vendredi 16 juin 2017

QUI MANGE CE PAIN A LA VIE ETERNELLE !


FÊTE DU TRES SAINT SACREMENT
(Jn 6, 51-58)


Cette fête, du Corps du Christ a été instituée au XIIIe siècle, le but était de valoriser la dévotion à la Sainte Eucharistie. Le Saint Curé d'Ars, en son temps, disait : « Il n'y a rien de plus beau que l'Eucharistie, on en mourrait d'amour. »
Avant de passer ses journées au confessionnal, le Saint Curé, les passait à prier silencieusement dans son église face au tabernacle. « Si le Seigneur a institué le sacrement de l’Eucharistie c’est pour nous faciliter l’accès à sa personne, à sa grâce, à ses bienfaits, encore faut-il le reconnaître et le respecter pour bénéficier de ses secours. » disait-il. 
Quant à Saint Pie X, en 1910, il ouvre l’accès à la communion dès l'âge de raison :
Pie X veut donner aux enfants le Pain de Vie qui est Jésus. Le pain, c’est la nourriture la plus normale, et l’Eucharistie ne doit pas être considéré comme une sorte de récompense, mais comme un remède à notre faiblesse.« notre pain de chaque jour » ? La communion fréquente et quotidienne est vivement désirée par le Seigneur et par l’Église Catholique. Pie X nous dit avec force : « Non, non, aucun fidèle ne doit en être exclu pourvu que ces deux conditions seulement soit gardées : être en état de grâce et s’approcher de la Sainte Table avec une intention pieuse et droite »
Il demande et encourage la communion des petits enfants : « Dès qu’un petit enfant sait discerner le pain Eucharistique du pain ordinaire, il a ce qu’on appelle l’âge de raison. Or, à l’âge de raison, l’enfant doit, comme tous les fidèles, se confesser et communier une fois par an. Les petits enfants peuvent communier, les petits enfants doivent communier. Jésus les aime d’un amour de prédilection. »
En 1912, la France eut un geste d’une délicatesse unique dont Pie X fut bouleversé : quatre cents petits français, garçons et filles, venaient en pèlerinage à Rome pour remercier le Pape qui leur avait permis de recevoir la Sainte Eucharistie. Pie X les reçut tous au Vatican et leur parla lui-même en français : « Puisque Dieu est la pureté sans tache, celui qui s’unit à Jésus dans la Sainte communion, s’élevant comme une innocente colombe des eaux fangeuses de ce monde misérable, s’envole et va se réfugier dans le sein de Dieu, de celui qui est plus pur que les neiges immaculées qui couvrent
les montagnes »Quand il eut fini de leur parler, il demanda, souriant avec amour : « Avez-vous compris ce que je vous ai dit ? » Alors, les yeux rayonnant de bonheur, les enfants s’écrièrent « Oui, oui, Saint Père ! »

Je rends grâce pour mes parents, mes éducateurs qui m'ont donné, dès la petite enfance ce goût, cet attrait, pour la Très sainte Eucharistie,ce don merveilleux que Jésus fait de Lui-même à notre humanité. C'est une grâce insigne, Jésus est vraiment avec nous comme Il nous le déclare dans l’Évangile, jusqu'à la fin des temps. Il n'est pas rare que montent à ma mémoire, des cantiques eucharistiques de cette enfance : « le voici l'Agneau si doux, le vrai pain des anges, du ciel, Il descend pour nous, adorons-Le tous » Quand on a été nourri très jeune de cette manière on est marqué jusque dans les plus minuscules fibres de son être, c'est dire notre responsabilité vis–à-vis des enfants que nous enseignons ou que nous côtoyons ! Donne-nous, Jésus, d'être de véritables passeurs d'amour, du véritable amour !


Jésus disait aux foules des Juifs : « Moi, je suis le pain vivant,qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.
Pourquoi dire « il vivra éternellement » ! Parce que recevoir l'Eucharistie, c'est recevoir Jésus, qui est l'Alpha et l'Oméga de tout ! Recevoir l'Eucharistie, c'est recevoir le ciel !
Le pain que je donnerai,c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »Les Juifs se querellaient entre eux  « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme,et si vous ne buvez pas son sang,vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ;et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Nous passons de « vivra éternellement » à « a la vie éternelle »  Jésus est Dieu, Jésus comme tel « EST » de toujours à toujours, Il est cette vie éternelle, L'accueillir dans l'Eucharistie, c'est Le recevoir tout entier tel qu'Il est ! Les mots sont très limités pour exprimer la grandeur de ce qui se passe en recevant L'Eucharistie : le ciel, la vie éternelle en soi ! Quelle merveille ! Quelle grandeur ! C'est un vrai miracle, et ce miracle est quotidien pour qui le désire ! C'est chaque jour que nous pouvons accueillir ce don si nous le voulons ! On ne le dit pas assez, pourtant de nombreux chrétiens, de toutes conditions, de tous âges, sont aimantés par ce don et s'organisent pour en vivre au maximum !
En effet, ma chair est la vraie nourriture,et mon sang est la vraie boisson. Comme le pain


nourrit notre corps, Jésus est la nourriture indispensable pour alimenter notre foi !

le Seigneur ton Dieu te l’a imposée
pour te faire passer par la pauvreté ;
il voulait t’éprouver et savoir ce que tu as dans le cœur :
allais-tu garder ses commandements, oui ou non ?
    Il t’a fait passer par la pauvreté, il t’a fait sentir la faim,
et il t’a donné à manger la manne
– cette nourriture que ni toi ni tes pères n’aviez connue –
pour que tu saches que l’homme
ne vit pas seulement de pain,
mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur.
Dt 8
N'est-ce pas ce qu'annonce ce très beau passage du Deutéronome ? Ne préfigure-t-il pas Jésus PAIN DU CIEL. Comme Dieu Trine nourrit Son peuple affamé dans le désert, Jésus nourrit son peuple sur sa route terrestre ! La différence ? Le Peuple de Moïse était affamé , le sommes-nous aujourd'hui, gavés comme nous le sommes matériellement ? Hélas, même quand nous avons peu, nous avons trop et si nous manquons nous cherchons les biens de ce monde et non le seul Bien qui peut combler notre être. Demandons à Jésus Lui-même de nous donner ce goût, cette faim de l'âme qui veut vivre de tout son être en union avec ce Dieu d'amour ! Demandons-Lui de nous saisir profondément, de faire de chacun de
nous des témoins de ce don merveilleux ! Et par respect de la conscience d'autrui,(faux respect) , par timidité, ne privons pas nos malades de cette grâce sans pareille, éveillons au moins le désir en proposant, la réponse appartient évidemment à la personne concernée. Que de personnes partent aujourd'hui sans le viatique, des deux côtés, on a peur, soit de demander, soit d'offrir ! Demandons la grâce d'être ou de devenir des apôtres de l'Eucharistie !
L’Eucharistie (du grec ancien "eukharistia" = action de grâce) est, pour les Orthodoxes, les Catholiques, les Anglicans, et d'autres Églises chrétiennes qui y reconnaissent un sacrement, l’actualisation du sacrifice du Christ, offert en sacrifice sur la croix et ressuscité. Elle se fonde sur la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres 
Le passage qui s’opère du pain au Corps et du vin au Sang reproduit à sa manière sacramentelle le passage de l'ancien monde au monde nouveau, qu'a franchi le Christ en allant par la mort vers la vie.

Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père,de même celui qui me mange,lui aussi vivra par moi.Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Quand nous mangeons le Corps du Christ nous sommes assimilés à qui Il est, Christ nous transforme, nous éduque. Quand nous mangeons du pain , base de notre alimentation, ce pain façonne notre corps, nous devenons lui, il devient nous ! Quand nous mangeons le corps du Christ nous sommes transformés mais, comme nous avons la nuque raide, comme le disait l'un des textes de dimanche dernier, il faut du temps, beaucoup de temps pour cette transformation ;
*L'Eucharistie procure au croyant encore plongé dans l'ancien monde le contact physique avec le Christ dans toute la réalité de son être nouveau, ressuscité, "spirituel" C'est l'Esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. (Jean 6,63). Les aliments qu'elle assume changent d'existence et deviennent le vrai "pain des anges"  ; Sagesse 16,20),À l’inverse, tu donnais à ton peuple une nourriture d’ange ; tu envoyais du ciel un pain tout préparé, obtenu sans effort, un pain aux multiples saveurs qui comblait tous les goûts, la nourriture de l'ère nouvelle. Par leur présence sur l'autel, le Christ mort et ressuscité est réellement présent dans sa disposition éternelle de sacrifice. C'est pourquoi la messe est un sacrifice, identique au sacrifice historique de la croix par toute l'offrande aimante du Christ qui le constitue. Par elle l'Église unit en tout lieu et jusqu'à la fin du monde les louanges et les offrandes des hommes au sacrifice parfait de louange et d'offrande, en un mot "d'Eucharistie", qui seul vaut devant Dieu et seul les valorise Nous avons un autel auquel n’ont pas le droit de se nourrir ceux qui rendent un culte selon l’ancienne Alliance.
 En effet, quand le grand prêtre portait dans le sanctuaire le sang des animaux en sacrifice pour le péché, c’est en dehors de l’enceinte que leurs corps étaient brûlés.
C’est pourquoi Jésus, lui aussi, voulant sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert sa Passion à l’extérieur des portes de la ville.
Eh bien ! pour aller à sa rencontre, sortons en dehors de l’enceinte, en supportant l’injure qu’il a subie.Car la ville que nous avons ici-bas n’est pas définitive : nous recherchons la ville qui doit venir.En toute circonstance, offrons à Dieu, par Jésus, un sacrifice de louange, c’est-à-dire les paroles de nos lèvres qui proclament son nom.
(Hébreux 13,10-15).
Le fait de manger un repas en souvenir du Seigneur et de croire en la présence du Christ en rompant le pain est universel dès les premiers temps de l'Église chrétienne. La Didachê, un apocryphe des premiers temps chrétiens, se réfère deux fois assez longuement à l'Eucharistie.
La fête du Corpus Christi, la Fête-Dieu, s’est développée pour mettre en valeur la dévotion à la Sainte Eucharistie. Elle s’est employée à célébrer la présence toute spéciale
de Jésus à travers les signes que sont le pain et le vin qui deviennent à chaque messe le Corps et le Sang du Christ. Présence incroyable, présence mystérieuse, accessible dans la foi au Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ.

Frères,
    la coupe de bénédiction que nous bénissons,
n’est-elle pas communion au sang du Christ ?
Le pain que nous rompons,
n’est-il pas communion au corps du Christ ?
    Puisqu’il y a un seul pain,
la multitude que nous sommes est un seul corps,
car nous avons tous part à un seul pain.
1 Co 10
Ce passage de Saint Paul dit l'incomparable grâce de l'Eucharistie et, elle montre aussi notre immense responsabilité ! Recevoir le Corps du Christ c'est être incorporé, c'est devenir très réellement Son Corps au sens de la personne du Christ comme au sens du corps constitué des croyants ! Quelle responsabilité est la nôtre ! Devenir le Corps du Christ, c'est témoigner avec Lui de l'amour du Père, c'est révéler cet amour, c'est le manifester, l'exprimer dans toutes nos paroles et nos actes, nous agenouillant aux pieds de nos frères pour montrer jusqu'où le Père les aime ! C'est aussi, en Jésus, comme Jésus,
s'exposer aux moqueries, aux crachats, aux violences de toutes sortes, sans mot dire : « Moi, j'étais comme un agneau docile qu'on emmène à l'abattoir, et je ne savais pas ce qu'ils préparaient contre moi. » (Jérémie 11) Comme Jésus, en Jésus, c'est demander la grâce d'aller jusqu'au bout de l'amour, sans jamais nous décourager, sans baisser les bras « les yeux fixés sur Jésus » pour qu'Il ne cesse de nous attirer . Avec Jésus, nous devons devenir pain, nous laisser manger pour qu'advienne le Royaume de l'Amour.
Prions les uns pour les autres afin qu'en nous approchant de l'Eucharistie nous devenions ce que nous recevons :
. Devenez ce que vous recevez,
Devenez le corps du Christ,
Devenez ce que vous recevez,
Vous êtes le corps du Christ.


1. Baptisés en un seul Esprit,
Nous ne formons tous qu´un seul corps,
Abreuvés de l´unique Esprit,
Nous n´avons qu´un seul Dieu et Père.

2. Rassasiés par le pain de Vie,
Nous n´avons qu´un cœur et qu´une âme ,
Fortifiés par l´amour du Christ,
Nous pouvons aimer comme il aime.

3. Purifiés par le sang du Christ,
Et réconciliés avec Dieu,
Sanctifiés par la vie du Christ,
Nous goûtons la joie du Royaume.

4. Rassemblés à la même table,
Nous formons un peuple nouveau :
Bienheureux sont les invités
Au festin des Noce(s) éternelles.

5. Appelés par Dieu notre Père
À devenir saints comme lui,
Nous avons revêtu le Christ,
Nous portons la robe nuptiale.

6. Envoyés par l´Esprit de Dieu
Et comblés de dons spirituels,
Nous marchons dans l´amour du Christ,
Annonçant la Bonne Nouvelle.


Puissent, ces paroles nous saisir totalement et faire de chacun de nous, et du corps tout entier le miroir du Christ Vivant et vrai, comme jésus est le miroir du Père : « Philippe, qui me voit, voit le Père! »Jn 14 Quand , chaque chrétien pourra-t-il dire : « Qui me voit, voit Jésus ! »


*ce paragraphe est tiré de notes de lectures.

L'Ermite

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