VENDREDI
SAINT
LE
CHEMIN DE CROIX.
Le
"chemin de croix" est proposé à la prière des croyants,
disciples de Jésus, qui cherchent à méditer les derniers moments
de la vie de Jésus, non pour en contempler la souffrance, mais pour
en recevoir inspiration et ressourcement. "Il nous a aimés
jusqu'à en mourir, et mourir sur la croix. C'est pourquoi Dieu l'a
élevé souverainement" (Lettre de Paul aux Philippiens)...
Depuis le 14° siècle, les franciscains, responsables des lieux
saints, ont imaginé et diffusé, dans les églises ou en plein air,
des tableaux évoquant les scènes de la passion du Christ,
permettant ainsi aux fidèles ne pouvant se rendre en pèlerinage à
Jérusalem d'accomplir la même démarche et dévotion.
A partir du 18° siècle, on retiendra 14 stations, ou "lieux où l'on se tient". Selon l'artiste ou l'interprétation, l'une ou l'autre des représentations peut différer quelque peu. Le souci étant de méditer la vie du Christ jusqu'en sa mort, et passer avec lui vers la résurrection. Depuis 1958, l'habitude s'est prise avec le chemin de croix de Lourdes, d'ajouter une 15ème station: "avec Marie et le tombeau vide, signifier l'espérance de la résurrection". Le chemin de croix ne s'arrête pas au tombeau, il est invitation au passage avec le Christ, de la mort vers la Vie, du péché vers le pardon. La veillée dans la nuit de Pâques évoque ce passage de la nuit à la Lumière.
Il faut remarquer que ce n'est qu'à partir des 13-14° siècles, que l'occident chrétien représente davantage le Christ souffrant, insistance sur les souffrances et non sur la résurrection comme le faisaient les siècles précédents et les orthodoxes. Le dolorisme de l'occident a caché la signification de la vie du Christ: "à ceux qui l'ont reçu, il donne le pouvoir de devenir fils de Dieu". (Comparer les représentations du Christ sur les porches des grandes cathédrales gothiques, l'évolution des "piéta" et la crucifixion du triptyque/retable d'Issenheim, peinte par Grünewald). Au 21° siècle le développement de la violence, du sang versé, des génocides, des attentats sanglants suffit-il à expliquer l'attrait vers les représentations d'un Christ déchiqueté et sanguinolent, en oubliant l'ensemble du message porté par sa vie, sa mort, sa résurrection? Jésus-Christ présente le visage miséricordieux de Dieu: un père qui se rend proche de celui qu'on considère pour moins que rien.
AU PIED D’UN
CALVAIRE
Tu es allé, Jésus,
jusqu'au bout de ta passion
pour les hommes,
jusqu'au bout de ta passion pour la vie,
jusqu'au bout de ta passion pour les tiens,
ceux que le Père T'a donnés...
Au pied de la croix,
c'est ma vie que Tu m'appelles à regarder...
c'est ma vie que Tu m'appelles à donner...
Instant de l'abandon à un autre...
Instant du don au Tout-Autre...
Moment crucifiant où l'avenir, le présent et le passé
ne s'écrivent plus qu'avec des mots de foi...
Moment de vérité où Tu m'appelles à l'Espérance,
moment de vérité où Tu me provoques à risquer
mon pas dans tes pas,
moment de vérité où Tu m'appelles à redire avec Toi :
'' Non plus ma volonté, Père, mais la Tienne ! Que ta volonté soit faite !''
Sur
la route du CalvaireTu es allé, Jésus,
jusqu'au bout de ta passion
pour les hommes,
jusqu'au bout de ta passion pour la vie,
jusqu'au bout de ta passion pour les tiens,
ceux que le Père T'a donnés...
Au pied de la croix,
c'est ma vie que Tu m'appelles à regarder...
c'est ma vie que Tu m'appelles à donner...
Instant de l'abandon à un autre...
