vendredi 27 mai 2016

CINQ PAINS ! DEUX POISSONS ! UNE FOULE !

FÊTE DU TRÈS SAINT SACREMENT 

 (Lc 9, 11b-17)




Quelle est l'origine de la fête du Très Saint Sacrement ? Depuis quand la célèbre-t-on ?

Cette fête a été demandée par le Seigneur Lui-même à une Sainte religieuse belge : Sainte Julienne de Mont-Cornillon. Elle fut célébrée pour le première fois en 1247 à Liège, en Belgique, et en 1264, le Pape Urbain IV, qui avait été archidiacre de Liège, étendit la célébration de la Fête – Dieu à l’Église universelle.

Personnellement, j'ai été particulièrement marquée par les somptueuses célébrations de cette fête, dans la paroisse bordelaise où j'ai grandi et qui a, sans aucun doute, contribué à développer dans ma vie, un grand attrait pour la Sainte Eucharistie.

La fête du Très Saint Sacrement, c'est la fête du Corps du Christ qui se donne en nourriture. Eucharistie signifie action de grâce, cette journée nous invite donc à rendre grâce, à dire merci à Jésus qui a trouvé cette façon extraordinaire de rester avec nous, en nous jusqu'à la fin des temps : «  Voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. » Mt 28,20

Saurons-nous nous attarder, au moins en ce jour de fête, pour remercier Jésus pour ce miracle eucharistique, pour avoir choisi « de demeurer » non seulement au sein de l'humanité, mais en chaque personne de bonne volonté qui L'accueille aussi souvent qu'elle le souhaite dans ce si beau sacrement.

Je me permets de recommander à votre prière une personne que j'apprécie beaucoup. ses débuts dans la vie, ont été difficiles. Mariée pendant 62 ans, le soir, seule dans sa chambre, elle pleure discrètement, le départ, il y a deux ans, de son époux . Elle a la foi et sait qu'elle le retrouvera. Comme elle me confiait cela, j'ai pensé qu'elle serait peut-être heureuse d'accueillir Jésus dans sa maison et dans son cœur, or ce n'est pas le cas. Très gentiment elle me disait, « je suis croyante mais pas pratiquante ». J'ai préféré ne pas insister, par contre, je vous propose de la prendre en charge dans la prière, Jésus Lui-même, peut la visiter et l'éveiller, demandons-le Lui ensemble. Cette personne est très bonne mais n'a sans doute pas pu accueillir le vrai Jésus dans sa vie, ce Jésus qui savait parler aux foules et les attirait, au point qu'elles ne pensaient plus à rien d'autre qu'à Le suivre pour L'écouter..

    Jésus parlait aux foules du règne de Dieu,
et guérissait ceux qui en avaient besoin.



Lorsque Jésus parle c'est pour enseigner, guérir, libérer notamment en chassant les démons, en pardonnant les péchés, pour former, éduquer. La Parole de Jésus est constructive, positive, cette Parole,« est vivante, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. » Héb 4,12

Cela est vrai du temps de Jésus, mais la Parole de Dieu est toujours aussi vivante et agissante dans nos vies si notre cœur reste ouvert et notre esprit éveillé . Si nous sommes tant soit peu endormis et que nous la recevons avec une âme de désir, elle est capable de nous réveiller et de nous propulser là où ne voulions pas aller.

Ici, cette Parole attire les foules qui ont besoin de lumière, de réconfort, elles ont faim et soif de renouvellement, elles comprennent que Jésus tient des propos vivifiants, elles en oublient la faim et la soif, les paroles de Jésus les comblent, elles ne voient même pas venir la nuit. Et nous ? Sommes-nous heureux de L'écouter, avons-nous faim et soif de Sa Parole, de Ses Sacrements, notamment de l'Eucharistie le Pain de Vie ?

Réalistes et concrets les Apôtres s'inquiètent, à la nuit tombée les gens ne trouveront plus ni de quoi se nourrir, ni où se loger, ils s'approchent de Jésus :


    Le jour commençait à baisser.
Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent :


ils suggèrent ce que toute personne sensée aurait soufflé en pareil cas.

