jeudi 27 septembre 2018

DIEU SEUL EST LE BIEN !

 XXVI e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

ANNÉE B
(Mc 9, 38-43.45.47-48)



 Jean, l’un des Douze, disait à Jésus :
« Maître, nous avons vu quelqu’un
expulser les démons en ton nom ;
nous l’en avons empêché,
car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »


« Mais enfin quelle audace ! Quelle outrecuidance ! Est-ce possible ? Voir cela aujourd'hui me confond, je n'ai pas de mots pour exprimer ma colère, mon indignation ! C'est inimaginable ! J'ai du mal à mettre des mots sur ce que j'ai vu et entendu ! 
 
- Mais qu'as-tu vu ? Qu'as-tu entendu ? Que se passe -t-il ?
(La gazette du quartier fait son travail de sape et voilà tout un attroupement pour écouter ce qui génère un tel courroux !)

-Figurez-vous la « petite unetelle », le « petit untel », de la famille qui vient d'arriver d'on ne sait pas où, elle, rentre à l'université, lui, au Lycée Louis Le Grand …
Et vous avez vu la dame qui animait la liturgie dimanche dernier, elle vient d'arriver et déjà elle se montre ! Etc... etc ...

Nous sommes souvent Jean l’Évangéliste , qui récrimine et veut empêcher le bien parce qu'il naît dans le cœur de quelqu'un qui « ne nous revient pas » ou « que nous ne connaissons pas » ou qui « ne pense pas comme nous » ou « qui vient d'ailleurs » comme si « le bien » est la propriété de quelques uns ! Le « Bien » c'est Dieu Lui-même,Tu es le
bien, Tu es tout bien, Tu es le souverain bien, Seigneur Dieu vivant et vrai. Tu es amour et charité, Tu es sagesse, Tu es humilité, Tu es patience, Tu es beauté, Tu es douceur, Tu es sécurité, Tu es repos, écrit St François d'Assise et Dieu se donne à tous et s'exprime par qui l'écoute. Dieu , n'a pas de religion, pas de race, pas de classe, Dieu se livre , et comme répond Jésus :

« Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous. 

Jésus nous demande de ne pas dresser des barrières, car, celui qui fait le bien est habité par l'Auteur du Bien qui est Dieu ! Certes, tous ne le savent pas, ne Le reconnaissent pas, c'est à nous qui avons ce bonheur de L'avoir rencontré de nous faire accueillants pour leur permettre de Le nommer à leur tour, d'en faire cette expérience unique qui bouleverse une vie .

Moïse, confronté à cette même difficulté fait une très belle réponse à Josué :   « Serais-tu jaloux pour moi ?Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple, un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux ! » 
 
Le Pape François, dans son Exhortation apostolique La joie et l'allégresse , parle de la même façon
9. La sainteté est le visage le plus beau de l’Église. Mais même en dehors de l’Église catholique et dans des milieux très différents, l’Esprit suscite « des signes de sa présence, qui aident les disciples mêmes du Christ ». D’autre part, saint Jean-Paul II nous a rappelé que « le témoignage rendu au Christ jusqu’au sang est devenu un
patrimoine commun aux catholiques, aux orthodoxes, aux anglicans et aux protestants ». Lors de la belle commémoration œcuménique qu’il a voulu célébrer au Colisée à l’occasion du Jubilé de l’an 2000, il a affirmé que les martyrs sont un « héritage qui nous parle d’une voix plus forte que celle des fauteurs de division »

Quant à Jésus, Il enfonce le clou et entraîne Ses disciples encore plus loin :

Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ,amen, je vous le dis,il ne restera pas sans récompense. 
  
