vendredi 28 octobre 2022

LAISSE ENTRER LA LUMIERE

 

LAISSE ENTRER LA LUMIERE


TRENTE-ET-UNIEME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


Année C


(Lc 19, 1-10)

La commission liturgique renonce aujourd'hui aux versets 15 à 43 du Chapitre 18.Il s'agit de six séquences où :

Jésus bénit les petits enfants et fait l'éloge de l'esprit d'enfance : Je vous le dis, en vérité: qui ne recevra pas comme un petit enfant le royaume de Dieu n'y entrera point. (Lc18)

Où il est question d'un riche, ce jeune homme qui voudrait aller plus loin sur le chemin de la foi et de l'amour, mais l'attachement à ses biens est plus fort , Jésus lui révèle sa dépendance :Il est, en effet, plus aisé pour un chameau de passer par le trou d'une aiguille, que pour un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. (Lc 18)

Où les apôtres s'inquiètent de l'éventuelle récompense réservée à celui qui a tout quitté" Je vous le dis, en vérité, nul n'aura quitté maison, ou femme, ou frères, ou parents, ou enfants, à cause du royaume de Dieu, qui ne reçoive plusieurs fois autant en ce temps-ci, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. (Lc18) Marc ajoute qui ne reçoive le centuple maintenant, en ce temps-ci : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et champs, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. (Mc 10)

Les apôtres sont confrontés à la troisième annonce de la Passion qu'ils ne comprennent pas : Prenant auprès de lui les Douze, il leur dit: " Voici que nous montons à Jérusalem … Et eux ne comprirent rien à cela; c'était pour eux un langage caché et ils ne savaient pas ce qui (leur) était dit. (Lc 18)

L'Aveugle de Jéricho implore la pitié du Seigneur :Fils de David, ayez pitié de moi! " Que veux-tu que je te fasse? " Il dit: " Seigneur, que je voie! " Et Jésus lui dit: " Vois! Ta foi t'a sauvé. (Lc 18)

C'est justement à Jéricho que nous rencontrons Jésus, Ses apôtres et la Foule aujourd'hui .Entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait.

Que représente cette ville à l'époque de Jésus et avant ?

« De 9 000 ans avant J.-C. à nos jours : Jéricho, entre monuments historiques et terres fertiles...est un havre de paix en plein désert, dans la vallée du Jourdain en Palestine. Surnommée « la ville des palmiers », elle est connue pour ses sites emplis d'histoire d'une part et ses sols fertiles d'autre part.

C'est aussi la ville la plus basse du monde, car elle est située à environ -240 mètres en-dessous du niveau de la mer.

Saviez-vous que Jéricho est l'une des plus vieilles villes du monde ?
Des archéologues ont découvert les ruines de la Tour de Jéricho datant de 9 000 ans avant Jésus-Christ ! Cela en dit long sur le système d'organisation des populations de l'époque, puisqu'on comprend qu'ils réussissaient à ériger des murs très épais et très hauts comme autant de fortifications pour protéger la ville.

Dans la Bible, il est écrit que Jéricho fut la première ville de Terre Sainte qui tomba aux mains des Israélites sous les ordres du successeur de Moïse, Josué. La ville aurait été acquise par le peuple conquérant après la mise en œuvre d'un mystérieux rituel de courses autour de celle-ci…

Les nombreux sites archéologiques présents à Jéricho témoignent de l'empreinte de la religion sur cette ville et du travail assidu des populations successives qui rendaient, à travers eux, hommage à leur Dieu.

Selon les écrits religieux, c'est à Jéricho, dans une fameuse grotte, que Jésus séjourna lors de la tentation de Satan, pendant 40 jours et 40 nuits. » (notes)

C'est donc à Jéricho, qu'un petit homme malin, qui voulait voir Jésus en raison de toutes les belles choses qu'on disait de Lui, sans être nécessairement vu lui-même, eut l'idée de grimper sur un Sycomore

Or, il y avait un homme du nom de Zachée ;il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche.    Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule,car il était de petite taille.    Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. 