« Renvoie cette foule :
qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs
afin d’y loger et de trouver des vivres ;
ici nous sommes dans un endroit désert. »

Jésus ne s'affole pas, Il va même se servir de cette remarque, pour conduire Ses apôtres plus loin,

    Mais il leur dit :
« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

Pouvons-nous, nous mettre à la place des apôtres, ils n'ont rien, se trouvent loin de tout et Jésus leur demande « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Essayons de nous mettre en situation: quelle serait notre réaction ? «  Il rêve Jésus, Il se moque de nous, Il cherche à nous mettre dans l'embarras, que veut-Il ?» et je maîtrise mes propos , je suppose que des mots moins honorables encore, sortiraient de notre bouche … Notons la réponse mesurée des Apôtres :

« Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons.
À moins peut-être d’aller nous-mêmes 
acheter de la nourriture
pour tout ce peuple. »



ils disposent de trois fois rien, ils l'expriment simplement et proposent même d'aller à la ronde, voir dans quelle mesure ils pourraient trouver de quoi satisfaire chaque convive. L’Évangéliste, quant à lui, précise le nombre des participants à cette assemblée !

    Il y avait environ cinq mille hommes.

Cinq mille hommes multipliés par deux, car il y a femmes et enfants ! C'est une douce folie de penser envisager une conclusion heureuse et nous pensons qu'il serait préférable de proposer que chacun s'organise à sa convenance ! N'est-ce pas ce que nous aurions répondu ? Mais Jésus, Lui, sait vers quoi Il va, Jésus sait où Il conduit Ses apôtres, Il connaît aussi cette foule affamée de « vérité »Il sait comment et pourquoi elle est venue jusqu'à cet endroit, Jésus connaît ses attentes, les bonnes et les moins bonnes, c'est alors, dans ce moment de perplexité qu'Il vient au secours de Ses disciples :

Jésus dit à ses disciples :
« Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. »
    Ils exécutèrent cette demande
et firent asseoir tout le monde.






Les disciples s'exécutèrent dit l’Évangéliste, Jésus peut intervenir et Il le fait à partir de ce qui est offert : pas grand-chose à vrai dire ! Il en est ainsi dans nos vies, Jésus ne néglige pas le peu que nous Lui apportons, le peu dont nous sommes capables, bien au contraire, Il part de là . Jésus ne nous dira jamais «  c'est ça , seulement cela que tu m'offres ? » Jésus voit notre bonne volonté et nous entraîne bien, bien plus loin ! Peut-être pourrions-nous regarder ce que Jésus a fait jusqu'ici à partir de nos petits, si petits efforts, dons, et nous serons émerveillés et nous rendrons grâces, car, le plus important, c'est Jésus qui l'accomplit. Cinq pains et deux poissons que représente cette « bricole » face à semblable foule ?

    Jésus prit les cinq pains et les deux poissons,
et, levant les yeux au ciel,
il prononça la bénédiction sur eux,
les rompit
et les donna à ses disciples
pour qu’ils les distribuent à la foule.
    Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ;



Que fait Jésus ? Regardons et écoutons :

- Jésus prit les cinq pains et les deux poissons,ici, il y a du poisson, à la cène nous avons « le pain et le vin, mais Jésus prend, dans Ses mains les éléments

- et, levant les yeux au ciel,c'est un geste familier chez Jésus, Il le fera aussi lors de la Cène, pourquoi ? Parce que Jésus ne fait jamais rien sans se tourner au préalable, vers Son Père et Notre Père.Tout, absolument tout vient du Père qui est la source.

- il prononça la bénédiction sur eux, les rompit nous retrouvons la même gestuelle à la Cène, «  une bénédiction est d’abord un acte de Dieu. Dieu veut le bien pour l’homme. Cette bénédiction s’enracine dans la Genèse où la Création bonne est faite pour le bien de l’homme. La Création est une bénédiction. » Jésus reconnaît la valeur de ces dons (pains et poissons) Il rend grâce à Dieu Son Père qui en est l'Auteur et Il en dispose, sous le regard aimant du Père pour faire du bien à l'homme, ici, une foule affamée.

- et les donna à ses disciples .Ici encore, nous retrouvons la gestuelle de Jésus à la Cène mais la comparaison s'arrête là ou presque.

