2 NOVEMBRE
ENTRE DANS LA
JOIE ! »
Luc 2,25-32 ou 12, 35-38.40
Appelée communément « le jour des morts » cette commémoration a
été instituée pour obtenir de Dieu qu’Il soulage les âmes du Purgatoire. Cet
office prend son origine dans la veillée des morts que les premiers chrétiens
faisaient, à l’exemple des Juifs. Dans les premiers siècles du christianisme,
des prières, et ensuite des messes sont célébrées pour les défunts. Les
premiers textes qui parlent d’un office
spécifique pour les morts datent du IX e siècle. En 998, l’Abbé de Cluny
institue le 2 novembre une journée consacrée à la commémoration de tous les
fidèles trépassés et c’est au XIIIe siècle qu’elle entre dans la liturgie
romaine et devient une fête universelle dans l’Église.
Si elle
commémore les défunts, cette célébration, est aussi, en un sens, la fête
des vivants ! L’Église catholique professe la foi en
l’immortalité de l’âme. « Dieu a créé l'homme pour une existence impérissable, il a fait de
lui une image de ce qu'il est en lui-même »
La prière pour ceux qui nous ont quittés est ainsi marquée du sceau de
l’Espérance. : « Ceux
qui sont passés sur l’autre rive, sont aussi et davantage, vivants que nous »
même lorsqu’ils sont encore au Purgatoire.
Nos apparemment absents sont en effet bien plus vivants que nous, de cela
j’en suis absolument persuadée.
Apparemment absents, parce que la plupart du temps nous les considérons comme tels mais ils
nous sont bien plus présents que nous le pensons ! Ils sont là, ils nous
sont tout proches, leur horizon est illimité. Certes, nous ne pouvons pas les
toucher physiquement mais ils se laissent toucher spirituellement, bien plus
même qu’au, temps où ils marchaient sur la terre des hommes ! Prenons
l’habitude de leur parler, de les invoquer, de les remercier, confions-leur
nos « commissions » pour le Seigneur, pour la Vierge Marie, ils
sont là, et continuent de nous aimer, bien plus et bien mieux qu’avant
d’ailleurs, car ils ne sont plus dans l’opacité du terrestre !
Bien plus vivants, oui parce qu’ils partagent la Vie même de la Trinité Sainte. Notre vie, à
nous est limitée par nos passions non canalisées, par nos peurs, par notre
matérialité, nos doutes, eux, sont esprits, leur combat a pris fin, ils
chantent sans cesse la Gloire de Dieu, ils Le louent, Le bénissent et Lui
rendent grâce de les avoir sanctifiés ! Ils voient Celui que nous
espérons, Celui vers qui nous tendons. Nous avons tort de gémir sur eux, nous
nous trompons de sens ! Quand nous demeurons inconsolables, excusez-moi,
c’est notre égoïsme qui domine, c’est sur nous que nous pleurons ! Nous
devrions, au contraire, nous réjouir de leur béatitude, ils sont sur la
montagne, ils viennent de naître pour de bon à la Vie éternelle, c’est leur
vraie naissance, nous sommes encore tout en bas de la montagne des Béatitudes !
Il est bien sûr normal qu’ils nous manquent, mais, en même temps nous ne
pouvons pas ne pas nous réjouir de ce qui fait leur bonheur : ils ont fini
de souffrir, ils vivent pleinement, c’est le total épanouissement de leur être
véritable ! La mort, n’est pas la mort ! La mort est ce passage sur
l’autre rive, sur la terre des vrais vivants, nous sommes bien plus morts
qu’eux parce que, empêtrés que nous sommes dans nos contingences terrestres,
enfermés dans les limites de notre corps encore soumis à la maladie, à toutes
sortes d’épreuves.
Et n’allez pas imaginer que je reste indifférente à nos séparations apparentes, non, comme chacun j’éprouve un manque, j’aime regarder leurs photos, mais je me réjouis de leur joie, de leur paix, de leur bonheur d’éternité, je sais qu’ils en ont terminé avec la souffrance, ils sont fixés en Dieu, c’est ma consolation !
« La vie des justes est dans la main de Dieu,
aucun tourment n'a de prise sur eux. Celui qui ne réfléchit pas s'est imaginé
qu'ils étaient morts ; leur départ de ce monde a passé pour un malheur
; quand ils nous ont quittés, on les croyait anéantis, alors qu'ils sont
dans la paix. »
Même quand ils attendent leur libération totale au
Purgatoire ils sont heureux parce qu’ils sont dans l’antichambre du Royaume de
la Vie ! Ils se savent accueillis, ils savent que l’heure de la béatitude
ne tardera pas d’où cette nécessité pour nous, de hâter leur libération par la
prière, par l’offrande de messes. Je ne pense pas, pour ma part, que ceux pour
qui on ne prierait pas ou peu, puissent traîner longtemps au Purgatoire, le
cœur de Dieu est trop grand pour ne pas compenser nos manques ! Si par
négligence, par manque de foi, par rancune parfois, nous ne les présentons pas
dans la prière, là encore Dieu, qui aime les pauvres et les petits, suppléera à
nos indigences !
Quand nous proclamerons le « je crois en
Dieu » pensons très fort à ceux qui nous ont précédés en
disant « je
crois en la résurrection de la chair »
« Ne soyez pas surpris ; l'heure vient où tous
ceux qui sont dans les tombeaux vont entendre sa voix,(celle de Jésus) et ils
sortiront : ceux qui ont fait le bien, ressuscitant pour entrer dans la vie ;
ceux qui ont fait le mal, ressuscitant pour être jugés. »
La Vie, la vraie Vie c’est celle que nous connaîtrons
quand nous arriverons à « La Maison », notre seule vraie Maison étant
le Royaume. Nous franchirons la Porte pour nous jeter dans les bras de notre
Père et l’entendre nous dire : « viens, tu es mon fils, ma fille, je te connais
et te reconnais comme mon bien le plus précieux, entre dans la
joie » !
« Ils (nous) verront sa face, et son nom sera sur leurs (nos) fronts. Il n'y aura plus de nuit, et ils (nous) n'auront besoin ni de la lumière de la lampe, ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les (nous) illuminera; et ils (nous) régneront aux siècles des siècles. (Apocalypse 22)
Que la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec vous (nous) tous ! Amen ! (Apocalypse 22) »
L'Ermite