vendredi 26 novembre 2021

IL EST VENU ! IL VIENT ! IL REVIENDRA !

 

PREMIER DIMANCHE DE L'AVENT


Année C


(Lc 21, 25-28.34-36)




Présentation du temps de l'Avent : ( Croire aujourd'hui)

Le temps de l’Avent a une double caractéristique :

  1. C’est à la fois un temps de préparation aux solennités de Noël où l’on commémore le premier avènement du Fils de Dieu parmi les hommes,


    2. et un temps où, par ce souvenir, les âmes sont tournées vers l’attente du second avènement du Christ à la fin des temps.


    Le temps de l’Avent se présente donc, pour ces deux raisons, comme un temps de pieuse et joyeuse attente.


    Normes universelles de l’Année Liturgique, 39

A LA MESSE :

Dominicale, on ne chante pas le Gloire à Dieu et on prend le Lectionnaire Dominical de l’année en cours, année C.
• Fériale (avant le 17 décembre), on peut célébrer :
- la messe de la férie (formulaire pour chaque jour)
- la messe d’un saint inscrit au Martyrologe ce jour-là
- en cas de réel besoin pastoral (au jugement du prêtre), la messe qui convient à ce cas
- une messe des défunts

Sauf indication contraire, on dit jusqu’au 16 décembre la Pf. de l’Avent 1 et à partir du 17 décembre, la Pf. de l’Avent 2

Les lectures d’évangile ont un caractère propre pour chaque dimanche à travers les trois années du cycle : il s’agit de :
- la venue du Seigneur à la fin des temps (premier dimanche)
- puis de Jean Baptiste (deuxième et troisième dimanche)
- enfin des événements qui ont préparé la naissance du Christ (quatrième dimanche)

Les lectures du premier Testament sont des prophéties relatives au Messie et aux temps messianiques : beaucoup d’entre elles sont tirées du livre d’Isaïe. Les deuxièmes lectures développent les différents aspects du mystère de l’avent.

CELEBRATION PENITENTIELLE

Il est souhaitable que, dans toute communauté, on établisse un certain rythme dans les propositions de célébrations pénitentielles par exemple aux temps forts de l’année liturgique – avent et carême – mais aussi pour les grandes fêtes. Rituel de la pénitence et réconciliation




Ce n’est que la dernière semaine, après le 17 décembre, que la liturgie nous prépare directement à Noël. Avant il nous remet devant la promesse de Dieu qui a marqué tout l’Ancien testament, il nous replace devant le « pas encore » en nous invitant à faire du retour du Christ dans la gloire une « boussole » pour notre vie. Par là, il nous incite à vouloir accueillir à nouveau ou un peu mieux la présence du Christ dans nos vies pour qu’il puisse continuer à naître dans notre monde.

L’Avent est une préparation, comme quand on parle de préparation en cuisine ou en pharmacie. Tous les ingrédients de la vie chrétienne y sont : la foi dans la promesse, l’espérance joyeuse de la venue et la charité accomplie en Christ. Le mélange est subtil et léger, comme l’est la vie divine qui pénètre délicatement dans l’humanité.


L’origine de l’Avent

En Orient, le concile d’Éphèse de 430 a exalté la maternité divine de Marie et donné un grand relief à la célébration de la naissance humaine du Fils de Dieu.

Dans ce contexte, les semaines qui précèdent la double fête de Noël et de l’Épiphanie constituent une sorte de méditation anticipée sur la venue du Sauveur et le salut opéré par la divination de la nature humaine. Les liturgies orientales s’octroient quatre ou cinq semaines pour chanter les événements qui ont préparé la naissance du Messie, les personnages qui ont joué un rôle déterminant dans cette préparation, en premier lieu Jean-Baptiste et la Vierge Marie, mais aussi tous les saints de l’Ancien Testament et enfin la transformation du monde désormais habité par le Dieu fait homme.


A Rome, c’est seulement au VIème siècle que l’Avent trouve son organisation durable. C’est seulement au VIII et IXème siècle que les messes de l’Avent  passent au début de l’année liturgique.


En 1963, la Constitution sur la liturgie de Vatican II déclarait que l’Église « déploie tout le mystère du Christ pendant le cycle de l’année, de l’incarnation et de la nativité jusqu’à l’Ascension, jusqu’au jour de la Pntecôte, et jusqu’à l’attente de la bienheureuse espérance du Seigneur ».