- pour qu’ils les distribuent à la foule Jésus responsabilise Ses apôtres, Il leur permet de participer. Peut-être ne faut-il pas oublier le « donnez-leur vous-mêmes à manger » ? Les apôtres deviennent acteurs mais sur l'ordre de Jésus et de Jésus, nous remontons à la source qui est le Père. D'autre part, ne pouvons-nous pas mettre ce membre de verset pour qu’ils les distribuent à la foule en parallèle avec « faites ceci en mémoire de Moi ? »

L'Eucharistie que Jésus confiera à Ses apôtres lors du Dernier Repas n'est-elle pas offerte à une multitude de femmes et d'hommes qui veulent se nourrir de la Vie de Jésus ? N'avons-nous pas ici une préfiguration de ce Dernier Repas de Jésus avec Ses apôtres, ce Repas célébré chaque jour aux quatre coins du monde, jusque dans la plus minuscule des chapelles , parfois en plein air avec des moyens du bord en temps de guerre ou de persécutions afin que l'humanité tout entière puisse vivre de la Vie de Jésus, puisse entendre Sa Parole et retourner à ses occupations fortifiée par le Pain des forts . « chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe,vous proclamez la mort du Seigneur, » voilà ce que nous sommes appelés à vivre et à proclamer chaque fois que nous accueillons Jésus dans la Maison de notre cœur. Zachée, descends donc, AUJOURD'HUI, Je veux DEMEURER chez toi. Cette Parole, Jésus la redit à chacun de nous en cette Très grande et très belle fête du Très Saint Sacrement et, quand nous entrons dans un lieu Saint pensons que notre Roi, est présent et nous attend !

puis on ramassa les morceaux qui leur restaient :
cela faisait douze paniers ».

«  La farine qui est dans le pot ne manquera point et l'huile qui est dans la cruche ne diminuera point, jusqu'au jour où le Seigneur fera tomber de la pluie sur la face du sol. Elle (la veuve de Sarepta) alla, et elle fit selon la parole d'Élie. Et pendant longtemps elle eut de quoi manger, elle et sa famille, aussi bien qu'Élie. La farine qui était dans le pot ne manqua point, et l'huile qui était dans la cruche ne diminua point, selon la parole que l'Éternel avait prononcée par Élie. » 1 Roi 17 

Voilà ce que Fait Jésus mais Il demande notre participation.


la nuit où il était livré,
le Seigneur Jésus prit du pain,
    puis, ayant rendu grâce,
il le rompit, et dit :
« Ceci est mon corps, qui est pour vous.
Faites cela en mémoire de moi. »
    Après le repas, il fit de même avec la coupe,
en disant :
« Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang.
Chaque fois que vous en boirez,
faites cela en mémoire de moi. »
Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain
et que vous buvez cette coupe,
vous proclamez la mort du Seigneur,

GLOIRE A TOI SEIGNEUR, GLOIRE A TOI !

L'Ermite





samedi 21 mai 2016

DIEU EST COMMUNION

FÊTE DE LA TRÈS SAINTE TRINITÉ

(Jn 16, 12-15)


DIEU EST COMMUNION.


En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.

Dans le passage d’Évangile que l’Église nous propose en ce jour, nous ne trouvons pas explicitement le terme qui retient notre attention en cette si belle et grande fête ! D'ailleurs, nous ne le trouvons nulle part dans les Évangiles, cependant, la Trinité est présente dans les Paroles de Jésus : ne fait-Il pas constamment référence à cette relation unique qu'Il entretient avec Son Père et Notre Père, ne nous annonce-t-Il pas souvent, la venue de L'Esprit et son œuvre dans le monde ? Ici, « Il aurait encore beaucoup de choses à confier » à Ses apôtres mais l'heure n'est pas venue, sans doute ne sont-ils pas prêts, d'ailleurs c'est ce qu'Il suggère : « pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. » Ils ont en effet besoin de cet Esprit Saint qui ouvrira leur intelligence et leur fera comprendre tout ce qu'ils ont vécu avec Jésus Lui-même .Tant que Jésus est présent, sans qu'ils en aient conscience, les apôtres, en Jésus, vivent des Trois, (ces Trois, ne sont-ils pas UN ?) il faut que Jésus parte, pour que vienne l'Esprit de Vérité : « il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai. Jn 16, 7

Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière.

