chaque jour, jusqu'à la fin du monde je ne vous laisserai pas seuls, je vous enverrai le Paraclet qui vous conduira à la Vérité tout entière – cependant il n'y aura plus cette présence sensible et rassurante, il est donc particulièrement important de leur offrir une vision panoramique des enseignements qu'ils devront vivre eux-mêmes avant de les dispenser . Souvenons-nous de la mise en garde de dimanche dernier à propos des pharisiens , : « ils disent et ne font pas ! » C'est une invitation à faire, avant de dire, pour les apôtres, et pour chacun de nous! Matthieu, dans son Évangile, parle 57 fois du Royaume, Luc 42, Marc 20, Jean 5 et, la plupart du temps tous relatent des comparaisons effectuées par Jésus dans le seul but d'enseigner, de former ! C'est encore le cas aujourd'hui :
« Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, ici, il s'agit de jeunes filles invitées à des noces, donc à un moment festif, un moment heureux où elles partageront la joie de ceux qui se lient pour tout une vie ! ( il ne peut s'agir aujourd'hui, que des noces de l'Agneau ) Nous avons tous l'expérience de telles situations. Nous y pensons longtemps à l'avance, nous préparons soigneusement la tenue qui conviendra le mieux au contexte, nous mettons tout en œuvre pour que la fête soit une réussite ! Nous cherchons à éviter toute fausse note qui pourrait nuire à la joie de ce jour unique !
Ici, nos jeunes filles, compte tenu du contexte de l'époque :
prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes,des flacons d’huile.
La remarque n'est pas anodine, cinq sont prévoyantes, cinq sont insouciantes ! Pourquoi cette remarque n'est-elle pas anodine ?
- D'une part, elle engagera un débat sur la responsabilité, le discernement, la lucidité ...
- D'autre part, elle oriente la pensée que Jésus évoquera dans la conclusion, nous y reviendrons.
Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Quoi de plus normal  ? Quelle que soit la bonne volonté, quelle que soit la profondeur du désir de voir l'époux, notre condition humaine ne manque pas de faire entendre ses droits et ses besoins ! Il est difficile, quel que soit l'âge, de triompher du sommeil quand la fatigue nous gagne ! L'erreur n'est donc pas ici, mais dans la préparation. Les unes pensent avec sérieux à la RENCONTRE , les autres envisagent davantage la fête , elles en deviennent étourdies !
Notons, par ailleurs, qu'il s'agit de l'époux et non des époux, il me semble plausible et quasi certain, de voir , une allusion, aux épousailles de Jésus qui a épousé, pris sur Lui, en Lui, notre humanité à l'exception du péché ! Le verset conclusif me paraît assez explicite pour ne pas en douter !
Au milieu de la nuit, il y eut un cri :Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.’Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe.
Au milieu de la nuit, au moment où on ne L'attend plus, quand la brume du sommeil a envahi tout l'être , où il faudra se secouer pour retrouver ses esprits , défroisser les vêtements pour être présentables, constituer le cortège d'accueil et, réaliser subitement que l'huile prévue se révèle insuffisante pour celles, ceux, qui n'ont pas pensé aux accidents de la vie toujours possibles ! Peut-être pouvons-nous prendre un peu de temps pour réfléchir personnellement à « notre huile » sa qualité, sa quantité, il s'agit , vous le comprenez, de tous les éléments de notre vie qui nous permettent de faire face aux imprévus ! Tous ces dons reçus du Seigneur ( nos talents) pour répondre au mieux à Ses attentes ! Prenons-nous les moyens de les développer, de les faire fructifier comme l’Évangile nous le demande, et l’Évangile c'est Jésus Lui-même !
Dans semblable situation (celle que nous venons d'évoquer) la réaction immédiate , c'est l'emprunt !
Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes :‘Donnez-nous de votre huile,car nos lampes s’éteignent.’ Les prévoyantes leur répondirent :‘Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous,allez plutôt chez les marchands vous en acheter.
