samedi 23 août 2014

POUR TOI, QUI SUIS-JE ?


VINGT ET UNIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Matthieu 16, 13-20


« Je mettrai sur son épaule la clef de la maison de David : s'il ouvre, personne ne fermera ; s'il ferme, personne n'ouvrira. »

N’est-il pas surprenant et réconfortant d’entendre ces Paroles dans la bouche du Prophète Isaïe qui intervient environ 735 ans avant la venue de Jésus.
Nous retrouvons cet oracle en conclusion de l’Évangile de ce jour, quelle merveille, quelle force, quel encouragement pour notre foi aux jours de fragilité. Jésus, nous le savons, n’est pas venu abolir mais accomplir, parfaire :

« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes; je ne suis pas venu abolir, mais parfaire.  Car, je vous le dis en vérité, jusqu'à ce que passent le ciel et la terre, un seul iota ou un seul trait de la Loi ne passera pas, que tout ne soit accompli. »  dit-Il en Mat au ch.5

Mais suivons Jésus dans son déplacement. Dimanche dernier, Jésus nous entraînait en milieu païen avec cette cananéenne venue implorer la guérison de sa fille. Aujourd’hui, Jésus et ses disciples ont rejoint les confins d’Israël, en cette Galilée des nations où la foi est souvent en danger. Chemin faisant, Jésus fait un sondage d’opinion, dirions-nous aujourd’hui. Jésus interroge ses disciples sur ce qui se dit de LUI !

 « Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? »

Nous nous souvenons de la suite : pour ses contemporains, Jésus est un point d’interrogation ? Les uns le prennent pour Jean-Baptiste, d’autres pour Elie ou l’un des Prophètes, personne n’est à même de dire qui est le Fils de l’homme.

« En ce temps-là, Hérode le tétrarque apprit ce qui se publiait de Jésus, et il dit à ses courtisans: " C'est Jean-Baptiste ! Il est ressuscité des morts » : Mt 14, 1

Les apôtres rapportent honnêtement ce qu’ils entendent. Le plus important dans ce sondage, n’est-ce pas la question directe posée aux apôtres eux-mêmes ? Se faire les interprètes de ce qu’ils entendent est enfantin, mais engager une réponse personnelle, exprimer le fond de sa pensée, dire, avec sincérité comment chacun reçoit, dans son être profond, cet étonnant compagnon de route qu’est Jésus,
engage l’aujourd’hui mais aussi toute la vie à venir.

Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

Cette question nous est posée, personnellement aujourd’hui : Yvon, Marie Claire, Brigitte, Georgette, Jacques, Marie, Nicole, Huguette, Edmond, Claude et chacun peut ajouter son prénom, Guillemette, Jeanne-Françoise, pour toi qui suis-je ? La réponse est dans notre cœur, non dans des formules toutes faites ! Jésus nous le demande aujourd’hui. Suis-je ce gadget que tu prends et délaisses au gré de tes humeurs ou bien ce roc sur lequel est bâtie la maison de ta vie ?

« La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents on soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, et elle n'a pas été renversée, car elle avait été fondée sur la pierre. »  (Matthieu 7)

Autrement dit : vienne l’épreuve, sous toutes ses formes resteras-tu amarré à ma Barque, resteras-tu ancré, en ton Sauveur, du fond de ta nuit, sauras-tu me dire comme Mère Térésa « je ne vois rien, mais je sais que Tu es là » et je t’aime !

La foi demande qu’on adhère, sereinement, à la pensée et à la volonté de Dieu, quoiqu’il arrive, quoiqu’il nous arrive ! Jésus ne nous demande pas de faire un copier/coller, Jésus nous demande d’engager notre vie dans ses pas quels que soient les cailloux qui écorchent nos pieds, notre cœur. Jésus nous demande de Lui faire confiance, de Lui donner notre confiance, une confiance indéfectible, solide comme le roc ! Pas une foi timide, bredouillante, cachée sous le boisseau,

 « On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. »  (Matthieu  5)

mais une foi vraie, vivante et agissante qui ne se rebelle pas à la moindre incompréhension, difficulté, contradiction ! Une foi qui reste attachée à la Barque-Église malgré ses limites forcément humaines, car notre roc, c’est le Christ, et l’Église en détient les clefs !

