jeudi 20 septembre 2018

PLUS PETIT QUE


XXVe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

ANNÉE B


(Mc 9, 30-37)


 Jésus traversait la Galilée avec ses disciples,
et il ne voulait pas qu’on le sache,
    car il enseignait ses disciples en leur disant :
« Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ;
ils le tueront
et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
    Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles
et ils avaient peur de l’interroger.


Entre Césarée de Philippe et cette marche en Galilée il y a eu la Transfiguration, ce moment extrêmement fort dans la vie de trois des Apôtres, dont le but était de les fortifier dans leur foi .
La conversation concernant le retour d' Élie où Jésus affirme qu'il est déjà venu et qu'il a été traité selon ce qui était écrit de lui.
La guérison d'une personne muette malmenée aussi par des convulsions.
Et enfin, cette seconde annonce de la Passions.
Jésus se faisait discret afin de pouvoir donner du temps à Ses apôtres pour les former.Jésus tient-là des propos difficiles à entendre et à comprendre nous dit l'évangéliste. Les apôtres sont un peu dépassés ils ont peur de poser des questions. Pourquoi cette peur ? Nous les avons vus en confiance dimanche dernier, Pierre a même morigéné Jésus en écoutant la première annonce de la Passion. Pourquoi ont-ils peur, de quoi ont-ils peur ? D'une vérité qui les dépasse ?
Ne nous est-il jamais arrivé de préférer taire nos questions par peur d'une vérité susceptible de nous entraîner plus loin ? La vérité, libératrice pourtant, peut faire peur nous risquons de préférer parfois le clair-obscur à la l'éblouissement de la lumière ! Nous pressentons cette vérité, mais nous avons peur de notre fragilité et choisissons de ne pas savoir ! Ne sommes-nous pas là, devant les subtilités de nos consciences ? J'aimerais savoir, j'aimerais comprendre, mais j'ai peur d'avoir mal alors je me recroqueville dans l'ignorance, pourtant Jésus Lui-même nous dit : «  "Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres." (Jean 8, 31)
Ici, pour cacher leur embarras, les disciples préfèrent faire diversion et parler de leurs ambitions , c'est leur préoccupation du moment, cela montre que l'enseignement du Seigneur n'est pas entendu et encore moins reçu !

    Ils arrivèrent à Capharnaüm,
et, une fois à la maison, Jésus leur demanda :
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
    Ils se taisaient,
car, en chemin, ils avaient discuté entre eux
pour savoir qui était le plus grand

Les apôtres ne répondent pas à la question du Maître, dans leur for interne ils savent bien que leur conversation est puérile, ils ont un peu honte , non pas en raison du propos de
Jésus, mais en raison du leur ! Ils savent que cette conversation révèle leurs rivalités, leur propension à choisir ce qui leur convient, ils ne sont pas pour le moment de vrais frères, de vrais serviteurs, il faudra du temps pour rentrer dans l'esprit de la Bonne Nouvelle (Évangile) celle que décrira Saint Jacques plus tard et que l’Église nous propose en deuxième lecture :la jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes.Au contraire, la sagesse qui vient d’en haut est d’abord pure, puis pacifique, bienveillante, conciliante,pleine de miséricorde et féconde en bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie.
C’est dans la paix qu’est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de la paix. D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ?
N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes ?
Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien,alors vous tuez ;vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins,alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre.

