mercredi 28 mai 2014

RIEN NE PEUT NOUS SÉPARER DE L'AMOUR QUI EST DIEU !

FÊTE DE L’ASCENSION 2014



Petit rappel pour nous permettre d’être bien en phase avec la Liturgie de notre Église.

L’Ascension, qui célèbre l’élévation de Jésus Christ au Ciel, est l’une des principales fêtes de l’année liturgique.

Qu’est-ce que l’Ascension ?

L’événement de l’Ascension se situe quarante jours après Pâques. Le livre des Actes des Apôtres rapporte que, pendant toute cette période, le Christ s’est plusieurs fois montré aux apôtres.

Puis, au cours d’un repas qu’Il prenait avec eux, le Christ leur a annoncé qu’ils allaient recevoir une force, « celle du Saint-Esprit », qui viendrait sur eux. « Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre », a-t-Il ajouté :


« Après ces paroles, ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que deux hommes en vêtements blancs se tenaient devant eux et disaient : “Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous L’avez vu s’en aller vers le ciel.” » (Actes des Apôtres 1, 9-11).

L’évangéliste Luc précise quant à lui que les apôtres « retournèrent à Jérusalem, remplis de joie » (Luc 24,52).

Quel est le sens de l’Ascension pour les catholiques ?

Le Christ, fils de Dieu fait homme, né de la Vierge Marie, a pleinement assumé cette condition humaine depuis le jour de sa naissance, dans la nuit de Noël. Environ trente-trois ans plus tard, sa présence terrestre s’achève avec l’Ascension.

Pourtant, comme le mentionne saint Luc, les apôtres s’en retournent à Jérusalem « remplis de joie » et non tristes, comme on aurait pu s’y attendre. De la même manière, l’Ascension est célébrée dans la joie par les chrétiens.
L’Ascension fait en effet partie de l’événement inouï de Pâques : à la suite du Christ, qui a vaincu la mort en ressuscitant, les hommes sont appelés à la vie éternelle. Comme le Christ à l’Ascension, les hommes sont appelés à rejoindre Dieu et à vivre dans la gloire céleste.

Il ne s’agit pas, bien-sûr, de rejoindre le ciel au sens de l’espace que nous observons au-dessus de nos têtes. Il s’agit d’un espace spirituel, celui de l’immensité de Dieu, présence universelle et éternelle.

Les deux hommes vêtus de blanc décrits par les Actes des Apôtres annoncent alors aux Apôtres que Jésus « reviendra de la même manière ». Et, pour le moment, ils les incitent à ne pas rester les yeux fixés vers le ciel : ils doivent retourner à leurs responsabilités. Celles-ci leur avaient justement été indiquées par le Christ : être ses témoins par toute la terre en annonçant sa Résurrection, en faisant connaître son enseignement, en baptisant.

L’Ascension est ainsi un envoi en mission adressé aux Apôtres comme aux hommes de tous temps. Il est l’articulation entre le désir du ciel et le service des hommes.

La joie qui fait suite à cet événement s’explique aussi par cette annonce du Christ rapportée par Saint-Matthieu (Mt 28, 20) (et lue au cours de la messe de l’Ascension) : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».

Autrement dit, le Christ est sans cesse présent auprès des hommes : même si, à la suite de l’Ascension, Il n’est plus là physiquement, Il l’est dans les sacrements – dans l’eucharistie en particulier. Il l’est également auprès de ceux qui prient, seuls ou à plusieurs : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux », avait-Il dit un jour aux apôtres (Matthieu 18, 20). Finalement, l’achèvement de sa vie terrestre permet sa présence auprès des hommes de tous temps et de tous lieux.

L’Ascension fait donc partie des événements fondateurs de la foi en Christ, et d’autant plus qu’il a donné aux hommes leur liberté : loin de s’imposer à eux, le Christ les laisse libres de croire, et donc d’aimer véritablement.


Qu’essaierons-nous de retenir des lectures de ce jour ?

1- Nous sommes invités à retrousser nos manches pour annoncer Christ est vivant, Il est ressuscité ! “Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous L’avez vu s’en aller vers le ciel.” » (Actes des Apôtres 1, 9-11).

