vendredi 7 juillet 2017

QUI SONT LES PETITS ?



XIVe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE 
ANNEE A

(Mt 11, 25-30)

Jésus prit la parole et dit :« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Que veut nous dire Jésus ici ? Ferait-Il des différences entre Ses créatures?A-t-Il des préférences ? L’Écriture pourtant nous dit que Dieu ne fait pas des différences entre les hommes ! Que nous sommes Ses enfants ! Que nous sommes précieux pour lui ! Qu'Il veille sur chacun comme sur la prunelle de Ses yeux ! Jésus ne peut parler autrement IL EST LA PAROLE DU PERE , Son VERBE FAIT CHAIR ! Alors, que veut-Il nous dire ici ?
Riche ou pauvre, savant ou ignorant qui que nous soyons, nous pouvons nous prendre pour ce que nous ne sommes pas ! Nous pouvons nourrir d'infâmes ambitions ! Nous pouvons être méprisants pour quiconque, hautains, prétentieux, bêcheurs, condescendants...Les passions n'ont besoin, ni de richesse, ni de savoir, ni de pauvreté, ni de simplicité, pour se développer, elles cherchent seulement des êtres centrés sur eux-mêmes, a regard tordu, qui dévisagent l'autre avec envie, jalousie, rivalité, domination … Un riche, un savant, peuvent être tout petits petits, un pauvre peut être hautain et malfaisant !!!
Jésus, nous le savons, regarde le cœur, et c'est dans le cœur que s'éveillent les passions, mais aussi les vertus et qualités que nous développons avec la grâce du Seigneur ! Ne l'oublions surtout pas : TOUT EST GRACE ! Laisser à soi-même l'humain n'est RIEN, il ne tient pas debout !
Est tout-petit, celui qui se reçoit à chaque instant du Dieu d'amour, celui qui se sait pécheur devant la sainteté inégalable de ce Dieu d'Amour et nous trouvons ces tout-petits dans toutes les catégories sociales. Jésus n'est-Il pas ce « petit par excellence » « Lui qui, de condition divine ne retint pas le rang qui l'égalait à Dieu mais s'anéantit en prenant la condition d'esclave, en se rendant semblable aux hommes, et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui ; il s'est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue confesse, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus-Christ est Seigneur. » (Philippiens 2)
Marie n'est-Elle pas de cette veine ? N'est-ce pas son humilité qui lui valut la grâce insigne d'accueillir en son sein le Fils unique du Père ?
Voilà les tout-petits dont parle Jésus , il s'agit de cette humilité profonde qui s'en remet en tout au Père éternel comme Jésus le fait Lui-même : » je ne fais rien de moi- même, tout ce que veut le Père je l'accomplis, Père non pas ma volonté mais ce que tu veux … » c'est en regardant Jésus que nous pouvons être et devenir petits, c'est en gardant notre regard fixé sur Lui que nous serons de vrais petits recevant absolument tout d'un Autre qui est : Père et Fils et Esprit Saint « courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, les yeux fixés sur Jésus, (Hébreux 12)
Par Marie, nous t'en supplions Seigneur fais de nous des tout-petits et nous approcherons les mystères du Père, nous les comprendrons vraiment quand nous serons de retour à la Maison !
Le verset qui suit, m'apparaît être la charnière entre ce qui précède et ce qui suit : «  Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. »Tu as voulu que nous regardions non, l'apparence mais le cœur et tu as voulu tout Me remettre  : « Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. » Jésus loue Son Père et Notre Père pour Sa bienveillance à l'égard des petits de cœur dont Il fait partie par son Incarnation et Il dévoile cette extraordinaire qualité de relation qui manifeste cette indéfectible unité entre le Père et Lui et inversement ! Mais Il dévoile aussi, que les tout-petits-petits peuvent, par grâce, approcher de cet immense amour par grâce exceptionnelle  ! Pensons à St Paul « Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu’au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait). Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le sait) fut enlevé dans le paradis, et qu’il entendit des paroles merveilleuses qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer. C'est pour cet homme-là que je me glorifierai; mais pour ce qui est de ma personne, je ne me ferai gloire que de mes faiblesses. » 2 Cor 12 A St François, à Thérèse d'Avila , St Jean de la Croix, St Ignace et tant d'autres qui ont « goûté Dieu » dès cette terre, en vertu de grâces étonnantes et fulgurantes ! Ayant ainsi posé de solides bases, Jésus nous invite à gravir un échelon de plus :
Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le
repos. Jésus invite tous les blessés de la vie, ceux de son temps, ceux d'aujourd'hui ceux de demain, à s'approcher de Lui , s'ils font ce pas, Jésus leur promet de trouver le repos en Lui, parce que Lui, Jésus est Paix, douceur , repos. Aujourd'hui un grand nombre de nos contemporains cherchent le repos dans le Yoga,, les Centres de remise en forme qui naissent un peu partout jusque dans les campagnes reculées, ces lieux ne peuvent atteindre les profondeurs de l'être ! Ces lieux donnent un bien-être de surface, fugace et qu'il faut sans cesse renouveler , ils nous soutirent un argent qui permettrait à des chômeurs de subvenir aux besoins de leur famille ! Jésus seul peut toucher nos fonds et remettre debout les êtres que nous croisons sur nos chemins , parce qu'Il est LA VIE ! Et qu'Il nous veut pleinement vivants ! Pour cela nous devons prendre en attelage, avec Jésus, son joug à Lui !
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter,et mon fardeau, léger. »