Instant du don au Tout-Autre...
Moment crucifiant où l'avenir, le présent et le passé
ne s'écrivent plus qu'avec des mots de foi...
Moment de vérité où Tu m'appelles à l'Espérance,
moment de vérité où Tu me provoques à risquer
mon pas dans tes pas,
moment de vérité où Tu m'appelles à redire avec Toi :
'' Non plus ma volonté, Père, mais la Tienne ! Que ta volonté soit faite !''
PREMIÈRE STATION : Jésus est condamné à mort
V/
Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
Mt
27,17. Pilate dit donc aux gens qui se trouvaient rassemblés : »
lequel voulez-vous que je vous relâche, Barrabas ou Jésus que l’on
appelle Christ ? »
Il
savait bien que c’était par jalousie qu’on l’avait livré.
Or,
tandis qu’il siégeait au tribunal sa femme lui fit dire : « ne
te mêle point de l’affaire de ce juste car, aujourd’hui j’ai
été très affectée dans un songe à cause de Lui. »
Voyant
qu’il n’aboutissait à rien, mais qu’il s’en suivait plutôt
du tumulte Pilate prit de l’eau et se lava les mains en
présence de la foule en disant : » je ne suis pas
responsable de ce sang ; à vous de voir. »
Aujourd’hui,
nous dirions : « ce n’est pas mon problème ! »
Pilate peut prendre la décision qui lui semblerait juste, mais
Pilate a peur, il craint que la foule se retourne contre lui, il
devient complice du Mal ! Pilate préfère livrer l’innocent,
« il s’en lave les mains » !
Ne
nous offusquons pas trop vite, pensons à nos silences coupables
quand le collègue de travail est accusé injustement, quand un autre
est renvoyé par abus de pouvoir, quand un semblable est considéré
comme un objet de consommation…
L’homme
qui « s’en lave les mains » c’est cette portion de
l’humanité qui abuse de son avoir et de son pouvoir, soit par
domination, par rivalité, soit parce qu’elle craint des
représailles
Pardon
Seigneur pour nos silences coupables, pour nos lâchetés, pour nos
abus de pouvoir
SILENCE
Kyrie
eleison, Christe eleison, Kyrie eleison
DEUXIÈME STATION : JÉSUS EST CHARGE DE SA CROIX
V/
Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
L'un
des Douze, appelé Judas Iscariote, alla trouver les grands prêtres,
et dit: " Que voulez-vous me donner, et je vous le
livrerai ? " Et ils lui fixèrent trente pièces
d'argent. Depuis ce moment, il cherchait une occasion
favorable pour livrer Jésus…
Le
soir venu, Jésus se met à table avec les douze Pendant qu'ils
mangeaient, il dit: " Je vous le dis en vérité, un de vous me
trahira "Judas, qui le trahissait, prit la parole et dit: "
Serait-ce moi, Rabbi? — Tu l'as dit, "
répondit-il
Après
le chant de l'hymne, ils s'en allèrent au mont des Oliviers. Alors
Jésus leur dit: " Je vous serai à tous, cette nuit-ci, une
occasion de chute, car il est écrit: Je frapperai le pasteur, et les
brebis du troupeau seront dispersées…
Comme
il parlait encore, voilà que Judas, l'un des Douze, arriva, et avec
lui une foule nombreuse armée de glaives et de bâtons, envoyée par
les grands prêtres et les anciens du peuple. Celui qui le trahissait
leur avait donné un signe: " Celui à qui je donnerai
un baiser, c'est lui : arrêtez-le. " Et aussitôt,
s'avançant vers Jésus, il dit: " Salut, Rabbi !
", et il lui donna un baiser. Jésus lui dit: " Ami, tu es
là pour cela ! " Alors ils s'avancèrent, mirent la main sur
Jésus et le saisirent. (Matthieu 26)
Plus
que le bois, plus que les clous, ce qui fait mal, très mal, ce sont
les multiples trahisons du moment et de l’avenir qui rendent cette
croix horriblement lourde, dégradante et cependant triomphale parce
qu’elle a pour prix, l’Amour ! Nous sommes aimés
jusque-là !