Nous ne pouvons pas et ne devons pas rester les bras croisés, chaque fois que la grâce nous en est faite, il nous appartient de partager notre foi, de la proclamer parmi les nations et, d’abord à nos frères les plus proches !

2 – En ce jour de grâce Christ nous envoie avec les apôtres« Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés.

Dans l’urgence, nous avons aussi mission de baptiser pour offrir le Royaume à nos frères, mais cela n’arrive pas tous les jours. Notre mission la plus quotidienne est de donner envie de connaître ce Christ qui nous fait vivre par un comportement de fils adoptifs. Je vais essayer d’être brève, mais je ne résiste pas au plaisir de vous partager un témoignage qui remonte à la semaine dernière. Ceci se passe dans le Lot près de Cahors : 
« une dame, avec son époux et ses enfants, sont invités à la prochaine Profession de foi d’un neveu ! Étonnement ! Les enfants de part et d’autre sont baptisés mais sans suite, la dame ne manque pas d’exprimer sa surprise et l’interlocutrice, qui travaille tous les jours de préciser : ta surprise rejoint la notre, fiston s’est pris en charge sans rien nous dire. Ses camarades parlaient de catéchisme, il a voulu savoir de quoi il s’agissait, il les a suivis, il a mis notre Curé au courant de la situation, (travail des parents) celui-ci venait le chercher et le reconduire et, le moment venu, fiston nous a fait part de sa prochaine Profession de Foi. » Soyons témoins et nos frères suivront !

3 – Christ est avec nous jusqu’à la fin des temps « apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde. » Merveille ! nous avons l’assurance de cette Présence forte, exigeante, joyeuse à nos côtés, en nous, jusqu’à la fin du monde ! Avec Jésus, avec Sa grâce, nous ne sommes jamais seuls !! Comment entretenir la tristesse dès lors ?


4 – Tout cela nous emplit d’une joie à nulle autre pareille que nous sommes appelés à rayonner chaque instant de notre vie ! « Les apôtres « retournèrent à Jérusalem, remplis de joie » (Luc 24,52). » Nous comprenons, du moins je le souhaite, la joie des apôtres et nous la faisons nôtre. Jésus est avec nous, en nous, que craignons-nous ? Rien ! Sinon le péché qui nous séparerait de l’Amour qui est Dieu. « Mais dans toutes ces épreuves nous sommes plus que vainqueurs, par celui qui nous a aimés. Car j'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni le anges, ni les principautés, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances,  ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu dans le Christ Jésus Notre-Seigneur. (Romains 8) C’est mon souhait pour chacun !

l'Ermite

samedi 24 mai 2014

HÂTONS-NOUS D'AIMER

SIXIÈME DIMANCHE DE PÂQUES



                                       Jean 14  
    
SI QUELQU’UN M’AIME

Nous sommes toujours dans ce climat confidentiel dont nous parlions dimanche dernier… Le Retour de Jésus vers le Père est imminent…Jésus ne veut pas laisser les apôtres dans le désarroi, Il les rassure en leur donnant les moyens de s’affermir et d’avancer


« Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. Celui qui ne m'aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles. »

Comme aux apôtres et avec eux,  Jésus nous demande la fidélité à sa Parole. Nous savons qu’être fidèles à la Parole c’est être fidèles à Jésus, la Parole et Jésus sont une seule personne, ne lisons-nous pas cela dans le Prologue de Saint Jean ?

« Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous, plein de grâce et de vérité. » (Jean 1)



Le Verbe c’est la Parole, et cette Parole s’est revêtue de notre humanité pour se rendre accessible. Quand Jésus nous demande la fidélité à sa Parole Il nous invite, à notre tour, à nous habiller de cette Parole, c’est un peu comme s’Il nous proposait d’effectuer un chemin inverse du sien : d’homme que nous sommes, Il nous demande de nous laisser devenir Parole, mais pas n’importe quelle parole, la Sienne, afin que nous ne fassions plus qu’un avec Lui, de même qu’Il ne fait qu’un avec le Père ! Nous sommes invités à parler, à respirer, à communiquer, transmettre rien d’autre que Jésus Parole éternelle du Père. Quelle mission grandiose ! Quelle confiance de la part de Jésus ! Pardonnez-moi d’y revenir mais quand nous recevons le sacrement de réconciliation nous devrions essentiellement voir quelle adéquation il y a entre notre vie et la Parole vivante et vraie ! Si nous nous appliquions à cela nous ne dirions jamais plus : « mais je ne fais pas de péché ! » bien au contraire, nous plongerions dans la miséricorde du Seigneur tellement nous nous sentirions, à chaque instant en porte-à-faux avec les exigences évangéliques et cela ne serait pas du tout attristant mais  dynamisant parce que nous serions propulsés vers l’horizon infini de l’Amour infini !


