DOUZIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
(Mc 4, 35-41)
« Lui,
Jésus, dormait sur le coussin, à l’arrière. »
« Passons
sur l’autre rive ! » La journée de Jésus fut rude, « toute la journée, dit le texte, « Jésus avait parlé à la foule »,
Jésus éprouve le besoin de prendre un peu de distance, pour se reposer dans
le calme, et sans doute, pour reprendre des forces. Sur l’autre rive, Jésus
espère bien trouver le silence et le calme dont Il a besoin, avant d’arriver au
pays des Gadaréniens » (Mt 8, 28) ou des « Géraséniens » (Mc 5,1 ; Lc 8, 26),
autrement dit dans une région païenne de la Décapole.
« Passer
sur l’autre rive » ne serait-ce pas pour les apôtres comme pour
nous aujourd’hui, quitter nos sécurités et oser témoigner du feu qui nous
brûle, -Jésus Lui-même, - « en terre inconnue » dans des milieux
parfois hostiles, où les personnes cherchent, cependant, un sens à leur
vie ?
Les apôtres n’hésitent pas une
seconde, secrètement, comme nous le souhaiterions nous-mêmes, n’aspirent-ils
pas à se retrouver seuls avec le Maître ? Ils sont loin de voir autre
chose qu’un peu de répit dans ce
« passons sur l’autre rive » !
« passons sur l’autre rive » !
Les compagnons du Maître, sont loin
d’imaginer la suite, ils sont tout à la joie de ce moment d’intimité et de
tranquillité qu’ils envisagent de s’offrir ! Ils n’ont même pas conscience
du degré d’épuisement de Jésus, ils pensent à leur petit confort. Il n’est pas inutile de s’arrêter quelques
instants sur cette situation et de considérer à quel point, il nous arrive,
d’être terriblement exigeants pour les autres : membres de nos familles,
collègues de travail, amis, subalternes. Puissions-nous effectuer un petit
retour sur soi et prendre conscience qu’il peut nous arriver d’être de
véritables tyrans au point d’entraîner nos frères sur le terrain de
l’épuisement !
Rappelons-nous Saint Paul dans la
lettre aux Colossiens :
« Vous maris,
aimez vos femmes et ne vous aigrissez pas contre elles.
Vous enfants, obéissez en toutes choses à vos
parents, car cela est agréable dans le Seigneur.
Vous pères, n'irritez
pas vos enfants, de peur qu'ils ne se découragent.
Vous serviteurs,
obéissez en tout à vos maîtres selon la chair, non pas à l'œil et pour plaire
aux hommes, mais avec simplicité de cœur, dans la crainte du Seigneur.
Quoi que vous fassiez, faites-le de bon
cœur, comme pour le Seigneur, et non pas pour des hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur pour
récompense, l'héritage céleste. Servez le Seigneur Jésus-Christ. (Colossiens 3) « Certaines traductions disent : « n’exaspérez
pas » autrement dit : « ne demandez pas trop, n’exigez pas plus
qu’il ne le faut, ne les poussez pas à bout. »
« Quittant la foule, ils emmenèrent
Jésus, comme il était,
dans la barque,
et d’autres barques l’accompagnaient.
Survient une violente tempête.
Les vagues se jetaient sur la barque,
si bien que déjà elle se remplissait.
Lui dormait sur le coussin à l’arrière. »
dans la barque,
et d’autres barques l’accompagnaient.
Survient une violente tempête.
Les vagues se jetaient sur la barque,
si bien que déjà elle se remplissait.
Lui dormait sur le coussin à l’arrière. »
Les apôtres partent joyeux, mais d’une joie qui sera de
bien courte durée, une tempête inattendue se lève sur le lac si calme, au point
que l’embarcation est en danger ! Jésus, Lui, très serein, dort
paisiblement à l’arrière ce qui amplifie l’effet tempête qui, d’extérieure
devient intérieure, les apôtres n’hésitent même pas à
déranger le Seigneur dans son sommeil réparateur. Apeurés, pensant frôler la mort, les apôtres ne pensent plus qu’à eux, à leur confort. Ce tournant, dans le texte, est assez impressionnant.
déranger le Seigneur dans son sommeil réparateur. Apeurés, pensant frôler la mort, les apôtres ne pensent plus qu’à eux, à leur confort. Ce tournant, dans le texte, est assez impressionnant.
D’une part, les
apôtres semblent n’avoir qu’une seule préoccupation,
égoïste : « sauver leur vie » d’où la violence de leurs
propos à l’égard de Jésus et, d’autre part, ne font-ils pas là un
extraordinaire acte de foi ? Si, dans leur désespoir, ils se tournent vers
Jésus, eux, les pêcheurs aguerris, c’est qu’ils ont confiance en Lui, ils
savent d’une certitude tout intérieure, qu’Il a, en Lui, ce qui convient pour
les tirer de ce mauvais pas !
Les disciples le réveillent et lui disent :
« Maître, nous sommes perdus ;
cela ne te fait rien ? »
« Maître, nous sommes perdus ;
cela ne te fait rien ? »
N’est-ce pas Catherine de Sienne (je crois) qui, au
sortir d’une tourmente spirituelle, s’écriait : « mais où étais-tu
tandis que je me débattais ? » et Jésus de répondre : « J’étais au cœur de ta
tourmente mais tu ne me voyais pas ! » Catherine était, à ce
moment-là trop tournée vars sa propre problématique, incapable de rencontrer le
regard du Seigneur !
