vendredi 4 mai 2018

AMOUR ! JOIE !... JOIE D'AIMER !

 Le dimanche 13 mai vous ne trouverez pas mon message hebdomadaire, il me sera difficile d'honorer ce rendez-vous. Nous nous retrouverons, sans doute, le dimanche de Pentecôte. Je vous souhaite une bonne et belle et sainte fête de l'Ascension :  que Jésus nous entraîne toujours davantage vers les cimes pour vivre de plus en plus dans l'Amour qui est DIEU même.


SIXIÈME DIMANCHE APRÈS PÂQUES
(Jn 15, 9-17)
 
La péricope qui nous est proposée aujourd'hui est impressionnante : Jésus axe son intervention sur l'amour cité douze fois, un amour qui engendre la JOIE citée deux fois , lesquels - amour et joie – jaillissent de sarments (cinquième dimanche) qui sont solidement reliés à la Souche-Jésus à condition de demeurer inconditionnellement rattachés, non par choix personnel, mais par appel , « c'est moi qui vous ai choisis » et dans quel but ? Celui de « porter du fruit et un fruit qui demeure » ! Voilà résumé, en quelques mots, l'enseignement de ces quelques versets ! C'est vite dit mais quelle remise de soi cela suppose !

Il me semble, c'est du moins ainsi que je reçois cet évangile , que nous sommes en présence de deux maîtres mots : l'amour qui s'épanouit en joie ! Tout est ordonné à ces deux « aspects » de notre vie chrétienne que St Paul place au tout premier rang lorsqu'il évoque les fruits de l'Esprit dans la Lettre aux Galates : « Le fruit de l'Esprit, au contraire, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. Contre de pareils fruits, il n'y a pas de loi. Ceux qui sont à Jésus - Christ 
(traduisons qui demeurent) ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi par l'Esprit. » (Galates 5)

« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Le Père aime le Fils d'un amour parfait , Il est Dieu, il ne peut en être autrement, Il aime comme Dieu seul sait et peut aimer, d'un amour illimité, total, et Jésus, Dieu Lui-même, en tant que deuxième Personne de la Très Sainte Trinité affirme nous aimer COMME le Père l'a aimé : c'est vertigineux ! C'est aussi terriblement exigeant, car nous savons jusqu'où va l'Amour de Jésus , si donc cet Amour va jusqu'au don absolu de soi, nous sommes appelés, en nous laissant aimer, à tout donner comme le Fils Lui-même. Nous savons aussi, parce que Jésus le précise, qu'il y a plusieurs demeures dans la Maison du Père je pense donc qu'il y a plusieurs façons de tout donner en se donnant librement en permettant à Jésus de réaliser Son œuvre en nous, celle pour laquelle Il nous veut.Et que veut Jésus ? Que veut le Père ? Qu'espère l’Église ? QUE SES MEMBRES DEVIENNENT DES SAINTS ! « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5)

C'est le thème de l'Exhortation apostolique la joie et l'Allégresse du Pape François.Au paragraphe 14 nous lisons: Pour être saint, il n'est pas nécessaire d'être évêque, prêtre, religieuse, religieux. Bien des fois nous sommes tentés de penser que la sainteté n'est réservée qu'à ceux qui ont la possibilité de prendre de la distance par rapport aux occupations ordinaires, afin de consacrer beaucoup de temps à la prière.IL N'EN EST PAS AINSI. Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec AMOUR et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve. Es-tu une consacrée ou un consacré ? Sois saint en vivant avec JOIE ton engagement! Es-tu marié ? Sois saint en AIMANT et en prenant soin de ton époux ou de ton épouse , comme le Christ l'a fait avec l’Église. Es-tu un travailleur ? Sois saint en accomplissant honnêtement et avec compétence ton travail AU SERVICE de tes frères …. Laisse la grâce de ton baptême PORTER DU FRUIT dans un cheminement de sainteté. Permets que tout soit ouvert à Dieu et pour cela choisis-Le, choisis Dieu sans relâche.

Pour faire ce choix, nous devons :Demeurez dans mon amour.( celui de Jésus bien sûr) Si vous gardez mes commandements,vous demeurerez dans mon amour,comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père,et je demeure dans son amour. Jésus nous invite, qui que nous soyons, quel que soit notre âge, notre état de vie, à mettre nos pas dans les siens, à l'imiter en gardant les commandements du Père, comme Lui-même, Jésus, l'a fait ! Il n'y a pas d'autre chemin pour connaître la joie et qui plus est, « la joie parfaite » poursuit Jésus :
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous,et que votre joie soit parfaite. Entendre :
totale, entière, profonde, sans ombre, cette joie du plus profond de l'être, que l'épreuve ne peut ravir, pas plus qu'elle ne peut ravir la paix de Dieu quand celle-ci habite notre cœur. Nous en revenons encore et toujours au « Que rien ne te trouble ... de Ste Thérèse d' Avila ! Lorsqu'on s'abandonne entièrement au bon vouloir du Père, le cœur demeure serein Celui qui garde les commandements du Père demeure dans le Père comme Jésus Lui-même, sa joie est parfaite, totale, inaltérable et parmi ces commandements il y en a un qui «  domine » tous les autres , un qui les contient tous, un qui nous fait à l'image et ressemblance du Père Lui-même :
Mon commandement, le voici :Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

Oui , c'est un commandement, ce n'est pas un conseil, une proposition parmi d'autres , c'est un ordre, une injonction, remarquons encore, comme dimanche dernier « l'impératif » Si nous choisissons Dieu, nous embrassons , nous prenons dans nos bras, tout de l’Évangile, et pas simplement quelques versets qui nous touchent, nous confortent, nous épousons toutes Ses exigences. Et cela qui que nous soyons, quel que soit notre état de vie écrit le Pape François, nous n'effectuons pas un quelconque tri : ça OK, je peux, ça, ce n'est pas pour moi, non, Jésus s'adresse à CHACUN DE NOUS, nous n'avons pas le droit d'en prendre et d'en laisser, ne l'oublions pas, Jésus parle à l’Impératif ! Nous connaissons « un peu » notre faiblesse, notre fragilité, mais nous savons aussi que Jésus ne nous laisse pas seuls : je vous dis la vérité : c'est votre intérêt que je m'en aille, car, si je ne m'en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l'enverrai. (Jean 16) et
Jésus continue de vivre en nous par Ses sacrements, par Son Esprit, nous ne sommes jamais seuls , nous Lui sommes unis au point qu'Il n'hésite pas à nous appeler AMIS ! C'est impensable ! Amis du Fils unique de Dieu ! Nous sommes fiers parfois d'avoir pour ami, vrai ou supposé, le fils, ou la fille de Monsieur, Madame Untel Unetelle, mais avons-nous réfléchi à ce que nous dit Jésus :
Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ;je vous appelle mes amis,car tout ce que j’ai entendu de mon Père,je vous l’ai fait connaître. 

Si nous vivons selon l'Esprit de Jésus nous sommes Ses amis, pas simplement des serviteurs, ce qui serait déjà un privilège, non, Ses amis , ceux qui partagent Son intimité, Ses confidences, qui entretiennent avec Lui des relations privilégiées, ceux qui peuvent compter sur Son soutien, Son aide ! Un ami dans une vie c'est un rocher, un cœur, quelqu'un qui est toujours présent au bon moment, qui est là pour vous pas pour lui, elle, c'est quelqu'un qui s'oublie, qui trouve Sa joie dans le bonheur de l'autre, eh bien Jésus est cela et bien plus, pour nous, et Il nous considère comme tels ! L'amour est exigeant, l'amour pour s'appeler AMOUR demande tout ! Il n'y a pas d'amour sans don de soi : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime . 
 
Que peut vouloir dire ce verset dans une vie quotidienne ? Il ne nous demande pas de choses impossibles, il ne nous demande pas de mourir sur la croix ! Encore que ! Si mourir sur la croix, c'est au quotidien, instant après instant, tout donner, s'oublier pour que l'autre soit pleinement heureux ! Et il n'est pas besoin de partir aux antipodes, non c'est là où Dieu nous a plantés que nous devons fleurir. Aimer, c'est se consumer pour répandre la bonheur autour de soi. Et personne, après Jésus, ne sait le faire comme les parents ! Il suffit de rentrer en soi et de regarder le vécu de nos parents, les vrais bien sûr, ceux qui sont dignes de ce nom ! « L'amour se prouve en même temps qu'il s'éprouve, écrit Paul Baudiquey. Aimer, c'est éprouver le goût de l'autre et, d'abord que l'autre a du goût : il y a tant de gens insipides....Aimer c'est toujours aller plus loin, plus loin que les apparences, plus loin que les déceptions , plus loin que les lassitudes, plus loin que les solitudes. L'amour est nomade...En dehors de cette souveraine liberté du don et de l'accueil, l'amour ignore tout ; il ne veut rien savoir il ouvre sur ce qui va venir... L'amour déplie : il donne à l'aimé de s'ouvrir à tout son déploiement...l'amour et surprise iront toujours de pair ... »
Donner sa vie c'est s'oublier pour que l'autre soit et cela dans les plus petites choses de la
vie, c'est donner à chacun sa chance.. il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime , en se donnant soi-même ! On ne choisit ni la manière, ni le moment car tout, absolument tout est reçu, donc donné :

Ce n’est pas vous qui m’avez choisi,c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure.

Le but c'est de porter du fruit, et un fruit qui demeure pour l'éternité !

Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Pour cela notre vie doit être en adéquation avec la volonté du Père ! « Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s'ouvre. Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? ou un scorpion, quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Luc 11) Tout est possible pour Dieu toutefois, Dieu ne fait pas n'importe quoi ! Si, comme nous le disons et le croyons souvent nous ne sommes pas exaucés, c'est que notre demande est « tordue », Dieu nous exauce dans la mesure où ce que nous demandons nous fait et fera grandir en sainteté. Si un parent refuse quelque chose à son enfant, nous le savons d'expérience, c'est pour le protéger . Dieu nous protège également face à nos erreurs d'appréciations, de jugement, face à nos caprices ! L'essentiel demeure
dans l'Amour :

Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. » Je n'ai RIEN à ajouter à ce verset, tout est dit j'ai seulement envie de terminer avec

L'amour prend patience ; l'amour rend service ;
l'amour ne jalouse pas ;
 il ne se vante pas, ne se gonfle pas d'orgueil ;
il ne fait rien de malhonnête ; 
il ne cherche pas son intérêt ;
il ne s'emporte pas ; il n'entretient pas de rancune ;
il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais
il trouve sa joie dans ce qui est vrai ;
il supporte tout, il fait confiance en tout,
il espère tout, il endure tout.
L'amour ne passera jamais.
Un jour, les prophéties disparaîtront,
le don des langues cessera,
la connaissance que nous avons de Dieu disparaîtra.
En effet, notre connaissance est partielle,
nos prophéties sont partielles.
Quand viendra l'achèvement,
ce qui est partiel disparaîtra.
Quand j'étais un enfant, je parlais comme un enfant,
je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant.
Maintenant que je suis un homme,
j'ai fait disparaître ce qui faisait de moi un enfant.
Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir ;
ce jour-là, nous verrons face à face.
Actuellement, ma connaissance est partielle ;
ce jour-là, je connaîtrai vraiment, comme Dieu m'a connu.
Ce qui demeure aujourd'hui,
c'est la foi, l'espérance et la charité ;
mais la plus grande des trois, c'est la charité.
(1Corinthiens 13)



L'Ermite

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire