vendredi 29 juillet 2022

QUE TROUVE-T-ON DANS MON GRENIER ?

 

DIX - HUITIEME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


Année C


(Lc 12, 13-21)


Selon Son habitude , Jésus enseigne la foule rassemblée auprès de Lui et voilà qu'une voix s'élève et Lui adresse une demande plutôt surprenante :

« Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. »  Cette question manifeste plusieurs aspects intéressants :

Il faut croire que les relations fraternelles sont bien tendues pour demander de la sorte une intervention extérieure !

Peut-être sommes-nous en présence d'une personnalité timorée qui cherche à se cacher derrière une personnalité influente et espère ainsi contourner toute forme de confrontation.

D'autre part, s'adresser à Jésus pour lui demander de se positionner en médiateur est plutôt malvenu et Jésus sait l'exprimer.

Jésus lui répondit :« Homme, qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? » 

Jésus sans la moindre ambiguïté lui précise qu'Il n'est pas envoyé pour régler ce genre de litige, Sa Mission est tout autre. Cependant, Jésus se saisit de l'incident pour élargir le problème sous-jacent et, par le biais d'une Parabole, va élargir l'horizon de ceux qui L'écoutent :

S’adressant à tous :« Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. »

Avant d'entrer dans le vif du sujet Jésus lance une importante recommandation qui devrait ouvrir les cœurs pour accueillir la Parabole. Tout d'abord, Jésus demande et nous demande, de nous garder de toute avidité, de toute appétence, Jésus dit bien « DE TOUTE AVIDITE » donc, quelle qu'elle soit ! Avidité dans le domaine alimentaire, des biens divers et variés, de gloire ( dans sa jeunesse St François d'Assise rêvait de gloire) ...Pourquoi ?

car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. Ce n'est en effet, ni la position sociale, ni les biens cumulés, ni la naissance, ni l'héritage, ni la dignité de son statut qu'il soit civil ou ecclésial , ni, ni, qui font la valeur d'une personne, c'est ce qu'elle est en elle-même, ses vertus, sa valeur spirituelle, morale, humaine qui font ce qu'elle est en vérité devant Dieu. C'est encore St François d'Assise ( veuillez m'excuser de le citer encore) qui écrit :ne gardez pour vous rien de vous afin que vous reçoive tout entier celui qui se donne à vous tout entier. La vraie valeur, en langage évangélique, c'est notre dépouillement ! Il permet à Dieu de transparaître en soi ! Voilà la seule, l'unique valeur ! Persuadés de cela, par la grâce du Seigneur, nous pouvons aborder la Parabole :

Et il leur dit cette parabole :« Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté. Il se demandait :‘Que vais-je faire ? Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.’ ( S'il a engrangé au point de ne pas savoir quoi faire : qu'il partage!)   Puis il se dit :‘Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens.    Alors je me dirai à moi-même : Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.’Vous l'aurez remarqué, cet homme est totalement centré sur lui, sur ses richesses matérielles, son bien être. On ne l'entend pas parler de sa famille, de ses proches de ceux qui sont dans le besoin. Tout tourne autour de lui et des biens qu'il a cumulés, sans doute par son travail, peut-être même a t-il tout sacrifié à son travail , il ne semble pas avoir pris le temps de fonder une famille! Il ne pense pas une minute que tout peut être anéanti en un instant, il cherche à thésauriser et seulement cela ! Ses greniers sont limités il envisage de les détruire pour augmenter sa capacité à engranger !  Pense-t-il à tous les aléas de la vie ? Il semble que non ! Incendie , guerre, bactéries , il a des biens, un trésor qu'il tient à sauvegarder, pour lui, et pour lui seul : Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence .Il oublie l'essentiel tel que le décrit le Livre de l'Imitation de Jésus-Christ :Laisse donc entrer le Christ. ~ Lorsque tu posséderas le Christ, tu seras riche, il te suffira. C'est lui qui veillera sur toi, qui te pourvoira fidèlement de toutes choses, si bien que tu n'auras plus besoin de rien espérer de la part des hommes. ~Mets toute ta confiance en Dieu. N'aie pas d'autre crainte, pas d'autre amour que lui. C'est lui qui répondra de toi et agira au mieux.Tu n'as pas ici-bas de patrie définitive. En quelque lieu que tu puisses être, tu n'es qu'un étranger, un voyageur, et tu n'auras jamais de repos si tu n'es pas intimement uni au Christ. ~ Certes ce livre n'existait pas à l'époque, mais son esprit si ! Nous trouvons cela dans la première lecture de ce jour : Vanité des vanités, disait Qohèleth.Vanité des vanités, tout est vanité ! Un homme s’est donné de la peine ; il est avisé, il s’y connaissait, il a réussi.Et voilà qu’il doit laisser son bien à quelqu’un qui ne s’est donné aucune peine.Cela aussi n’est que vanité,    c’est un grand mal !En effet, que reste-t-il à l’homme de toute la peine et de tous les calculs pour lesquels il se fatigue sous le soleil ?Tous ses jours sont autant de souffrances,ses occupations sont autant de tourments :même la nuit, son cœur n’a pas de repos.Cela aussi n’est que vanité. Bien sûr qu'il est normal de travailler et d'acquérir de quoi entretenir sa famille, mais de façon équilibrée, sans oublier l'essentiel qui est d'aimer ! St Paul traduit ainsi cet essentiel dans la seconde lecture si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut :c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.    Pensez aux réalités d’en haut,non à celles de la terre. L'essentiel c'est de rechercher les réalités d'En-Haut. Dans la Parabole, Jésus ne ménage pas cet homme obnubilé par ses biens et par son seul bien-être :

Mais Dieu lui dit :‘Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie.Et ce que tu auras accumulé,qui l’aura ?’ Autrement dit «  tu as perdu la raison « ! et Jésus dit ailleurs : Quel profit en effet aura l'homme, s'il gagne le monde entier, mais perd son âme? Ou que donnera l'homme en échange de son âme? (Mt 16) . Nous le voyons, nous le savons, le plus important c'est notre vie d'après, bien sûr pour croire cela il convient d'avoir la foi et de tout entreprendre, non pour engranger mais pour nourrir et éduquer la foi en Jésus Ressuscité remonté vers le Père pour nous préparer une place :Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place ? Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi. Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin. » (Jn 14)

Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »

Vite , ne tardons pas, « grimpons » dans nos greniers, ouvrons nos armoires, trions, distinguons le nécessaire du superflu, l'utile de l'inutile, l'important de l'accessoire, aérons, allégeons nos maisons, le cas échéant ,le feu aura moins de prise et, surtout, faisons des heureux, partageons, aimons partager !

Où entassons-nous nos richesses ? et quelles sont ces richesses ? A la lumière de cette parabole de Jésus, nous voilà invités à faire le point sur nos priorités dans la vie – et à rectifier, peut-être, notre usage des biens d’ici-bas. La vie d’un homme et sa valeur réelle ne se mesurent pas à ses richesses. En sommes-nous vraiment conscients et persuadés ?

Avons-nous vu une seule fois dans notre vie, un humain, conduit par ses pairs , à sa dernière demeure terrestre, accompagné, par ses lingots d'or, ses belles villas, ses yachts ...

Soyons sérieux « celui qui voudra sauver sa vie, la perdra; et celui qui perdra sa vie à cause de moi, la trouvera. » (Mt 16)

La transmission de la foi en Dieu, Père, Fils et Esprit Saint n'est-elle pas le plus beau cadeau que nous ayons reçu ? Merci à nos parents, à nos éducateurs de la foi, à tous ceux qui ont été pour nous des révélateurs de Jésus : CHEMIN, VERITE ET VIE  de nos vies !


  • R/ D’âge en âge, Seigneur,
    tu as été notre refuge.
     

  • (Ps 89, 1)

  • Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
    que nos cœurs pénètrent la sagesse.

    Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
    Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.

  • Rassasie-nous de ton amour au matin,
    que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
    Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
    Consolide pour nous, l’ouvrage de nos mains.

    L'Ermite

vendredi 22 juillet 2022

PERE !

 

DIX - SEPTIEME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


Année C


(Lc 11, 1-13)


La première Lecture de ce dimanche développe un aspect important de la prière que Jésus reprend dans les deux petites paraboles qui suivent la réponse faite à la demande des disciples. Nous y reviendrons !

J'apprécie vraiment énormément ce passage de la Genèse et je ne peux pas le lire sans sourire ! Si le terme de « PERE » n'est pas prononcé, l'attitude d'Abraham est bien celle d'un enfant facétieux qui veut arriver à ses fins et conduire, étape, après étape, son Seigneur de « Père » à pardonner à ses enfants .Abraham commence par titiller la fierté du Seigneur « Enfin »  Loin de toi de faire une chose pareille ! Abraham en appelle ensuite au Droit, à la justice de Dieu, « Celui qui juge toute la terre n’agirait-il pas selon le droit ? » Ayant obtenu gain de cause, Abraham s'enhardit, il sent qu'il a touché la bonne « corde » et va diminuer peu à peu le nombre des justes jusqu'à obtenir satisfaction ! Sa ténacité, sa persévérance payent ! Au point que viendra le jour, où ce « Seigneur-Père », grâce à UN SEUL , Son UNIQUE, Son FILS BIEN-AIME, sauvera l'humanité tout entière à condition que celle-ci accueille le Don de Dieu. L'Humanité est SAUVEE par le JUSTE des justes , en puissance, si elle accueille le Salut offert !

Abraham nous enseigne à nous adresser à Dieu Père, tout simplement, familièrement, sans idées préconçues. En somme, prier Dieu, c'est prier « Son Papa » du ciel, et, avec son Papa, on ne fait pas de manières !

Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda :« Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. » Sans doute, les apôtres sont-ils impressionnés par la transformation de Jésus quand Il est en relation intense avec Son Père . Les apôtres, désirent profondément imiter Jésus, être saisis comme Lui par cette rencontre intense et transformante aussi, ils n'hésitent pas, à Lui demander « Sa recette » ! En réalité, il ne s'agit pas de recette, mais de qualité de présence et d'adhésion .

Il leur répondit :« Quand vous priez, dites :‘Père,que ton nom soit sanctifié,que ton règne vienne.    Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour    Pardonne-nous nos péchés,car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »    

Nous remarquons deux parties bien distinctes dans cette prière qui nous vient de Jésus Lui-même :

La première partie est tout orientée à la gloire du Père :

Père,

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne.

La seconde partie Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour  

 Pardonne-nous nos péchés,car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation. » 

est orientée à nos besoins personnels , elle nous permet de comprendre que nous avons besoin de ce Père très bon pour vivre selon Son dessein d'amour.

Père, dire Père, à Dieu , c'est difficilement concevable et pourtant, Jésus, le Fils par excellence qui a , Lui, toute légitimité pour le nommer ainsi, Lui «le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :Il est Dieu, né de Dieu,lumière née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, Engendré, non pas créé, consubstantiel au Père, et par lui tout a été fait ». Lui, Jésus, nous demande de Le nommer et de Le reconnaître comme tel. Oui , nous avons, de par Sa volonté Dieu pour Père ! C'est vertigineux ! Cette révélation, car c'en est une, fait de nous des fils, et en conséquence , des frères ! Sommes-nous vraiment fils ? Sommes-nous vraiment frères ? Nous conduisons-nous comme des fils, comme des frères ?

Notre Père très saint, notre Créateur, notre Rédempteur, notre Sauveur et notre Consolateur. (Notre Père paraphrasé de St François d'Assise)

que ton nom soit sanctifié, n'oublions pas que dans l’Écriture Sainte, le NOM exprime la totalité de la personne, demander que le NOM de Dieu soit sanctifié, c'est demander que Dieu soit reconnu, aimé, béni,comme Saint, ce qu'Il est par essence, et que par conséquent, l'humanité tout entière soit tournée vers Lui.

« Que ton nom soit sanctifié que devienne lumineuse en nous la connaissance de toi, afin que nous puissions connaître la largeur de tes bienfaits, la longueur de tes promesses la hauteur de ta majesté, la profondeur de tes jugements. » St François d'Assise

que ton règne vienne. Le règne de Dieu c'est le rayonnement de son amour , un amour qui veut que toute personne soit sauvée, que la création soit libérée de ses liens, de ses servitudes, et qui ne demande rien d'autre que l'accueil de Jésus comme Son Envoyé  « Celui-ci est mon Fils bien aimé écoutez-le » 

«  Que ton règne vienne pour que tu règnes en nous par la grâce et nous introduise dans ton règne où la vision de toi est sans voile l'amour de toi parfait, la communion à toi bienheureuse, la jouissance de toi sans fin. » St François d'Assise

Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour :

Le pain quotidien, c'est en premier lieu le Pain Vivant qui nous transforme, Pain de la Parole, le Pain de L'Eucharistie, certes Jésus n'a pas encore procédé à l'Institution, mais Il évoque souvent notamment dans ST Jean : « Amen, amen, je vous le dis : ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c'est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Le pain de Dieu, c'est celui Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » (Jn 6)

C'est aussi le pain qui nourrit notre corps et le fait tenir debout !

Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien ton fils bien aimé, notre Seigneur Jésus Christ en mémoire, compréhension et révérence de l'amour qu'il a eu pour nous et de tout ce que pour nous il a dit, fait et souffert. St François d'Assise

 Pardonne-nous nos péchés,car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous.

Jésus nous invite à solliciter la miséricorde du Père comme Abraham l'implorait dans la première lecture de ce jour et nous sommes sensés agir de même à l'égard de nos frères qui auraient des dettes à notre égard, quelle est notre pratique du pardon ?

Et remets nous nos dettes par ta miséricorde ineffable, par la puissance de la passion de ton Fils bien aimé et par les mérites et l'intercession de la bienheureuse Vierge et de tous tes élus.

comme nous les remettons à nos débiteurs et ce que nous ne savons pas pleinement pardonner, Toi Seigneur fais que nous pardonnions pleinement, Si bien que par amour de toi, nous aimions vraiment nos ennemis Et intercédions dévotement auprès de toi Ne rendant à personne le mal pour le mal Et nous attachions en toi à être source de joie pour tous. St François d'Assise

Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »  c'est un peu comme si Jésus nous disait de demander au Père, Son Père et le nôtre, de ne pas nous laisser flirter avec le mal . Exemple : je sais qu'il y a en moi telle fragilité or je n'hésite pas à prendre tel risque où le Malin me fera un croche-pied et me fera chuter.

