XVe
DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNEE A
(Mt 13, 1-9)
« Le semeur sortit pour semer »
Le
verset évangélique de la Liturgie de ce jour introduit parfaitement
l’Évangile que nous propose l’Église, il va jusqu'à nous
donner le plan de notre méditation.
La
semence est la parole de Dieu ;
le semeur est le
Christ ;
celui qui le trouve demeure pour toujours.
celui qui le trouve demeure pour toujours.

Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes qu’il monta dans une barque où il s’assit ;toute la foule se tenait sur le rivage. Jésus sort, sans doute pour se reposer et contempler la mer dans le silence, mais la foule assoiffée et affamée de cette Parole ou, plus vraisemblablement attirée par les actes du Seigneur, ne lui laisse guère de répit! Pour ne pas être écrasé, pour respirer un peu, pour être entendu aussi, car Il a beaucoup de choses à dire, Jésus prend un peu de distance, Il monte dans une barque mais ne résiste pas à l'attente de la foule, Il se met à enseigner ! Il choisit de le faire à l'aide de paraboles, c'est à dire de façon imagée . A partir de faits concrets, de faits de la vie de tous les jours qui permettent de mieux cerner le message. de le comprendre plus facilement.
La
Parabole est un court récit allégorique, symbolique, de caractère
familier, sous lequel se cache un enseignement moral ou religieux,
que l'on trouve en partie. dans les livres saints et qui fut utilisé
par le Christ dans sa prédication nous dit le lexique.
Il
( Jésus) leur dit beaucoup de choses en paraboles :« Voici
que le semeur sortit pour semer. Si,
comme l'annonce le verset évangélique, la semence est LA PAROLE DE
DIEU, cette semence est Jésus Lui-même puisque Jésus est le VERBE
du Père ! Le SEMEUR serait alors Dieu « Père et Fils ».
Jésus-Semeur, n'est-Il pas sorti du sein du Père pour venir Le
révéler aux hommes égrenant à tous les vents cette Parole de
Vérité qu'Il est Lui-même ? Jésus n'est-Il pas Celui qui
répond au Père « ME
VOICI ?
En répondant ainsi, Il est cette semence, ce grain de blé tombé en
terre pour mourir et porter du fruit en abondance en éveillant les
cœurs qu'Il cherche à toucher !
J'entendis
la voix du Seigneur, disant: Qui enverrai-je, et qui marchera pour
nous? Je répondis: Me voici, envoie-moi. (Isaïe) Parole
reprise bien plus tard par
l'auteur de la lettre aux Hébreux ch 10 :
Tu
n'as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché. Alors
j'ai dit: Voici, je viens Dans le rouleau du livre il est question de
moi, pour faire, ô Dieu, ta volonté.
Comme
il ( Dieu ) semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les
oiseaux sont venus tout manger. D’autres sont tombés sur le sol
pierreux,où ils n’avaient pas beaucoup de terre ;ils ont levé
aussitôt,parce que la terre était peu profonde.Le soleil s’étant
levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché.D’autres
sont tombés dans les ronces ;les ronces ont poussé et les ont
étouffés. D’autres sont tombés dans la bonne terre,et ils
ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour
un.
Jésus
Lui-même donne plus loin le sens de cette parabole , nous y
reviendrons . Il me semble important de nous attarder quelque
peu sur la remarque des disciples et la réponse de Jésus qui
suit !
Les
disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent :« Pourquoi
leur parles-tu en paraboles ? »Il leur répondit :« À
vous il est donné de connaître les mystères du royaume des Cieux,
mais ce n’est pas donné à ceux-là. À celui qui a, on
donnera,et il sera dans l’abondance ;à celui qui n’a
pas,on enlèvera même ce qu’il a.Si je leur parle en
paraboles,c’est parce qu’ils regardent sans regarder,et qu’ils
écoutent sans écouter ni comprendre. Ainsi s’accomplit pour eux
la prophétie d’Isaïe :Vous aurez beau écouter, vous
ne comprendrez pas.Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. Le
cœur de ce peuple s’est alourdi :ils sont devenus durs
d’oreille,ils se sont bouché les yeux, de peur que leurs yeux
ne voient, que leurs oreilles n’entendent, que leur cœur ne
comprenne, qu’ils ne se convertissent,et moi, je les
guérirai. Mais vous, heureux vos yeux puisqu’ils voient,
et vos oreilles puisqu’elles entendent ! Amen, je vous le
dis :beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce
que vous voyez,et ne l’ont pas vu,entendre ce que vous entendez,et
ne l’ont pas entendu.

C'est
sans nul doute, la question que chaque chrétien, dont nous sommes,
doit se poser à l'écoute de ce passage ! On lit dans la vie de
Saint François d'Assise, que dès qu'il comprenait quelque chose,
dès qu'il était touché par une Parole de l’Évangile, il la
mettait immédiatement en pratique , agissons-nous de cette façon ou
sommes-nous de ceux qui regardent sans regarder, écoutent sans
comprendre et ne cherchent pas à approfondir ? Sommes-nous de
ce peuple alourdi, devenu dur d'oreille, dont les yeux se ferment
pour ne pas voir, dont le cœur se ratatine pour éviter de se
laisser toucher de peur d'avoir à changer, à se convertir ! Le
temps des vacances ne devrait-il pas nous offrir un peu de détente,
de repos, ne devrions-nous pas en profiter pour nous poser les
questions existentielles qui renouvelleront notre relation à Dieu et
aux frères? Qu'avons-nous fait de la ferveur de notre enfance, des
engagements pris lors de notre Profession de foi, de notre
confirmation , dans les camps de vacances ?? Qu'est devenue la
graine de la foi ? Quel terrain suis-je ? Peut-elle
continuer de germer en moi cette graine-Jésus ? Cherchons bien
...il reste toujours un recoin non évangélisé en chacun de nous !
Laissons la graine de la Parole de Dieu nous rejoindre dans les plis,
replis , recoins de notre être profond et n'ayons pas peur de mettre
de l'ordre dans notre vie ! Notre écoute, notre regard, notre
action en seront renouvelés, notre cœur sera transformé !
Jésus
maintenant, va éclairer ses apôtres et nous-mêmes, sur le sens de
cette Parabole :
Vous
donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.Quand quelqu’un
entend la parole du Royaume sans la comprendre,le Mauvais survient et
s’empare de ce qui est semé dans son cœur :celui-là, c’est
le terrain ensemencé au bord du chemin. Celui qui a reçu la
semence sur un sol pierreux, c’est celui qui entend la Parole et la
reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a pas de racines en
lui,il est l’homme d’un moment :quand vient la détresse ou
la persécution à cause de la Parole, il trébuche aussitôt. Celui
qui a reçu la semence dans les ronces,c’est celui qui entend la
Parole ;mais le souci du monde et la séduction de la richesse
étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit.Celui qui a reçu la
semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et la
comprend :il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou
trente pour un. »
A
nous de nous interroger sur la qualité de la terre de notre cœur !
Quand nous lisons la Parole de Dieu, quand nous L'entendons
proclamer, quand nous écoutons un commentaire où nous
situons-nous ?
Si
nous ne comprenons pas, savons-nous demander les explications qui
nous permettront d'avancer ? Laissons-nous naître le doute en
permettant au Mauvais de nous détourner ? Acceptons-nous que
cette Parole soit discréditée, bafouée, piétinée ?
Entrons-nous dans ces propos malveillants qui s'élèvent pour dire
que « tout ça, c'est du passé, il faut vivre
avec son
temps, » acceptons-nous que cette Parole soit
piétinée...si nous sommes de ceux-là , alors nous sommes ce bord
de chemin où rien ne peut subsister !

Ou
bien notre cœur est-il ce sol pierreux où poussent seulement les
mauvaises herbes la bonne semence ayant un besoin impérieux d'un
minimum de bonne terre pour se développer. Dans un premier temps
nous nous réjouissons, mais n'ayant aucune profondeur nous nous
laissons entraînés par toutes sortes de sirènes et menons une vie
aussi superficielle que vide et dénuée de sens !
Le
cœur humain rencontre en lui bien des obstacles face à la Parole :
Dispersion, agitation, paresse, dureté, qui l’assaillent.
Cependant Dieu veille et sème, il donne sa grâce en abondance. En
mourant sur la croix, Jésus va porter du fruit pour la multitude.
Toute l’humanité pourra Le recevoir et elle en sera régénérée !
Elle peut alors devenir un
immense champ de blé moissonné pour les noces de l’Agneau.
immense champ de blé moissonné pour les noces de l’Agneau.
Ou
encore sommes-nous ce fourré étouffé par les ronciers, les lianes
et autres végétations désordonnées qui ne laissent aucune
possibilité à la graine de moutarde de se développer ? Où
est-ce que je me situe ? Il y a tant et tant de façons
d'étouffer la Parole de Dieu qui nous est largement proposée !
La semaine dernière, je crois, nous faisions allusion aux marchands
de bonheur, aux marchands de bien-être, tous ces faux bonheurs, tous
ces faux bien-êtres sont éphémères, nous le savons très bien !
La preuve ? Ils nous laissent un goût amer, une sensation de
vide, parfois ils nous étourdissent, et comme nous sommes
insatisfaits, nous cherchons encore plus d'étourdissements , c'est
une quête sans fond, que SEUL DIEU PEUT COMBLER ! Et Dieu
c'est la gratuité absolue, parce que Dieu est Amour et l'Amour ne
s'achète pas il s'offre, se donne et s'accueille !
Accepterons-nous
d'entrer dans le cercle des intimes de Jésus pour, avec Sa grâce,
produire cent pour un ? Nous ne savons pas ce que nous gagnons
en emboîtant les pas de Jésus . «
Celui qui perd sa vie à cause de moi, la trouvera » Le
premier pas peut coûter, mais quelle paix, quelle espérance, Dieu
nous rassasie .
« Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te demande
à boire toi
même lui en
aurait fait la demande, et il t' aurait donné de l'eau vive."
(Jean 4)
Supplions Jésus, les uns pour les autres, de nous
donner de cette eau vive !
« La
pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans
avoir abreuvé la terre,sans l’avoir fécondée et l’avoir fait
germer,donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit
manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me
reviendra pas sans résultat,sans avoir fait ce qui me plaît,sans
avoir accompli sa mission. » Notre
cœur est-il ouvert pour entendre cette Parole d'Isaïe ? ainsi
ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans
résultat,sans avoir fait ce qui me plaît,sans avoir accompli sa
mission. »
C'est
Dieu qui aura le dernier mot, sauf rejet absolu de notre part !
Saint Paul, dans les Actes ne dit-il pas : « Quand
ils eurent évangélisé cette ville et fait un certain nombre de
disciples, ils retournèrent à Lystre, à Icone et à
Antioche, fortifiant
l'esprit des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et
disant
que c'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le
royaume de Dieu. » L'
épreuve, en effet, nous purifie, nous ramène à l'essentiel, elle
vérifie la qualité de notre foi, songeons à Job ! Si nous
faisons la sourde oreille, le Père qui nous aime, tente toutes
sortes de stratégies pour nous permettre d'accueillir la graine de
la Parole, à nous de voir ce que nous voulons faire de cette
graine !
Celui
qui a des oreilles, qu’il entende ! »
L'Ermite
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