PREMIER DIMANCHE DE L'AVENT 2016
(Mt 24, 37-44)
"En
ce temps-là,Jésus disait à ses disciples :« Comme il en
fut aux jours de Noé,ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de
l’homme.
En ces jours-là, avant le déluge,on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis :telle sera aussi la venue du Fils de l’homme.Alors deux hommes seront aux champs :l’un sera pris, l’autre laissé.
Deux femmes seront au moulin en train de moudre :l’une sera prise, l’autre laissée.Veillez donc,car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait,il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
Ce
dimanche, nous entrons dans le temps de l'Avent, période qui nous
met en marche vers « la
montagne »
qui conduit à la nativité de Notre Sauveur, Jésus, le
Christ. « Montons
à la montagne du Seigneur Venez, maison de Jacob ! Marchons à
la lumière du Seigneur. » déclare
Isaïe dans la première lecture. .
Celui
dont nous célébrons la venue en ce monde, Jésus, le Fils unique et
Bien-aimé du Père, n'est-Il pas cette lumière resplendissante
venue éclairer les ténèbres des cœurs ? Pourtant, «
la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont
point reçue. » dit St Jean dans le Prologue. Il
poursuit : «
La lumière, la vraie, celle qui éclaire tout homme, venait dans le
monde.
Il ( le Verbe) était dans le monde, et le monde par lui a été
fait, et le monde ne l'a pas connu. Il vint chez lui, et les siens ne
l'ont pas reçu. »
Serons-nous
de ceux qui refusent cette Lumière, ou, au contraire,
accepterons-nous de La laisser illuminer les recoins de nos cœurs,
jusque dans les petits plis et replis, pour transformer le mal en
bien, pour accueillir les valeurs de l'évangile décrites à
l'avance par Isaïe : « De
leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des
faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ;
ils n’apprendront plus la guerre. »
Accepterons-nous
de faire un pas et encore un pas pour qu'advienne la paix, au sein de
nos familles, dans notre quartier, notre communauté paroissiale,
notre ville ou village, notre monde ! Deviendrons-nous ces
instruments de Paix dont le monde a tellement besoin ?
Je
participais récemment, parce que invitée, à une réunion publique,
à propos de chemins communaux à dévier, échanger, vendre,
acheter, pour faciliter la tâche des uns et des autres et j'ai
mesuré, sans avoir tous les éléments malgré tout, combien il est
difficile de faire un pas vers l'autre pour des raisons affectives,
de patrimoine familial, de choix ancestraux … ne nous étonnons pas
ensuite des guerres qui déchirent le monde !
Le
Prince de la Paix vient nous réveiller à Noël, ferons-nous la
sourde oreille ou bien ouvrirons-nous notre cœur pour donner du sens
à ce qui le mérite et non à ce qui passe et que nous laisserons
quand nous rentrerons à la Maison du Père ? « Esprits
lents à comprendre »
souffle Jésus !
Cette
période est dominée par le souci de l'attente,
donc de
l'éveil
pour ne pas manquer l'événement, le souci de la préparation pour
bien accueillir
le dit événement !
« Je crois juste, écrit
St Pierre, dans sa seconde lettre,
tant que je suis ici-bas, de vous tenir en éveil par mes rappels »
Rester
en éveil, c'est être tendu vers ce que l'on attend, ce que l'on
espère. L'éveil est de tous les instants, il concerne l'avant,
le pendant et l'après. Si
les jeunes filles étourdies de l' Évangile avaient vraiment été
des personnes en éveil, elles auraient pensé à faire des
provisions d'huile pour ne pas en manquer au moment opportun.
Si
nous souhaitons vivre pleinement ce grand mystère d'un Dieu qui
vient à notre rencontre en prenant chair de notre chair, l'Avent est
le temps qui convient pour nous renouveler, pour nous laisser
convertir, éclairer, affermir dans nos convictions. « Vous
le savez : c’est le moment, l’heure est déjà venue de
sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous
maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants. »
nous
dit St Paul dans la seconde lecture.
Le
salut est plus près de nous
maintenant
qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants, c'est vraiment
à espérer et c'est aussi une excellente question à se poser en cet
Avent . Je suis devenu croyant par mon baptême, la semence
s'est développée grâce à la catéchèse mais où en suis-je
aujourd'hui ? Ai-je cherché à parfaire cet enseignement par
des lectures, des conférences, ou bien en suis-je resté au B – A
BA de mon enfance . Je suis responsable de l'évolution de ma foi,
est-ce que je prends les moyens adéquats pour élargir mes
horizons ?