Peut-être est-il bon de prendre quelques minutes pour nous remémorer ce que signifie la fête de la TRÈS SAINTE TRINITÉ et la situer dans l'Histoire de l’Église. J'emprunte ces propos à des voix autorisées de l’Église.

« Dans le , christianisme la Trinité (ou Sainte-Trinité) est le Dieu unique en trois personnes : le Père, et le Fils et le Saint-Esprit, égaux, participant d'une même essence divine et pourtant fondamentalement distincts. La notion fut présentée pour la première fois par Tertullien.(155-225)

L'énoncé du dogme de la Trinité se présente comme la conséquence de ce qui est dit du mystère de Dieu dans les Écritures : dans l'Ancien Testament, Dieu a révélé son existence et son unicité, ainsi que la venue du Verbe incarné ; dans le Nouveau Testament, ont été affirmés la divinité de Jésus-Christ et le caractère personnel de l'Esprit-Saint.

Le Père est « celui qui est éternel » comme il ressort du passage du Livre de l'Exode où est révélé le Nom divin. Le Nouveau Testament souligne la paternité de Dieu, déjà reconnue dans l'Ancien Testament« N’y a-t-il pas un même père pour nous tous ? N’est-ce pas un même Dieu qui nous a créés ? Pourquoi sommes-nous perfides l’un envers l’autre, de manière à profaner le pacte de nos pères ? Judas est perfide et l’abomination se commet en Israël et à Jérusalem : car Judas profane la chose sacrée du Seigneur, qu’il aime ; et il prend pour épouse la fille d’un dieu étranger (Malachie)

Le Fils, le Verbe ou la Parole de Dieu (Jésus-Christ), identifié comme celui qui était avec Dieu (Jn 11), est celui par qui le Père a créé le ciel, la terre et toute chose (comparer Col 115-16 et Hé 110 ; il ressort de Hé 18 que c'est le Père qui parle à son Fils]), et s'est incarné en Jésus-Christ (Jn 114). En lui « habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 29). En outre il est aussi l'alpha et oméga (Ap 2213), ce qui signifie « le premier et le dernier » (l'expression se trouve déjà dans Es 4812). Dans l'évangile de Jean, selon la TOB, Jésus se déclare lui-même « Je Suis » (Jn 858s; 24; 28 (allusion à Ex 314)), ce qu'il confirme en disant : « avant qu'Abraham fût, Je Suis » Jn 856s).

Le Saint-Esprit est aussi appelé Paraclet, ce qui signifie « avocat, intercesseur » (Jn 1426). Il se distingue du Père et du Fils (Jn 14 ; Jn 1526 ; Jn 165s). Dans la doctrine chrétienne, il est l'« Esprit de Dieu » ou le « Souffle de Dieu » de l'Ancien Testament, celui qui a inspiré les prophètes, s'est manifesté à la Pentecôte, et continue d'assister l'Église chrétienne. Il est surtout représenté par des symboles : la colombe, la tempête, le feu. Le texte évangélique précise : « Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne sera point pardonné » (Mt 1231 ; voir aussi Mc 329).

La première révélation de la Trinité est une révélation implicite et privée, au seul profit de Marie. Elle se produit lors de l’Annonciation par la voix de l’ange Gabriel : « Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu » (Lc 135). On a bien là le Père dans les cieux ; le Fils dans le sein de Marie ; et l’Esprit Saint descendant du ciel sur Marie pour la féconder.

La deuxième révélation de la Trinité, également implicite mais pour la première fois publique, a lieu au Jourdain, lors du baptême du Christ : « Et le Saint Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles: Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai mis toute mon affection. » (Lc 322). Elle eut Jean-Baptiste, le précurseur, comme principal témoin. « J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et s'arrêter sur lui. » (Jn 132).

