PREMIER DIMANCHE DE L'AVENT
Année C
(Lc 21, 25-28.34-36)
Présentation du temps de l'Avent : ( Croire aujourd'hui)
Le temps de l’Avent a une double caractéristique :
C’est à la fois un temps de préparation aux solennités de Noël où l’on commémore le premier avènement du Fils de Dieu parmi les hommes,
2. et un temps où, par ce souvenir, les âmes sont tournées vers l’attente du second avènement du Christ à la fin des temps.
Le temps de l’Avent se présente donc, pour ces deux raisons, comme un temps de pieuse et joyeuse attente.
Normes universelles de l’Année Liturgique, 39
A LA MESSE :
•
Dominicale,
on ne chante pas le
Gloire à Dieu
et on prend le Lectionnaire Dominical de l’année en cours, année
C.
• Fériale (avant le 17 décembre), on peut célébrer :
-
la messe de la férie (formulaire pour chaque jour)
- la messe
d’un saint inscrit au Martyrologe ce jour-là
- en cas de réel
besoin pastoral (au jugement du prêtre), la messe qui convient à ce
cas
- une messe des défunts
Sauf indication contraire, on dit jusqu’au 16 décembre la Pf. de l’Avent 1 et à partir du 17 décembre, la Pf. de l’Avent 2
Les
lectures d’évangile ont un caractère propre pour chaque dimanche
à travers les trois années du cycle : il s’agit de :
- la
venue du Seigneur à la fin des temps (premier dimanche)
- puis de
Jean Baptiste (deuxième et troisième dimanche)
- enfin des
événements qui ont préparé la naissance du Christ (quatrième
dimanche)
Les lectures du premier Testament sont des prophéties relatives au Messie et aux temps messianiques : beaucoup d’entre elles sont tirées du livre d’Isaïe. Les deuxièmes lectures développent les différents aspects du mystère de l’avent.
CELEBRATION PENITENTIELLE
Il est souhaitable que, dans toute communauté, on établisse un certain rythme dans les propositions de célébrations pénitentielles par exemple aux temps forts de l’année liturgique – avent et carême – mais aussi pour les grandes fêtes. Rituel de la pénitence et réconciliation
Ce n’est que la dernière semaine, après le 17 décembre, que la liturgie nous prépare directement à Noël. Avant il nous remet devant la promesse de Dieu qui a marqué tout l’Ancien testament, il nous replace devant le « pas encore » en nous invitant à faire du retour du Christ dans la gloire une « boussole » pour notre vie. Par là, il nous incite à vouloir accueillir à nouveau ou un peu mieux la présence du Christ dans nos vies pour qu’il puisse continuer à naître dans notre monde.
L’Avent est une préparation, comme quand on parle de préparation en cuisine ou en pharmacie. Tous les ingrédients de la vie chrétienne y sont : la foi dans la promesse, l’espérance joyeuse de la venue et la charité accomplie en Christ. Le mélange est subtil et léger, comme l’est la vie divine qui pénètre délicatement dans l’humanité.
L’origine de l’Avent
En Orient, le concile d’Éphèse de 430 a exalté la maternité divine de Marie et donné un grand relief à la célébration de la naissance humaine du Fils de Dieu.
Dans ce contexte, les semaines qui précèdent la double fête de Noël et de l’Épiphanie constituent une sorte de méditation anticipée sur la venue du Sauveur et le salut opéré par la divination de la nature humaine. Les liturgies orientales s’octroient quatre ou cinq semaines pour chanter les événements qui ont préparé la naissance du Messie, les personnages qui ont joué un rôle déterminant dans cette préparation, en premier lieu Jean-Baptiste et la Vierge Marie, mais aussi tous les saints de l’Ancien Testament et enfin la transformation du monde désormais habité par le Dieu fait homme.
A Rome, c’est seulement au VIème siècle que l’Avent trouve son organisation durable. C’est seulement au VIII et IXème siècle que les messes de l’Avent passent au début de l’année liturgique.
