vendredi 30 juin 2017

PREFERER JESUS !



XIIIe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE 
ANNEE A
(Mt 10, 37-42)




Jésus disait à ses Apôtres  « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
Jésus ne nous demande pas de ne pas aimer nos parents, ce serait aller contre la volonté de Son Père, ce qui est impensable ! ne nous dit-Il pas ailleurs qu'Il fait toujours ce qui plaît au Père ? Qu'Il est venu pour accomplir la volonté de Son Père ? Que Le Père et Lui ne sont qu 'Un ? Non ! Alors qu'attend Jésus de chacun de nous ? Jésus nous demande instamment de Le préférer !
Le Mal s'immisce partout, n'a-t-il pas osé tenter Jésus Lui-même ? Nos parents, nos frères et sœurs, nos enfants, notre environnement peuvent être sous son emprise et nous demander de poser des actes, d'effectuer des choix contraires à notre conscience , ou susceptibles de nous éloigner de notre projet de vie, et cela à n'importe quel âge ! Notre devoir, en prenant conseil d'une , voire trois personnes avisées et qui vivent sous la mouvance de l'Esprit de Dieu, est de rester fidèle à ce que notre cœur nous dicte ? En effet, qui d'autre que Jésus parle à notre cœur ? Il peut y avoir nos passions : égoïsme, désir de gloire, etc d'où l'importance de prendre conseil ! Il peut y avoir des erreurs d'appréciation, de jugement, défaut de discernement, rébellion à l'égard de ceux qui exercent l'autorité, nous pouvons nous méconnaître, autant de raisons pour prendre conseil et éviter de se croire seul maître de notre vie ! Et si tout concorde dans le sens de ce que nous pressentons au fond de notre cœur, c'est bien la Voix de Jésus qui se fait entendre et nous devons Le préférer au miroir aux alouettes qui brille , qu'on fait briller à notre regard. L’essentiel, n'est-il pas d'être heureux et de rendre les autres heureux ? Or, nous le serons et nous le ferons, si nous sommes là où Jésus nous demande d'être ! Ceci suppose des renoncements qui nous inscrivent dans la voie étroite de la croix :
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.Ce verset trouve bien sa place dans ce qui précède : « préférer Jésus à » évoque vraisemblablement, le déchirement de notre esprit quand nos convictions intimes ne peuvent coïncider avec les désirs de ceux qui nous aiment ou croient nous aimer !  Or
aimer, c'est accompagner, c'est permettre de grandir, de réaliser sa vocation au sens large, permettre à la personne de devenir ce qu'elle est en puissance au plus profond de son être. C'est lui donner les moyens d'accomplir ce qui l'habite . Nous sommes confiés les uns aux autres et, à plus forte raison , les enfants à leurs parents ! Ces derniers ont le devoir de promouvoir, non d'utiliser ! Un enfant, un ami, peuvent être totalement écrasés, par le mauvais vouloir de leur entourage , lutter est un rude combat , c'est participer à la Croix de Jésus. Porter cette croix avec Jésus suppose beaucoup d'abnégation, et réclame une vraie et profonde charité  il convient en effet,  de veiller, tout en suivant sa voie, à ne rien briser, à garder le lien, le respect, l'attachement , nous ne sommes pas des électrons libres. Nous venons de quelque part et allons vers le lieu par excellence de la charité-amour !  Même dans l'opposition nous devons veiller à garder le contact avec ceux qui nous font souffrir!

Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera. Ce verset, me semble-t-il, s'inscrit parfaitement dans l'esprit de la préférence donnée ou à donner à Jésus, dans nos vies de croyants. Que peut signifier ; « perdre sa vie pour ou à cause de Jésus »? Entre quinze et vingt ans, nous sommes susceptibles d'envisager les rêves les plus fous, nous sommes prêts à conquérir le monde, rêvons de réussites les plus ambitieuses (on peut se poser la question : que signifie réussir sa vie?) sommes sûrs de détenir les clefs d'un monde meilleur etc... Saint François, lui, rêvait de chevalerie ? Avant lui, Saint Paul rêvait d'éliminer les chrétiens ? Et tant d'autres ! Et voilà que Jésus nous rejoint là où ne l'attendions pas et nous sommes placés devant une évidence qui nous surprend , comme Pérette et le pot au lait. Pérette rêve l'avenir, elle n'est plus présente à l'instant, la chute intervient et évapore tous ses châteaux en Espagne.
Avec Jésus, c'est différent bien sûr, Il nous met en présence des deux voies, des deux portes, l'une étroite, l'autre large Il nous laisse prendre notre décision. Jésus ne nous trompe pas, loin de faire miroiter la facilité Il nous montre, dans l’Évangile, les aspérités du chemin, mais Il nous rassure aussi : je suis avec vous jusqu'à la fin des temps ! Je ne vous laisserai pas seuls, je vous enverrai l'Esprit de Vérité qui vous conduira à la Vérité tout entière... prenez sur vous mon joug il est facile à porter Perdre sa vie, c'est, avec la grâce qui nous  est offerte, renoncer à nos projets, pour entrer dans celui de Jésus, pour nous laisser conduire par Son immense amour. Alors il est certain que de cette façon, non seulement en nous perdant, nous nous gardons, mais nous sommes sûrs de marcher avec Jésus et de ne manquer de rien comme les oiseaux du ciel et les fleurs des champs !
Nous sommes dans Sa main et Sa main est sûre ! Jésus peut alors, nous éclairer sur notre identité réelle, profonde, cette union souhaitée pour nous et qui nous identifie à sa propre personne, qui fait de nous des christs parce que choisis et chéris par Dieu . Devenus christs avec le Christ - Jésus, nous lui sommes assimilés et donnons toute leur véracité au versets qui suivent :
Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ;qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche,à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. » Paragraphe qui s'inscrit lui-même dans ce qui est décrit au chapitre du Jugement dernier , toujours en St Matthieu ; J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; nu, et vous m'avez vêtu; j'ai été malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus à moi. " Alors les justes lui répondront: ... " En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. " (Matthieu 25). 
Quelles que soient nos limites, le Verbe incarné s'identifie à chacune de Ses créatures et notamment aux plus pauvres, aux plus humbles, aux plus humiliés, aux plus petits d'entre nous ! Jésus ne craint pas d'être défiguré, de se cacher sous les traits d'un mendiant, parce que Jésus est ce Pauvre qui mendie l'amour, notre amour, qui demande à être préféré pour qu'advienne, un jour, Son jour, ce Royaume de l'Amour qu'Il est venu instauré !
Aussi pouvons-nous reprendre en choeur et de tout cœur, le psaume que nous propose la Liturgie :
L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ;

ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.
Je le dis : C’est un amour bâti pour toujours ;
ta fidélité est plus stable que les cieux.
 
Heureux le peuple qui connaît l’ovation !
Seigneur, il marche à la lumière de ta face ;
tout le jour, à ton nom il danse de joie,
fier de ton juste pouvoir.
 
Tu es sa force éclatante ;
ta grâce accroît notre vigueur.
Oui, notre roi est au Seigneur ;
notre bouclier, au Dieu saint d’Israël.


Qu'il en soit ainsi !

L'Ermite

jeudi 22 juin 2017

TU ES PRECIEUX A MES YEUX


XIIe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNEE A
(Mt 10, 26-33)

NE CRAIGNEZ PAS !


Jésus disait à ses Apôtres :« Ne craignez pas les hommes ; dans cet évangile, dès l'ouverture , Jésus nous invite à la confiance : « ne craignez pas ! » Jésus nous veut dans l'abandon et dans la confiance. Parfois, les choses ne marchent pas comme nous le
souhaiterions, il est inutile de se lamenter, de paniquer, il est important, au contraire, de se savoir aimé par un Dieu qui est Père et connaît ce qui est le meilleur pour nous. Demandons-Lui cette grâce, les uns pour les autres de vivre dans Ses mains comme le petit enfant dans les bras de sa maman, comme la fleur des champs si joliment vêtue, comme l'oiseau si libre et qui ne manque de rien !
Ne craignez pas qui ? « les hommes » ! Jésus sait aussi que notre humanité est blessée, fragile, qu'elle est capable du pire et du meilleur, Il nous invite, non, Il nous commande, c'est un impératif de ne pas craindre le mal qui nous agresse par le truchement de nos frères, jaloux, rivaux, envieux... Jésus nous demande de faire face. Ce n'est pas toujours simple, c'est vrai ! Mais pourquoi nous priver d'un bon accompagnement spirituel dans notre marche dans Ses pas, l'accompagnateur nous permet de vérifier notre propre jugement, d'avancer, de redresser parfois,!
Moi Jérémie,
    j’entends les calomnies de la foule :
« Dénoncez-le ! Allons le dénoncer,
celui-là, l’Épouvante-de-tous-côtés. »
Tous mes amis guettent mes faux pas, ils disent :
« Peut-être se laissera-t-il séduire...
Nous réussirons,
et nous prendrons sur lui notre revanche ! »
    Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable :
mes persécuteurs trébucheront, ils ne réussiront pas.
Leur défaite les couvrira de honte,
d’une confusion éternelle, inoubliable.
Seuls, nous risquons de perdre pied, de nous décourager, et parfois, de nous laisser entraîner par l'auteur des attaques, dans une spirale de violence et de haine qui peut aller très loin comme dans l'affaire du « petit Grégory » qui rebondit actuellement. «  Ne craignez pas les hommes, » c'est dire : n'ayez pas peur, osez clarifier, faire réfléchir, mais toujours en vous ancrant dans la prière, dans la lecture assidue de l’Écriture qui vous indique la conduite à suivre.Le moment venu, le jugement revient à Dieu :
rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Jésus qui sonde le fond des cœurs sait et saura rétribuer non sur les apparences mais sur les intentions les plus profondes, enfouies dans le secret de notre être. Jésus ne regarde pas l'extérieur, ce qui brille ou veut briller, Il regarde les intentions, la qualité de l'être! Souvenons-nous des offrandes ostentatoires des Pharisiens et de l'obole de la veuve, qu'a retenu Jésus ? La minuscule obole de la veuve, c'était tout ce qui lui restait pour survivre, dans son cœur elle s'en remettait totalement à Dieu ! 
« Vous convoitez, et vous n'avez pas; vous êtes meurtriers, vous êtes jaloux, et vous n'arrivez pas à obtenir; vous êtes dans un état de lutte et de guerre; et vous n'obtenez pas, parce que vous ne demandez pas; vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, avec l'intention de satisfaire vos passions. (Jacques 4)» Nous pouvons nous tromper nous-mêmes, mais nous ne trompons pas et ne tromperons pas le Seigneur ! Il est évident que pour ceux qui subissent le préjudice la situation est inconfortable, douloureuse, on a parfois la tentation de se faire justice, cela vient du mauvais, ce n'est pas l'Esprit du Seigneur qui est amour et vérité. A Son heure Il fera éclater la vérité parce qu'Il est la Vérité ! Qu'ont fait les Saints ? N'ont-ils pas préféré laisser prendre leur vie à la manière de Jésus plutôt que de succomber à la violence ? Nous pouvons toujours nous tromper, Dieu, Lui, ne se trompe pas, c'est le contenu de notre acte de foi !
Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps.

Dans l'échelle des valeurs divines, l'âme est supérieure au corps, c'est elle qui l'anime, qui exprime les sentiments que l'on peut lire sur les visages et dans la gestuelle du corps. Le corps est l'instrument de l'âme, aussi devons-nous en prendre soin c'est un cadeau de Dieu, mais le corps n'est pas immortel, l'âme , elle, est immortelle si nous devons choisir, pour la gloire de Dieu, notre préférence doit être donnée à l'âme , c'est elle qui est promise à cette vie éternelle dont parlait Jésus Dimanche dernier. Ceux qui tuent le corps, tuent de la matière, s'ils s'attaquent à l'âme ils tuent un esprit ! Que désirons-nous ? Vivre en Dieu éternellement ou sauver une matière qui finira un jour ? C'est à chacun de nous qu'il revient de choisir et de prendre les moyens de vivre, avec l'aide du Seigneur, en conformité avec notre choix. »On y apportera ce que les nations ont de plus magnifique et de plus précieux; et Il n'y entrera rien de souillé, aucun artisan d'abomination et de mensonge, mais ceux-là seulement qui sont inscrits dans le livre de vie de l'Agneau. (Apocalypse 21)Voilà qui entrera dans le Royaume de l'Amour !

