FÊTE DE LA TRÈS SAINTE TRINITÉ
(Mt 28, 16-20)
Nous
sommes dans l’Évangile de Saint Matthieu , Marie de Magdala et
l'autre Marie sont venues au sépulcre où leur apparaît un ange qui
leur annonce la Résurrection de Jésus. Comme elles allaient
proclamer l'étonnante nouvelle aux disciples , Jésus Lui-même
vient à leur rencontre et les charge d'une mission bien
spécifique :"
Ne craignez point ; allez
annoncer à mes frères qu'ils doivent partir pour la Galilée, et là
ils me verront. "
Mt 28, 12
Quant
aux
onze disciples ils s’en allèrent en Galilée,à la montagne où
Jésus leur avait ordonné de se rendre.Quand ils le virent, ils se
prosternèrent,mais certains eurent des doutes. La
rencontre a lieu en Galilée, cette région connue depuis un oracle
du Prophète Isaïe comme étant le carrefour des Nations
. « Toutefois,
les ténèbres ne régneront pas toujours sur la terre où il y a
maintenant des angoisses: si les temps passés ont couvert de mépris
*le territoire de Zabulon et de Nephthali, les temps à venir
couvriront de gloire la région voisine de la mer, la région située
de l'autre côté du Jourdain, la Galilée carrefour des nations».
Is
8,23
Il
faut comprendre et entendre « la Galilée des nations
païennes. » A
l'époque écrit le Frère Bourgeois, la Galilée était donc
vraiment le melting-pot culturel le plus hétéroclite, le plus agité
et le plus déconcertant de tout l'empire. Ce qui venait de là,
n'avait pas le label de la pureté judaïque traditionnelle dont
jouissait par exemple Jérusalem ou Hébron. » Et
c'est pourtant dans ce contexte très méprisé que Jésus choisit
Ses premiers disciples et nous verrons plus tard la symbolique de ce
lieu où Jésus donne rendez-vous à Ses apôtres après la
résurrection et avant Son retour vers le Père.
Les
apôtres obéissent parce que c'est dans cette région que Jésus
leur a donné rendez-vous
On
ne sait pas très bien quels doutes assaillent certains d'entre
eux ? S'agit-il de la Résurrection , du choix du lieu pour
la Rencontre,des doutes quant à leur devenir ? Il ne semble
pas que ces doutes concernent le message transmis par les femmes,
puisqu'ils ont tous obtempéré, l'essentiel est qu'ils soient là
pour ce moment important, Jésus les attend et cela doit les motiver.
Jésus
s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles :« Tout pouvoir m’a
été donné au ciel et sur la terre.Allez ! De toutes les nations
faites des disciples :baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du
Saint-Esprit,apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai
commandé.Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin
du monde. »
Le
moment est solennel, Jésus commence par sous-entendre le lien
inaltérable qui le relie au Père : tout pouvoir m'a été
donné ! On ne peut s'empêcher d'évoquer cet autre passage de
l’Évangile de Jean où Jésus affirme : «
je ne fais rien par moi-même, mais tout ce que je dis, c'est le Père
qui me l'a enseigné. (Jean 8) » Ce
qui suit est donc une émanation du Père . Allez !
C'est
, un ordre, non un conseil . Jésus ne dit pas « vous
pourriez, ce serait bien, peut-être pouvez - vous envisager... »
non ! D'emblée Jésus leur demande impérativement d'aller
vers, et où leur dit-il cela ? Sur la montagne de Galilée, ce
carrefour des nations. Le symbole est très fort , il s'agit de
s'organiser , de se déployer, pour atteindre TOUTES
LES NATIONS et
pas seulement à cette heure , jusqu'au terme de cette
génération,
non, jusqu'à la FIN
DES TEMPS !
Il s'agit donc de transmettre indéfiniment le message, la seule
limite sera le retour de Jésus qui marquera le terme de ce monde !