En 1963, la Constitution sur la liturgie de Vatican II déclarait que l’Église « déploie tout le mystère du Christ pendant le cycle de l’année, de l’incarnation et de la nativité jusqu’à l’Ascension, jusqu’au jour de la Pntecôte, et jusqu’à l’attente de la bienheureuse espérance du Seigneur ».
Le temps de l’Avent a un double objet : « C’est le temps de la préparation de Noël, où on célèbre la première venue du Fils de Dieu chez les hommes ; c’est aussi le temps où, à travers ce souvenir, les esprits s’orientent vers l’attente de la seconde venue du Seigneur à la fin des temps ».
L’attente chrétienne trouve son expression spontanée dans les textes prophétiques inspirés par l’attente du Messie : Isaïe et Jean-Baptiste sont à Rome les deux grandes voix de la liturgie de l’Avent.
Il m'a semblé important d'effectuer un rappel de l'origine et du sens de l'Avent dans nos vies de baptisés. Nous pouvons maintenant, ensemble, nous laisser visiter par la Parole du Seigneur.
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : nous remarquons dès la première lecture de ces textes , une belle convergence :
- Jérémie évoque la première venue du Christ Sauveur qui vient en germe de justice pour établir Justice et droit . N'allons pas trop vite Le Christ vient en germe, Il vient nous donner les outils pour que grandissent sur terre ces deux grands axes d'humanité. C'est à nous de les faire grandir jusqu'à la moisson : le salut final, où Dieu sera TOUT en TOUS « Il a tout mis sous ses pieds et il l'a donné pour chef suprême à l’Église, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. » (Eph 1)
L'apôtre Paul est tendu vers la seconde venue celle dont nous parle l’Évangile du Jour et à laquelle nous devons nous préparer en rendant nos cœurs irréprochables en sainteté afin de ne pas être surpris !
Et
qu’ainsi il affermisse vos cœurs,les rendant irréprochables en
sainteté
devant Dieu notre Père,lors de la venue de notre
Seigneur Jésus avec tous les saints. Amen.(1 Th 3, 12 – 4, 2)
Jésus, prépare Ses disciples et nous-mêmes en présentant les signes qui annonceront cette seconde venue :
« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire.
Nous avons rencontré ce genre de texte chez St Marc, le 33 ème dimanche du temps ordinaire, il était question d'une grande détresse, du soleil qui s'obscurcirait, de la lune qui ne donnerait plus sa clarté , des étoiles qui tomberaient du ciel... Nous ne devons pas prendre ces écrits au pied de la lettre, il s'agit d'un style bien connu et qui s'est développé au cours de l'Exil à Babylone et qui sera populaire chez les premiers chrétiens. Il S'agit du style apocalyptique qui vient de mot Apocalypse .
Qu'est-ce que l'Apocalypse ? En voici la présentation dans Biblia Clerus :
« Message prophétique de Notre Seigneur Jésus adressé par l'intermédiaire de l’Évangéliste Jean aux sept églises d'Asie Mineure. Ce livre relève du genre littéraire mis en honneur par Daniel et très répandu au premier siècle : l'apocalypse. On y retrouve donc les buts, les procédés et méthodes de l'apocalyptique (terme qui signifie dévoilement, révélation). En dépit d'une dépendance certaine à l'égard de ses devanciers, l'auteur garde une originalité puissante dans la manière dont il assimile et transfigure ses éléments d'emprunt, à la lumière de la Foi et de la révélation qui lui est faite. Comme toute apocalypse, celle de Jean est née en des temps de malheur. C'est le temps des persécutions, l'établissement d'un culte impérial (Néron, Domitien). Quelles que soient les obscurités du livre, son sens profond est là : l'apocalypse affirme solennellement la souveraine maîtrise de Dieu et de son Fils sur l'histoire. Il invite les chrétiens à la constance parmi les épreuves, même si cela doit les porter au martyre, et leur dévoile quelques unes des splendeurs du lieu céleste de rafraîchissement, de lumière et de paix qui les attend après le retour en Gloire du Christ. La tradition a attribué cette œuvre à l'apôtre Jean et il n'y a aucune raison de s'en écarter. Elle a été écrite vers la fin du premier siècle à Patmos. Le plan : les lettres aux églises (1-3), le trône de Dieu et la cour céleste (4), les sceaux (5-8), les trompettes (8-11), les signes (12-15), les coupes (15-16), la Babylone (17-19), le triomphe du Christ (19-22), conclusion (22).
Que nous recommande Jésus ?
Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête,car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie,et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ;il s’abattra, en effet,sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps :ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver,et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
Ce Dieu d'Amour, nous recommande d'être et de rester vigilants Tenez-vous sur vos gardes, - ce que traduit ainsi un chant liturgique : Tenons en éveil la mémoire du Seigneur, Gardons au cœur le souvenir de ses merveilles. de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie. Être, Rester, vigilants, c'est vivre au quotidien la foi reçue des apôtres en menant une vie sobre, ce qui n'empêche pas la joie, l'allégresse, le bonheur de vivre , l'action de grâce pour tous les bienfaits du Seigneur. C'est un peu comme si le Seigneur nous demandait de vivre chaque jour comme s'il était le dernier. Comme nous souhaiterions être trouvés au moment de notre Passage en Dieu, de notre arrivée dans le Cœur du Père, à la Maison d'Eternité . Rappelons -nous la réponse de Saint Louis de Gonzague adolescent :« Que ferais-tu si tu apprenais que tu allais mourir dans l’heure ? », telle est la question-piège qui fut posée à Louis de Gonzague, pendant un temps de récréation. : « Je continuerais à jouer, comme je le fais maintenant ». Une manière toute personnelle de rejoindre le carpe diem (cueille le jour) si cher à beaucoup de jeunes ! Plutôt que de me projeter dans le futur ou de regretter le passé, j’aimerais vivre chaque instant pleinement, avec la conviction que c’est ce que j’ai à vivre.
et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste « ce jour » , celui de notre fin du monde à nous ! Celui où Jésus nous accueillera dans le Royaume de l'Amour dont nous parlions dimanche dernier ! Nous entendons souvent dire : « il, elle a fait une belle mort » quand la personne est partie de mort subite ou doucement dans son sommeil ! Cette façon d'envisager la Grande Rencontre me dérange : savons-nous en effet si cette personne vivait unie à son Seigneur ? Savons-nous si elle cultivait les fleurs de l'Amour ? Le pardon , la charité, la fraternité, l'ouverture aux autres, l'union des êtres entre eux et d'abord, au sein de la famille … ? Faire une bonne mort c'est avoir préparé cette heure, en vivant des sacrements de l’Église, en mettant la prière au centre de sa vie, en aimant vraiment ! N'est-ce pas la conclusion de notre Évangile ?
Restez éveillés et priez en tout temps :ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit
arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »Restez éveillés et priez en tout temps : le matin, à midi, le soir, la nuit , quand je me déplace en voiture, quand le sommeil ne vient pas, en toutes circonstances :
Pour rendre grâce pour un beau lever ou coucher de soleil, un ciel étoilé, une lune lumineuse
Pour la beauté des saisons, des fleurs, des arbres, de la création tout entière !
Pour l'amitié de nos compagnons à deux (les oiseaux) ou à quatre pattes !
Pour le bonheur d'avoir un emploi, celui de pouvoir se déplacer librement !
Dans le danger tout en sachant remercier d'y avoir échapper !
Dans les soucis de la vie ...
Souvent, trop souvent, nous voyons les situations négatives, ce qui ne marche pas dans notre vie, mais savons-nous reconnaître le sourire de Dieu dans tel événement, telle rencontre ? C'est la réaction de Jacob quand il a lutté une nuit entière contre Dieu Jacob resta seul; et un homme lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Voyant qu'il ne pouvait le vaincre, il le toucha à l'articulation de la hanche, et l'articulation de la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui. Et il dit à Jacob: " Laisse-moi aller, car l'aurore se lève. " Jacob répondit: " Je ne te laisserai point aller que tu ne m'aies béni. " Il lui dit: " Quel est ton nom? " Il répondit: " Jacob. " Et il dit: " Ton nom ne sera plus Jacob, mais Israël, car tu as combattu avec Dieu et avec des hommes, et tu l'as emporté. " Jacob l'interrogea, en disant: " Fais-moi, je te prie, connaître ton nom. " Il dit: " Pourquoi demandes-tu quel est mon nom? Et il le bénit là. Jacob nomma ce lieu Phanuel; " car, dit-il, j'ai vu Dieu face à face, et ma vie a été sauve. (Gen 32)
Celle de Catherine de Sienne dans la nuit de l'esprit qui demande au Seigneur : « mais où étais-tu quand je me débattais dans la nuit. R/ J'étais là mais tu ne me voyais pas
ainsi vous aurez la force , de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
Se tenir debout en signe de respect de l'autre ( ici le tout Autre) de soi, en signe de dignité aussi, « je suis fille, fils de Dieu et j'en suis fière, fier » . L'attitude debout est requise quand je proclame, ma foi, quand j'écoute l’Évangile. Elle peut exprimer aussi ma disponibilité , mon engagement, ma vigilance... Ma prière , mon admiration :« Près de la Croix, se tenait debout Marie … » (Jn 19)
Dès lors, que décidons-nous en cette première semaine de l'AVENT 2021 ?
Reconnaître la Présence divine sur ma route, dans ma vie ?
Prier sans cesse, en tout temps, en toute circonstance ?
Me tenir debout , rester ferme, rester en éveil pour mener le seul combat valable : celui de la foi ?
Être vigilant ?
A chacun de choisir pour un Noël de Paix et de lumière dans l'amour des sœurs et des frères !
Notre Dieu fait toujours ce qui est bon pour l'homme,
Alléluia! bénissons-le!
Il engendre le corps des enfants de sa grâce,
Alléluia! bénissons-le!
Pour lui rendre l'amour dont il aime le monde…
R/Tenons en éveil la mémoire du Seigneur,
Gardons au cœur le souvenir de ses merveilles.
Notre Dieu a voulu voir en nous son image,
Alléluia! bénissons-le!
Sa tendresse nous dit de rechercher sa face,
Alléluia! bénissons-le!
Pour lui rendre la joie dont l'Église est heureuse…
Notre Dieu nous maintient au couvert de son ombre,
Alléluia! bénissons-le!
Il nous prend dans la nuit qui nous tourne vers Pâque
Alléluia! Bénissons-le!
Pour lui rendre l'honneur que lui rendent les anges…
Le Seigneur nous choisit pour sa Bonne Nouvelle,
Alléluia! bénissons-le!
Il suscite partout des énergies nouvelles
Alléluia! bénissons-le!
Pour lui rendre la vie qu'il nous donne à mains pleines…
Notre Dieu nous permet de chanter sa louange,
Alléluia! bénissons-le!
Il écoute son Fils dans le cri de nos hymnes,
Alléluia! Bénissons-le!
Pour lui rendre la voix qu'il a mise en nos bouches…
Didier Rimaud, M : Jacques Berthier
Réveillez-vous! Réveillons-nous !
« Dieu a dit : "Je suis le feu et toi l'étincelle. Que ton âme ne s'élève donc pas avec superbe. Tâche qu'elle fasse comme l'étincelle qui d'abord s'élève et ensuite redescend." Car le premier mouvement de notre désir doit monter vers la connaissance de Dieu et de sa louange, mais, quand nous sommes élevés, nous devons redescendre dans la connaissance de notre misère et de notre négligence.
O vous qui dormez, réveillez-vous ! Alors nous serons humbles dans l'abîme de sa charité. O douce mère charité, où est l'âme assez dure et assez endormie pour ne pas se réveiller et fondre dans un tel feu de charité ? »
(De la Lettre LXX, de Ste Catherine à frère Barthélémy Dominici , dominicain.)
L'Ermite