Dans nos combats, quels qu’ils soient, Jésus n’est
jamais bien loin, mais nous sommes à ce point préoccupés de notre bien-être que
nous Le croyons indifférent ! Ne nous arrive-t-il pas de Le rendre
responsable de nos maladies, de nos difficultés de tous genres ? « Mais que fais-tu Seigneur ? Où
es-tu ? Tu pourrais, Toi, arrêter toutes ces guerres, ces tueries ? »
Certains vont même jusqu’à dire : « Si Dieu existe, Il ne peut pas laisser le mal dominer ! »
Nous oublions, souvent, que l’épreuve est, quoiqu’on en dise et pense la plus
belle école de formation ! On le comprend après ! Souvenons-nous des
derniers versets du Livre de Job, après avoir lutté, s’être révolté même, Job
reconnaît son erreur et la grandeur de son Dieu !
Je
sais que tu peux tout, et que pour toi aucun dessein n'est trop difficile. « Quel est celui qui obscurcit le plan divin,
sans savoir?» Oui, j'ai parlé sans intelligence de merveilles qui me dépassent
et que j'ignore. « Écoute-moi, je vais
parler; je t'interrogerai, réponds-moi.» Mon oreille avait entendu parler de toi; mais
maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi
je me rétracte et me repens, sur la poussière et sur la cendre. (Job 42)
« Cela ne te fais rien ? » C’est vraiment
la phrase de trop ! La provocation, qui, à l’égard des personnes, fait basculer dans la violence !
Dans leur angoisse, ils ont crié
vers le Seigneur,
et lui les a tirés de la détresse,
réduisant la tempête au silence,
faisant taire les vagues.
et lui les a tirés de la détresse,
réduisant la tempête au silence,
faisant taire les vagues.
Psaume
du jour
Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer :
« Silence, tais-toi ! »
Le vent tomba,
et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ?
N’avez-vous pas encore la foi ? »
« Silence, tais-toi ! »
Le vent tomba,
et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ?
N’avez-vous pas encore la foi ? »
Jésus, Lui, garde son calme ! Dans un premier
temps, Il apaise les éléments en furie ! A quoi servirait-il d’entrer en
dialogue avec ses disciples tant qu’ils sont bouleversés ? Ne
risquerait-Il pas d’amplifier le phénomène colérique ? Là encore, nous
avons de quoi réfléchir ! Quand nos semblables sont dans l’émoi, il ne
sert à rien de raisonner, nous causons bien plus de dégâts… laissons les
tempêtes s’apaiser en nous et autour de nous, le calme revenu, chacun sera
disposé à écouter et entendre le point de vue de l’autre ! Dans l’émotion
chacun veut avoir gain de cause n’est-ce pas l’attitude Jésus ici ? « Et il se fit un grand calme ! »
Les éléments sont maîtrisés, les apôtres aussi, au point de s’interroger sur l’identité
profonde de leur Maître.
Jésus, Lui, les renvoie à leur être profond, à cette
remise de soi dans les mains d’un Autre, discrètement Il rappelle ce qu’ils ont
déjà vu et entendu : « N’avez-vous
pas encore la foi » ; Autrement dit : « vous êtes les témoins de mes faits et
gestes, et vous n’avez pas encore compris ? »
Son baptême, où le Père et l’Esprit se manifestent !
Des guérisons surprenantes ! Des
libérations, non moins étonnantes ! Et cet APPEL à Le suivre ? Jésus
a conscience que leur éducation va demander du temps, ils ne savent pas encore
ce que signifie s’abandonner, faire confiance ! « N’avez-vous donc pas encore la foi ? »
Quelle est, aujourd’hui, notre propre réponse à
semblable question ? Dans la tourmente savons-nous faire confiance à ce
Dieu qui nous aime et nous conduit ?
Savons-nous Lui dire : « Je ne
comprends pas ce que je vis en ce moment, je ne sais pas vers quoi tu m’entraînes,
mais je sais, je crois que tu es là et que tu m’aimes. Je sais pertinemment que
ce tunnel débouchera sur une lumière plus grande encore, que cette épreuve me
rapprochera de toi ! Alors je te dis : Je t’aime, je crois, j’ai
confiance ! »
Saisis d’une grande crainte,
ils se disaient entre eux :
« Qui est-il donc, celui-ci,
pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »
ils se disaient entre eux :
« Qui est-il donc, celui-ci,
pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »
Ne voyons
surtout pas la peur dans cette crainte,
mais un immense respect, les apôtres prennent conscience, que Jésus est bien
plus que ce qui apparaît, Jésus est bien plus grand qu’Il n’y paraît, il y a en
Lui quelque chose qui les dépasse et force l’admiration, le respect …il faudra,
malgré tout, la résurrection pour admettre enfin : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Ils se réjouissent de les voir
s’apaiser,
d’être conduits au port qu’ils désiraient.
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
de ses merveilles pour les hommes.
d’être conduits au port qu’ils désiraient.
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
de ses merveilles pour les hommes.
Psaume de la
Liturgie du jour.
Réjouissons-nous aussi, rendons-grâce, louons le
Seigneur qui veille sur nous, « pas un cheveu ne tombe de notre tête sans
sa permission » vivons dans la confiance : « Dieu est amour ! »
L'Ermite
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