« Or, la parole que vous entendez n'est pas de moi : elle est du Père, qui m'a envoyé.( Elle est du Père puisqu’Elle est le Fils du Père ) Je vous dis tout cela pendant que je demeure encore avec vous ; mais le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »
Jésus, comme Il l’annonce souvent, ne fait pas de nous des orphelins, des abandonnés, des sans moyens, Jésus, parce qu’Il l’a revêtue, connaît les fragilités de notre humanité, ses limites, aussi promet-Il à cette heure de la séparation apparente, d’envoyer l’Esprit Saint, Esprit de Vérité, de Sainteté, d’Intelligence qui nous éclaire, nous fortifie, nous permet de comprendre l’œuvre de Dieu dans nos vies et pour nos vies et celles de nos frères ! Quelle générosité de la part du Père et du Fils ; avec l’Esprit Saint, nous ne sommes jamais seuls, il suffit de rentrer en soi, pour L’entendre, pour recevoir Ses lumières, Ses inspirations ! Habiter le Christ, se laisser revêtir de Lui c’est avancer, dans la vie, au Souffle bienfaisant de l’Esprit qui nous est offert gratuitement ! Et Jésus précise :

C'est la paix que je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne ; ce n'est pas à la manière du monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés.

Soyons attentifs, Jésus, après avoir dit « la paix » se reprend pour dire « ma paix » mais quelle merveille ! Jésus nous laisse SA paix, celle qui l’habite tout entier et qu’Il communique tout au long de sa vie terrestre partout où Il passe. La paix, ce don merveilleux qui vient en troisième position dans les fruits de l’Esprit livrés par St Paul dans la Lettre aux Galates, est citée 340 fois dans la Bible ! Et Jésus, l’artisan de Paix par excellence nous en fait don à l’heure où Il remonte vers le Père ! Devant ce don extraordinaire que deviennent nos zizanies, nos faire valoir, notre esprit de domination, notre volonté de puissance ? Tout cela doit disparaître, fondre comme neige au soleil ! C’est ma Paix que je vous donne ! Un peu comme un oiseau recevant la becquée de sa mère, ouvrons grands, très grands nos cœurs pour accueillir ce don de Jésus avec tous les autres fruits de l’Esprit dont nous aurons l’occasion de parler en ces temps de l’Ascension-Pentecôte !

"Le fruit de l'Esprit, c'est la charité, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. Contre de pareils fruits, il n'y a pas de loi.  (Galates  5)"

Notons au passage ce singulier : « le fruit » ce qui montre que les expressions énumérées sont les facettes différentes du seul Esprit qui est l’Amour !

"Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi, lorsqu'elles arriveront, vous croirez."

Nous venons de l’entendre, le second fruit de l’Esprit Saint c’est la joie ! D’où vient-il dès lors que la tristesse puisse nous accabler parfois alors que Jésus nous invite à la joie ?Jésus s’en va et Il nous veut joyeux ! Jésus ne parle pas de deuil, Jésus parle de joie, l’Écriture est remplie de la joie de Dieu, elle y est citée 318 fois ! Oui 318 fois ! Mais comment être dans la joie avec toutes les catastrophes que nous entendons ? Comment être joyeux quand ceux que nous aimons tendrement nous précèdent dans le Royaume ? Comment être Joyeux quand nous accompagnons nos malades pendant des années ? A-t-elle les pieds sur terre cette sœur qui nous parle de joie quand tout nous attire vers le bas ?