Jésus élargit l'espace, comme le suggérait déjà Isaîe : « Élargis l’espace de ta tente ; qu’on déploie les toiles de tes demeures ; ne les ménage pas ! Allonge tes cordages» Ésaïe 54.2  L'entre soi n'est pas une réponse à l'Amour de Dieu, Lui, en Jésus vient pour tous et s'offre à tous , pour Lui, rien n'est petit. Quoi de plus simple qu'un verre d'eau ? Et pourtant Jésus lui apporte toute sa considération , de même qu'Il n'hésite pas à s'identifier aux plus petits, abandonnés, rejetés :“Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez
fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” Mat 25 Oui,Jésus nous demande d'avoir et d'entretenir l'ouverture , de reconnaître la Présence Trinitaire même dans ceux qui apparemment n'adhèrent pas à Sa doctrine, Il devient même sévère, voire intransigeant :

Celui qui est un scandale, une occasion de chute,pour un seul de ces petits qui croient en moi,mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton pied est pour toi une occasion de chute,coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. Si ton œil est pour toi une occasion de chute,arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. »
Certes, Jésus ne nous demande pas de nous mutiler mais Il veut montrer à ceux qui ont l'immense bonheur, cette grâce unique de L'avoir rencontré, qu'il ne peut y avoir de demi mesure. On appartient au Christ ou on ne lui appartient pas. Nous ne pouvons pas choisir un verset ici, un autre là-bas , c'est tout l’Évangile qui doit façonner notre vie et cela commence dans la communauté familiale, puis ecclésiale et enfin mondiale ! Tout homme, toute femme est mon frère, ma sœur, chacun est fils de Dieu, même celui qui oublie ou ne connaît pas cette dignité de fils ! C'est à moi, à chacun de nous de lui révéler qui est Dieu et à quel point il est aimé par ce Dieu.
Il ne s'agit pas de mener des actions d'éclat, de le crier sur les toits, mais simplement, au détour du chemin, offrir son sourire, donner un verre d'eau, tendre une main secourable... Accueillir toutes les occasions que nous donne la vie pour permettre à Jésus de naître dans les cœurs !
Pour Jésus il ne s'agit pas de savoir qui est le plus grand, le plus fort « Ils en arrivèrent à se quereller : lequel d'entre eux, à leur avis, était le plus grand ? (Luc 22)
ni qui siégera à Sa droite" Ordonnez que mes deux fils, que voici, siègent l'un à votre droite, l'autre à votre gauche, dans votre royaume. " Jésus répondit: " Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire le calice que, moi, je dois boire? — Nous le pouvons, " lui dirent-ils. Il leur dit: " Vous boirez, en effet, mon calice; quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, il ne m'appartient pas de l'accorder; c'est pour ceux pour qui mon Père l'a préparé. (Matthieu 20)
ou qui arrivera le premier « Bien des premiers seront les derniers et bien des derniers seront les premiers. » Mt 19,30
ou encore qui fait partie ou non de ses proches « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique » Lc 8, 20
Jésus s'offre pour que TOUS les hommes aient la Vie et qu'ils L'aient en abondance, voilà ce qui est important ! Peu importe le parcours, les méandres, Jésus aime et nous révèle peu à peu comment aimer  parce qu'Il est AMOUR et seulement cela. A nous de tendre de tout notre être vers ce but comme l'écrit magnifiquement St Paul dans la lettre aux Philippiens : « Ce n'est pas que j'aie déjà saisi le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection; mais je poursuis ma course pour tâcher de le saisir, puisque j'ai été saisi moi-même par le Christ. Pour moi, frères, je ne pense pas l'avoir saisi, mais je ne fais qu'une
chose: oubliant ce qui est derrière moi, et me portant de tout moi-même vers ce qui est en avant, je cours droit au but, pour remporter le prix auquel Dieu m'a appelé d'en haut en Jésus-Christ.
Que ce soient là nos sentiments, à nous tous qui sommes arrivés à l'âge d'homme; et si, sur quelque point, vous avez des pensées différentes, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. Seulement, du point où nous sommes arrivés, marchons comme nous l'avons déjà fait jusqu'ici. ( Ph 3)

Dieu en Jésus, ne ferme JAMAIS la porte à qui que ce soit, Son cœur est toujours ouvert à quiconque et nous oserions mettre des limites ?

Tu es le seul Saint, Seigneur Dieu,
Toi qui fais des merveilles !