Pendant
saurons-nous faire une place au spirituel pour célébrer ce grand
moment de l'Incarnation du Fils de Dieu. Se réunir en famille est
important, n'est-ce pas la fête par excellence de la famille : « un
Enfant nous est né, un fils nous est donné ! »
mais se recueillir l'est encore plus, pour adorer Celui qui vient et
qui nous accompagne du berceau à l'éternité ! Les guirlandes,
le repas de fête, tout cela n'a de sens que si nous acceptons de
reconnaître vraiment dans ce tout-petit, le Seigneur de nos vies
et si, avec les anges et les bergers nous L'annonçons autour de
nous !!
Après
il
ne s'agit pas de reprendre le cours de la vie comme si rien ne
c'était passé mais d'avancer joyeux, tendus vers des lendemains
plus riches d'amour, de solidarité, de fraternité pour mieux
reconnaître dans nos frères Celui qui nous fait signe, qui nous
appelle au dépassement ! Nous laisserons-nous reprendre par le
cours de la vie comme si rien ne s'était passé ?
Veiller,
être prêts : ces
expressions ne résument-elles pas tout ce qui précède ? Peut-être
faut-il ajouter une autre dimension, celle de la rencontre contenue
dans l'allusion que fait Jésus à Son retour d'une part, mais, aussi
à notre arrivée à la Maison du Père ! Veiller est alors un
appel à la vigilance, afin de ne pas être surpris quand le Père de
Miséricorde nous fera signe pour rentrer à la Maison définitive.
Veiller,
« Veiller
engage Dieu autant que nous,
écrit Paul Baudiquey. Veilleur
est son Nom ! Il nous a gravés sur la paume de Ses mains. Nous
sommes l'argile dont Il est le potier »
S'il nous est arrivé d'observer le travail du potier nous avons
retenu la précision, la délicatesse, l'attention du geste et du
regard alors, que ne fait pas Dieu pour sa créature qu'Il continue
de façonner au fil des heures, des jours, des années, si celle-ci
s'abandonne entre ses main comme une argile malléable !
Être
prêts ! A
vrai dire, nous ne sommes et ne serons jamais prêts !
Toutefois, si nous restons en éveil nous ferons partie du cercle des
attentifs, qui se tiennent aux aguets, à l'affût, pour capter le
moindre rendez-vous de l'Amour de Dieu. A l'heure du grand passage,
évoqué par Jésus, nous resterons sereins pour franchir cette
dernière étape où nous nous retrouverons émerveillés dans les
bras de l'Amour pour chanter avec le psalmiste :
Quelle
joie quand on m’a dit :
« Nous irons à la maison du Seigneur ! »
Maintenant notre marche prend fin
devant tes portes, Jérusalem !
« Nous irons à la maison du Seigneur ! »
Maintenant notre marche prend fin
devant tes portes, Jérusalem !
Goûter
cette joie se prépare chaque jour :
La
nuit est bientôt finie,le jour est tout proche dit
encore St Paul dans la deuxième lecture, rejetons
les œuvres des ténèbres,revêtons-nous des armes de la lumière.
Conduisons-nous honnêtement,comme on le fait en plein
jour...,revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ.
Le
Jour, celui de notre vraie naissance, celui du retour du Christ, mais
nous l'appliquons aussi à ce Jour où nous faisons mémoire de Son
Incarnation et nous sommes invités à nous tenir prêts, à veiller,
à demeurer en éveil, en revêtant le Christ, en nous habillant de
Ses enseignements ; « heureux
les pauvres, heureux les doux, heureux les affamés et assoiffés,
heureux ceux qui pleurent, ceux qui sont persécutés pour la
justice, heureux
ceux qui font la paix,
qui la construisent jour après jour, heureux ceux qui donnent de
l'importance à ce qui le mérite, heureux ceux qui vivent pèlerins
et étrangers sur cette terre parce leur vraie patrie c'est le
Royaume ! Prions les uns pour les autres , que cet AVENT soit un
temps où nous gravirons joyeux la montagne de l'amour éclairés par
la lumière du Seigneur !
L'Ermite