vendredi 27 mai 2022

POUR QUE LE MONDE CROIE

 

SEPTIEME DIMANCHE


DE PÂQUES

Année C

(Jn 17, 20-26)



Dimanche dernier nous terminions notre méditation en soulignant l'importance du témoignage des apôtres sur lequel est assise notre foi. « En livrant aux apôtres et à l'humanité, Son Esprit de Vérité, Jésus n'a d'autre but, d'autre volonté que de permettre aux uns et aux autres d'asseoir leur foi sur le Témoignage des Apôtres qui ont vécu ces moments intenses de confidence dans la confiance. »

Aujourd'hui, nous abordons le chapitre 17 de St Jean connu sous le nom de PRIERE SACERDOTALE de JESUS, ce chapitre compte 26 versets , l’Église nous propose seulement les six derniers en ce dimanche qui précède les fêtes de l'Ascension et de Pentecôte.

Qu'est-ce que la Prière Sacerdotale de Jésus ?

La prière Sacerdotale, dans l’Évangile de Saint Jean , est le Testament spirituel de Jésus. Avant d'entrer dans Sa Passion, qui suivra immédiatement cette prière, Jésus prie le Père pour Ses apôtres. Il intercède pour eux en leur demandant l'unité et la Communion à l'amour du Père et du Fils, dans l'Esprit Saint.

Nous pouvons dire aussi que Jésus fait comme un bilan de Sa vie ? Jésus prie Son Père pour Ses disciples et pour tous les chrétiens d'hier, d'aujourd'hui et de demain qui adhèrent à Sa Parole de Vérité grâce à leur témoignage . C'est aussi une grande prière d'intercession au cœur de laquelle Jésus demande l’Unité.

Avant une guérison, quant Il se recueille pour un acte important, Jésus lève les yeux au ciel

Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c'est-à-dire : « Ouvre-toi ! » (Mc 7)

Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il les bénit, les rompit et les donna à ses disciples pour qu'ils distribuent à tout le monde. (Lc 9)

Sans doute rejoint-Il ainsi Celui , Son Père, de qui Il Se reçoit constamment , je n'ose pas dire instant après instant puisque Jésus nous dit en s'adressant à Philippe :"Il y a longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu? Philippe, celui qui m'a vu, a vu aussi le Père. Comment peux-tu dire: Montrez-nous le Père! Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même: le Père qui demeure en moi fait lui-même ces oeuvres. Croyez sur ma parole que je suis dans le Père, et que le Père est en moi. (Jn 14)

Peut-être que la différence, s'il y en a une, vient de ce que Jésus prie en gardant les yeux orientés vers Celui qu'Il voit en réalité en permanence et Lui parle en absolue confiance :

Les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :« Père saint,    je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Sommes-nous conscients, qu'en cet instant solennel, alors que Judas est entrain de fomenter son œuvre de mort, que, dans les heures qui suivront, Jésus sera trahi par l'un de nous, injurié, raillé, bousculé par une foule versatile, juste avant Jésus prie intensément, en nous voyant, en nous regardant , Jésus prie pour chacun de nous : car rien n'est impossible à Dieu Lc 1, 37 Oui, nous pouvons nous arrêter quelques instants et rendre grâce pour un tel Amour ! Jésus sait , Jésus connaît nos limites, notre orgueil, notre volonté de puissance, notre soif de reconnaissance, notre façon de jouer des coudes, quitte à écraser le frère plus timide, plus respectueux, ...et que demande Jésus, le Bien aimé du Père , Celui qui ne fait qu'UN avec le Père, qui ne fait rien sans Lui, qui accomplit en tout la volonté du Père :

Que tous soient un,comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé ! Jésus est à mille milles , que dis-je infiniment loin, de nos rivalités, Jésus est LIBRE et demande que nous soyons UN , avec le Père et Lui, avec Lui et le Père, Jésus demande que nous nous laissions totalement habiter par l'Esprit du Père et du Fils, Jésus demande que nous nous fondions en eux et dans quel but : pour que le monde croie que tu m’as envoyé ! Mais quelle ambition de la part de Jésus et quelle responsabilité pour chacun de nous quand nous tournons le dos à cette unité sciemment bien sûr : Peut-on ambitionner plus, peut-on voir plus grand pour ceux qu'on aime que de les voir accéder en somme, à la Sainteté ? Et c'est ce que Jésus demande pour chacun de nous ! Que faisons-nous de cet immense désir de Dieu ? Et Jésus insiste :

Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée,pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :    moi en eux, et toi en moi.Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un,afin que le monde sache que tu m’as envoyé,et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. 

Cette gloire dont Jésus parle ici ,c'est SA PRESENCE EUCHARISTIQUE qu'Il vient d'instituer, et à laquelle Il nous donne accès aussi souvent que nous le souhaitons pour ne faire qu'UN avec Lui, donc avec le Père et avec l'Esprit qui eux ne font qu'un : Trois Personnes, un seul Dieu !

Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un,notons la nuance «  qu'Ils deviennent » Jésus sait que nous cultivons les différences, que nous nous partagerons Ses vêtements au moment de Sa mort et que nous revendiquerons d'avoir raison contre l'autre ce qui au cours des siècles générera des déchirures donnant naissance à des « chapelles » . La route vers l'unité des chrétiens est encore longue, mais elle se fera parce que Jésus la demande. C'est dans ce but, qu'en Janvier , chaque année , l’Église consacre une semaine entière de prière pour demander qu'advienne ce jour et il viendra. Cette unité commence au sein de nos familles, de nos communautés ecclésiales. Savons-nous nous respecter , nous avons le droit d’avoir des différences, mais pas celui de cultiver les différents . Apprenons à nous taire pour ne pas envenimer et prions dans le secret, le Père entend même nos pensées !

Père,ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire,celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.    