Tu es fort,
Tu es grand,
Tu es le Très-Haut,
Tu es le Tout-Puissant,
Toi, Père Saint,
Roi du ciel et de la terre.
Tu es trois
et tu es un en même temps,
Seigneur Dieu, bien total,
Tu es le seul bien,
Tu es tout bien,
Tu es le souverain bien,
Seigneur Dieu vivant et vrai.
Tu es amour et charité,
Tu es sagesse, Tu es humilité,
Tu es patience, Tu es beauté,
Tu es douceur, Tu es sécurité,
Tu es repos,
Tu es le seul Saint, Seigneur Dieu,
Toi qui fais des merveilles !
Tu es fort, tu es grand,
Tu es le Très-Haut, Tu es le roi tout-puissant,
Toi, Père saint, roi du ciel et de la terre.
Tu es trois et un, Seigneur Dieu,
Tu es le bien, Tu es tout bien,
Tu es le souverain bien,
Seigneur Dieu vivant et vrai.

Tu es amour et charité, Tu es sagesse,
Tu es humilité, Tu es patience,
Tu es beauté, Tu es douceur,
Tu es sécurité, Tu es repos,
Tu es joie, Tu es notre espérance et notre joie,
Tu es justice, Tu es mesure,
Tu es toute notre richesse et surabondance. 
 
Tu es beauté, Tu es douceur,
Tu es notre abri,
notre gardien et notre défenseur,
Tu es la force, Tu es la fraîcheur.
Tu es notre espérance,
Tu es notre foi,
Tu es notre amour,
Tu es notre grande douceur
Tu es notre vie éternelle,
grand et admirable, Seigneur,
Dieu tout puissant, ô bon Sauveur

*
Que le Seigneur te bénisse et te garde,
Que le Seigneur te découvre sa Face et te prenne en pitié !
Qu’il tourne vers toi son Visage et te donne la paix !


L'Ermite

jeudi 20 septembre 2018

PLUS PETIT QUE


XXVe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

ANNÉE B


(Mc 9, 30-37)


 Jésus traversait la Galilée avec ses disciples,
et il ne voulait pas qu’on le sache,
    car il enseignait ses disciples en leur disant :
« Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ;
ils le tueront
et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
    Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles
et ils avaient peur de l’interroger.


Entre Césarée de Philippe et cette marche en Galilée il y a eu la Transfiguration, ce moment extrêmement fort dans la vie de trois des Apôtres, dont le but était de les fortifier dans leur foi .
La conversation concernant le retour d' Élie où Jésus affirme qu'il est déjà venu et qu'il a été traité selon ce qui était écrit de lui.
La guérison d'une personne muette malmenée aussi par des convulsions.
Et enfin, cette seconde annonce de la Passions.
Jésus se faisait discret afin de pouvoir donner du temps à Ses apôtres pour les former.Jésus tient-là des propos difficiles à entendre et à comprendre nous dit l'évangéliste. Les apôtres sont un peu dépassés ils ont peur de poser des questions. Pourquoi cette peur ? Nous les avons vus en confiance dimanche dernier, Pierre a même morigéné Jésus en écoutant la première annonce de la Passion. Pourquoi ont-ils peur, de quoi ont-ils peur ? D'une vérité qui les dépasse ?
Ne nous est-il jamais arrivé de préférer taire nos questions par peur d'une vérité susceptible de nous entraîner plus loin ? La vérité, libératrice pourtant, peut faire peur nous risquons de préférer parfois le clair-obscur à la l'éblouissement de la lumière ! Nous pressentons cette vérité, mais nous avons peur de notre fragilité et choisissons de ne pas savoir ! Ne sommes-nous pas là, devant les subtilités de nos consciences ? J'aimerais savoir, j'aimerais comprendre, mais j'ai peur d'avoir mal alors je me recroqueville dans l'ignorance, pourtant Jésus Lui-même nous dit : «  "Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres." (Jean 8, 31)
Ici, pour cacher leur embarras, les disciples préfèrent faire diversion et parler de leurs ambitions , c'est leur préoccupation du moment, cela montre que l'enseignement du Seigneur n'est pas entendu et encore moins reçu !

    Ils arrivèrent à Capharnaüm,
et, une fois à la maison, Jésus leur demanda :
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
    Ils se taisaient,
car, en chemin, ils avaient discuté entre eux
pour savoir qui était le plus grand

Les apôtres ne répondent pas à la question du Maître, dans leur for interne ils savent bien que leur conversation est puérile, ils ont un peu honte , non pas en raison du propos de
Jésus, mais en raison du leur ! Ils savent que cette conversation révèle leurs rivalités, leur propension à choisir ce qui leur convient, ils ne sont pas pour le moment de vrais frères, de vrais serviteurs, il faudra du temps pour rentrer dans l'esprit de la Bonne Nouvelle (Évangile) celle que décrira Saint Jacques plus tard et que l’Église nous propose en deuxième lecture :la jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes.Au contraire, la sagesse qui vient d’en haut est d’abord pure, puis pacifique, bienveillante, conciliante,pleine de miséricorde et féconde en bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie.
C’est dans la paix qu’est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de la paix. D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ?
N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes ?
Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien,alors vous tuez ;vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins,alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre.