Le temps de l’Avent a un double objet : « C’est le temps de la préparation de Noël, où on célèbre la première venue du Fils de Dieu chez les hommes ; c’est aussi le temps où, à travers ce souvenir, les esprits s’orientent vers l’attente de la seconde venue du Seigneur à la fin des temps ».


L’attente chrétienne trouve son expression spontanée dans les textes prophétiques inspirés par l’attente du Messie : Isaïe et Jean-Baptiste sont à Rome les deux grandes voix de la liturgie de l’Avent.




Il m'a semblé important d'effectuer un rappel de l'origine et du sens de l'Avent dans nos vies de baptisés. Nous pouvons maintenant, ensemble, nous laisser visiter par la Parole du Seigneur.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : nous remarquons dès la première lecture de ces textes , une belle convergence :

- Jérémie évoque la première venue du Christ Sauveur qui vient en germe de justice pour établir Justice et droit . N'allons pas trop vite Le Christ vient en germe, Il vient nous donner les outils pour que grandissent sur terre ces deux grands axes d'humanité. C'est à nous de les faire grandir jusqu'à la moisson : le salut final, où Dieu sera TOUT en TOUS « Il a tout mis sous ses pieds et il l'a donné pour chef suprême à l’Église, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. » (Eph 1)



Voici venir des jours – oracle du Seigneur –où j’accomplirai la parole de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda :    En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai germer pour David un Germe de justice,et il exercera dans le pays le droit et la justice.    En ces jours-là, Juda sera sauvé,Jérusalem habitera en sécurité,et voici comment on la nommera :« Le-Seigneur-est-notre-justice. »(Jr 33, 14-16)

L'apôtre Paul est tendu vers la seconde venue celle dont nous parle l’Évangile du Jour et à laquelle nous devons nous préparer en rendant nos cœurs irréprochables en sainteté afin de ne pas être surpris !

Et qu’ainsi il affermisse vos cœurs,les rendant irréprochables en sainteté
devant Dieu notre Père,lors de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints. Amen.(1 Th 3, 12 – 4, 2)

Jésus, prépare Ses disciples et nous-mêmes en présentant les signes qui annonceront cette seconde venue :

« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées.    Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire.

Nous avons rencontré ce genre de texte chez St Marc, le 33 ème dimanche du temps ordinaire, il était question d'une grande détresse, du soleil qui s'obscurcirait, de la lune qui ne donnerait plus sa clarté , des étoiles qui tomberaient du ciel... Nous ne devons pas prendre ces écrits au pied de la lettre, il s'agit d'un style bien connu et qui s'est développé au cours de l'Exil à Babylone et qui sera populaire chez les premiers chrétiens. Il S'agit du style apocalyptique qui vient de mot Apocalypse .

Qu'est-ce que l'Apocalypse ? En voici la présentation dans Biblia Clerus :

« Message prophétique de Notre Seigneur Jésus adressé par l'intermédiaire de l’Évangéliste Jean aux sept églises d'Asie Mineure. Ce livre relève du genre littéraire mis en honneur par Daniel et très répandu au premier siècle : l'apocalypse. On y retrouve donc les buts, les procédés et méthodes de l'apocalyptique (terme qui signifie dévoilement, révélation). En dépit d'une dépendance certaine à l'égard de ses devanciers, l'auteur garde une originalité puissante dans la manière dont il assimile et transfigure ses éléments d'emprunt, à la lumière de la Foi et de la révélation qui lui est faite. Comme toute apocalypse, celle de Jean est née en des temps de malheur. C'est le temps des persécutions, l'établissement d'un culte impérial (Néron, Domitien). Quelles que soient les obscurités du livre, son sens profond est là : l'apocalypse affirme solennellement la souveraine maîtrise de Dieu et de son Fils sur l'histoire. Il invite les chrétiens à la constance parmi les épreuves, même si cela doit les porter au martyre, et leur dévoile quelques unes des splendeurs du lieu céleste de rafraîchissement, de lumière et de paix qui les attend après le retour en Gloire du Christ. La tradition a attribué cette œuvre à l'apôtre Jean et il n'y a aucune raison de s'en écarter. Elle a été écrite vers la fin du premier siècle à Patmos. Le plan : les lettres aux églises (1-3), le trône de Dieu et la cour céleste (4), les sceaux (5-8), les trompettes (8-11), les signes (12-15), les coupes (15-16), la Babylone (17-19), le triomphe du Christ (19-22), conclusion (22).