Et ne nous soumets pas à la tentation,qu'elle soit manifeste ou sournoise, soudaine, ou lancinante et prolongée. St François d'Assise

Après nous avoir donné un outil pour la prière : Père, que ton nom soit sanctifié... Jésus nous présente le mode d'emploi de cet outil à partir d'exemples concrets , de la vie de tous les jours que chacun peut comprendre . Très souvent, quand nous prenons en mains un nouvel outil, nous fonçons tête baissée , sans prendre le temps de lire le mode d'emploi, or, nous constatons par nous-même, que c'est là une grossière erreur. Si nous avions pris le temps de lire l'explication nous n'aurions pas perdu un temps précieux et nous aurions gardé notre calme ! Prenons le temps de lire le mode d'emploi préconisé par Jésus  ce fin pédagogue :

Jésus leur dit encore :« Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :‘Mon ami, prête-moi trois pains,  car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.’ Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :‘Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ;mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’. Eh bien ! je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.

Que nous dit Jésus ? Jésus nous dit de persévérer dans la prière, d'exposer nos besoins avec insistance, de ne pas nous décourager quand la réponse tarde. Et la sagesse nous dit que si Dieu nous fait attendre, c'est pour nous préparer à accueillir Sa réponse, à la comprendre si elle est différente de ce que nous attendions. Dieu, notre Père , ne nous fait pas attendre par plaisir, Il prépare nos cœurs à accueillir Ses dons. C'est aussi ce qui est décrit dans les versets suivants avec une nuance supplémentaire

    Moi, je vous dis :Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira.

Jésus nous encourage, à demander et affirme que le Père répondra et c'est ici que vient la nuance :

 Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »

Dieu répond si notre demande est bonne pour nous. Nous nous conduisons parfois comme des enfants immatures et capricieux et demandons , parce que notre horizon est limité, ce qui pourrait nous conduire dans un précipice, appelé ici, serpent ou scorpion . Souvent , nous prenons conscience après coup que notre attente était puérile, malvenue, infondée. Dieu voit plus loin, plus large, plus profond que nous et ne répond pas à ce genre d'enfantillage, mais Il répond, c'est évident, nous devons seulement apprendre à entendre et reconnaître , à voir les merveilles de Dieu dans nos vies, à Lui faire une confiance absolue  ! C'est le sens des versets qui précèdent.

L'Ermite

vendredi 15 juillet 2022

MARTHE ? MARIE ?

 

SEIZIEME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


Année C


(Lc 10, 38-42)


La péricope proposée à notre méditation en ce dimanche fait immédiatement suite à la Parabole du Bon Samaritain. Jésus est en route et fait étape chez Marthe , Marie et Lazare.La Maîtresse de Maison, c'est Marthe , c'est elle qui reçoit !

Jésus entra dans un village.Une femme nommée Marthe le reçut .Souvenons-nous de la recommandation de Jésus lors de l'envoi en mission des soixante douze disciples au début de ce chapitre 10.  : En quelque maison que vous entriez, dites d'abord: " Paix à cette maison! " Et s'il y a là un fils de paix, votre paix reposera sur lui; sinon, elle reviendra sur vous. Demeurez dans cette maison, mangeant et buvant de ce qu'il y aura chez eux, car l'ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Et en quelque ville que vous entriez et qu'on vous reçoive, mangez ce qui vous sera servi; (Luc 10) Ce que Jésus recommande à Ses disciples , Il se l'applique. Aujourd’hui ils ne sont pas deux mais le groupe apostolique au complet ce qui doit nous aider à comprendre l'affairement de Marthe dans la suite de cet épisode.

Recevoir Le Maître dont on dit tellement de bien est un honneur incommensurable pour elle, Marthe s'empresse de mettre les petits plats dans les grands comme nous disons familièrement. D'ailleurs, Jésus est si bien accueilli que la fratrie Le considérera désormais comme l'ami sûr et Jésus reviendra pour de brefs répits sur la chemin de Sa Passion.

Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.

Nous percevons immédiatement une différence notable entre les deux sœurs, Marthe active , organisatrice, répond à l'urgence : nourrir tous ses hôtes et leur permettre de se reposer paisiblement.

Marie, plutôt contemplative, met en pause l'urgent, le matériel, et se livre à ce qui lui paraît essentiel : ne rien perdre des paroles et de la Présence inattendue du Maître.

Les deux sont honorées par cette présence mais réagissent très différemment ! L'une agit, l'autre écoute !

Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Nous n'avons pas de difficultés à imaginer ce que cela représente ! Préparation du repas, souvent, à l'époque, on tuait le veau gras pour accueillir, préparation de la table, veiller à tous les détails d'une réception réussie pour honorer ses hôtes. Voir sa sœur, assise au pied de Jésus, sans rien faire d'autre qu'écouter et se réjouir d'une telle proximité ne peut qu'irriter celle qui se démène dans les préparatifs et peut-être bien faire monter en elle une certaine irritation , un mélange de jalousie, d'envie , d'aigreur, d'agacement : je fais tout, Marie ne fait apparemment rien !

Qui ne le comprendrait ? D'autant que Jésus est arrivé de façon impromptue, il n'y avait pas de téléphone à l'époque et Il vivait au jour le jour , heure après heure, sauf quelques rares points d'attache comme le deviendra la Maison de Marthe, Marie et Lazare.

Marthe, entièrement absorbée par la préparation, commence à « bouillir » intérieurement, elle lorgne vers sa sœur paisiblement assise, les yeux fixés sur Jésus, essayant de ne rien perdre de Sa Parole, Marthe n'en peut plus et manifeste son désarroi avec une certaine animosité ! Notons que Marthe n'interpelle pas sa Sœur, elle cherche un appui du côté de Jésus , sans doute espère-t-elle secrètement qu'une intervention du Maître aura plus de poids qu'une remarque directe à Marie qui risque, soit de venir en bougonnant, soit de rembarrer l'aînée sans ménagement  d'où :

Elle intervint et dit :« Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. »

Cela semble clair, Marthe s'étonne de l'attitude de Jésus et le « somme » d'intervenir auprès de Marie pour qu'elle prenne part aux préparatifs !

En personne responsable, Marthe aurait pu discrètement s'adresser directement à sa sœur et lui demander l'aide escomptée. On peut se demander s'il n'y a pas, dans ce comportement, le désir caché d'humilier Marie ! Jésus n'est pas dupe, on pouvait s'en douter, au lieu d'obtempérer, c'est à Marthe qu'Il s'adresse l'invitant à effectuer un retour sur elle-même pour discerner l'essentiel de l'accessoire .

Avant d'aller plus loin, avec Marthe , chacune et chacun peut effectuer un arrêt sur image et réfléchir sur la qualité ou non, de son, de ses regards. Mon regard est-il plutôt bienveillant ou je laisse libre cours à mon imaginaire et vois un ennemi au lieu d'un frère , d'une sœur dans mon prochain, y compris le plus proche ! Ne m'arrive-t-il pas d'interpréter, de préférence négativement, tel geste, tel oubli, tel comportement ? «  Qui es-tu toi qui juges ton frère ? » Cultivons la bienveillance, il est préférable de se tromper en étant trop bon que le contraire .

Le Seigneur lui répondit :« Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » Et ne voyons pas dans la remarque de Jésus une approbation à deux cents pour cent du choix de Marie , Jésus, sans faire la morale souligne qu'il y a des priorités dans la vie et que nous ne devons pas passer à côté ! Plus tard, lorsque Marie Madeleine répandra du parfum sur Ses pieds s'attirant une remarque amère de Judas, Jésus dira :"Laisse-la; elle a gardé ce parfum pour le jour de ma sépulture. Car vous aurez toujours des pauvres avec vous; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours!" (Jn 12

C'est ce que comprend Marie qui ne veut rien perdre de la Présence de Jésus !Une autre fois , dans St Luc Il insistera auprès de Ses disciples :

Et il dit à ses disciples: " C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour (votre) âme de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez; car l'âme est plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement. Considérez les corbeaux, qui ne sèment ni ne moissonnent, qui n'ont ni cellier ni grenier, et Dieu les nourrit. Combien plus valez-vous que les oiseaux! Qui de vous, à force soucis, pourrait ajouter une coudée à la longueur de sa vie? Si donc vous ne pouvez pas le moins, pourquoi vous inquiétez-vous du reste? Considérez les lis, comment ils ne filent ni ne tissent; or, je vous le dis, Salomon même dans toute sa gloire n'était pas vêtu comme l'un d'eux. Si donc Dieu revêt ainsi, dans les champs, l'herbe qui est aujourd'hui et demain sera jetée au four, combien plus (le fera-t-il) pour vous, gens de peu de foi! Vous non plus, ne vous mettez pas en quête de ce que vous mangerez ou ce que vous boirez, et ne soyez pas anxieux. C'est de tout cela, en effet, que les païens du monde sont en quête; mais votre Père sait que vous avez besoin de cela. Au reste, cherchez son royaume, et cela vous sera donné en plus. (Lc 12)

Et n'exonérons pas trop vite Marie de toute recherche de soi , en demeurant au pied du Maître. Apparemment, elle choisit l'essentiel, ce que Jésus appelle la meilleure part mais nous ne connaissons jamais les intentions profondes des personnes. Il semble malgré tout ici, puisque Jésus le souligne, que Marie soit vraiment à l’écoute mais nous ne savons pas vraiment dans quelle mesure Marie est ajustée à Jésus ! C'est dans le chant d'assise que nous entendons : « Car vous ne savez pas le jugement de

Dieu.Et tel semble damné qui est sauvé, peut-être.Et tel semble sauvé qui est déjà damné.Vous ne savez qui sont ceux à qui Dieu tendra la main. »

Je me souviens d'une jeune sœur dans ma communauté , tout le monde admirait son attitude priante à la chapelle, or, elle même disait : ah ! Si les sœurs savaient quelles pensées occupent mon esprit ! Peu de temps après , elle reprenait sa liberté et se mariait. Son esprit était occupé à chercher et trouver une issue à son combat !

