vendredi 29 septembre 2017

QUEL FILS SUIS-JE ?

XXVI e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Année A

(Mt 21, 28-32)


Comme la semaine dernière, Jésus utilise, aujourd'hui, le thème de la vigne pour nous aider à réfléchir sur notre capacité à écouter et entendre la voix du Père qui résonne dans notre cœur ! Toutefois, d'emblée, nous avons conscience d'une importante différence : dimanche dernier il s'agissait d'ouvriers appelés et envoyés quelle que soit l'heure de la rencontre ! Ici, l'homme dont il est question, se déplace pour demander à ses fils d'aller travailler à la vigne. L'homme c'est Dieu Notre Père et nous sommes les fils qu'Il appelle pour participer à l'immense œuvre de création, Jésus adresse cet enseignement « aux Grands Prêtres et aux Anciens du peuple » Et chose inaccoutumée , Jésus leur demande leur avis :« Quel est votre avis ?
Pourquoi à eux ? Pourquoi sollicite-t-il leur avis ?
Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit :‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.’Celui-ci répondit : ‘Je ne veux pas.’Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : ‘Oui, Seigneur !’et il n’y alla pas.
A ce stade de la Parabole Jésus évoque clairement ce qui restait latent et qui doit nous éclairer sur Son intention profonde : « Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier. »
Autre question  qui nous permettra d'avancer : de quoi parle Jésus en évoquant la volonté du Père ? Notons que Jésus passe d'un homme ayant deux fils à la volonté du père.
Pourquoi eux ? ( les Grands Prêtres et les Anciens) Sans doute, Jésus, veut-Il leur faire prendre conscience de l'incohérence de leurs comportements à Son égard . Ils sont ce
Peuple élu qui espère et attend le Messie, or, le Messie est là, parmi eux qui pose des actes sauveurs, soigne, panse les plaies, guérit, ressuscite,fait parler les muets, voir les aveugles, danser les paralysés, ne fait pas de différences entres les hommes... et ils cherchent à l'éliminer n'acceptant pas de reconnaître en Lui le Fils envoyé par le Père. La volonté du Père c'est justement cela : que le Fils unique qu'Il envoie pour Se faire connaître soit accueilli , reconnu comme étant ce Messie attendu depuis des siècles ! Et les premiers à Le reconnaître on pouvait espérer les trouver parmi les plus religieux de l'époque eux qui priaient Dieu sans cesse de hâter la venue du Messie, or c'est justement eux qui Le malmènent, cherchent à se saisir de Lui pour L'empêcher d'accomplir Sa Mission parce que leurs yeux sont aveuglés ! Jésus évoque souvent cet aveuglement espérant leur ouvrir les yeux :
« Laissez-les dire : ce sont des guides aveugles pour des aveugles. Si un aveugle guide un aveugle, ils tomberont tous les deux dans un trou. » (Matthieu 15)
« Malheureux êtes-vous, guides aveugles, vous qui dites : 'Si l'on fait un serment par le Temple, il est nul ; mais si l'on fait un serment par l'or du Temple, on doit s'en acquitter.' (Matthieu 23)
« Si vous étiez des aveugles, vous n'auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : 'Nous voyons !' votre péché demeure. (Jean 9)
mais Il n'est pas entendu ! Ne vous est-il jamais arrivé de lire, relire et lire encore un passage d’Évangile et de vous étonner le jour où vous ouvrez les yeux de votre cœur et où ce qui était obscur devient clair comme l'eau de source ? Soit, notre cœur n'était pas près pour accueillir la Bonne Nouvelle, soit il était vraiment encombré par toutes sortes de préoccupations qui n'avaient rien à voir avec la prière et encore moins avec les exigences évangéliques. Nous sommes souvent aveugles, sourds et muets quand il s'agit d'être disponibles à l’œuvre de Dieu en nous !