Que nous recommande Jésus ?

Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête,car votre rédemption approche.    Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie,et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste    comme un filet ;il s’abattra, en effet,sur tous les habitants de la terre entière.    Restez éveillés et priez en tout temps :ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver,et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »


N'oublions surtout pas que Dieu est AMOUR, ce Dieu d'Amour ne cherche pas à nous affoler mais à nous EVEILLER. redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche Il nous demande d'être, et de rester vigilants, d'êtres des femmes et des hommes DEBOUT, toujours prêts ,dans la foi, à accueillir le Seigneur quand Il nous visite. Chaque Noël est une visite du Seigneur, chaque rencontre aussi, car celui qui rencontre son frère, rencontre son Dieu !

Ce Dieu d'Amour, nous recommande d'être et de rester vigilants Tenez-vous sur vos gardes, - ce que traduit ainsi un chant liturgique : Tenons en éveil la mémoire du Seigneur, Gardons au cœur le souvenir de ses merveilles. de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie. Être, Rester, vigilants, c'est vivre au quotidien la foi reçue des apôtres en menant une vie sobre, ce qui n'empêche pas la joie, l'allégresse, le bonheur de vivre , l'action de grâce pour tous les bienfaits du Seigneur. C'est un peu comme si le Seigneur nous demandait de vivre chaque jour comme s'il était le dernier. Comme nous souhaiterions être trouvés au moment de notre Passage en Dieu, de notre arrivée dans le Cœur du Père, à la Maison d'Eternité . Rappelons -nous la réponse de Saint Louis de Gonzague adolescent  :« Que ferais-tu si tu apprenais que tu allais mourir dans l’heure ? », telle est la question-piège qui fut posée à Louis de Gonzague, pendant un temps de récréation. : « Je continuerais à jouer, comme je le fais maintenant ». Une manière toute personnelle de rejoindre le carpe diem (cueille le jour) si cher à beaucoup de jeunes ! Plutôt que de me projeter dans le futur ou de regretter le passé, j’aimerais vivre chaque instant pleinement, avec la conviction que c’est ce que j’ai à vivre.

et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste « ce jour » , celui de notre fin du monde à nous ! Celui où Jésus nous accueillera dans le Royaume de l'Amour dont nous parlions dimanche dernier ! Nous entendons souvent dire : « il, elle a fait une belle mort » quand la personne est partie de mort subite ou doucement dans son sommeil ! Cette façon d'envisager la Grande Rencontre me dérange : savons-nous en effet si cette personne vivait unie à son Seigneur ? Savons-nous si elle cultivait les fleurs de l'Amour ? Le pardon , la charité, la fraternité, l'ouverture aux autres, l'union des êtres entre eux et d'abord, au sein de la famille … ? Faire une bonne mort c'est avoir préparé cette heure, en vivant des sacrements de l’Église, en mettant la prière au centre de sa vie, en aimant vraiment ! N'est-ce pas la conclusion de notre Évangile ?

Restez éveillés et priez en tout temps :ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit

arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

Restez éveillés et priez en tout temps : le matin, à midi, le soir, la nuit , quand je me déplace en voiture, quand le sommeil ne vient pas, en toutes circonstances :

  • Pour rendre grâce pour un beau lever ou coucher de soleil, un ciel étoilé, une lune lumineuse

  • Pour la beauté des saisons, des fleurs, des arbres, de la création tout entière !

  • Pour l'amitié de nos compagnons à deux (les oiseaux) ou à quatre pattes !

  • Pour le bonheur d'avoir un emploi, celui de pouvoir se déplacer librement !

  • Dans le danger tout en sachant remercier d'y avoir échapper !

  • Dans les soucis de la vie ...