Il en faudra du chemin pour comprendre cela, Jacques n'est-il pas celui qui, avec Jean s'approchera de Jésus pour lui demander : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous. » Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »Ils lui répondirent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. »Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? »Mc 10, 37
Nous connaissons la réponse de Jésus, nous n'ignorons pas la réaction des autres apôtres qui manifeste l'immaturité humaine et spirituelle des fils de Zébédée et des dix autres. Jésus ne s'étonne pas, Il sait qu'il faudra du temps pour les former, n'est-ce pas ce qu'il dira bien plus tard aux disciples d'Emmaüs, et les apôtres sont de la même pâte, et nous sommes de cette pâte-là : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Luc 24 Il faudra la venue de l'Esprit Saint avec Ses sept dons et leurs fruits, pour éclairer, fortifier, comprendre, ...
Pour le moment l'heure est à la formation . Que fait Jésus ? La morale ? Non ! Jésus s’étant assis, appela les Douze et leur dit :« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme
celui-ci,c’est moi qu’il accueille.Et celui qui m’accueille ce n’est pas moi qu’il accueille,mais Celui qui m’a envoyé. »
Jésus ne s'adresse pas seulement aux fils du tonnerre, Jacques et Jean, non ! Jésus appelle les douze, ils sont tous concernés, les uns en raison de leur ambition, les autres, de leurs murmures qui s'originent dans leurs jalousies, et leurs rivalités !« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Jésus n'a-t-il pas dit à propos de Jean Baptiste : « Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'en a point paru de plus grand que Jean-Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui.Mat 11,11
Nous avons déjà eu l'occasion de le dire, il n'y a pas plus petit que Jésus Lui-même, et, cependant, Il est ce plus grand, capable de s'agenouiller aux pieds de ses disciples pour les leur laver !Il faut être très grand pour se faire petit , c'est tout le paradoxe de l'esprit de l’Évangile. l'instrument de mesure de Jésus, c'est l'amour à l'état pur. C'est ce qu'Il veut nous signifier quand Il place un enfant au milieu du groupe et donne sa version à Lui de la grandeur :« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »Jésus est dans le « plus petit » le plus dépendant, le plus simple, et nous pourrions continuer longtemps. C'est en optant pour la petitesse, la faiblesse, la fragilité que nous nous rapprochons de Jésus. Thérèse de l'Enfant Jésus l'a parfaitement compris, elle qui a choisi le « petite voie » de l'amour ! Il faut être très grand, très fort pour aimer comme Ste Thérèse a aimé, il ne faut pas craindre de se baisser pour ramasser par terre une aiguille négligée, si on le fait par amour conne la soi-disant « petite Thérèse » si grande au regard du Père, le faisait! Et en agissant ainsi nous ouvrons toutes grandes les portes de nos cœurs à Jésus Lui-même. C'est la conclusion de cette péricope, c'est ce qui est développé dans le chapitre 25 de Saint Matthieu" En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. (Matthieu 25)
Jésus ne s'identifie pas au plus malin, au plus intelligent, au plus riche, au plus puissant, Jésus s'identifie au plus petit, au plus démuni,Jésus est petit par essence, et c'est ce qu'Il attend de CHACUN DE NOUS, ce qu'Il attend de Ses apôtres, c'est cela qu'Il veut leur faire comprendre pour qu'ils le transmettent à l’Église tout entière. N'est-ce pas dans ce

