vendredi 24 février 2017

LE ROYAUME DE DIEU D'ABORD !

HUITIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Mt 6, 24-34)


Elle est vivante, énergique, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Le verset évangélique de cette liturgie me touche beaucoup, je le mets en exergue car il exprime la puissance de la Parole de Dieu qui, si nous ouvrons notre cœur, non seulement y établit Sa demeure, mais nous aide à discerner ce qui est bon ou non, pour notre vie, au quotidien. Laissons-nous habiter et transformer par cette Parole de vie, jour après jour, pour devenir ces « autres Christ » que nous évoquions la semaine dernière.
Aujourd'hui, Jésus poursuit Son enseignement, Il continue de dérouler devant nous, le rouleau des exigences du Royaume, de ces choix que nous sommes invités à effectuer pour vivre en Fils de Dieu :
Jésus disait à ses disciples :« Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre,ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. »
Certains rapprochements dans la vie sont totalement incompatibles, c'est le cas de Dieu et de l'argent ! L'argent est au service de l'homme mais le contraire serait une erreur. L'argent est utile dans nos sociétés pour subvenir à nos besoins, pour nos échanges, toutefois, il ne sert à rien de le thésauriser, nous le disions récemment Et Jésus précise : « Et que servirait-il à un homme de gagner l'univers, s'il perdait son âme? ou, que donnerait un homme en échange de son âme? » Mt 16
L'important, n'est-ce pas la vie de l'esprit ? Jésus n'inaugure t-il pas sa vie publique par un séjour de quarante jours et quarante nuits au désert où Il eut faim et où Il fut tenté par le démon ? : « Le diable, de nouveau, l'emmena sur une montagne très élevée, et lui montrant tous les royaumes du monde, avec leur gloire, il lui dit: " Je vous donnerai tout cela, si, tombant à mes pieds, vous vous prosternez devant moi. Alors Jésus lui dit: " Retire-toi, Satan; car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul.(Mt 4) » Jésus nous apprend à choisir, à bien choisir, à considérer ce qui est essentiel et ce qui n'est qu'accessoire, Jésus nous invite à la confiance absolue, à l'abandon actif dans les mains de son Père et notre Père : « C’est pourquoi je vous dis : Ne vous souciez pas,pour votre vie, de ce que vous mangerez,ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez.La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture,et le corps plus que les vêtements ?Regardez les oiseaux du ciel :ils ne font ni
semailles ni moisson,ils n’amassent pas dans des greniers,et votre Père céleste les nourrit.Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? » Jésus nous invite à nous attarder sur la création qui nous environne, les oiseaux, les fleurs … En effet qui peut prétendre être mieux habillé qu'eux ? Même l'artiste, pour aussi doué qu'il soit, ne peut prétendre habiller de la sorte les fleurs des champs ou les oiseaux si divers que nous contemplons ? La dite « Haute couture » n'aurait-elle pas intérêt à s'en inspirer ? Qui peut reproduire de façon très exacte les nuances de plumage ou de pétales que nous offre