Jésus est assez puissant en amour pour nous soulager quand le chemin est trop rocailleux. Prendre le joug n'est-ce pas s'attacher à un autre pour alléger la peine ? Ici, le partenaire c'est Jésus , prendre Son joug - Il ne dit pas donnez-moi votre joug – non ! Il fait siennes nos difficultés, nos souffrances sous toutes leurs formes et nous assure ainsi qu'Il est ce Premier de cordée, ce Premier d'attelage et qu'à deux, à savoir, avec Lui, Jésus, le fardeau s'allège , on aurait tendance à moins en ressentir le poids ! Quand au contenu du Joug de Jésus ce n'est pas autre chose qu'entrer dans les balises fixées par l’Évangile, cette Parole de Vérité qui sauve parce qu'elle nous révèle que Son Auteur est le chemin, la Vérité et la vie. Oui,les exigences évangéliques qui peuvent nous paraître contraignantes tant nous sommes attirés par les basses eaux, oui ces exigences n'ont d'autre but que celui de nous élever, de nous attirer à Lui Jésus, de nous conduire au véritable amour ! Ce fardeau évangélique qui nous semble parfois, désuet, difficile, rétrécissant nous ouvre au contraire des horizons infinis. Je me souviens de cette personne qui avait mené, pendant des années une vie de désordre sous toutes ses formes et qui commençait à goûter un peu de sérénité dans une communauté nouvelle...En aparté, elle me glissait ; « jamais je ne pourrai revenir à ma vie antérieure, ici, j'ai trouvé la paix » ! Il ne s'agissait pas d'une paix béate, le combat spirituel n'avait pas disparu, mais elle commençait à « goûter Dieu", Sa Présence, Sa douce Force, Son soutien ! C'est cela le repos de Dieu! Écoutons Saint Augustin :« Celui à qui le Père a tout donné et que personne ne connaît si ce n’est le Père, celui qui seul connaît le Père, avec celui à qui il lui a plu de le révéler, celui-là n’a pas dit : « Apprenez de moi à construire le monde ou à ressusciter les morts », mais : Je suis doux et humble de cœur (Mt 11,29). Salutaire doctrine ! Voilà-donc à quoi se réduisent tous les trésors de sagesse et de science cachés en toi (Col 2,3) : à apprendre de toi cette leçon capitale, que tu es doux et humble de cœur ! Est-ce donc chose si grande d’être petit que, si ce n’était à ton école, à toi si grand, on ne pourrait absolument pas l’apprendre ? Qu’ils t’écoutent, qu’ils viennent à toi, qu’ils apprennent de toi à être doux et humbles, ceux qui recherchent ta miséricorde et ta vérité, en vivant pour toi, non pour eux. Qu’il entende cela, celui qui peine, qui est chargé, qui ploie sous son fardeau jusqu’à ne point oser lever les yeux au ciel, le pécheur qui se frappe la poitrine et n’approche que de loin ». (cf, Lc 18, 13)

Comme l'apôtre Saint Jean, posons notre tête sur le Cœur de Jésus, restons là, aussi longtemps que nécessaire, jusqu'à ce que descende en nous la douce et forte paix de Dieu ! Amen ! Paix et joie à chacun dans le Seigneur ! C'est la salutation de Jésus, c'était la salutation recommandée par François d'Assise !

L'Ermite

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