vendredi 30 juin 2017

PREFERER JESUS !



XIIIe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE 
ANNEE A
(Mt 10, 37-42)




Jésus disait à ses Apôtres  « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
Jésus ne nous demande pas de ne pas aimer nos parents, ce serait aller contre la volonté de Son Père, ce qui est impensable ! ne nous dit-Il pas ailleurs qu'Il fait toujours ce qui plaît au Père ? Qu'Il est venu pour accomplir la volonté de Son Père ? Que Le Père et Lui ne sont qu 'Un ? Non ! Alors qu'attend Jésus de chacun de nous ? Jésus nous demande instamment de Le préférer !
Le Mal s'immisce partout, n'a-t-il pas osé tenter Jésus Lui-même ? Nos parents, nos frères et sœurs, nos enfants, notre environnement peuvent être sous son emprise et nous demander de poser des actes, d'effectuer des choix contraires à notre conscience , ou susceptibles de nous éloigner de notre projet de vie, et cela à n'importe quel âge ! Notre devoir, en prenant conseil d'une , voire trois personnes avisées et qui vivent sous la mouvance de l'Esprit de Dieu, est de rester fidèle à ce que notre cœur nous dicte ? En effet, qui d'autre que Jésus parle à notre cœur ? Il peut y avoir nos passions : égoïsme, désir de gloire, etc d'où l'importance de prendre conseil ! Il peut y avoir des erreurs d'appréciation, de jugement, défaut de discernement, rébellion à l'égard de ceux qui exercent l'autorité, nous pouvons nous méconnaître, autant de raisons pour prendre conseil et éviter de se croire seul maître de notre vie ! Et si tout concorde dans le sens de ce que nous pressentons au fond de notre cœur, c'est bien la Voix de Jésus qui se fait entendre et nous devons Le préférer au miroir aux alouettes qui brille , qu'on fait briller à notre regard. L’essentiel, n'est-il pas d'être heureux et de rendre les autres heureux ? Or, nous le serons et nous le ferons, si nous sommes là où Jésus nous demande d'être ! Ceci suppose des renoncements qui nous inscrivent dans la voie étroite de la croix :
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.Ce verset trouve bien sa place dans ce qui précède : « préférer Jésus à » évoque vraisemblablement, le déchirement de notre esprit quand nos convictions intimes ne peuvent coïncider avec les désirs de ceux qui nous aiment ou croient nous aimer !  Or
aimer, c'est accompagner, c'est permettre de grandir, de réaliser sa vocation au sens large, permettre à la personne de devenir ce qu'elle est en puissance au plus profond de son être. C'est lui donner les moyens d'accomplir ce qui l'habite . Nous sommes confiés les uns aux autres et, à plus forte raison , les enfants à leurs parents ! Ces derniers ont le devoir de promouvoir, non d'utiliser ! Un enfant, un ami, peuvent être totalement écrasés, par le mauvais vouloir de leur entourage , lutter est un rude combat , c'est participer à la Croix de Jésus. Porter cette croix avec Jésus suppose beaucoup d'abnégation, et réclame une vraie et profonde charité  il convient en effet,  de veiller, tout en suivant sa voie, à ne rien briser, à garder le lien, le respect, l'attachement , nous ne sommes pas des électrons libres. Nous venons de quelque part et allons vers le lieu par excellence de la charité-amour !  Même dans l'opposition nous devons veiller à garder le contact avec ceux qui nous font souffrir!

Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera. Ce verset, me semble-t-il, s'inscrit parfaitement dans l'esprit de la préférence donnée ou à donner à Jésus, dans nos vies de croyants. Que peut signifier ; « perdre sa vie pour ou à cause de Jésus »? Entre quinze et vingt ans, nous sommes susceptibles d'envisager les rêves les plus fous, nous sommes prêts à conquérir le monde, rêvons de réussites les plus ambitieuses (on peut se poser la question : que signifie réussir sa vie?) sommes sûrs de détenir les clefs d'un monde meilleur etc... Saint François, lui, rêvait de chevalerie ? Avant lui, Saint Paul rêvait d'éliminer les chrétiens ? Et tant d'autres ! Et voilà que Jésus nous rejoint là où ne l'attendions pas et nous sommes placés devant une évidence qui nous surprend , comme Pérette et le pot au lait. Pérette rêve l'avenir, elle n'est plus présente à l'instant, la chute intervient et évapore tous ses châteaux en Espagne.
Avec Jésus, c'est différent bien sûr, Il nous met en présence des deux voies, des deux portes, l'une étroite, l'autre large Il nous laisse prendre notre décision. Jésus ne nous trompe pas, loin de faire miroiter la facilité Il nous montre, dans l’Évangile, les aspérités du chemin, mais Il nous rassure aussi : je suis avec vous jusqu'à la fin des temps ! Je ne vous laisserai pas seuls, je vous enverrai l'Esprit de Vérité qui vous conduira à la Vérité tout entière... prenez sur vous mon joug il est facile à porter Perdre sa vie, c'est, avec la grâce qui nous  est offerte, renoncer à nos projets, pour entrer dans celui de Jésus, pour nous laisser conduire par Son immense amour. Alors il est certain que de cette façon, non seulement en nous perdant, nous nous gardons, mais nous sommes sûrs de marcher avec Jésus et de ne manquer de rien comme les oiseaux du ciel et les fleurs des champs !
Nous sommes dans Sa main et Sa main est sûre ! Jésus peut alors, nous éclairer sur notre identité réelle, profonde, cette union souhaitée pour nous et qui nous identifie à sa propre personne, qui fait de nous des christs parce que choisis et chéris par Dieu . Devenus christs avec le Christ - Jésus, nous lui sommes assimilés et donnons toute leur véracité au versets qui suivent :
Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ;qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche,à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. » Paragraphe qui s'inscrit lui-même dans ce qui est décrit au chapitre du Jugement dernier , toujours en St Matthieu ; J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; nu, et vous m'avez vêtu; j'ai été malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus à moi. " Alors les justes lui répondront: ... " En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. " (Matthieu 25). 
Quelles que soient nos limites, le Verbe incarné s'identifie à chacune de Ses créatures et notamment aux plus pauvres, aux plus humbles, aux plus humiliés, aux plus petits d'entre nous ! Jésus ne craint pas d'être défiguré, de se cacher sous les traits d'un mendiant, parce que Jésus est ce Pauvre qui mendie l'amour, notre amour, qui demande à être préféré pour qu'advienne, un jour, Son jour, ce Royaume de l'Amour qu'Il est venu instauré !
Aussi pouvons-nous reprendre en choeur et de tout cœur, le psaume que nous propose la Liturgie :
L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ;

ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.
Je le dis : C’est un amour bâti pour toujours ;
ta fidélité est plus stable que les cieux.
 
Heureux le peuple qui connaît l’ovation !
Seigneur, il marche à la lumière de ta face ;
tout le jour, à ton nom il danse de joie,
fier de ton juste pouvoir.
 
Tu es sa force éclatante ;
ta grâce accroît notre vigueur.
Oui, notre roi est au Seigneur ;
notre bouclier, au Dieu saint d’Israël.


Qu'il en soit ainsi !

L'Ermite

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