L'amour
efface le passé. Aucun n'osa jeter la pierre.
Et
tous les yeux se sont baissés. L'amour efface le passé.
Il
a vu l'homme dans sa lèpre. Il n'a pas peur de l'embrasser.
L'amour
efface le passé. Il nous redonne une autre chance,
Il
nous invite à pardonner. L'amour efface le passé,
L'amour
efface le passé.
TROISIÈME STATION : JÉSUS TOMBE POUR LA PREMIÈRE FOIS
V/
Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
Le
Seigneur m'a ouvert l'oreille ! et moi, je n'ai pas résisté, je ne
me suis pas retiré en arrière. J'ai livré mon dos à ceux qui me
frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe ; je n'ai
pas dérobé mon visage aux outrages et aux crachats. Le Seigneur
m'est venu en aide; c'est pourquoi l'outrage ne m'a point abattu ;
c'est pourquoi j'ai rendu ma face semblable à un caillou ; et je
savais que je ne serais pas confondu. Il est proche, celui qui me
justifie: qui plaidera contre moi ? (Isaïe 50)
Ce
n’est pas le poids du bois qu’Il porte qui met Jésus à terre,
ce qui l’écrase c’est le poids du péché ! A cet instant,
Jésus ressent douloureusement, physiquement, les outrages portés
aux personnes déplacées, incarcérées de façon juste ou injuste,
le mépris, les coups assenés, les injures, les condamnations
d’innocents, les maltraitances de toutes sortes et la mort qui
s’ensuit, tout cela lui est insupportable et Il ploie sous le poids
de tels fardeaux !
SILENCE
1-
Par la croix du fils de Dieu,
signe
levé qui rassemble les nations,
Par le corps de Jésus-Christ,
Par le corps de Jésus-Christ,
dans
nos prisons, innocent et torturé,
Sur les terres désolées, terres d'exil,
Sur les terres désolées, terres d'exil,
Sans
printemps sans amandier.
Refrain: Fais paraître ton jour et le temps de ta grâce!
Fais paraître ton jour, que l'homme soit sauvé!
Refrain: Fais paraître ton jour et le temps de ta grâce!
Fais paraître ton jour, que l'homme soit sauvé!
QUATRIÈME STATION : JÉSUS RENCONTRE SA MÈRE
V/
Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
Jean
19 - 25 à 27 - Près de la croix de Jésus se tenaient debout sa
mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas et Marie de
Magdala. Voyant ainsi sa mère et près d'elle le disciple
qu'il aimait, Jésus dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »
Il dit ensuite au disciple
: « Voici ta mère. « Et depuis cette heure-là, le disciple
la prit chez lui.
Suivre
son Fils, impuissante, sur le chemin de la souffrance, est
insupportable pour une Mère ! Nul ne doute que Jésus s’arrête,
non pour échanger quelques mots mais pour communier, par un regard
qui rassure et rappelle le : « ne savez-vous pas que
je dois être aux affaires de mon Père ? » Quant à
Marie, Elle continue ce qu’Elle a toujours fait « à
conserver tout cela dans son cœur ». Seul, le silence, peut
être à la hauteur du mystère ! Marie continue d’avancer
dans la foi.
SILENCE
Quand
Jésus mourait au calvaire
Rejeté par toute la terre
Debout la Vierge sa mère (Bis)
Souffrait auprès de lui
Rejeté par toute la terre
Debout la Vierge sa mère (Bis)
Souffrait auprès de lui
CINQUIÈME STATION : SIMON DE CYRÈNE AIDE JÉSUS A PORTER SA CROIX
V/
Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
Ils
réquisitionnèrent un passant, Simon le Cyrénéen, le père
d'Alexandre et de Rufus, qui revenait de la campagne, pour porter sa
croix, et ils le menèrent au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit :
lieu du Crâne. Et ils lui donnèrent du vinaigre mêlé de myrrhe,
mais il n'en prit pas; (Marc 15)
Où
sont les disciples ? Où sommes-nous ? Autour de cette
croix il n’y a que des inconnus, des voyeurs, dirions-nous !
Ils regardent ce cortège, ils entendent les gouailleries, ils
échangent quelques banalités :
- « est-ce bien celui qui ?... »
- « Regardez, on dirait qu’il s’agit de sa mère ! »
- « Ah, il y a des femmes qui pleurent, sans doute le connaissaient-elles ! »
Les
commentaires ne manquent pas, mais chacun reste sur son
interrogation, sur sa pauvreté aussi, personne ne fera le pas pour
lui porter secours, pour alléger le poids de cette croix, lourde du
péché du monde. Jésus est fatigué, il trébuche, aussi les
gardes, au hasard, désignent un passant pour l’aider, pas un ami,
ils ne sont pas là – un passant quelconque,- même pas l’un des
voyeurs, quelqu’un nullement préparé, quelqu’un qui tente de
comprendre cette cohue… et l’homme s’exécute, il ne sait rien,
donc, il n’a pas peur !
SILENCE
Par
la croix du Serviteur,
porche
royal où s´avancent les pécheurs,
Par le corps de Jésus Christ,
Par le corps de Jésus Christ,
nu,
outragé, sous le rire des bourreaux,
Sur les foules sans berger et sans espoir
Sur les foules sans berger et sans espoir
qui
ne vont qu´à perdre cœur.
FAIS
PARAÎTRE TON JOUR …
SIXIÈME STATION : VÉRONIQUE ESSUIE LE VISAGE DE JÉSUS
V/
Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
Voici
que mon Serviteur prospérera ; il grandira, il sera exalté,
souverainement élevé. De même que beaucoup ont été dans la
stupeur en le voyant, tant il était défiguré, son aspect n'étant
plus celui d'un homme, ni son visage celui des enfants des hommes, --
(Isaïe 52)
« De
même que beaucoup ont été dans la stupeur en le voyant »
c’est le cas de Véronique, femme courageuse, femme de compassion,
Véronique brave la foule s’en détache, et devant tous, elle
déploie un linge frais et humide pour soulager ce visage tuméfié.
Jésus lui en sait gré puisque la tradition veut que les traits
saillants de son visage douloureux, se fixent à jamais sur ce
linge ! Où sommes-nous ? Où sont ceux qui ont fait route
avec lui pendant trois années ? Où sommes-nous aujourd’hui
quand nos frères sont conspués, méprisés, condamnés
injustement ? Osons-nous exprimer nos convictions profondes même
à l’opposé d’une foule délirante ? Osons-nous, nous
démarquer pour que triomphe le droit, le vrai, le juste ?
SILENCE
-
Par la croix de l´Homme-Dieu,
arbre
béni où s´abritent les oiseaux,
Par le corps de Jésus Christ recrucifié
Par le corps de Jésus Christ recrucifié
dans
nos guerres sans pardon,
Sur les peuples de la nuit et du brouillard
Sur les peuples de la nuit et du brouillard
que
la haine a décimés.
SEPTIÈME STATION : JÉSUS TOMBE POUR LA DEUXIÈME FOIS
V
/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
« Comme
un rejeton gui sort d'une terre desséchée; il n'avait ni forme ni
beauté pour attirer nos regards, ni apparence pour exciter notre
amour. Il était méprisé et abandonné des hommes, homme de
douleurs et familier de la souffrance, comme un objet devant lequel
on se voile la face ; en butte au mépris, nous n'en faisions aucun
cas. Vraiment c'était nos maladies qu'il portait, et nos douleurs
dont il s'était chargé ; et nous, nous le regardions comme un puni,
frappé de Dieu et humilié. Mais lui, il a été transpercé à
cause de nos péchés, broyé à cause de nos iniquités; le
châtiment qui nous donne la paix a été sur lui, et c'est par ses
meurtrissures que nous sommes guéris. (Isaïe 53)
« Le
châtiment qui nous donne la Paix a été sur Lui » !