la nature environnante ? Alors pourquoi nous inquiéter ? Dieu ne nous demande pas l'impossible, Il compte sur nous pour aller au bout de nos possibilités, et, lorsque nous pensons avoir atteint l'extrême de nos capacités et compétences, alors, dans un acte d'amour, il convient de s'en remettre à Son Amour infiniment plus juste, plus inventif que le nôtre. Il nous étonne alors, car Il intervient bien au-delà de notre attente, Dieu est Bon et Il n'abandonne pas ceux qui s'en remettent à Sa Providence.
En effet : « Une femme peut-elle oublier son nourrisson,ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait,moi, je ne t’oublierai pas,– dit le Seigneur. » Alors pourquoi craindre ? Nous devons apprendre à grandir dans la foi ! Seigneur, augmente en nous la foi ! Qui d’entre vous, en se faisant du souci,peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ? Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas.Or je vous dis que Salomon lui même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux. Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ? Ne vous faites donc pas tant de souci ;ne dites pas : ‘Qu’allons-nous manger ?’ou bien : ‘Qu’allons-nous boire ?’ou encore : ‘Avec quoi nous habiller ?’Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. »
Ne devrions-nous pas écrire ce dernier verset en lettres d'or et l'afficher dans nos maisons ? Dieu sait ce dont nous avons besoin, si à un moment, quelque chose, qui nous semble important, voire indispensable vient à nous manquer , asseyons-nous, mettons-nous en prière, demandons au Seigneur de nous éclairer, ce manque est un appel, Dieu veut nous faire comprendre quelque chose, Dieu nous visite, le Seigneur passe dans notre vie, Il nous parle, écoutons, et la lumière viendra. Faites cette expérience et vous verrez ! Peut-être comprendrons-nous que l'essentiel est ailleurs ! Peut-être ouvrirons-nous notre vie à l'entraide et au partage ! Peut-être découvrirons-nous que nous pouvons vivre autrement, et que ce manque n'est au fond pas aussi indispensable que nous le pensions ! Nous serons désormais capables d'accueillir ce dernier verset : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice,et tout cela vous sera donné par surcroît.Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ;à chaque jour suffit sa peine. » Nous expérimenterons ce que signifie devenir libres ! Nous comprendrons vraiment que l'argent n'est qu'un moyen, que l'important est d'avoir le nécessaire non du superflu. Tout ce qui n'est pas donné, partagé, est perdu ! Nous pensons que beaucoup d'argent nous permet de ne manquer de rien alors que cet argent peut nous renfermer sur nous-mêmes, nous rendre suffisants, imbuvables pour les autres ! Qu'il engendre des rivalités, y compris au sein de la famille, qu'il nourrit les guerres et surtout qu'il nous manque l'essentiel l'amour ! Car l'argent peut rendre dur, égoïste. Ce qui fait la valeur d'une vie ce n'est pas le compte en banque, c'est le service, c'est l'amour ! Les saints n'avaient pas un sou vaillant, mais ils avaient un cœur débordant d'amour pour Dieu et pour leurs frères en humanité !


