XVIIIe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Lc
12, 13-21
HEUREUX
LES PAUVRES DE CŒUR !
« Maître,
dis à mon frère
de partager avec moi notre héritage. »
de partager avec moi notre héritage. »
La
tentation est grande de se comporter en enfant gâté et d'utiliser
Jésus pour se déresponsabiliser ! Nous ne sommes pas loin du
« je m'en lave les mains de Pilate » Voilà
quinze jours, c'était Marthe qui interpellait Jésus Lui demandant,
en des termes peu académiques de régler le problème des tâches de
l'hospitalité entre sa sœur et elle ! Aujourd'hui, c'est un
anonyme, du moins pour nous, qui demande l'arbitrage de Jésus dans
un problème d'héritage ! La demande est directe, il y va sans
détour, avec sans gêne même « dis à mon frère » !
N'êtes-vous pas troublé par cette façon cavalière de s'adresser à
Jésus et par le contenu de l'attente ? Est-ce la mission de
Jésus de s'interposer dans nos litiges familiaux ? Est-Il venu
pour cela ? Si nous nous comportons de la sorte dans nos prières
de demande, ne nous étonnons pas d'avoir l'impression de n'être pas
écoutés !
La
semaine dernière, avec le Notre Père, Jésus nous invitait à nous
tourner vers Abba, pour des raisons sérieuses non pour des
chamailleries de gosses ! Une fois encore Jésus renvoie son
interlocuteur à lui-même et sa réponse est amplement justifiée ;
Jésus lui répondit :
« Homme, qui donc m’a établi
pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? »
Jésus
renvoie aussitôt cette personne à sa propre responsabilité !
Toutefois, il va partir de l'incongruité de cette demande pour
donner un éclairage évangélique sur les biens, quels qu'ils
soient.
Puis, s’adressant à tous :
« Gardez-vous bien de toute avidité,
car la vie de quelqu’un,
même dans l’abondance,
ne dépend pas de ce qu’il possède. »
« Là
où est ton trésor, là aussi est ton cœur ! » En
accueillant l’Évangile de ce jour, ce verset s'est imposé à mon
esprit, et Jésus le confirme par son propos. Trop souvent, le
partage des biens entraîne d'amères disputes, suivies de
dissensions qui peuvent perdurer la vie entière et même, se
transmettre de génération en génération ! Qu'il s'agisse
d'ailleurs de biens matériels ou de propos tenus à tel tournant de
la vie ! Pensons-nous à cette remarque de l'ami Job dans nos
tiraillements ? :
«
Nu je suis sorti du ventre de ma mère, nu j'y retournerai. Le
Seigneur avait donné, le Seigneur a repris : Que le nom du Seigneur
soit béni ! » (Job 1)
Qui
est parti dans l'au-delà avec ses soit-disant biens ?
Avons-nous jamais vu un enterrement suivi de meubles auxquels la
personne tenaient, de son coffre à bijoux, de ses billets de
banque ? Nos disputes pour des biens qui peuvent être brûlés,
saccagés, détruits, volés d'un instant à l'autre, ne tiennent pas
debout, cet avoir, il faudra bien s'en détacher ! Et, dans la
situation qui nous intéresse qui sera le plus malheureux si l'amour
ne prend pas le dessus ? La personne lésée ou celle qui ramène
tout à elle pour agrandir son patrimoine et briller aux yeux des
autres ? Dans la Parabole qui suit, Jésus nous aide à prendre
conscience de notre inconsistance !
Et il leur dit cette parabole :
« Il y avait un homme riche,
dont le domaine avait bien rapporté.
Il se demandait :
‘Que vais-je faire ?
Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.’
Puis il se dit :
‘Voici ce que je vais faire :
je vais démolir mes greniers,
j’en construirai de plus grands
et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens.
Alors je me dirai à moi-même :
Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition,
pour de nombreuses années.
Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.’
Mais Dieu lui dit :
‘Tu es fou :
cette nuit même, on va te redemander ta vie.
Et ce que tu auras accumulé,
qui l’aura ?’
Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même,
au lieu d’être riche en vue de Dieu. »
« Car
celui qui voudra sauver sa vie, la perdra ; et celui qui perdra sa
vie à cause de moi, la trouvera. Quel profit en effet aura l'homme,
s'il gagne le monde entier, mais perd son âme ? Ou que donnera
l'homme en échange de son âme? »
« Car
le Fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père avec ses
anges, et alors il rendra à chacun selon ses œuvres. (Mat.16) »
Nous
dit ailleurs Jésus !
Quant à Qohéleth, dans la première
lecture, il ne parle pas différemment : « Vanité
des vanités, tout est vanité ! » Et
St Paul, dans sa Lettre aux Colossiens, nous invite à rechercher
« les réalités d’en haut non pas celles de la
terre. ... Faites donc mourir en vous ce qui n’appartient
qu’à la terre » .
N'est-ce pas clair?
Chers amis, nous sommes invités à nous tourner
vers l'essentiel, à nous attacher aux valeurs qui demeurent non à
celles qui passent , une seule est sûre : chercher
d'abord les royaume de Dieu et sa justice et toutes choses nous
seront données en plus ! De quoi vous inquiétez-vous, regardez
les oiseaux du ciel qui ne sèment ni ne moissonnent, regardez les
lys des champs
… l’Écriture foisonne de suggestions pour nous aider à vivre à
un autre niveau. Il ne s'agit pas d'attendre béatement que tout nous
vienne du ciel bien sûr. Nous avons reçu des dons, nous devons les
développer et permettre à notre famille de vivre décemment mais il
est inutile de thésauriser et plus inutile encore de nous disputer
pour des broutilles fussent des biens car « bien
mal acquis ne profite jamais » dit
un dicton.
La vie se charge de rétablir la justice en principe et si
ce n'est pas le cas, chacun rendra compte de ses actes lors du
dernier voyage. Cultivons la paix
avec tous, recherchons la paix c'est la clef du bonheur, c'est la source de notre sérénité. Que le Seigneur Lui-même élargisse l'espace de notre cœur, qu'Il nous rende miséricordieux, débordants de mansuétude, qu'Il nous donne un cœur bon car « la bonté est ce qui ressemble le plus à Dieu et désarme le plus les hommes » écrivait Lacordaire. Souhaitons-nous les uns les autres d'être bons, comme du bon pain dans lequel il fait bon croquer et laissons à Dieu le soin, le moment venu, d'établir la justice, Lui seul connaît le fond des cœurs.
avec tous, recherchons la paix c'est la clef du bonheur, c'est la source de notre sérénité. Que le Seigneur Lui-même élargisse l'espace de notre cœur, qu'Il nous rende miséricordieux, débordants de mansuétude, qu'Il nous donne un cœur bon car « la bonté est ce qui ressemble le plus à Dieu et désarme le plus les hommes » écrivait Lacordaire. Souhaitons-nous les uns les autres d'être bons, comme du bon pain dans lequel il fait bon croquer et laissons à Dieu le soin, le moment venu, d'établir la justice, Lui seul connaît le fond des cœurs.
A
cette heure dramatique pour l’Église, pour tout homme de bonne
volonté, le départ brutal du P.Hamel devrait parler à notre cœur
, ce Père est parti dans l'exercice de son ministère, avec, sur
lui, ses seuls vêtements du Ministère ! Prions-le de nous
apprendre le dépouillement, prions aussi pour ses agresseurs :
ensemble ils se sont trouvés devant Abba !
Tu
fais retourner l’homme à la poussière ;
tu as dit : « Retournez, fils d’Adam ! »
À tes yeux, mille ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit.
tu as dit : « Retournez, fils d’Adam ! »
À tes yeux, mille ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit.
Tu
les as balayés : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une herbe changeante :
elle fleurit le matin, elle change ;
le soir, elle est fanée, desséchée.
dès le matin, c’est une herbe changeante :
elle fleurit le matin, elle change ;
le soir, elle est fanée, desséchée.
Apprends-nous
la vraie mesure de nos jours :
que nos cœurs pénètrent la sagesse.
Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
que nos cœurs pénètrent la sagesse.
Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
Rassasie-nous
de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains.
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains.
Oui,
Seigneur, rassasie-nous de Ton amour au matin !
l'Ermite