sens que les papes se définissent comme « SERVITEUR DES SERVITEURS DE DIEU .
  Écoutons ce que répondait le Pape François à des journalistes ; « Rencontre avec la presse sur le vol Philadelphie-Rome. (dernier)
septembre 28, 2015
Le pape François a répondu à une question concernant sa grande popularité et ceux qui le définissent comme une « star » : « Tu sais quel était le titre qu’utilisaient les papes et qu’il faut utiliser ? Serviteur des serviteurs de Dieu. C’est un peu différent de la « star ». Les étoiles sont belles à regarder, j’aime bien regarder le ciel serein en été… Mais le pape doit être – doit être ! – le serviteur des serviteurs de Dieu. Oui, dans les médias, on dit cela, mais il y a une autre vérité : combien de « stars » avons-nous vues, qui se sont ensuite éteintes et qui sont tombées… C’est quelque chose de passager. En revanche, être « serviteur des serviteurs de Dieu », cela, c’est beau ! Cela ne passe pas ! »
Traduction de Zenit, Constance Roques




R. Nous sommes tout petits, tout petits devant toi Seigneur
Nous sommes tout petits devant Toi.


1.Devant les bois et les vallons,
les hauts sommets de tous les monts  
Devant le soleil, le ciel bleu,
Toi seul est grand mon Dieu.

2.Toutes les fleurs à travers les prés,
le bouton d’or, l’épi de blé  
Tout est reflet de ta clarté,
tu nous as tant aimés.
3.Devant le tout petit enfant
qui s’endort près de sa maman  
Et qui sourit en s’éveillant :
Jésus tu es présent. 

 
L'Ermite

vendredi 14 septembre 2018

TU ES LE CHRIST !

XXIVe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

ANNÉE B
(Mc 8, 27-35)


    Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples,
vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. 


Située à 40km au nord de la Mer de Galilée et sur la base du Mt. Hermon, Césarée de Philippe est l’emplacement de l’une des plus grandes sources nourrissant le Jourdain.
Cette source abondante d’eau a fait des environs un endroit très fertile et attirant pour des
centres religieux. De nombreux temples furent élevés dans cette ville au travers des règnes grecs et romains.

Histoire Biblique
Apparemment connu sous le nom de Baal Hermon et Baal Gad dans l’Ancien Testament, ce site fut plus tard nommé Panias d’après le dieu grec Pan, adoré à cet endroit.
Aucun écrit n’indique que Jésus entra à l’intérieur, cependant c’est dans les environs de la ville qu’ont lieu la reconnaissance de Pierre envers Jésus en tant que Messie et la transfiguration (Matt 16:13), connue alors sous le nom de Césarée de Philippe.

La semaine dernière, Jésus permet à un sourd de retrouver ou trouver l'ouïe et de s'exprimer en lui ordonnant de s'ouvrir « effata » à la confiance, à la foi en Celui qui vient sauver l'humanité de ses enfermements !
Entre cet épisode et celui de ce dimanche, nous avons : une multiplication des pains, une conversation, plutôt animée, avec des Pharisiens qui veulent mettre Jésus à l'épreuve, ce qui conduit le Seigneur à recommander à ses disciples, d'être prudents au regard du levain des Pharisiens, puis la guérison de l'aveugle de Bethsaïde , présenté, comme le sourd, par des gens, pour solliciter sa guérison. 
 
Les apôtres sont mêlés à ces différentes situations, il n'est pas surprenant d'entendre Jésus les interroger :Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? » 
Jésus n'est pas sans connaître l'opinion des gens à Son sujet, Jésus sait parfaitement les polémiques véhiculées ici et là, ne connaît-Il pas le fond des cœurs ? Aujourd'hui comme hier, Jésus sait ce qu'il y a dans l'homme, Il sait que pour les uns Il apparaît comme un révolutionnaire, pour d'autres comme un doux rêveur, que certains le voient comme un
libérateur, mais un libérateur écrasant, qui vient changer l'ordre des choses, écraser l'ennemi... Quand Jésus pose cette question Il veut davantage conduire Ses apôtres à engager une Parole d'hommes mûrs qui pèsent leurs mots et ne disent pas n'importe quoi et encore moins ce qui les arrange eux ! Ceci n'empêche pas les apôtres de « tourner autour du pot » Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ;  pour d’autres, un des prophètes. »  
 
Dire une Parole personnelle, une Parole qui vient du fond de l'être, de sa propre conviction, c'est se démarquer, c'est prendre un risque, c'est plonger en eau profonde, c'est se lier en vérité, et les apôtres ont encore quelques réticences à se positionner. Quand ce sera dit il sera difficile de faire marche arrière, sauf trahison, ils préfèrent donc rester à la périphérie du « parler vrai » 

 
Sans stigmatiser qui que ce soit, ne reconnaissons-nous pas là certains de nos comportements ? La peur de l'engagement ne nous fait-elle pas passer bien souvent à côté de la vérité de notre être profond ? Jésus, alors, va se faire plus direct, par petites touches discrètes mais fermes Il en vient à leur demander de quitter leur « armure » pour se « dévoiler » et dire enfin ce qu'ils ont « dans les tripes » ce qui fait que, tant bien que mal, ils tentent de mettre leurs pas malhabiles dans les siens. Ils ne peuvent pas en rester à de l'approximation, à un « peut-être bien que oui, peut-être bien que non » Sont-ils là avec Lui, Jésus, pour les bienfaits qu'Il leur apporte ou, selon l'expression bien connue ; « pour le meilleur et pour le pire » ?

Et lui les interrogeait :
«
Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

Jésus n'a que faire de généralités, hier et aujourd'hui, Jésus veut des gens qui se déclarent franchement : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » C'est
l'heure de vérité, l'heure de choisir son camp ! L'heure de se déterminer ! « Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant ! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. »Ap 3

Pierre, par grâce, est bouillant ; avec la fougue que nous lui connaissons, comme il le fera pour rejoindre le Maître qui marche sur les eaux, comme il le fera quand aidé par l'Aigle Saint Jean, Pierre, celui qui est établi comme chef par Jésus Lui-même, « plonge » sans réfléchir davantage, et dans un extraordinaire acte de foi dont il ne pressent même pas la portée à cette heure, Pierre à la fois pusillanime et fougueux déclare sa foi, celle inscrite dans son être dès la première rencontre , celle qui l'a rendu capable de quitter son père en plein travail, pour suivre cet inconnu :


« Tu es le Christ. »

C'est dit ! Finies les tergiversations, on ne se cache plus, c'est l'heure de vérité qui engage la vie, toute la vie, jusque dans l'éternité !

" Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant. (Mat 16)
" Le Christ de Dieu. " (Luc 9) » 
Rapportent Matthieu et Luc, car nous retrouvons cette Profession de Foi de Pierre dans les évangiles synoptiques. Quand Pierre proclame cela, il fait en effet une véritable Profession de foi, il reconnaît en Jésus, le Messie de Dieu, Christ signifie Messie , c'est à dire « celui qui a reçu l'onction », celui qui est choisi et envoyé , Celui qu'ont annoncé les Prophètes, mais Pierre ne mesure sans doute pas l'ampleur de sa déclaration. Jésus ne sera-t-Il pas conduit à le réprimander un peu plus tard ? Mais Jésus, se retournant et regardant ses disciples, réprimanda Pierre, et dit: Arrière de moi, Satan! car tu ne conçois pas les choses de Dieu, tu n'as que des pensées humaines » 
 
Pierre, même éclairé de l'intérieur comme le dit ailleurs Jésus, " Tu es heureux, Simon Bar-Jona, car ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux. (Matthieu 16) Pierre dirions-nous ne perçoit que l'extérieur, l'apparat de ce choix, il voit Jésus comme Sauveur certes, mais un sauveur à la manière humaine, il est encore bien loin du messie annoncé par Isaïe dans la première lecture, incapable à ce stade de rapprocher Jésus de ce Serviteur souffrant :

Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille,
et moi, je ne me suis pas révolté,
je ne me suis pas dérobé.
    J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient,
et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe.
Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats.
    Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ;
c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages,
c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre :
je sais que je ne serai pas confondu.
    Il est proche, Celui qui me justifie.
Quelqu’un veut-il plaider contre moi ?
Comparaissons ensemble !
Quelqu’un veut-il m’attaquer en justice ?
Qu’il s’avance vers moi !
    Voilà le Seigneur mon Dieu, il prend ma défense ;
qui donc me condamnera ?

Nous courrons le même risque, pour nous-même ou pour nos proches, nous sommes aveuglés par les titres, la position sociale mais nous oublions que responsabilité va de pair avec charge, voire fardeau, et tout ce que cela comporte d'incompréhensions, de difficultés de tous genres, Jésus ne les laisse pas dans l'illusion Il enchaîne immédiatement


    Alors, il leur défendit vivement
de parler de lui à personne.

Pourquoi Jésus fait - Il semblable recommandation ? Parce que les esprits sont loin, très loin d'être prêts – le seront-ils jamais ? - à reconnaître dans la crucifié, ce Messie attendu depuis des millénaires ! C'est ce qui est appelé le secret messianique; L'humanité attend un Sauveur, un Messie qui libérera le Peuple par la force non un Messie « doux et humble de cœur » : un Messie qui viendra avec des chars et des armées puissantes pour bouter l'occupant en hors du Pays, non un Messie « juché sur un ânon, le petit d'une ânesse » . Pour éloigner toute équivoque Jésus précise :


    Il commença à leur enseigner
qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup,
qu’il soit rejeté par les anciens,
les grands prêtres et les scribes,
qu’il soit tué,
et que, trois jours après, il ressuscite. 

Pour ceux qui attendent un Messie triomphant les propos de Jésus sont insupportables ! Comment « le choisi », « l'oint » « le béni » celui qui est attendu par tout le Peuple, comment ce Messie pourrait-il être tué ? C'est un non sens, une méconnaissance de l'Histoire et de l'Espérance de l'humanité qui attend un roi Glorieux, Puissant ! Pourtant, Jésus sait de quoi Il parle, Il connaît les Écritures, Il sait le sens de Sa venue, de Son Incarnation, de Ses années cachées à Nazareth, des controverses que cette situation éveille «  de Nazareth que peut-il sortir de bon ? » de ses prises de positions pendant le Sabbat « Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat, de sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat. « Marc 2 et Jésus disait cette parole ouvertement, c'est qu'Il espère être entendu, compris du moins, par les plus proches, ceux qui le voient vivre au quotidien. 
 
De tels propos, deviennent insupportables pour Pierre qui le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella
vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » 
 C'est dire la qualité de leurs relations ! La confiance réciproque et Jésus le prouve à son tour en traitant Pierre de « Satan » c'est à dire, ici, d'obstacle , Jésus lui reproche de dresser une barrière sur Sa route, non pas celle qu'espèrent les gens, mais celle choisie par la Trinité tout entière, pour faire comprendre à l'humanité à quel point elle est aimée ! « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. » (Jean 15)  

Et Jésus le manifeste en Saint Matthieu, quand immédiatement après sa Profession de Foi Il déclare à Pierre :« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » (Matthieu 16)

Mais Pierre, comme ses frères, ont encore bien du chemin à parcourir pour percevoir ce que signifie être le « oint du Père » « Le Fils unique », « Le bien - aimé en qui le Père a mis toutes Ses complaisances » il lui faudra se laisser « retourner » par le Maître, se « laisser laver les pieds ...et la tête » comme il le précisera lui-même, apprendre, comme Jésus le lui montre, à être « serviteur » Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » (Marc 9)


Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. (Matthieu 20)

car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Marc 10)

Si Lui, le Fils est venu pour servir ceux qui sont appelés à Le suivre ne peuvent pas désirer autre chose. D'ailleurs Jésus l'illustre immédiatement, Il tient à être compris, Jésus parle clairement. A chacun de ceux qui sont séduits par Sa manière de vivre, hier comme aujourd'hui , Jésus présente le même projet :   Appelant la foule avec ses disciples, il leur
 dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.     Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera. » Et Jésus ne s'adresse pas seulement à Ses proches, à ceux qu'Il appelle pour le service de l’Évangile mais A LA FOULE, à la multitude

J’aime le Seigneur :
il entend le cri de ma prière ;
il incline vers moi son oreille :
toute ma vie, je l’invoquerai.


J’étais pris dans les filets de la mort,
     retenu dans les liens de l’abîme,
j’éprouvais la tristesse et l’angoisse ;
j’ai invoqué le nom du Seigneur :
« Seigneur, je t’en prie, délivre-moi ! »


Le Seigneur est justice et pitié,
notre Dieu est tendresse.
Le Seigneur défend les petits :
j’étais faible, il m’a sauvé.


Il a sauvé mon âme de la mort,
gardé mes yeux des larmes
      et mes pieds du faux pas.
Je marcherai en présence du Seigneur
sur la terre des vivants.


L'Ermite