Jésus ne garde rien pour Lui, Il va rejoindre le Père qu'Il a quitté sans le quitter vraiment, pour nous Le faire connaître, pour nous révéler Son Amour infini et là où Il revient, Il veut que nous soyons avec Lui, pour vivre de Sa vie de Fils de Dieu Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place ? Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi. (Jn 14)

C'est cela notre passage, quand nous quitterons ce monde terrestre c'est pour prendre place dans le Royaume d’Éternité où nous vivrons éternellement de cette vie Trinitaire et contemplerons éternellement la Gloire, la Présence ineffable du Dieu ineffable.

Père juste,le monde ne t’a pas connu,mais moi je t’ai connu,et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé.Voilà notre drame, voilà le drame de l'humanité tout entière : refuser de connaître, refuser de reconnaître Dieu ! « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur » chantons nous, mais le croyons-nous avec nos viscères au point d'en être les apôtres autour de nous ! Il n'est pas besoin d'aller en Papouasie ou ailleurs, là, auprès de nos proches, notre famille, nos voisins, ...sans le moindre discours, en vivant pleinement de la vie de Jésus nous deviendrons ce point d'interrogation qui conduira nos frères à chercher Celui qui nous anime. Et ils Le trouveront car Le chercher c'est en soi ,s'être laisser trouver, c'est répondre à Son appel. Sans que nous le voulions ,Jésus ne cesse de nous tendre la main , il suffit de La saisir et Lui ne nouslâchera plus puisqu'Il nous veut avec Lui, en Lui ! « car Dieu n'a pas envoyé Son Fils dans le monde pour juger le monde , mais pour que le monde soit sauvé par Lui Jn 3,16 Jésus, pendant Sa vie terrestre n'a cessé de faire connaître le Père, toute Sa vie est orientée de la sorte et en revenant Jésus n'as pas l'intention de prendre une retraite pourtant bien méritée, Il assure , Il affirme qu'Il poursuivra sur cette même lancée :

Je leur ai fait connaître ton nom,et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux,et que moi aussi, je sois en eux. »

Aujourd'hui, en effet, Jésus continue, à travers tout chrétien de bonne volonté de faire connaître le Père ! Tout chrétien est agi par le Fils , par Son Esprit , ce que Jésus dit de Lui-même, Il le dit et l'accomplit en chacun de nous, Je ne puis rien faire de moi-même. Selon que j'entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. (Jn 5) n'est-ce pas ce qu'a compris l'apôtre Paul: « si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. Je ne rejette pas la grâce de Dieu (Ga 2)

Mais que cherche Jésus pour insister de la sorte ? Quel intérêt a-t-Il ? Jésus n'a d'autre intérêt que le nôtre , Jésus ne cherche rien d'autre que notre bonheur, Jésus sait pertinemment que nous ne pouvons être heureux que dans la communion du Père, du Fils et de l'Esprit, Il veut que l'Amour parfait qui est en Dieu soit en nous , c'est tout et c'est immense ! :que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux,et que moi aussi, je sois en eux. »

Après avoir ainsi parlé, Jésus se rendit, accompagné de ses disciples, au-delà du torrent de Cédron, où il y avait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. Judas, qui le trahissait, connaissait aussi ce lieu, parce que Jésus y était souvent allé avec ses disciples....

"Qui cherchez-vous?" ... " Or, Judas, qui le trahissait, était là avec eux. ..."Qui cherchez-vous?"... Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci." Il dit cela afin que fût accomplie la parole qu'il avait dite: "Je n'ai perdu aucun de ceux que vous m'avez donnés." (Jn 18)

Jésus,par amour, reste seul avec les soldats pour entrer dans la Passion !

   Moi, je suis le rejeton, le descendant de David,


l’étoile resplendissante du matin. »
    L’Esprit et l’Épouse disent :
« Viens ! »
Celui qui entend, qu’il dise :
« Viens ! »
Celui qui a soif,
qu’il vienne.
Celui qui le désire,
qu’il reçoive l’eau de la vie,
gratuitement.

L'Ermite

jeudi 19 mai 2022

SI QUELQU'UN M'AIME


SIXIEME DIMANCHE

DE PÂQUES

Année C



(Jn 14, 23-29)///


Avec ce Chapitre quatorze de Saint Jean, nous approchons de la Passion de Jésus qui vient d'instituer la Sainte Eucharistie , Judas est sorti pour accomplir son œuvre de trahison, l'ambiance, sans bien tout comprendre ,est morose, au point qu'au tout début de cette étape, Jésus veut rassurer le groupe :"Que votre cœur ne se trouble point. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. (Jn 14) En quelque sorte, Jésus demande à Ses apôtres de Lui faire confiance. Pour les apaiser, les rasséréner Jésus tient des propos sécurisants :

«  Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père, je vais vous y préparer une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, »

Pour asseoir leur confiance Jésus lève un peu plus le voile sur Son identité profonde :

Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi.

Au passage Il tente d'aiguiser leur réflexion :

Si vous m'aviez connu, vous auriez aussi connu mon Père…Dès à présent, vous le connaissez et vous l'avez vu."

Comme Il se heurte à leur aveuglement, à Philippe qui manifestement n'a toujours pas compris Jésus dit clairement :

Philippe, celui qui m'a vu, a vu aussi le Père. Comment peux-tu dire: Montrez-nous le Père! Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même: le Père qui demeure en moi fait lui-même ces œuvres. Croyez sur ma parole que je suis dans le Père, et que le Père est en moi.Croyez-le du moins à cause de ces œuvres.

Effectivement, en partageant le quotidien de Jésus, les apôtres ont réellement vu de leurs yeux de chair les actes de Jésus, des guérisons surprenantes,et même des retours à la vie, Comme nous tous d'ailleurs les apôtres entendent de leurs oreilles et ne comprennent pas, voient de leurs yeux et, en profondeur ne voient pas (Mt 13,13)

Vient alors la Parole de consolation, faut-il encore l'assimiler ?

Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour qu'il demeure toujours avec vous;C'est l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point: mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure au milieu de vous; et il sera en vous. Je ne vous laisserai point orphelins; je viendrai à vous.