    Souvent, trop souvent, nous voyons les situations négatives, ce qui ne marche pas dans notre vie, mais savons-nous reconnaître le sourire de Dieu dans tel événement, telle rencontre ? C'est la réaction de Jacob quand il a lutté une nuit entière contre Dieu Jacob resta seul; et un homme lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Voyant qu'il ne pouvait le vaincre, il le toucha à l'articulation de la hanche, et l'articulation de la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui. Et il dit à Jacob: " Laisse-moi aller, car l'aurore se lève. " Jacob répondit: " Je ne te laisserai point aller que tu ne m'aies béni. " Il lui dit: " Quel est ton nom? " Il répondit: " Jacob. " Et il dit: " Ton nom ne sera plus Jacob, mais Israël, car tu as combattu avec Dieu et avec des hommes, et tu l'as emporté. " Jacob l'interrogea, en disant: " Fais-moi, je te prie, connaître ton nom. " Il dit: " Pourquoi demandes-tu quel est mon nom? Et il le bénit là. Jacob nomma ce lieu Phanuel; " car, dit-il, j'ai vu Dieu face à face, et ma vie a été sauve. (Gen 32)

Celle de Catherine de Sienne dans la nuit de l'esprit qui demande au Seigneur : « mais où étais-tu quand je me débattais dans la nuit. R/ J'étais là mais tu ne me voyais pas

ainsi vous aurez la force , de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

Se tenir debout en signe de respect de l'autre ( ici le tout Autre) de soi, en signe de dignité aussi, « je suis fille, fils de Dieu et j'en suis fière, fier » . L'attitude debout est requise quand je proclame, ma foi, quand j'écoute l’Évangile. Elle peut exprimer aussi ma disponibilité , mon engagement, ma vigilance... Ma prière , mon admiration :« Près de la Croix, se tenait debout Marie … » (Jn 19)

Dès lors, que décidons-nous en cette première semaine de l'AVENT 2021 ?

Reconnaître la Présence divine sur ma route, dans ma vie ?

Prier sans cesse, en tout temps, en toute circonstance ?

Me tenir debout , rester ferme, rester en éveil pour mener le seul combat valable : celui de la foi ?

Être vigilant ?

A chacun de choisir pour un Noël de Paix et de lumière dans l'amour des sœurs et des frères !



                                        Notre Dieu fait toujours ce qui est bon pour l'homme,

Alléluia! bénissons-le!

Il engendre le corps des enfants de sa grâce,

Alléluia! bénissons-le!

Pour lui rendre l'amour dont il aime le monde…


R/Tenons en éveil la mémoire du Seigneur,

Gardons au cœur le souvenir de ses merveilles.


    Notre Dieu a voulu voir en nous son image,

    Alléluia! bénissons-le!

    Sa tendresse nous dit de rechercher sa face,

    Alléluia! bénissons-le!

    Pour lui rendre la joie dont l'Église est heureuse…


    Notre Dieu nous maintient au couvert de son ombre,

    Alléluia! bénissons-le!

    Il nous prend dans la nuit qui nous tourne vers Pâque

    Alléluia! Bénissons-le!

    Pour lui rendre l'honneur que lui rendent les anges…


    Le Seigneur nous choisit pour sa Bonne Nouvelle,

    Alléluia! bénissons-le!

    Il suscite partout des énergies nouvelles

    Alléluia! bénissons-le!

    Pour lui rendre la vie qu'il nous donne à mains pleines…


    Notre Dieu nous permet de chanter sa louange,

    Alléluia! bénissons-le!

    Il écoute son Fils dans le cri de nos hymnes,

    Alléluia! Bénissons-le!

    Pour lui rendre la voix qu'il a mise en nos bouches…

Didier Rimaud, M : Jacques Berthier




Réveillez-vous! Réveillons-nous !

« Dieu a dit : "Je suis le feu et toi l'étincelle. Que ton âme ne s'élève donc pas avec superbe. Tâche qu'elle fasse comme l'étincelle qui d'abord s'élève et ensuite redescend." Car le premier mouvement de notre désir doit monter vers la connaissance de Dieu et de sa louange, mais, quand nous sommes élevés, nous devons redescendre dans la connaissance de notre misère et de notre négligence.

O vous qui dormez, réveillez-vous ! Alors nous serons humbles dans l'abîme de sa charité. O douce mère charité, où est l'âme assez dure et assez endormie pour ne pas se réveiller et fondre dans un tel feu de charité ? »

(De la Lettre LXX, de Ste Catherine à frère Barthélémy Dominici , dominicain.)