Cette révélation de la divinité du Fils sera confirmée sur le sommet du mont Hermon, pour le compte des trois disciples privilégiés, déjà présents au Jourdain, Pierre, Jacques et Jean, au moment de la Transfiguration : « Celui-ci est mon Fils, l’élu, écoutez-le. » (Lc 935)

LE PÈRE EST DON, LE FILS EST ACCUEIL,
LE SAINT ESPRIT EST FRUIT.
DIEU EST COMMUNION.



En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :
mais ce qu’il aura entendu, il le dira ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.

Jésus ici, précise bien que, pas plus que Lui, l'Esprit Saint ne parlera pas de Lui-même, ce qu'Il insuffle dans nos cœurs vient de la Source qui est le Père. Le Saint Esprit peut reprendre à son compte, ce que Jésus dit de Lui-même : 

«  Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien. C'est mon Père qui me glorifie, lui que vous dites être votre Dieu, et que vous ne connaissez pas. Pour moi, je le connais; et, si je disais que je ne le connais pas, je serais semblable à vous, un menteur. Mais je le connais, et je garde sa parole. Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour  »

    Lui me glorifiera,
car il recevra ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître.

Pas plus que le Fils, l'Esprit n'agit pas, ne parle pas de Lui-même Il reçoit tout de la même source , Dieu, étant Dieu Lui-même, pour tout donner aux hommes. Jésus étant remonté vers le Père, l'Esprit Saint prend le relais, non pour annoncer des choses nouvelles, la Révélation est close en et par Jésus, mais pour nous ACCOMPAGNER dans l'approche de l’immensité qu'est Dieu ! Nous pouvons dire et redire, et nous réjouir parce qu'il est « grand le mystère de la foi » . Nous rentrerons à « LA MAISON » sans en avoir fait le tour, mais nous aurons l' éternité tout entière pour continuer de découvrir et de nous émerveiller : Ah oui, qu'Il est grand le Mystère de la Foi ! Si Jésus est venu c'est pour nous faire connaître l'insondable amour du Père et l'Esprit a pour mission de continuer cette œuvre en parlant à notre esprit : « l'Esprit qui parle à notre esprit »

    Tout ce que possède le Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. »



La fête de la Très Sainte Trinité nous permet de célébrer, cette extraordinaire « famille-Dieu » . Nous sommes forts, nous, les humains pour célébrer ce qui nous tient à cœur : anniversaires, fête des mamans, fête des pères, des grands-mères, etc et pourquoi, nous, chrétiens, ne fêterions-nous pas de façon solennelle, ce DIEU UN EN TROIS PERSONNES, qui nous donne tout ?

Trinité Sainte, Trinité Bienheureuse,
Je m'offre à Toi, je me consacre à Toi,
Trinité Sainte, Trinité bienheureuse,
Étends Ta main sur moi !

Il est important d'accueillir en nos vies ce modèle d'amour qui définit la Très Sainte Trinité, de nous laisser façonner, ciseler, travailler par l'Artisan-source qu'est Dieu Père, et Fils et Saint Esprit, pour qu'Il confectionne, Son œuvre d'art avec la pâte que nous sommes, afin que nous lui rendions gloire pour l’éternité ! Pour cela, tels que nous sommes, avec ce que nous sommes, notre vie tout entière ne doit-elle pas rayonner cet amour pour que nos frères comprennent que notre Dieu n'est pas le Dieu des morts mais le Dieu des vivants, le Dieu des victoires de l'amour sur toutes les formes de haines ? «  Notre Dieu est le Dieu des victoires » nous fait chanter un Psaume. Nous savons, en Jésus, que la mort est vaincue et que nous sommes faits pour cette vie éternelle !


Ô Seigneur, notre Dieu,

qu’il est grand, ton nom,

par toute la terre !

(Ps 8, 2)


L'Ermite

vendredi 13 mai 2016

DES FLEUVES D'EAU VIVE !

DIMANCHE DE PENTECÔTE 2016

 « Des fleuves d’eau vive couleront » 

(Jn 7, 37-39)


Alléluia. Alléluia. 
Viens, Esprit Saint !
Emplis le cœur de tes fidèles !
Allume en eux le feu de ton amour !
Alléluia.
Nous avons récemment réfléchi sur l’Évangile de la fête de Pentecôte, je retiens donc,cette semaine, l’Évangile de cette fête à la messe de la veille au soir.