Comment ne pas ressentir jusque dans sa chair et de plus en plus, le
poids de nos iniquités symbolisées par ce bois ? Il y a tous
les abandons du moment, d’hier et d’aujourd’hui, mais il y a
cet insupportable présent, cette immédiateté du Mal qui se
déchaîne : les cris, oui, mais au moins Il sait qu’Il
existe, l’indifférence surtout, cette indifférence « qui
n’a rien à faire » de ce cortège … on en crucifie un de
plus … mais qui le crucifie ? Toi, moi, quand nous nous
habituons aux drames du quotidien au point de marcher dessus sans le
moindre étonnement, sans la moindre compassion … un fait divers en
appelle un autre ! Or, c’est aujourd’hui encore, Jésus qui
tombe sous le poids du Mal … En sommes-nous conscients ?
SILENCE
Par
la croix du Premier-né, Alléluia, le gibet qui tue la mort,
Par le corps de Jésus Christ, Alléluia, la vraie chair de notre chair,
Sur la pierre des tombeaux, Alléluia, sur nos tombes à venir.
Par le corps de Jésus Christ, Alléluia, la vraie chair de notre chair,
Sur la pierre des tombeaux, Alléluia, sur nos tombes à venir.
HUITIÈME STATION : JÉSUS RENCONTRE LES FEMMES DE JÉRUSALEM
V
/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
« Or,
il était suivi d'une grande masse du peuple et de femmes qui se
frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui Se tournant vers
elles, Jésus dit: " Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur
moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants, car voici venir
des jours où l'on dira : Heureuses les stériles, et les entrailles
qui n'ont point enfanté et les mamelles qui n'ont point allaité !
Alors on se mettra à dire aux montagnes : Tombez sur nous ! Et aux
collines : Recouvrez-nous ! Car, si l'on traite ainsi le bois vert,
qu'en sera-t-il du sec ? " On menait aussi deux autres, des
malfaiteurs, pour être exécutés avec lui. (Luc 23)
Y
compris dans la déréliction Jésus reste attentif à ce qui se
passe autour de Lui. Il fait la distinction entre les voyeurs et ceux
qui manifestent un peu de compassion mais il reste lucide. Certes,
ces femmes sont de bonne volonté, elles souffrent de la souffrance
du Christ et Jésus les invite à voir au-delà du sensible, au-delà
de l’immédiateté, Jésus voit bien plus loin, il voit les
ténèbres qui enveloppent la terre, il voit cette mère qui pleure
sur son fils incarcéré, sur sa fille assassinée, sur cet autre
violé(e) Jésus voit l’aujourd’hui de notre Mal et Il nous
invite à nous laisser purifier par son amour !
SILENCE
Si
la souffrance t’a fait pleurer des larmes de sang
Tu
auras les yeux lavés
Alors
tu pourras prier avec Ton frère en croix !
NEUVIÈME STATION : JÉSUS TOMBE POUR LA TROISIÈME FOIS
V/
Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
Nous
étions tous errants comme des brebis, chacun de nous suivait sa
propre voie et a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous. On
le maltraite, et lui se soumet et n'ouvre pas la bouche, semblable à
l'agneau qu'on mène à la tuerie, et à la brebis muette devant ceux
qui la tondent; il n'ouvre point la bouche. Il a été enlevé par
l'oppression et le jugement, et, parmi ses contemporains, qui a pensé
qu'il était retranché de la terre des vivants, que la plaie le
frappait à cause des péchés de mon peuple ? On lui a donné son
sépulcre avec les méchants, et dans sa mort il est avec le riche,
alors qu'il n'a pas commis d'injustice, et qu'il n'y a pas de fraude
dans sa bouche. Il a plu à Dieu de le briser par la souffrance; mais
quand son âme aura offert le sacrifice expiatoire, il verra une
postérité, il prolongera ses jours, et le dessein du Seigneur
prospérera dans ses mains. A cause des souffrances de son âme, il
verra et se rassasiera (Isaïe 53)
Et,
parmi ses contemporains, qui a pensé qu'il était retranché de la
terre des vivants, que la plaie le frappait à cause des péchés de
son peuple ? Qui en effet comprend le sens du poids de ce bois ?