Réentendons ce que nous dit Jésus : « Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. » Jésus remonte vers le Père, elle est terminée la rude épreuve de la Passion, mais aussi de l’immersion dans un monde de souffrance, l’heure de la gloire partagée avec le Père et l’Esprit est arrivée et  c’est cela qui doit nous réjouir et dont nous devons nous réjouir si nous aimons vraiment Jésus et nos proches ! Quand nos proches terminent le voyage pour entrer dans la demeure du Père après la douleur de la séparation, de l’apparente absence, ne devrions-nous pas nous réjouir parce que ceux que nous continuons d’aimer dansent !a mélodie de l’Amour de Dieu pour l’éternité : pour eux plus de souffrance, plus de deuil, plus de drames ! Ils sont dans la paix et la joie de Dieu promises par Jésus au moment ou Il retourne vers le Père ! Ceci ne supprime pas les larmes, la douleur de cette apparente séparation quand s’en va un être cher, quand nous ressentons notre impuissance, mais larmes ne rime pas avec désespérance elles expriment notre sensibilité, notre attachement mais n’empêchent pas de se réjouir et de garder la paix parce que nous savons que nos proches sont arrivés sur la rive de l’amour infini.

Et tout cela pourquoi ? Au nom de quoi ? Je reviens au premier verset de ce jour : « Si quelqu'un m'aime, » tout est basé, centré, ancré dans l’Amour. « Aime et fais ce que tu veux écrivait St Augustin », En effet si j’aime, non pas à la façon dispersée de notre monde où il s’agit bien plus d’amourette que d’amour, mais à la façon forte, brûlante de l’Évangile où l’on donne sa vie pour que nos frères aient la vie ! C’est l’amour fort des couples, des vrais pères et mères de familles, des enfants qui cherchent à mettre leurs pas dans les pas de vrais parents, de tous ceux qui donnent leur vie à la manière de Jésus afin que le monde croie ! Donc si j’aime, si nous aimons vraiment nous ne pouvons qu’imiter le Seigneur Jésus et vivre en Lui et Lui en nous, que nous soyons d’ailleurs croyants ou pas car une chose est certaine Lui croit en nous et l’amour, le véritable amour vient de Dieu, puisqu’il est né de Dieu ! Puisque seul demeure l’Amour,
hâtons-nous d’aimer !

L'Ermite


mercredi 21 mai 2014

VOUS CONNAISSEZ LE CHEMIN

       CINQUIÈME DIMANCHE DE PÂQUES 
                
Jean 14



Cette conversation de Jésus avec ses disciples au chapitre 14 de St Jean, est à la fois solennelle et confidentielle. C’est un véritable Testament, les disciples sont un peu comme des enfants qui écoutent leur Père au moment ultime de sa vie, quand celui-ci donne ses dernières recommandations, ses dernières volontés ! Jésus sait que ce moment sera difficile aussi tente-t-il de rassurer, d’apaiser, d’établir dans la confiance et dans l’Espérance

 « Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place ? Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi.

Tout au long de sa vie terrestre Jésus enseigne, Jésus forme ses disciples, sa vie tout entière est un exemple, donc un chemin à suivre. Jésus se met entièrement au service de l’humanité, Il a souci du faible et du pauvre, il relève l’homme écrasé, Il panse les blessures, nourrit les affamés, pardonne largement sans demander des comptes, Jésus console, Jésus guérit, Jésus ressuscite, Il partage son expérience Trinitaire  ….Tout cela est plus ou moins accueilli, les disciples eux-mêmes en restent à la surface, ils s’émerveillent, vivent l’aujourd’hui immédiat mais ne se projettent nullement, on pourrait penser qu’ils sont plus dans l’affectif que dans l’accueil concret d’une manière évangélique de vivre. Ils apprécient Jésus, ils donneraient sa vie pour lui, en esprit, mais les actes ne suivent pas la bonne volonté ….

N’est-ce pas aussi notre façon d’être ? Nous voulons vivre à la manière de Jésus, mais quels moyens sérieux nous donnons-nous ?
                                                                        
Nous décidons d’emboîter le pas mais superficiellement …nous ne donnons pas le droit à la Parole de Jésus, qui est Jésus lui-même, de labourer nos vies …nous avons peur de devoir renoncer à bien des plaisirs, alors qu’avec Jésus, renoncer c’est gagner : « qui perd sa vie à cause de moi la retrouvera ! »

Thomas, est, encore ici notre interprète comme il est celui de ses compagnons de vie :

Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin. »
Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? »

Cette remarque de Thomas révèle que les disciples n’ont rien compris et que nous ne comprenons pas grand-chose ! Alors, sans se lasser, Jésus enfonce le clou :

Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu.

Cette fois tout devrait être clair ! Mais patatras ! A la rigueur : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » même si cela reste superficiel, ça passe, mais la suite les déstabilise totalement, alors, Philippe ose encore une parole qu’il veut être de confiance :

 « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »

Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m'a vu, a vu le Père.Comment peux-tu dire : 'Montre-nous le Père' ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c'est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres. Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne croyez pas ma parole, croyez au moins à cause des œuvres.

Que de fois en effet, Jésus parle de son union au Père et vice versa :

 Si je juge, mon jugement est véridique, car je ne suis pas seul, mais moi, et le Père qui m'a envoyé. (Jean  8)

Je rends témoignage de moi-même, et le Père qui m'a envoyé rend aussi témoignage de moi." (Jean 8)

Toutes choses m'ont été remises par mon Père; et personne ne sait ce qu'est le Fils, si ce n'est le Père, ni ce qu'est le Père, si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils aura bien voulu le révéler.  (Luc 10, Mt 11)
            
Mais si je les fais, lors même que vous ne voudriez pas me croire, croyez à mes
œuvres: afin que vous  sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi, et que je suis dans le Père." (Jean  10)

"Père glorifiez votre nom." Et une voix vint du ciel: "Je l'ai glorifié et je le glorifierai  encore."

 La foule qui était là et qui avait entendu, disait: "C'est le tonnerre"; d'autres disaient: "Un ange lui a parlé."  Jésus dit: "Ce n'est pas pour moi que cette voix s'est fait entendre, mais pour vous. (Jean  12)

Les choses  que je dis, je  les dis comme mon Père me les a enseignées." (Jean  12)

Ne faisons-nous pas corps avec les foules qui s’interrogent encore devant l’évidence ? Sommes-nous persuadés que le Fils ne fait rien, ne dit rien, ne veut rien qui ne vienne du Père ? Avons-nous conscience, croyons-nous vraiment, non pas superficiellement, mais de tout notre être que le Père est dans le Fils et le Fils dans le Père ? Le Fils est Dieu, né de Dieu ; lumière, née de la Lumière (sous-entendu Lumière qui est Dieu) engendré, non pas créé, de même nature que le Père comme nous le proclamons dans le Credo ! Mais là encore, disons-nous des mots, un assemblage savant de lettres qui sonne bien ou exprimons-nous la foi de l’Église accueillie au baptême ? Cette foi qui fait de nous des fils à part entière et qui permet à Jésus de nous dire :

Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi.
Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père. »

Si le Fils Unique accomplit les œuvres du Père, nous les fils adoptifs, héritiers de la Promesse ne devrions-nous pas déplacer les montagnes de nos lourdeurs et de celles de nos frères ? Ne devrions-nous pas nous libérer de tout complexe pour annoncer, par notre manière de vivre : Christ est Vivant ! Christ vit en moi et je vis dans le Christ ?


Ce verset m’interroge souvent sur la densité de ma foi, et vous ?


Jésus est Chemin, Vérité, Vie,
Soleil, Lumière, Paix,
Jésus est AMOUR !

L'Ermite

vendredi 9 mai 2014

JE SUIS LA PORTE DES BREBIS

QUATRIÈME DIMANCHE DE PÂQUES



Je suis la Porte des brebis.
Jean 10
Jésus parlait ainsi aux pharisiens :
« Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit.

Ce premier paragraphe m’évoque tous les marchands de bonheur qui nous trompent et que, cependant, il nous arrive de suivre ! Les diseurs de bonne aventure, les horoscopes, les techniques de tous genres pour vivre l’harmonie, tous ces centres de bien-être et j’en passe… souvent nous payons très cher, nous y laissons des fortunes, parfois même nous sommes embrigadés et ne trouvons plus une issue de sortie,  c’est devenu notre drogue, chez Jésus rien de tout cela,

« Venez acheter sans payer dit l’Écriture » « celui qui a faim qu’il vienne, que l’homme assoiffé s’approche… »

Chaque fois que nous le souhaitons, nous mangeons et buvons gratuitement à la Table du Seigneur, ne nous privons pas, Jésus se donne totalement, sans la moindre restriction, alors pourquoi chercher ailleurs ?