Voilà le sujet du débat ! Les jeunes filles prévoyantes seraient-elles égoïstes ? En tout cas, nombreux sont ceux qui risquent de penser ainsi. Toutefois, si nous réfléchissons sérieusement, nous serons conduits à voir différemment ! Partager l'huile indispensable à la bonne tenue de la soirée, serait plonger l'ensemble dans l'embarras. Si les jeunes filles prévoyantes se laissent guider par leur seule sensibilité elles feront ce choix imprudent, mais ce n'est pas le cas ! Ces jeunes ont acquis une maturité suffisante pour effectuer le bon choix au risque d'être critiquées et de voir leurs compagnes se détourner d'elles à l'avenir .
Il s'agit là d'une situation fréquente rencontrée dans notre quotidien : si je refuse ce service, si je réponds par la négative à une attente précise, je cours le risque de déplaire, d'être remis en question, jugé etc .Quelle est la juste position ? C'est celle qui me permet d'être en harmonie avec ma conscience si celle-ci est bien formée, en harmonie avec l’Évangile de Jésus-Christ ! Certaines décisions irréfléchies, affectives, seront parfois bien plus nocives pour nos amis(es) et pour nous-mêmes ! Elles sont le début d'un engrenage qu'il est difficile de remonter pour en défaire les nœuds! N'oublions pas trop vite ce qui nous est dit dans la première lecture de ce dimanche : « La sagesse se laisse trouver … elle devance les désirs de ceux qui la cherchent, penser à elle est la perfection du discernement et celui qui veille à cause d'elle sera bientôt délivré du souci. »La Sagesse c'est Dieu Lui-même, Père, et Fils et Esprit Saint, quand tout se brouille, quand nous ne voyons pas quel est le meilleur, appelons la Sagesse de Dieu , la Sagesse qui est Dieu, « elle nous apparaîtra avec un visage souriant ; elle viendra à notre rencontre ! »  Et, je ne le dirai jamais assez, ne craignons pas de consulter notre accompagnateur qui nous éclairera parce qu'il, elle a la distance qui convient !
Être sensible certes, c'est excellent, mais nous confondons souvent, sensibilité et sensiblerie ! Et nous nous fourvoyons  et entraînons nos semblables sur des chemins scabreux ! C'est ce qui serait arrivé à nos jeunes filles prévoyantes si elles n'avaient pas raisonné leur cœur ! C'est très souvent, en éducation, que nous sommes conduits à serrer notre poing dans notre poche pour résister à la « sensiblerie » , pour mettre notre cœur à distance et demeurer pleinement lucides ! Ce matin même, en sortant de la messe j'ai été témoin d'une personne prisonnière de son cœur devant les caprices d'une autre personne, j'ai réagi au minimum soutenue par un autre témoin de la scène et attends le moment de pouvoir en parler avec l'intéressée, en attendant je prie l'Esprit de Sagesse de prendre possession de son âme .
Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces,et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles
arrivèrent à leur tour et dirent :‘Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !Il leur répondit :‘Amen, je vous le dis :je ne vous connais pas. C'est navrant évidemment, et on a le droit de souffrir pour le sort des jeunes étourdies mais il n'est pas possible de vouloir à leur place , de choisir à leur place, de se préparer à leur place … Quand nos frères et sœurs font de mauvais choix, nous devons tenter de les éveiller, de les éclairer mais la décision finale est de leur responsabilité . Si je ne fais rien pour les aider je partage cette responsabilité, mais si j'ai tenté une démarche, voire plusieurs, je ne peux absolument pas me substituer à la ou aux personnes concernées ! Il ne suffit pas de crier : Seigneur, Seigneur, c'est d'ailleurs une remarque entendue récemment sur les lèvres de Jésus « Ce n'est pas celui qui m'aura dit: " Seigneur, Seigneur! " qui entrera dans le royaume des cieux, mais celui qui aura fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Beaucoup me diront en ce jour-là: " Seigneur, Seigneur! n'est-ce pas en votre nom que nous avons prophétisé? n'est-ce pas en votre nom que nous avons chassé les démons? et n'avons-nous pas, en votre nom, fait beaucoup de miracles? " Alors je leur dirai hautement: Je ne vous ai jamais connus. Éloignez - vous de moi, artisans d'iniquité! (Matthieu 7) »