Si Jésus sollicite leur avis, c'est pour tenter de les mettre en éveil , leur faire dresser l'oreille comme le toutou dresse la sienne pour saisir celle de son maître. Dresser l'oreille, c'est se mettre en situation d'écoute dans le but de comprendre pour agir ! Sans doute Jésus a-t-Il senti qu'Il ne parvenait pas à capter l'attention de Ses interlocuteurs aussi leur raconte-t-Il une histoire qui devrait leur permettre de réagir et ce fut apparemment le cas puisque au terme du récit ils sont capables de discerner qui a fait la volonté du Père !
Mais là encore, c'est de manière tout-à-fait superficielle , ils semblent n'avoir rien compris en réalité. Ils ne s'identifient pas à ces deux fils, ils les placent devant eux non pas en eux pour descendre dans les abysses de leur être et se poser les bonnes questions qui pourraient les tirer de leur obscurantisme.
Ce que Jésus disait il y a deux mille ans et plus, nous est adressé à nous, aujourd'hui, à chacun de nous . Dans lequel de ces deux fils nous reconnaissons nous ?
Sommes-nous ce fils aîné qui refuse franchement de participer à l'annonce du message évangélique mais qui, rentrant en lui-même se laisse visiter par la grâce et se ravise ?
Ou cet autre fils tout feu tout flamme qui fonce tête baissée dit oui dans un rictus qui manifeste sa mauvaise foi, et la tête rentrée dans les épaules, court tous les plaisirs factices de ce monde, et agit à sa guise dès que le Père tourne le dos ?
Mais, Notre Père voit dans le secret, « Ne les craignez donc point: car il n'y a rien de caché qui ne doive se découvrir, rien de secret qui ne doive être connu. » (Matthieu 10)
Il sonde les reins et les cœurs, « Mais le Dieu des armées juge avec justice; Il sonde les reins et les cœurs; (Jérémie 11) »
Il entend même nos pensées dit Saint Augustin, «  Comme nos oreilles entendent nos voix, c'est ainsi que Dieu entend nos pensées. »
Il n'est rien de caché qui ne sera révélé « Il n'y a rien de caché qui ne doive se découvrir, rien de secret qui ne doive être connu. C'est pourquoi, tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu au grand jour, et ce que vous aurez dit à l'oreille dans les celliers sera publié sur les toits. (Luc 12). »
Nous ne prenons pas suffisamment au sérieux la Parole divine, elle glisse trop facilement sur nous comme les gouttes de pluie sur notre vêtement. Jésus nous invite à être et à rester en éveil, c'est ainsi que nous connaîtrons et accomplirons la volonté de notre Père qui est aux cieux.
Jésus leur dit :« Amen, je vous le déclare :les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru.Tandis que vous, après avoir vu cela,vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. »
Les Grands Prêtres et les Anciens qui ne manquaient pas une occasion de donner des leçons à Jésus, quand Il acceptait un repas chez les Publicains ou se laissait approcher par des femmes de mauvaise vie, reçoivent ici un juste retour de bâton. Jésus ne craint pas d'affirmer : « les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu » Eux, en effet, ont fait confiance au Baptiste, ils ont accueilli sa Parole.Et Jésus de poursuivre : «  les publicains et les prostituées y ont cru.Tandis que vous, après avoir vu cela,vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. »
Jésus leur reproche leur endurcissement. On peut se tromper, on peut faire fausse route mais le plus grave c'est l'endurcissement, le refus de se remettre en question, de faire marche arrière ...Voilà ce que Jésus leur reproche voilà ce sur quoi, Il veut attirer leur attention et la nôtre. En effet, il ne s'agit pas de jeter la première mais de permettre à Jésus de poser son regard sur chacun d'accepter de voir, d'ouvrir les yeux du cœur, pour passer de l'obscurité à la Lumière ! N'est-ce pas ce qui est développé dans la première lecture :
    « Vous dites :
‘La conduite du Seigneur n’est pas la bonne’.
Écoutez donc, fils d’Israël :
est-ce ma conduite qui n’est pas la bonne ?
N’est-ce pas plutôt la vôtre ?