Notre petit homme, prénommé Zachée ,nous dit l’Évangile, était de petite taille c'était quelqu'un de riche, sans doute enrichi sur le dos de la population . Il était non seulement collecteur d'impôts, mais chef des collecteurs, nous dirions aujourd'hui le must des Publicains ! Il ne demandait pas grand chose : voir seulement, ce Jésus, de qui il est dit tant de bien ! Nous avons vu dimanche dernier ce que représente un Publicain pour le peuple de l'époque : il collaborait avec l'occupant romain et il volait le peuple sans le moindre scrupule ! Frayer avec les Romains, païens de surcroît , rendait impur selon la Loi de Moïse. Jésus, nous le disons et le voyons souvent est un homme libre, Il ne s'embarrasse ni des préjugés, ni des barrières dressées par les hommes . Jésus nous le montre cette fois encore :

Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit :« Zachée, descends vite :aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »    Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie. Reconnaissons la situation cocasse et imprévisible ! Non seulement Zachée se reçoit connu donc reconnu, Jésus l'appelle par son nom , lui demande de descendre vite, autrement dit, il n'y a pas à perdre une minute,car ce jour-là, Jésus veut demeurer dans sa maison à lui, Zachée, le Publicain, rejeté par le Peuple ! Zachée, sans doute plus qu'honoré par cet  « inattendu », s'empresse de descendre et ouvre largement, nous le verrons plus tard, sa maison à Jésus, tout cela avec joie, ce qui ne peut pas nous surprendre ! Lui, le Publicain détesté et détestable, devient l'hôte de Jésus ! Jésus ose, devant tous, enfreindre la Loi et s'inviter chez un pécheur notoire ! C'est un comble ! qui fait sourire, qui émerveille ,qui fascine : qui est-Il, Celui-là pour oser s'inviter chez un pécheur public ?: « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? (Lc 5) Lui reprochent souvent les Pharisiens qui s'estiment justes, purs ! Nous l'avons entendu dimanche dernier . D'ailleurs, la réprobation monte vite puisque :

 Voyant cela, tous récriminaient :« Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. » et nous ajoutons:quelle honte ! Comment ose-t-Il enfreindre la Loi devant tous ? Frayer avec un pécheur c'est impensable ! N'est-ce pas se rendre impur soi-même selon la Loi  ? Oui, mais Jésus est tout, sauf légaliste , rigoriste, Jésus aime .

Toutefois, il y en a un qui a compris, notre petit homme Zachée est renversé, bouleversé , retourné! Au contact du PUR par excellence, c'est le contraire qui se produit , c'est justement Lui, LE PUR, qui renverse la situation,et, par Sa seule Présence révèle au petit homme Zachée , sans dire mot d'ailleurs, que l'heure est venue de se laisser retourner . Il est descendu tellement vite que nous ne l'avons pas vu quitter son perchoir pour rejoindre Jésus ! Et nous ? Accepterons-nous- comme Zachée de descendre de notre sycomore ?

  Zachée, debout, s’adressa au Seigneur :« Voici, Seigneur :je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens,et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » 

Ce petit mot « DEBOUT » n'est pas anodin .« Aux uns les chars, aux autres les chevaux, mais à nous le nom du SEIGNEUR notre Dieu : c'est lui que nous invoquons. Eux, ils plient, ils tombent, et nous, debout, nous résistons » Psaume 20 : 8-9,

« toute l'assemblée d'Israël se tenait debout » 1 Rois 8 : 14,

Cette attitude exprime la pleine conscience, la dignité, le respect , la conscience de sa responsabilité ...C'est debout que Zachée s'adresse à Celui devant qui il se reconnaît encore plus petit qu'il n'y paraît . Il ne s'agit plus de sa petite taille, mais de son cœur et, comme toujours, avec Jésus, au lieu de se rétrécir ce cœur d'homme embarrassé par le péché , s'élargit tout à coup , se libère, s'ouvre, et, d'emblée, sans le moindre mot de la part de Jésus, répare les torts commis.si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. »  Zachée ne répare pas les torts à hauteur égale, mais il restitue quatre fois plus ! Voilà un aspect du sacrement de la Réconciliation que nous enjambons avec aisance ! Quand nous faisons du tort à quelqu'un savons-nous réparer discrètement ? Ce sacrement implique du côté du pénitent  : le regret des péchés, l'accusation, et la satisfaction (pénitence/réparation)

Côté Célébrant, nous trouvons l'absolution et l'imposition d'une pénitence. Dans le cas de Zachée la remarque de Jésus pourrait corresponde à l'absolution :

 Alors Jésus dit à son sujet :« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison,car lui aussi est un fils d’Abraham. 