L'Ermite

vendredi 19 novembre 2021

MON ROYAUME N'EST PAS DE CE MONDE

 

FÊTE DU CHRIST,

ROI DE L'UNIVERS

Année B

(Jn 18, 33b-37)



Par fr.Patrick Prétot , Institut Supérieur de Liturgie, Institut Catholique de Paris

C’est avec la fête du Christ-Roi de l’Univers, instituée en 1925 par le Pape Pie XI, que s’achève l’année liturgique.


Introduction

Pour la Constitution sur la Liturgie, toute célébration liturgique actualise l’œuvre du salut en plaçant au centre de la vie chrétienne, le mémorial de la Croix, centre de la foi chrétienne :

« Parce que la mort du Christ en croix et sa résurrection constituent le contenu de la vie quotidienne de l’Église et le gage de sa Pâque éternelle, la liturgie a pour première tâche de nous ramener inlassablement sur le chemin pascal ouvert par le Christ, où l’on consent à mourir pour entrer dans la vie ».

En entretenant cette mémoire pascale, la liturgie cultive une distance à l’égard de tout pouvoir. A la requête de la mère des fils de Zébédée, « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume » (Mt 20,21), Jésus répond : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire? » (Mt 20, 22), ce qui évoque la Passion. Et il le fait en précisant qu’il n’a pas le pouvoir d’accorder ce qui est demandé : « vous boirez ma coupe; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m’appartient pas d’accorder cela, mais c’est pour ceux à qui mon Père l’a destiné » (Mt 20,23). La suite du texte, qui souligne la jalousie entre les disciples, traduit cette transformation fondamentale, opérée par la foi au Christ, du rapport chrétien au pouvoir :

« Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. Il n’en doit pas être ainsi parmi vous: au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier d’entre vous, sera votre esclave » (Mt 20, 25b-27).

Toutefois ceci ne doit pas être compris seulement comme une exhortation à la modestie : il en va de la condition même du disciple du Christ, de sa configuration au
maître qui s’est fait serviteur : « C’est ainsi que le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (Mt 20,28). C’est pourquoi la Fête du Christ Roi de l’univers, célébrée le dernier dimanche de l’année liturgique, exprime de manière spécifique la relation que la liturgie instaure entre royauté du Christ et mystère de la croix.


De la Fête du « Christ-Roi» à la fête du « Christ, Roi de l’univers »

Instituée par l’Encyclique Quas primas  du Pape Pie XI (1925), et placée au dernier dimanche d’octobre, la fête du Christ-Roi apparaissait comme une fête autonome célébrant le « règne social de Jésus-Christ ». Son instauration avait fait l’objet de quelques critiques car on s’écartait de la grande tradition liturgique, qui normalement, célèbre des événements du salut manifestant l’unique mystère du Christ (Nativité, Pâques, Ascension etc.). Dans la période post-conciliaire, cette fête a suscité une certaine gêne tant il est vrai que sa dimension socio-politique était liée à une vision des rapports entre l’Église et la société qui semblait éloignée de l’enseignement du Concile Vatican II. Pouvait-on encore dire par exemple : « aux catholiques il appartiendra de faire rentrer triomphalement le Chris-Roi dans les conseils de leurs gouvernements et dans les relations sociales de leurs semblables » ? . En 1966, dans la première série Assemblées du Seigneur (avant donc la réforme de Vatican II), l’introduction du fascicule consacré à cette fête, traduit bien cette gêne :

« Instituée à l’époque moderne, commentée par une encyclique aux implications sociales et politiques qui correspondent à un contexte sociologique pour une bonne part dépassé, la fête du Christ-Roi pourrait sembler à beaucoup avoir perdu son actualité sinon sa signification ».

En effet, certains aspects en faisaient largement la célébration d’une « idée ». Ainsi, s’adressant au Christ (désigné comme « Prince de tous les siècles », « Roi des nations », « vrai Prince de la Paix » et encore « arbitre des pouvoirs du monde ») l’hymne des vêpres demandait : « Puissent les gouvernants des peuples vous offrir un culte public, maîtres, juges, vous honorer ; arts et lois chanter votre gloire ! » . Le thème de la royauté du Christ abritait, en faveur de l’Église et de la religion, la revendication d’une place dans une société en voie de sécularisation accélérée.

Et, en rappelant la dimension sociale de la religion, l’instauration de cette fête cherchait à s’opposer au mouvement de privatisation du religieux qui caractérise le monde contemporain.