    Si le juste se détourne de sa justice,
commet le mal, et meurt dans cet état,
c’est à cause de son mal qu’il mourra.
    Si le méchant se détourne de sa méchanceté
pour pratiquer le droit et la justice,
il sauvera sa vie.

    Il a ouvert les yeux
et s’est détourné de ses crimes.
C’est certain, il vivra, il ne mourra pas. »
Le méchant repenti – ici, prostituées, publicains – s'il se convertit devancera le juste qui se détourne de la Vérité, nous retrouvons ce qui nous était annoncé dimanche dernier « les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. » (Matthieu 20)

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.

Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.
Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ;
dans ton amour, ne m’oublie pas.
Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.

l'Ermite

vendredi 22 septembre 2017

TON REGARD SERAIT-IL MAUVAIS ?

XXV e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Année A

(Mt 20, 1-16)

Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ;
invoquez-le tant qu’il est proche.
Qu’il (le méchant) revienne vers le Seigneur
qui lui montrera sa miséricorde,
vers notre Dieu
qui est riche en pardon.
mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos chemins ne sont pas mes chemins,
– oracle du Seigneur.
    Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre,
autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
(Is 55)

Cette semaine, la liturgie de la Parole nous invite à monter encore d'un cran ! Mais qu'Il est grand notre Dieu ! Grand dans Son humilité, Sa proximité, quelles que soient les apparences, Sa générosité ! Par le Prophète Isaïe, ce Père plein de tendresse nous invite à Le chercher « tant qu'Il se laisse trouver » . Dieu, nous le savons, ne fermera jamais la porte au «  cœur contrit qui s'humilie » «  voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. (Apocalypse 3) d'ailleurs, c'est Lui qui, à travers les méandres de la vie ne cesse de nous chercher jusqu'à ce que nous baissions la garde et acceptions Son amour. Ne le précise-t-il pas ici même quand le Prophète affirme : « Qu’il (le méchant) revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon. »
Riche en pardon ne le disions-nous pas la semaine dernière ? Un pardon qui ne se donne aucune limite, un pardon qui a pour prix « son Fils unique » ! Ce Père miséricordieux nous précise dès cet instant que Ses critères de jugement sont immensément éloignés des nôtres : «  mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins,– oracle du Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées. C'est justement ce que Jésus s'applique à nous révéler dans la Parabole de ce jour !
 « Le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. » Si nous sautons à pieds joints ce premier verset, nous nous embourbons immanquablement ! Il ne s'agit pas du tout d'une entreprise humaine, il s'agit du Royaume des cieux, de la Vigne du Seigneur  où nous verrons que la justice de Dieu est bien différente de la justice des hommes. Pour nous, la justice c'est l'équité basée sur ce qui se sait, se voit, se mesure , Dieu, Lui, creuse et creuse encore, Dieu voit aussi, mais Il voit le cœur qui est invisible à nos yeux de chair ! Dieu sonde les reins et les cœurs, Il ne néglige pas l'extérieur mais Il accorde son crédit à ce qu'Il est seul en demeure d'évaluer : les intentions.
Ne jugez pas d'après l'apparence, mais selon la justice. » (Jean 7) dit Jésus , et en St Matthieu Car je vous dis que si votre justice ne surpasse celle des Scribes et des Pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. (Matthieu 5). Nous l'avons compris, il s'agit ici de la Vigne du Seigneur Dieu, or, cette Vigne est immense et tous les ouvriers (évangélisateurs) sont bienvenus quels que soient l'heure et le jour et l'âge et le lieu où ces ouvriers comprennent qu'ils peuvent donner d'eux-mêmes dans ce vaste chantier toujours ouvert, où se succèdent les générations. Ne perdons pas notre temps à comptabiliser les heures, entendons l'appel que Jésus nous adresse :‘Allez à ma vigne, vous aussi, » Oui, qui que nous soyons, Jésus nous appelle et nous invite à prendre notre place dans l’Évangélisation et notre récompense c'est de vivre avec Jésus, dès cet instant. Celui qui donne et se donne, reçoit bien