L'époux , Jésus, n'hésite pas à durcir le ton : « je ne vous connais pas » Cette parole est particulièrement dure, et pourtant, on ne joue pas impunément avec le feu ! Tout au long de ces trois années, Jésus s'est appliqué à donner les clefs qui ouvrent l’accès au Royaume... tout au long de notre vie Il place des balises sur notre route : l’Église d'où jaillissent les eaux vives des sacrements, les invitations à prier sans cesse, l'Eucharistie, Sa Parole ce trésor qu'il ne suffit pas d'exposer dans sa bibliothèque, mais qu'il est primordial de lire, relire pour faire corps avec, pour devenir Parole vivante du Verbe de Dieu  : « Fils d'homme, mange ce qui est devant toi, mange ce rouleau, et va parler à la maison d'Israël. » J'ouvris la bouche, il me fit manger le rouleau et il me dit : « Fils d'homme, remplis ton ventre, rassasie tes entrailles avec ce rouleau que je te donne. » Je le mangeai donc, et dans ma bouche il fut doux comme du miel. (Ezéchiel 3) Si nous ne voulons pas entendre la remarque cinglante du Maître :« je ne vous connais pas » mangeons et ruminons la Parole de Dieu !
Jésus nous met en garde contre toute forme de légèreté , Il ne nous défend pas de nous amuser, de nous distraire pour nous détendre, Il nous demande simplement d'être à tout
instant prêt pour la RENCONTRE ’Veillez donc,car vous ne savez ni le jour ni l’heure. » Ailleurs ne dit-Il pas : « Alors deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé.Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée. Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. »Mat 24, 42
« Que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme? Que donnerait un homme en échange de son âme?… Marc 8,36
C'est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas. Mat 24, 44
Je ne peux m'empêcher de penser à Saint Louis de Gonzague je crois,un professeur demanda à lui et à ses compagnons de jeu « que feriez-vous si l'on vous annoncez votre mort immédiate ?  L'un répondit : « J'irai tout de suite me confesser », un autre « je me rendrai à la chapelle pour me préparer dans la prière », quant au jeune Louis il dit simplement « je continuerai ce que je suis en train de faire » révélant ainsi la qualité de son union à Dieu et de son désir de rester dans la volonté de Dieu !
Dieu ne nous demande pas l'extraordinaire Il nous demande d'être là où Il nous veut, dans l'Esprit qui est le sien à chaque instant de notre vie, alors, la RENCONTRE sera une fête, celle de l’Époux avec l'épouse à qui Il dit « viens ! »
Voici que je viens sans tarder. Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie écrite dans ce livre. » (Apocalypse22)
L'Esprit et l'Épouse disent : « Viens ! » Celui qui entend, qu'il dise aussi : « Viens ! »Celui qui a soif, qu'il approche. Celui qui le désire, qu'il boive l'eau de la vie, gratuitement. (Apocalypse 22)
Demandons ensemble et les uns pour les autres :

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

C’est toi que j’espère tout le jour,
en raison de ta bonté, Seigneur.
Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse
ton amour qui est de toujours.
Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ;
dans ton amour, ne m’oublie pas.
Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
Il enseigne aux humbles son chemin.
Les voies du Seigneur sont amour et vérité
pour qui veille à son alliance et à ses lois.
A cause de ton nom, Seigneur,
pardonne ma faute : elle est grande.
Est-il un homme qui craigne le Seigneur ?
Dieu lui montre le chemin qu’il doit prendre.
Son âme habitera le bonheur,

ses descendants posséderont la terre.

Psaume 24, Versets 4-13

L'Ermite