Je n’ai de repos qu’en Dieu seul,
mon salut vient de lui.
Lui seul est mon rocher, mon salut,
ma citadelle : je suis inébranlable.

Mon salut et ma gloire
se trouvent près de Dieu.
Chez Dieu, mon refuge,
mon rocher imprenable !

Comptez sur lui en tous temps,
vous, le peuple.
Devant lui épanchez votre cœur :
Dieu est pour nous un refuge.

Les Saints nous apprennent à faire des choix radicaux ! Certes nous ne sommes pas tous appelés à prendre les mêmes options, mais nous sommes tous invités à marcher dans les pas du Maître selon la grâce qui nous est offerte. Il n'est pas inutile de relire ici la mise en route de François d'Assise, époux
de Dame Pauvreté. François, par la grâce de Dieu est devenu un homme libre face à l'argent, face aux affections même légitimes, face à ses peurs, ses émotions, réentendons, le cœur ouvert , sa rencontre de l'Amour qui est Dieu :
François se décide à rejoindre le Comte Gauthier qui, avec quelques chevaliers français, avait mis son épée au service du Pape. Mais en cours de route, à Spolète, Saint François tombe malade. Il est au lit quand une voix lui dit:
"Où vas-tu?"
- En Pouille pour devenir chevalier.
"Dis-moi, François, du maître ou du serviteur, qui des deux est le plus capable d'être généreux à ton égard?"
- Le Maître! répond François. 
Alors reprend la voix, "Pourquoi abandonnes tu le maître pour le serviteur et le prince pour le vassal? "
- Que veux tu que je fasse Seigneur ?
"Retourne dans ton pays". 
Cette voix venait de Dieu. Il n'en comprit pas bien le message, et songeur retourna à Assise.
Mais sa vie prit un autre cours en retournant chez lui. Il sentait que sa vie était superficielle et vide.
Ses parents songèrent à le marier. Saint François le jeune homme qui faisait avec joie l'aumône, comprit que le Maître qu'il fallait servir c'était le Christ et que sa fiancée était "Dame Pauvreté". C'était en 1205. Il avait 23 ans. Désormais tout son argent passerait pour l’Église et les aumônes. Mais il se rendit compte qu'il fallait faire plus.
Il fit un pèlerinage à Rome et rencontra un pauvre. Il échangea ses habits avec lui et se mit à mendier à la porte d'une église, faisant ainsi l'expérience de Dame Pauvreté. A la fin du jour, il donna le fruit de sa quête au pauvre, reprit ses habits et rentra tout joyeux à Assise. Il savait que la grande pauvreté ne lui ferait pas peur. 
 Un jour, François était à cheval près d'Assise, un lépreux vint à sa rencontre. François avait horreur des lépreux: il refusait de les voir ou de s'approcher de leur habitation. Si il devait croiser un lépreux il tournait la tête et se bouchait le nez avec les doigts. Ce jour la, il se fit violence, descendit de cheval, donna une pièce d'argent au lépreux en lui embrassant la main. Il remonta à cheval et continua son chemin. A partir de la, il commença à se mépriser de plus en plus. Quelques jours plus tard, muni de beaucoup de pièces il alla rendre visite aux lépreux de l'hospice. Les ayant tous réunis, il donna une aumône et embrassa la main de chacun d'eux. Il s'était vaincu lui même, et à partir de cette époque il séjourna parmi les lépreux et les servait humblement.
 Pas très loin de chez lui, il y avait la vieille chapelle San Damiano, en ruine. Il n'y restait qu'un seul ornement: un grand crucifix peint sur bois. Le crucifix s'anima et Saint François entendit ces mots:
"François, ma maison tombe en ruines et s'écroule. Va et reconstruis-là."
François répondit: "Volontiers, Seigneur"
Pour trouver de l'argent afin de rénover la petite chapelle, Saint François partit vendre des draps au marché de Foligno, à côté d'Assise. Peu de temps après, François se mit à vivre en ermite. François devint vite la risée publique. On le prenait pour un fou. Le père de François eut vent de ce que l'on pensait sur son fils. Il devint fou furieux et alla chercher François, le ramena chez eux, l'enferma dans sa cave, le battit et le laissa au régime pain sec pendant plusieurs jours. Mais sa mère, Dame Pica le délivra. Le père déshérita son fils et voulut le chasser de la ville. Le père alla voir les consuls, mais ils s'en lavèrent les mains... ensuite, il alla voir l’Évêque en traînant son fils avec lui... François se déshabilla entièrement et devant toute une foule s'écria " En toute liberté désormais, je pourrai dire: Notre Père, qui êtes aux cieux! Pierre Bernardone que voici n'est plus mon père, et je lui rends non seulement son argent que voici, mais encore tous mes vêtements. J'irai nu à la rencontre du Seigneur. "


Elle est vivante, la parole de Dieu,
énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants ;
elle pénètre au plus profond de l'âme,
jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Pas une créature n'échappe à ses yeux,
tout est nu devant elle,
dominé par son regard ;
nous aurons à lui rendre des comptes.
(Hébreux 4)

L'Ermite 

vendredi 17 février 2017

SAINTS COMME LE PÈRE EST SAINT, RIEN DE MOINS !

SEPTIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Mt 5, 38-48)