Et, le plus impressionnant n'est-ce pas ce qui suit ?
Baptisez-les
au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,apprenez-leur
à observer tout ce que je vous ai commandé. Jésus
inaugure sa vie publique par son propre baptême, cette immersion
dans les eaux du Jourdain ponctuée par la présence Trinitaire sans
que cela soit dit clairement :Or,
il arriva en ces jours-là que Jésus vint de Nazareth
de Galilée
et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain. Et, comme il remontait
de l'eau, il vit les cieux entr'ouverts
et l'Esprit qui descendait sur lui,
comme une colombe. Et il y eut une voix des cieux : "
Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j'ai mis mes complaisances.
(Marc 1)
Jésus, le Fils remonte des eaux du Jourdain, l'Esprit descend sur Lui, Jésus, et une voix, celle du Père déclare: Tu es mon Fils : le Père, et le Fils et le Saint Esprit sont présents au baptême de Premier- Né , ce Fils Bien-aimé du Père, en terre de Galilée, ce carrefour des Nations et, à ce moment de l'envoi solennel, Jésus ordonne à Ses apôtres d'élargir le cercle de Ses amis et pour ce faire, leur commande de les baptiser « Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit ! » C'est la PREMIÈRE fois que Jésus associe les Trois personnes divines, révélant de la sorte leur unicité !l'expression « Au nom de », très habituelle dans la Bible, signifie qu'il s'agit bien d'un seul Dieu ; en même temps les trois Personnes sont nommées et bien distinctes : « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. » Si l'on se souvient que le NOM, dans la Bible, c'est la personne, et que baptiser
veut dire étymologiquement « plonger », cela veut dire que le Baptême nous plonge littéralement dans la Trinité. On comprend l'ordre express de Jésus à ses disciples Allez donc », il y a urgence. (Marie-Noëlle Thabut)
Jésus, le Fils remonte des eaux du Jourdain, l'Esprit descend sur Lui, Jésus, et une voix, celle du Père déclare: Tu es mon Fils : le Père, et le Fils et le Saint Esprit sont présents au baptême de Premier- Né , ce Fils Bien-aimé du Père, en terre de Galilée, ce carrefour des Nations et, à ce moment de l'envoi solennel, Jésus ordonne à Ses apôtres d'élargir le cercle de Ses amis et pour ce faire, leur commande de les baptiser « Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit ! » C'est la PREMIÈRE fois que Jésus associe les Trois personnes divines, révélant de la sorte leur unicité !l'expression « Au nom de », très habituelle dans la Bible, signifie qu'il s'agit bien d'un seul Dieu ; en même temps les trois Personnes sont nommées et bien distinctes : « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. » Si l'on se souvient que le NOM, dans la Bible, c'est la personne, et que baptiser
veut dire étymologiquement « plonger », cela veut dire que le Baptême nous plonge littéralement dans la Trinité. On comprend l'ordre express de Jésus à ses disciples Allez donc », il y a urgence. (Marie-Noëlle Thabut)
Certains,
ont banalisé cette ouverture à la prière, il suffit de voir la
« grimace » du geste qui l'accompagne dans bien des cas
. C'est plus un « chasse-mouche » que la prise de
conscience que le temps qui va suivre est un temps pour Dieu, un
temps avec Dieu Père et Fils et Saint Esprit ! Puissions-nous,
en cette fête de la Très Sainte Trinité penser le geste que nous
traçons sur notre corps et penser à ce que nous disons tandis que
nous effectuons ce geste béni. Puissions-nous, en cette fête
solennelle prendre la décision de faire du Signe de la Croix une
véritable et profonde prière, en ce jour, mais aussi chaque fois
que nous célébrons ainsi la Très Sainte Trinité ! Le
signe de croix est une véritable célébration !
Jésus
ne s'arrête pas au baptême, Il intime à Ses disciples l'ordre
de « leur
apprendre à observer tout ce que je vous ai commandé. » Et
que leur a-t-Il commandé, et à travers eux, à chacun de nous ?
Essentiellement et Tout est contenu dans cette Parole Je
vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les
autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les
autres.
Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples,
c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Jean 13)
Or, aimer, est l'apprentissage de toute une vie, nous n'aurons jamais fini d'aimer, et surtout d'aimer comme Jésus aime. Aimer est crucifiant, aimer c'est s'oublier pour permettre à l'autre, mon frère, ma sœur, d'exister, aimer c'est regarder l'autre , mon frère, ma sœur, avec respect, avec tendresse, aimer , l'amour est crucifiant, c'est parce qu'Il a aimé jusqu'à l'extrême que Jésus est mort sur une croix, cette croix qui symbolise tous nos refus d'aimer ! « Aimer , c'est toujours aller plus loin … plus loin que les apparences, plus loin que les déceptions, plus loin que les lassitudes, plus loin que les solitudes. »Paul Baudiquey
Or, aimer, est l'apprentissage de toute une vie, nous n'aurons jamais fini d'aimer, et surtout d'aimer comme Jésus aime. Aimer est crucifiant, aimer c'est s'oublier pour permettre à l'autre, mon frère, ma sœur, d'exister, aimer c'est regarder l'autre , mon frère, ma sœur, avec respect, avec tendresse, aimer , l'amour est crucifiant, c'est parce qu'Il a aimé jusqu'à l'extrême que Jésus est mort sur une croix, cette croix qui symbolise tous nos refus d'aimer ! « Aimer , c'est toujours aller plus loin … plus loin que les apparences, plus loin que les déceptions, plus loin que les lassitudes, plus loin que les solitudes. »Paul Baudiquey
Aimer,
c'est donner sa vie . Nous apprenons chaque jour, chaque instant du
jour à aimer ! Prenons l’Évangile , c'est le lexique de
l'amour ! Chaque verset , si nous l'accueillons en vérité,
nous déstabilise. Et, quand des personnes disent « je ne sais
que dire au sacrement du pardon » c'est qu'elles ne savent pas
recevoir dans leur chair cette Parole de Vérité ! Chaque
verset nous remet en question. A chaque mot nous pouvons battre la
coulpe, et ne me dites pas le contraire ! C'est chaque jour que
j'en fais l'expérience, chaque jour l’Évangile me remet en
question, tout l’Évangile est orienté à l'amour ! « Ce
qui demeure aujourd'hui, c'est la foi, l'espérance et la charité ;
mais la plus grande des trois, c'est la charité-amour.
(1Corinthiens 13) » Et
St Paul ouvre le chapitre quatorze par ces mots : « Faites
tout pour avoir la charité-Amour. (1Corinthiens 14)
En
conclusion voici pour la prier en tout ou en partie, la si profonde
prière de Sœur Élisabeth de la Trinité :
O
MON DIEU, TRINITÉ QUE J'ADORE,
Aidez-moi à m'oublier entièrement
pour m'établir en vous, immobile et paisible
Aidez-moi à m'oublier entièrement
pour m'établir en vous, immobile et paisible
comme
si déjà mon âme était dans l'éternité.
Que rien ne puisse troubler ma paix,
ni me faire sortir de vous, ô mon immuable,
mais que chaque minute m'emporte plus loin
dans la profondeur de votre mystère.
Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel,
votre demeure aimée et le lieu de votre repos.
Que je ne vous y laisse jamais seul,
mais que je sois là tout entière,
Que rien ne puisse troubler ma paix,
ni me faire sortir de vous, ô mon immuable,
mais que chaque minute m'emporte plus loin
dans la profondeur de votre mystère.
Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel,
votre demeure aimée et le lieu de votre repos.
Que je ne vous y laisse jamais seul,
mais que je sois là tout entière,
toute livrée à votre action créatrice.
O mon Christ aimé, crucifié par amour,
je voudrais être une épouse pour votre cœur,
je voudrais vous couvrir de gloire, je voudrais vous aimer. .
.jusqu'à en mourir !
Mais je sens mon impuissance
et je vous demande de me «revêtir de vous-même»,
d'identifier mon âme à tous les mouvements de votre âme,
de me submerger, de m'envahir, de vous substituer à moi,
afin que ma vie ne soit qu'un rayonnement de votre vie.
Venez en moi comme Adorateur, comme Réparateur et comme Sauveur.
ô Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à vous écouter,
je veux me faire tout enseignable afin d'apprendre tout de vous.
Puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances,
je veux vous fixer toujours et demeurer sous votre grande lumière;
ô mon astre aimé, fascinez-moi
pour que je ne puisse plus sortir de votre
rayonnement.
Ô feu consumant, Esprit d'amour,
survenez, en moi, afin qu'il se fasse en mon âme
Ô feu consumant, Esprit d'amour,
survenez, en moi, afin qu'il se fasse en mon âme
comme
une incarnation du Verbe :
que je lui sois une humanité de surcroît en laquelle
que je lui sois une humanité de surcroît en laquelle
il renouvelle tout son mystère.
Et vous, ô Père, penchez vous vers votre pauvre petite créature,
«couvrez-la de votre ombre », ne voyez en elle
Et vous, ô Père, penchez vous vers votre pauvre petite créature,
«couvrez-la de votre ombre », ne voyez en elle
que
le « Bien-aimé en lequel vous avez mis toutes vos complaisances
».
Ô mes trois, mon Tout, ma Béatitude,
Solitude infinie, immensité où je me perds,
je me livre à vous comme une proie.
Ensevelissez-vous en moi pour que je m'ensevelisse en vous,
en attendant d'aller contempler en votre lumière l'abîme de vos grandeurs.
Ô mes trois, mon Tout, ma Béatitude,
Solitude infinie, immensité où je me perds,
je me livre à vous comme une proie.
Ensevelissez-vous en moi pour que je m'ensevelisse en vous,
en attendant d'aller contempler en votre lumière l'abîme de vos grandeurs.
Suit
une présentation plus courte que certaines de l'Icône de la SAINTE TRINITÉ DE ROUBLEV
L'icône de la Trinité de Roublev
se range parmi les icônes dites de l'hospitalité d'Abraham qui est
racontée au livre de la Genèse (ch. 18, v. 15). Ce récit donné par la
Sainte Écriture de la visite de trois anges à Abraham, a toujours été
interprété comme une annonce anticipée de la sainte Trinité. En effet, ce texte, avec le passage du pluriel au singulier et la mention de trois personnages évoque la Sainte Trinité de manière voilée et discrète. Dans cette icône, André Roublev, moine russe orthodoxe, a laissé tomber le récit historique pour ne s'intéresser qu'au mystère évoqué, celui de la sainte Trinité.
Toutefois, l'hospitalité d'Abraham est discrètement mentionnée par la
présence à l'arrière plan d'un arbre, qui rappelle le chêne de Mambré et
d'une Eglise en haut à gauche de l'icône qui symbolise la tente
d'Abraham, à moins que par cette église André Roublev a voulu signifier
que, en celle-ci, est rendu un culte parfait au Dieu trinitaire. Mais
revenons au mystère de la Trinité que cette icône veut évoquer.
Sur cette icône de Roublev, le Mystère de la sainte Trinité est symbolisé par trois personnages ayant un visage identique : trois personnes et une seule nature, une seule substance, Dieu un et trine. Il n'y a pas unanimité pour déterminer le rôle de chaque personnage. Cette difficulté à discerner les trois personnes de la sainte Trinité manifeste l'unité de la Trinité et rend délicate l'interprétation à donner aux positions des personnages, à la position des mains, d'autant plus que l'auteur lui-même, Andrej Roublev, n'a pas laissé de commentaire mystique de son icône de la Trinité.
En adoptant l'identification suivante pour les trois personnes de la sainte Trinité : le personnage central le Père, l'ange de gauche l'Esprit-Saint et celui de droite le Fils, l'attitude de chaque personnage peut s'expliquer ainsi :
les visages du Père et du Fils sont tournés vers l'Esprit-Saint car, selon le symbole de Nicée-Constantinople l'esprit-Saint procède du Père et du Fils, tout en n'oubliant pas que tout ce que le Fils est, provient du Père ; pour cette raison, le corps du Père est tourné vers le Fils. La main droite du Père dirigée vers le Fils accentue l'impression que le Père se donne à l'Esprit-Saint par le Fils selon la traditions grecque.
Dans cette icône de la Trinité de Roublev, la couleur des habits de chaque personnage n'est pas sans signification : le Père est habillé de pourpre, couleur impériale, et la bande jaune sur l'épaule est un insigne des dignitaires impériaux ; le bleu du manteau du Père symbolise la Sagesse. La tunique bleue du Fils, sagesse du Père, et le manteau vert du Fils, couleur de la nature, nous rappelle que la deuxième personne de la sainte Trinité est la Sagesse incarnée. Pour la troisième personne de la sainte Trinité, il est difficile de donner une couleur car l'Esprit-Saint souffle où il veut et on ne sait pas d'où Il vient ; de la même manière on ne peut pas attribuer de couleur aux vêtements du troisième personnage.
Sur cette icône de la Trinité, les regards ne sont pas insignifiants : le Père regarde le Saint-Esprit qui regarde le Fils, et ce dernier pose son regard sur la coupe symbole de l'Eucharistie. Ces regards nous suggèrent que les trois personnes de la sainte Trinité sont en conversation : le Père s'incline vers l'Esprit-Saint pour lui parler et de sa main droite montre le Fils. Que lui dit-il sinon son dessein d'amour d'envoyer le Fils s'incarner pour le salut de l'homme ? Et la réponse du Fils se manifeste par ce regard posé sur la coupe posée sur la table.
Dans la plus part des icônes de l'hospitalité d'Abraham, une tête de veau est représentée dans la coupe, mais ici, un examen attentif de l'original permet de discerner le visage du Christ selon les caractéristiques du Saint-Suaire de Turin. Il ne faut pas oublier la taille de l'icône originale de cette Trinité est assez grande : 142 cm de haut et 114 de large. Il est donc tout à fait possible de dessiner très distinctement un visage dans la coupe. la table sur laquelle est posée la coupe a la forme d'un autel de style romain, en raison de l'ouverture rectangulaire présente sur la face avant : elle permet aux pèlerins de glisser la main pour toucher les reliques présentes à l'intérieur de l'autel selon la coutume romaine.
Le moine russe Roublev, habitué à la contemplation des choses célestes, nous a donc donné, avec cette icône de la Trinité, une icône remplie de symboles au point qu'on a pu dire avec vérité qu’ « il n’existe pas ailleurs une semblable puissance de synthèse théologique, une telle richesse du symbolisme et autant de beauté artistique. » Cette icône de la sainte Trinité est considérée comme le joyau de l'art iconographique orthodoxe.
Roublev est un moine russe orthodoxe né vers 1365 et mort vers 1430 ; il était moine dans un monastère situé à 60 km au nord de Moscou (Zagorsk) ; c'est vers 1425 qu'il a réalisé cette icône de la sainte Trinité. Cette icône est actuellement à la galerie Tretiakov de Moscou
Sur cette icône de Roublev, le Mystère de la sainte Trinité est symbolisé par trois personnages ayant un visage identique : trois personnes et une seule nature, une seule substance, Dieu un et trine. Il n'y a pas unanimité pour déterminer le rôle de chaque personnage. Cette difficulté à discerner les trois personnes de la sainte Trinité manifeste l'unité de la Trinité et rend délicate l'interprétation à donner aux positions des personnages, à la position des mains, d'autant plus que l'auteur lui-même, Andrej Roublev, n'a pas laissé de commentaire mystique de son icône de la Trinité.
En adoptant l'identification suivante pour les trois personnes de la sainte Trinité : le personnage central le Père, l'ange de gauche l'Esprit-Saint et celui de droite le Fils, l'attitude de chaque personnage peut s'expliquer ainsi :
les visages du Père et du Fils sont tournés vers l'Esprit-Saint car, selon le symbole de Nicée-Constantinople l'esprit-Saint procède du Père et du Fils, tout en n'oubliant pas que tout ce que le Fils est, provient du Père ; pour cette raison, le corps du Père est tourné vers le Fils. La main droite du Père dirigée vers le Fils accentue l'impression que le Père se donne à l'Esprit-Saint par le Fils selon la traditions grecque.
Dans cette icône de la Trinité de Roublev, la couleur des habits de chaque personnage n'est pas sans signification : le Père est habillé de pourpre, couleur impériale, et la bande jaune sur l'épaule est un insigne des dignitaires impériaux ; le bleu du manteau du Père symbolise la Sagesse. La tunique bleue du Fils, sagesse du Père, et le manteau vert du Fils, couleur de la nature, nous rappelle que la deuxième personne de la sainte Trinité est la Sagesse incarnée. Pour la troisième personne de la sainte Trinité, il est difficile de donner une couleur car l'Esprit-Saint souffle où il veut et on ne sait pas d'où Il vient ; de la même manière on ne peut pas attribuer de couleur aux vêtements du troisième personnage.
Sur cette icône de la Trinité, les regards ne sont pas insignifiants : le Père regarde le Saint-Esprit qui regarde le Fils, et ce dernier pose son regard sur la coupe symbole de l'Eucharistie. Ces regards nous suggèrent que les trois personnes de la sainte Trinité sont en conversation : le Père s'incline vers l'Esprit-Saint pour lui parler et de sa main droite montre le Fils. Que lui dit-il sinon son dessein d'amour d'envoyer le Fils s'incarner pour le salut de l'homme ? Et la réponse du Fils se manifeste par ce regard posé sur la coupe posée sur la table.
Dans la plus part des icônes de l'hospitalité d'Abraham, une tête de veau est représentée dans la coupe, mais ici, un examen attentif de l'original permet de discerner le visage du Christ selon les caractéristiques du Saint-Suaire de Turin. Il ne faut pas oublier la taille de l'icône originale de cette Trinité est assez grande : 142 cm de haut et 114 de large. Il est donc tout à fait possible de dessiner très distinctement un visage dans la coupe. la table sur laquelle est posée la coupe a la forme d'un autel de style romain, en raison de l'ouverture rectangulaire présente sur la face avant : elle permet aux pèlerins de glisser la main pour toucher les reliques présentes à l'intérieur de l'autel selon la coutume romaine.
Le moine russe Roublev, habitué à la contemplation des choses célestes, nous a donc donné, avec cette icône de la Trinité, une icône remplie de symboles au point qu'on a pu dire avec vérité qu’ « il n’existe pas ailleurs une semblable puissance de synthèse théologique, une telle richesse du symbolisme et autant de beauté artistique. » Cette icône de la sainte Trinité est considérée comme le joyau de l'art iconographique orthodoxe.
Roublev est un moine russe orthodoxe né vers 1365 et mort vers 1430 ; il était moine dans un monastère situé à 60 km au nord de Moscou (Zagorsk) ; c'est vers 1425 qu'il a réalisé cette icône de la sainte Trinité. Cette icône est actuellement à la galerie Tretiakov de Moscou
Vraiment,
et du fond du cœur, une très belle fête de la TRÈS SAINTE TRINITÉ
A CHACUNE ET A CHACUN jusqu'aux extrémités de la terre !
L'Ermite