Le berger des brebis qui entre par la porte, c'est lui le Pasteur,
Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune  par son nom, et il les fait sortir.

Le Berger, c’est Jésus ! Et, Jésus, connaît chacune de ses brebis par son nom ! Jésus me connaît, vous connaît par mon  nom, votre nom ! Et le nom dans la Bible est bien plus qu’un
assemblage de lettres, le nom exprime la personne avec ses qualités, ses limites, ses aspirations …c’est cela que Jésus connaît de chacun de nous, notre être profond, réel, et c’est par ce nom, a nul autre semblable qu’Il nous appelle, qu’Il nous invite à Le suivre ! Ce nom fait de chacun de nous un être unique, Jésus ne se trompe pas ! « Parce que tu es précieux à mes yeux, honorable, et que, moi, je t'aime, » lisons-nous dans Isaïe
                                                                     
Quand le berger a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix.

Jésus ne marche pas derrière nous pour nous faire avancer, Jésus marche devant nous pour nous entraîner, Il prend la tête et si nous mettons nos pas dans ses pas nous ne nous perdrons pas. Être devant c’est affronter le danger pour protéger ceux qui suivent ! Jésus est prêt à se livrer pour nous, pour nous épargner !


Si donc c'est moi que vous cherchez,  laissez aller ceux-ci." Il dit cela afin que fût accomplie la parole qu'il avait dite: "Je n'ai perdu aucun de  ceux que vous m'avez donnés." (Jean  18)


Jésus ne veut perdre aucune des brebis ! En sommes-nous convaincus ? Et, si nous nous  égarons, Jésus ne cesse de nous chercher jusqu’à nous retrouver ! Il agit dans nos vies par petites touches délicates jusqu’à ce que nous comprenions qu’Il nous aime follement ! jusqu’à se donner en nourriture !

Jamais elles ne suivront un inconnu, elles s'enfuiront loin de lui, car elles ne reconnaissent pas la voix des inconnus. »


Chez les animaux c’est toujours d’actualité, les animaux sont attachés à leur maître et ils ne se trompent pas, les hommes, aujourd’hui, sont tellement dispersés, éparpillés, qu’ils  donnent leur confiance au dernier qui parle ou à celui qui fait le plus de bruit, ou à la dernière nouveauté ! St François d’Assise disait « nous avons perdu la simplicité, aujourd’hui ne  dirait-il pas «  nous avons perdu les vraies valeurs de prudence, de discernement, de sagesse » ! Nous nous emballons, nous essayons tout, sans réfléchir et nous sommes embarqués sur des sentiers qui conduisent à la mort de l’esprit. La Porte c’est Jésus ! 

« Amen, amen, je vous le dis : je suis la porte des brebis.

Je ne l’invente pas ! Jésus Lui-même le dit ! Je suis la Porte ! et je le disais dimanche dernier, plus nous fréquentons la Parole de Dieu plus nous sommes émerveillés car nous n’en finissons pas d’en extraire l’essence, que dis-je, l’Esprit Saint n’en finit pas de nous éclairer, de nous révéler telle nuance, telle exigence aussi ! Jésus est la Porte qui nous permet de devenir membre à part entière de l’Église par le Sacrement du baptême (Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour la rémission de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit,  (Actes  2) et de le rester par le soutien des autres sacrements et qui dit sacrements, dit ministres de ces sacrements. Le quatrième dimanche de Pâques appelé aussi dimanche du Bon Pasteur est ce jour où l’Église nous invite à prier pour nos pasteurs, le Pape, les évêques, notre évêque, les prêtres, celui de notre paroisse, de notre communauté,  pour les religieux et religieuses, pour toutes les vocations afin que chacun soit vraiment là où il glorifiera le mieux le Seigneur et pour demander des vocations spécifiques pour que perdure l’œuvre de Jésus ! Prenons quelques instants, aujourd’hui pour demander que des cœurs généreux répondent positivement à l’appel de Jésus ! C’est le Bon Pasteur, Jésus, qui appelle, c’est Lui qui sauve :