La Liturgie de la Parole de ce dimanche commence et termine par un appel à la sainteté :
Soyez saints,car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. Lv 19
Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.Mt 5 
Entre ces deux injonctions St Paul affirme :
Frères,ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que
l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le sanctuaire de Dieu,cet homme, Dieu le détruira,car le sanctuaire de Dieu est saint,et ce sanctuaire, c’est vous.1 Cor 3
St Paul, sanctuarise le chrétien.Dieu, Père, et Fils et Esprit Saint, depuis notre baptême habite en nous, Il fait de notre cœur, Sa demeure nous dit souvent Jésus. Et Saint Paul, dans la deuxième aux Corinthiens, affirme que Dieu marche avec nous et fait, des croyants, son peuple !
Car nous sommes, nous, le temple du Dieu vivant, comme Dieu l'a dit lui-même : Je demeurerai et je marcherai avec eux, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. (2 Corinthiens 6)
Il n'est pas inopportun de s'arrêter personnellement sur cette merveille, d'en rendre grâce et de nous interroger sur cette extraordinaire Présence en nous !
Nous sommes devant un véritable plaidoyer pour la sainteté, qui s'adresse à tous les hommes de bonne volonté qui choisissent de suivre Jésus après avoir écouté Sa Parole de Vérité, vu Ses actes de miséricorde, partagé le repas pascal où Il se livre pour notre salut .
Aujourd'hui, Jésus continue de nous expliquer que nous ne pouvons pas en rester aux grands axes de la Loi de Moïse, nous devons, entrer dans l'esprit de l’Évangile où Il nous révèle l'Amour du Père qui se décline en Amour inconditionnel du frère.
« Vous avez appris qu’il a été dit :Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ;mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite,tends-lui encore l’autre. »
En général, ce n'est pas notre manière de réagir, n'avons-nous pas la réaction aussi vive que ce petit garçon qui, repris par son institutrice pour des faits d'indiscipline lui est « rentré dedans » à coups de pieds et de poings ? Les parents, convoqués, lui demandent les raisons d'un tel comportement, et Jean de répondre : « on m'attaque, j'attaque ! » Nous sommes loin de la demande de Jésus, loin de sa propre attitude face à Ses juges : « Si j'ai mal parlé, montre ce que j'ai dit de mal ; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » (Jean 18)
Jésus nous invite à nous expliquer, non à rendre coup pour coup, chemin de l'escalade vers la violence ? N'est-ce pas, hélas, le drame qui se vit dans nos banlieues aujourd'hui et sur les champs de bataille à travers le monde ?
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique,
laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas,fais-en deux mille avec lui.À qui te demande, donne ;
à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !
A quoi sert, en effet, de se disputer, de s'entre déchirer pour des biens qui ne nous suivrons pas dans la tombe ! Pour des biens qui induisent des rancunes ancestrales ? Dieu, notre Père nous donne TOUT, nous recevons TOUT de son Amour ! Si nous sommes lésés Dieu pourvoira et Il le fait immanquablement ! Que de familles se déchirent irrémédiablement lors de successions ! Le plus heureux n'est-il pas celui qui se garde de toute âpreté au gain ? C'est encore Jésus qui nous le dit ailleurs : «  Gardez-vous bien de toute âpreté au
gain ; car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses. »
... Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.’ Mais Dieu lui dit : ’Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de côté, qui l’aura ?’ Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »
Lc 12

Ce qui nous blesse le plus dans ces situations ce n'est pas d'avoir moins qu'un autre mais c'est l'orgueil qui a peur de passer pour un naïf ! Or, l'important, n'est-il pas dans la paix profonde du cœur  et dans l'amour ?
« Ne possède rien qui n'a pas l'amour de charité.Frère Albérigo » (1513)
Et « Si véritablement nous désirons aimer,nous savons bien que nous devons apprendre à pardonner. » Mère Térésa 