davantage que ce qu'il est censé donner . La Vigne de Jésus, ce sont les enfants qui traînent dans les rues livrés à toutes les tentations, ce sont les enfants qui n'ont personne pour leur permettre de découvrir qu'Ils ont un Père plein de tendresse qui a donné Son Fils unique pour se révéler, ce sont ces personnes âgées isolées, seules qui ne reçoivent ni visites ni coups de téléphone, ces malades, ces églises que personne n'entretient, ces liturgies qui attendent d'être rehaussées par les dons de chacun (musique, chant, art floral, …) c'est la prière pour les vocation, la conversion du monde ….immense est la Vigne, tous les ouvriers qui entendent l'appel de Jésus sont les bienvenus quels que soient l'heure et le jour et le lieu , les circonstances ! Et notre récompense disions-nous c'est Jésus Lui-même et Jésus se donne tout entier à chacun, sans distinction, non à doses homéopathiques ! Jésus ne compte ni nos prières, ni nos heures de service, ni notre écoute de Sa Parole ni , ni … Avec Jésus il s'agit de DON et non de droit et de dû : « Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous,qui avons enduré le poids du jour et la chaleur ! » osent récriminer les premiers embauchés . Dans le vaste champ du Royaume ce genre de calcul ne passe pas , Jésus se donne tout entier et nous invite à nous donner tout entiers : «  Ne gardez pour vous rien de vousafin que vous reçoive tout entiers Celui qui se donne à vous tout entier » écrivait st François d'Assise .
Jésus est ma vie La parole à dire La Vérité à faire connaître.Le chemin à parcourir.La lumière à diffuser.La Vie à vivre. L'Amour à aimer. La joie à répandre.Le sacrifice à offrir. La Paix à donner. Le Pain de Vie à manger. L'affamé à nourrir.L'assoiffé à rassasier. L'être nu à vêtir ; Le sans-abri à loger. Le malade à guérir.L'isolé à aimer. L'indésirable à accueillir. Le lépreux pour laver ses plaies Le mendiant pour lui sourire. L'ivrogne à écouter. Le malade mental à protéger. Le tout-petit à embrasser. L'aveugle à guider. Le muet pour parler à sa place. L'estropié pour marcher avec lui. Le drogué à secourir. La prostituée à sortir du danger et à secourir. Le prisonnier à visiter. Le vieillard à servir. Pour moi : Jésus est mon Dieu. Jésus est mon époux. Jésus est ma vie. Jésus est mon seul amour.Jésus m'est indispensable. Jésus est mon tout. N'avons-nous pas là un beau programme d’Évangélisation ? Il vient de Mère Teresa !
Maintenant allons directement à la pointe de cette Parabole : Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ?Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?’Avons-nous entendu ? Avons-nous compris la remarque du Maître qui n'est autre que le Père, Notre Père des cieux ?
Dieu le Père nous demande de respecter Sa liberté d'évaluation et Il nous demande de Lui permettre d'exercer Sa bonté « : Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul. (Luc 18) car la justice de Dieu c'est d'aimer sans faire de différences entre les hommes, la mesure de l'amour de Dieu c'est d'aimer sans mesure ! Ne nous étonnons pas ou plus de voir Dieu renverser nos soi-disant valeurs, l’Évangile ne nous montre-t-il pas que les vues de Dieu sont à l'opposé des nôtres ?
Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage, quand il leur a donné, comme à nous, l'Esprit Saint. Sans faire la moindre différence entre elles et nous, c'est par la foi qu'il a purifié leurs cœurs. (Actes 15)
Ainsi, entre les Juifs et les païens, il n'y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l'invoquent. En effet, tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés. (Romains 10)
L'un juge qu'il faut faire des différences entre les jours, l'autre juge qu'ils se valent tous : que chacun soit pleinement convaincu de son point de vue. Celui qui se préoccupe des jours le fait pour le Seigneur, et celui qui mange de tout le fait pour le Seigneur, car il rend grâce à Dieu ; et celui qui ne mange pas de tout le fait pour le Seigneur : il rend grâce à Dieu aussi. En effet, aucun d'entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même : si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Dans notre vie comme dans (Romains 14) .Sommes-nous convaincus maintenant que le Seigneur s'intéresse aux intentions du cœur ? C'est pourquoi nous ne pouvons pas juger !


Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?’Ce regard mauvais n'est autre que le regard jaloux, qui épie, se mesure aux autres, étouffe d'envie et s'attriste du bien qui peut arriver à son frère ! Souvenons-nous d'Abel et de Caïn , ce dernier n' a-t-il pas tué par pure jalousie ? Et si l'on ne tue pas physiquement nous savons que des réputations sont détruites par des langues venimeuses qui colportent quand elles n'inventent pas tout ce qu'il y a de plus malveillant, sordide , nuisible pour le prochain, c'est dit entre deux portes avec la recommandation de ne pas le répéter , mais on sait à qui on le dit pour que ce soit divulgué !
C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »Et qui
fut le premier à entrer au paradis ? N'est-ce pas ce « larron truand »: « Tu n'as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c'est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n'a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. » Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Luc 23) Jésus ne lui demande pas : «  qu'as-tu fait de bon ? Depuis combien de temps ?... » Jésus voit sa bonne volonté, cet acte de foi de la dernière minute, de cet instant où il réalise ses erreurs et demande à Jésus de se souvenir de lui ! C'est pour cela aussi que nous sommes invités à garder, à cultiver même, l'Espérance pour ceux qui nous ont devancé et dont la vie apparente était loin d'être un modèle car nous ne savons rien de l'ultime instant, de la prise de conscience de qui est l'Amour, de ce qu'est l'Amour ! C'est le Saint Curé d'Ars qui répondait à une mère éplorée par le suicide de son fils : « Madame, nous ne savons pas ce qui s'est passé entre le pont et l'eau ! » Cette Parabole nous établit dans la confiance, l'Espérance et, surtout, la gratuité absolue ! Loin, très loin, de nos sordides calculs


Faites le quand même...
Les gens sont souvent déraisonnables,
illogiques et centrés sur eux-mêmes,
Pardonne les quand même...
Si tu es gentil,
les gens peuvent t'accuser d'être égoïste
et d'avoir des arrières pensées,
Sois gentil quand même...
Si tu réussis, tu trouveras des faux amis et des vrais ennemis,
Réussis quand même...
Si tu es honnête et franc, il se peut que les gens abusent de toi,
Sois honnête et franc quand même...
Ce que tu as mis des années à construire,
quelqu'un pourrait le détruire en une nuit,
Construis quand même...




Si tu trouves la sérénité et la joie, ils pourraient être jaloux,
Sois heureux quand même...
Le bien que tu fais aujourd'hui,
les gens l'auront souvent oublié demain,
Fais le bien quand même...
Donne au monde le meilleur que tu as,
et il se pourrait que cela ne soit jamais assez,
Donne au monde le meilleur que tu as quand même...
Tu vois, en faisant une analyse finale,
c'est une histoire entre toi et Dieu,
cela n'a jamais été entre eux et toi.
Mère Teresa



L'Ermite

vendredi 15 septembre 2017

SOIXANTE- DIX FOIS SEPT FOIS !

XXIV e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Année A
(Mt 18, 21-35)


Dimanche dernier Jésus nous invitait à réfléchir sur la correction fraternelle et concluait le passage sur la force de la prière, en Son Nom, pour demander l'ouverture du cœur endurci.
Aujourd'hui, nous gravissons un échelon et c'est loin d'être le plus facile . Pierre a enregistré l'enseignement de Jésus. Tenir son frère pour un publicain ou un païen ne le satisfait pas , peut-être craint-il une escalade chez ses frères apôtres et disciples, il demande à Jésus de livrer toute Sa pensée à ce propos : « Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander :« Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ?Jusqu’à sept fois ? Jésus lui répondit :« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,mais jusqu’à 70 fois sept fois. Ce qui signifie que Jésus ne met pas de limite au pardon  et Il va éclairer Sa pensée à l'aide d'une Parabole.!
Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait :‘Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.’ Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette.
Ce Maître, pour moi, c'est Dieu Notre Père. L'homme qui n'a pas de quoi rembourser, c'est moi, c'est chacun de nous ! Le Père donne Son Fils, Son unique pour racheter la dette de mon péché, de notre péché ! Nous sommes lavés dans la mesure où nous acceptons de l'être, dans la mesure où nous reconnaissons notre mal et le remettons au Père pour qu'Il nous en libère et nous savons que notre libération a pour prix le Sang de Jésus. Et quelle est notre conduite à l'égard de nos frères ?
Mais, en sortant, ( de recevoir le pardon sacramentel, après une confession) ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant :‘Rembourse ta dette !’Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait :‘Prends patience envers moi, et je te rembourserai.’Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé.
Accepterons-nous de nous reconnaître dans cette seconde étape ? Avons-nous conscience de notre manière d'agir à l'égard de nos semblables ? Entendons-nous nos propres paroles ?
  • Ça, je ne le lui pardonnerai jamais !
  • Il , elle, m'a fait trop de mal, je ne peux lui adresser la parole !
  • Si j'aperçois cette personne sur le trottoir, je change de côté, dans un magasin ? Je l'évite , dussé-je changer de magasin !
  • Je ne lèverai pas le petit doigt pour le, la secourir dans la difficulté !
    Etc, etc … et pourtant, nous parlons ainsi d'un parent, d'un frère, d'une sœur, d'un enfant parfois, d'un ami ! Est-ce que nous entendons notre propre parole ? Que ce soit difficile de renouer une relation après une trahison, après des propos destructeurs... c'est normal, peut-être est-il justifié de se protéger, de protéger ses proches, de garder une juste distance mais, chrétiens, ne sommes-nous pas appelés à garder notre porte ouverte, notre cœur ouvert, à prier pour nos ennemis ? Que dit Jésus, ailleurs, dans l’Évangile ?
Mais à vous qui m'écoutez je dis: Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. (Luc 6)
Celui qui est censé écouter, c'est le croyant, le disciple, celui qui a engagé sa foi sur la Parole de Jésus, celui qui se recueille dans une église, qui participe à l'Eucharistie, reçoit les sacrements de l’Église !
Mais aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour; et votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, lui qui est bon pour les ingrats et les méchants. Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. (Luc 6)
Que signifie « aimer ses ennemis ? » si ce n'est prier pour eux, leur faire du bien quand l'occasion nous en est offerte, croire qu'un jour ils comprendront leurs erreurs et se tourneront vers le Dieu d'Amour. Que signifie : « Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux » si ce n'est effacer l'ardoise des offenses comme le Père le fait à notre égard chaque fois que nous nous tournons vers Lui ? Lui qui «  fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. » Nous lisons ces Paroles, nous les entendons dans nos liturgies , comment réagissons-nous dans notre for interne ? Savons-nous les entendre, les accueillir, nous interroger, faire le point , nous faire aider le cas échéant pour mieux, voir, mieux entendre, mieux agir ? Le Père ne fait pas de différence entre les hommes, Il nous espère sans cesse et toujours, jusqu'à l'ultime, cet instant suprême de la Rencontre qui fait que nous ne saurons qu'en Lui qui est sauvé !
Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? (Matthieu 5) Ici, nous sommes au point crucial de notre adhésion concrète, réelle à nos engagements de baptisés, car aimer va jusqu'à l'accueil de l'ennemi ! Aimer vraiment, aimer « comme » Jésus nous aime, c'est crucifiant , c'est purifiant, c'est décapant ! Aimer c'est tout donner et se donner soi-même dit un chant liturgique ! N'est-ce pas ce qu'a fait Jésus pour nous sauver et ce qu'Il continue de faire par son Église, par Ses sacrements ?

« Donner sa vie dit Paul BAUDIQUEY, c'est espérer envers et contre tous, envers et contre soi-même aussi.. Donner à chacun sa chance, sans naïveté mais aussi sans méfiance, Donner sa vie c'est se laisser habiter, envahir par autant de visages que sont des frères à aimer ; (et pas seulement ceux que nous fréquentons, ceux qui nous sont proches, nos ennemis aussi ) Donner sa vie, c'est laisser la Vie passer à travers nous, dans un élan qui nous dépasse parce qu'elle vient d'une source qui est très en amont de nous-mêmes et qu'elle se perd dans un océan beaucoup plus vaste que nos cœurs ! »

Aimer c'est « positiver l'autre » au lieu de voir en lui un ennemi c'est regarder et voir ce qu'il est capable de devenir et d'être ! Le monde changerait et nous d'abord, si nous arrivions à voir, non le mal, mais le possible bien en devenir chez l'autre, mon frère !Voulons-nous nous risquer à entendre le Père nous dire : ‘Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?’Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. Sérieusement, voulons-nous que le Père nous abandonne au démon qui « comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie. (1Pierre 5) car conclu Jésus : « C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera,si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »

Recevons avec humilité et le cœur ouvert les conseils de Ben Sira Le Sage dans la première lecture de cette liturgie :

 Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ;
alors, à ta prière, tes péchés seront remis.
    Si un homme nourrit de la colère contre un autre homme,
comment peut-il demander à Dieu la guérison ?
    S’il n’a pas de pitié pour un homme, son semblable,
comment peut-il supplier pour ses péchés à lui ?
    Lui qui est un pauvre mortel, il garde rancune ;
qui donc lui pardonnera ses péchés ?
    Pense à ton sort final et renonce à toute haine,
pense à ton déclin et à ta mort,
et demeure fidèle aux commandements.
    Pense aux commandements
et ne garde pas de rancune envers le prochain,
pense à l’Alliance du Très-Haut
et sois indulgent pour qui ne sait pas.

Si 27,30-28.


L'Ermite

vendredi 8 septembre 2017

L'AMOUR EST PATIENT

XXIII e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Année A


(Mt 18, 15-20)
« Fils d’homme, je fais de toi un guetteur
pour la maison d’Israël.
Lorsque tu entendras une parole de ma bouche,
tu les avertiras de ma part.
    Si je dis au méchant : ‘Tu vas mourir’,
et que tu ne l’avertisses pas,
si tu ne lui dis pas d’abandonner sa conduite mauvaise,

lui, le méchant, mourra de son péché,
mais à toi, je demanderai compte de son sang.
Les lectures de ce dimanche, sont particulièrement exigeantes, elles nous révèlent notre responsabilité à l'égard de nos frères. Dans ce passage d'Ezéchiel non seulement le Seigneur nous demande d'avertir le pécheur, de l'exhorter à renoncer au mal, mais, si nous ne nous acquittons pas de cette difficile mission, Dieu, notre Père nous demandera compte de notre pusillanimité mais également du sang de notre frère !
St Paul, insiste à son tour sur la qualité de notre amour fraternel :
n’ayez de dette envers personne,
sauf celle de l’amour mutuel,
car celui qui aime les autres
a pleinement accompli la Loi.
Aimer vraiment son frère, n'est-ce pas lui ouvrir des horizons infinis ? Voir le mal commis, entendre des paroles destructrices et laisser faire est totalement irresponsable. Comme à Caïn, Dieu nous posera la question troublante : « qu'as-tu fait de ton frère ? » Et Jésus ne parle pas différemment ! N'a-t-Il pas dit : « je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ? » Certes, il ne s'agit pas d'arriver avec de gros sabots pour reprendre son frère et lui faire la morale, nous le savons bien ce comportement ne passe pas, il écrase , ferme, et engendre d'autres violences, nous devons apprendre à nous approcher du frère dévoyé comme nous nous approchons d'une fragile fleur vite flétrie si nous la touchons brutalement. J'ai toujours mal quand des personnes « tripotent » des fleurs pour souligner leur beauté. Les fleurs s'admirent, se contemplent mais nous devons les approcher délicatement, avec finesse. Que dit Jésus à ses disciples, et, par ricochet, à chacun de nous  ?
N'oublions pas que, juste avant cette péricope Jésus propose la Parabole de la brebis
égarée dont la conclusion éclaire ce qui suivra : «  De même, n'est-ce pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux, qu'il ne se perde pas un seul de ces petits? » C'est dans cet esprit qu'il nous faut aborder nos frères mais pas n'importe comment .
 « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » L'accueil du frère ne dépend-il pas de notre manière de l'aborder ? Pas uniquement certes ! L'important n'est-il pas de prier auparavant pour demander à Jésus « doux et humble de cœur » de nous donner, l'attitude, les mots, l'amour vrai, sincère, profond, nécessaires à semblable démarche ?
Il s'agit de parler seul à seul, en toute discrétion, avec respect , amour vrai, de frère à frère, sans condescendance ni autoritarisme, en demandant à comprendre ce qui se passe ou s'est passé, sans affirmer avoir compris. Le message passera d'autant mieux que nous nous serons fait petit, simple, à l'écoute et si nous semblons , croyons, ne pas être entendu, prenons patience, ce qui n'a pas été accueilli dans un premier temps ou paraît ne pas l'avoir été, fera son œuvre si nous prions. Donnons du temps au temps ! Souvenons-nous de la deuxième lettre de St Paul à Timothée
Or un serviteur du Seigneur ne doit pas être querelleur ; il doit être plein de bonté envers tous, capable d'enseigner et de supporter la malveillance ; il doit reprendre avec douceur les opposants, car Dieu leur donnera peut-être de se convertir et de connaître la vérité : ils retrouveront alors leur bon sens, et ils se dégageront des pièges du démon qui les a pris et soumis à sa volonté. (2Timothée 2)
et du chapitre treize de sa Première Lettre aux Corinthiens :
La charité est patiente, elle est bonne; la charité n'est pas envieuse, la charité n'est point inconsidérée, elle ne s'enfle point d'orgueil; elle ne fait rien d'inconve-nant, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point, elle ne tient pas compte du mal-; elle ne prend pas plaisir à l'injustice, mais elle se réjouit de la vérité; elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.La charité ne passera jamais. (1Corinthiens 13)

Quand nous lisons « charité » entendons « amour » bien sûr ! Si notre cœur est passionné, si la colère embrouille notre esprit, si nous éprouvons des sentiments de vengeance, si notre « majesté » se sent lésée, nous ne sommes pas en mesure d'être fraternel demandons
à Jésus d'apaiser la tempête qui sourd au fond de notre être. Pour être constructif, pour voir le bien du frère et seulement son bien , il convient d'être en pleine possession de soi , paisible, serein, pleinement et seulement aimant !
Par contre, si le frère récidive manifestant ainsi sa mauvaise volonté, alors suivons le second conseil de Jésus :
S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel,et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.
En effet, « lier et délier » n'est pas réservé au ministère ordonné dans l'acte sacramentel, le chrétien, de par son baptême, n'est-il pas « prêtre, prophète et roi » ? Chaque chrétien détient ce devoir aimant , cette responsabilité aimante de permettre à son frère de grandir sous le regard de Dieu. Quant à ce verset : « S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. » n'allons pas croire que Jésus nous invite à rejeter, à bannir de façon définitive ! Jésus, comme Il l'a Lui-même pratiqué nous demande de respecter la liberté de la personne. L’Évangile ne s'impose pas, il se propose, « Si tu veux . » L'important n'est-il pas de garder un lien humain, amical et de remettre la personne récalcitrante dans le Cœur de Jésus ? Nous connaissons tous des conversions fulgurantes, alors, restons dans la confiance, dussions-nous pâtir de l'apparente mauvaise volonté d'un frère et offrons cette souffrance, elle contribuera, un jour, à sa conversion. La miséricorde
du Seigneur est infinie. J'aime à me souvenir de la conversion du P.Jacques Loew qui après une jeunesse mouvementée est devenu prêtre … Sœur Augusta, une amie de pensionnat de sa maman, derrière les grilles de son couvent, priait chaque jour pour cet enfant, depuis sa naissance, parce qu'elle savait que sa maman ne l'éduquerait pas dans la foi. Il est devenu prêtre et a initié une nouvelle famille religieuse ! Dieu a plus d'un tour dans son escarcelle ! Il n'est pas étonnant que Jésus conclut ce passage en nous invitant à nous unir dans la prière :
Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » Si notre parole n'a pas porté son fruit, du moins à cette heure, la prière est un relais puissant, totalement gratuit ! Nous pensons ne pas pouvoir aller plus loin dans la rencontre du frère , il est impératif de demander à Jésus de prendre le relais et Lui à Son heure, saura rejoindre la personne et parler discrètement à son cœur ! Peut-être ne le saurons-nous jamais, qu'importe, l'essentiel n'est-il pas dans le retour de la brebis égarée ?


Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu’à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !
Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple qu’il conduit.
Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?
« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
où vos pères m’ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit. »
L'Ermite