« Moi, je suis la porte. Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage. Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance. »


N’oublions pas cela ! Jésus est venu, Il a donné sa vie, Jésus est ressuscité pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance ! Chacun d’entre nous est appelé à la Vie, avec un grand V, la Vie de Dieu ! Pour cela nous sommes invités à franchir la Porte et à ouvrir cette Porte unique et belle entre toutes à tous les hommes de l’univers ! Qu’il en soit ainsi !


L'Ermite

jeudi 1 mai 2014

LEURS YEUX ÉTAIENT EMPÊCHÉS ...


TROISIÈME DIMANCHE DE PÂQUES


LEURS YEUX SONT EMPÊCHES 

DE LE RECONNAÎTRE !





Nous sommes en présence d’un passage d’évangile que nous pensons connaître par cœur pour l’avoir entendu un grand nombre de fois ! En réalité, il faudrait des heures et des heures pour l’approfondir vraiment et, à la fin de notre route terrestre, nous n’en aurons pas effectué le tour. En effet, la Parole de Dieu nous révèle sans cesse sa nouveauté.

Aujourd’hui je retiens seulement quelques éléments pour nous permettre d’avancer sur la route avec Jésus :

Être en route, faire route avec : ils sont deux, bientôt trois parce que Jésus les rejoint mais « leurs yeux sont empêchés de Le reconnaître » nous dit l’Évangile. Faire route ensemble, marcher ensemble permet bien des échanges et parfois des confidences. Tous les marcheurs en font l’expérience, tous les éducateurs le savent, les camps itinérants avec les jeunes ne sont pas anodins ! Jésus connaît le marasme des disciples, Jésus sait fort bien de quoi ils parlent en marchant, Jésus sait ce qui les tracasse en ce moment et la détresse doit être importante pour que Jésus s’immisce dans cette conversation :

" De quoi vous entretenez-vous ainsi en marchant? " demande Jésus.

Les disciples ne se dérobent pas, ils sont simplement surpris que ce voyageur ignore les récents événements et ils l’expriment sans détour.

" Tu es bien le seul qui, de passage à Jérusalem, ne sache pas ce qui s'y est passé ces jours-ci ! "

L’étonnement des disciples est facile à imaginer, comment peut-on ignorer le drame qui vient de se dérouler à Jérusalem ?

Les disciples développent :" Ce qui concerne Jésus de Nazareth, qui fut un prophète puissant en œuvres et en parole devant Dieu et tout le peuple;  et comment nos grands prêtres et nos chefs l'ont livré pour être condamné à mort et l'ont crucifié.  Quant à nous, nous espérions…

« Quant à nous, nous espérions » voilà les quelques paroles qui expriment l’état d’esprit de nos disciples et de bien des personnes du moment et d’aujourd’hui ! Nous sommes en présence de personnes déçues, désappointées, désenchantées. Pourquoi sont-elles déçues ? Parce qu’elles attendaient un Jésus différent, non pas un Jésus Sauveur, Libérateur des cœurs, un Jésus doux et humble qui lave les pieds, qui rejoint l’homme dans son intériorité, dans ce qu’il a de plus profond, de plus personnel, un Jésus qui s’intéresse à la personne et lui rend son intégrité : «  va et ne pèche plus ! » « Lève-toi et marche » …mais un Jésus qui harangue les foules, qui les bouscule, qui écrase l’envahisseur et le met dehors …Au lieu de cela, Jésus le Tout Puissant se laisse mettre à mort et Il meurt du supplice le plus infâme, cloué sur une croix !! Quelle désillusion ! Quel Crève cœur ! On comprend leur tristesse, leur amertume aussi ! Ne sont-ils pas restés, comme nous le faisons hélas souvent à la musique des mots sans les laisser descendre en eux pour qu’ils transforment leurs cœurs, nos cœurs ! La musique peut nous endormir et nous faire oublier la vérité profonde des paroles entendues : Bienheureux les pauvres, les doux, les affamés de Justice, les persécutés ….

Nos deux disciples entrouvrent bien une lucarne : » Aussi bien, quelques femmes,
des nôtres, nous ont jetés dans la stupeur: étant allées de grand matin au sépulcre, et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire même qu'elles avaient vu une apparition d'anges qui disaient qu'il est vivant. " Et nous, sous - entendu :  il s’agit-là de femmes qui, dans leur sensibilité se laissent abusées par leurs émotions … pouvons-nous croire leurs propos ??

Jésus le Compatissant, le Miséricordieux – nous en parlions dimanche dernier – sans se laisser découvrir pour le moment, s’adonne à une catéchèse :

 " O (hommes) sans intelligence et lents de cœur pour croire à tout ce qu'ont dit les prophètes !  Ne faillait-il pas que le Christ souffrit cela pour entrer dans sa gloire? "   Et commençant par Moïse et (continuant) par tous les prophètes, il leur expliqua, dans toutes les Écritures, ce qui le concernait »

 Jésus ne fait pas de morale, Jésus ne s’impose pas comme tel, Jésus, qui fait route avec eux les aide à refaire tout le chemin intérieur de tout ce qu’ils savent sans l’avoir assimilé, sans avoir permis à cette parole d’imprégner leur être, de le pétrir comme un bon pain jusqu’à  devenir leur vraie nature ! Et nous ? Sommes-nous imprégner par la Parole de Dieu ? Transforme-t-elle notre être profond ? Nous retourne-t-elle totalement, un peu comme on retourne un vêtement au point de nous changer de fond en comble ?

Chemin faisant, le moment est venu de se séparer, le voyage des disciples arrive à son terme Jésus « feignit de se rendre plus loin. » Ah la finesse du Christ ! Qui ne s’impose pas mais se laisse découvrir ! qui nous permet d’ouvrir ou de fermer la porte : « voici que je me tiens à la porte et frappe, s’il quelqu’un ouvre … »


" Reste avec nous, car on est au soir et déjà le jour est sur son déclin. "

Je pense que les disciples sont légèrement ébranlés et qu’ils n’ont pas envie d’arrêter là cette conversation réconfortante, ils ne savent pas où cela va les conduire mais ils ont ce désir profond de prolonger la rencontre …Quand nous nous  laissons touchés par Jésus nous ne savons jamais jusqu’où cela va nous conduire mais nous pouvons être absolument certains que Jésus nous ouvre toujours des perspectives  illimitées.

Et c’est à ce moment que Jésus lève le voile sur son identité, pas de discours mais le Signe par excellence, ce Signe extraordinaire par lequel Jésus se rend présent parmi nous jusqu’à la fin des temps ; Jésus rompt le pain et le leur donne, remarquons que les disciples ne se servent pas tout seuls, c’est Jésus qui se donne et s’efface et à ce moment, la merveille s’accomplit, les disciples comprennent, leurs yeux s’ouvrent :

" Est-ce que notre cœur n'était pas brûlant en nous, lorsqu'il nous parlait sur le chemin, tandis qu'il nous dévoilait les Écritures? "

Sans plus tarder ils repartent à Jérusalem, ils
effectuent le chemin inverse, ils deviennent missionnaires de la Bonne Nouvelle, mais Jésus, là encore les a devancés ! Jésus est apparu à Simon et aux onze rassemblés… Jésus nous devance toujours sur nos routes humaines, Jésus a toujours l’initiative de la rencontre, il suffit que notre regard soit ouvert pour le RECONNAÎTRE ; Faisons nôtre ces paroles d’une hymne de la Liturgie des Heures :

Reste avec nous Seigneur, Jésus,
Toi le convive d'Emmaüs
Au
long des veilles de la nuit
Ressuscité tu nous conduits.

Prenant le pain tu l'as rompu
Alors nos yeux t'ont reconnu
Flambée furtive  où notre cœur
A pressenti le vrai bonheur.

CHRIST EST RESSUSCITÉ, ALLÉLUIA ! ALLÉLUIA ! IL EST VRAIMENT RESSUSCITÉ, ALLÉLUIA ! ALLÉLUIA !

L'Ermite