En ouvrant son cœur, Zachée laisse entrer la LUMIERE, il laisse le Salut s'opérer en lui, c'est-à-dire que Zachée accepte de partager la vie de Dieu, les valeurs du Royaume annoncé par Jésus .Zachée a compris qu'il ne peut plus vivre comme avant, désormais , par grâce bien sûr, parce que l'Esprit du Seigneur lui fait découvrir l'amour du frère il ne fera plus de tort à ses semblables, du moins aussi gravement ! Quant à Jésus Il peut en reconnaissant la fulgurante conversion du « petit homme » Il peut rappeler la raison profonde de Son incarnation :

   En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » Jésus révèle qu'Il n'est pas venu pour se congratuler avec les bien-pensants, encore moins pour juger Ses frères , Il est venu et continue de venir pour sauver ce qui était et est perdu !

Cette Parabole est la Promesse que quiconque veut voir Jésus le verra ! Mieux encore cette personne sera vue et regardée à son tour et elle éclatera de joie !

Elle nous montre aussi que Jésus vient restaurer ce qui semble perdu et lui rend sa dignité ! Chantons ALLELUIA Jésus me sauve aujourd'hui !


Aujourd'hui s'est levée la lumière


Paroles : Thierry Malet - Musique :

Communauté de l'Emmanuel (Frédéric Tillet)
D'après Is 35, 1-4


R. Aujourd’hui s’est levée la lumière,
C’est la lumière du Seigneur,
Elle dépassera les frontières,
Elle habitera tous les cœurs.

1. Que la steppe exulte et fleurisse,
Qu’elle éclate en cris de joie.
Au pays de la soif
L’eau a jailli et se répand.

2. Vous verrez la gloire du Seigneur,
La splendeur de notre Dieu.
Dites aux cœurs affligés :
“Voici votre Dieu, soyez sans crainte”.

3. C’est lui qui vient pour vous sauver,
Alors s’ouvriront vos cœurs,
À l’amour du Seigneur
Qui vient pour vous racheter.



L'Ermite

vendredi 21 octobre 2022

UN SEUL EST JUSTE


TRENTIEME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


Année C



Lc 18, 9-14

A l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici :

En ce dimanche Jésus nous dit clairement qu'Il s'adresse aux personnes convaincu(e)s d’être justes et qui méprisaient les autres,Le cadre est clair ! Certains, dans l'entourage de Jésus s'estiment « JUSTES » . Posons-nous la question : que signifie être JUSTE ?

Nous sommes croyants , notre Livre de Référence c'est la Bible, je suis donc allée me renseigner dans Le Livre des livres qui devrait être le PREFERE de chacun d'entre nous ! Il se trouve que le terme  « JUSTE » est cité trois cent six fois dans l’Écriture Sainte dans Cinquante cinq documents, sur une étendue de soixante treize qui constituent la Bible.(73 étant l'ensemble des livres de la Bible ).

Qui est JUSTE, que dit-on du JUSTE ? Je ne retiens, bien sûr, que quelques citations susceptibles de nous éclairer, les autres ne font que confirmer celles-ci :

Le Juste des justes c'est notre Dieu :

le Seigneur seul est juste. Il n'a donné à personne de raconter ses œuvres; et qui pourra découvrir ses grandeurs? (Si 18)

Le Seigneur est juste dans toutes ses voies, fidèle en tous ses actes. (Ps 145)

L'homme qui agit selon la Loi du Seigneur participe à l’Être de Dieu et peut être reconnu JUSTE :

Puis il dit à David : « C'est toi qui es juste, et pas moi : car toi, tu m'as fait du bien, et moi, je t'ai fait du mal. (1Sg 24)

Le Livre de la Sagesse annonce la Passion de Celui qui vient nous sauver : Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s'oppose à notre conduite, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d'abandonner nos traditions. (Sg 2)

Si ce juste est fils de Dieu, Dieu l'assistera, et le délivrera de ses adversaires. Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu'un veillera sur lui. » (Sg 2)

Joseph, l'époux de Marie est reconnu juste parce que parfaitement ajusté au dessein de Dieu :

Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. (Mt 1)

Jésus, Fils unique du Père est reconnu Juste par ceux-là qui Le condamnent :

Pendant qu'il siégeait sur l'estrade, sa femme lui fit dire: " Ne te mêle pas de l'affaire de ce juste! Car aujourd'hui j'ai été tourmentée en rêve à cause de lui. (Mt 27)

Je suis innocent du sang de ce juste; à vous de voir! (Mt 27)

A la vue de ce qui s'était passé, le centurion rendait gloire à Dieu : « Sûrement, cet homme, c'était un juste. » (Lc 23)

Les apôtres témoignent de la sainteté (Juste = Saint)) de Jésus Fils de Dieu :

Vous avez condamné le juste et vous l'avez tué, sans qu'il vous résiste. (Jc 5)

