vendredi 28 octobre 2016

... DESCENDS VITE !

TRENTE ET UNIÈME DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

(Lc 19, 1-10)

... DESCENDS VITE



Je commence aujourd'hui, par trois points de suspensions, étonnant non ? C'est tout simplement pour nous permettre d'inscrire notre prénom ! Si nous n'avons pas toutes les caractéristiques qui définissent l'ami Zachée, nous avons les nôtres, bien personnelles ! Je ne sais sur quel piédestal nous sommes huchés pour voir Jésus « sans être vus » tels que nous sommes, c'est à chacun d'y réfléchir, pour le « nommer » et se laisser interpeller par Jésus et L'entendre nous dire avec affection, avec tendresse:

 «  X  » descends vite, « de ton sycomore à toi » aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison !

Si nous entendons cet appel de Jésus, au plus profond de notre cœur ne jouons pas à cache – cache en prétextant : «  mais Seigneur, je n'ai rien prévu , je préfère t'inviter au restaurant ! Ou excuse-moi, j'ai une réunion importante, parents d'élèves, syndicat, entreprise, conseil municipal, ou, j'ai une migraine pas possible, ne pouvons-nous remettre à plus tard etc, etc ! Non ! comme Zachée , comme Jésus avant lui, qui a quitté le sein du Père pour
revêtir notre humanité, descendons de « notre arbre » et risquons la rencontre qui changera notre regard : la conversion ! C'est un appel quotidien, et de tous les instants, nous aurons,- jusqu'à LA RENCONTRE du FACE A FACE, celle de l'Illumination, - à nous laisser « retourner » par la Présence du Christ notre Sauveur qui tient à demeurer chez nous  !

Jésus, juste avant, demande de ne pas faire obstacle aux enfants qui veulent L'approcher, Il invite le jeune homme riche à se délester de tous ses encombrements mondains, au passage Il rappelle, pour la troisième fois, les circonstances de Sa Passion : outrages, crachats … mais cela passe bien au-dessus des têtes, aux abords de Jéricho Il rend la vue à un aveugle qui dérange, et à qui on veut imposer le silence ! Jésus ne se laisse pas intimider, Jésus n'est pas complice du mal, Il entend et Il agit, n'est-il pas venu pour les pauvres, les pêcheurs ?


Ici, il n'est plus à la périphérie de la ville, Il y est entré et il y a là un petit « bonhomme » qui voudrait bien se faire une idée de qui est ce Jésus dont on parle tant et qui attire à ce point les foules ! « En ce temps-là, entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts,et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule,car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. »


Voilà, rapidement campé, le portrait de Zachée :
  • il était chef des collecteurs d'impôt, donc un publicain, assurément voleur, et au service de l'occupant romain . Comme tel, il n'a vraiment pas une bonne réputation, et le peuple le rejette !

  • c'était quelqu'un de riche, une richesse acquise sur le dos de ses compatriotes en les volant !

  • il était de petite taille, il est certain qu'il est préférable d'avoir une bonne taille au milieu de la foule si l'on veut voir ce qui se passe. Zachée ne manque pas d'astuce pour arriver à ses fins, il compense sa petite taille en grimpant sur un arbre, il aura une vue d'ensemble et pourra voir ce Jésus sans difficultés !

  • il veut voir Jésus ! Le texte n'explicite pas les raisons de ce désir ! Peut-être est-il intrigué et veut-il se faire une opinion personnelle , peut-être veut-il tenter de comprendre l'engouement des foules à Son adresse ! Puisqu'il travaille pour les romains, peut-être a-t-il envie d'apporter son grain de sel à ce qui va suivre … Peut-être veut-il savoir si cela vaut la peine de tenter une approche . Ce qui est sûr : Zachée veut voir ce Jésus , mais il ne semble pas chercher davantage, sinon, il aurait agi comme la Cananéenne, ou la femme affligée par des pertes de sang depuis des années, ou comme l'aveugle de Jéricho qui en appelle à la pitié de Jésus. Zachée reste discret, il veut voir de haut, de loin , il ne semble pas avoir envie d'être remarqué, et ne s'attend pas du tout, mais du tout à ce qui lui arrive, il n'a rien fait pour cela :


 Arrivé à cet endroit,Jésus leva les yeux et lui dit :



« Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »



Ce n'était vraiment pas au programme ! (n'oublions pas de changer le prénom !) Jésus lui demande : de descendre, et de descendre vite , et pour quelle raison ? Parce que, Lui, Jésus, le Maître, veut demeurer dans sa maison, celle d'un voleur, d'un tricheur ! Jésus remarquons-le n'a peur de rien !
« Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. » pensait Simon qui l'avait invité, il n'en dirait pas moins aujourd'hui pour Zachée ! S'Il savait qui est cet homme ! Mais voilà, Jésus sait, et c'est parce qu'Il sait qu'Il appelle, Zachée, qu'Il nous appelle chacune et chacun par notre prénom et nous dit : «  descends vite,je veux demeurer chez toi « !


« Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie »

Pour Zachée, cet homme méprisé en raison de sa fonction et de la façon dont il l'exerce, c'est totalement impensable, il est retourné, s'empresse de descendre et se trouve en présence de la sainteté même. C'est un peu comme lorsque le soleil rentre dans une maison et nous fait voir la poussière sur nos meubles que nous pensions parfaitement propres ! Ici, le Soleil, c'est Jésus, la poussière c'est tout ce qui pèse dans le cœur de Zachée. Du coup sa carapace tombe, cette présence le bouleverse, il prend conscience de la distance qu'il y a entre sa façon de vivre et celle de Jésus « qui n'a même pas une pierre où reposer sa tête » même pas un sou vaillant pour régler l'impôt à César, qui prend ses repas chez qui l'invite, prêche les valeurs du Royaume et en vit : Heureux les pauvres, heureux les affamés et assoiffés de justice, … Zachée, l'homme riche, le voleur, prend conscience de ses limites, réalise qu'il y a une façon supérieure de vivre et de partager … Jésus n'a pas besoin de lui faire la morale, sa seule Présence l'illumine, le retourne !
Voyant cela, tous récriminaient :« Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »

L'entourage est loin d'être satisfait ! Comment Lui, le Saint, s'approche-t-il des pécheurs ? Comment  ose-t-il fréquenter « la racaille » de l'époque et de la notre ? Penser ainsi, c'est se croire au-dessus. Souvenons-nous du Pharisien de dimanche dernier ! Jésus nous demande de descendre, de comprendre que nous ne sommes pas meilleurs, comme Zachée, nous avons
coins et recoins de servitudes diverses et inavouées et inavouables. Le moment est venu de lire l’Évangile un crayon en main, croyez-moi, nous ne serons pas fiers, l’Évangile, c'est JESUS PRESENT, DEBOUT, VIVANT AUJOURD'HUI, «Vivante, en effet, est la Parole de Dieu, énergique et plus tranchante qu'aucun glaive à double tranchant. Elle pénètre jusqu'à diviser âme et esprit, articulations et moelles. Elle passe au crible les mouvements et les pensées du cœur. Il n'est pas de créature qui échappe à sa vue; tout est nu à ses yeux, tout est subjugué par son regard. Et c'est à elle que nous devons rendre compte. (Hébreux 4) »  tous les mots portent et nous rejoignent , il ne s'agit pas de culpabiliser, mais d'être vrais, honnêtes, humbles devant la sainteté de Dieu !

Jésus et Zachée n'ont pas eu le temps de s'asseoir. Zachée est debout, devant Jésus, également debout, Zachée ne tient plus : tout ce qu'il a entendu dire de ce « prophète » à nul autre semblable lui revient à l'esprit, il se sent pauvre, limité, pécheur :

Zachée, debout, s’adressa au Seigneur :« Voici, Seigneur :je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens,et si j’ai fait du tort à quelqu’un,je vais lui rendre quatre fois plus. »

Jésus n'a rien demandé, Zachée a compris ! Et nous, sommes-nous capables de semblable « confession » en cette année du jubilé de la Miséricorde ? Avec Zachée entendrons-nous le don de Dieu ? Ouvrirons-nous notre cœur pour accueillir la MISÉRICORDE du Dieu d'Amour ? Sans attendre, saurons-nous Lui dire tout de go, « devant Toi, je reconnais mes pauvretés, je les dépose dans ton cœur pour être plongé dans le bain de la régénération ! »

Nous entendrons alors Jésus nous dire comme à Zachée : :« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. Zachée accueille, et nous avec Zachée, le salut offert à tous ceux qui se laissent relever par le Christ. Avec Zachée nous quittons le monde de la ténèbre pour entrer dans celui de la lumière, pour entrer dans l'alliance conclue avec Abraham notre Père dans la foi ! Car : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »Il est le Bon Berger qui donne Sa vie pour Ses brebis, qui laisse les quatre vingt dix-neuf en bonne santé pour chercher celle qui se perd, pour l'inviter à descendre de son arbre, à sortir de son fourré, pour rejoindre la communauté des sauvés et pour chanter avec elle :

Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi,
je bénirai ton nom toujours et à jamais !
Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.


Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.


Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.


Le Seigneur est vrai en tout ce qu’il dit,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent,
il redresse tous les accablés.




Avec Saint Paul nous prions les uns pour les autres à tout moment

afin que notre Dieu nous trouve dignes de l’appel qu’il nous a adressé ;

par sa puissance,qu’il nous donne d’accomplir tout le bien que nous

désirons, et qu’il rende active notre foi.



L'Ermite






BELLE FETE DE LA TOUS SAINTS A CHACUNE 

ET A CHACUN !


vendredi 21 octobre 2016

MONTRE-TOI FAVORABLE

TRENTIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Lc 18,9-14)


Lecture du livre de Ben Sirac le Sage

Le Seigneur est un juge qui se montre impartial envers les personnes.
Il ne défavorise pas le pauvre,il écoute la prière de l’opprimé.
Il ne méprise pas la supplication de l’orphelin,ni la plainte répétée de la veuve.Celui dont le service est agréable à Dieu sera bien accueilli,
sa supplication parviendra jusqu’au ciel.La prière du pauvre traverse les nuées ;tant qu’elle n’a pas atteint son but, il demeure inconsolable.Il persévère tant que le Très-Haut n’a pas jeté les yeux sur lui,ni prononcé la sentence en faveur des justes et rendu justice.