Il en faudra du chemin pour comprendre cela, Jacques n'est-il pas celui qui, avec Jean s'approchera de Jésus pour lui demander : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous. » Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »Ils lui répondirent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. »Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? »Mc 10, 37
Nous connaissons la réponse de Jésus, nous n'ignorons pas la réaction des autres apôtres qui manifeste l'immaturité humaine et spirituelle des fils de Zébédée et des dix autres. Jésus ne s'étonne pas, Il sait qu'il faudra du temps pour les former, n'est-ce pas ce qu'il dira bien plus tard aux disciples d'Emmaüs, et les apôtres sont de la même pâte, et nous sommes de cette pâte-là : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Luc 24 Il faudra la venue de l'Esprit Saint avec Ses sept dons et leurs fruits, pour éclairer, fortifier, comprendre, ...
Pour le moment l'heure est à la formation . Que fait Jésus ? La morale ? Non ! Jésus s’étant assis, appela les Douze et leur dit :« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme
celui-ci,c’est moi qu’il accueille.Et celui qui m’accueille ce n’est pas moi qu’il accueille,mais Celui qui m’a envoyé. »
Jésus ne s'adresse pas seulement aux fils du tonnerre, Jacques et Jean, non ! Jésus appelle les douze, ils sont tous concernés, les uns en raison de leur ambition, les autres, de leurs murmures qui s'originent dans leurs jalousies, et leurs rivalités !« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Jésus n'a-t-il pas dit à propos de Jean Baptiste : « Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'en a point paru de plus grand que Jean-Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui.Mat 11,11
Nous avons déjà eu l'occasion de le dire, il n'y a pas plus petit que Jésus Lui-même, et, cependant, Il est ce plus grand, capable de s'agenouiller aux pieds de ses disciples pour les leur laver !Il faut être très grand pour se faire petit , c'est tout le paradoxe de l'esprit de l’Évangile. l'instrument de mesure de Jésus, c'est l'amour à l'état pur. C'est ce qu'Il veut nous signifier quand Il place un enfant au milieu du groupe et donne sa version à Lui de la grandeur :« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »Jésus est dans le « plus petit » le plus dépendant, le plus simple, et nous pourrions continuer longtemps. C'est en optant pour la petitesse, la faiblesse, la fragilité que nous nous rapprochons de Jésus. Thérèse de l'Enfant Jésus l'a parfaitement compris, elle qui a choisi le « petite voie » de l'amour ! Il faut être très grand, très fort pour aimer comme Ste Thérèse a aimé, il ne faut pas craindre de se baisser pour ramasser par terre une aiguille négligée, si on le fait par amour conne la soi-disant « petite Thérèse » si grande au regard du Père, le faisait! Et en agissant ainsi nous ouvrons toutes grandes les portes de nos cœurs à Jésus Lui-même. C'est la conclusion de cette péricope, c'est ce qui est développé dans le chapitre 25 de Saint Matthieu" En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. (Matthieu 25)
Jésus ne s'identifie pas au plus malin, au plus intelligent, au plus riche, au plus puissant, Jésus s'identifie au plus petit, au plus démuni,Jésus est petit par essence, et c'est ce qu'Il attend de CHACUN DE NOUS, ce qu'Il attend de Ses apôtres, c'est cela qu'Il veut leur faire comprendre pour qu'ils le transmettent à l’Église tout entière. N'est-ce pas dans ce

sens que les papes se définissent comme « SERVITEUR DES SERVITEURS DE DIEU .
  Écoutons ce que répondait le Pape François à des journalistes ; « Rencontre avec la presse sur le vol Philadelphie-Rome. (dernier)
septembre 28, 2015
Le pape François a répondu à une question concernant sa grande popularité et ceux qui le définissent comme une « star » : « Tu sais quel était le titre qu’utilisaient les papes et qu’il faut utiliser ? Serviteur des serviteurs de Dieu. C’est un peu différent de la « star ». Les étoiles sont belles à regarder, j’aime bien regarder le ciel serein en été… Mais le pape doit être – doit être ! – le serviteur des serviteurs de Dieu. Oui, dans les médias, on dit cela, mais il y a une autre vérité : combien de « stars » avons-nous vues, qui se sont ensuite éteintes et qui sont tombées… C’est quelque chose de passager. En revanche, être « serviteur des serviteurs de Dieu », cela, c’est beau ! Cela ne passe pas ! »
Traduction de Zenit, Constance Roques




R. Nous sommes tout petits, tout petits devant toi Seigneur
Nous sommes tout petits devant Toi.


1.Devant les bois et les vallons,
les hauts sommets de tous les monts  
Devant le soleil, le ciel bleu,
Toi seul est grand mon Dieu.

2.Toutes les fleurs à travers les prés,
le bouton d’or, l’épi de blé  
Tout est reflet de ta clarté,
tu nous as tant aimés.
3.Devant le tout petit enfant
qui s’endort près de sa maman  
Et qui sourit en s’éveillant :
Jésus tu es présent. 

 
L'Ermite

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