Lui, le saint et le juste, vous l'avez rejeté, et vous avez demandé qu'on vous accorde la grâce d'un meurtrier. (Act 3)

C'est ainsi que le Christ est mort pour les péchés, une fois pour toutes ; lui, le juste, il est mort pour les coupables afin de vous introduire devant Dieu. Dans sa chair, il a été mis à mort ; dans l'esprit, il a été rendu à la vie. (1P 3)

L'humanité participe de cette sainteté dans la mesure où elle marche dans les pas du JUSTE par excellence, JESUS SAUVEUR

Mes petits enfants, ne vous laissez égarer par personne : celui qui vit selon la justice est juste comme lui, Jésus, est juste ; celui qui commet le péché appartient au diable, car, depuis le commencement, le diable est pécheur. C’est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu. (1Jn 3)

Et si nous tombons, LUI, LE JUSTE, se fait notre DEFENSEUR

Mes petits enfants, je vous écris pour que vous évitiez le péché. Mais, si l'un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus Christ, le Juste. (1Jn 2)

Lui qui est fidèle et JUSTE, Lui qui a résisté au péché, qui n'a jamais failli , si nous reconnaissons notre péché, Il nous pardonnera, parce qu'Il a donné Sa vie pour nous sauver !

Si nous reconnaissons nos péchés, lui qui est fidèle et juste nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout ce qui nous oppose à lui. (1Jn 1)

Ce terme JUSTE est souvent mal compris, on l'entend plutôt dans son premier sens qui est de respecter la justice en accordant à chacun ce qui lui revient . Dans l’Écriture Sainte, le JUSTE est celui, celle, qui observe la Loi Divine , qui accueille et garde fidèlement les commandements , qui reconnaît , en toute personne un frère, une sœur.

Ce terme exprime un idéal de vie ; d'ailleurs, au sens biblique, quand nous parlons de JUSTE, nous évoquons la sainteté d'une personne , son ajustement à la volonté de Dieu.

Ce terme désigne également les non-Juifs qui ont risqué leur vie pour soustraire des frères Juifs aux persécutions des nazis pendant la Seconde guerre mondiale, chrétiens ou non, ils ont reconnu un frère , une sœur dans ceux qui étaient injustement recherchés.

Accueillons à présent cette Parabole où Jésus nous présente deux hommes qui montent au Temple pour prier .

    « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts). 

Jésus choisit bien ces personnages, c'est Sa façon semble-t-il, d'éveiller l'attention des uns et des autres (ceux d'hier et ceux d'aujourd'hui) ici, l'un et l'autre ont plutôt mauvaise réputation .

Les Pharisiens représentaient un courant de la vie religieuse juive ; ils étaient très attachés à la loi de Moïse, jusque dans ses moindres prescriptions. Jésus partageait avec eux la foi en la résurrection. Nous trouvons, malgré tout, des personnes ouvertes parmi les pharisiens : Paul était de formation pharisienne, et s’opposa violemment aux premiers chrétiens, avant de rencontrer le Christ sur le chemin de Damas et de devenir l’Apôtre que l’on sait. L'apôtre Nathanaël (Barthélémy) était lui aussi Pharisien , comme le disciple Nicodème qui a plusieurs fois soutenu Jésus et qu'on retrouve au moment de Son ensevelissement.

Les publicains étaient méprisés par les autres juifs parce qu’ils collaboraient avec l’occupant romain et avaient une réputation de malhonnêteté dans leur manière de percevoir des impôts. Parmi ces derniers nous trouvons : L’Apôtre Matthieu qui était publicain, Jésus l'a appelé à son bureau, ainsi que Zachée .

Soyons prudents, ne nous livrons pas à des généralisations, acceptons de reconnaître , que ,dans tout groupe humain, il y a des bons, et des moins bons !

   Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même :‘Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes– ils sont voleurs, injustes, adultères –,ou encore comme ce publicain.    Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.’    Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : ‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’    

Nous voyons un Pharisien imbu de lui-même, on se demande même dans quelle mesure il a foi en Dieu pour s'adresser de cette façon , à Celui qui nous connaît mieux que nous nous connaissons nous-mêmes ! Il étale, devant Dieu, ses différences avec le commun des mortels qu'il estime mécréant, peut-on oser dire .Il s'estime supérieur et manifeste une insolente suffisance qui nous fait mal pour lui !

Le Publicain au contraire, reste humblement au fond du sanctuaire, il ressent tellement ses limites qu'il n'ose pas lever les yeux vers le Saint qui est Dieu Lui-même ! En signe d'accusation, loin de se comparer à d'autres, il se frappe la poitrine, se reconnaît pécheur et implore la pitié du Seigneur Dieu .