Dès lors, et en plaçant la fête du Christ Roi au dernier dimanche de l’année liturgique, comme une sorte d’inclusion avec le premier dimanche de l’Avent, la réforme de Vatican II a transformé profondément le sens de cette célébration et lui a conféré une dimension eschatologique fondamentale qu’atteste d’ailleurs le titre nouveau qui lui est donné dans le Missel romain de 1970 : « Fête du Christ Roi de l’Univers ». Si on les compare à ceux de 1926, les formulaires liturgiques actuels sont très révélateurs de la réinterprétation de cette fête dans le cadre de l’enseignement du Concile Vatican II.

Après cette longue présentation de la FÊTE du CHRIST, ROI DE L'UNIVERS accueillons le message de l’Évangile proposé pour la Liturgie de ce dimanche :

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. (Mt 2) au point qu'il fera mettre à mort tous les enfants de moins de deux ans pour être certain d'éliminer le supposé « Roi Jésus » Et pourtant, Jésus lui échappe par l'intervention divine et Sa présence le perturbera tout au long de sa vie ! Hérode Antipas est Gouverneur de la Galilée région de naissance de Jésus.

Pilate appela Jésus et lui dit : Qui est Pilate ? Ponce Pilate né à un endroit inconnu,vraisemblablement vers la fin du 1er siècle avant Jésus est un citoyen romain membre de la classe équestre qui, à partir de 26, sous le règne de l'empereur Tibère, et durant dix à onze ans, a occupé la charge de Préfet de Judée. Il est essentiellement connu pour avoir, selon les Evangiles, ordonné à l'issue du procés de Jésus, l'exécution et le crucifiement de ce prédicateur juif, ce qui a conféré une notoriété exceptionnelle à ce simple gouverneur de Province. Au moment de Son arrestation, Jésus se trouve en Judée. C'est la raison pour laquelle Il est conduit devant le Gouverneur Pilate qui Lui demande :

« Es-tu le roi des Juifs ? »Cette question taraude tous les Gouverneurs de l'époque, Jésus les dérange, ils le craignent, ils voudraient se débarrasser de Jésus mais ils craignent les mouvements de la foule. Celle-ci, ne vient-elle pas de l'acclamer lors de son arrivée à Jérusalem pour la Pâque prochaine ?Le lendemain, une multitude de gens qui étaient venus pour la fête, ayant appris que Jésus se rendait à Jérusalem, prirent des rameaux de palmiers, et allèrent au-devant de lui, en criant: "Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le Roi d'Israël!" Jésus ayant trouvé un ânon, monta dessus, selon ce qu'il est écrit: "Ne crains point, fille de Sion, voici ton Roi qui vient, assis sur le petit d'une ânesse." Ses disciples ne comprirent pas d'abord ces choses; mais lorsque Jésus fut glorifié, ils se souvinrent qu'elles avaient été écrites de lui, et qu'il les avait accomplies en ce qui le regarde. La foule donc, qui était avec lui lorsqu'il appela Lazare du tombeau et le ressuscita des morts, lui rendait témoignage; ... Les Pharisiens se dirent donc entre eux: "Vous voyez bien que vous ne gagnez rien: voilà que tout le monde court après lui." (Jn 12)

Jésus lui demanda :« Dis-tu cela de toi-même,ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? »  Les Gouverneurs de toutes tendances, n'ignorent pas ce qui se dit de Jésus et cela les trouble même si certains Le considèrent comme un doux rêveur. Et que dit-on de Jésus  :

Nathanaël lui dit : « Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu ! C'est toi le roi d'Israël ! » Jésus reprend : « Je te dis que je t'ai vu sous le figuier, et c'est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. » (Jn1)

A la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C'est vraiment lui le grand Prophète, celui qui vient dans le monde. » Mais Jésus savait qu'ils étaient sur le point de venir le prendre de force et faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira, tout seul, dans la montagne. (Jn 6)

Les gens criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le roi d'Israël ! » Jésus, trouvant un petit âne, monta dessus. Il accomplissait ainsi l'Écriture : N'aie pas peur, fille de Sion. Voici ton roi qui vient, monté sur le petit d'une ânesse. (Jn12)