Nous pouvons à présent essayer d'accueillir ce que nous dit Jésus de l'amour : 
Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.Eh bien ! moi, je vous dis :Aimez vos ennemis,et priez pour ceux qui vous persécutent,afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ;car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
Aimer son frère, sa sœur au sein d'une même famille n'est pas simple alors que dire, que penser, quand Jésus nous demande d'aimer nos ennemis ?
Il n'est pas négligeable de s'interroger sur : « qui est, qui sont mes ennemis ?
Mon premier ennemi en réalité, c'est ? Soi-même ! Eh oui , je suis, nous sommes, les premiers à entraver notre devenir, notre développement ! Nous sommes en première ligne pour nuire à ce que le Seigneur attend de nous, avant de jeter la responsabilité sur celui, celle, que nous accusons de vouloir nous nuire il convient de faire une pose de considérer en quoi je me nuis, pour tenter d'y remédier ! N'est-ce pas Saint Paul qui écrit dans la lettre aux Romains : « Ce que je veux je ne le fais pas, mais ce que je hais je le fais ! » Si nous nous aimions vraiment ne serions-nous pas plus attentifs à ce que « l'Esprit dit à notre esprit ? » Ne réfléchirions-nous pas davantage aux choix que nous posons ? Bien choisir n'est-ce pas se donner la « chance » d'avancer selon le dessein aimant du Père ? Dès lors, quand Jésus nous demande d'aimer nos ennemis ne nous demande-t-il pas de nous accueillir, de nous aimer tels que nous sommes ? N'est-ce pas là le premier pas qui nous ouvrira la porte du bonheur ? Si je m'aime, je serai plus facilement aimable ce qui limitera les ennemis extérieurs ! Après cela, nous n'empêcherons pas que naissent des rivalités, des jalousies, un désir de nuire chez autrui, mais nous serons mieux armés pour faire face . Connaissant nos propres difficultés à nous aimer, nous comprendrons celles de ceux qui ont du mal à nous accueillir tels que nous sommes, à accepter nos différences ! Il nous sera plus facile alors de faire effort pour mieux comprendre les difficultés d'autrui. Nous regarderons cet autre avec ce regard de Dieu, qui ne fait pas de différences entre les êtres, qui fait lever le soleil sur les soi disant bons et les soi - disant méchants ! A nos yeux le méchant c'est l'autre, mais à ses yeux, c'est nous ! Il est souhaitable, il est bon, il est judicieux d'inverser parfois les situations nous devenons ainsi plus lucides, plus indulgents aussi !
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,quelle récompense méri-tez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères,que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Le chrétien, de par son Baptême, est un autre Christ, vivre en chrétiens c'est vivre comme le Christ a vécu c'est même laisser vivre le Christ en moi, lui permettre d'agir n'est-ce pas ce que nous dit Saint Paul dans Galates 2 : « si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. » 
Sans doute connaissons-nous cette prière d'un anonyme du XVe siècle : 
Christ n'a pas de mains :
Il n'a que nos mains
Pour faire son travail aujourd'hui.
Christ n'a pas de pieds :
Il n'a que nos pieds
Pour conduire les hommes sur son chemin.
Christ n'a pas de lèvres :
Il n'a que nos lèvres
Pour parler de lui aux hommes.
Christ n'a pas d'aides :
Il n'a que notre aide
Pour mettre les hommes à ses côtés.
Nous sommes la seule Bible
Que le public lit encore.
Nous sommes le dernier message de Dieu
Écrit en actes et en paroles.
Nous comprenons ce qu'il nous reste à faire en tant que chrétiens ! La sainteté est notre vocation ! Il n'est jamais trop tard pour dire : « commençons » ! Oui, commençons à ajuster notre vie à celle de Jésus , à mettre nos pas sérieusement dans Ses pas. Bien sûr, nous ferons des faux pas, mais nous savons pertinemment que Jésus nous accueillera sans cesse et toujours, nous savons qu'Il nous relèvera, et nous entraînera , Lui en premier de cordée jusqu'au « mont Béatitudes » où Il continuera de fredonner Sa musique : Heureux les pauvres, Heureux les doux, Heureux les affamés et assoiffés de justice, Heureux les cœurs purs, heureux si l'on vous persécute ...car votre récompense sera grande dans les cieux !

Heureux, bienheureux !
Qui écoute la Parole de Dieu,
Heureux, bienheureux,
qui la garde dans son cœur.

Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.

L'Ermite

vendredi 10 février 2017

SI TU VEUX, TU PEUX !

SIXIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Mt 5, 17-37)



Nous continuons d'approfondir ce chapitre des béatitudes. Dimanche dernier, sans détour, Jésus affirme vous êtes le sel de la terre, vous êtes la Lumière du monde et la lecture d'Isaïe nous fournit des éléments pour répondre à cette attente du Seigneur.
Aujourd'hui, avec Ben Sirac le Sage nous sommes placés devant notre responsabilité : « Si tu le veux, tu peux observer les commandements,
il dépend de ton choix de rester fidèle. Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu : étends la main vers ce que tu préfères. »
Et, en fin de paragraphe il enfonce le clou : « Il n’a commandé à personne d’être impie,il n’a donné à personne la permission de pécher. » Ben Sirac le Sage signifie par-là que la responsabilité est personnelle, nous ne pouvons l'imputer à nul autre qu'à soi-même, que le bien-vivre, dépend des choix de chacun.
La Sagesse de Ben Sirac le Sage fut écrite vers 180 avant Jésus - Christ par un Juif de Jérusalem, fin connaisseur des Écritures. L'auteur se propose de
nous enseigner la Sagesse, c'est-à-dire l'art de diriger sa vie selon la loi de Dieu et donc, d'obtenir, dès ici-bas, le bonheur.Avec la loi, nous nous arrêtons sur le <mont Sinaï où Moïse la reçoit, mais nous n'y resterons pas, Jésus nous éclaire et nous annonce qu'Il est venu la parfaire !
Ce passage Ben Sirac, introduit parfaitement l’Évangile de notre Liturgie dominicale. En introduction Jésus précise : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. » Jésus montre qu'Il s'inscrit parfaitement dans la loi et les prophètes, Il insiste même « Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. ». Jésus assume cette préparation, (loi et prophètes) car il s'agit de cela, mais Il vient parfaire cet acquis.  Non seulement, Il vient parfaire mais il demande avec force et conviction, que nous agissions de même : « Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera,celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. » La situation ainsi clarifiée Jésus peut décliner les exigences du Royaume qui ne sont rien d'autres que l'explicitation des Béatitudes.
Pour bien définir Son intention, il utilise une formule, par laquelle Il tient à donner non seulement de la solennité à sa déclaration, mais aussi un poids, une
importance qui ne peut échapper à personne : « Je vous le dis en effet ».Et que nous dit Jésus ?
Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens,vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Scribes et pharisiens en restent à œil pour œil, dent pour dent, Jésus nous demande d'aimer, de croire en l'homme, de lui laisser le temps de la conversion , Il nous invite à la patience, à laisser le temps au temps . Changer ses comportements, son regard relève d'une expérience spirituelle, d'une écoute profonde qui permettent au Verbe de Dieu de résonner dans le cœur, d'y prendre place et de le façonner, de le modeler, comme le potier travaille la terre pour que jaillisse un chef d’œuvre. Si Jésus en appelle à la patience, Il n'en est pas pour autant moins exigeant, bien au contraire, il suffit de poursuivre notre lecture et notre méditation pour se convaincre qu'Il est venu accomplir, parfaire la loi :
 « vous avez appris.. eh bien Moi, je vous dis :
Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens :Tu ne commettras pas de meurtre,et si quelqu’un commet un meurtre,il devra passer en jugement.
Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement.Si quelqu’un insulte son frère,il devra passer devant le tribunal.
Si quelqu’un le traite de fou,il sera passible de la géhenne de feu »
Non seulement le meurtre est grave mais la colère, l'insulte dégradante le sont tout autant pour Jésus. Essuyer la colère déstabilise en effet et les insultes peuvent anéantir des personnes, des familles, Jésus nous demande instamment de maîtriser nos émotions , de les canaliser, ne dit-Il pas en St Mt 12, 37 « C'est en effet d'après tes paroles que tu seras déclaré juste, et d'après tes paroles que tu seras condamné. » Si nous y pensions plus souvent, nous mettrions un frein à notre langue comme le dit un psaume. Jésus nous y invite fermement aujourd'hui, saurons-nous L'entendre et en déduire une ligne de conduite ? Jésus, parce qu'Il sait ce qui est bon pour notre vie spirituelle, en déduit :
« Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel,si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,laisse ton offrande, là, devant l’autel,va d’abord te réconcilier avec ton frère,et ensuite viens présenter ton offrande.Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui,pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge,le juge au garde,et qu’on ne te jette en prison »
Jésus va bien plus loin que ce à quoi nous pouvions nous attendre, c'est presque contre nature. Qui de nous en effet inverserait de cette façon la situation ? Jésus ne demande pas à l'offenseur d'aller vers, notre orgueil trouverait cela parfaitement normal, non ! Jésus demande à l'offensé d'aller vers le frère lui offrir son pardon . N'est-ce pas l'exemple donné par Jésus Lui-même ? L'homme a péché, l'homme s'est rebellé, l'homme a insulté Dieu,
il voulait être son propre Dieu alors, Dieu, en Jésus est venu vers cet homme, toi, moi, Il s'est livré aux mains de cet homme Lui permettant de Le fixer à la croix d'où a jailli la lumière : « Le centurion qui était là en face de Jésus,voyant comment il avait expiré, s'écria : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ! » (Marc 15) C'est en prenant conscience de « jusqu'où  va l'amour » que le centurion reconnaît qui est Jésus. Seul l'amour sauvera le monde !
La démarche demandée par Jésus est un risque mais qui ne risque pas stagne et se délite ! Il convient bien sûr, d'avancer avec prudence, de trouver le geste , le mot, de demander l'aide de l'Esprit Saint, mais c'est le plus aimant qui est invité à prendre l'initiative. Peut-être serons-nous raillés, Jésus ne l'a-t-il pas été ? « Et les passants l'injuriaient en hochant la tête et disant: " Toi, qui détruis le sanctuaire et le rebâtis en trois jours sauve-toi, toi-même ! » (Matthieu 27)
Peut-être se gaussera-t-on de notre démarche ? Le plus à plaindre n'est-ce pas celui qui se durcit , se drape dans sa supposée dignité, s'enferme dans son entêtement ? Celui qui ose devient libre comme Jésus est libre ! A nous de choisir comme l'écrit Ben Sirac ! « Si vous demeurez dans ma Parole vous êtes vraiment mes disciples, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres » Jean 8,31 Etre et demeurer dans la Parole de Jésus, voilà ce qui rend libre !
Jésus continue Son analyse de la loi :
Vous avez appris qu’il a été dit :Tu ne commettras pas d’adultère.
Eh bien ! moi, je vous dis :Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur.
Ah le regard ! Autant le regard peut mettre en confiance, autant il peut dégrader, voire tuer ! Notre regard est une arme terrible , ne dit-on pas « il, elle, m'a fusillé du regard ? » Le regard déshabille aussi, comme il nous faut être vigilants ! Jésus le sait, Il nous invite à purifier notre regard, que l'on dit aussi, être le miroir de l'âme. Un regard suffit pour faire tomber un frère, une sœur ! « La lampe du corps c'est l’œil » dit ailleurs Jésus ! « Si ton œil est pur, tout ton corps est dans la lumière ! » Quand Jésus regarde, Il relève, Il aime : Il Lui suffit de regarder Pierre après la trahison pour que celui-ci, prenne conscience de la gravité de sa veulerie et se retire en larmes.
Souvenons-nous de la Samaritaine, « Et à ce moment (au moment où Jésus parle avec elle) arrivèrent ses disciples, et ils s'étonnèrent de ce qu'il parlait avec une femme; néanmoins, aucun ne dit: "Que demandez-vous?" ou: "Pourquoi parlez-vous avec elle?"..."Maintenant ce n'est plus à cause de ce que vous avez dit que nous croyons; car nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde." (Jean 4) Les apôtres s'étonnent, Jésus ouvre des horizons nouveaux !
de la femme adultère : « Alors les Scribes et les Pharisiens lui amenèrent une femme surprise en adultère, et l'ayant fait avancer, ils dirent à Jésus: "Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère."Or Moïse, dans la Loi, nous a ordonné de lapider de telles personnes. .. "Femme, où sont ceux qui vous accusent? Est-ce que personne ne vous a condamnée? Elle répondit: "Personne, Seigneur"; Jésus lui dit "Je ne vous condamne pas non plus. Allez, et ne péchez plus." (Jean 8) Les uns accusent, Jésus relève !
Il n'est pas étonnant qu'ici , Jésus , dénonce un regard trop insistant comme étant péché en lui-même. Poser un acte condamnable est péché mais désirer au point de troubler le frère, la sœur, c'est déjà pécher , parce cette façon insistante d'agir, induit ce qui suivra à un moment ou un autre ! Dès lors la suite ne nous étonne plus :
« Si ton œil droit entraîne ta chute,arrache-le et jette-le loin de toi,car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne.Et si ta main droite entraîne ta chute,coupe-la et jette-la loin de toi,car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la
géhenne » N'allons pas imaginer que Jésus nous suggère de nous amputer, Il nous invite avec fermeté à une immense vigilance, à trouver nous-mêmes les moyens de neutraliser ce qui nous porte au péché. Il le fait en des propos radicaux pour nous permettre de réfléchir sérieusement, de prendre conscience de nos tendances , de notre attrait au mal, pour engager un combat sans merci, à tout ce qui nous enchaîne. C'est la lettre aux Hébreux qui nous y invite clairement : «  vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang dans la lutte contre le péché ch.12.4 »La légende dit que Saint François d'Assise, assailli par les tentations, allait se rouler dans la neige pour apaiser et fuir ces tentations ! Vivre à la manière de Jésus, est un véritable combat contre les puissances du Mal qui nous assaillent intérieurement et extérieurement. Dans la 1ère à Tim nous lisons : «  Pour toi homme de Dieu, fuis le mal et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle à laquelle tu as été appelé et pour laquelle tu as fait une belle profession en présence d'un grand nombre de témoins »