Jésus leur demande de savoir attendre cette heure, où par la Présence de l'Esprit , les apôtres et nous-mêmes seront éclairés de l'intérieur par ce Consolateur , cette Lumière intérieure qui les animera, et nous anime, instant après instant, mais le monde , ceux qui cultivent l'esprit du monde, le matérialisme , le terre à terre ne pourront pas voir :

Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez, parce que je vis, et que vous vivez. En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous.Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père; et moi je l'aimerai et je me manifesterai à lui."

D'où le trouble de l'apôtre Jude :

"Seigneur, comment se fait-il que vous vouliez vous manifester à nous, et non au monde?"

qui induit la réponse proposée à notre méditation en ce sixième dimanche de Pâques. ( Pour entrer autant que faire ce peut dans une péricope donnée, il est indispensable de la situer dans le contexte évangélique, c'est la raison de mon introduction)

Jésus disait à ses disciples :    « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous

viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles.Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

Parle, Parole, dans ces quelques versets, nous trouvons quatre fois ces expressions, c'est dire leur importance . Garder la parole de Jésus, écouter cette parole, c'est, non seulement accueillir Jésus dans ma vie, mais c'est vivre de l'expression , du contenu de cette parole, c'est en faire la colonne vertébrale de ma vie, c'est l'écouter pour la mettre en application , pour en vivre ! Jésus sait, Lui, qu'Il est le Verbe de Dieu, « l'expression-même » du Père, et Il insiste pour tenter de faire comprendre qu'en accueillant et en vivant de cette Parole, l'homme accueille le Père . On ne peut séparer la Parole de la personne, si donc Jésus est Parole du Père , en accueillant cette Parole, j'accueille forcément le Père, de ce fait, si cette Parole devient vie en moi , si elle guide mes pensées et mes actes j'ai, en moi, et le Fils et le Père, puisqu'il est impossible de les séparer , l'un, le Fils, étant l'expression de l'autre, le Père  ! Jésus sait très bien que même en étant physiquement présent, ce langage, bien que clair, est encore un peu compliqué à intégrer, à devenir chair de la chair de l'humain, comme Lui, Jésus, a pris chair de cet humain, pour lui permettre de laisser entrer en lui, le divin ! Jésus, conscient de la difficulté, tente de rassurer Ses apôtres, en promettant le Révélateur qu'Il appelle ici le Défenseur , c'est-à-dire l'avocat celui qui prend la défense des apôtres et la nôtre, face au démon accusateur qui cherche à les, et à nous troubler et à nous faire des crocs-en-jambe pour précipiter, leur chute, notre chute. Ce Défenseur, nous éclairera de l'intérieur et en ce qui concerne les apôtres, mais chacun de nous à notre niveau, nous fera souvenir de tout ! (Cf Les disciples d'Emmaüs, L'Apôtre Pierre). Plus l'Heure avance, et plus Jésus , par tous les moyens que lui dicte Son affection , exprime les mots de la tendresse , de l'apaisement, de la consolation  et le plus merveilleux, le plus beau des cadeaux qu'Il puisse leur faire le voici :

Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Il ne s'agit pas ce cette paix qui signifie, « ça va, laisse-moi tranquille,ou de cette paix superficielle que peut procurer l'aisance financière, non ! mais de la « paix-harmonie » parce que le cœur est accordé à la Parole de Dieu. La Paix qui est Présence et qui a pour nom l'Esprit Saint ! La Paix chantée par les Anges quand Jésus descend sur terre : «  Gloire à Dieu, Paix aux hommes joie du ciel sur la terre » La Paix du vieillard Siméon qui attendait le Sauveur et Le reconnaît dans ce tout petit : Maintenant, Maître, c'est en paix, comme tu l'as dit, que tu renvoies ton serviteur. Car mes yeux ont vu ton salut,que tu as préparé face à tous les peuples: (Lc 2) Cette paix dont Jésus fait Son mode de salut : quand vous entrez dans une maison, dites paix à cette maison... » Cette paix éprouvée après le don de Dieu : " Ta foi t'a sauvée. Va en paix. Lc 7 cette Paix qui , après la résurrection est Son salut ordinaire : « que la paix soit avec vous » Salut adopté par l’Église universelle quand l’Évêque l'offre aux fidèles lors des célébrations qu'Il préside ! Cette paix que nul ne peut nous ravir même dans la déréliction, la paix profonde, vraie d'un cœur dont les valeurs sont celles de l'Amour qui Dieu !

Ce départ imminent de Jésus trouble vraiment les apôtres, sans doute se projettent-ils dans cet avenir et

s'inquiètent-ils de cet après, aussi Jésus insiste :Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais,et je reviens vers vous.Langage un peu compliqué pour des terriens, les questions se bousculent, embrouillent les esprits et une certaine agitation apparaît sur les visages . Je suis tentée, et je le fais , de mettre au même degrés d'importance l'annonce de la venue du Défenseur et le verset qui suit et qui conclut cette péricope : Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.Ce verset devrait nous bousculer à propos de la GRATUITE de l'amour et nous interroger sérieusement ! Est-ce que j'aime Jésus pour Lui-même, pour ce qu'Il est , ou pour ce qu'Il m'apporte ? Et par extension, est-ce que j'aime ma famille, mes proches, mes amis, pour eux, pour ou pour ce qu'ils me donnent en présence, en sécurité, en attention, en amour...Ce qui revient à dire dans les deux cas, mon amour est-il pur ou entaché de toutes sortes d'attentes intéressées ?