Je vous le déclare :quand ce dernier redescendit dans sa maison,c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre, conclut Jésus. Non que ce Publicain soit devenu saint par enchantement, mais par son humilité profonde, il ouvre son cœur au Salut de Dieu ! C'est l'avis de Ben Sira le Sage dans notre Première lecture du jour :

Le Seigneur est un juge qui se montre impartial envers les personnes.    Il ne défavorise pas le pauvre,il écoute la prière de l’opprimé.    Il ne méprise pas la supplication de l’orphelin,ni la plainte répétée de la veuve.    Celui dont le service est agréable à Dieu sera bien accueilli,sa supplication parviendra jusqu’au ciel.   La prière du pauvre traverse les nuées ;tant qu’elle n’a pas atteint son but, il demeure inconsolable.Il persévère tant que le Très-Haut n’a pas jeté les yeux sur lui,    ni prononcé la sentence en faveur des justes et rendu justice.( Si 35)

Et Jésus de conclure la péricope de ce jour : Qui s’élève sera abaissé ;qui s’abaisse sera élevé. » St Paul illustre parfaitement me semble-t-il, ce verset en ces termes :Si donc il est quelque encouragement dans le Christ, s'il est quelque consolation de charité, s'il est quelque communauté d'esprit, s'il est quelque tendresse et quelque compassion, rendez ma joie parfaite: ayez une même pensée, un même amour, une même âme, un même sentiment. Ne faites rien par esprit de rivalité ou par vaine gloire; mais que chacun, en toute humilité, regarde les autres comme au-dessus de soi; chacun ayant égard, non à ses propres intérêts, mais à ceux des autres. (Ph 2)

Il fait ensuite appel à la mémoire de Jésus qui «  de condition divine ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu mais Il s'est anéanti, prenant la condition d'esclave » et Jésus disait ailleurs : « Il n'y a pas de disciple au-dessus du maître, ni de serviteur au-dessus de son seigneur. Il suffit au disciple d'être comme son maître, et au serviteur comme son seigneur. S'ils ont appelé le maître de maison Béelzéboul, combien plus les gens de la maison! » (Mt 10)

Voilà matière à rentrer en soi-même pour se poser la question : dans ma vie de tous les jours quel visage du disciple je donne à voir à mes frères ? J'ai lu quelque part : « celui qui se croit tout bas ne tombe pas ; seuls chutent ceux qui se sont auparavant hissés eux-mêmes à des hauteurs imaginaires. » St François d'Assise, que j'apprécie beaucoup , a inspiré un très profond petit livre à Christian BOBIN : « Le Très-Bas »

Il me semble, que dans cet esprit, nous pouvons associer, humilité et joie parfaite dont st François donne, à mon avis une magnifique illustration dans une conversation avec Frère Léon qu'il nomme « petite brebis de Dieu »

Et comme de tels propos avaient bien duré pendant deux milles, frère Léon, fort étonné, l'interrogea et dit : « Père, je te prie, de la part de Dieu, de me dire où est la joie parfaite. » et saint François lui répondit : « Quand nous arriverons à Sainte-Marie-des-Anges, ainsi trempés par la pluie et glacés par le froid, souillés de boue et tourmentés par la faim, et que nous frapperons à la porte du couvent, et que le portier viendra en colère et dira : « Qui êtes-vous ? » et que nous lui répondrons : « Nous sommes deux de vos frères », et qu'il dira : « Vous ne dites pas vrai, vous êtes même deux ribauds qui allez trompant le monde et volant les aumônes des pauvres ; allez-vous en » ; et quand il ne nous ouvrira pas et qu'il nous fera rester dehors dans la neige et la pluie, avec le froid et la faim, jusqu'à la nuit, alors si nous supportons avec patience, sans trouble et sans murmurer contre lui, tant d'injures et tant de cruauté et tant de rebuffades, et si nous pensons avec humilité et charité que ce portier nous connaît véritablement, et que Dieu le fait parler contre nous, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite.

Et si nous persistons à frapper, et qu'il sorte en colère, et qu'il nous chasse comme des vauriens importuns, avec force vilenies et soufflets en disant : « Allez-vous-en d'ici misérables petits voleurs, allez à l'hôpital, car ici vous ne mangerez ni ne logerez », si nous supportons tout cela avec patience, avec allégresse, dans un bon esprit de charité, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite..

Frère, sœur, devenons ce que nous recevons : Jésus de condition divine ne retint pas jalousemennt ...



DEVENONS CE QUE NOUS RECEVONS

Devenons le corps du Christ,

Devenons ce que vous recevons,

Nous sommes le corps du Christ

Baptisés en un seul Esprit

Nous ne formons qu'un seul corps

Abreuvés de l'unique Esprit

Nous n'avons qu'Un seul Dieu et Père


Appelés par Dieu Notre Père

A devenir Saints Comme Lui

Nous avons revêtu le Christ

Nous portons la robe nuptiale.

                                                     Source : Musixmatch


L'Ermite

vendredi 14 octobre 2022

PRIER SANS SE LASSER

 

VINGT-NEUVIEME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


Année C


Lc 18, 1-8


Une fois encore, la Liturgie de ce dimanche, laisse de côté un certain nombre de versets du Chapitre 17 où Jésus fait une nouvelle annonce de Sa Passion et où plusieurs versets évoquent une ambiance de fin du monde . C'est un ensemble plutôt compliqué et difficile à intégrer dans une liturgie dominicale Ne perdons pas de vue que Jésus continue Sa montée vers Jérusalem et que Son souci, reste « la formation de Ses apôtres »

Dans la péricope retenue pour ce dimanche je distingue trois parties :

1 – Une recommandation de Jésus sur la nécessité d'une prière persévérante qui introduit la Parabole

Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager 

2- Une courte Parabole pour illustrer cette « recommandation-introduction » et permettre aux apôtres, de comprendre l'importance de la persévérance dans la prière.

   « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes.    Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander :‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’    Longtemps il refusa ; puis il se dit :‘Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne,
comme
cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »    Le Seigneur ajouta :« Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !    Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ?    Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice.

3- En conclusion , Jésus pose une question d'envergure qui nous laisse coi :

Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : la parabole qui suit est annoncée et le thème nous est livré !

Souvenons-nous , au chapitre 11 de Saint Luc alors que Jésus avait pris un temps fort de prière, sans doute impressionné : « un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean Baptiste l'a appris à ses disciples. » (Lc 11). Nous connaissons la réponse :« Quand vous priez, dites : 'Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes nous pardonnons à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous soumets pas à la tentation.' » (Lc 11)

Quelque temps auparavant, trois d'entre eux, avaient expérimenté la Transfiguration de Jésus ,opérée par et dans la prière

Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il alla sur la montagne pour prier. Pendant qu'il priait, son visage apparut tout autre, ses vêtements devinrent d'une blancheur éclatante. (Lc 9) mais cette expérience ne sera pas partagée Jésus en demande le secret , son but est de fortifier les apôtres pour l'Heure de la Passion.

En Saint Marc, nous entendons Jésus expliquer qu'il est nécessaire de purifier son cœur avant de parler avec Notre Père, condition essentielle pour être entendu et exaucé :Et quand vous êtes là, en train de prier, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez-lui, pour que votre Père qui est aux cieux vous pardonne aussi vos fautes. » (Mc 11)

La prière demande un cœur pur, mais aussi, de la discrétion . On ne prie pas pour être vu, congratulé, mais pour rencontrer l'Amour qui est Dieu « Et lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et au coin des rues, afin d'être vus des hommes; en vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. 6 Pour toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre et, ayant fermé ta porte, prie ton Père qui est présent dans le secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. 7 Dans vos prières, ne multipliez pas les paroles, comme font les païens, qui s'imaginent devoir être exaucés à force de paroles. 8 Ne leur ressemblez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous ne le lui demandiez Mt 6 .

L'ostentation non plus n'a pas de place, elle est injuriante, déplacée, condamnable même « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à sortir en robes solennelles et qui aiment les salutations sur les places publiques, les premiers rangs dans les synagogues, et les places d'honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et affectent de prier longuement : ils seront d'autant plus sévèrement condamnés. » (Mc 12)

Dans son enseignement «  VIVRE LA MESSE » paru en juin de cette année, le Pape François écrit ceci : « dans les catacombes l’Église est souvent représentée comme une femme en prière, les bras largement ouverts en attitude d'orante,l' Église orante, qui prie . Il est beau de penser que l’Église est orante, qu'Elle prie .Il y a un passage dans le Livre des Actes des Apôtres, quand Pierre était en prison, la communauté chrétienne dit qu'elle priait sans cesse pour lui . L’Église qui prie, l’Église orante . Et quand nous allons à la messe , c'est pour faire cela : l’Église orante . Comme le Christ qui a étendu les bras sur la croix, par Lui, avec Lui et en Lui, Elle s'offre et intercède pour tous les hommes »*

La prière est « intercession » elle est aussi RESPIRATION ! Quelqu'un ( je n'ai pas retrouvé cet auteur) écrivait : la Prière c'est la RESPIRATION de l'âme ! Si je ne respire, plus je meurs, si je ne prie pas, ma vie spirituelle s'étiole et meurt. Il n'est pas surprenant que Jésus nous demande de prier sans se décourager !