Marthe ! Marie ! L'essentiel n'est-il pas cette droiture absolue et intérieure qui nous fait être là où nous sommes pour le seul amour du Seigneur ? N'opposons pas Marthe et Marie ! N'opposons pas vie apostolique et vie contemplative ! Il n'y a pas de vie apostolique sans prière et il n'y a pas de vie contemplative , dont la vie érémitique sans apostolat ! Puisqu'elles sont permises par le Seigneur, laissons-les exister selon l'appel personnel des uns et des autres et rendons grâces pour nos différences qui nous enrichissent, comme Jésus nous l'enseigne. Discernons dans nos vies, l'essentiel de l'accessoire, aimons-nous différents et complémentaires, apprenons à accueillir toute personne parce qu'elle est créée à l'image de Dieu !


Comme au village de Marthe et Marie

(Mutin/ADF-Musique)

Refrain
COMME AU VILLAGE DE MARTHE ET MARIE,
OÙ TU AIMAIS DEMEURER,
TOI, JÉSUS-CHRIST, COMME À BÉTHANIE,
VIENS EN NOS COEURS TE REPOSER.

1
Tu connais mes pas, tu sais mes sentiers,
Viens me visiter dès aujourd’hui.
Assoiffé de Toi, je te supplierai,
Tu me donneras l’eau de l’Esprit.
2
Tu me parleras, je t’écouterai,
Tu m’enseigneras dans le secret.
Affamé de Toi, je t’accueillerai,
Tu me combleras de toute paix.

3
Touche mon regard, dis-moi ta clarté,
Toi qui viens guérir mes yeux blessés.
Rassasié de Toi, je contemplerai,
Tu me rempliras de ta beauté.

L'Ermite

vendredi 8 juillet 2022

VA ET FAIS DE MÊME


QUINZIEME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


Année C

(Lc 10, 25-37)




Un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant :« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Cette volonté du Docteur de la loi, de mettre Jésus à l'épreuve me paraît tout-à-fait incongrue . Comment peut-il imaginer que Jésus se placerait en porte-à-faux avec la loi mosaïque ? Il n'est pas surprenant que Jésus lui retourne la question et lui demande à son tour, avec beaucoup de finesse : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? » Non seulement Jésus lui demande ce qui est écrit dans la loi mais comment lui-même reçoit ce qui est écrit ? Jésus veut savoir si, en tant que Docteur, il comprend de manière juste ce qu'il croit connaître. On pourrait dire « est pris, qui voulait prendre ? » Toutefois , nous pouvons être certains que ce n'est pas l'intention de Jésus, Jésus ne cherche ni à l'humilier, ni à le renvoyer dans ses buts Jésus veut simplement voir si cet homme va à l'essentiel ce qui est le cas :     L’autre répondit :« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme,de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »    Jésus lui dit :« Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. » Jésus ne peut qu'approuver cette réponse, à ce stade il voit juste, mais de façon limitée, plus tard Jésus ira beaucoup plus loin, Il nous demandera « d'aimer COMME Lui, Jésus nous aime ! Or nous savons où cet amour conduit Jésus ! C'est encore le Docteur de la loi, qui, dans son embarras va poser la question dont la réponse est exprimée en Parabole : 

Mais lui, voulant se justifier,dit à Jésus :« Et qui est mon prochain ?»Excellente question que nous pouvons tous nous poser personnellement ! Qui est mon prochain ? A cette question, le dictionnaire nous dit : celui qui est proche, le voisin, mon semblable, celui qui est tout près de moi etc Mais moi , personnellement , pour moi : qui EST MON PROCHAIN ? La personne qui erre dans les rues, le sans abri, est-ce que je le considère comme étant mon prochain ? Le toxicomane du coin, le malade alcoolique, la personne prostituée, le transgenre , la personne homosexuelle, le sortant de prison, sont-ils vraiment mon prochain ? Suis-je prêt (e) à faire un pas vers elle, vers lui ? C'est à chacun(e) de réfléchir !

Jésus reprend la parole et propose une parabole , récit allégorique porteur d'un enseignement, d'un message !

Jésus reprit la parole :« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho,et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.

Montagnes dénudées, arbustes clairsemés, lits de torrents asséchés, chaleur accablante, solitude à perte de vue, passes encaissées: telle est la route qui relie Jérusalem et Jéricho sur une distance d'environ 25 kilomètres avec, en prime, une différence d'altitude de 1000 mètres entre les deux villes.

 En suivant la route à travers le désert de Juda, on s'imagine aisément la détresse dans laquelle se trouvait le pauvre voyageur qui, dans la parabole, est laissé pour mort après avoir été attaqué par des brigands. Même si la scène fait partie d'une parabole, elle se produisait bel et bien dans la réalité.

Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.    De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Premier étonnement : pourquoi Jésus choisit-il un Prêtre et un Lévite , pourquoi pas un Pharisien, un Sadducéen , une personne haut placée ? Le Prêtre est membre de la tribu des Lévites, à priori il n'y a pas d'antagonisme entre eux. C'eût été moins vrai entre le Docteur de la loi et les autres groupes. Comme toujours, Jésus agit avec finesse et veut permettre au Docteur de la Loi de se concentrer sur l'essentiel au lieu de se disperser en recherchant ce qui pourrait opposer les intervenants .

Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion.

Le Samaritain, quant à lui, est loin d'être le mieux placé dans l'estime du frère Juif il est même, le plus détestable. Samaritains et Juifs étaient ennemis à cette époque . Les Juifs méprisaient les Samaritains qu'ils considéraient comme des hérétiques quant aux Samaritains ils reprochaient aux Juifs d'avoir détruit leur sanctuaire sur la mont Garizim. Ils se vouaient un mépris ancestral.

C'est cet homme méprisé que Jésus choisit comme révélateur de l'amour de Dieu pour ce frère blessé alors que Prêtre et Lévite se sont écartés , pour toutes sortes de raisons d'ailleurs, l'abandonnant à sa détresse. Cet homme se laisse émouvoir et  Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant :‘ Prends soin de lui ;tout ce que tu auras dépensé en plus,je te le rendrai quand je repasserai.’

Jésus est, nous l'avons déjà dit, dans la dernière ligne droite avant son arrestation, Sa Passion, Sa mort et Sa résurrection , nous l'avons suivi dans Ses diverses pérégrinations , l'avons-nous vu refuser Son aide à quiconque ? L'avons-nous vu passer outre devant une souffrance ? Parfois, Ses apôtres et la foule ont tenté d'éloigner un infirme un peu trop dérangeant à leurs yeux, or Jésus leur demande de lui faciliter la démarche et le guérit ! « La foule les interpella vivement pour les faire

taire. Mais ils criaient encore plus fort : « Seigneur, aie pitié de nous, fils de David ! » Jésus s'arrêta et les appela : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils répondent : « Seigneur, que nos yeux s'ouvrent ! » Saisi de pitié, Jésus leur toucha les yeux ; aussitôt ils se mirent à voir, et ils le suivirent. (Mt 20) Une autre fois Il demande un service à une Samaritaine car Il ne fait pas de différence entre les personnes ! Et cette païenne syro-phénicienne qui demande la libération de sa fille possédée la renvoie-t-il sans intervenir « étant entré dans une maison, il désirait que personne ne le sût, mais il ne put demeurer caché. Car une femme, dont la fillette avait un esprit impur, n'eut pas plus tôt entendu parler de lui, qu'elle vint se jeter à ses pieds. La femme était païenne, syro-phénicienne de race; elle le pria de chasser le démon hors de sa fille. Il lui dit : " Laissez d'abord les enfants se rassasier, car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens. " Elle lui répondit : " Oui, Seigneur; mais les petits chiens, sous la table, mangent des miettes des enfants. " Il lui dit : " A cause de cette parole, allez, le démon est sorti de votre fille. " S'en étant retournée à sa maison, elle trouva l'enfant couchée sur le lit et le démon sortit. (Mc 7) Nous pourrions continuer longtemps cette énumération chacun peut se prêter à cette recherche pour nourrir sa foi et éduquer son propre comportement ! Sommes-nous prêts à secourir la première personne en détresse qui se trouve sur notre chemin simplement par ce que toute personne EST A L'IMAGE DE DIEU dans le tréfonds de son être?

                                                             Que tes œuvres sont belles
                                                         Que tes œuvres sont grandes
                                              Seigneur, Seigneur, tu nous combles de joie

Que tes œuvres sont belles
Que tes œuvres sont grandes
Seigneur, Seigneur, tu nous combles de joie

C'est toi le Dieu qui nous as faits, qui nous as pétris de la terre
Tout homme est une histoire sacrée, l'homme est à l'image de Dieu
Ton amour nous a façonnés, tirés du ventre de la terre
Tout homme est une histoire sacrée, l'homme est à l'image de Dieu
Tu as mis en nous ton esprit, nous tenons debout sur la terre
Tout homme est une histoire sacrée, l'homme est à l'image de Dieu

Même le plus délabré, le plus repoussant, le plus déshumanisé, cet homme est une histoire sacrée cet homme, cette femme est à l'image de Dieu !

Jésus, après cette histoire peut à son tour interroger le Docteur de la loi et chacun de nous :

Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »    Le docteur de la Loi répondit :« Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. »

Il n'est pas inutile, je pense, de nous arrêter sur le terme « pitié » qui, dans notre langage a souvent une connotation péjorative : cette personne me fait pitié entendons-nous parfois ! Si c'est le cas, que faisons-nous pour elle ? Pour nous aider je suis allée voir ce qu'en dit la conférence des évêques de France : je cite :Ce mot a aujourd’hui une résonance péjorative, il évoque souvent la condescendance. A l’origine il signifiait être touché et ému dans toute sa sensibilité. Dans l’évangile, le mot pitié est employé surtout à propos de Jésus et suggère un sentiment profond qui prend aux entrailles pour se traduire par un geste de miséricorde, un geste de salut. (Marc 6 ; 30-34). En Dieu, la compassion et la pitié sont une seule et même réalité: c’est son amour miséricordieux. C’est aussi bien à l’une qu’à l’autre que nous faisons appel quand nous disons « Seigneur prends pitié » dans le kyrie eleison au début de la messe.

Quant à l’Écriture Sainte, nous trouvons 136 citations de ce terme, dans 32 documents
sur une étendue de recherche de 73 documents

La pitié de Dieu est son amour insondable pour l'humanité.

Cieux, criez de joie, et que la terre exulte ! Montagnes, éclatez en cris de joie ! Car le Seigneur console son peuple, et de ses pauvres il prend pitié. (Is 49)

Qui méprise son prochain pèche, mais qui a pitié des humbles est heureux. (Pv 14)

Quand je crie, réponds-moi, Dieu, ma justice ! Toi qui me libères dans la détresse, pitié pour moi, écoute ma prière ! (Ps 4)

Je disais: " Seigneur, par pitié, guéris-moi, car j'ai péché contre toi. (Ps 41)

Seigneur, tu as pitié de tous les hommes, parce que tu peux tout. Tu fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu'ils se convertissent. (Sg 11)

: « Prends pitié de nous, Seigneur, prends pitié de nous ; puissions-nous vivre heureux jusqu'à notre vieillesse tous les deux ensemble. (Tb 8)

Voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, criait : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. (Mt 15)

Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j'avais eu pitié de toi (Mt18)

Le Docteur ne peut nier l'évidence, il reconnaît la générosité de ce Samaritain à l'égard de l'homme blessé, Jésus ne fait pas de discours, pas de morale  Il lui dit « Va, et toi aussi, fais de même. »

Mais il y a, dans cette scène, un autre aspect beaucoup plus subtil que nous risquons d'occulter, c'est la personne du Samaritain dans ce qu'elle représente . Le Docteur de la Loi, n'hésite pas à reconnaître la qualité de sa compassion pour l'homme blessé mais son regard sur la personne a -t-il changé ? Voit-il toujours cet étranger méprisable ou bien un frère digne d'amour parce que créé à l'image de Dieu ? Je n'ai pas la réponse, mais chacun de nous peut répondre pour soi-même et demander la grâce , non seulement de secourir tout frère en difficulté mais aussi de REGARDER et CONSIDERER toute personne comme un frère , une sœur quelles que soient nos différences !

Entendrons-nous, effectivement, la demande de Jésus ?

Va, et fais de même !

Que tes œuvres sont belles

(Rimaud/Berthier/CNPL Éditions-Studio SM)

Refrain
Que tes œuvres sont belles,
Que tes œuvres sont grandes !
Seigneur, Seigneur, tu nous combles de joie.
Que tes œuvres sont belles,
Que tes œuvres sont grandes !
Seigneur, Seigneur, tu nous combles de joie.

2
La terre nous donne le pain,
Le vin qui réjouit notre cœur.
Tout homme est une histoire sacrée,
L'homme est à l'image de Dieu !
Tu fais germer le grain semé,
Au temps voulu, les fruits mûrissent !
Tout homme est une histoire sacrée,
L'homme est à l´image de Dieu !
Tu rassasies tous les vivants ;
Les hommes travaillent pour vivre.
Tout homme est une histoire sacrée,
L´homme est à l'image de Dieu !


3
C'est toi qui bâtis nos maisons,
Veilleur, tu veilles sur la ville !
Tout homme est une histoire sacrée,
L'homme est à l'image de Dieu !

Tu bénis chez nous les enfants ;
Tu veux la paix à nos frontières !
Tout homme est une histoire sacrée,
L'homme est à l'image de Dieu !

Tu tiens le registre des peuples ;
En toi chacun trouve ses sources !
Tout homme est une histoire sacrée,
L'homme est à l'image de Dieu !


L'Ermite