C'est exactement ce que Jésus est entrain de dire : si vous m'aimiez l'annonce de Mon départ devrait vous inonder de joie . Je me suis exilé pour vous révéler le Père et vous apprendre à vivre en frères , J'ai tout donné, Je ne vois pas ce que Je pourrai faire de plus, l'Heure de retourner dans le sein du Père, ma véritable DEMEURE est venue, vous devriez vous réjouir de Mon bonheur. Et nous pouvons transposer pour nos proches, quand un être cher rentre à la Maison d'éternité. Il est normal d'éprouver de la douleur mais il est tout aussi normal , surtout si l'être cher a eu une vie droite, de savoir qu'il est établi désormais pour toujours dans la paix ! Là où il n'y aura plus ni mort, ni deuil, ni douleur , en cet état où il n'y aura plus de souffrance sous quelque forme que ce soit et où Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, (Ap 21)

En exprimant cela, Jésus n'a d'autre volonté que celle de fortifier, d'ancrer la foi des apôtres et la nôtre :

 Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront,vous croirez. »

En livrant aux apôtres et à l'humanité, Son Esprit de Vérité Jésus n'a d'autre but, d'autre volonté que de permettre aux uns et aux autres d'asseoir leur foi sur le Témoignage des Apôtres qui ont vécu ces moments intenses de confidence dans la confiance. Sur le moment ,bien des choses passaient au-dessus de leurs têtes mais quand elles ont été effectives ils ont pu dire : Jésus nous en parlait avant de partir chez le Père, donc JE CROIS ! Avec les Apôtres, avec tous les Saints de tous les temps, avec St Charles de FOUCAULD récemment canonisé je dis JE CROIS et vous ?

Je crois en Dieu,
le Père tout-puissant,
créateur du ciel et de la terre ;
et en Jésus-Christ,
son Fils unique, notre Seigneur,
qui a été conçu du Saint-Esprit,
est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate,
a été crucifié,
est mort et a été enseveli,
est descendu aux enfers,
le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux,
est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit-Saint,
à la sainte Eglise catholique,
à la communion des saints,
à la rémission des péchés,
à la résurrection de la chair,
à la vie éternelle.
Amen.

L'Ermite

vendredi 13 mai 2022

COMME JE VOUS AI AIMES

 

CINQUIEME DIMANCHE


DE PÂQUES

Année C

(Jn 13, 31-33a.34-35)




Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti du cénacle, Jésus déclara :« Maintenant le Fils de l’homme est glorifié,et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui,Dieu aussi le glorifiera ;et il le glorifiera bientôt.

Nous avons souvent un peu de difficulté à bien comprendre le sens de la Gloire de Dieu, être glorifié, etc . Le Père DOMERGUE , un Jésuite décédé en 2015 en donne un aperçu que je trouve, pour ma part, remarquable, je vous le partage en mettant en caractères gras ce qui touche le plus :« Le thème de la gloire occupe une place considérable dans les deux Testaments et, par suite, dans la liturgie. C'est parce qu'il représente l'aboutissement de l’œuvre divine. Disons tout de suite qu'à l'instar de toutes les réalités qui veulent signifier ce qui se passe en Dieu et avec Dieu, cet accomplissement est «déjà là et pas encore» : avec la venue du Christ, «les temps sont accomplis», mais nous sommes pourtant dans l'attente de son retour, «à la fin des temps». Paul nous dit : «C'est en espérance que vous êtes sauvés». Mais n'oublions pas que l'espérance est certitude. Glorifier Dieu, lui «rendre gloire», c'est reconnaître dès maintenant qu'il est l'amour absolu, sans mélange ni réserve, un amour tel que nous avons à y croire sans pouvoir l'imaginer.

Mais n'oublions pas que l'espérance est certitude. Glorifier Dieu, lui «rendre gloire», c'est reconnaître dès maintenant qu'il est l'amour absolu, sans mélange ni réserve, un amour tel que nous avons à y croire sans pouvoir l'imaginer. De cet amour, nous n'avons qu'une preuve : le Christ, l'unique juste, la seule image du Dieu invisible, a donné sa vie pour les injustes, cette vie qui est vie divine et que ces injustes que nous sommes ont voulu lui prendre. En vain, car justement il a donné ce dont nous voulions nous emparer. Notre geste prédateur s'est doncretrouvé sans objet. On ne peut s'emparer de ce qui se donne : on ne peut que le recevoir. L'amour méconnu devient donc connaissable. Le thème de la gloire comporte cet aspect de connaissance et de reconnaissance de notre part : rendre gloire à Dieu c'est, dans la foi, proclamer qu'il est amour et seulement amour. «Rendre gloire» : ce verbe «rendre» signifie que le don précède notre louange, qui est expressive de notre retour à Dieu, notre source. Nous rendons ce que nous recevons pour que cela nous soit redonné : l'échange ne s'interrompt pas. En Genèse 28,12, Jacob voit les «Anges» descendre vers lui et remonter vers Dieu sur l'échelle qui unit la terre au ciel.

Habités par la gloire de Dieu

La gloire de Dieu vient nous visiter, nous sommes nous aussi «glorifiés». Comment cela ? Bien sûr, dans le Christ. C'est le «Fils de l'homme», le fruit ultime de l'humanité, qui va être glorifié. Nous sommes appelés à ne faire qu'un avec lui, à devenir son «corps». Ainsi, la gloire de Dieu remplira l'univers et cela signifie que l'amour, cet autre nom de Dieu, habitera toute chose. Il faudra beaucoup de temps pour que tous les hommes lui ouvrent leur porte. «Les temps sont accomplis» signifie que tout nous est déjà donné dans le Christ, mais ce «tout» ne peut devenir nôtre sans notre assentiment. En attendant, le Fils de l'homme va anticiper ce terme en donnant sa vie, faisant ainsi totalement corps avec l'Amour qui fonde toute chose et que nous appelons «Dieu». Là, à la Pâque, ce que nous appelons «Incarnation» est achevé et le Fils, devenu pleinement humanité et lourd de tous les hommes, entre dans cette gloire qui est le rayonnement de Dieu. N'allons donc pas chercher la gloire de Dieu trop loin ni trop haut : elle est là, la terre en est pleine ; elle nous habite. Bien sûr, nous ne pouvons en prendre conscience que par la foi. Nous sommes habitués à voir le soleil se lever, les saisons se succéder, les moissons abonder, la vie s'engendrer, et nous pensons en avoir dit le dernier mot en qualifiant tout cela de «phénomènes naturels». Nous avons raison, mais la foi nous donne accès à la face cachée de la nature, à la gloire qui la fonde. Comme le Christ qui va être «glorifié», et en lui, la nature vit en passant par la mort en vue d'une renaissance. La gloire a le dernier mot.

L'amour, présence du Christ

Nous pouvons être surpris d'entendre Jésus dire à ses disciples « Je suis encore avec vous mais pour peu de temps… » Et il insiste : « Vous me chercherez et, comme je l'ai dit aux Juifs, où je vais vous ne pouvez venir, je vous le dis à vous aussi maintenant » (passage omis dans le Missel). De fait, il devra traverser seul sa Passion. Mais il y a plus : désormais Jésus ne sera plus à portée de leurs mains et de leurs yeux ; ils n'entendront plus directement sa parole. Cela signifie-t-il qu'il ne leur sera plus présent ? Certainement pas ! Souvenons-nous de ses derniers mots selon Matthieu : « Je suis

avec vous toujours jusqu'à la fin du monde. » Bien d'autres passages nous disent cette proximité du Christ ressuscité : nous ne faisons qu'un avec lui. Le discours après le dernier repas, d'où est tiré notre évangile, le répète sous diverses formes. Cette insistance signifie d'ailleurs que cela ne saute pas aux yeux : la présence du Christ, répétons-le, ne sera désormais perceptible que par la foi. De plus, elle ne se réalisera qu'à travers les autres ou, plus exactement, elle nous habitera quand nous accepterons de nous unir à eux pour ne former qu'un seul corps. Ce corps deviendra alors son Corps. Rappelons Matthieu 18,20 : « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux » (voir aussi Jean 14, 23). Tout cela est en pleine cohérence avec le « commandement nouveau » que donne le Christ à la suite de l'annonce de son départ : c'est l'amour qui construit le Corps. Quand l'amour est là, Dieu est là ; le Christ est là. La Trinité ne nous dit-elle pas déjà que Dieu est relations ? L'amour est ce qui relie et allie. Dieu est cela. »

Et c'est parce que l'AMOUR, - mais pas l'amour frelaté, l'AMOUR sain et saint, l'AMOUR fort, vrai,- construit le monde que Jésus en fait un commandement !

Petits enfants,c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous.Je vous donne un commandement nouveau :c’est de vous aimer les uns les autres.
Comme je vous ai aimés,vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples :si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Au moment de remonter vers le Père, dont le NOM est AMOUR, que pouvait direJésus à Ses disciples sinon leur demander avec la force d'un commandement de s'aimer ; dans ce commandement, je perçois trois niveaux :

    1 .Je vous donne un commandement nouveau :c’est de vous aimer les uns les autres

    2. Comme je vous ai aimés,vous aussi aimez-vous les uns les autres.

    3. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples :si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Je vous donne un commandement nouveau :c’est de vous aimer les uns les autres En réalité jusque là, rien de nouveau. Nous trouvons en effet, dans le Lévitique :Tu ne te vengeras pas. Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur (Lv 19)

Le Lévitique est un recueil de lois, il comporte un recueil indépendant (Lv 10-16) dont la date de compilation doit remonter au VIème siècle,( avant le Christ) tandis que la rédaction de Lv 17-26 se situe vers l'Exil (influence du Deutéronome et surtout d’Ézéchiel). Écrit dans le courant sacerdotal, on ne s'étonne pas de n'y trouver que des applications propres à la liturgie et à une conduite moralement conforme au culte. Jésus citera le Lévitique dans une interprétation large du "tu aimeras Dieu et ton prochain".

Toujours au Chapitre 19 de ce même document nous trouvons : « cet émigré installé chez vous, vous le traiterez comme un indigène, comme l'un de vous; tu l'aimeras comme toi-même; car vous-mêmes avez été des émigrés dans le pays d'Égypte. C'est moi, le Seigneur, votre Dieu. » (Lv 19)

A coup sûr c'est au second niveau que nous trouvons la nouveauté évoquée par Jésus :Comme je vous ai aimés,vous aussi aimez-vous les uns les autres.Dans l'Ancienne Alliance il nous est demandé d'aimer Dieu et d'aimer nos frères. Le Livre du Deutéronome en fait un principe vital et propose même un moyen quasi mnémotechnique pour s'imprégner de cet amour et lui permettre de perdurer à travers les générations :Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de

toute ta force. Ces commandements que je te donne aujourd'hui resteront dans ton cœur. Tu les rediras à tes fils, tu les répéteras sans cesse, à la maison ou en voyage, que tu sois couché ou que tu sois levé ; tu les attacheras à ton poignet comme un signe, tu les fixeras comme une marque sur ton front, tu les inscriras à l'entrée de ta maison et aux portes de tes villes. (Dt 6) Jésus va encore plus loin , Il en fait un devoir de conformité à Sa propre Personne : « comme je vous ai aimés ! » Dit autrement, je vous ai tout donné, j'ai vécu en pauvre et en serviteur au milieu de vous, je n'ai fait aucune différence entre les personnes, en refusant toute forme de compromission, tout ce que j'ai reçu de mon Père je vous l'ai donné, je vous ai appris à ne pas répondre au méchant, à vivre dans la justice et la vérité ...je ne me suis pas révolté, j'ai respecté votre liberté jusqu'à accepter la trahison et tout ce que cet acte a induit , cela par amour et seulement par amour. C'est donc ainsi qu'à votre tour vous devez aimer et dans quel but ? Si vous voulez être mes disciples c'est en devenant d'autres moi-même :

À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples :si vous avez de l’amour les

uns pour les autres. Un amour qui va jusqu'à donner sa vie, les saints l'ont fait, et nous sommes appelés à la sainteté. Pensons à Thérèse de l'Enfant Jésus qui a aimé au point qu'une sœur acariâtre et aigrie s'étonnait de l'intérêt que lui portait cette jeune religieuse qui, en réalité menait un combat terrible pour dépasser ses propres répulsions et ne lui offrir que son amour !

Je me souviens de ce saint prêtre, émule du Saint Curé d'Ars, dont l'organiste était terriblement jalouse, possessive, violente dans son verbe et dans ses actions...ce saint prêtre prenait tellement sur lui pour ne rien ajouter aux blessures de cette personne qu'il en faisait de terribles crises de foie. Jamais il ne s'est plaint, jamais il ne l'a bousculée ou rembarrée.

Oui c'est à l'amour que nous avons les uns pour les autres que nous pourrons manifester l'amour du Christ . Il serait bon et judicieux de lire, relire, et lire encore , pour nous en imprégner cet extraordinaire chapitre 13 de la Première lettre de Saint Paul aux Corinthiens en remplaçant le terme « charité » par celui d'amour, le premier (Charité) étant parfois chargé de consonances caricaturales

LECTURE DE LE PREMIERE LETTRE DE SAINT PAUL AUX CORINTHIENS

Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la l'amour, je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie, que je connaîtrais tous les mystères, et que je posséderais toute science; quand j'aurais même toute la foi, jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien.Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas l'amour, tout cela ne me sert de rien

L'amour est patient, il est bon; l'amour n'est pas envieux, l'amour n'est point inconsidéré, il ne s'enfle point d'orgueil; il ne fait rien d'inconvenant, il ne cherche point son intérêt, il ne s'irrite point, il ne tient pas compte du mal;il ne prend pas plaisir à l'injustice, mais il se réjouit de la vérité; il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.

L'amour ne passera jamais. S'agit-il des prophéties, elles prendront fin; des langues, elles cesseront; de la science, elle aura son terme. Car nous ne connaissons qu'en partie, et nous ne prophétisons qu'en partie; or, quand sera venu ce qui est parfait, ce qui est partiel prendra fin. Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j'ai laissé là ce qui était de l'enfant. Maintenant nous voyons dans un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme je suis connu. Maintenant ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, l'amour; mais la plus grande des trois c'est l'amour- charité.

N'ayons pas peur,c'est possible si nous nous livrons à l'Esprit d'Amour qui vit et agit en nous depuis notre Baptême, c'est Lui, qui nous rend capables d'aimer COMME Jésus nous aime !


L'Ermite

vendredi 6 mai 2022

MES BREBIS ECOUTENT MA VOIX !


QUATRIEME DIMANCHE

DE PÂQUES

Année C


(Jn 10, 27-30)


Journée Mondiale de prière pour les Vocations

« Cette journée mondiale est proposée par l’Église catholique depuis 1964 et célébrée, depuis 1971, le 4ème dimanche de Pâques. Elle est par conséquent une journée mobile dans le calendrier.

C'est une journée d'invitation à la réflexion : quand on parle de "vocation", on parle de ce qui touche l'être humain au plus intime de sa liberté. C'est aussi une journée d'invitation à la prière : pour qu'une liberté humaine découvre son chemin, elle a besoin d'être éclairée et stimulée. C'est le rôle du Saint Esprit. »

Dimanche dernier, nous avons médité ce magnifique dialogue de Jésus avec Pierre et nous avons compris, que les dons de Dieu sont irrévocables . Dieu peut nous corriger mais Il ne reprend pas Sa Parole. Malgré la faute du reniement, peut-être même, grâce à la faute du reniement qui rend Pierre débordant de compassion Jésus confie Son Église, et chaque personne, au soin pastoral de son Apôtre ! : Pais mes agneaux, pais mes brebis (Jn 21,15,16) .


Agneaux, brebis, berger, pasteur, sont des images familières à Jésus, non pas au sens péjoratif comme il nous arrive d'utiliser le substantif « mouton », mais en raison de sa symbolique de douceur, de docilité, d'abandon à la volonté de Dieu, ainsi que les vertus comme celle de bonté, d'innocence...Nous laissons de côté dans notre contexte, la symbolique christique de « Jésus l'Agneau de Dieu » qui s'abandonne à l'extrême dans Sa Passion et dans Sa mort, par Amour, pour le Salut de l'humanité.

Pierre devient, dans les pas de Jésus, le berger suprême, appelé à guider les brebis, à veiller sur elles, afin qu'aucune ne se perde par sa négligence.

Un seul Pasteur pour accompagner un tel ensemble serait impensable aussi , peu à peu, l’Église, voulue par Jésus Lui-même, s'est organisée. Elle a commencé très tôt, quand les apôtres eux-mêmes ont compris qu'ils ne pouvaient pas pourvoir à tout : « Les Douze convoquèrent alors l'assemblée des disciples et ils leur dirent : « Il n'est pas normal que nous délaissions la parole de Dieu pour le service des repas. Cherchez plutôt, frères, sept d'entre vous, qui soient des hommes estimés de tous, remplis d'Esprit Saint et de sagesse, et nous leur confierons cette tâche. Pour notre part, nous resterons fidèles à la prière et au service de la Parole. » (Act 6)

Et la vie consacrée féminine pensez-vous ? Dès l’Église primitive, apparaissent des femmes qui choisissent le célibat pour le Royaume . Ci-joint un écrit qui donne un aperçu des débuts de la vie Consacrée féminine :

La vie consacrée se caractérise par le célibat pour le royaume de Dieu. Or, cet état de vie est quasiment étranger à la culture juive et gréco-romaine. Il est scandale pour l’univers juif qui n’envisage en aucun cas le célibat : la finalité du couple fait partie du dessein de Dieu pour le monde. Marie sera la première consacrée. Il est folie pour la civilisation gréco-romaine dans laquelle des lois impériales rendent le mariage obligatoire afin de maintenir l’ordre social établi. La femme n’a tout simplement pas d’existence autonome : elle passe directement de la maison de son père à celle de son époux.

Or, dès la première génération chrétienne, comme nous le voyons dans saint Paul, des jeunes femmes désirent vivre vierges pour suivre le Christ. Cet état de vie est aussitôt reconnu par l’Église. On la protège, on la met à l’honneur, par exemple en lui donnant sa place dans les cérémonies liturgiques ; on lui consacre des traités, dont les plus connus sont ceux de Tertullien et de saint Ambroise. Elles sont présentes et actives dans la cité, à tel point que leur vie « à contre-courant » devient un témoignage pertinent pour leurs contemporains : qui est ce Jésus-Christ pour qui ces femmes choisissent libres et joyeusement de sacrifier des biens légitimes pour le suivre ?

 La période monastique

À partir du 4e siècle débute la période monastique. Au cours de ce siècle, le monde romain se convertit au christianisme. Les mœurs chrétiennes sont de plus en plus acceptées par la société. Dès lors, vivre célibataire dans le monde perd, en quelque sorte, de sa force exemplaire, de son rôle de « provocation ». Ceux qui veulent vivre une vie différente quittent alors la société normale et se réfugient dans les déserts. C’est la naissance du monachisme avec saint Antoine en Égypte. Quand saint Benoît fonde au Mont Cassin un monastère d’hommes, sa sœur sainte Scolastique établit parallèlement un monastère de femmes. C’est l’origine de milliers de monastères contemplatifs féminins qui se répandront partout en Europe.

On y recherche la perfection de la vie chrétienne par l’émission des vœux de pauvreté, chasteté, obéissance. L’évangélisation se fait indirectement. Les moines deviennent un vrai point de référence pour la population, mais, en principe, ils ne s’attachent pas directement à la conversion des peuples. Cette affirmation est valable surtout pour les femmes. Car si à partir des 12e et 13e siècles naissent les ordres mendiants et prêcheurs qui font sortir les moines de leurs monastères, leurs branches féminines restent cloîtrées. Les clôtures papales pour les religieuses des 12 et 14e siècles ne font que confirmer cette réalité.

La période des congrégations

Après plusieurs inspirations non abouties, les premières formes de vie consacrée apostolique se développent enfin grâce notamment à Angèle Merici (Ursulines) et Louise de Marillac (Filles de la Charité) à partir des 16e et 17e siècles. C’est la période des congrégations, c’est-à-dire des communautés de femmes de vie active, d’évangélisation directe. Désormais, les femmes peuvent vivre chastement dans le monde, et non plus seulement dans les cloîtres, en menant à la fois une vie de sainteté et de service. Ces fondations se développent aussi au Canada et en Indochine où elles contribuent à la construction des nouvelles sociétés. Elles manifestent la dimension sociale de la vie consacrée féminine, véritable service laïc accompli par la femme, épouse du Christ. Au 19e siècle, l’on assiste à un véritable essor de ces congrégations au service des pauvres, des malades, de l’instruction de jeunes filles.

La journée mondiale de prière pour les vocations, tout en restant une journée de réflexion et de prière pour discerner la vocation au ministère ou à la vie consacrée élargit son horizon , elle inclut également l'appel à fonder une famille, reconnaissant que le mariage est un choix en réponse à un appel précis du Seigneur.

Puisse cette longue introduction , nous ouvrir à l'accueil de l’Évangile proposé pour l'Eucharistie de ce jour. Dans ces quelques versets, Jésus nous offre le portrait du vrai pasteur, entendons, de la personne qui, en réponse à l'appel du Seigneur, met sa vie au service de ses frères et sœurs. C'est essentiellement vrai pour le ministère ordonné, ce l'est pour les consacrés et ce l'est également pour ceux qui s'engagent dans le mariage : on est parent durant toute sa vie, même lorsque les enfants fondent eux -mêmes un foyer !

Au verset 11, Jésus nous dit, et Lui seul peut s'exprimer ainsi :Je suis le bon pasteur, le vrai berger. Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis. (Jn 10,11) Jésus, dès l'ouverture de ce chapitre 10, dit à ceux qui accepteront d'engager leur vie au service de leurs frères et sœurs qu'ils doivent être prêts à donner leur vie , comme Lui la donne( v.15) à s'oublier totalement pour que ceux-ci aient la vraie vie !

 « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais,et elles me suivent. 

Les quelques versets de ce jour, sont un extrait de ce chapitre dix de Saint Jean qui en compte quarante. Jésus, comme Il le fait souvent, au lieu de répondre directement à une question de Ses opposants exaspérés, à propos de Son identité profonde, explique, par l'image du Bon Pasteur, qui Il EST ! Disant cela Jésus décline les qualités de ce dit « Bon Pasteur » ce qui excite l'auditoire au point qu'ils   « cherchaient de nouveau à l’arrêter, mais il échappa à leurs mains. » v39

Quelles sont donc les aptitudes d'un Pasteur digne de ce nom selon ce chapitre 10 ?

Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Jésus se définit Lui-même comme la Porte, Il montre ainsi que les Pasteurs d'âmes doivent passer par Lui, par Son enseignement, et qu'en dehors de Son enseignement, l'homme se fourvoie.

 il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Un vrai Pasteur connaît bien ses brebis, « les fidèles », il entretient avec elles de bonnes relations dans la vérité.

il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Ce Bon Pasteur en prenant la tête , montre la bonne direction, il guide, entraîne les membres qui lui sont confiés, pour Jésus par le Père, pour les engagés, par Jésus Lui-même.

Jésus employa cette image pour s’adresser à eux, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. Ce verset marque un tournant dans le chapitre , à partir de ce moment , le ton monte, l'opposition aussi !

 Moi, je suis la porte des brebis. Jésus reprend le symbolisme de la Porte pour signifier que Ses successeurs doivent passer par Lui pour enseigner la saine doctrine car

Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé  au chapitre 14 de St Jean, Jésus affirmera : « je suis le chemin, la Vérité et la vie » c'est donc en Le suivant que l'humanité acquiert le Salut de son âme !

 Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance c'est donc la mission des successeurs de Jésus de donner la Vie et ils la donnent en accueillant et en offrant les sacrements de l’Église, à qui Jésus les a confiés.

 le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Un successeur de Jésus , quand Il met ses pas dans ceux de Jésus, donne sa vie pour le salut des âmes. Tout ce qu'il entreprend est orienté à l'accomplissement de l' Écriture Sainte et au service de ses frères en humanité, il se donne tout entier à cette mission.

 J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Le bon, le vrai pasteur, ne se contente pas de servir les brebis converties à la cause de Jésus, mais il garde le souci constant de ceux qui sont loin, de ceux qui n 'adhèrent pas, de ceux qui n'ont pas encore été touchés par le message évangélique.

 Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Les opposants,les délateurs tant qu'ils refusent ce message ne sont pas membres de l’Église , les engagés ont la mission de prier pour eux, de les inviter afin qu'ils se convertissent et qu'ils vivent, comme le dit la Sainte Écriture

  « Mes brebis écoutent ma voix ; La voix du Seigneur Jésus est toujours un appel à Le suivre mais un appel qui respecte la liberté , Jésus ne force personne, Jésus nous invite : si tu veux, suis-moi Le jeune homme riche, face à ce choix, est parti tout triste, parce qu'il avait de grands biens. Suivre Jésus implique un dépouillement , tel St François d'Assise, qui , en présence de son évêque se dénude pour remettre à son père qui n'est pas d'accord avec son choix de vie, tout ce qui lui appartient !

Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main.Jésus a payé le prix fort, non seulement Il a enseigné mais Il a fait don de Sa vie en passant par l'ignominie de la croix .Il nous demande de prier pour que le Père envoie des ouvriers pour la moisson " La moisson est grande, mais les ouvriers sont en petit nombre. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson. (Mt 9) Soyons attentifs à la Parole de Jésus. La moisson est grande, c'est-à-dire, elle est là, à portée de main, ce qui manque, ce sont les ouvriers, des hommes et des femmes qui acceptent de donner leur vie, instant après instant pour travailler à l'avènement du Royaume, pour rassembler les brebis dispersées, pour aller chercher celles qui se perdent , qui souhaitent donner un sens à leur vie et sont comme un troupeau sans pasteur : Et, en voyant cette multitude d'hommes, il fut ému et compassion pour eux, parce qu'ils étaient harassés et abattus, comme des brebis qui n'ont pas de pasteur. (Mt 9)

Cette multitude, ( celle d'hier et celle d'aujourd'hui, et nous en sommes) le Père l'a donnée à Jésus :  Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père.    Le Père et moi,nous sommes UN. » Jésus n'a-Il pas dit à Philippe :Philippe, celui qui m'a vu, a vu aussi le Père. Comment peux-tu dire: Montrez-nous le Père ! (Jn 14) Et quand on reçoit un cadeau, on en prend soin, c'est la mission de Jésus , mais l'humanité de Jésus , comme ce qui est humain, a une fin terrestre, c'est pourquoi Jésus appelle à Le seconder. Aujourd'hui, ce n'est pas l'APPEL qui est en perte de vitesse, c'est LA REPONSE ! Quels parents donnent cette liberté à leurs enfants parmi la panoplie de métiers qu'ils leur proposent ? Il y a un certain nombre d'années, dans l’Église, on était persuadé qu'un jeune sur dix recevait l'appel , mais combien répondaient et répondent positivement ? La prière pour les vocations du diocèse de Cahors souligne bien cet aspect : apprends-nous à T'écouter et à dire chaque jour : « me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté. »

Suivent quelques prières pour demander la grâce de voir des jeunes se mettre en route. N'ayons pas peur, avec tact, discrétion et enthousiasme, de suggérer cette option aux jeunes de notre temps !

Père de miséricorde,
qui as donné ton Fils pour notre salut
et qui nous soutiens sans cesse par les dons de ton Esprit,
donne-nous des communautés chrétiennes
vivantes, ferventes et joyeuses,
qui soient source de vie fraternelle
et qui suscitent chez les jeunes
le désir de se consacrer à Toi et à l’évangélisation.


Soutiens-les dans leur application
à proposer une catéchèse vocationnelle adéquate
et différents chemins de consécration particulière.

Donne la sagesse pour le nécessaire discernement vocationnel,
afin qu’en tous resplendisse
la grandeur de ton Amour miséricordieux.

Marie, Mère et éducatrice de Jésus,
intercède pour chaque communauté chrétienne,
afin que, rendue féconde par l’Esprit Saint,
elle soit source de vocations authentiques
au service du peuple saint de Dieu.


Amen.

Prière du Pape François

Ô Vierge de Nazareth,
le "oui" que tu prononças dans ta jeunesse
a marqué ton existence
et est devenu aussi grand que ta vie elle-même.

Ô Mère de Jésus,
dans ton "oui" libre et joyeux
et dans ta foi agissante,
de nombreuses générations
et de nombreux éducateurs
ont trouvé inspiration et force
pour accueillir la Parole de Dieu
et accomplir sa volonté.

Ô Maîtresse de vie,
apprends aux jeunes à prononcer le "oui"
qui donne sa signification à l'existence
et fait découvrir le "Nom" caché par Dieu
au cœur de toute personne.

St Jean-Paul II


PRIERE DIOCESAINE POUR LES VOCATIONS

Diocèse de Cahors

Dieu notre Père,

tu as béni le diocèse de Cahors

au long des siècles

en lui donnant de nombreux saints.

Nous Te prions par Ton Fils Jésus-Christ :

Renouvelle aujourd'hui Tes merveilles.


Donne-nous les prêtres dont nous avons besoin

pour grandir en sainteté,

et les vocations religieuses qui annonceront Ta Parole

et Ton amour pour le monde.


Bénis aussi nos familles,

et mets dans le cœur des jeunes

le désir de Te suivre. Apprends-nous à T'écouter

et à Te dire chaque jour :

« Me voici Seigneur,

Je viens faire Ta Volonté. »

Notre Dame de Rocamadour , priez pour nous,

Tous les saints du Lot, priez pour nous !

L'Ermite