    « Au jour solennel où se terminait la fête des Tentes, »

Certains se demanderont, à quoi correspond cette fête des Tentes, soit parce qu'ils l'ont oublié, soit parce qu'ils ne l'ont jamais su ! Il n'est sans doute pas inutile de rappeler ici, à quoi correspond cette fête chez nos frères Juifs. J'emprunte à Chrystian BOYER Bibliste, la présentation qu'il en fait. Si vous trouvez cela trop long passez au commentaire du texte évangélique plus bas.

« À l’automne, les juifs célèbrent trois fêtes. L’une d’elles, Soukkot, la fête des « Cabanes », aussi appelée fête des Tabernacles ou des Tentes, dure tout une semaine. Alors que je résidais à Jérusalem, j’en ai profité pour aller me promener dans le quartier Mea Shearim et dans la vieille ville.

La fête des Tentes rappelle la sortie d’Égypte et plus précisément les quarante années au cours desquelles les Hébreux vécurent dans le désert en route vers la Terre sainte, guidés par Moïse. Pendant tout ce temps-là, les Hébreux avaient habité dans des tentes, ou des huttes, et c’est pourquoi à l’occasion de la fête des Tentes les juifs bâtissent une petite cabane dans leur cour, jardin ou encore sur leur balcon.

 La cabane doit rappeler que les demeures des Hébreux au désert étaient provisoires. Elle doit donc obligatoirement être une construction temporaire; ce ne peut pas être une annexe permanente à la maison, par exemple. La cabane doit être dressée à l’occasion de la fête, puis ensuite démontée. Elle peut ou non avoir des murs, mais le toit doit être fait de branchages, de telle sorte que le jour la lumière du soleil soit cachée, mais que la nuit on puisse y voir les étoiles de l’intérieur. Elle doit être assez grande pour pouvoir contenir des convives réunis autour d’une table à manger.


Cabane à usage public érigée dans la vieille ville de Jérusalem.
(photo : C. Boyer)
La fête des Tentes dure une semaine, et en principe les juifs doivent vivre dans cette cabane pendant toute la durée de la fête, c’est d’ailleurs un commandement biblique : « Dans des huttes, vous habiterez pendant sept jours. » (Lv 23,42) En fait, ils y dorment rarement, mais ils y consomment des repas en famille et y pratiquent différentes activités de la vie régulière, comme la lecture, la prière ou la discussion avec des amis.

La fête des Tentes est une fête joyeuse et ça se reflète dans plusieurs coutumes qui y sont rattachées. Celle des « invités », par exemple : chaque jour de la fête, on invite symboliquement les grands personnages du judaïsme à entrer dans la tente : Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse, Aaron et David. Une autre coutume consiste à « tenir le loulav », un bouquet fait de trois plantes, ainsi qu’un fruit, que l’on agite à des moments particuliers de la fête pour symboliser la réjouissance devant Dieu demandée en Lv 23,40.

À l’origine, la fête des Tentes était une fête agricole célébrant la fin des récoltes, et c’est de là sans doute que vient la tradition des cabanes : lors des vendanges, on dressait dans les vignes des petites cabanes, des huttes de branchages, dans lesquelles on résidait le temps des récoltes (Jb 27,18Is 1,8). Avec le temps, la fête a été historicisée, c’est-à-dire qu’elle a été rattachée à un épisode de l’histoire des Hébreux, en l’occurrence la sortie d’Égypte. Les cabanes érigées lors de la fête servirent alors à rappeler les tentes qu’avaient dressé les Hébreux dans le désert (Lv 23,42-43).

Si la fête des Tentes est aujourd’hui très populaire et très appréciée, surtout par les enfants, c’était aussi le cas dans l’Antiquité. Elle était peut-être même considérée comme la fête plus importante de toutes, car dans la Bible elle est souvent simplement appelée « la fête », sans plus de précision (ainsi en 1 R 8,65). Selon l’historien juif Flavius Josèphe, qui vécut au Ier siècle de notre ère, il s’agit de « la fête la plus sainte et la plus grande chez les Hébreux » (Antiquités juives 8,100).

La fête des Tentes est mentionnée dans l’évangile de Jean : Jésus hésite à monter à Jérusalem où il se savait en danger, mais ses frères l’incitent à se faire connaître à la foule qui y sera présente à l’occasion de la fête des Tente (Jn 7,1-4). C’est qu’à l’époque, la fête des Tentes était une des trois fêtes juives de pèlerinage (les deux autres étant la Pâque et la fête des Semaines - la Pentecôte). Jusqu’à la destruction du temple de Jérusalem en l’an 70 de notre ère, des milliers de juifs affluaient à Jérusalem afin de venir assister aux cérémonies spéciales ayant lieu au temple de Jérusalem et y offrir les offrandes prescrites dans les Écritures. Ainsi, à l’époque de Jésus, les juifs venaient de partout : de Judée, de Galilée, mais aussi des différentes villes de la diaspora juive, comme Alexandrie ou Rome. Les pèlerins qui n’avaient pas d’endroit où loger à Jérusalem érigeaient des petites cabanes dans les environs de la ville et y résidaient le temps de la fête. Une façon de joindre l’utile… au religieux. »

Jésus, debout, s’écria :
« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi,
et qu’il boive,
    celui qui croit en moi !

À la fête des Tentes, au jour le plus solennel, une procession allait
puiser de l’eau à la piscine de Siloé ; c’est alors que Jésus annonce le “don” l’eau vive."Si vous connaissiez le don de Dieu, et qui est celui qui vous dit: Donnez-moi à boire, vous même lui en auriez fait la demande, et il vous aurait donné de l'eau vive."Jn 4,10 répond Jésus à la Samaritaine. Bien avant Jésus, nous lisons dans la Genèse 28, 19 : «  Les serviteurs d' Isaac creusèrent encore dans la vallée et y trouvèrent un puits d'eau vive. »

Puis dans Isaïe vers 735 av. Jésus :
« Et le Seigneur te guidera perpétuellement, il rassasiera ton âme dans les lieux arides. Il donnera de la vigueur à tes os; tu seras comme un jardin bien arrosé, comme une source d'eau vive, qui ne tarit jamais. » Is 58, 11

Déjà avant la venue du Christ il était écrit : “l’Esprit de Dieu remplit l’univers” (Sagesse 1,7 vers la fin du 1er siècle ). Dieu n’a jamais cessé de se communiquer, son Esprit pénètre notre esprit pour l’éveiller, lui donner force et vie L’Esprit, c'est Dieu-qui-se-communique à toutes les créatures de tous les temps. Il est en quelque sorte capable de se diviser, d’habiter dans chaque créature par des dons différents, pour les ramener ensuite à l’unité en Dieu. Et Dieu ne lésine pas, quand Dieu donne et se donne c'est l'abondance : « De son cœur couleront des fleuves d’eau vive. » En disant cela, il parlait de l’Esprit Saint qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui. En effet, il ne pouvait y avoir l’Esprit
puisque Jésus n’avait pas encore été glorifié. »

Jésus, n'a-t-Il pas dit en effet : «  Je ne vous laisserai point orphelins;
je viendrai à vous.. Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous.Mais le Consolateur, l'Esprit-Saint, que mon Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » Jn,14,18

En effet et Jésus le dit de Lui-même," Lorsque vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous connaîtrez qui JE SUIS, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je dis ce que mon Père m'a enseigné.Et celui qui m'a envoyé est avec moi, et il ne m'a pas LAISSE TOUT SEUL parce que je fais toujours ce qui lui plaît. » Jn 8,28 nous ne sommes jamais seuls, l'Esprit Saint, Esprit du Père et du Fils, habite en nous, c'est Lui qui nous guide, nous conduit, nous tient en éveil, Il est cette Lumière dans la nuit qui nous éclaire, nous permet de prendre les bonnes décisions et, surtout de discerner quelle est la bonne décision. Si nous sommes à l'écoute de Ses inspirations, en les faisant vérifier bien sûr, afin de ne pas confondre notre imagination souvent désordonnée, avec l'Esprit Saint si bien décrit dans la Livre de la Sagesse : 

« la sagesse est plus agile que tout mouvement; elle pénètre et s'introduit partout, à cause de sa pureté.Elle est le souffle de la puissance de Dieu, une pure émanation de la gloire du Tout-puissant; aussi rien de souillé ne peut tomber sur elle. Elle est le resplendissement de la lumière éternelle, le miroir sans tache de l'activité de Dieu, et l'image de sa bonté. Étant unique, elle peut tout; restant la même, elle renouvelle tout; se répandant, à travers les âges, dans les âmes saintes, elle en fait des amis de Dieu et des prophètes. Dieu, en effet, n'aime que celui qui habite avec la sagesse. Car elle est plus belle que le soleil, et que l'arrangement harmonieux des étoiles. Comparée à la lumière, elle l'emporte sur elle; car la lumière fait place à la nuit, mais le mal ne prévaut pas contre la sagesse. La sagesse atteint avec force d'un bout du monde à l'autre, et dispose tout avec douceur. Sag 7,22 – 8,1

Comment ne pas désirer cet Esprit là, comment ne pas Le désirer avec toutes les fibres de notre être, comment ne pas supplier Dieu, en cette fête de Pentecôte, de nous combler de Son Esprit Saint, avec les sept dons retenus par le Canon de l’Église, parce que ces sept dons sont ce faisceau lumineux qui comprend tous les autres ! don de sagesse, d'intelligence, de conseil, de force, de connaissance, d'affection filiale et de crainte de Dieu.

Parfois, nous sommes fiers de telle réussite, mais en réalité, nous n'y sommes pour rien , nous ne pouvons et devons que rendre grâce à Dieu Père, et Fils et Esprit d'avoir bien voulu ouvrir notre intelligence pour offrir à nos frères ce qui nous est donné. Tout, absolument tout, vient de Dieu, tout nous est donné et notre grâce, c'est de le mettre à la disposition de nos frères.

En disant cela, il parlait de l’Esprit Saint
qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui.
En effet, il ne pouvait y avoir l’Esprit
puisque Jésus n’avait pas encore été glorifié.

C'est en offrant librement, Sa vie sur la croix de toutes les infamies que Jésus a livré l'Esprit qui nous fait vivre et cet Esprit : « vient au secours de notre faiblesse,car nous ne savons pas prier comme il faut.L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables.Et Dieu, qui scrute les cœurs,connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles. Rom 8

J'ai vu l'eau vive
jaillissant du cœur du Christ,
alléluia !
Tous ceux que lave cette eau
Nous sommes lavés par cette eau lors du baptême !
seront sauvés et chanteront :
alléluia !

Alléluia, alléluia, alléluia !

J'ai vu la source
devenir un fleuve immense,
alléluia !
La source, c'est Jésus !
Les fils de Dieu rassemblés
chantaient leur joie d'être sauvés,
alléluia !

Alléluia, alléluia, alléluia !

J'ai vu le Temple
désormais s'ouvrir à tous,
alléluia !
Le Temple c'est encore Jésus, qui, au baptême
fait de chacun de nous le Temple de l'Esprit !
Le Christ revient victorieux,
montrant la plaie de son côté,
alléluia !

Alléluia, alléluia, alléluia !

J'ai vu le Verbe
nous donner la paix de Dieu,
alléluia !
Le Verbe, c'est Jésus,
La Paix, c'est Jésus !
Tous ceux qui croient en son nom
seront sauvés et chanteront :
alléluia !


Alors, oui :
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
la terre s’emplit de tes biens


tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu,
ceux-là sont fils de Dieu.
    Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous
des esclaveset vous ramène à la peur ;
mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
et c’est en lui que nous crions
« 
Abba ! », c’est-à-dire : Père !
    C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit
que nous sommes enfants de Dieu.
    Puisque nous sommes ses enfants,
nous sommes aussi ses héritiers :
héritiers de Dieu,
héritiers avec le Christ,
si du moins nous souffrons avec lui
pour être avec lui dans la gloire.


TRÈS TRÈS PROFONDE ET BELLE ET SAINTE FÊTE DE PENTECÔTE ! QUE L'ESPRIT DE JÉSUS HABITE EN CHACUN DE NOUS !


L'Ermite