Pilate répondit :« Est-ce que je suis juif, moi ?Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi :qu’as-tu donc fait ? »Pilate, dés cet instant, commence à se dédouaner. Pilate voudrait bien passer la main, il est conscient de l'innocence de Jésus, mais les chefs des prêtres et autres accusateurs nourrissaient une haine surprenante à l'égard de Jésus. « Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte allait croissant, prit de l'eau et se lava les mains devant la foule, en disant: " Je suis innocent du sang de ce juste; à vous de voir ! " (Mt 27)

Ce n'est pas Pilate qui signe la condamnation, c'est la foule , celle qui ovationnait Jésus hier, soutenue et portée par les chefs des prêtres et les pharisiens ! Si Pilate agit lâchement en laissant faire, il reconnaît ouvertement devant tous que Jésus est un juste , un saint ! " Je suis innocent du sang de ce juste; à vous de voir! "

Pilate ne prend pas position ouvertement, il se décharge sur la foule. C'est à eux de décider ! Jésus reprend la parole pour répondre, à Sa manière habituelle ; à la demande du Gouverneur. Jésus ne se justifie pas, Il expose simplement en quoi consiste Sa royauté et son Royaume et rejoint ainsi la première lecture de ce jour  : Et

il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et les gens de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté,une royauté qui ne sera pas détruite. Dn 7 Non comme passent et sont parfois détruites les royautés terrestres ! Une Royauté qui était au commencement et qui durera et qui fait de Jésus le Souverain de l'univers et pas seulement d'un petit bout de terre : Moi, je suis l’Alpha et l’Oméga, dit le Seigneur Dieu,Celui qui est, qui était et qui vient, le Souverain de l’univers. (2è Lecture) Une Royauté qu'Il fait partager à Ses amis :À vous, la grâce et la paix,de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle,le premier-né des morts,le prince des rois de la terre. À lui qui nous aime,qui nous a délivrés de nos péchés par son sang,    qui a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père, à lui, la gloire et la souverainetépour les siècles des siècles. Amen (Ap 1)

Jésus déclara :« Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » Jésus lève discrètement le voile, tellement discrètement que Ses accusateurs n'arrivent pas à ouvrir les yeux du cœur, à entendre le poids des mots prononcés ici, ils n'arrivent pas à établir un lien entre les paroles de Jésus et l’Écriture Sainte qu'un certain nombre connaissent parfaitement. Ils sont capables de s'appuyer sur la loi et les prophètes , ils attendent impatiemment le Messie annoncé, mais Le reconnaître là, devant leurs yeux, en vrai, en paroles, en actes, cela leur est impossible, ils sont franchement dépassés ! La colère, la rage, les étouffent, dans leur légalisme étroit, ils ne peuvent toujours pas admettre les justes prises de positions de Jésus : l'homme ou le Sabbat ?

Le Royaume de Jésus est celui de l'Amour, celui du Lavement des pieds, et plus encore celui de la divine croix. Un Royaume où il n'y a plus ni rivalités, ni jalousies, ni larmes, ni mort ! La croix est Son trône de Gloire :Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu,... Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, une Jérusalem nouvelle, vêtue comme une nouvelle mariée parée pour son époux. Et j'entendis une voix forte qui disait: " Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes: il habitera avec eux, et ils seront son peuple; et lui-même il sera le Dieu avec eux, il sera leur Dieu. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. " Et Celui qui était assis sur le trône, dit:"Voici que je fais toutes choses nouvelles. " Et il ajouta: " Écris, car ces paroles sont sûres et véritables. " Puis il me dit: " C'est fait! Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai gratuitement de la source de l'eau de la vie. Celui qui vaincra possédera ces choses; je serai son Dieu et il sera mon fils. Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables les meurtriers, les impudiques, les magiciens, les idolâtres et tous les menteurs, leur part est dans l'étang ardent de feu et de soufre: c'est la seconde mort. (Ap 21) C'est sur ce Royaume de paix, d'harmonie, d'amour que Jésus règne éternellement, c'est à l'établissement de ce Royaume qu'Il travaille avec ceux qui ont décidé de Le suivre et qui essaient de vivre selon la « charte des Béatitudes » donnée au tout début de Son ministère public. (Mat 5)

Pilate reprend la main il voudrait que Jésus se déclare roi, il voudrait l'entendre de Sa bouche pour enfin avoir une raison de Le livrer, d'où la question :

Pilate lui dit :« Alors, tu es roi ? » Encore une fois, dans Sa finesse, Jésus retourne la situation et va plus loin  :« C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »

« En langage biblique, la vérité est une "qualité" de Dieu. Il est "vrai" parce que l'on peut se fier à lui, parce qu'il est fidèle. À vous, la grâce et la paix, de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle,le premier-né des morts, le prince des rois de la terre. ( Ap 1) La fidélité de Dieu se vérifie dans le don qu'il fait de lui-même en Jésus Christ, qui est l'ultime vérité de Dieu, son "dévoilement".

