vendredi 17 février 2017

SAINTS COMME LE PÈRE EST SAINT, RIEN DE MOINS !

SEPTIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Mt 5, 38-48)

La Liturgie de la Parole de ce dimanche commence et termine par un appel à la sainteté :
Soyez saints,car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. Lv 19
Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.Mt 5 
Entre ces deux injonctions St Paul affirme :
Frères,ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que
l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le sanctuaire de Dieu,cet homme, Dieu le détruira,car le sanctuaire de Dieu est saint,et ce sanctuaire, c’est vous.1 Cor 3
St Paul, sanctuarise le chrétien.Dieu, Père, et Fils et Esprit Saint, depuis notre baptême habite en nous, Il fait de notre cœur, Sa demeure nous dit souvent Jésus. Et Saint Paul, dans la deuxième aux Corinthiens, affirme que Dieu marche avec nous et fait, des croyants, son peuple !
Car nous sommes, nous, le temple du Dieu vivant, comme Dieu l'a dit lui-même : Je demeurerai et je marcherai avec eux, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. (2 Corinthiens 6)
Il n'est pas inopportun de s'arrêter personnellement sur cette merveille, d'en rendre grâce et de nous interroger sur cette extraordinaire Présence en nous !
Nous sommes devant un véritable plaidoyer pour la sainteté, qui s'adresse à tous les hommes de bonne volonté qui choisissent de suivre Jésus après avoir écouté Sa Parole de Vérité, vu Ses actes de miséricorde, partagé le repas pascal où Il se livre pour notre salut .
Aujourd'hui, Jésus continue de nous expliquer que nous ne pouvons pas en rester aux grands axes de la Loi de Moïse, nous devons, entrer dans l'esprit de l’Évangile où Il nous révèle l'Amour du Père qui se décline en Amour inconditionnel du frère.
« Vous avez appris qu’il a été dit :Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ;mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite,tends-lui encore l’autre. »
En général, ce n'est pas notre manière de réagir, n'avons-nous pas la réaction aussi vive que ce petit garçon qui, repris par son institutrice pour des faits d'indiscipline lui est « rentré dedans » à coups de pieds et de poings ? Les parents, convoqués, lui demandent les raisons d'un tel comportement, et Jean de répondre : « on m'attaque, j'attaque ! » Nous sommes loin de la demande de Jésus, loin de sa propre attitude face à Ses juges : « Si j'ai mal parlé, montre ce que j'ai dit de mal ; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » (Jean 18)
Jésus nous invite à nous expliquer, non à rendre coup pour coup, chemin de l'escalade vers la violence ? N'est-ce pas, hélas, le drame qui se vit dans nos banlieues aujourd'hui et sur les champs de bataille à travers le monde ?
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique,
laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas,fais-en deux mille avec lui.À qui te demande, donne ;
à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !
A quoi sert, en effet, de se disputer, de s'entre déchirer pour des biens qui ne nous suivrons pas dans la tombe ! Pour des biens qui induisent des rancunes ancestrales ? Dieu, notre Père nous donne TOUT, nous recevons TOUT de son Amour ! Si nous sommes lésés Dieu pourvoira et Il le fait immanquablement ! Que de familles se déchirent irrémédiablement lors de successions ! Le plus heureux n'est-il pas celui qui se garde de toute âpreté au gain ? C'est encore Jésus qui nous le dit ailleurs : «  Gardez-vous bien de toute âpreté au
gain ; car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses. »
... Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.’ Mais Dieu lui dit : ’Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de côté, qui l’aura ?’ Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »
Lc 12

Ce qui nous blesse le plus dans ces situations ce n'est pas d'avoir moins qu'un autre mais c'est l'orgueil qui a peur de passer pour un naïf ! Or, l'important, n'est-il pas dans la paix profonde du cœur  et dans l'amour ?
« Ne possède rien qui n'a pas l'amour de charité.Frère Albérigo » (1513)
Et « Si véritablement nous désirons aimer,nous savons bien que nous devons apprendre à pardonner. » Mère Térésa 

Nous pouvons à présent essayer d'accueillir ce que nous dit Jésus de l'amour : 
Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.Eh bien ! moi, je vous dis :Aimez vos ennemis,et priez pour ceux qui vous persécutent,afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ;car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
Aimer son frère, sa sœur au sein d'une même famille n'est pas simple alors que dire, que penser, quand Jésus nous demande d'aimer nos ennemis ?
Il n'est pas négligeable de s'interroger sur : « qui est, qui sont mes ennemis ?
Mon premier ennemi en réalité, c'est ? Soi-même ! Eh oui , je suis, nous sommes, les premiers à entraver notre devenir, notre développement ! Nous sommes en première ligne pour nuire à ce que le Seigneur attend de nous, avant de jeter la responsabilité sur celui, celle, que nous accusons de vouloir nous nuire il convient de faire une pose de considérer en quoi je me nuis, pour tenter d'y remédier ! N'est-ce pas Saint Paul qui écrit dans la lettre aux Romains : « Ce que je veux je ne le fais pas, mais ce que je hais je le fais ! » Si nous nous aimions vraiment ne serions-nous pas plus attentifs à ce que « l'Esprit dit à notre esprit ? » Ne réfléchirions-nous pas davantage aux choix que nous posons ? Bien choisir n'est-ce pas se donner la « chance » d'avancer selon le dessein aimant du Père ? Dès lors, quand Jésus nous demande d'aimer nos ennemis ne nous demande-t-il pas de nous accueillir, de nous aimer tels que nous sommes ? N'est-ce pas là le premier pas qui nous ouvrira la porte du bonheur ? Si je m'aime, je serai plus facilement aimable ce qui limitera les ennemis extérieurs ! Après cela, nous n'empêcherons pas que naissent des rivalités, des jalousies, un désir de nuire chez autrui, mais nous serons mieux armés pour faire face . Connaissant nos propres difficultés à nous aimer, nous comprendrons celles de ceux qui ont du mal à nous accueillir tels que nous sommes, à accepter nos différences ! Il nous sera plus facile alors de faire effort pour mieux comprendre les difficultés d'autrui. Nous regarderons cet autre avec ce regard de Dieu, qui ne fait pas de différences entre les êtres, qui fait lever le soleil sur les soi disant bons et les soi - disant méchants ! A nos yeux le méchant c'est l'autre, mais à ses yeux, c'est nous ! Il est souhaitable, il est bon, il est judicieux d'inverser parfois les situations nous devenons ainsi plus lucides, plus indulgents aussi !
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,quelle récompense méri-tez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères,que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Le chrétien, de par son Baptême, est un autre Christ, vivre en chrétiens c'est vivre comme le Christ a vécu c'est même laisser vivre le Christ en moi, lui permettre d'agir n'est-ce pas ce que nous dit Saint Paul dans Galates 2 : « si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. » 
Sans doute connaissons-nous cette prière d'un anonyme du XVe siècle : 
Christ n'a pas de mains :
Il n'a que nos mains
Pour faire son travail aujourd'hui.
Christ n'a pas de pieds :
Il n'a que nos pieds
Pour conduire les hommes sur son chemin.
Christ n'a pas de lèvres :
Il n'a que nos lèvres
Pour parler de lui aux hommes.
Christ n'a pas d'aides :
Il n'a que notre aide
Pour mettre les hommes à ses côtés.
Nous sommes la seule Bible
Que le public lit encore.
Nous sommes le dernier message de Dieu
Écrit en actes et en paroles.
Nous comprenons ce qu'il nous reste à faire en tant que chrétiens ! La sainteté est notre vocation ! Il n'est jamais trop tard pour dire : « commençons » ! Oui, commençons à ajuster notre vie à celle de Jésus , à mettre nos pas sérieusement dans Ses pas. Bien sûr, nous ferons des faux pas, mais nous savons pertinemment que Jésus nous accueillera sans cesse et toujours, nous savons qu'Il nous relèvera, et nous entraînera , Lui en premier de cordée jusqu'au « mont Béatitudes » où Il continuera de fredonner Sa musique : Heureux les pauvres, Heureux les doux, Heureux les affamés et assoiffés de justice, Heureux les cœurs purs, heureux si l'on vous persécute ...car votre récompense sera grande dans les cieux !

Heureux, bienheureux !
Qui écoute la Parole de Dieu,
Heureux, bienheureux,
qui la garde dans son cœur.

Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.

L'Ermite

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire