TREIZIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Mc
5, 21 - 42
MA FILLE, TA FOI T’A SAUVÉE !
Le message de ce jour me semble
particulièrement clair. Dans les deux situations exposées Jésus fait l’éloge de
la foi et manifeste de façon évidente l’importance du don de la vie. Nous
sommes appelés à la vie, à une vie de plénitude !
Dieu n’a pas
fait la mort,
il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants.
Il les a tous créés pour qu’ils subsistent ;
ce qui naît dans le monde est porteur de vie :
il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants.
Il les a tous créés pour qu’ils subsistent ;
ce qui naît dans le monde est porteur de vie :
avons-nous
entendu dans la première lecture. Ce que nous connaissons de la mort n’est
qu’un passage vers plus de Vie. Ceux que nous ne voyons plus parce que leur vie
s’épanouit dans le Royaume, sont plus vivants que jamais, ils sont
libérés de toutes les entraves du terrestre et font cette expérience unique de
VOIR vraiment ce Dieu qui nous aime et vers qui nous avançons. Nous, les
terrestres, sommes opaques et c’est pour cette raison que nous communiquons mal
avec nos ainés dans le Royaume, mais ils sont là, près de nous, ils marchent à
nos côtés. Le jour de la fête de la sainte Trinité qui coïncidait cette année
avec la fête des mères, une amie est entrée dans le Royaume, sa plus jeune
fille qui dit ne pas avoir la foi, au cours d’une visite qu’elle me faisait
avant de remonter en région parisienne, m’a confiée : « Maman est partie sans être partie, elle sera toujours là, en
moi ! » Cette jeune femme continuera de vivre en communion avec
cette maman qui lui a donné la vie !
Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité,
il a fait de lui une image de sa propre identité.
il a fait de lui une image de sa propre identité.
Une femme, dans la foule, cherche à « toucher » subrepticement Jésus,
espérant, dans son for interne, que cela suffira pour la guérir de son
handicap ! Cette femme ne veut pas déranger Jésus, de plus son infirmité
la rend mal à l’aise, elle ne se voit certainement pas exposer sa souffrance
publiquement, aussi, agit-elle en toute discrétion, un peu comme une
« voleuse ». Elle agit un peu dans le dos de Jésus, ne Lui demande
rien, mais espère beaucoup
.
Or, une femme,
qui avait des pertes de sang depuis douze ans…
– elle avait beaucoup souffert
du traitement de nombreux médecins,
et elle avait dépensé tous ses biens
sans avoir la moindre amélioration ;
au contraire, son état avait plutôt empiré –
… cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus,
vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement.
Elle se disait en effet :
« Si je parviens à toucher seulement son vêtement,
je serai sauvée. »
qui avait des pertes de sang depuis douze ans…
– elle avait beaucoup souffert
du traitement de nombreux médecins,
et elle avait dépensé tous ses biens
sans avoir la moindre amélioration ;
au contraire, son état avait plutôt empiré –
… cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus,
vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement.
Elle se disait en effet :
« Si je parviens à toucher seulement son vêtement,
je serai sauvée. »
N’est-il pas surprenant de trouver cette expression « je serai sauvée »
chez une femme païenne qui souhaite surtout sa guérison, son mal l’handicape
depuis si longtemps ! Ne faut-il pas une dose bien pesée de foi pour
envisager sa délivrance, en touchant seulement le vêtement de Jésus ? Et
nous, avons-nous ce désir sincère de « toucher »
pour « être touchés » par
ce Dieu plein d’amour ?
À l’instant, l’hémorragie s’arrêta,
et elle ressentit dans son corps
qu’elle était guérie de son mal.
Aussitôt Jésus se rendit compte
qu’une force était sortie de lui.
Il se retourna dans la foule, et il demandait :
« Qui a touché mes vêtements » ?
Ses disciples lui répondirent :
« Tu vois bien la foule qui t’écrase,
et tu demandes : “Qui m’a touché ?” »
Pragmatiques, devant la question de Jésus, les apôtres attirent son
attention sur la foule qui le presse. Quant à Jésus, Il sait fort bien de quoi
Il parle, il ne s’agit pas ici, de bousculade, mais de deux volontés aimantes
qui se sont rencontrées : La femme veut « toucher » (nous
connaissons aussi l’importance du « toucher »
dans les relations de Jésus) et Jésus, en se laissant « toucher, se donne » Nous
sommes en présence d’un acte créateur, à travers le geste de cette femme, Dieu,
en Jésus donne plus de vie, Il rend à cette femme son intégrité, sa dignité !
Mais lui regardait tout autour
pour voir celle qui avait fait cela.
Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante,
sachant ce qui lui était arrivé,
vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
Jésus lui dit alors :
« Ma fille, ta foi t’a sauvée.
Va en paix et sois guérie de ton mal. »
Jésus, ne se laisse pas intimider par la remarque des apôtres, Il continue
Il veut savoir ce qu’Il sait déjà, Il veut que cette femme se manifeste, non
pour l’humilier, mais pour lui permettre de prendre sa juste place dans la
société qui la mettait au ban en raison de son infirmité. Jésus veut qu’elle
soit reconnue, Il lui donne la place de « fille »,
donc « d’appartenance » ;
Jésus « loue sa foi », elle, une
païenne, a manifesté sa foi en attendant beaucoup, du simple toucher ;
Jésus a une parole « sacramentelle » va en paix ! N’est-ce pas
le souhait du célébrant au sacrement du pardon ? Quant à la guérison, elle
vient conclure ce moment si intense pour cette païenne, cette rencontre qu’elle n’espérait même pas et
qui change sa vie, lui donne un supplément de vie, de bien-être, de
plénitude !
Je t’exalte, Seigneur : tu m’as
relevé,
tu m’épargnes les rires de l’ennemi.
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.
tu m’épargnes les rires de l’ennemi.
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.
Ce sont bien là, les mots qui peuvent jaillir du cœur reconnaissant de
cette femme qui recouvre la santé et bien plus ! Jésus, en effet,
l’intègre dans le groupe de ses amis et lui permet de trouver la paix profonde
de ceux qui vivent sous le regard du Père !
Cette femme, dont l’acte de foi a retenu notre attention ne peut nous faire
oublier ce père en détresse dont la fillette est gravement malade, au point que
les uns et les autres envisagent une mort inéluctable !
« Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité.
Viens lui imposer les mains
pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. »
Jésus partit avec lui,
Viens lui imposer les mains
pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. »
Jésus partit avec lui,
Nous retrouvons ici les mêmes attentes :
- Le toucher : « viens lui imposer les mains »
- La foi : « qu’elle soit sauvée »
- L’espérance et l’importance de la vie: « qu’elle vive »
Sur le champ « Jésus partit avec lui » Jésus ne se fait pas prier, cet homme souffre, il demande du secours parce qu’il a entendu parler de Jésus, et Jésus, sans attendre, sans demander des explications, se met en route. Arrivés à la Maison de Jaïre, on entend des cris et des lamentations, Jésus demande ce qui se passe, la réponse est non seulement laconique mais certains y ajoutent des moqueries, ils raillent Jésus qui veut rendre la vie, qui croit en la vie :
« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ?
L’enfant n’est pas morte : elle dort. »
Mais on se moquait de lui.
L’enfant n’est pas morte : elle dort. »
Mais on se moquait de lui.
Jésus ne se
laisse pas démonter, il met tous ces agités dehors :
Alors il met tout le monde dehors,
prend avec lui le père et la mère de l’enfant,
et ceux qui étaient avec lui ;
puis il pénètre là où reposait l’enfant.
Il saisit la main de l’enfant, et lui dit :
« Talitha koum »,
ce qui signifie :
« Jeune fille, je te le dis, lève-toi! »
prend avec lui le père et la mère de l’enfant,
et ceux qui étaient avec lui ;
puis il pénètre là où reposait l’enfant.
Il saisit la main de l’enfant, et lui dit :
« Talitha koum »,
ce qui signifie :
« Jeune fille, je te le dis, lève-toi! »
Jésus « saisit la main » de la
fillette et parle : « Lève-toi »
n’est-ce pas une expression
connue ? Souvenons-nous ? Jésus Lui-même ne sera-t-il pas
« relevé » d’entre les morts par Dieu le Père ? Ici, nous
sommes, comme toujours avec Jésus, devant « un
geste et une parole qui donnent Vie »
.N’est-ce pas là le propre de tout sacrement ? Mais Jésus ne s’arrête pas
là, Il le pourrait, Il a répondu à l’appel de ce père en souffrance, Jésus va
plus loin, par ce qui suit, Il nous montre l’importance qu’Il donne à notre
humanité :
Et Jésus leur ordonna
de ne le faire savoir à personne ;
puis il leur dit de la faire manger.
puis il leur dit de la faire manger.
Cette enfant relève de maladie, elle doit reprendre des forces, Jésus
demande qu’on n’oublie pas cet essentiel pour consolider ce qui commence. Jésus
demande qu’on lui donne à manger !
Dieu et homme, Jésus est bien ancré dans notre humanité, s’Il prend soin de
l’esprit, Il prend soin de la personne tout entière, Il ne néglige pas son
humanité ! Un esprit sain dans un corps sain, les deux sont liés. Le geste, la
parole, la nourriture ne sont-ils pas au rendez-vous des
sacrements ? Pour marcher sur nos routes humaines n’avons-nous pas besoin
de tout cela ? Ne boudons pas l’amour infini de Dieu qui se donne sans
réserve et nous comble de sa vie ! Approchons-nous de la Table eucharistique
sans restriction, consommons gratuitement ce qui nous est offert gratuitement, et
nous vivrons en ressuscités dès à présent, car la vie éternelle est déjà
commencée !
Que mon cœur ne se taise pas,
qu’il soit en fête pour toi,
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce !
qu’il soit en fête pour toi,
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce !
L’Ermite