« Cette vérité qui est la personne même du Christ se distingue des "vérités" que l'on affirme à son sujet. La vérité de Dieu s'oppose au mensonge, la vérité de notre langage de foi s'oppose à l'erreur. » (Croire aujourd'hui)

Jésus lui dit: "Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi.(Jn 14)

« Les deux termes hébreux « èmeth et èmounâh » sont traduits en français par « vérité » ou « foi » ; il y a en effet un lien étroit entre les deux notions : la vérité fait naître la foi, et la foi n’a de base solide que dans la vérité. Le sens primitif des deux mots de l’Ancien Testament est celui de « fermeté » Comme les mains de Moïse étaient fatiguées, ils prirent une pierre, qu'ils placèrent sous lui, et il s'assit dessus; et Aaron et Hur soutenaient ses mains, l'un d'un côté, l'autre de l'autre; ainsi ses mains restèrent fermes jusqu'au coucher du soleil (Ex17) ; ils désignent ce qui est fixe, inébranlable. D’où le sens moral : constance, fidélité, loyauté, probité Le Rocher, son œuvre est parfaite, car toutes ses voies sont justes; c'est un Dieu fidèle et sans iniquité; il est juste et droit. (Dt 32) Ces qualités font naître au cœur de celui qui les rencontre un sentiment de confiance, de sécurité "La parole du Seigneur que tu as prononcée est bonne." Et il ajouta: "Car, il y aura paix et stabilité pendant ma vie". (Is 39)

L’immutabilité de Dieu, sa fidélité, étant un de ses attributs essentiels, son peuple a pleinement raison d’avoir confiance en Lui . On peut compter sur Celui qui est fidèle, il est un refuge pour les siens. Cette fidélité de Dieu s’allie à sa bonté aussi bien qu’à sa justice . Le Dieu de vérité est celui auquel on peut se fier Entre tes mains je remets mon esprit; tu me délivreras, Seigneur, Dieu de vérité! (Ps 31) qui tient loyalement ses promesses Quiconque voudra être béni sur la terre voudra être béni par le Dieu de vérité, et quiconque jurera sur la terre jurera par le Dieu de vérité. Car les angoisses précédentes seront oubliées, et elles auront disparu à mes yeux. (Is 65) ; il s’oppose ainsi aux faux dieux et aux idoles qui ne sont que mensonge et vanité. Sa parole seule est digne de foi : connaître par elle sa pensée et sa volonté, c’est saisir la vérité Conduis-moi dans ta vérité, . et instruis-moi, car tu es le Dieu de mon salut; tout le jour en toi j'espère. (Ps 25); car ta miséricorde est devant mes yeux, et je marche dans ta vérité. (Ps 26) » ( diverses notes)

Que pouvons-nous retenir pour notre vie personnelle, des lectures de ce jour ?

Demandons au Seigneur  de devenir et d'être :

Des femmes et des hommes de parole, sur qui nos sœurs et frères puissent s'appuyer.

Des femmes et des hommes responsables, qui ne se défaussent pas sur autrui, qui ne se cachent pas, qui ne « se lavent pas les mains : façon Pilate » !

Des femmes et des hommes épris de Vérité, dont la vie se calque sur l'Evangile, sur les béatitudes !

Des femmes et des hommes qui travaillent à l'avènement du seul Royaume susceptible de tenir éternellement royaume d'amour, de justice et de paix dussions-nous, comme Jésus , nous laisser crucifier !

Le Seigneur est roi ;

il s’est vêtu de magnificence. 

(Ps 92, 1ab)

Le Seigneur est roi ;
il s’est vêtu de magnificence,
le Seigneur a revêtu sa force.

Et la terre tient bon, inébranlable ;
dès l’origine ton trône tient bon,
depuis toujours, tu es.

Tes volontés sont vraiment immuables :
la sainteté emplit ta maison,
Seigneur, pour la suite des temps.

L'Ermite