Jean
14
SI QUELQU’UN M’AIME
Nous
sommes toujours dans ce climat confidentiel dont nous parlions dimanche
dernier… Le Retour de Jésus vers le Père est imminent…Jésus ne veut pas laisser
les apôtres dans le désarroi, Il les rassure en leur donnant les moyens de
s’affermir et d’avancer
« Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. Celui qui ne m'aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles. »
Comme aux apôtres et avec eux, Jésus nous demande la fidélité à sa Parole.
Nous savons qu’être fidèles à la Parole c’est être fidèles à Jésus, la Parole
et Jésus sont une seule personne, ne lisons-nous pas cela dans le Prologue de
Saint Jean ?
« Et le Verbe
s'est fait chair, et il a habité parmi nous, plein de grâce et de vérité. »
(Jean 1)
Le
Verbe c’est la Parole, et cette Parole s’est revêtue de notre humanité pour se
rendre accessible. Quand Jésus nous demande la fidélité à sa Parole Il nous
invite, à notre tour, à nous habiller de cette Parole, c’est un peu comme s’Il
nous proposait d’effectuer un chemin inverse du sien : d’homme que nous
sommes, Il nous demande de nous laisser devenir Parole, mais pas n’importe
quelle parole, la Sienne, afin que nous ne fassions plus qu’un avec Lui, de
même qu’Il ne fait qu’un avec le Père ! Nous sommes invités à parler, à
respirer, à communiquer, transmettre rien d’autre que Jésus Parole éternelle du
Père. Quelle mission grandiose ! Quelle confiance de la part de
Jésus ! Pardonnez-moi d’y revenir mais quand nous recevons le sacrement de
réconciliation nous devrions essentiellement voir quelle adéquation il y a
entre notre vie et la Parole vivante et vraie ! Si nous nous appliquions à
cela nous ne dirions jamais plus : « mais je ne fais pas de
péché ! » bien au contraire, nous plongerions dans la miséricorde du
Seigneur tellement nous nous sentirions, à chaque instant en porte-à-faux avec
les exigences évangéliques et cela ne serait pas du tout attristant mais dynamisant parce que nous serions propulsés
vers l’horizon infini de l’Amour infini !
« Or, la parole que
vous entendez n'est pas de moi : elle est du Père, qui m'a envoyé.( Elle est du Père puisqu’Elle est le Fils du Père ) Je vous dis tout cela pendant que je
demeure encore avec vous ; mais le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père
enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout
ce que je vous ai dit. »
Jésus, comme Il l’annonce souvent, ne fait pas de nous
des orphelins, des abandonnés, des sans moyens, Jésus, parce qu’Il l’a revêtue,
connaît les fragilités de notre humanité, ses limites, aussi promet-Il à cette
heure de la séparation apparente, d’envoyer l’Esprit Saint, Esprit de Vérité,
de Sainteté, d’Intelligence qui nous éclaire, nous fortifie, nous permet de
comprendre l’œuvre de Dieu dans nos vies et pour nos vies et celles de nos frères !
Quelle générosité de la part du Père et du Fils ; avec l’Esprit Saint,
nous ne sommes jamais seuls, il suffit de rentrer en soi, pour L’entendre, pour
recevoir Ses lumières, Ses inspirations ! Habiter le Christ, se laisser
revêtir de Lui c’est avancer, dans la vie, au Souffle bienfaisant de l’Esprit
qui nous est offert gratuitement ! Et Jésus précise :
C'est la paix que je
vous laisse, c'est ma paix que je vous donne ; ce n'est pas à la manière du
monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés.
Soyons attentifs, Jésus, après avoir dit « la
paix » se reprend pour dire « ma paix » mais quelle
merveille ! Jésus nous laisse SA paix, celle qui l’habite tout entier et
qu’Il communique tout au long de sa vie terrestre partout où Il passe. La paix,
ce don merveilleux qui vient en troisième position dans les fruits de l’Esprit
livrés par St Paul dans la Lettre aux Galates, est citée 340 fois dans la
Bible ! Et Jésus, l’artisan de Paix par excellence nous en fait don à
l’heure où Il remonte vers le Père ! Devant ce don extraordinaire que
deviennent nos zizanies, nos faire valoir, notre esprit de domination, notre
volonté de puissance ? Tout cela doit disparaître, fondre comme neige au
soleil ! C’est ma Paix que je vous
donne ! Un peu comme un oiseau recevant la becquée de sa mère, ouvrons
grands, très grands nos cœurs pour accueillir ce don de Jésus avec tous les
autres fruits de l’Esprit dont nous aurons l’occasion de parler en ces temps de
l’Ascension-Pentecôte !
"Le fruit de l'Esprit,
c'est la charité, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la
fidélité, la douceur, la tempérance. Contre de pareils fruits, il n'y a pas de
loi. (Galates 5)"
Notons
au passage ce singulier : « le
fruit » ce qui montre que les expressions énumérées sont les facettes
différentes du seul Esprit qui est l’Amour !
"Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je
m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie
puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai
dit toutes ces choses maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi,
lorsqu'elles arriveront, vous croirez."
Nous venons de l’entendre, le second fruit de l’Esprit
Saint c’est la joie ! D’où vient-il dès lors que la tristesse puisse nous
accabler parfois alors que Jésus nous invite à la joie ?Jésus s’en va et
Il nous veut joyeux ! Jésus ne parle pas de deuil, Jésus parle de joie,
l’Écriture est remplie de la joie de Dieu, elle y est citée 318 fois ! Oui
318 fois ! Mais comment être dans la joie avec toutes les catastrophes que
nous entendons ? Comment être joyeux quand ceux que nous aimons tendrement
nous précèdent dans le Royaume ? Comment être Joyeux quand nous
accompagnons nos malades pendant des années ? A-t-elle les pieds sur terre
cette sœur qui nous parle de joie quand tout nous attire vers le bas ?
Réentendons ce que nous dit Jésus : « Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie
puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. » Jésus
remonte vers le Père, elle est terminée
la rude épreuve de la Passion, mais aussi de l’immersion dans un monde de
souffrance, l’heure de la gloire partagée avec le Père et l’Esprit est arrivée
et c’est cela qui doit nous réjouir et
dont nous devons nous réjouir si nous aimons vraiment Jésus et nos
proches ! Quand nos proches terminent le voyage pour entrer dans la
demeure du Père après la douleur de la séparation, de l’apparente absence, ne
devrions-nous pas nous réjouir parce que ceux que nous continuons d’aimer
dansent !a mélodie de l’Amour de Dieu pour l’éternité : pour eux plus
de souffrance, plus de deuil, plus de drames ! Ils sont dans la paix et la
joie de Dieu promises par Jésus au moment ou Il retourne vers le Père !
Ceci ne supprime pas les larmes, la douleur de cette apparente séparation quand
s’en va un être cher, quand nous ressentons notre impuissance, mais larmes ne
rime pas avec désespérance elles expriment notre sensibilité, notre attachement
mais n’empêchent pas de se réjouir et de garder la paix parce que nous savons
que nos proches sont arrivés sur la rive de l’amour infini.
Et tout cela pourquoi ? Au nom de quoi ? Je
reviens au premier verset de ce jour :
« Si quelqu'un m'aime, » tout est basé, centré, ancré dans
l’Amour. « Aime et fais ce que tu
veux écrivait St Augustin », En effet si j’aime, non pas à la façon
dispersée de notre monde où il s’agit bien plus d’amourette que d’amour, mais à
la façon forte, brûlante de l’Évangile où l’on donne sa vie pour que nos frères
aient la vie ! C’est l’amour fort des couples, des vrais pères et mères de
familles, des enfants qui cherchent à mettre leurs pas dans les pas de vrais
parents, de tous ceux qui donnent leur vie à la manière de Jésus afin que le
monde croie ! Donc si j’aime, si nous aimons vraiment nous ne pouvons qu’imiter
le Seigneur Jésus et vivre en Lui et Lui en nous, que nous soyons d’ailleurs
croyants ou pas car une chose est certaine Lui croit en nous et l’amour, le
véritable amour vient de Dieu, puisqu’il est né de Dieu ! Puisque seul
demeure l’Amour,
hâtons-nous d’aimer !
L'Ermite
hâtons-nous d’aimer !
L'Ermite





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