Le sens de cette troisième chute ? Jésus ne tombe pas pour
lui, en raison de sa réelle fatigue, Jésus est épuisé de n’être
pas écouté, de voir l’humanité s’enfoncer dans la nuit du
péché, dans la nuit de ses passions …dans la nuit du mensonge et
des complicités.
SILENCE
Nul
n’est semence
A
moins d’être semeur :
Point
de récolte
Sans
le temps du silence,
Car
tout apôtre devient le grain qui meurt !
DIXIÈME STATION : JÉSUS EST DÉPOUILLE DE SES VÊTEMENTS
V/
Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
Les
soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et
ils en firent quatre parts, une pour chacun d'eux. Ils prirent aussi
sa tunique : c'était une tunique sans couture, d'un seul tissu
depuis le haut jusqu'en bas. Ils se dirent donc entre eux : "Ne
la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera," afin
que s'accomplît cette parole de l'Écriture : "Ils se sont
partagé mes vêtements, et ils ont tiré ma robe au sort."
C'est ce que firent les soldats. Jean 19,23
Lui,
le Saint du Père, son Fils unique, est dépouillé, mis à nu devant
la foule avons-nous idée de ce que cela représente ? Jésus,
le Maître et Seigneur est exposé aux regards « et Il n’ouvre
pas la bouche ». Qui douterait qu’à cet instant, Jésus
pense à tous ceux qui, à travers le temps subiront l’humiliation,
la persécution, le mépris du corps, toutes ces humiliations
dégradantes qui détruisent la personne. Qui douterait que Jésus
s’offre, en cet instant, pour tous ceux que nous réduisons au
silence, parce que selon nous, ils n’ont pas droit à la parole ?
SILENCE
Ni
la violence des puissants,
Ni
la science des prudents
Ne
forcent le Royaume ;
Mais
la faiblesse des petits
Et
la patience des humbles
Pénètrent
les secrets de Dieu.
Béni
sois-tu Notre Père,
ONZIÈME STATION : JÉSUS EST ATTACHE A LA CROIX
V/
Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
Et
ils prirent Jésus et l'emmenèrent. Jésus, portant sa croix, arriva
hors de la ville au lieu nommé Calvaire, en Hébreu Golgotha; C'est
là qu'ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque
côté, et Jésus au milieu. Pilate fit aussi une inscription, et la
fit mettre au haut de la croix; Elle portait ces mots: "Jésus
de Nazareth, le roi des Juifs." Beaucoup de Juifs lurent cet
écriteau, car le lieu où Jésus avait été crucifié était près
de la ville, et l'inscription était en hébreu, en grec et en
latin. Or les princes des prêtres des Juifs dirent à Pilate : "Ne
mets pas : Le roi des Juifs, mais que lui-même a dit: Je suis le
roi des Juifs." Pilate répondit: "Ce que j'ai écrit, je
l'ai écrit." (Jean 19)
L’horreur
monte en puissance, non seulement Jésus porte le bois sur lequel il
sera crucifié – n’oublions pas qu’il est ligoté par notre
péché, que le poids de ce bois, c’est le poids du péché de
notre humanité – mais il est mis au rang des malfaiteurs, ceux-là
mêmes pour qui il livre sa vie : « ma vie nul ne la
prend, mais c’est moi qui la donne ». Jésus est ce grain qui
meurt pour nous donner la vie ! Et cela ne tarde pas, au larron
repenti, du haut de sa croix il assure le paradis, « aujourd’hui
même »précise l’Écriture !
