XVIIe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
(Lc 11, 1-13)
Il
arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière.

Quand il eut terminé,
un de ses disciples lui demanda :
« Seigneur, apprends-nous à prier,
comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
Souvent
nous entendons dire autour de nous : « je ne sais pas
prier », « je ne sais pas quoi dire à Dieu, comment Lui
parler » … tout d'abord, soyons convaincus qu'il ne s'agit
pas tant de « dire » que d'écouter. Nous devons nous
rendre disponibles, nous établir dans le silence pour entendre et
reconnaître Dieu qui parle à notre cœur. Souvenons-nous du
Prophète Élie :
« Sors, et
tiens-toi dans la montagne devant le Seigneur, car voici que le
Seigneur va passer.» Et il y eut, devant le Seigneur,
un vent fort
et violent,...le Seigneur n'était pas dans le vent. Après le vent,
il y eut un tremblement de terre: le Seigneur n'était pas dans le
tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu: le
Seigneur n'était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux
et léger. Quand Élie l'entendit, il s'enveloppa le visage de son
manteau et, étant sorti, il se tint à l'entrée de la caverne. Et
voici qu'une voix se fit entendre à lui, en disant: «Que fais-tu
ici, Élie?»

Jésus leur répondit :
« Quand vous priez, dites :
Père,
Avons-nous
pris, au moins une fois, le temps de nous arrêter sur ce que
représente cette expression ? Père ! Et sur le
fait d'oser l'adresser à Celui qui régit les mondes, Celui qui est
à l'origine de TOUT ? Moi, minuscule créature, sur le
commandement de Jésus, je me permets de dire au Créateur :
Abba, Papa ! Qui pourrait oser, si cela ne lui
était soufflé ? C'est totalement disproportionné !
Je
me souviens, de tout une période, où, on prétendait difficile,
sinon impossible de présenter Dieu comme Père à des enfants privés
des joies familiales et accueillis dans des structures à caractère
social. Il était difficile de ramer à contre courant car les
chargés de catéchèse emboîtaient allègrement le pas, sans une
réelle réflexion. Cela me mettait profondément mal à l'aise.
Peut-être aurions-nous pu nous en sortir en réfléchissant ensemble
sur ce que représente, pour nous, un père, un vrai , nous n'aurions
pas eu de difficulté, me semble-t-il, à prendre conscience qu'un
seul est digne de ce nom, qu'un seul répond à ce que nous
attendons, espérons, ce que nous entrevoyons dans cet extraordinaire
et si profonde réalité. Nul ne se serait alors senti « orphelin »
car chacun pouvait et peut se tourner vers Lui et L'appeler PAPA !

Et
imaginons du coup, à quel point nos indifférences, nos rejets, nos
forteresses, nos tours d'ivoire, peuvent lui être douloureuses à
Lui Le MISÉRICORDIEUX qui, malgré notre indignité, ne cesse de nous
ouvrir les bras comme le Père de l'enfant prodigue, que nous sommes,
sachant que, s'il en était autrement Il ne serait pas ce Dieu en qui
je crois, j'adhère et que j'aime, ce Dieu à qui je dis, en toute
confiance, ABBA ! Ce Dieu qui court vers moi, les bras ouverts
pour m'accueillir telle que je suis. « Comme il était
encore loin,( l'enfant prodigue) son père le
vit; et, touché de compassion, il courut, se jeta à son cou, et le
couvrit de baisers. Le fils lui dit: " Mon père, j'ai péché
contre le ciel et envers toi; je ne suis plus digne d'être appelé
ton fils. " Mais le père dit à ses serviteurs: " Vite,
apportez la plus belle robe et l'en revêtez; mettez-lui un anneau au
doigt
et des chaussures aux pieds; et amenez le veau gras, tuez-le;
et mangeons, festoyons: car mon fils que voici était mort, et il est
revenu à la vie; il était perdu, et il a été retrouvé. " Et
ils se mirent à festoyer. » Luc
15,20
C'est
le Abba, qui court, c'est Abba qui se jette à mon cou et me couvre
de baisers et non le contraire, c'est Abba qui me revêt de la plus
belle robe, me passe l'anneau au doigt, ordonne une fête parce que
je suis là, dans Ses bras de Père ...et il en est ainsi, chaque
fois que je tente une démarche de retour vers l'Amour ! Est-ce
que nous sentons cela, est-ce que nous savons nous réjouir d'être
ainsi attendus ?D'être aimés à ce point ? Aimés au
point que Jésus, le Fils unique et bien-aimé du Père donne sa vie
pour moi ! Et c'est Lui qui, alors qu'Il est en route vers sa
Pâque, qui nous dit, aujourd'hui, quand vous priez dites : « Abba »
que ton nom soit sanctifié,
Comment,
moi, puis-je sanctifier le Nom de Dieu qui est Saint en Lui-Même ? »
« Saint, saint, saint, le Seigneur, le Dieu de
l'Univers » Je Le sanctifie en vivant de Lui, par Lui,
en Lui ! Plus ma vie est en accord avec son Amour, plus elle
chante Sa gloire ! Saint Irénée n'écrivait-il pas :«
La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la vie de l’homme,
c’est la vision de Dieu » ? C'est en accordant ma Vie
à ce qu'Il est que je lui rends gloire ! C'est en aimant comme
Il aime !
que
ton règne vienne.
Ici,
nous sommes plus vite en phase . Nous souhaitons du fond de notre
être que Dieu règne sur tous les cœurs, dans tous les cœurs, sur
l'univers entier ! Dieu reconnu, Dieu, aimé, Dieu béni, Dieu
glorifié par toutes Ses créatures.
Viennent
ensuite ces demandes qui concernent l'essentiel de notre vie et c'est
Jésus Lui-même qui en donne le contenu et l'ordre. Pour servir
Dieu, un corps sain et fort est nécessaire :
Donne-nous
le pain
dont nous avons besoin pour chaque jour
dont nous avons besoin pour chaque jour

Un
corps sain est une chose, mais à quoi cela sert-il si je l'utilise
pour nuire à mes frères ? S'il enveloppe un esprit tordu qui
passe son temps à élucubrer des stratégies mortifères ?
Pardonne-nous
nos péchés,
car nous-mêmes, nous pardonnons aussi
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
car nous-mêmes, nous pardonnons aussi
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
Jésus
nous invite ici, à connaître et reconnaître nos limites nos
fragilités, notre péché , Il s' appuie sur l'expérience que
nous sommes sensés avoir, du pardon que nous offrons à ceux qui
nous ont causé du tort.Dans sa générosité, Jésus ne peut
envisager que nous puissions demander le pardon de Abba si nous
sommes incapables de pardonner au préalable à nos débiteurs. Là
encore c'est la Parabole du débiteur impitoyable en Mt 18 «
Ce
serviteur, à peine sorti, rencontra un de ses compagnons de service,
qui lui devait cent deniers. L'ayant saisi à la gorge, il
l'étouffait, disant: " Paie ce que tu dois. " Son
compagnon de service, tombé à ses pieds, le suppliait, disant: "
Aie patience envers moi, et je te paierai. " Mai lui ne voulait
pas, et il s'en alla
le faire mettre en prison jusqu'à ce qu'il eût payé sa dette. »
Et nous comment agissons-nous habituellement ??
Et
ne nous laisse pas entrer en tentation. »
Jésus
qui connaît le cœur de l'homme sait jusqu'où le péché de
l'humanité va Le conduire, cette dernière demande est davantage un
appel qui veut nous éveiller au risque de l'endurcissement de notre
cœur. Nous en aurons une dramatique illustration dans les
comportements de Pierre et de Judas. Pierre,
quand Il prend
conscience de sa trahison pleure amèrement et accepte
de rencontrer le regard de Jésus,
Judas, jette l'argent de son péché, il s'éloigne et se donne la
mort. »Que
nul, lorsqu'il est tenté, ne dise: " C'est Dieu qui me tente ";
car Dieu ne saurait être tenté de mal, et lui-même ne tente
personne. Mais chacun est tenté par sa propre convoitise, qui
l'amorce et l'entraîne. Ensuite la convoitise, lorsqu'elle a conçu,
enfante le péché, et le péché, lorsqu'il est consommé, engendre
la mort.Ne vous abusez pas, mes frères bien-aimés. Tout don
excellent, toute grâce parfaite, descend d'en haut, du Père des
lumières, en qui n'existe aucune vicissitude, ni ombre de
changement. De sa propre volonté, il nous a engendrés par la
parole de la vérité, afin que nous soyons comme les prémices de
ses créatures. (Jacques 1) »
Et
pour étayer comme une preuve de l'amour inconditionnel que nous
porte Abba Jésus propose cette merveilleuse parabole

Faut-il
encore que nous Le Lui demandions ! Abba, ne s'impose pas, par
Jésus, Il nous apprend comment vivre, comment nous comporter, Il ne
nous impose pas Ses dons, Il ne cesse de nous dire et redire « si
tu veux » A nous de savoir ce que nous voulons et de
nous comporter comme des enfants aimants avec Abba ! Ne
craignons pas de Lui demander une bonne « ration »
d'Esprit Saint, c'est Lui qui nous « guidera à la Vérité
tout entière ! »
N'est-elle
pas belle la prière d'Abraham dans la première lecture de ce
jour ?Abraham s’approcha et dit :« Vas-tu
vraiment faire périr le juste avec le coupable ? Peut-être y
a-t-il cinquante justes dans la ville.Vas-tu vraiment les faire
périr ? Ne pardonneras-tu pas à toute la ville à cause des
cinquante justes qui s’y trouvent ? Loin de toi de faire
une chose pareille ! Faire mourir le juste avec le
coupable,traiter le juste de la même manière que le
coupable,loin de toi d’agir ainsi ! Celui qui juge toute la
terre n’agirait-il pas selon le droit ? »
Le Seigneur déclara :« Si je trouve cinquante
justes dans Sodome,à cause d’eux je pardonnerai à toute la
ville. » Abraham répondit :« J’ose encore parler
à mon Seigneur,moi qui suis poussière et cendre.Peut-être, sur les
cinquante justes, en manquera-t-il cinq : pour ces cinq-là,
vas-tu détruire toute la ville ? »
Il déclara :« Non, je ne la détruirai pas,si j’en trouve quarante-cinq. » Abraham insista :« Peut-être s’en trouvera-t-il seulement quarante ? »
Le Seigneur déclara :« Pour
quarante,je ne le ferai pas. » Abraham dit :« Que
mon Seigneur ne se mette pas en colère,si j’ose parler
encore.Peut-être s’en trouvera-t-il seulement trente ? »Il
déclara« Si j’en trouve trente, je ne le ferai
pas. »Il déclara :« Non, je ne la détruirai pas,si j’en trouve quarante-cinq. » Abraham insista :« Peut-être s’en trouvera-t-il seulement quarante ? »
Abraham dit alors :« J’ose encore parler à mon Seigneur.Peut-être s’en trouvera-t-il seulement vingt ? »Il déclara :« Pour vingt,je ne détruirai pas. »Il dit :« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère :je ne parlerai plus qu’une fois.Peut-être s’en trouvera-t-il seulement dix ? »Et le Seigneur déclara :« Pour dix, je ne détruirai pas.
Et
nous redouterions d'adresser nos demandes à notre Abba ? Soyons
sérieux, si un père terrestre ne donne pas un scorpion à son fils
qui lui demande du poisson à plus forte raison notre Père, plein de
tendresse et d'amour nous donnera-t-Il ce qui convient pour conduire
notre vie selon Son dessein d'amour . « Celui qui a des
oreilles pour entendre, qu'il entende ce que lui dit son Seigneur ! »
Le
jour où je t’appelle,
réponds-moi, Seigneur.
réponds-moi, Seigneur.
(cf.
Ps 137, 3)
De
tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
vers ton temple sacré, je me prosterne.
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
vers ton temple sacré, je me prosterne.
Je
rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
Si
haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble ;
de loin, il reconnaît l’orgueilleux.
Si je marche au milieu des angoisses, tu me fais vivre,
ta main s’abat sur mes ennemis en colère.
de loin, il reconnaît l’orgueilleux.
Si je marche au milieu des angoisses, tu me fais vivre,
ta main s’abat sur mes ennemis en colère.
Ta
droite me rend vainqueur.
Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.
Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.
l'Ermite
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