Cette première lecture est une excellente introduction, à mon point de vue, à l’Évangile de ce jour . Ce livre serait l’œuvre d'un Juif de Jérusalem , il fut écrit en hébreux en 180 avant Jésus. L'auteur se propose de nous enseigner la sagesse, c'est-à-dire l'art de diriger sa vie selon la loi de Dieu et donc d'obtenir, dès ici bas, le bonheur. Le Seigneur est impartial écrit-il, Il ne défavorise pas le pauvre, il écoute la prière de l’opprimé. Il ne méprise pas la supplication de l’orphelin, ni la plainte répétée de la veuve. La prière du pauvre traverse les nuées .

C'est tout à fait ce que décrit Jésus dans la Parabole proposée aujourd'hui à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres. Ne courrons - nous pas le risque de nous croire indemne de semblable comportement ? et pourtant ! Nous n'agissons sans doute pas aussi grossièrement, nous sommes, sans nul doute, bien plus subtils dans nos agissements et nos pensées mais comme nous le rappelions dimanche dernier,  rentrons, sans plus attendre, dans le secret de notre chambre, fermons la porte à toutes nos bonnes excuses, mettons-nous en Présence du Seigneur, cette Parabole sous les yeux, et, pourquoi pas, un crayon à la main, descendons au fond du puits de notre être , ouvrons les yeux de notre cœur avec toute l'honnêteté dont nous sommes capables, laissons Jésus, Parole éternelle du Père, éclairer tous les recoins de cette chambre intérieure et demandons « Miséricorde » à Celui qui est MISÉRICORDE !

« Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien,et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts).

Le désir de ces deux personnes est louable, les deux éprouvent cette nécessité de faire une pose, en présence du Seigneur, dans un lieu recueilli. L'intention de départ semble excellente mais la mise en œuvre est surprenante :
Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même :‘Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes– ils sont voleurs, injustes, adultères –,ou encore comme ce publicain.Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.’

Le premier dérape très vite ! Cet homme, certes pratiquant, a une haute idée de lui-même, non seulement il expose au Seigneur ce qu'il croit être mais il ne tarde pas à se comparer à ses frères et au Publicain lui-même qu'il aperçoit près d'un pilier. On est tenté de se demander ce qu'il vient faire au Temple ! Il est content de lui, se trouve propre, en règle avec la loi de Moïse, non perfectible , puisqu'il s'estime parfait ! Si c'est le cas, on peut penser qu'il n'a pas besoin de Dieu, dès lors que fait-il là ? Que signifie prier pour lui ?

Prier n'est-ce pas regarder, écouter Dieu qui parle à notre cœur ? Or notre pharisien se regarde, il est entièrement tourné en lui-même, dans son esprit il n'y a de place ni pour la rencontre, ni pour s'interroger pour savoir si on est sur la bonne voie, encore moins pour regarder Celui à qui il parle. Il n'a jamais dû lire l'Ecclésiaste qui écrit au chapitre 6 : « aucun homme n'est assez juste sur terre pour faire le bien sans pécher ! »

En effet, tous nos actes, même les meilleurs sont plus ou moins entachés , il nous est difficile d'avoir une intention parfaitement pure, le publicain en a une certaine conscience, il se tient en effet à distance, il se reconnaît pécheur, il n'ose pas lever les yeux, il se frappe la poitrine, exprime une prière sincère : « montre-toi favorable » il attend son salut du Tout Autre, il se sait impuissant, pauvre, démuni quand Il contemple la sainteté de Dieu :

Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant :
‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’

Dieu lui répond en Isaïe :

Voici celui que je regarde: celui qui est humble, qui a le cœur brisé et qui tremble à ma parole. (Isaïe 66,2)
Le publicain ne se décourage pas, s'il parle à Dieu avec une telle confiance c'est qu'il a compris qu'il pouvait s'en remettre à son amour miséricordieux, à cet amour qui remet l'homme debout et lui permet d'avancer. La conclusion qui suit est éloquente :

Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison,c’est lui qui était devenu un homme juste,plutôt que l’autre.Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »

Pourquoi le publicain est-il devenu un homme juste ? Parce qu'il a eu l'humilité de déposer le fardeau de ses limites devant son Seigneur pour en recevoir la paix du cœur.

Le Seigneur regarde les justes,
il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur entend ceux qui l’appellent :
de toutes leurs angoisses, il les délivre.
 
Il est proche du cœur brisé,
il sauve l’esprit abattu.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs :
pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge.

L'orgueil ferme le cœur, l'humilité l'ouvre tout grand ! L'orgueil durcit le cœur, l'humilité le rend compatissant et miséricordieux ! Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » termine Jésus !

En cette année du Jubilé de la miséricorde, demandons au Seigneur d'avoir un regard lucide sur nous-mêmes et un cœur miséricordieux pour accueillir nos frères, surtout « les pharisiens » car nul n'a plus besoin d'amour et de miséricorde que celui qui se croit déjà arrivé !


