mercredi 28 mars 2018

MARIE ! RABBONI ! CHRIST EST VIVANT !


C'EST LA PÂQUE, C'EST LA PÂQUE DU SEIGNEUR ! ALLÉLUIA



Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice,
Dieu l’a ressuscité le troisième jour.
Il lui a donné de se manifester,
non pas à tout le peuple,
mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance,
à nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts.
Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner
que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts.
C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage :
Quiconque croit en lui
reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
(Ac 10, 34a.37-43)


Ainsi, célébrons la Fête,
avec du pain non fermenté,
celui de la droiture et de la vérité.
(1 Co 5, 6b-8)


« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Jean vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Écriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
(Jn 20, 1-9)


Ô nuit, de quel éclat tu resplendis !
La mort n'a pu garder dans son étreinte
Le Fils unique.
Jésus repousse l'ombre
Et sort vainqueur :
Christ est ressuscité !
Mais c'est en secret,
Et Dieu seul connaît
L'instant
Où triomphe la vie.


Quelqu'un, près de la croix, n'a pas douté ;
La Femme jusqu'au jour a porté seule
L'espoir du monde.
Sa foi devance l'heure
Et sait déjà :
Christ est ressuscité !
Mais c'est en secret,
Et Dieu seul connaît
La joie
Dont tressaille Marie.


Jésus, lumière et vie, demeure en nous !
Pourquoi chercher encore au tombeau vide
Un autre signe ?
L'amour jaillit et chante
Au fond du cœur :
Christ est ressuscité !
Mais c'est en secret,
Et Dieu seul connaît
Le feu
Qui s'éveille aujourd'hui.

 


Oui, Christ est ressuscité ALLÉLUIA ! Il est vraiment Ressuscité ! Il vit à jamais ! Christ nous entraîne dans Son sillage ! Crions-le sur les toits, dans nos campagnes et nos villes, dans les coins les plus reculés , annonçons la joyeuse nouvelle qui bouleverse l'univers. Dieu le Père l'a fait SEIGNEUR, Il règne pour les siècles des siècles. Telle est la foi des chrétiens, cette foi qui déplace les montagnes sans en avoir l'air ! 
 
Christ est ressuscité ! Mais c'est en secret,

Nul en effet ne peut dire « j'étais présent » ! C'était trop grand, trop hors du commun, digne de Dieu , tout simplement ! Par contre, nombreux sont ceux qui L'ont vu immédiatement après et dans les jours qui ont suivi :

- "Marie!" Elle se retourna et lui dit en hébreu: "Rabboni!" c'est à dire "Maître!" (Jean 20), tellement surprise , Marie l'avait pris pour le jardinier !

- « Le soir de ce même jour, le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, parce qu'ils craignaient les Juifs, Jésus vint, et se présentant au milieu d'eux, il leur dit: "Paix avec vous!" Ayant ainsi parlé, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Il leur dit une seconde fois: "Paix avec vous!" Comme mon Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie." Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: "Recevez l'Esprit-Saint." (Jean 20) Oui, Jésus nous envoie annoncer l'incomparable nouvelle : Christ est ressuscité !! Il est vraiment ressuscité ! ALLÉLUIA !

« Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » (La paix ! Ce signe indubitable de la Présence de Jésus!) Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant. » Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jean 20) Devenons, soyons, de ceux qui reconnaissent et adorent la Présence de Jésus dans ce monde blessé !

Après cela, Jésus se montra de nouveau à ses disciples sur les bords de la mer de Tibériade: et il se montra ainsi: Simon-Pierre, Thomas appelé Didyme, Nathanaël, qui était de Cana en Galilée, les fils de Zébédée et deux autres de ses disciples étaient ensemble. Simon-Pierre leur dit: "Je vais pêcher." Ils lui dirent: "Nous y allons, nous aussi, avec toi." Ils sortirent donc et montèrent dans la barque; mais ils ne prirent rien cette nuit-là.
Le matin venu, Jésus se trouva sur le rivage; mais les disciples ne savaient pas que c'était Jésus. Et Jésus leur dit: "Enfants, n'avez-vous rien à manger?" Non, répondirent-ils. Il leur dit: "Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez." Ils le
jetèrent, et ils ne pouvaient plus le tirer à cause de la grande quantité de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre: "C'est le Seigneur!"
"Venez et mangez." Et aucun des disciples n'osait lui demander: "Qui êtes-vous?" parce qu'ils savaient qu'il était le Seigneur. Jésus s'approcha, et prenant le pain, il leur en donna; il fit de même du poisson. C'était déjà la troisième fois que Jésus apparaissait à ses disciples, depuis qu'il avait ressuscité des morts.
Lorsqu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre: " Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci?" Il lui répondit: "Oui, Seigneur, vous savez que je vous aime." Jésus lui dit: "Pais mes agneaux." Il lui dit une seconde fois: "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu?" Pierre lui répondit: " Oui, Seigneur, vous savez bien que je vous aime." Jésus lui dit: "Pais mes agneaux." Il lui dit pour la troisième fois: "M'aimes-tu?" et il lui répondit: "Seigneur, vous connaissez toutes choses, vous savez bien que je vous aime." Jésus lui dit: "Pais mes brebis."
"En vérité, en vérité je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas."
Il dit cela, indiquant par quelle mort Pierre devait glorifier Dieu. Et après avoir ainsi parlé, il ajouta: "Suis-moi". (Jean 21) Pour aussi graves qu'elles soient, Jésus ne tient pas compte de nos défaillances, quand Jésus donne Sa confiance Il ne la reprend pas ! Avec justesse , Il aide à prendre conscience de l'erreur et rétablit dans l'Alliance. Ce qu'Il a donné est donné , Il souligne simplement, et fermement, pour permettre au défaillant de s'habiller d'humilité et de se souvenir ! A chacun d'entendre, dans sa propre vocation « le suis-moi » de Jésus, pour entrer dans ce mouvement de résurrection qui s'épanouira au sein de la Trinité Sainte quand viendra notre Heure !

" Reste avec nous, car on est au soir et déjà le jour est sur son déclin. " Et il entra pour rester avec eux. Or, quand il se fut mis à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, puis le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent; et il disparut de leur vue. » (Luc 24) nous reconnaissons les disciples
d'Emmaüs qui de la tristesse passent à la joie et relisent ce qui les habitait tandis que Jésus les éclairait sur la route ! « Notre cœur n'était-il pas tout brûlant quand Il nous expliquait les Écritures ? » Expérience nourrissante, comblante, que celle de se plonger dans les Évangiles à l'écoute du Seigneur qui nous donne une oreille de disciple ! « Il éveille, chaque matin, il éveille mon oreille, Pour que j'écoute comme écoutent des disciples. Le Seigneur, m'a ouvert l'oreille, Is 50

« C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité: nous en sommes tous témoins. Ayant donc été élevé par la droite de Dieu et ayant reçu du Père l'Esprit-Saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez. Car, David n'est pas monté aux cieux, mais il dit lui-même: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Asseyez-vous à ma droite, jusqu'à ce que j'aie fait de vos ennemis un escabeau pour vos pieds. Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu l'a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié. (Actes 2) Alors, dans le sillage des apôtres n'ayons pas peur, annonçons dans toutes les langues et partout où nous passons : CHRIST EST VRAIMENT RESSUSCITE IL VIT A JAMAIS ! ALLÉLUIA ! C'EST LA FOI DE L’ÉGLISE ! C'EST LA FOI DE TOUT BAPTISE !

Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu,lumière, née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé, de même nature que le Père ;
et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut,
il descendit du ciel;
Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour,
conformément aux Écritures, et il monta au ciel;
il est assis à la droite du Père.
Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts
et son règne n’aura pas de fin. 

 

« C'est ce même disciple qui rend témoignage de ces choses et qui les a écrites; et nous savons que son témoignage est vrai.
Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les rapportait en détail, je ne pense pas que le monde entier pût contenir les livres qu'il faudrait écrire. (Jean 21)

AMEN ! AMEN ! ALLÉLUIA !


« Jour de Résurrection ! Peuples, rayonnons de joie,
C’est la Pâque, la Pâque du Seigneur !
De la mort à la vie
Et de la terre aux cieux,
Le Christ Dieu nous a menés,
Nous qui chantons l’hymne de la victoire.
Que le ciel se réjouisse,
Que la terre soit dans l’allégresse,
Que le monde soit en fête,
Tout le monde visible et invisible.
Car le Christ est ressuscité,
Lui, l’éternelle allégresse.
De la mort, célébrons la destruction,
Et de l’enfer, la ruine.
D’une vie nouvelle immortelle
Chantons avec élan l’Auteur,
Le Dieu unique des Pères,
Béni et tout glorieux.
Ô Pâque grande et toute sainte,
O Christ, O Sagesse, O Verbe de Dieu, O Force,
Donne-nous de t’être unis
Dans une plus grande vérité,
Au jour sans déclin de ton Royaume.
Une Pâque sacrée nous est apparue aujourd’hui :
Pâque nouvelle et sainte,
Pâque mystique, Pâque très pure,
Pâque du Christ, notre libérateur,
Pâque immaculée, Pâque grandiose,
Pâque des croyants,
Pâque qui nous ouvre les portes du paradis,
Pâque qui sanctifie tous les fidèles.
C’est le jour de la Résurrection !
Rayonnons de joie en cette solennité ;
Embrassons-nous les uns les autres ;
Disons : « Frères à ceux-mêmes qui nous haïssent,
Pardonnons tout à cause de la Résurrection


Et, alors, chantons :
Christ est ressuscité d’entre les morts
Par la mort il a détruit la mort.
Et à ceux qui sont dans les tombeaux,
II a accordé la vie. »
Liturgie byzantine
L'Ermite

dimanche 25 mars 2018

RISQUER MON PAS DANS TES PAS

VENDREDI SAINT
LE CHEMIN DE CROIX.



Le "chemin de croix" est proposé à la prière des croyants, disciples de Jésus, qui cherchent à méditer les derniers moments de la vie de Jésus, non pour en contempler la souffrance, mais pour en recevoir inspiration et ressourcement. "Il nous a aimés jusqu'à en mourir, et mourir sur la croix. C'est pourquoi Dieu l'a élevé souverainement" (Lettre de Paul aux Philippiens)... Depuis le 14° siècle, les franciscains, responsables des lieux saints, ont imaginé et diffusé, dans les églises ou en plein air, des tableaux évoquant les scènes de la passion du Christ, permettant ainsi aux fidèles ne pouvant se rendre en pèlerinage à Jérusalem d'accomplir la même démarche et dévotion.

A partir du 18° siècle, on retiendra 14 stations, ou "lieux où l'on se tient". Selon l'artiste ou l'interprétation, l'une ou l'autre des représentations peut différer quelque peu. Le souci étant de méditer la vie du Christ jusqu'en sa mort, et passer avec lui vers la résurrection. Depuis 1958, l'habitude s'est prise avec le chemin de croix de Lourdes, d'ajouter une 15ème station: "avec Marie et le tombeau vide, signifier l'espérance de la résurrection". Le chemin de croix ne s'arrête pas au tombeau, il est invitation au passage avec le Christ, de la mort vers la Vie, du péché vers le pardon. La veillée dans la nuit de Pâques évoque ce passage de la nuit à la Lumière.

Il faut remarquer que ce n'est qu'à partir des 13-14° siècles, que l'occident chrétien représente davantage le Christ souffrant, insistance sur les souffrances et non sur la résurrection comme le faisaient les siècles précédents et les orthodoxes. Le dolorisme de l'occident a caché la signification de la vie du Christ: "à ceux qui l'ont reçu, il donne le pouvoir de devenir fils de Dieu". (Comparer les représentations du Christ sur les porches des grandes cathédrales gothiques, l'évolution des "piéta" et la crucifixion du triptyque/retable d'Issenheim, peinte par Grünewald). Au 21° siècle le développement de la violence, du sang versé, des génocides, des attentats sanglants suffit-il à expliquer l'attrait vers les représentations d'un Christ déchiqueté et sanguinolent, en oubliant l'ensemble du message porté par sa vie, sa mort, sa résurrection? Jésus-Christ présente le visage miséricordieux de Dieu: un père qui se rend proche de celui qu'on considère pour moins que rien.

AU PIED D’UN CALVAIRE

Tu es allé, Jésus,
jusqu'au bout de ta passion
pour les hommes,
jusqu'au bout de ta passion pour la vie,
jusqu'au bout de ta passion pour les tiens,
ceux que le Père T'a donnés...

Au pied de la croix,
c'est ma vie que Tu m'appelles à regarder...
c'est ma vie que Tu m'appelles à donner...

Instant de l'abandon à un autre...
Instant du don au Tout-Autre...
Moment crucifiant où l'avenir, le présent et le passé
ne s'écrivent plus qu'avec des mots de foi...

Moment de vérité où Tu m'appelles à l'Espérance,
moment de vérité où Tu me provoques à risquer
mon pas dans tes pas,
moment de vérité où Tu m'appelles à redire avec Toi :
'' Non plus ma volonté, Père, mais la Tienne ! Que ta volonté soit faite !''
Benoît Gschwind


                                                                               Sur la route du Calvaire

PREMIÈRE STATION : Jésus est condamné à mort

V/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

Mt 27,17. Pilate dit donc aux gens qui se trouvaient rassemblés : » lequel voulez-vous que je vous relâche, Barrabas ou Jésus que l’on appelle Christ ? »
Il savait bien que c’était par jalousie qu’on l’avait livré.
Or, tandis qu’il siégeait au tribunal sa femme lui fit dire : « ne te mêle point de l’affaire de ce juste car, aujourd’hui j’ai été très affectée dans un songe à cause de Lui. »
Voyant qu’il n’aboutissait à rien, mais qu’il s’en suivait plutôt du tumulte Pilate prit de l’eau et se lava les mains en présence de la foule en disant : » je ne suis pas responsable de ce sang ; à vous de voir. »

Aujourd’hui, nous dirions : « ce n’est pas mon problème ! » Pilate peut prendre la décision qui lui semblerait juste, mais Pilate a peur, il craint que la foule se retourne contre lui, il devient complice du Mal ! Pilate préfère livrer l’innocent, « il s’en lave les mains » !

Ne nous offusquons pas trop vite, pensons à nos silences coupables quand le collègue de travail est accusé injustement, quand un autre est renvoyé par abus de pouvoir, quand un semblable est considéré comme un objet de consommation…

L’homme qui « s’en lave les mains » c’est cette portion de l’humanité qui abuse de son avoir et de son pouvoir, soit par domination, par rivalité, soit parce qu’elle craint des représailles

Pardon Seigneur pour nos silences coupables, pour nos lâchetés, pour nos abus de pouvoir

SILENCE

Kyrie eleison, Christe eleison, Kyrie eleison 



DEUXIÈME STATION : JÉSUS EST CHARGE DE SA CROIX

V/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

L'un des Douze, appelé Judas Iscariote, alla trouver les grands prêtres, et dit: " Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai ? " Et ils lui fixèrent trente pièces d'argent. Depuis ce moment, il cherchait une occasion favorable pour livrer Jésus…
Le soir venu, Jésus se met à table avec les douze Pendant qu'ils mangeaient, il dit: " Je vous le dis en vérité, un de vous me trahira "Judas, qui le trahissait, prit la parole et dit: " Serait-ce moi, Rabbi? — Tu l'as dit, " répondit-il
Après le chant de l'hymne, ils s'en allèrent au mont des Oliviers. Alors Jésus leur dit: " Je vous serai à tous, cette nuit-ci, une occasion de chute, car il est écrit: Je frapperai le pasteur, et les brebis du troupeau seront dispersées…
Comme il parlait encore, voilà que Judas, l'un des Douze, arriva, et avec lui une foule nombreuse armée de glaives et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les anciens du peuple. Celui qui le trahissait leur avait donné un signe: " Celui à qui je donnerai un baiser, c'est lui : arrêtez-le. " Et aussitôt, s'avançant vers Jésus, il dit: " Salut, Rabbi ! ", et il lui donna un baiser. Jésus lui dit: " Ami, tu es là pour cela ! " Alors ils s'avancèrent, mirent la main sur Jésus et le saisirent. (Matthieu 26)

Plus que le bois, plus que les clous, ce qui fait mal, très mal, ce sont les multiples trahisons du moment et de l’avenir qui rendent cette croix horriblement lourde, dégradante et cependant triomphale parce qu’elle a pour prix, l’Amour ! Nous sommes aimés jusque-là !

L'amour efface le passé. Aucun n'osa jeter la pierre.
Et tous les yeux se sont baissés. L'amour efface le passé.
Il a vu l'homme dans sa lèpre. Il n'a pas peur de l'embrasser.
L'amour efface le passé. Il nous redonne une autre chance,
Il nous invite à pardonner. L'amour efface le passé,
L'amour efface le passé.

TROISIÈME STATION : JÉSUS TOMBE POUR LA PREMIÈRE FOIS

V/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

Le Seigneur m'a ouvert l'oreille ! et moi, je n'ai pas résisté, je ne me suis pas retiré en arrière. J'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe ; je n'ai pas dérobé mon visage aux outrages et aux crachats. Le Seigneur m'est venu en aide; c'est pourquoi l'outrage ne m'a point abattu ; c'est pourquoi j'ai rendu ma face semblable à un caillou ; et je savais que je ne serais pas confondu. Il est proche, celui qui me justifie: qui plaidera contre moi ? (Isaïe 50)

Ce n’est pas le poids du bois qu’Il porte qui met Jésus à terre, ce qui l’écrase c’est le poids du péché ! A cet instant, Jésus ressent douloureusement, physiquement, les outrages portés aux personnes déplacées, incarcérées de façon juste ou injuste, le mépris, les coups assenés, les injures, les condamnations d’innocents, les maltraitances de toutes sortes et la mort qui s’ensuit, tout cela lui est insupportable et Il ploie sous le poids de tels fardeaux !

SILENCE

1- Par la croix du fils de Dieu,
signe levé qui rassemble les nations,
Par le corps de Jésus-Christ,
dans nos prisons, innocent et torturé,
Sur les terres désolées, terres d'exil,
Sans printemps sans amandier.

Refrain: Fais paraître ton jour et le temps de ta grâce!
Fais paraître ton jour, que l'homme soit sauvé!



QUATRIÈME STATION : JÉSUS RENCONTRE SA MÈRE

V/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

Jean 19 - 25 à 27 - Près de la croix de Jésus se tenaient debout sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas et Marie de Magdala. Voyant ainsi sa mère et près d'elle le disciple qu'il aimait, Jésus dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Il dit ensuite au disciple : « Voici ta mère. « Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

Suivre son Fils, impuissante, sur le chemin de la souffrance, est insupportable pour une Mère ! Nul ne doute que Jésus s’arrête, non pour échanger quelques mots mais pour communier, par un regard qui rassure et rappelle le : «  ne savez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ? » Quant à Marie, Elle continue ce qu’Elle a toujours fait «  à conserver tout cela dans son cœur ». Seul, le silence, peut être à la hauteur du mystère ! Marie continue d’avancer dans la foi.

SILENCE


Quand Jésus mourait au calvaire
Rejeté par toute la terre
Debout la Vierge sa mère (Bis)
Souffrait auprès de lui 



CINQUIÈME STATION : SIMON DE CYRÈNE AIDE JÉSUS A PORTER SA CROIX

V/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

Ils réquisitionnèrent un passant, Simon le Cyrénéen, le père d'Alexandre et de Rufus, qui revenait de la campagne, pour porter sa croix, et ils le menèrent au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit : lieu du Crâne. Et ils lui donnèrent du vinaigre mêlé de myrrhe, mais il n'en prit pas; (Marc 15)

Où sont les disciples ? Où sommes-nous ? Autour de cette croix il n’y a que des inconnus, des voyeurs, dirions-nous ! Ils regardent ce cortège, ils entendent les gouailleries, ils échangent quelques banalités :
  • «  est-ce bien celui qui ?... »
  • « Regardez, on dirait qu’il s’agit de sa mère ! »
  • «  Ah, il y a des femmes qui pleurent, sans doute le connaissaient-elles ! »
Les commentaires ne manquent pas, mais chacun reste sur son interrogation, sur sa pauvreté aussi, personne ne fera le pas pour lui porter secours, pour alléger le poids de cette croix, lourde du péché du monde. Jésus est fatigué, il trébuche, aussi les gardes, au hasard, désignent un passant pour l’aider, pas un ami, ils ne sont pas là – un passant quelconque,- même pas l’un des voyeurs, quelqu’un nullement préparé, quelqu’un qui tente de comprendre cette cohue… et l’homme s’exécute, il ne sait rien, donc, il n’a pas peur !

SILENCE

Par la croix du Serviteur,
porche royal où s´avancent les pécheurs,
Par le corps de Jésus Christ,
nu, outragé, sous le rire des bourreaux,
Sur les foules sans berger et sans espoir
qui ne vont qu´à perdre cœur.

FAIS PARAÎTRE TON JOUR …

SIXIÈME STATION : VÉRONIQUE ESSUIE LE VISAGE DE JÉSUS

V/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

Voici que mon Serviteur prospérera ; il grandira, il sera exalté, souverainement élevé. De même que beaucoup ont été dans la stupeur en le voyant, tant il était défiguré, son aspect n'étant plus celui d'un homme, ni son visage celui des enfants des hommes, -- (Isaïe 52)

« De même que beaucoup ont été dans la stupeur en le voyant » c’est le cas de Véronique, femme courageuse, femme de compassion, Véronique brave la foule s’en détache, et devant tous, elle déploie un linge frais et humide pour soulager ce visage tuméfié. Jésus lui en sait gré puisque la tradition veut que les traits saillants de son visage douloureux, se fixent à jamais sur ce linge ! Où sommes-nous ? Où sont ceux qui ont fait route avec lui pendant trois années ? Où sommes-nous aujourd’hui quand nos frères sont conspués, méprisés, condamnés injustement ? Osons-nous exprimer nos convictions profondes même à l’opposé d’une foule délirante ? Osons-nous, nous démarquer pour que triomphe le droit, le vrai, le juste ?

SILENCE
- Par la croix de l´Homme-Dieu,
arbre béni où s´abritent les oiseaux,
Par le corps de Jésus Christ recrucifié
dans nos guerres sans pardon,
Sur les peuples de la nuit et du brouillard
que la haine a décimés.
FAIS PARAÎTRE TON JOUR


SEPTIÈME STATION : JÉSUS TOMBE POUR LA DEUXIÈME FOIS

V / Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Comme un rejeton gui sort d'une terre desséchée; il n'avait ni forme ni beauté pour attirer nos regards, ni apparence pour exciter notre amour. Il était méprisé et abandonné des hommes, homme de douleurs et familier de la souffrance, comme un objet devant lequel on se voile la face ; en butte au mépris, nous n'en faisions aucun cas. Vraiment c'était nos maladies qu'il portait, et nos douleurs dont il s'était chargé ; et nous, nous le regardions comme un puni, frappé de Dieu et humilié. Mais lui, il a été transpercé à cause de nos péchés, broyé à cause de nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix a été sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. (Isaïe 53)

« Le châtiment qui nous donne la Paix a été sur Lui » ! Comment ne pas ressentir jusque dans sa chair et de plus en plus, le poids de nos iniquités symbolisées par ce bois ? Il y a tous les abandons du moment, d’hier et d’aujourd’hui, mais il y a cet insupportable présent, cette immédiateté du Mal qui se déchaîne : les cris, oui, mais au moins Il sait qu’Il existe, l’indifférence surtout, cette indifférence « qui n’a rien à faire » de ce cortège … on en crucifie un de plus …  mais qui le crucifie ? Toi, moi, quand nous nous habituons aux drames du quotidien au point de marcher dessus sans le moindre étonnement, sans la moindre compassion … un fait divers en appelle un autre ! Or, c’est aujourd’hui encore, Jésus qui tombe sous le poids du Mal … En sommes-nous conscients ?

SILENCE
Par la croix du Premier-né, Alléluia, le gibet qui tue la mort,
Par le corps de Jésus Christ, Alléluia, la vraie chair de notre chair,
Sur la pierre des tombeaux, Alléluia, sur nos tombes à venir.

HUITIÈME STATION : JÉSUS RENCONTRE LES FEMMES DE JÉRUSALEM

V / Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Or, il était suivi d'une grande masse du peuple et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui Se tournant vers elles, Jésus dit: " Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants, car voici venir des jours où l'on dira : Heureuses les stériles, et les entrailles qui n'ont point enfanté et les mamelles qui n'ont point allaité ! Alors on se mettra à dire aux montagnes : Tombez sur nous ! Et aux collines : Recouvrez-nous ! Car, si l'on traite ainsi le bois vert, qu'en sera-t-il du sec ? " On menait aussi deux autres, des malfaiteurs, pour être exécutés avec lui. (Luc 23)

Y compris dans la déréliction Jésus reste attentif à ce qui se passe autour de Lui. Il fait la distinction entre les voyeurs et ceux qui manifestent un peu de compassion mais il reste lucide. Certes, ces femmes sont de bonne volonté, elles souffrent de la souffrance du Christ et Jésus les invite à voir au-delà du sensible, au-delà de l’immédiateté, Jésus voit bien plus loin, il voit les ténèbres qui enveloppent la terre, il voit cette mère qui pleure sur son fils incarcéré, sur sa fille assassinée, sur cet autre violé(e) Jésus voit l’aujourd’hui de notre Mal et Il nous invite à nous laisser purifier par son amour !

SILENCE

Si la souffrance t’a fait pleurer des larmes de sang
Tu auras les yeux lavés
Alors tu pourras prier avec Ton frère en croix !


NEUVIÈME STATION : JÉSUS TOMBE POUR LA TROISIÈME FOIS

V/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

Nous étions tous errants comme des brebis, chacun de nous suivait sa propre voie et a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous. On le maltraite, et lui se soumet et n'ouvre pas la bouche, semblable à l'agneau qu'on mène à la tuerie, et à la brebis muette devant ceux qui la tondent; il n'ouvre point la bouche. Il a été enlevé par l'oppression et le jugement, et, parmi ses contemporains, qui a pensé qu'il était retranché de la terre des vivants, que la plaie le frappait à cause des péchés de mon peuple ? On lui a donné son sépulcre avec les méchants, et dans sa mort il est avec le riche, alors qu'il n'a pas commis d'injustice, et qu'il n'y a pas de fraude dans sa bouche. Il a plu à Dieu de le briser par la souffrance; mais quand son âme aura offert le sacrifice expiatoire, il verra une postérité, il prolongera ses jours, et le dessein du Seigneur prospérera dans ses mains. A cause des souffrances de son âme, il verra et se rassasiera (Isaïe 53)

Et, parmi ses contemporains, qui a pensé qu'il était retranché de la terre des vivants, que la plaie le frappait à cause des péchés de son peuple ? Qui en effet comprend le sens du poids de ce bois ? Le sens de cette troisième chute ? Jésus ne tombe pas pour lui, en raison de sa réelle fatigue, Jésus est épuisé de n’être pas écouté, de voir l’humanité s’enfoncer dans la nuit du péché, dans la nuit de ses passions …dans la nuit du mensonge et des complicités.

SILENCE
Nul n’est semence
A moins d’être semeur :
Point de récolte
Sans le temps du silence,
Car tout apôtre devient le grain qui meurt !


DIXIÈME STATION : JÉSUS EST DÉPOUILLE DE SES VÊTEMENTS

V/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une pour chacun d'eux. Ils prirent aussi sa tunique : c'était une tunique sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. Ils se dirent donc entre eux : "Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera," afin que s'accomplît cette parole de l'Écriture : "Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré ma robe au sort." C'est ce que firent les soldats. Jean 19,23

Lui, le Saint du Père, son Fils unique, est dépouillé, mis à nu devant la foule avons-nous idée de ce que cela représente ? Jésus, le Maître et Seigneur est exposé aux regards « et Il n’ouvre pas la bouche ». Qui douterait qu’à cet instant, Jésus pense à tous ceux qui, à travers le temps subiront l’humiliation, la persécution, le mépris du corps, toutes ces humiliations dégradantes qui détruisent la personne. Qui douterait que Jésus s’offre, en cet instant, pour tous ceux que nous réduisons au silence, parce que selon nous, ils n’ont pas droit à la parole ?


SILENCE
Ni la violence des puissants,
Ni la science des prudents
Ne forcent le Royaume ;
Mais la faiblesse des petits
Et la patience des humbles
Pénètrent les secrets de Dieu.

Béni sois-tu Notre Père,
Allégresse des pauvres !


ONZIÈME STATION : JÉSUS EST ATTACHE A LA CROIX

V/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

Et ils prirent Jésus et l'emmenèrent. Jésus, portant sa croix, arriva hors de la ville au lieu nommé Calvaire, en Hébreu Golgotha; C'est là qu'ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate fit aussi une inscription, et la fit mettre au haut de la croix; Elle portait ces mots: "Jésus de Nazareth, le roi des Juifs." Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, car le lieu où Jésus avait été crucifié était près de la ville, et l'inscription était en hébreu, en grec et en latin. Or les princes des prêtres des Juifs dirent à Pilate : "Ne mets pas : Le roi des Juifs, mais que lui-même a dit: Je suis le roi des Juifs." Pilate répondit: "Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit." (Jean 19)

L’horreur monte en puissance, non seulement Jésus porte le bois sur lequel il sera crucifié – n’oublions pas qu’il est ligoté par notre péché, que le poids de ce bois, c’est le poids du péché de notre humanité – mais il est mis au rang des malfaiteurs, ceux-là mêmes pour qui il livre sa vie : « ma vie nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne ». Jésus est ce grain qui meurt pour nous donner la vie ! Et cela ne tarde pas, au larron repenti, du haut de sa croix il assure le paradis, « aujourd’hui même »précise l’Écriture !

SILENCE
Par la croix du vrai pasteur,
Alléluia, où l´enfer est désarmé,
Par le corps de Jésus Christ,
Alléluia, qui appelle avec nos voix,
Sur l´Église de ce temps,
Alléluia, que l´Esprit vient purifier.
FAIS PARAÎTRE TON JOUR


DOUZIÈME STATION : JÉSUS MEURT SUR LA CROIX

V/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

La sixième heure arrivée, il se fit des ténèbres sur la terre entière jusqu'à la neuvième heure. Et à la neuvième, heure, Jésus cria d'une voix forte : " Eloï, Eloï, lama sabacthani, " ce qui se traduit : " Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné ? " Quelques-uns de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, disaient : " Voilà qu'il appelle Elie. " Et quelqu'un courut imbiber une éponge de vinaigre, et l'ayant mise au bout d'un roseau, il lui présentait à boire, disant : " Laissez ! que nous voyions si Élie va venir le descendre. " Jésus jeta un grand cri et expira. (Marc 15)

Jusqu’à l’extrême, l’homme ne doute de rien ! Jésus meurt chargé de toute la souffrance du monde et ses dernières paroles sont tournées en dérision. Est-il possible de s’endurcir à ce point devant la souffrance ? Est-il possible de penser avoir raison jusque là ? Est-il possible de torturer et l’âme et le corps de ses frères sans la moindre compassion, sans un éclair de lucidité sur soi, sur des lendemains ? Est-il possible de se déshumaniser à ce point ?

SILENCE

Si la colère t’a fait crier
Justice pour tous,
Tu auras le cœur blessé,
Alors tu pourras lutter
Avec les opprimés.


TREIZIÈME STATION : JÉSUS EST DÉTACHÉ DE LA CROIX

V / Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

Et alors un homme, nommé Joseph, qui était membre du conseil, homme bon et juste, - il n'avait donné son assentiment à leur résolution ni à leur acte, - d'Arimathie, ville juive, qui attendait le royaume de Dieu, cet homme alla trouver Pilate pour lui demander le corps de Jésus; il le descendit, l'enveloppa d'un linceul, (Luc 23)

Joseph d’Arimathie, un homme bon et juste qui n’a pas pris part aux décisions et à ce qui a suivi, ose affronter Pilate pour lui demander de lui permettre de recueillir le corps de Jésus. C’est un peu sa première communion puisqu’il reçoit dans ses bras le corps sacré du Sauveur. Peut-être n’est-il pas conscient de la dimension de l’acte qu’il pose, de sa profondeur et du message de cet acte en lui-même. Et nous, sommes-nous conscients de notre démarche quand nous tenons dans nos mains le corps ressuscité du Christ-Eucharistie livré par amour ?

SILENCE


Si l’Espérance t’a fait marcher
Plus loin que ta peur,
Tu auras les yeux levés,
Alors tu pourras tenir
Jusqu’au soleil de Dieu.


QUATORZIÈME  STATION : JÉSUS EST MIS AU TOMBEAU

V/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

Après la mort de Jésus, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate d'enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus. Nicodème, qui était venu la première fois trouver Jésus de nuit, vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et d'aloès, d'environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent dans des linges, avec les aromates, selon la manière d'ensevelir en usage chez les Juifs. Or, au lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne n'avait encore été mis. C'est là, à cause de la Préparation des Juifs, qu'ils déposèrent Jésus, parce que le sépulcre était proche. (Jean 19)

Jésus vient de rendre l’Esprit ! Et qui va s’occuper de son corps ?
Deux disciples « poltrons » qui ont eu peur de se compromettre auparavant !
L’un l’admire, mais dans le secret, il est fasciné, mais il craint des représailles de la part des juifs.
L’autre, veut en savoir plus sur cet être d’exception mais vit aussi dans la peur du regard des autres aussi est-ce de nuit qu’il tente de s’approcher de Jésus !
Et nous ?

SILENCE
Par la croix du Premier-né, alléluia !
Le gibet qui tue la mort,
Par le corps de Jésus-Christ, alléluia !
La vraie chair de notre chair,
Sur la pierre des tombeaux, alléluia !
Sur nos tombes à venir, R/ Fais paraître …


QUINZIÈME STATION : Jésus ressuscite !

V / Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R / Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

Jean 20, - Jésus lui dit à Marie : "Femme, pourquoi pleurez-vous ? Qui cherchez-vous ?" Elle, pensant que c'était le jardinier, lui dit: "Seigneur, si c'est vous qui l'avez emporté, dites-moi où vous l'avez mis, et j'irai le prendre." Jésus lui dit : "Marie!" Elle se retourna et lui dit en hébreu: "Rabboni!" c'est à dire "Maître !"

Cette « reconnaissance » ne rejoint-elle pas le : « mon Seigneur et mon Dieu » de Thomas lors de l’apparition de jésus après sa résurrection ?

Il n’y a pas de mot suffisamment précis, suffisamment expressif pour exprimer ce qui se passe lorsque nous faisons l’expérience étonnante de la PRÉSENCE de DIEU dans nos vies, c’est tout simplement indicible parce que c’est d’un ordre qui nous dépasse. Tout notre être frémit, une paix une joie une lumière nous inondent, nous ne pouvons que tomber à genoux et adorer !

Le corps parle alors bien plus que les mots !

Faisons silence, prenons l’attitude qui nous convient le mieux et ADORONS !


VICTOIRE
TU RÉGNERAS
Ô CROIX 
 
TU NOUS SAUVERAS !


Prions avec les mots de Thérèse d'Avila

« Que voulez-vous de moi, Seigneur ?
Je suis vôtre, puisque vous m'avez créée ;
vôtre, puisque vous m'avez rachetée ;
vôtre, puisque vous me supportez ;
vôtre, puisque vous m'avez appelée ;
vôtre, puisque je ne me suis pas perdue
Que voulez-vous faire de moi ?

Que je sois comme Job dans la douleur,
ou que je repose comme Jean sur votre cœur ;
que je sois une vigne abondante,
ou stérile, qu'importe ?
Si j'accomplis votre volonté,
que voulez-vous faire de moi ?

Que je sois comme Joseph jeté dans les fers,
ou comme lui l'intendant de l'Égypte ;
que je sois comme David dans les épreuves,
ou comme lui au comblé de la gloire ;
que je sois comme Jonas
englouti dans les flots,
ou comme lui rejeté sur le rivage,
que demandez-vous de moi ?

Je suis vôtre ; pour vous je suis née ;
que voulez-vous faire de moi ? »



L'Ermite