Avec l'aide du Seigneur, oui, parce que : « Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Dès l'Ancien Testament, dans le livre du prophète Isaïe, le Seigneur Dieu n'hésite pas à dire à quel point l'homme est précieux pour lui « Parce que tu es précieux à mes yeux, honorable, et que, moi, je t'aime, je donnerai des hommes en échange de toi; et des peuples en échange de ta vie. Ne crains point, car je suis avec toi; de l'orient je ramènerai ta postérité, et de l'occident je te rassemblerai. (Isaïe 43) Et ne nous le prouve-t-Il pas quand Il envoie son Fils, son unique, pour libérer l'humain de l'esclavage du péché ? Si donc Notre Père des cieux prend à ce point soin des moineaux du ciel et des fleurs des champs comment pouvons-nous penser qu'Il puisse nous abandonner un seul instant , nous laisser nous battre et nous débattre seuls. Dieu est avec nous dans tous nos combats, c'est nous qui trop souvent sommes absents !


« Il délivrera en paix mon âme du combat qui m'est livré, car ils sont nombreux ceux qui me font la guerre. » (Psaume 55) C'est Dieu Lui-même qui vient à notre secours mais trop souvent nous souhaitons nous débrouiller seuls !

Elle ( la Sagesse qui est Dieu) le garda contre ses ennemis, et le protégea contre ceux qui lui dressaient des embûches; elle lui donna la victoire dans un rude combat, pour lui apprendre que la piété est plus puissante que tout. Elle n'abandonna pas le juste vendu, mais le préserva du péché; (Sagesse 10) Dieu nous protège, mais voulons-nous de cette protection ? Très souvent, trop souvent ne sommes-nous pas comme ces enfants qui en grandissant veulent se passer de l'assistance de leurs aînés ? Dieu nous protège même du péché, mais, souvent, nous n'en faisons qu'à notre tête et optons pour la voie d'une apparente facilité !

Et le Seigneur sortira et combattra contre ces nations, comme lorsqu'il combat, en un jour de bataille. (Zacharie 14) Le Seigneur ne craint pas de prendre le commande-ment contre les armées de démons qui tournoient autour de nous et en nous mais acceptons-nous son soutien ? Ne cherchons -nous pas à nous prouver et à vouloir prouver à notre entourage que nous n'avons besoin de personne ? C'est pour cette raison et pour bien d'autres encore que Jésus insiste :

« Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »
Il y a tellement de façons de se déclarer pour ou contre notre Dieu, un Dieu si aimant, lent à la colère, plein de tendresse et d'amour ! Chaque fois que nous nous préférons, nous tournons le dos à ce Dieu d'Amour ! Choisir Dieu est une décision de tous les instants nous sommes en effet constamment confrontés aux deux voies :
« J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre: j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l’Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t'attacher à lui: car de cela dépendent ta vie et la prolongation de tes jours, Dt 30, 19
Choisissons la vie et nous vivrons !

Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Car le Seigneur écoute les humbles,

il n’oublie pas les siens emprisonnés.
Que le ciel et la terre le célèbrent,
les mers et tout leur peuplement !

Seigneur, ce que mon cœur attend de toi, c’est la vie de mon esprit : tu me guériras, me feras vivre, et voici : ma détresse sera bien-être. (Isaïe 38)
Puisse cette prière devenir la nôtre ! Puissions-nous la dire, de tout notre cœur, le matin, à midi, le soir, chaque fois que nous sommes tentés de nous laisser entraîner à nous faire justice !

L'Ermite

vendredi 16 juin 2017

QUI MANGE CE PAIN A LA VIE ETERNELLE !


FÊTE DU TRES SAINT SACREMENT
(Jn 6, 51-58)


Cette fête, du Corps du Christ a été instituée au XIIIe siècle, le but était de valoriser la dévotion à la Sainte Eucharistie. Le Saint Curé d'Ars, en son temps, disait : « Il n'y a rien de plus beau que l'Eucharistie, on en mourrait d'amour. »
Avant de passer ses journées au confessionnal, le Saint Curé, les passait à prier silencieusement dans son église face au tabernacle. « Si le Seigneur a institué le sacrement de l’Eucharistie c’est pour nous faciliter l’accès à sa personne, à sa grâce, à ses bienfaits, encore faut-il le reconnaître et le respecter pour bénéficier de ses secours. » disait-il. 
Quant à Saint Pie X, en 1910, il ouvre l’accès à la communion dès l'âge de raison :
Pie X veut donner aux enfants le Pain de Vie qui est Jésus. Le pain, c’est la nourriture la plus normale, et l’Eucharistie ne doit pas être considéré comme une sorte de récompense, mais comme un remède à notre faiblesse.« notre pain de chaque jour » ? La communion fréquente et quotidienne est vivement désirée par le Seigneur et par l’Église Catholique. Pie X nous dit avec force : « Non, non, aucun fidèle ne doit en être exclu pourvu que ces deux conditions seulement soit gardées : être en état de grâce et s’approcher de la Sainte Table avec une intention pieuse et droite »
Il demande et encourage la communion des petits enfants : « Dès qu’un petit enfant sait discerner le pain Eucharistique du pain ordinaire, il a ce qu’on appelle l’âge de raison. Or, à l’âge de raison, l’enfant doit, comme tous les fidèles, se confesser et communier une fois par an. Les petits enfants peuvent communier, les petits enfants doivent communier. Jésus les aime d’un amour de prédilection. »
En 1912, la France eut un geste d’une délicatesse unique dont Pie X fut bouleversé : quatre cents petits français, garçons et filles, venaient en pèlerinage à Rome pour remercier le Pape qui leur avait permis de recevoir la Sainte Eucharistie. Pie X les reçut tous au Vatican et leur parla lui-même en français : « Puisque Dieu est la pureté sans tache, celui qui s’unit à Jésus dans la Sainte communion, s’élevant comme une innocente colombe des eaux fangeuses de ce monde misérable, s’envole et va se réfugier dans le sein de Dieu, de celui qui est plus pur que les neiges immaculées qui couvrent
les montagnes »Quand il eut fini de leur parler, il demanda, souriant avec amour : « Avez-vous compris ce que je vous ai dit ? » Alors, les yeux rayonnant de bonheur, les enfants s’écrièrent « Oui, oui, Saint Père ! »

Je rends grâce pour mes parents, mes éducateurs qui m'ont donné, dès la petite enfance ce goût, cet attrait, pour la Très sainte Eucharistie,ce don merveilleux que Jésus fait de Lui-même à notre humanité. C'est une grâce insigne, Jésus est vraiment avec nous comme Il nous le déclare dans l’Évangile, jusqu'à la fin des temps. Il n'est pas rare que montent à ma mémoire, des cantiques eucharistiques de cette enfance : « le voici l'Agneau si doux, le vrai pain des anges, du ciel, Il descend pour nous, adorons-Le tous » Quand on a été nourri très jeune de cette manière on est marqué jusque dans les plus minuscules fibres de son être, c'est dire notre responsabilité vis–à-vis des enfants que nous enseignons ou que nous côtoyons ! Donne-nous, Jésus, d'être de véritables passeurs d'amour, du véritable amour !


Jésus disait aux foules des Juifs : « Moi, je suis le pain vivant,qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.
Pourquoi dire « il vivra éternellement » ! Parce que recevoir l'Eucharistie, c'est recevoir Jésus, qui est l'Alpha et l'Oméga de tout ! Recevoir l'Eucharistie, c'est recevoir le ciel !
Le pain que je donnerai,c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »Les Juifs se querellaient entre eux  « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme,et si vous ne buvez pas son sang,vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ;et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Nous passons de « vivra éternellement » à « a la vie éternelle »  Jésus est Dieu, Jésus comme tel « EST » de toujours à toujours, Il est cette vie éternelle, L'accueillir dans l'Eucharistie, c'est Le recevoir tout entier tel qu'Il est ! Les mots sont très limités pour exprimer la grandeur de ce qui se passe en recevant L'Eucharistie : le ciel, la vie éternelle en soi ! Quelle merveille ! Quelle grandeur ! C'est un vrai miracle, et ce miracle est quotidien pour qui le désire ! C'est chaque jour que nous pouvons accueillir ce don si nous le voulons ! On ne le dit pas assez, pourtant de nombreux chrétiens, de toutes conditions, de tous âges, sont aimantés par ce don et s'organisent pour en vivre au maximum !
En effet, ma chair est la vraie nourriture,et mon sang est la vraie boisson. Comme le pain


nourrit notre corps, Jésus est la nourriture indispensable pour alimenter notre foi !

le Seigneur ton Dieu te l’a imposée
pour te faire passer par la pauvreté ;
il voulait t’éprouver et savoir ce que tu as dans le cœur :
allais-tu garder ses commandements, oui ou non ?
    Il t’a fait passer par la pauvreté, il t’a fait sentir la faim,
et il t’a donné à manger la manne
– cette nourriture que ni toi ni tes pères n’aviez connue –
pour que tu saches que l’homme
ne vit pas seulement de pain,
mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur.
Dt 8
N'est-ce pas ce qu'annonce ce très beau passage du Deutéronome ? Ne préfigure-t-il pas Jésus PAIN DU CIEL. Comme Dieu Trine nourrit Son peuple affamé dans le désert, Jésus nourrit son peuple sur sa route terrestre ! La différence ? Le Peuple de Moïse était affamé , le sommes-nous aujourd'hui, gavés comme nous le sommes matériellement ? Hélas, même quand nous avons peu, nous avons trop et si nous manquons nous cherchons les biens de ce monde et non le seul Bien qui peut combler notre être. Demandons à Jésus Lui-même de nous donner ce goût, cette faim de l'âme qui veut vivre de tout son être en union avec ce Dieu d'amour ! Demandons-Lui de nous saisir profondément, de faire de chacun de
nous des témoins de ce don merveilleux ! Et par respect de la conscience d'autrui,(faux respect) , par timidité, ne privons pas nos malades de cette grâce sans pareille, éveillons au moins le désir en proposant, la réponse appartient évidemment à la personne concernée. Que de personnes partent aujourd'hui sans le viatique, des deux côtés, on a peur, soit de demander, soit d'offrir ! Demandons la grâce d'être ou de devenir des apôtres de l'Eucharistie !
L’Eucharistie (du grec ancien "eukharistia" = action de grâce) est, pour les Orthodoxes, les Catholiques, les Anglicans, et d'autres Églises chrétiennes qui y reconnaissent un sacrement, l’actualisation du sacrifice du Christ, offert en sacrifice sur la croix et ressuscité. Elle se fonde sur la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres 
Le passage qui s’opère du pain au Corps et du vin au Sang reproduit à sa manière sacramentelle le passage de l'ancien monde au monde nouveau, qu'a franchi le Christ en allant par la mort vers la vie.

Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père,de même celui qui me mange,lui aussi vivra par moi.Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Quand nous mangeons le Corps du Christ nous sommes assimilés à qui Il est, Christ nous transforme, nous éduque. Quand nous mangeons du pain , base de notre alimentation, ce pain façonne notre corps, nous devenons lui, il devient nous ! Quand nous mangeons le corps du Christ nous sommes transformés mais, comme nous avons la nuque raide, comme le disait l'un des textes de dimanche dernier, il faut du temps, beaucoup de temps pour cette transformation ;
*L'Eucharistie procure au croyant encore plongé dans l'ancien monde le contact physique avec le Christ dans toute la réalité de son être nouveau, ressuscité, "spirituel" C'est l'Esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. (Jean 6,63). Les aliments qu'elle assume changent d'existence et deviennent le vrai "pain des anges"  ; Sagesse 16,20),À l’inverse, tu donnais à ton peuple une nourriture d’ange ; tu envoyais du ciel un pain tout préparé, obtenu sans effort, un pain aux multiples saveurs qui comblait tous les goûts, la nourriture de l'ère nouvelle. Par leur présence sur l'autel, le Christ mort et ressuscité est réellement présent dans sa disposition éternelle de sacrifice. C'est pourquoi la messe est un sacrifice, identique au sacrifice historique de la croix par toute l'offrande aimante du Christ qui le constitue. Par elle l'Église unit en tout lieu et jusqu'à la fin du monde les louanges et les offrandes des hommes au sacrifice parfait de louange et d'offrande, en un mot "d'Eucharistie", qui seul vaut devant Dieu et seul les valorise Nous avons un autel auquel n’ont pas le droit de se nourrir ceux qui rendent un culte selon l’ancienne Alliance.
 En effet, quand le grand prêtre portait dans le sanctuaire le sang des animaux en sacrifice pour le péché, c’est en dehors de l’enceinte que leurs corps étaient brûlés.
C’est pourquoi Jésus, lui aussi, voulant sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert sa Passion à l’extérieur des portes de la ville.
Eh bien ! pour aller à sa rencontre, sortons en dehors de l’enceinte, en supportant l’injure qu’il a subie.Car la ville que nous avons ici-bas n’est pas définitive : nous recherchons la ville qui doit venir.En toute circonstance, offrons à Dieu, par Jésus, un sacrifice de louange, c’est-à-dire les paroles de nos lèvres qui proclament son nom.
(Hébreux 13,10-15).
Le fait de manger un repas en souvenir du Seigneur et de croire en la présence du Christ en rompant le pain est universel dès les premiers temps de l'Église chrétienne. La Didachê, un apocryphe des premiers temps chrétiens, se réfère deux fois assez longuement à l'Eucharistie.
La fête du Corpus Christi, la Fête-Dieu, s’est développée pour mettre en valeur la dévotion à la Sainte Eucharistie. Elle s’est employée à célébrer la présence toute spéciale
de Jésus à travers les signes que sont le pain et le vin qui deviennent à chaque messe le Corps et le Sang du Christ. Présence incroyable, présence mystérieuse, accessible dans la foi au Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ.

Frères,
    la coupe de bénédiction que nous bénissons,
n’est-elle pas communion au sang du Christ ?
Le pain que nous rompons,
n’est-il pas communion au corps du Christ ?
    Puisqu’il y a un seul pain,
la multitude que nous sommes est un seul corps,
car nous avons tous part à un seul pain.
1 Co 10
Ce passage de Saint Paul dit l'incomparable grâce de l'Eucharistie et, elle montre aussi notre immense responsabilité ! Recevoir le Corps du Christ c'est être incorporé, c'est devenir très réellement Son Corps au sens de la personne du Christ comme au sens du corps constitué des croyants ! Quelle responsabilité est la nôtre ! Devenir le Corps du Christ, c'est témoigner avec Lui de l'amour du Père, c'est révéler cet amour, c'est le manifester, l'exprimer dans toutes nos paroles et nos actes, nous agenouillant aux pieds de nos frères pour montrer jusqu'où le Père les aime ! C'est aussi, en Jésus, comme Jésus,
s'exposer aux moqueries, aux crachats, aux violences de toutes sortes, sans mot dire : « Moi, j'étais comme un agneau docile qu'on emmène à l'abattoir, et je ne savais pas ce qu'ils préparaient contre moi. » (Jérémie 11) Comme Jésus, en Jésus, c'est demander la grâce d'aller jusqu'au bout de l'amour, sans jamais nous décourager, sans baisser les bras « les yeux fixés sur Jésus » pour qu'Il ne cesse de nous attirer . Avec Jésus, nous devons devenir pain, nous laisser manger pour qu'advienne le Royaume de l'Amour.
Prions les uns pour les autres afin qu'en nous approchant de l'Eucharistie nous devenions ce que nous recevons :
. Devenez ce que vous recevez,
Devenez le corps du Christ,
Devenez ce que vous recevez,
Vous êtes le corps du Christ.


1. Baptisés en un seul Esprit,
Nous ne formons tous qu´un seul corps,
Abreuvés de l´unique Esprit,
Nous n´avons qu´un seul Dieu et Père.

2. Rassasiés par le pain de Vie,
Nous n´avons qu´un cœur et qu´une âme ,
Fortifiés par l´amour du Christ,
Nous pouvons aimer comme il aime.

3. Purifiés par le sang du Christ,
Et réconciliés avec Dieu,
Sanctifiés par la vie du Christ,
Nous goûtons la joie du Royaume.

4. Rassemblés à la même table,
Nous formons un peuple nouveau :
Bienheureux sont les invités
Au festin des Noce(s) éternelles.

5. Appelés par Dieu notre Père
À devenir saints comme lui,
Nous avons revêtu le Christ,
Nous portons la robe nuptiale.

6. Envoyés par l´Esprit de Dieu
Et comblés de dons spirituels,
Nous marchons dans l´amour du Christ,
Annonçant la Bonne Nouvelle.


Puissent, ces paroles nous saisir totalement et faire de chacun de nous, et du corps tout entier le miroir du Christ Vivant et vrai, comme jésus est le miroir du Père : « Philippe, qui me voit, voit le Père! »Jn 14 Quand , chaque chrétien pourra-t-il dire : « Qui me voit, voit Jésus ! »


*ce paragraphe est tiré de notes de lectures.

L'Ermite