Seigneur Jésus-Christ,
toi qui nous as appris à être miséricordieux 
comme le Père céleste,
et nous as dit que te voir, c’est Le voir,
Montre-nous ton visage, et nous serons sauvés.
Ton regard rempli d’amour a libéré Zachée et Matthieu 
de l’esclavage de l’argent,
la femme adultère et Madeleine de la quête du bonheur 
à travers les seules créatures ;
tu as fais pleurer Pierre après son reniement,
et promis le paradis au larron repenti.
Fais que chacun de nous écoute cette parole
 dite à la Samaritaine
comme s’adressant à nous :
Si tu savais le don de Dieu !
Tu es le visage visible du Père invisible,
du Dieu qui manifesta sa toute-puissance 
par le pardon et la miséricorde :
fais que l’Église soit, dans le monde, ton visage visible,
toi son Seigneur ressuscité dans la gloire.
Tu as voulu que tes serviteurs soient eux aussi
 habillés de faiblesse
pour ressentir une vraie compassion à l’égard de ceux
qui sont dans l’ignorance et l’erreur :
fais que quiconque s’adresse à l’un d’eux se sente
attendu, aimé, et pardonné par Dieu.
Envoie ton Esprit et consacre-nous tous de son onction
pour que le Jubilé de la Miséricorde
soit une année de grâce du Seigneur,
et qu’avec un enthousiasme renouvelé,
ton Église annonce aux pauvres la bonne nouvelle
aux prisonniers et aux opprimés la liberté,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue.
Nous te le demandons par Marie, Mère de la Miséricorde,
à toi qui vis et règnes avec le Père
et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles.
Amen.
Pape François


l'Ermite

vendredi 14 octobre 2016

RÉVEILLONS-NOUS !

VINGT-NEUVIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Lc 18, 1-8)


Interrogé par les Pharisiens: " Quand vient le royaume de Dieu? " il leur répondit, disant: " Le royaume de Dieu ne vient pas avec (des signes) à observer; et on ne dira pas: " Il est ici ! " ou: " Il est là ! " car voici que le royaume de Dieu est au milieu de vous. "

Le jour du Fils de l'Homme

Il dit à ses disciples: " Viendra un temps où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l'homme, et vous ne le verrez point. On vous dira: " Il est là! Il est ici! " N'y allez pas, ne courez pas après. Car, comme l'éclair qui jaillit d'un point du ciel brille jusqu'à un autre point du ciel, ainsi en sera-t-il du Fils de l'homme, en
son jour. Mais il faut d'abord qu'il souffre beaucoup et qu'il soit rejeté par cette génération.
Et comme il arriva aux jours de Noé, ainsi arrivera-t-il aux jours du Fils de l'homme. On mangeait, on buvait, on épousait, on était épousé, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche, et le déluge vint qui les fit périr tous. Pareillement, comme il arriva aux jours de Lot: on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait; mais le jour où Lot sortit de Sodome, (Dieu) fit pleuvoir du ciel feu et soufre, et les fit périr tous. De même en sera-t-il au jour où le Fils de l'homme se révélera.
Et en ce jour-là, que celui qui sera sur la terrasse, et dont les affaires seront dans la maison, ne descende pas pour les prendre; et pareillement, que celui qui sera aux champs ne retourne pas en arrière. Souvenez-vous de la femme de Lot. Celui qui cherchera à conserver sa vie la perdra, et celui qui la perdra la gardera vivante. Je vous le dis: cette nuit-là, de deux (hommes) qui seront à la même table, l'un sera enlevé et l'autre laissé; de deux femmes qui moudront ensemble, l'une sera enlevée et l'autre laissée. " Et prenant la parole, ils lui dirent: " Où Seigneur? " Il leur dit: " Où sera le corps, là aussi se rassembleront les aigles. (Luc 17)

Entre la rencontre de Jésus et des dix lépreux et, la péricope de ce
dimanche, nous trouvons ce long passage où il est question du Fils de l'Homme, expression que nous trouvons 83 fois dans le Nouveau Testament. Il me paraît utile de nous arrêter quelques instants sur cette expression que nous retrouverons dans la conclusion de l’Évangile de ce dimanche

.L'appellation "fils de l'homme" apparaît dans le livre de Daniel (Daniel 7, 13). Elle désigne le vainqueur des puissances du monde, représentées par autant de bêtes féroces. Le Fils de l'homme est le vainqueur du combat et la royauté universelle lui est remise.

Dans les paraboles du livre d'Hénoch, le fils d'homme est un être mystérieux, séjournant auprès de Dieu, possédant la justice. Il doit venir à la fin des temps où il siégera sur son trône de gloire, juge universel, sauveur et vengeur des justes qui viendront auprès de lui après la résurrection.

Dans les Évangiles, l'expression "Fils de l'homme" apparaît exclusivement sur les lèvres de Jésus ! On peut donc penser que les évangélistes ont retenu là une de ses expressions typiques. Pourquoi Jésus se présente-t-il ainsi ?
Peut-être à cause de l'ambiguïté du titre. Car il peut être compris dans un sens banal : Jésus est "fils de l'homme", au sens où il est pleinement homme, enraciné dans une descendance, rattaché à une famille, des amis, un métier, un village... Il vit discrètement, sans revendiquer sa filiation divine. Mais l'expression renferme aussi une allusion nette à l'apocalyptique que tout juif est susceptible d'entendre. Elle laisse entrevoir l'autre face, plus mystérieuse, de son identité. Cet homme a un rapport particulier à Dieu qui "a mis en lui tout son amour". Il est le Fils de Dieu.
L'expression laisse donc ses interlocuteurs libres. Libres d'ignorer qui est Jésus, de le questionner sur son identité ou de se mettre à sa suite. Finalement :celui qui a des oreilles qu'il entende ! (Tirée de la revue « Croire aujourd'hui »)

    Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux
de toujours prier sans se décourager :

Jésus évoque ici, semble-t-il, comme le fait la première lecture d'ailleurs, la prière de demande. L'homme dans sa pauvreté et son impuissance se tourne vers son Seigneur pour implorer Son aide. Nous nous intéresserons tout à l'heure à la Parabole qui suit et, où Jésus nous révèle les qualités de cette forme de prière.

Il me semble utile cependant, de nous interroger sur le sens de la prière dans notre vie. La prière de demande, est sans doute, de très loin, celle qui occupe la plus grande place dans nos vies mais il est une forme de prière, souvent oubliée dans notre quotidien hyper actif, qui, pourtant, est vitale pour notre marche avec Jésus. Il s'agit de se poser, d'écouter le Père qui parle à notre cœur, de regarder Jésus en relation avec Son Père et notre Père, Il convient pour cela, de faire silence, de laisser derrière la porte, tous nos soucis, nos demandes, et de nous tenir en la seule présence du Seigneur pour accueillir Sa lumière sur notre vie et pour notre vie. Parfois, souvent même, nous pourrons être déçus, il semble ne s'être rien passé, nous sommes restés comme une bûche morte devant Lui et, nous risquons de nous décourager, de regretter ce temps apparemment perdu ! Ne nous y trompons pas et apprenons à accueillir les visites du Seigneur dans nos vies. Comme dans la prière de demande, Dieu ne répond pas immédiatement à notre attente, mais Il prépare notre cœur à Le reconnaître présent et agissant dans notre vie. Sans Lui que serions-nous ?

Prier, c'est se tenir en Présence du Seigneur, prier c'est écouter le Seigneur qui parle à notre cœur, c'est regarder Jésus qui se retire pour recevoir du Père la Lumière, la force pour la route. Nous voyons très souvent Jésus se retirer, seul, sur la montagne, pour écouter le Père. Dans l’Évangile ne nous
dit-Il pas « quand tu veux prier, retire-toi dans ta chambre, ferme la porte et le Père qui voit dans le secret ... » La chambre dont il est question n'est autre que celle de notre cœur bien sûr, au milieu de la foule je peux me retirer dans la chambre de mon cœur pour accueillir Dieu qui passe, m'éclaire, me réoriente tout cela est le fruit du temps gratuit passé en Sa Présence !

Venons-en à la prière de demande ! Je prie mais Dieu ne m'écoute pas ! A quoi cela sert-il de prier, Dieu sait bien ce dont j'ai besoin ! Et puis, quoiqu'il en soit, Il a bien d'autres choses à faire que de s'occuper de moi minuscule vermisseau !

Tout récemment, à propos d'une intercession, une personne me disait « la Sainte Vierge a bien d'autres soucis plus importants que celui-là ! »Pour Dieu, pour Marie, tout ce qui touche à l'humanité a de l'importance ne lisons-nous pas dans Isaïe : « Parce que tu es précieux à mes yeux, honorable, et que, moi, je t'aime, je donnerai des hommes en échange de toi; et des peuples en échange de ta vie. » (Isaïe 43)

L'homme a du prix aux yeux du Seigneur, ce n'est pas pour rien qu'Il a donné son Fils, son unique, ce n'est pas pour rien que Jésus s'est livré aux mains des impies. Jésus aime l'homme d'un fol amour. Dieu, oui, Dieu le Créateur des
mondes nous aime mais il convient de ne pas se tromper sur le sens de ce verbe. Aimer, c'est éduquer, c'est permettre à l'aimé de tenir debout, d'acquérir une entière autonomie et cela ne se fait pas sans souffrance ! Grandir en taille et encore plus en esprit et dans son cœur demande des efforts considérables, des choix douloureux parfois, atteindre notre vraie stature est le travail de tout une vie , écoutons Jésus :

  « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes.Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander :‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’Longtemps il refusa ; puis il se dit : ‘Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »

Jésus choisit ici une situation extrême pour nous permettre de mieux percevoir à quel point Dieu est à notre écoute, à quel point Il s'intéresse à nos maux grands ou petits, voire insignifiants à notre regard ! Un juge qui n'a ni foi ni loi et une veuve sans défense malmenée par un adversaire qui profite de la situation. Cette femme est peut-être sans défense mais elle manifeste des qualités qui suscitent notre admiration.

Au lieu de se replier sur elle-même, de s'enfermer, d'accuser ce juge inique , elle a l'humilité de l'affronter et de demander son aide. Elle est dans le besoin et ose le dire, elle ose dépendre de quelqu'un sensé lui venir en aide !

Son attitude révèle une grande force de caractère et une non moins grande persévérance. Refoulée, sachant sa cause juste, elle insiste, revient à la charge jusqu'à obtenir satisfaction !

Enfin et c'est sans doute le plus important, elle a confiance, elle a la foi , elle croit vraiment que ce juge malgré ses limites ne peut pas ne pas reconnaître
le bien fond de ses réclamations, elle ne craint pas d'insister encore et toujours jusqu'à obtention d'une réponse qui corresponde à son attente . Et c'est ce qui arrive ! Lassé, le juge lui rend justice . Et que nous dit Jésus ?
« Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ?Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice.

Si un juge inique, agacé fait justice à combien plus forte raison, Dieu qui nous aime répondra-t-il à nos supplications !
Certains diront, « non Dieu ne répond pas , non Dieu ne s'intéresse pas à ce que nous vivons ! Regardez les guerres, nos malades, les accidents, les catastrophes de tous genres etc ... »

Nous ne pouvons pas tout mettre sur le même plan :

- les guerres hélas ne sont-elles pas le résultat des ambitions des uns et des autres ? Nous pourrions écrire des pages et des pages sur cette question qui décime des populations, anéantit des Pays ! Nous sommes renvoyés à la racine du péché . La guerre naît dans le cœur de l'homme et Dieu respecte jusqu'à l'extrême, la liberté de l'homme, Il la respecte jusque dans son péché ! Souvenons-nous de Pierre qui renie trois fois son Maître, mais Pierre acceptera le Regard de Jésus et affirmera en même temps que son amour sa lamentable fragilité. Il ne s'assied pas sur sa fragilité, il se relève et clame « tu sais tout, tu sais bien que je t'aime ! »

- A la fine pointe de notre réflexion nous risquons de trouver l'homme pécheur dans le développement de certaines maladies, certains accidents et même lors de catastrophes naturelles. Il restera toujours un ersatz d’inexplicable que nous découvrirons en Dieu. Ceci ne nous empêche pas de prier et de demander avec insistance , persévérance et foi ! Jamais nous ne lasserons le Seigneur et jamais le Seigneur ne se désintéressera de nous . Il nous faut apprendre à bien regarder , à comprendre pourquoi Dieu nous fait attendre parfois.

Si Dieu semble se faire tirer « l'oreille » c'est que notre cœur n'est pas prêt à recevoir tel don, parfois même, ce que nous demandons est totalement inadapté et fruit de notre caprice. En Père très aimant, Dieu ne peut répondre positivement parce qu'Il sait, Lui, que nous allons à la catastrophe, Dieu voit plus loin que nous , souvenons nous de ce que dit Jésus dans l’Évangile : Y a-t-il parmi vous un père qui, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre? Ou, (s'il demande) un poisson, lui donnera-t-il, au lieu de poisson, un serpent? Ou, s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion? Si donc vous, tout méchants que vous êtes, vous savez donner à vos enfants de bonnes choses, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit-Saint à ceux qui lui demandent. (Luc 11)

Dieu, notre Père du ciel, répond toujours mais Il adapte sa réponse à ce que nous sommes capables de porter pour porter du fruit et un fruit qui demeure !

Si un enfant de trois quatre ans demande un couteau à son père il est clair qu'il n'obtiendra pas gain de cause, si nos demandes sont dangereuses, voire illégitimes, soyons sûrs que Dieu n'obtempérera pas, par contre, regardons, écoutons, observons et nous constaterons que quelque chose a changé dans notre vie , Dieu nous a visité différemment, mais intelligemment, sagement, il nous reste à Le remercier d'avoir été bien plus lucide que nous même. Il faut du temps parfois pour comprendre cela, mais Dieu ne nous refusera jamais sa lumière ! Et c'est là qu'intervient la grave question de Jésus : « Cependant, le Fils de l’homme,quand il viendra,trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

Pour reconnaître les passages de Dieu dans nos vies la Foi est indispensable, cette foi-là nous l'avons comme cadeau à notre entrée dans l’Église, mais soit nous la laissons en veilleuse, soit nous l'étouffons ! Réveillons-nous !


Le Seigneur passe...
ouvriras-tu
quand frappe l'inconnu?
Peux-tu laisser mourir la voix
qui réclame ta foi?
Le Seigneur passe...
entendras-tu
l'Esprit de Jésus-Christ?
Il creuse en toi la pauvreté
pour t'apprendre à prier.

Le Seigneur passe...
éteindras-tu
l'amour qui purifie?
Vas-tu le fuir et refuser
d'être l'or au creuset ?

Le Seigneur passe...
entreras-tu
dans son eucharistie?
Rappelle-toi que dans son corps
il accueille ta mort.

Le Seigneur passe...
oseras-tu
lancer ton cri de joie?
Christ est vivant, ressuscité,
qui voudra l'héberger?

Le Seigneur passe...
attendras-tu
un autre rendez-vous?
Pourquoi tarder?  Prends avec lui
le chemin de la vie.

Le Seigneur passe.

L'Ermite 

vendredi 7 octobre 2016

JESUS, MAÎTRE, PRENDS PITIÉ !

VINGT-HUITIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Lc 17, 11-19)


Jésus, marchant vers Jérusalem,traversait la région située entre la Samarie et la Galilée Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent :« Jésus, maître,prends pitié de nous. »

La lèpre est une maladie qui dérange, il en a toujours été ainsi. Peut-être fait-elle un peu moins peur aujourd'hui. Soignée en ses débuts, elle est devenue curable, mais, du temps de Jésus, et longtemps, longtemps après Jésus , les personnes touchées par cette maladie vivaient à l'écart de tout et de tous. La loi réglementait la distance à respecter c'est pour cette raison, que cette relation s'établit à distance.

Toutefois, ce n'est pas Jésus qui met ces personnes à distance, n'oublions pas qu'à l'occasion d'une autre rencontre, Jésus touche le lépreux qui se
présente à Lui implorant son intervention et la guérison est instantanée : « survint un homme tout couvert de lèpre. En voyant Jésus, il se prosterna la face contre terre et le supplia, disant: " Seigneur, si vous voulez vous pouvez me guérir. " Il étendit la main, le toucha et dit : " Je le veux, sois guéri. " Et à l'instant la lèpre le quitta. » (Luc 5) Ici, ce malade franchit les interdits, il se prosterne au pied de Jésus.

Dans la situation de ce dimanche, les dix lépreux s'arrêtent à distance et

crient leur supplication :« Jésus, maître,prends pitié de nous. » Il est intéressant de s' arrêter sur les termes de leur prière .

« Jésus » eux qui sont isolés, écartés de toute vie sociale, restent à l'écoute, ils connaissent le prénom du Seigneur, ils savent qu'il est en déplacement et traverse leur village , ils ont compris qu'Il est une référence sûre pour le peuple tout entier puisqu'ils l'appellent « maître » ils semblent connaître sa compassion pour les malades et la puissance des actes qu'Il pose en allant à la rencontre de Ses frères. Connaissent-ils le sens du nom de Jésus, « Dieu sauve » ? Je n'en serais pas surprise !

« Maître » Ne vous faites pas appeler maître », dit ailleurs Jésus. Tous le considèrent comme un Maître, et beaucoup l’interpellent ainsi, comme ce jeune homme, souvent appelé le jeune homme riche, qui accourt vers Jésus et s’agenouille devant lui : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » (Marc 10,17-18). 

« Maître » ou « rabbi » est l’un des titres que beaucoup donnent à Jésus. Et de fait, il enseigne, et Marc précise : « avec autorité, et non pas comme les scribes. »  Jésus enseigne, il éduque, il soutient, il guérit, Jésus pardonne. Et c’est à travers ces paroles et ces gestes multiples qu’Il révèle le Père, qu’Il révèle le Royaume, qui vit en lui comme une source. Nos lépreux montrent à quel point ils sont attentifs à tout ce qui se dit de Jésus dans leur entourage, même en restant à distance ils sont attentifs et, sans nul doute, désireux que le Maître intervienne dans leur propre vie.

« Prends pitié de nous » remarquons la puissance de ces mots : tout d'abord l'impératif du verbe , mais « l'ordre » donné et reçu (prends) est adouci par la supplication qui suit : pitié de nous » Ces hommes reconnaissent leur besoin de salut, ils savent qu'ils ne peuvent approcher aussi « crient-ils » leur supplique afin d'être entendus. Ils sont malades, écartés, rejetés, leur détresse est aussi importante que leur souffrance, ils ont entendu parler des actes de Jésus, ils n'ont pas de respect humain, ils crient leur besoin de salut, de guérison pleine et entière , rien ne peut les arrêter, Jésus-Sauveur est tout proche, ils ne peuvent manquer cette occasion unique de la rencontre qui leur permettra de retrouver leur place dans la communauté de leur village.
L’Église nous offre cette année le Jubilé de la Miséricorde, comme ces lépreux, aurons-nous le courage de nous jeter au pied de « Jésus dans son prêtre, ses prêtres, » de Lui demander sa pitié pour nos vies enfermées dans le péché. Car symboliquement, la lèpre, c'est ce péché qui défigure l'image de Dieu en nous. Cette année jubilaire sera bientôt clôturée nous devrions nous presser dans nos églises pour recevoir le pardon de Jésus, pour accueillir cette grâce jubilaire. Si vous allez chez le médecin, le psychologue, dans un quelconque magasin, vous devez ouvrir votre portefeuille, chez le Seigneur tout est don, gratuité ! Isaïe ne le disait-il pas au chapitre 55 : « Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n'a pas d'argent ! venez, achetez et mangez» .

Et ce don n'est pas pour soi seulement , il est offert à toute personne de bonne volonté ! Serons-nous assez missionnaires pour annoncer la Miséricorde du Seigneur ? Saurons-nous dire le mot qu'il faut, au moment le plus adapté pour éveiller nos frères ? Il ne s'agit nullement de « prêchi-prêcha » mais d'être suffisamment attentifs pour saisir, l'instant offert par l'Esprit Saint pour dire, à notre tour la Parole qui sauve ! Pour offrir ce que nous avons nous-mêmes reçu gra-tui-te-ment !

Notons l'extrême délicatesse de Jésus, Il ne demande pas aux lépreux de s'approcher, non ! Il les envoie, parce que, dans Son Cœur Il connaît la suite, Il connaît son intention agissante :
« À cette vue, Jésus leur dit :« Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés. »

En cours de route, ils furent purifiés, parfaitement guéris, leur peau est toute neuve et leur cœur sans doute aussi ! Les voilà renouvelés corps et âmes !
Mais pourquoi aller se montrer aux prêtres ? Parce que ceux-ci ont le pouvoir de les intégrer dans la communauté des vivants ! Dans l’Église aussi, c'est le Prêtre qui a ce pouvoir de réintégrer le pécheur dans la communauté des croyants . Certains disent « moi je préfère m'adresser à Dieu directement » ils refusent toutes les médiations ! Pourtant, Jésus est notre Médiateur auprès du Père de Miséricorde, et, qui dit prêtre dit, Église, qui dit Église, dit Jésus , donc, au même titre que Jésus l’Église est, aujourd'hui notre médiatrice auprès du Père, seule à faire de nous des hommes et des femmes libres, libérés de l'esclavage du péché ! il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme,qui s'est donné lui-même en rançon pour tous. C'est là le témoignage rendu en son propre temps,…Tim 1

Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance Héb 12,24

En s’incarnant, Jésus a pleinement satisfait notre besoin d’intermédiaire de l’humanité. Il était le seul à pouvoir le faire.

Le rôle de Jésus médiateur est vital dans la réconciliation de l’homme avec Dieu. Il est l’intermédiaire qui, par son œuvre, va permettre le rétablisse-ment de la relation entre Dieu et les hommes. Ce rôle de médiateur découle de l’appartenance de notre Seigneur à deux mondes différents : le monde de Dieu par sa divinité et le monde de l’homme par son humanité. Et, nous bouderions ce don acquis par la mort et la résurrection du seul Médiateur ?
Chemin faisant, la lèpre a disparu, « L’un d’eux, voyant qu’il était guéri,revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce Or, c’était un Samaritain. » Un sur Dix ! De plus, un Samaritain, donc plus exclu que tous de par son appartenance,de plus il sait pertinemment qu'il ne peut s'approcher de la communauté juive . Que fait-il alors ? Il rebrousse chemin pour se présenter, lui, au Prêtre Jésus ,il sait, dans son cœur, que Celui qui l'a guéri l'accueillera pleinement. L'homme se jette aux pieds de Jésus. Le remercie en se prosternant et glorifie Dieu ! Jésus nous montre aussi qu'il n'est pas venu pour quelques uns seulement,Jésus offre son salut à tous.
Accueillir le don de Dieu est une chose, rendre grâce pour ce don en est une autre ! Quand Dieu nous visite par Ses grâces, par Ses sacrements, savons-nous Le remercier ? Nous le savons pourtant que tout, absolument tout vient de Lui , demandons la grâce de la reconnaissance, sachons dire merci, pour cette nouvelle journée offerte, pour cette guérison obtenue, pour la santé, le travail , pour ces menues joies quotidiennes que nous glanons ici et là et qui nous comblent, pour Jésus qui nous visite par son Eucharistie, et tout sacrement! Dire merci, c'est revenir sur ses pas en prenant le temps de reconnaître la geste de Dieu dans ma vie !
Aujourd'hui encore Jésus doit s'étonner : Jésus prit la parole en disant :« Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! « Jésus lui dit :« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »
Nombreux sont les frères qui, après deux mille ans d’Évangélisation ignorent tout de Jésus . Tout récemment, notre commune a salarié pendant un mois, des clowns pour tenter de dérider les villageois, pour créer des liens, rejoindre les personnes seules, isolées, j'ai eu la chance de les rencontrer incidemment et, ils sont venus me voir à l'Ermitage, je n'étais malheureusement pas disponible à cet instant ! Cependant, en quelques mots, j'ai su que l'une d'entre eux ignorait tout de Jésus, elle était affamée et assoiffée de savoir, le soir même, elle nous rejoignait à l'Eucharistie pour s'ouvrir un peu à la merveille de l'amour de Dieu ! Elle comptait repasser, mais le travail l'en a empêchée, elle était dépendante du groupe, elle nous ( à ma voisine religieuse et à l'Ermite) a adressé une carte postale où elle exprimait son désir. Je la confie à votre prière, les autres aussi bien sûr, mais eux sont sacramentalisés et fiers de l'être, souhaitons qu'ils l'accompagnent sur le chemin de la foi ! Cette clown se prénomme ROE. Ils sont des centaines de milliers à ignorer tout de Jésus, ils ont soif pourtant, n'hésitons pas à entrouvrir une porte, Jésus finalisera !
« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » Jésus ne retient pas le frère
guérit, aussitôt, Il l'envoie ! « Va » annoncer la nouvelle de ton salut et du salut de tous, va dire aux hommes qu'ils sont tous appelés, il suffit qu'ils désirent fermement me rencontrer ! Nous sommes ce lépreux, ce pécheur, à qui Jésus dit « va », annonce à temps et à contretemps « Christ est ressuscité, Christ est vivant à jamais, Il nous précède dans la Galilée des nations. Fais de nous Seigneur , des témoins de Ton Amour !
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s’est assuré la victoire.

Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s’est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d’Israël.

La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière,
sonnez, chantez, jouez !



L'Ermite