Saint Paul a reçu 10/10 cette recommandation du Seigneur , je cite quelques exemples qui le prouvent :

Avant tout, j'exhorte donc à faire des supplications, des prières, des requêtes, des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois et tous ceux qui sont constitués en dignité, afin que nous puissions mener une vie calme et tranquille, en toute piété et honnêteté. (1T 2)

Persévérez dans la prière, apportez-y de la vigilance, avec des actions de grâces. Priez en même temps pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, et qu'ainsi je puisse annoncer le mystère du Christ, pour lequel je suis aussi dans les chaînes, et le faire connaître comme je dois en parler. (Col 4)

Faites en tout temps par l'Esprit, toutes sortes de prières et de supplications; et pour cela, veillez avec une persévérance continuelle et priez pour tous les saints,et pour moi, afin qu'il me soit donné d'ouvrir les lèvres et de prêcher avec liberté le mystère de l’Évangile, à l'égard duquel je fais fonction d'ambassadeur dans les chaînes, et afin que j'en parle avec assurance comme il convient. (Eph 6)

Soyez joyeux dans l'espérance, patients dans la détresse, persévérants dans la prière. Soyez solidaires des saints dans le besoin, exercez l'hospitalité avec empressement. Bénissez ceux qui vous persécutent; bénissez et ne maudissez pas. (Ro 12)

La prière nous est présentée au cours de la vie de Jésus comme un chemin deperfection, de transfiguration, de communication avec le Père, de purification, d'intercession et, aujourd'hui, Jésus veut permettre à Ses apôtres et à nous tous , de découvrir que la prière réclame de chacun, de la ténacité, de l'opiniâtreté, presque de l'obstination, en un mot de la persévérance ! Et sortons de nos pensées, les caricatures d'un Dieu qui prendrait plaisir à nous asservir, à nous faire chanter « tu auras ceci si... » . Quand nous nous adressons à Dieu regardons-Le avec des yeux d'enfants pleins de confiance persuadés que ce Père ne veut que notre bien et ne nous donnera jamais « un scorpion, quand il (son enfant) demande un œuf ? » (Lc 11)

Pour éclairer en premier lieu Ses apôtres, parce qu'ils ont besoin de cette lumière pour eux-mêmes, pour la mission qui leur sera confiée «  de tous les peuples faites des disciples les baptisant Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit «  Mt, 28,20 et pour chacun des baptisés que nous sommes Jésus, comme Il aime le faire, raconte une histoire, c'est notre Parabole :

 « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes.    Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander :‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’    Longtemps il refusa ; puis il se dit :‘Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne,
comme
cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »    Le Seigneur ajouta :« Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !    Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ?    Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice.

Jésus choisit deux extrêmes de la société de son époque : une pauvre veuve et un juge inique  !

La pauvre veuve qui, surtout à l'époque de Jésus, est le type même des personnes sans défense. Celle-ci sait ce qu'elle veut elle est dans son droit et demande au juge de lui rendre justice contre son adversaire. Jésus nous apprend que quelles que soient les rebuffades qu'elle essuie, elle ne se décourage pas et revient à charge jusqu'à obtention d'une réponse favorable .

Le Juge, quant à lui , de type coriace, fait longtemps semble-t-il, la sourde oreille, il n'a que faire, lui le puissant, de cette pauvre veuve : qui la soutiendra, qui lui viendra en aide et attaquera ce juge sans justice ? C'est sans compter avec l'opiniâtreté de cette femme qui ne cède pas , et revient à charge sans se lasser ! De guerre lasse, harassé, par ses réclamations le Juge en vient à céder à ses instances et, pour avoir la paix, lui rend justice

Que nous dit Jésus à l'écoute de cette histoire ? Jésus nous montre qu'il peut arriver , quand nous demandons une grâce à Notre Père du ciel, que Celui-ci semble sourd et n'obtempère pas à notre supplique ce qui nous déçoit profondément, et nous décourage, au point, parfois, de ne plus croire en l'efficacité de la prière. Qu'il n'en soit rien nous dit Jésus, frappez et il vous sera ouvert , insister à temps et à contre temps, c'est aussi la Parabole de l'ami importun qui vient demander un service en pleine nuit ,Et si, de l'intérieur, l'autre lui répond : 'Ne viens pas me tourmenter ! Maintenant, la porte est fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner du pain', moi, je vous l'affirme : même s'il ne se lève pas pour les donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu'il lui faut. Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s'ouvre. (Lc11)

Il convient toutefois, de préciser qu'avec le Seigneur, l'attente est éducative mais nous avons des difficultés à ouvrir vraiment notre cœur pour comprendre le sens de cette attente :

Le Peuple de Dieu a attendu plus de 4000 ans la venue du Messie annoncé et nous ne pourrions pas attendre quelques jours, quelques mois une réponse à notre prière , le temps de nous préparer à l'accueillir ?

Nous pouvons ne pas être prêt(e) à accueillir le don de Dieu, ce Dieu d'amour qui attend l'heure favorable, l'heure où nous serons vraiment prêt(e), où notre cœur comprendra .

Notre Père très aimant, parce qu'Il nous aime vraiment, en nous faisant attendre purifie notre cœur , nous aide à prendre conscience de l'infirmité de notre demande et nous prépare un cadeau supérieur à ce qui peut être un caprice du moment !

Ce que nous demandons, parce que nos vues sont courtes, n'est peut-être pas adapté à nos besoins, Dieu répond d'une autre façon, à nous d'ouvrir les yeux de notre cœur pour découvrir Sa Présence dans notre vie.

Avons-nous écouté attentivement la Première Lecture ? Nous voyons Moïse, à ce point épuisé qu'il a besoin du soutien de Aaron et Hour pour tenir ferme dans sa supplication et c'est parce que Moïse a persévéré malgré une extrême fatigue, que Josué a triomphé des Amalécites ? Sommes-nous prêt(e)s à tenir dans la prière. Croyons-nous dans l'intercession de ceux qui, en réponse à l'appel de Dieu, sont les Moïse d’aujourd’hui  : tous les orants, sans omettre la prière discrète de nos Anciens , des malades dans les hôpitaux ou à la maison ?

La prière demande la Foi en Celui que j'invoque, cette confiance absolue qui croit que Dieu entend, que Dieu m'aime en Père débordant de tendresse , qu'Il veut mon bonheur , vient alors cette terrible question de Jésus :

Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

Je « nous » renvoie à ce très beau passage de la lettre de St Paul aux Philippiens où l'Apôtre montre clairement non seulement l'importance de la foi, mais de la maturité de la foi dans nos vies ! Demandons-nous : suis adulte dans la foi ?

Oui, je considère tout cela comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. A cause de lui, j'ai tout perdu ; je considère tout comme des balayures, en vue d'un seul avantage, le Christ, en qui Dieu me reconnaîtra comme juste. Cette justice ne vient pas de moi-même - c'est-à-dire de mon obéissance à la loi de Moïse - mais de la foi au Christ : c'est la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi. Il s'agit de connaître le Christ, d'éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en reproduisant en moi sa mort, dans l'espoir de parvenir, moi aussi, à ressusciter d'entre les morts. Certes, je ne suis pas encore arrivé, je ne suis pas encore au bout, mais je poursuis ma course pour saisir tout cela, comme j'ai moi-même été saisi par le Christ Jésus. Frères, je ne pense pas l'avoir déjà saisi. Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l'avant, je cours vers le but pour remporter le prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus. Nous tous qui sommes adultes dans la foi, nous devons tendre dans cette direction ; et, si vous tendez dans une autre direction, Dieu vous révélera le vrai but. En tout cas, étant donné le point que nous avons déjà atteint, restons dans la même ligne. (Ph 3)


Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre.
 (Ps 120, 2)

Je lève les yeux vers les montagnes :
d’où le secours me viendra-t-il ?

Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre.

Qu’il empêche ton pied de glisser,
qu’il ne dorme pas, ton gardien.
Non, il ne dort pas, ne sommeille pas,
le gardien d’Israël.

Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur, ton ombrage,
se tient près de toi.
Le soleil, pendant le jour, ne pourra te frapper,
ni la lune, durant la nuit.

Le Seigneur te gardera de tout mal,
il gardera ta vie.
Le Seigneur te gardera, au départ et au retour,
maintenant, à jamais.



    *VIVRE LA MESSE AVEC PAPE FRANCOIS catéchèses sur l'Eucharistie « cœur » de l’Église Livret paru en juin 2022 que vous trouverez dans les librairies catholiques .

L'Ermite