SILENCE
Par
la croix du vrai pasteur,
Alléluia,
où l´enfer est désarmé,
Par le corps de Jésus Christ,
Par le corps de Jésus Christ,
Alléluia, qui
appelle avec nos voix,
Sur l´Église de ce temps,
Sur l´Église de ce temps,
Alléluia,
que l´Esprit vient purifier.
FAIS
PARAÎTRE TON JOUR
DOUZIÈME STATION : JÉSUS MEURT SUR LA CROIX
V/
Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
La
sixième heure arrivée, il se fit des ténèbres sur la terre
entière jusqu'à la neuvième heure. Et à la neuvième, heure,
Jésus cria d'une voix forte : " Eloï, Eloï, lama sabacthani,
" ce qui se traduit : " Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi
m'avez-vous abandonné ? " Quelques-uns de ceux qui étaient
là, l'ayant entendu, disaient : " Voilà qu'il appelle Elie. "
Et quelqu'un courut imbiber une éponge de vinaigre, et l'ayant mise
au bout d'un roseau, il lui présentait à boire, disant : "
Laissez ! que nous voyions si Élie va venir le descendre. "
Jésus jeta un grand cri et expira. (Marc 15)
Jusqu’à
l’extrême, l’homme ne doute de rien ! Jésus meurt chargé
de toute la souffrance du monde et ses dernières paroles sont
tournées en dérision. Est-il possible de s’endurcir à ce point
devant la souffrance ? Est-il possible de penser avoir raison
jusque là ? Est-il possible de torturer et l’âme et le corps
de ses frères sans la moindre compassion, sans un éclair de
lucidité sur soi, sur des lendemains ? Est-il possible de se
déshumaniser à ce point ?
SILENCE
Si
la colère t’a fait crier
Justice
pour tous,
Tu
auras le cœur blessé,
Alors
tu pourras lutter
TREIZIÈME STATION : JÉSUS EST DÉTACHÉ DE LA CROIX
V
/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
Et
alors un homme, nommé Joseph, qui était membre du conseil, homme
bon et juste, - il n'avait donné son assentiment à leur résolution
ni à leur acte, - d'Arimathie, ville juive, qui attendait le royaume
de Dieu, cet homme alla trouver Pilate pour lui demander le corps de
Jésus; il le descendit, l'enveloppa d'un linceul, (Luc 23)
Joseph
d’Arimathie, un homme bon et juste qui n’a pas pris part aux
décisions et à ce qui a suivi, ose affronter Pilate pour lui
demander de lui permettre de recueillir le corps de Jésus. C’est
un peu sa première communion puisqu’il reçoit dans ses bras le
corps sacré du Sauveur. Peut-être n’est-il pas conscient de
la dimension de l’acte qu’il pose, de sa profondeur et du message
de cet acte en lui-même. Et nous, sommes-nous conscients de notre
démarche quand nous tenons dans nos mains le corps ressuscité du
Christ-Eucharistie livré par amour ?
SILENCE
Si
l’Espérance t’a fait marcher
Plus
loin que ta peur,
Tu
auras les yeux levés,
Alors
tu pourras tenir
Jusqu’au
soleil de Dieu.
QUATORZIÈME
STATION : JÉSUS EST MIS AU TOMBEAU
V/
Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
Après
la mort de Jésus, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus,
mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate d'enlever le
corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et prit le corps
de Jésus. Nicodème, qui était venu la première fois trouver
Jésus de nuit, vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et
d'aloès, d'environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus,
et l'enveloppèrent dans des linges, avec les aromates, selon la
manière d'ensevelir en usage chez les Juifs. Or, au lieu où Jésus
avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans le jardin un
sépulcre neuf, où personne n'avait encore été mis. C'est là, à
cause de la Préparation des Juifs, qu'ils déposèrent Jésus, parce
que le sépulcre était proche. (Jean 19)
Jésus
vient de rendre l’Esprit ! Et qui va s’occuper de son
corps ?
Deux
disciples « poltrons » qui ont eu peur de se compromettre
auparavant !
L’un
l’admire, mais dans le secret, il est fasciné, mais il craint des
représailles de la part des juifs.
L’autre,
veut en savoir plus sur cet être d’exception mais vit aussi dans
la peur du regard des autres aussi est-ce de nuit qu’il tente de
s’approcher de Jésus !
Et
nous ?
SILENCE
Par
la croix du Premier-né, alléluia !
Le
gibet qui tue la mort,
Par
le corps de Jésus-Christ, alléluia !
La
vraie chair de notre chair,
Sur
la pierre des tombeaux, alléluia !
QUINZIÈME STATION : Jésus ressuscite !
V
/ Nous T’adorons ô Christ et nous Te bénissons
R
/ Parce que tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix
Jean
20, - Jésus lui dit à Marie : "Femme, pourquoi
pleurez-vous ? Qui cherchez-vous ?" Elle, pensant que c'était
le jardinier, lui dit: "Seigneur, si c'est vous qui l'avez
emporté, dites-moi où vous l'avez mis, et j'irai le prendre."
Jésus lui dit : "Marie!" Elle se retourna et lui dit en
hébreu: "Rabboni!" c'est à dire "Maître !"
Cette
« reconnaissance » ne rejoint-elle pas le : « mon
Seigneur et mon Dieu » de Thomas lors de l’apparition de
jésus après sa résurrection ?
Il
n’y a pas de mot suffisamment précis, suffisamment expressif pour
exprimer ce qui se passe lorsque nous faisons l’expérience
étonnante de la PRÉSENCE de DIEU dans nos vies, c’est tout
simplement indicible parce que c’est d’un ordre qui nous dépasse.
Tout notre être frémit, une paix une joie une lumière nous
inondent, nous ne pouvons que tomber à genoux et adorer !
Le
corps parle alors bien plus que les mots !
Faisons
silence, prenons l’attitude qui nous convient le mieux et ADORONS !
VICTOIRE
TU RÉGNERAS
Ô
CROIX
TU
NOUS SAUVERAS !
Prions
avec les mots de Thérèse d'Avila
« Que voulez-vous de moi, Seigneur ?
Je suis vôtre, puisque vous m'avez créée ;
vôtre, puisque vous m'avez rachetée ;
vôtre, puisque vous me supportez ;
vôtre, puisque vous m'avez appelée ;
vôtre, puisque je ne me suis pas perdue
Que
voulez-vous faire de moi ?
Que je sois comme Job dans la douleur,
ou que je repose comme Jean sur votre cœur ;
que je sois une vigne abondante,
ou stérile, qu'importe ?
Si j'accomplis votre volonté,
que voulez-vous faire de moi ?
Que je sois comme Joseph jeté dans les fers,
ou comme lui l'intendant de l'Égypte ;
que je sois comme David dans les épreuves,
ou comme lui au comblé de la gloire ;
que je sois comme Jonas
englouti dans les flots,
ou comme lui rejeté sur le rivage,
que demandez-vous de moi ?
Que je sois comme Job dans la douleur,
ou que je repose comme Jean sur votre cœur ;
que je sois une vigne abondante,
ou stérile, qu'importe ?
Si j'accomplis votre volonté,
que voulez-vous faire de moi ?
Que je sois comme Joseph jeté dans les fers,
ou comme lui l'intendant de l'Égypte ;
que je sois comme David dans les épreuves,
ou comme lui au comblé de la gloire ;
que je sois comme Jonas
englouti dans les flots,
ou comme lui rejeté sur le rivage,
que demandez-vous de moi ?
L'Ermite
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