Voilà du grain à moudre comme le dit une émission de France Culture ! Et Jésus nous en donne encore  :
« Si quelqu’un renvoie sa femme,qu’il lui donne un acte de répudiation.
Eh bien ! moi, je vous dis :Tout homme qui renvoie sa femme,
sauf en cas d’union illégitime,la pousse à l’adultère ;et si quelqu’un épouse une femme renvoyée,il est adultère. » C'est vrai dans ce cas mais dans combien de circonstances de la vie ne sommes-nous pas capables de pousser nos semblables au péché ! Étaler des signes de richesses devant celui qui manque de tout, l'exciter par des attitudes lascives, faire miroiter d'impossibles possibles, autant de situations qui peuvent éveiller des convoitises et conduire au mal ! Certes, nous avons en nous le moyen de résister, mais St Paul nous invite à ne pas tenter nos frères : 
« Tel croit pouvoir manger de tout : tel autre qui est faible ne mange que des légumes. Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas, et celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l'a accueilli » Rom.«  Dieu en Jésus nous accueille tels que nous sommes et nous entraîne toujours plus loin dans l'amour, Il sait, Lui, où conduit l'amour! Il sait , Lui, que l'Amour est crucifiant !
Et dans Corinthiens : « Qui est faible sans que je sois faible moi-même , qui est scandalisé sans que je brûle ? » Voilà ce à quoi nous sommes conviés ! Il s'agit de marcher au pas du frère pour l'entraîner plus loin !« Mais celui qui scandalisera un de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu'on lui suspende une meule à âne autour de cou et qu'on le précipite au fond de la mer. Malheur au monde à cause des scandales! C'est une nécessité qu'il arrive des scandales; mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive! (Matthieu 18) Jésus est clair en tout, pour tout, partout !
Tu ne manqueras pas à tes serments,mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur.Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout,ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu,ni par la terre, car elle est son marchepied,ni par Jérusalem, car elle est la Ville du grand Roi.Et ne jure pas non plus sur ta tête,parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir.
Je pense qu'ici, Jésus attire notre attention sur nos prétentions, Il nous invite à nous en remettre à son jugement Lui, le juge des vivants et des morts. Jurer ne serait-ce pas présumer de nos forces , or,sans Dieu, nous ne pouvons rien faire de bon, nous avons besoin de sa grâce pour tenir . Le chemin est difficile mais nous ne sommes pas seuls, Jésus est avec nous et
c'est Lui qui mène notre combat ! « C'est quand je suis faible que je suis fort » s'écrie St Paul , oui, parce qu'il s'abandonne entièrement dans le cœur de Jésus, c'est Jésus le vainqueur de toutes les formes de mal, de toutes nos fragilités ! Alors avançons dans la confiance en nous livrant à son amour ! Et :
Que notre parole soit ‘oui’, si c’est ‘oui’,non’, si c’est ‘non’.Ce qui est en plus vient du Mauvais. »
Heureux ceux qui marchent
suivant la loi du Seigneur !
 
Heureux les hommes intègres dans leurs voies
qui marchent suivant la loi du Seigneur !
Heureux ceux qui gardent ses exigences,
ils le cherchent de tout cœur !
Toi, tu promulgues des préceptes
à observer entièrement.
Puissent mes voies s’affermir
à observer tes commandements !

Enseigne-moi, Seigneur, le chemin de tes ordres ;
à les garder, j’aurai ma récompense.
Montre-moi comment garder ta loi,
que je l’observe de tout cœur.

L'Ermite