samedi 29 décembre 2018

CHEZ MON PERE !


FETE DE LA SAINTE FAMILLE

(Lc 2, 41-52)

        ,
                                                                                                                                     
 Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.


En 1513 avant notre ère, Dieu a libéré les Israélites de l’esclavage en Égypte. La Pâque est la fête juive correspondant à cette libération. Dieu avait ordonné aux Israélites de commémorer cet événement important une fois par an, le 14jour du mois d’Abib, selon le calendrier juif, mois qui a plus tard été appelé Nisan Ex 12,42 ; Lév 23,5

Pourquoi cette fête est-elle appelée « la Pâque » ?

Le mot « Pâque » dérive d’un mot hébreux signifiant « passer par-dessus ». Il fait allusion au moment où Dieu a fait mourir tous les premiers-nés d’Égypte, mais a épargné les Israélites Ex 12 ; 13. Avant de faire s’abattre cette plaie dévastatrice, Dieu avait dit aux Israélites de tuer un agneau ou un chevreau et d’en appliquer le sang sur l’encadrement de leurs portes Ex 12. Dieu « passerait par-dessus » les maisons qui avaient ce signe et épargnerait les premiers-nés israélites .

Comment la Pâque était-elle célébrée aux temps bibliques ?
Dieu avait donné aux Israélites des instructions sur la façon de célébrer la première Pâque .Voici quelques-unes des caractéristiques des célébrations de la Pâque mentionnées dans la Bible :
    Sacrifice : Le 10jour du mois d’Abib (Nisan), chaque famille choisissait un agneau (ou un chevreau) âgé d’un an, et le 14jour, elle le tuait. Lors de la première Pâque, les Israélites ont appliqué un peu du sang de l’animal sur les montants et le haut de leur porte, l’ont fait rôtir tout entier puis l’ont mangé
    Repas : Durant le repas de la Pâque, en plus de l’agneau (ou du chevreau), les Israélites mangeaient du pain sans levain et des herbes amères
    Fête : Après la Pâque, les Israélites célébraient pendant sept jours la fête des Gâteaux sans levain, durant laquelle ils ne mangeaient aucun pain contenant du levain
    Éducation : Les parents profitaient de la Pâque pour enseigner leurs enfants à propos du Seigneur.
    Voyage : Plus tard, les Israélites se rendaient à Jérusalem pour célébrer la Pâque
C'est donc dans ce contexte que Jésus effectue son premier pèlerinage-voyage à Jérusalem.
Quand il eut douze ans,ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.

A douze ans, un jeune juif devenait légalement " fils de la loi " C'est une petite cérémonie qui existe encore aujourd'hui où le jeune garçon répond à des prêtres et lit des textes sacrés en présence de sa famille. Après quoi on le complimente et lui lance des sucreries et des pétales de fleurs.
Même si ce n'est pas précisé dans l'évangile de Luc, il y a probablement un rapport entre cette coutume juive et son escapade de trois jours au grand temple de Jérusalem.
C'est donc une histoire cocasse qui nous est contée par Luc extraite des souvenirs et des confidences de Marie. Comme chaque année la Sainte Famille se rend avec de nombreux voisins, parents ou amis à Jérusalem pour célébrer au temple à Jérusalem la grande fête de Pâque.
Durant le long chemin parcouru à pieds, les enfants s'éparpillent le long du cortège en cheminant tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre, tout le monde se faisant confiance réciproquement.
Comme tous les ans des dizaines de milliers de pèlerins venus des quatre coins du monde s'entassent aux abords du temple. Jésus qui y vient chaque année connaît parfaitement le plan du temple : ses parvis et ses galeries.

À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient,le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents.Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins,
ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem,en continuant à le chercher.
Voilà de quoi nous surprendre : d'un côté, le jeune Jésus, prend une initiative de taille sans la soumettre à ses parents, d'autre part, dans une confiance absolue, que nous pourrions considérer comme de l'insouciance, de l'imprudence, ses parents le connaissant, respectent sa liberté d'adolescent , et Le laissent rencontrer ses amis dans la longue colonne des pèlerins sans surveillance !
Quand à la fin de la journée, le jeune Jésus ne réapparaît pas, l'inquiétude se fait jour Marie et Joseph, cherchent à Le retrouver dans le convoi. Plus le temps passe et plus l'inquiétude grandit, et cette quête va durer trois longs jours. Nous savons bien à quel point la panique grossit les situations, et les envenime ! Cela fait trois jours que le jeune Jésus reste introuvable ! Tout parent comprend cette angoisse pour l'avoir éprouvée pour une raison ou pour une autre ! Chacun de nous d'ailleurs, a été un jour ou l'autre, confronté à ce genre d'anxiété , l'effroi augmentant avec le temps qui passe sans que la moindre lueur n'apparaisse à l'horizon !
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,assis au milieu des docteurs de la Loi :il les écoutait et leur posait des questions,et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. 
Trois jours ! Cela n'évoque-t-il pas déjà ,les trois jours de la Passion /Résurrection  ?
Ici, Jésus s'intéresse aux lectures saintes des aînés et, visiblement, il en surprend plus d'un par la sagesse ( n'est-Il pas la Sagesse enfouie dans un corps humain?) de Ses propos. Le texte nous dit même que : tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. Sommes-nous conscients, tant soit peu, de ce que vit Jésus déjà dans Son enfance-adolescence ? A quel point Il doit se sentir à l'étroit dans nos limites humaines. Ce vêtement charnel doit Lui sembler bien étriqué quand on sait qu'Il (Jésus) porte le monde dans Son cœur ! Quel extraordinaire mystère ! Quel extraordinaire amour ! Ne faut-il pas aimer à la folie pour consentir à un tel abaissement ?
La situation (l'émerveillement de ceux qui écoutent Jésus) n'échappe pas à ses parents qui sont « frappés d'étonnement, » toutefois, ils se savent chargés de Son éducation et , tout en douceur veulent lui faire prendre conscience de son apparente insouciance :
En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement,et sa mère lui dit :« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?Vois comme ton père et moi,nous avons souffert en te cherchant ! »
C'est avec une infinie maîtrise que Marie exprime leur épreuve mais elle se heurte à l'étonnement du jeune Jésus Il leur dit :« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Pour Lui, Jésus, cette escapade qui n'en est pas uneest tout à fait normale, Il est depuis l'instant de l'Incarnation, que dis-je depuis toujours, orienté vers la volonté de Son Père, dévoué à cette volonté, et rien ni personne ne pourra l'en détourner pas même l'amour reconnaissant qu'Il voue à Ses chers parents tuteurs de Son enfance et de Son adolescence. « Son Père », oui, son Père, voilà quelque chose de difficile à entendre mais quelque chose qui Le situe vraiment et qui permet à chacun, de se situer à sa juste place ! Jésus se montre à découvert mais qui peut saisir le mystère qu'Il dévoile ici ? Ce n'est qu'après coup que les uns et les autres découvriront la véritable identité du Fils bien-aimé du Père ; Il fera de très nombreuses allusions tout au long de Sa vie publique mais « leurs yeux seront empêchés de voir » et de comprendre ! « Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n'entendent pas » C'est après coup , la plupart du temps, que nous reconnaissons Sa Présence, Ses passages dans notre vie , sauf grâce exceptionnelle, sauf union mystique, qui reste une grâce d'exception ! Quoi d'étonnant ici, quand l’Évangéliste note « ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait » Marie et Joseph, au-delà de l'indicible bonheur d'avoir été choisis, restent des créatures et qui plus est, des créatures de leur propre enfant puisqu'Il est Dieu, Son corps n'est qu'une enveloppe qui « cache » la divinité pour le rendre proche de l'humanité ! Tout au long de sa vie Marie continuera de s'étonner sans comprendre la fine pointe du Mystère qui environne sa propre vie « Quant à Marie, elle retenait tous ces événements et les méditait dans son coeur. » (Lc 2, 19).Marie avance dans la foi, Elle fait confiance , Elle n'oublie rien de ses étonnements, Elle les porte en Elle comme Elle a porté l'Enfant de la promesse sans tout comprendre. Marie s'en remet totalement à Celui qui a parlé et qui est la Parole du Père, sans savoir qu'Elle partage Sa vie et que ce petit est infiniment grand ! Tout cela nous dépasse, nous rassure et nous permet de nous jeter, nous aussi, dans les bras de cette Mère de Tendresse, de Miséricorde, qui devient une indéfectible Médiatrice entre nous et Son Fils ! «  Faites tout ce qu'Il vous dira ! » Cana
Au terme de cette épreuve, épreuve pour Ses parents, manifestation pour Lui, Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,et il leur était soumis.Sa mère gardait dans son cœur
tous ces événements.Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce,devant Dieu et devant les hommes. Dieu enfoui, dans son corps d'enfant redevient Celui qui se soumet à Ses créatures comme Il continue de le faire aujourd'hui, et continuera jusqu'au moment où Il sera tout en tous ! Soumis à Marie et Joseph, parce que soumis à Son Père, Jésus reste soumis à l'humanité , représentée ici par Marie et Joseph, par Sa propre humanité aussi, avec toutes les limites que celle-ci Lui impose! Oui, Dieu, en Jésus, nous est soumis car Il ne veut rien à notre place, Il ne fait rien à notre place, Il continue d'aller à notre pas, c'est à tout petits pas qu'Il sauve le monde parce qu'Il respecte infiniment la liberté de chacun ! C'est en cela que Jésus est en agonie jusqu'à la fin des temps. Ce doit être horriblement frustrant alors que d'un coup de baguette comme Moïse autrefois, Dieu, en Jésus pourrait en un instant tout renouveler, d'aller au pas du plus « minable » ( et ne nous trompons pas, le plus minable ce n'est pas celui qu'avec mon regard tordu je juge comme tel, le plus minable, c'est moi, dans ce que j'ai de mesquin, d'obtus, etc ) d'entre nous pour n'en perdre aucun ! Car Dieu, en Jésus, ne veut en perdre aucun !car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. La volonté de mon Père, c'est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.… Jn 6
Et mon juste vivra par la foi; mais, s'il se retire, mon âme ne mettra pas sa complaisance en lui. " Pour nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour leur perte, mais de ceux qui gardent la foi pour sauver leur âme. (Hébreux 10)
Et, s'il la trouve, la brebis perdue) je vous le dis en vérité, elle lui cause plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées.De même, ce n'est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu'il se perde un seul de ces petits. Mt 18



Bien-aimés,
    voyez quel grand amour nous a donné le Père
pour que nous soyons appelés enfants de Dieu

– et nous le sommes.
Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas :
c’est qu’il n’a pas connu Dieu.
    Bien-aimés,
dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu,
mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté.

Nous le savons : quand cela sera manifesté,
nous lui serons semblables
car nous le verrons tel qu’il est.
    Bien-aimés,
si notre cœur ne nous accuse pas,
nous avons de l’assurance devant Dieu.
    Quoi que nous demandions à Dieu,
nous le recevons de lui,
parce que nous gardons ses commandements,
et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux.




    Or, voici son commandement :mettre notre foi
dans le nom de son Fils Jésus Christ,
et nous aimer les uns les autres
comme il nous l’a commandé.
    Celui qui garde ses commandements
demeure en Dieu,
et Dieu en lui ;

et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous,
puisqu’il nous a donné part à son Esprit.




L'Ermite

lundi 24 décembre 2018

DIEU SE CHERCHE UNE DEMEURE !



                                                    NOËL 2018 , NOUVEL AN 2019.

                             
Lui ouvrirons-nous toute grande la porte de nos cœurs ? 

Dieu , en Son Fils Bien-Aimé, le Christ vivant et vrai, cherche à établir toujours plus , sa demeure dans nos cœurs, nos familles, notre environnement, la cité, le monde ! Il cherche à y trouver un espace toujours plus grand ; par la voix du Prophète Isaïe Il nous supplie : « Élargis l'espace de ta tente, déploie sans hésiter la toile de ta demeure, allonge tes cordages, renforce tes piquets ! » (Isaïe 54)
Tant de frères sont en détresse aujourd'hui, ils ont faim de donner un sens à leur vie et cherchent tous azimuts, hélas, souvent, trop souvent, de façon désordonnée et se noient dans l'alcool, les drogues, les amours , ce qu'ils appellent amour … Qui se lèvera pour les entraîner sur le seul chemin porteur de Lumière et de Paix : Jésus Christ notre Frère aîné ? Nos cœurs sont-ils ouverts à l'inattendu de Dieu ?
Saurons-nous L 'accueillir, dans l'étranger qui erre dans nos rues, bivouaque sous une tente de fortune, 
 
Dans l'enfant esseulé ou simplement différent, qui s'agite, crie sa révolte, détruit, casse, dérange, pour attirer l'attention, 
 
Dans la personne âgée ou non, triste d'être seule, se croyant incomprise,abandonnée, certaine de ne servir à rien, rejetée parfois, n'ayant d'autre désir que d'en finir 
 
Dans la personne qui commet l'irréparable, nous apparaît comme « un monstre », déshumanisée promise à croupir dans une prison infâme,

Oui, saurons accueillir et reconnaître Jésus qui se cherche une demeure pour être écouté , exprimer Sa vacuité, Son ras le bol , Sa détresse, Sa révolte, Ses attentes d'un monde plus fraternel, plus accueillant, plus chaleureux ? 
 
Car Jésus qui naît, aujourd'hui, c'est ce Jésus crucifié jusqu'à la fin des temps, c'est ce Jésus qui agonise sur cette croix infâme de l'errance,de la migration forcée,de la différence, et de l'indifférence, de la solitude , de la maladie, du rejet, de l'abandon … 
 
Mais Jésus naîtra vraiment, AU-JOURD'-HUI, grâce à chacun de nous qui l'avons rencontré, dans le cœur de tous les affligés de notre temps dans la mesure où nous leur ouvrirons notre cœur, leur offrirons notre sourire, leur accorderons quelques minutes pour les écouter, même si c'est la énième fois qu'ils nous racontent cette histoire sans queue ni tête... 
 
Car Noël c'est faire briller les yeux des enfants que nous restons au fond de nous-mêmes, quel que soit notre âge, notre situation, notre place dans la société ! 
 
Noël, c'est faire exister l'autre, lui faire retrouver le sourire, ne serait-ce que l'espace d'un instant !
Noël, c'est aussi consoler ceux qui pleurent, ceux qui sont désespérés, c'est visiter le malade sans famille ni amis, visiter le prisonnier …
Noël, c'est faire la paix avec tous, même avec celui qui semble nous regarder de travers, c'est tendre la main à celui qui la retire,et lui sourire malgré tout !
Noël, c'est pardonner comme Jésus nous pardonne 
 
Alors l'année 2019 sera belle parce que Jésus l 'habitera, fera Sa demeure dans notre cœur et, à travers chacun de nous se donnera à nos frères . Voilà mes vœux pour ce Noël, pour cette nouvelle année qui accourt et où nous offrirons une demeure à Jésus qui cherche dans la nuit de ce monde où poser et reposer Sa tête !

Joyeux Noël ! Sainte année 2019 ! PAIX ET JOIE à chacune et à chacun ! N'oublions pas :

L'Ermite

vendredi 21 décembre 2018

REMPLIE DE L'ESPRIT SAINT

QUATRIÈME DIMANCHE DE L'AVENT
(Lc 1, 39-45)
Me voici

Toi, Bethléem Éphrata,
le plus petit des clans de Juda,
c’est de toi que sortira pour moi
celui qui doit gouverner Israël.

Le cadre est planté : Celui qui est attendu depuis des siècles ne viendra pas chez les puissants de ce monde , Il n'apparaîtra pas dans une somptueuse capitale, encore moins dans une grande famille reconnue pas la société, non ! Il apparaîtra dans le plus petit des clans de Juda et nous apprendrons, plus tard, qu'Il devra chercher un lieu pour voir le jour car il n'y aura pas de place pour Lui à l'Hôtellerie ! C'est tout simplement remarquable ! Celui qui aura pour mission d'illuminer le monde vient du plus bas qui soit, tout en existant au plus Haut , comble de l'humilité d'un Dieu qui vient donner Sa propre dignité à l'humanité en souffrance ! « Ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus: bien qu'il fût dans la condition de Dieu, il n'a pas retenu avidement son égalité avec Dieu; mais il s'est anéanti lui-même, en prenant la condition d'esclave, en se rendant semblable aux hommes, et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui; » (Ph 2)
Et tout cela , pourquoi ? Par amour ! Pour qui ? Pour l'humanité dévoyée ! Comme Il est grand notre Sauveur ! Il s'exposera même, à toutes sortes de quolibets « De Nazareth ! Peut-il sortir de là quelque chose de bon ? » (Jn 1, 46). pour nous permettre de L'approcher sans crainte ! Il se fait vraiment l'un de nous !
Il prend le chemin courant de l'humanité ! Il aurait pu tomber du ciel comme un fruit mur tombe de l'arbre, non ! Il choisit d'honorer cette humanité, de la magnifier, en naissant d'une femme comme le commun des mortels ! Lui qui n'a ni commencement ni fin, « Je
suis l'alpha et l'Oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. (Ap 1) Lui l'alpha et l'oméga, prend chair de notre chair , en notre chair ! « jusqu’au jour où enfantera celle qui doit enfanter, »
Et qui va L'accueillir ? Quel monarque sera sur les lieux ? Quels gardes du corps ? Un âne et un bœuf pour le réchauffer et bientôt, des bergers passant par là qui colporteront la Nouvelle ! Bergers ? Oui, car Lui-même sera le Berger des bergers et de l'humanité qui acceptera de reconnaître dans Son indigence le Seigneur des seigneurs ! Il se dressera et il sera leur berger par la puissance du SEIGNEUR,par la majesté du nom du SEIGNEUR, son Dieu. Ils habiteront en sécurité, car désormais Il sera grand jusqu’aux lointains de la terre, en lui-même, il sera la paix !
Et quel Berger ! Celui qui, en S'abaissant , quoique, égal au Père , ne craint pas, Lui la Parole éternelle du Père, Lui qui a fait les mondes et les gouverne, de se soumettre pour accomplir la volonté d'un Autre qu'Il appellera Père : Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté,ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre.....Me voici, je suis venu pour faire ta volonté.Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second.Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés,par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps,une fois pour toutes.
N'avons-nous pas là de quoi être confondus ? Arrêtons-nous : sommes-nous confondus ? Sommes-nous retournés ? Devant une telle humilité, splendeur, profondeur, largeur, hauteur d'amour comme l'écrit Saint Paul «Ainsi vous serez capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur...
Vous connaîtrez l'amour du Christ qui surpasse tout ce qu'on peut connaître. Alors vous serez comblés jusqu'à entrer dans la plénitude de Dieu. (Eph3)  Sommes-nous sans voix ? Que cherchons-nous d'autre dans tous les expédients qui nous détournent du seul essentiel ! En Lui, nous avons TOUT ! Et ce n'est pas l’Évangile qui suit qui contredira :Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.Marie qui voit sa vie bouleversée par l'annonce inattendue de l'Ange Gabriel apprend en même temps que sa cousine attend un enfant, elle qu'on appelait la stérile «  Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu'on l'appelait : 'la femme stérile'. (Luc 1) » 

Marie, sans la moindre hésitation prend la route et « avec empressement » nous dit saint Luc se rend auprès de sa cousine pour l'assister. Marie a quinze ans, c'est une toute jeune fille promise en mariage, porteuse d'un secret démesuré, lourd de conséquences pour sa vie privée, cependant, il n'y a pas de retour sur soi, pas de question déplacée, de préséance ou non, Marie discerne un besoin et « elle vole » pour soutenir sa cousine ! Quel magnifique oubli de soi ! Quelle magnifique ouverture à l'autre ! Voilà de quoi nourrir notre réflexion pour discerner les urgences dans notre vie personnelle !


Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle.L'enfant que porte Élisabeth réagit dans le sein maternel, cette rencontre est loin d'être innocente, cette réaction n'est autre que la rencontre des deux Testaments . Jean que nous appellerons plus tard « le Baptiste » et qui devancera Jésus de quelques mois met un terme à l'Ancienne Alliance, il en est le dernier Prophète et Jésus ouvre la Nouvelle Alliance qu'Il scellera dans son Sang. On peut penser et croire que par une grâce unique les deux enfants se reconnaissent d'ailleurs le verset qui suit le confirme puisque Élisabeth est alors « remplie de l'Esprit Saint » . Et si Élisabeth est remplie d'Esprit Saint, c'est que celui qu'elle porte EST REMPLI D'ESPRIT SAINT , nous trouvons cela dans l'Annonce faite à Zacharie son père :
« Sois sans crainte, Zacharie,
car ta supplication a été exaucée :
ta femme Élisabeth mettra au monde pour toi un fils,
et tu lui donneras le nom de Jean.
    Tu seras dans la joie et l’allégresse,
et beaucoup se réjouiront de sa naissance,
    car il sera grand devant le Seigneur.
Il ne boira pas de vin ni de boisson forte,
et
il sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère ;

Sommes-nous capables de nous émerveiller du Don de Dieu ? Dès le sein maternel, cet enfant, par élection, est rempli d'Esprit Saint et communique cette grâce à sa mère qui devient capable, par grâce, de reconnaître la merveille que vit sa jeune cousine habitée Elle-même par le ciel  !
Qu'un enfant bouge dans le sein de sa mère, rien que de très naturel. Mais l'enfant d'Élisabeth tressaille d'allégresse, on pourrait même dire qu'il "bondit de joie". Voilà qui dépasse les mouvements d'un enfant à naître. En réalité, la rencontre d'Élisabeth et de Marie semble se calquer sur celle de David et de l'Arche d'Alliance (2 Samuel 6,2-11). Le roi David se met à tressaillir d'allégresse et s'écrie : "Comment se fait-il que l'arche du Seigneur vienne chez moi ?" Ce rapprochement des deux scènes permet à l'évangéliste d'exprimer la foi chrétienne. Marie, comparée à l'Arche d'Alliance, porte en elle celui qui est la présence de Dieu parmi ses frères. Élisabeth reconnaît en l'enfant de Marie son "Seigneur" et son propre enfant reconnaît en bondissant de joie la grandeur de Jésus.(Croire)
Et je n'hésite pas à vous partager ce qu'écrit Saint Ambroise à ce propos :
Elle (Marie) qui était maintenant remplie de Dieu, (Elle portait Dieu) où pouvait-elle se rendre avec empressement, sinon vers les hauteurs ? La grâce du Saint-Esprit ne connaît pas les hésitations ni les retards. L'arrivée de Marie et la présence du Seigneur manifestent aussitôt leurs bienfaits, car, au moment même où Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle, et elle fut remplie de l'Esprit Saint.

Remarquez les nuances et l'exactitude de chaque mot. Élisabeth fut la première à entendre la
parole, mais Jean fut le premier à ressentir la grâce : la mère a entendu selon l'ordre naturel des choses, l'enfant a tressailli en raison du mystère ; elle a constaté l'arrivée de Marie, lui, celle du Seigneur ; la femme, l'arrivée de la femme, l'enfant, celle de l'enfant ; les deux femmes échangent des paroles de grâce, les deux enfants agissent au-dedans d'elles et commencent à réaliser le mystère de la piété en y faisant progresser leurs mères ; enfin, par un double miracle, les deux mères prophétisent sous l'inspiration de leur enfant.

Jean a tressailli, la mère a été comblée. La mère n'a pas été comblée avant son fils, mais, comme le fils était comblé de l'Esprit Saint, il en a aussi comblé sa mère. Jean a exulté, et l'esprit de Marie a exulté, lui aussi. L'exultation de Jean comble Élisabeth ; cependant, pour Marie, on ne nous dit pas que son esprit exulte parce qu'il est comblé, car celui qu'on ne peut comprendre agissait en sa mère d'une manière qu'on ne peut comprendre.
Élisabeth est comblée après avoir conçu, Marie, avant d'avoir conçu. Heureuse, lui dit Élisabeth, toi qui as cru.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : tout cela est de l'ordre de la grâce. Élisabeth, cette personne avancée en âge entre, j'ose le dire, dans « l'ordre des Prophètes » Sans une grâce spécifique de l'Esprit de Vérité Élisabeth était incapable de dire ce qui suit. St Paul ne nous dira t-il pas plus tard au chapitre 12 de sa première lettre aux Corinthiens :« Sans l’Esprit Saint, personne ne peut dire : Jésus est le Seigneur !  » (1 C 12,3) Or, ici la seule salutation de Marie fait tressaillir Jean dans le sein maternel, et, ce tressaillement éclaire Élisabeth qui reconnaît l’œuvre de Dieu en Marie sa jeune cousine et induit cette explosion de joie chez Élisabeth qui reconnaît la grandeur de Marie habitée par Celui qui l'a créée et de plus préservée pour en faire Sa Mère ; « Tu es bénie entre toutes les femmes,et le fruit de tes entrailles est béni.  
Autrement dit , non seulement Dieu dit du bien de toi, sur toi et surtout en toi, puisque Celui que tu portes est Mon Seigneur mais tu deviens la Première parmi toutes les femmes :D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Élisabeth remplie d'Esprit Saint sans rien savoir de l'Annonce faite à Marie perçoit que cette toute jeune fille, porte en Elle Celui que le monde attend depuis des siècles ! N'est-ce pas bouleversant de grandeur et en même temps d'humilité, de simplicité , de Vérité ? Il n'y a pas de place ici pour les comparaisons, les jalousies, ( pourquoi toi?) Dieu EST PRÉSENT, Dieu est ACCUEILLI et RECONNU !
Peut-être pouvons nous nous poser un peu et réfléchir personnellement à la qualité de nos relations ? Toute proportion gardée évidemment, savons-nous discerner l’œuvre de Dieu dans nos frères, dans le monde ?

Élisabeth explique son enthousiasme et adresse à Marie, la première béatitude de la Nouvelle Alliance  : Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Ne pressentons-nous pas ici cet amour préférentiel que Jésus accordera aux enfants ? N'est-ce pas la rencontre de ces deux
enfants, Jésus (à peine conçu) ( nous pourrions, ouvrir une immense parenthèse sur le premier instant de la vie!) et Jean, proche de son avènement, qui éveille Élisabeth et lui permet d'entrer dans le mystère divin ? N'est-ce pas, le moment pour chacun de nous, de réfléchir à la façon dont nous comportons avec les enfants ?
Et cette première béatitude la voici : Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » A ceux qui louent sa Mère en tant que donneuse de vie, Jésus ne dira-t-Il pas un jour : « Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la gardent ! » (Luc 11) C'est en cela, en effet, que Marie est Heureuse ! Elle a entendu la Parole de l'Ange et elle a adhéré ; « qu'il me soit fait selon votre parole! (Luc 1) »
Quand nous écoutons et entendons la Parole de Dieu, quand nous la laissons descendre au fond de notre être quelle est notre attitude? La recevons-nous comme un message personnel ou bien pensons-nous « ça c'est pour les prêtres, les religieux et religieuses ? La Parole est Vie pour CHACUN de nous , Jésus s'adresse à chacun personnellement, c'est pour chacun qu'Il vient et continue d'advenir.

Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Pas une créature n'échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, dominé par son regard ; nous aurons à lui rendre des comptes. (Hébreux 4)


L'Ermite

vendredi 14 décembre 2018

BONNE NOUVELLE ! PROCHE EST LE SEIGNEUR !

TROISIÈME DIMANCHE DE L'AVENT

(Lc 3, 10-18)


Pousse des cris de joie, fille de Sion !
Éclate en ovations, Israël !Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie,
fille de Jérusalem !


« Ne crains pas, Sion !
Ne laisse pas tes mains défaillir !
    Le Seigneur ton Dieu est en toi,
c’est lui, le héros qui apporte le salut.
Il aura en toi sa joie et son allégresse,
il te renouvellera par son amour ;
il exultera pour toi et se réjouira,
    comme aux jours de fête. »
(So 3, 14-18a)


 soyez toujours dans la joie du Seigneur ;je le redis : soyez dans la joie.
    Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes.
Le Seigneur est proche.
    Ne soyez inquiets de rien,
mais, en toute circonstance,
priez et suppliez, tout en rendant grâce,
pour faire connaître à Dieu vos demandes.
    Et la paix de Dieu,
qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir,
gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus.
(Ph 4, 4-7)


Nous serions, sourds et obtus si nous n'entendions pas le message et l'invitation des deux premières lectures de ce dimanche d'où ce dimanche tire d'ailleurs son nom, à savoir : le dimanche de GAUDETE ou dimanche de la JOIE, que l’Église, partout où c'est possible, symbolise par des vêtements liturgiques de couleur rose qui expriment cette JOIE !
Environ 700 ans avant Jésus Sophonie invite le Peuple à se réjouir parce que Dieu va renouveler son peuple par Son amour et Lui-même , Dieu, se réjouira , il exultera au sein de ce peuple qui marche vers son accomplissement ! Accomplissement qui se réalisera en Jésus le Sauveur le moment venu et c'est de cela qu'il est question à Noël ! Dieu, en Jésus, vient révéler Son amour , Il vient nous apprendre à marcher sur la voie de la sainteté, source de joie et de paix !
Quant à Saint Paul il nous invite également à nous réjouir, à nous établir dans la joie, car le Seigneur est proche, il nous demande de nous abandonner sans omettre de prier, supplier et de rendre grâce pour en recevoir la paix qui dépasse tout ce que nos esprits peuvent concevoir !
Oui, Jésus est Celui qui apporte la paix sur la terre mais à certaines conditions c'est ce qui conduit les foules en attente qui viennent demander le baptême de Jean – Baptiste à l'interroger :« Que devons-nous faire ? » Et nous, aujourd'hui, avons-nous ce souci de demander à l’Église, de demander, au Seigneur, dans une prière sincère : que dois-je faire pour mieux vivre Ta Parole ? Peut-être, dans cette dernière étape qui nous prépare à Noël pourrions-nous , si nous recevons un livret qui nous offre les liturgies quotidiennes, lire les textes du jour et nous poser sérieusement la question de notre de l'adéquation de notre vie avec cette Parole vivante et vraie ! Aurons-nous le courage ?


Jean leur répondait :« Celui qui a deux vêtements,qu’il partage avec celui qui n’en a pas ;et celui qui a de quoi manger,qu’il fasse de même ! » C'est clair n'est-ce pas ? Savons-nous au début de chaque saison faire un tri dans nos armoires ? N'y a-t-il pas tel ou tel vêtement que nous n'utilisons guère, voire pas du tout, et qui rendrait service à des frères nécessiteux ? Le Seigneur, parce qu'Il nous aime, nous demande par la voix de Jean, de nous délester de tout ce qui appartient à nos frères ! Car oui, ce que je n'utilise pas, appartient à mon frère et peut-être que le paquet que je déposerai discrètement devant sa porte lui permettra de se protéger du froid cet hiver. Cela aussi il convient d'apprendre à le faire, donner joyeusement , en toute discrétion, sans attendre un merci ! N'est-ce pas ainsi que le Seigneur agit à notre égard ?


Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts)  vinrent aussi pour être baptisés ;ils lui dirent :« Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit :« N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » L'injustice sociale ne devrait-elle pas nous empêcher de dormir ? Est-il normal que certains gaspillent , fassent bombance, quand d'autres n'arrivent pas à «  joindre les deux bouts ? » Certes cela ne justifie aucunement la violence . Quant à nous osons le geste qui donnera le sourire à ceux qui sont vraiment dans le besoin ! Soyons justes avec nos frères ! N'exigeons pas ce qu'ils ne sont pas en mesure de fournir y compris dans le travail ! Permettons-leur d'être bien en eux-mêmes et tout naturellement le rendement augmentera . Ne soyons pas de ceux qui écrasent leurs semblables en demandant encore et encore jusqu'à épuisement !J'ai connu, dans mon enfance , une cadre supérieur , qui exigeait de son employée de maison , qu'elle retire le gel qui stagnait sur les feuilles de ses lauriers d'Espagne, il s'agissait d'une haie qui longeait son parc ! Avons-nous le droit d'exiger semblable service ?Il est bon de réfléchir à la lumière de l’Évangile, à la façon dont nous nous comportons avec nos subordonnés, avec les ouvriers qui interviennent chez nous, avec notre conjoint, nos enfants ...


Des soldats lui demandèrent à leur tour :« Et nous, que devons-nous faire ? »Il leur répondit :« Ne faites violence à personne,n’accusez personne à tort ;et contentez-vous de votre solde. » Reconnaissons qu'il n'y a pas que les soldats qui agissent
violemment ! Comment ne pas déplorer les violences contre les camarades dès la petite enfance, violences verbales, violences par le racket, violences physiques de toutes sortes, sévices. Ce n'est pas facile, mais les familles ont une grande responsabilité ! Est-il normal qu'un certain militantisme jette dans la rue des jeunes qui devraient être en cours ? La violence éclate partout aujourd'hui , à tous les niveaux, l'appel de Jean le Baptiste sera-t-il entendu ? Sera-t-il communiqué ? Chrétiens, prendrons-nous les moyens d'instaurer la paix là où nous vivons. Je me souviens de ce saint prêtre, émule du St Curé d'Ars ( il était lui-même curé à Ars) , il avait une organiste au caractère extrêmement difficile, pour sauvegarder la paix, il prenait à ce point sur lui qu'il en faisait des crises de foie à répétition ! Ne pas accuser à tort, voilà un autre point d'attention, nous avons très vite fait de déformer, de supposer, d'imaginer, de détruire une réputation , n'oublions pas qu'il en reste toujours quelque chose, il y a des paroles qui tuent , l’Écriture Sainte ne manque pas de le souligner !Tu n'aimes que les mots qui tuent ta langue est pleine d'imposture Ps 52
Or le peuple était en attente, et nous sommes nous en attente ? Qu'attendons-nous ? QUI attendons-nous ? Des invités pour effectuer un super réveillon ou bien attendons-nous Jésus le Sauveur qui vient nous apprendre la fraternité ? Le réveillon, les retrouvailles familiales ne sont pas interdites mais elles sont insuffisantes si Jésus est exclu de nos vies ! Comment manifestons-nous notre attente ? Notre désir ? Pourquoi ne lirions nous pas, comme c'est suggéré plus haut) quotidiennement les textes de la liturgie pour nourrir notre attente, peut-être aussi pour la remettre en question et nous remettre en question quant à la manière dont nous préparons cette fête où Jésus vient nous renouveler ?
et tous se demandaient en eux-mêmes  si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous :« Moi, je vous baptise avec de l’eau ;mais il vient, celui qui est plus fort que moi.Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales.Lui vous
baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé,et il amassera le grain dans son grenier ;quant à la paille,il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »Par beaucoup d’autres exhortations encore,il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.
Jean a, lui aussi, une oreille qui traîne, il entend les questionnements directs ou indirects de ceux qui s'adressent à lui, il prend les devants pour les éclairer honnêtement ! Ce qu'annonce Jean le Baptiste est une approche , une préparation, une invitation à ouvrir les yeux et surtout les cœurs pour Le reconnaître et adhérer le moment venu .Non, affirme Jean, je ne suis pas le Messie attendu depuis des siècles Moi, je baptise dans l'eau mais Celui qui est plus fort que moi , lui vous baptisera dans l'Esprit ! A ce stade, les paroles du Baptiste doivent être rudement obscures pour ceux qui l'écoutent ne les plonge-t-il pas en plein mystère ? Certes, ceux qui ont lu le Prophète Joël savent que Dieu répandra son Esprit sur toute chair quand viendra le Messie Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos vieillards auront des songes, Et vos jeunes gens des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes, Dans ces jours-là, je répandrai mon esprit.… Joël 2, 28 

 Mais qui est l'Esprit ? C'est Jésus qui, à Son Heure, Le fera connaître . Jean sait qu'il n'est que le Précurseur, il a assez d'humilité, de vérité pour rester à sa place de serviteur de la « Parole qu'est Jésus », il reconnaît sa propre indignité, puisqu'il affirme ne pas être digne de défaire les courroies de Ses sandales donc de s'agenouiller devant Celui qui vient ! Mais pour lui c'est une joie, un don de Dieu ! Sommes-nous, comme Jean le Baptiste, heureux et fiers d'être les serviteurs de la Parole ? Sommes-nous heureux et fiers de nous tenir en Sa Présence ? Sommes-nous heureux et fiers de lui appartenir ? Sommes-nous heureux et fiers de L'annoncer, de témoigner de ce qu'Il nous apporte ?
« La pelle à vanner pour nettoyer l'aire de blé », ce verset nous est moins familier, plus difficile à comprendre mais les contemporains de Jean Baptiste savent de quoi il est question, ils savent qu'il s'agit d'une Bonne Nouvelle, car ce tri ne supprimera pas . Il ne s'agit pas ici de destruction mais de purification .« Ôte de l’argent les scories, et il en sortira un vase pour l’orfèvre » lisons-nous dans les Proverbes Et Isaïe inspiré fait dire à
Dieu :« Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi » (Es. 43 : 2). Dieu n'abandonne pas l'homme éprouvé, Il reste à ses côtés. L'épreuve étant utile, nécessaire même pour affiner notre être profond . Job l'a très bien compris « Il m'éprouve », dit Job, « je sortirai comme de l'or » (23 : 10) Quant au psalmiste il ne craint pas d'affirmer : Car, ô Dieu! tu nous as éprouvés, tu nous as affinés comme on affine l'argent... nous sommes entrés dans le feu et dans l'eau, et tu nous as fait sortir dans un lieu spacieux » (Ps. 66 : 8-12).
St Pierre à son tour donne du sens à nos épreuves, (1 P 1 : 7) ; c'est là que nous verrons dans la pleine lumière tous les motifs secrets de Celui qui nous y aura fait passer et nous aurons des sujets de bénir la sagesse d'un Père qui aura travaillé en vue de notre plus grand bien.
Voilà ce qui fait votre joie, même si, actuellement, il faut que vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves : celles-ci servent à éprouver la valeur de votre foi. Le feu du creuset n'éprouve-t-il pas l'or qui pourtant disparaîtra un jour ? Mais beaucoup plus précieuse que l'or périssable est la foi qui a résisté à l'épreuve. Elle vous vaudra louange, gloire et honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. Jésus, vous ne l'avez pas vu, et pourtant vous l'aimez ; mais en plaçant votre confiance en lui sans le voir encore, vous êtes remplis d'une joie glorieuse qu'aucune parole ne saurait exprimer, car vous obtenez votre salut qui est le but de votre foi. P.1
La pelle à vanner est grandement utile, nécessaire pour faire le tri en séparent ce qui bon de ce qui alourdit nos vies ! Dieu nous affine, car Dieu nous veut resplendissant pour approcher le Saint des Saints , plus nous nous serons laissés purifier au feu de Son amour et plus nous exulterons de joie en Dieu notre Sauveur. Il vient Le Tout Puissant, dans ce Tout Petit, né dans une étable !

Que pourrions-nous retenir de la liturgie de ce jour ?
A l'approche de Noël nous sommes conviés :
    - à la joie, la joie d'un cœur réconcilié, d'un cœur qui bat au rythme de Jésus-Christ,
    - à l'abandon confiant, quelles que soient les apparences, Celui qui vient est messager de Paix (1ère lecture, psaume, 2ème lecture)
    - à l'action de grâce car le Père nous aime et nous envoie au milieu de nous son Fils unique (Psaume et 2ème lecture)
    - à la prière et à la bienveillance (2ème lecture)
    - au partage, à la justice (adéquation de nos vies avec la Parole de Dieu) la non violence , l'honnêteté et le respect du frère, la purification (le sacrement du Pardon est là pour nous aider) l'humilité ( je ne suis pas digne...) l'annonce de la Bonne Nouvelle ( (évangile)

Vaste programme, mais nous ne sommes pas seuls, Jean-Baptiste ouvre la route et Jésus vient nous aider au Nom du Père, dans l'Esprit Saint de Vérité !

C'est moi qui suis le rejeton et le fils de David, l'étoile brillante du matin. " Et l'Esprit et l’Épouse disent: " Venez! " Que celui qui entend dise aussi Venez! Que celui qui a soif, vienne! Que celui qui le désire, prenne de l'eau de la vie gratuitement! ...
Celui qui atteste ces choses, dit: " Oui, je viens bientôt. " Amen! Venez, Seigneur Jésus! (Ap 22)

L'Ermite