Pierre confesse ce que lui inspire ce compagnonnage de Jésus, Pierre l’impétueux, le poltron aussi (Jésus nous prend avec nos qualités et nos limites) Pierre, d’un jet avec force et amour déclare

« Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! » 

Jésus, qui connait Pierre, qui sait ses limites, déclare à son tour :


Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.

Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.

Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » 

Nous retrouvons ici les clefs annoncées par Isaïe. En réponse à sa Profession de Foi, Pierre reçoit une primauté qui n’est pas celle d’un pouvoir mais celle d’un service et d’une responsabilité plus grande pour affermir ses frères dans la foi et les aléas qu’elle peut connaître dans toute vie.

« J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères. »  (Luc  22)


C’est Jésus qui bâtit son Église sur Pierre
 et non le contraire, Pierre et ses successeurs sont invités, à écouter ce que notre Dieu veut bien leur dire au cœur de leur cœur pour le transmettre à l’humanité tout entière et lui permettre ainsi de rendre gloire au Dieu vivant et vrai qui ne cesse d’agir notre monde à travers ceux qui savent se retirer, faire silence, écouter  pour entendre sa voix dans l’aujourd’hui de la foi et de l’Amour.


Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la science de Dieu ! 
Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables !
Qui a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ?
Qui lui a donné en premier, et mériterait de recevoir en retour ?
Car tout est de lui, et par lui, et pour lui.
À lui la gloire pour l'éternité ! Amen.



Vogue l'EGLISE !

L'Ermite

vendredi 22 août 2014

A QUI PERD, GAGNE !

VINGT DEUXIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
(Mt 16, 21-27)


Pierre avait dit à Jésus : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. »

Ce simple rappel laisse entendre que nous vivons un tournant dans la relation de Jésus et de ses apôtres. Jésus, en effet, accomplit des miracles devant eux, Jésus les envoie en mission, Jésus multiplie les pains, Il étend son influence en milieu païen, Il vient d’effectuer un sondage d’opinions où Pierre le déclare Messie, ce que Jésus ne réfute pas, au contraire. Tout ceci pourrait-on penser le campe en Maître devant tous, ils se sentent en sécurité et pensent que le moment ne tardera plus où, même si Jésus s’en défend, ils pourront l’établir comme roi et ils seront libérés de l’oppression de l’occupant romain. Or voilà que Jésus tient des propos insoutenables qui ne s’accordent guère avec l’idée que les uns et les autres se font de l’avenir !

Jusque là, Jésus a tenu tête aux scribes et aux pharisiens; chaque fois que ceux-ci le remettaient en question, avec finesse, Jésus renversait la situation et les renvoyait à leur conscience, la vraie conscience, là où l’homme est obligé de réfléchir, même s’il donne ensuite une réponse inadaptée pour ne pas perdre la face devant ses partenaires.

Or, voilà que Jésus leur tient des propos irrecevables dans un tel contexte, les uns et les autres viennent de vivre des moments très forts, des heures presque triomphales, où l’on est fiers d’appartenir à Ses proches, de faire corps avec Ses intimes, Jésus semble tout renverser, bouleverser même, Il se met à parler de souffrance, de mort certaine perpétrée par ceux-là que Lui, Jésus, semblait dominer, à savoir : les anciens, les chefs des prêtres, les scribes, Il parle même de résurrection, s’en est trop ! Pierre, le bouillonnant, l’ami aussi, celui qui a reçu, sans tout comprendre d’ailleurs, le « service des clefs », n’y tient plus, fidèle à sa spontanéité, il prend Jésus à part et le morigène :
Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches :

« Dieu t'en garde, Seigneur ! Cela ne t'arrivera pas. »

Hier c’était l’allégresse, on était presque dans l’exaltation et, subitement, c’est un tournant à cent quatre vingt degrés, Jésus annonce un chemin escarpé, rude, où Il devra beaucoup souffrir jusqu’à être tué. Pierre ne peut pas supporter de tels propos, il réagit en ami, en frère même ! La réaction de Jésus ne se fait pas attendre,  tout aussi vive que celle du disciple, elle peut même nous paraître violente :

Mais lui, se retournant, dit à Pierre :
« Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route ; tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

A vrai dire, ce n’est pas Pierre en tant que personne qui est ainsi traité par Jésus, mais Jésus démasque celui qui manipule Pierre et le conduit à tenir des propos déplacés, guidés par l’affectif, la domination, la prise de pouvoir.

A ce stade, Pierre n’a pas encore compris quel Maître est Jésus, et sur quelle
route Il les entraîne tous …ce chemin d’humilité, de pauvreté, d’obéissance, de pur service, d’amour totalement désintéressé… cela Pierre et les autres, et chacun de nous, le comprendrons, peu à peu, en glissant nos pas dans les pas du vrai Maître, non un dominateur, mais le Serviteur pas excellence, Celui qui lave les pieds de ses frères ,qui n’a d’autre désir que celui de plaire à son Père,

 « Et celui qui m'a envoyé est avec moi, et il ne m'a pas laissé tout seul, parce que je fais toujours ce qui lui  plaît." (Jean 8)

d’autre volonté que d’accomplir la volonté de son Père,

« Car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui  m'a envoyé. » (Jean  6)

 et dans quel but ? Celui de régner certes, non sur des territoires avec des armes et des chars mais dans les cœurs :

Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, est que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a  donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. (Jean  6)

Voilà la royauté en action de Jésus ! Et tous ceux qui, après Pierre, après les apôtres, après les Pères de l’Église et tous ceux qui accepteront de marcher dans les pas de Jésus, tous ceux-là apprendront  comme l’exprime Saint Paul dans la seconde lecture de ce jour à se laisser transformer, pour plaire à ce Dieu qui nous aime en Jésus le Sauveur :

« Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait. »

Le chemin des disciples ne sera pas différent de Celui du Maître, Jésus ne nous trompe pas, 


 Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et

qu'il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera.
Quel avantage en effet un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s'il le paye de sa vie ? Et quelle somme pourra-t-il verser en échange de sa vie ?

Ces versets mériteraient une longue et profonde attention nous aurons, je n’en doute pas, l’occasion de les méditer ensemble, avec l’aide de l’Esprit d’amour :

Seigneur, tu as voulu me séduire, et je me suis laissé séduire ; tu m'as fait subir ta puissance, et tu l'as emporté. À longueur de journée je suis en butte à la raillerie, tout le monde se moque de moi.

proclamait Jérémie dans la première lecture. La « puissance » dont il est question ici n’est pas celle qui fait courber l’échine, il s’agit de la « puissance » d’un Dieu qui est Père et qui n’a d’autre désir, d’autre dessein, que le Salut de ses enfants. Ce Salut passe par de nombreuses purifications, « ces transformations » évoquées par St Paul, cette victoire suggérée par le Prophète «  tu l’as emportée » purifications, qui renouvellent l’être, le libèrent de ses esclavages, le peaufinent, le cisèlent, comme une pierre précieuse, comme l’or éprouvé par le feu

« afin que l'épreuve de votre foi beaucoup plus précieuse que l'or périssable que l'on ne laisse pourtant pas d'éprouver par le feu, vous soit un sujet de louange, de gloire et d'honneur lorsque se manifestera Jésus-Christ. " (1 Pierre  1)

« Car chacun doit être salé par le feu ». Précise St Marc au chapitre 9 de son évangile. Purifier, éprouver, saler autant d’expression qui évoquent que pour sauver sa Vie avec un V majuscule, il est nécessaire de perdre sa vie avec un v minuscule, perdre tout ce qui nous alourdit, nous tire vers le bas, nous maintient dans la poussière, dans des valeurs qui n’ont rien à voir avec l’Évangile, et qui, pour cette raison ne sont pas d’authentiques valeurs mais des futilités qui plombent notre vie.

Soyons sérieux, osons nous poser la question du jour : mes vues sont elles celles de Dieu ou celles du Satan ? à chacun de répondre en son âme et conscience .


L'Ermite

samedi 16 août 2014

FEMME, TA FOI EST GRANDE !

VINGTIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE


Mat 15, 21-28

Tous les textes de ce jour nous disent que le Salut de Dieu est offert à tous les humains : « je ferai bon accueil aux étrangers » dit le Seigneur dans la première lecture. « Sur la terre tu conduis les nations » chante le psalmiste. Saint Paul écrit, « Dieu fait miséricorde à tous les hommes » et dans l’Évangile Jésus dit à une étrangère : « Femme ta foi est grande ! »
                                                                                      
Jésus s’était retiré vers la Région de Tyr et de Sidon. Voici qu’une Cananéenne,

Jésus sort d’une controverse sur le pur et l’impur avec les Pharisiens. Il prend le risque de les scandaliser en affirmant : « Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui le rend impur » Jésus signifie par là que c’est du cœur que viennent les mauvaises intentions.
C’est après cette controverse que Jésus décide de se rendre en territoire païen, là où tous sont considérés comme impurs, nul ne respecte en effet les règles de pureté de la loi juive.

« Jésus s’était retiré vers la Région de Tyr et de Sidon. Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, »

Cette cananéenne fait partie de ce monde païen, c’est donc audacieux de sa part interpeller Jésus, cette audace cache, à n’en pas douter quelque chose de
bien plus grand, nous le verrons plus tard.

La Cananéenne criait : « Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon »

Notons le terme : « criait », elle n’intervient pas dans la discrétion comme la femme qui cherche à toucher la frange du manteau de Jésus ! Ici, c’est aux vues de tous qu’elle crie sa détresse. Rien ne l’arrêtera tant qu’elle n’aura pas satisfaction et, nous dit le texte : « Jésus ne lui répondit rien ! »

N’est-ce pas surprenant de la part de Jésus ? N’avons-nous pas l’habitude de le voir devancer les désirs ? N’est-ce pas lui qui prend l’initiative : « que veux-tu que je fasse pour toi ! » Jésus facilite la démarche, ici rien de cela ! Jésus la laisse crier ! A n’en pas douter il y a là un message à décrypter nous comprendrons en avançant.

Ses disciples s’approchèrent pour lui demander : « Donne-lui satisfaction car elle nous poursuit de ses cris. »

A leur manière, ce n’est certes pas la plus noble, les disciples débloquent la situation. Leur intervention est davantage un appel à la tranquillité qu’un signe de compassion. Les cris de cette femme les dérangent et ils le font savoir ! Ils ont envie d’être débarrassés de cette présence bruyante, nous ne sommes pas loin de
la pureté d’intention évoquée plus haut !

Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël »

En réponse, Jésus semble accuser une fin de non recevoir ! Or, cette manière d’intervenir n’est pas celle de Jésus, Lui, le Miséricordieux, le Compatissant, l’ami des pécheurs et des prostituées, et nous pourrions continuer …Jésus précise sa mission : « son Père l’a envoyé vers les brebis perdues d’Israël » Or, cette femme est une païenne, elle n’a rien à voir avec Israêl.

Mais elle vint se prosterner devant Lui : « Seigneur, viens à mon secours ! »

Cette étrangère, païenne de surcroît, ne se décourage pas, on lui marcherait dessus, qu’elle ne lâcherait pas prise, elle n’a qu’un but, et peu lui importe l’humiliation, le rejet apparent, la remise en question…
Cette femme « se prosterne » devant Jésus qui, pour le moment reste inflexible. Si cette femme se prosterne, c’est qu’elle reconnaît la Seigneurie de Jésus, d’ailleurs elle ne tarde pas à l’exprimer : « Seigneur, viens à mon secours ! » Elle lui donne ici son titre de victoire sur toutes les situations de mort, elle L’appelle « au secours »
c’est qu’elle a confiance et qu’elle croit possible une intervention en sa faveur bien que païenne.
                              
Jésus répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. » 

La remarque de Jésus est cinglante, elle serait vexante pour un grand nombre d’entre nous qui tourneraient les talons, en disant : « si c’est ainsi que nous parle l’Église !.... » Les enfants sont ceux qui font partie de la communauté naissante, les chiens, à l’époque, c’était la manière de nommer les païens ! Cette femme avait tous les ingrédients pour se révolter et s’éloigner. Elle n’en fera rien, elle a entendu parler de ce Jésus qui fait du bien et seulement du bien, même humiliée, elle n’a qu’un but, elle ne lâchera pas tant qu’elle n’aura pas atteint ce but. Quant à Jésus, ne cherche-t-il pas à la pousser le plus loin possible pour nous permettre de sonder, nous-mêmes, et notre foi, et notre persévérance, et notre amour ?
Sans se laisser démonter, sans colère, cette femme approuve la remarque de Jésus et passe de l’apparente insulte de Jésus à la vie de famille quotidienne

« C’est vrai, Seigneur, reprit-elle ; mais justement les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leur maître. »

C’est dit : j’accepte des miettes parce je crois que dans ces miettes tu mettras tout ton amour, donc je ne serai pas frustrée ! Voilà la foi, voilà l’humilité, voilà l’amour, j’ajoute d’une mère qui souffre avec son enfant éprouvée. Cette femme est prête à tout pour sauver son enfant, pour la libérer. Son insistance manifeste sa confiance en Jésus, son amour désintéressé pour sa fille, sa liberté, elle ne se soucie guère des réactions de l’entourage : son but ? Le salut de sa fille et rien d’autre, elle s’efface totalement !

Jésus répondit : « Femme ta foi est grande, que tout se fasse pour toi, comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

Jésus ne résiste pas davantage, à travers ce cheminement Il a sondé la foi, la pureté d’intention, l’amour de cette femme pour son enfant aussi répond-il positivement à sa demande et, «  à l’heure même, sa fille fut guérie »

Touchée par une telle foi, Jésus accomplit le miracle de la guérison de cette enfant et Il ouvre  à la mère et à son enfant, la table de la miséricorde, de la compassion de l’amour les élevant à la dignité de filles de Dieu. Elles sont intégrées à la grande famille des enfants de Dieu, comme chacun d’entre nous, car « Dieu ne fait pas de différence entre les hommes ».

Dieu, qui connaît les cœurs, a témoigné en leur faveur, en leur donnant l'Esprit-Saint tout comme à nous;  et il n'a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs cœurs par la foi.  (Actes  15)   

Quels enseignements pouvons-nous retenir de cet épisode pour notre vie:

-      L’universalisme du salut : Jésus, venu d’abord pour Israël ne refuse pas, loin de là, l’ouverture du Salut à tous, donc aux païens. Le Salut est offert à tous, tous sont appelés à suivre Jésus à devenir membres de l’Église.

-      La confiance, la Foi inébranlable en Jésus qui nous aime et ne veut que notre vrai bonheur.

-      La persévérance dans la prière. Souvenons-nous de l’ami importun : « je vous le dis, quand même il ne se lèverait pas pour lui donner parce qu'il est son ami, du moins à cause de son importunité, il se lèvera pour lui donner tout ce dont il a besoin. » (Luc  11)

-      L’humilité : cette femme ne voit que le but à atteindre, les paroles qui pourraient être blessantes ne la détournent pas de son objectif !

-      L’importance de la pureté d’intention : savoir pour quelle raison nous posons tel acte plutôt que tel autre !
     
-      La purification de notre cœur : si Jésus semble faire la sourde oreille c’est qu’Il prépare notre cœur à accueillir ses dons. Restons dans la confiance !

-      L’amour désintéressé : cette femme ne demande pas pour elle (bien que ce ne soit pas interdit !) mais pour sa fille, pour le bonheur de cette enfant !

Au cours de l' Eucharistie demandons au Seigneur, les uns pour les autres, cette foi qui déplace les montagnes et nous rend libres et forts pour le service de l’Évangile.

L'Ermite

FILLE DE ROI ELLE EST LA DANS SA GLOIRE !

FÊTE DU 15 AOÛT 2014


1 Cor 15, 20-27
En cette fête de l’Assomption je me suis trouvée devant un choix très difficile. La liturgie nous propose trois textes d’une richesse incomparable.
Le premier nous parle de cette femme, « ayant le soleil pour manteau, la lune sous ses pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. » j’aurais aimé développer ce texte d’autant que ma maman est entrée dans la paix de Dieu en priant ce passage de l’Apocalypse.
Le second, de saint Paul aux Corinthiens parle de la résurrection, j’y reviendrai
Quant au troisième, l’évangile du jour, il nous situe au cœur de l’étonnante rencontre de Marie et d’Élisabeth sa cousine, et plus précisément des deux enfants, Jésus et Jean-Baptiste qui se reconnaissent et par l’Esprit Saint, inspirent la très belle louange d’Élisabeth « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
J’ai commencé par accueillir cet évangile et je suis revenue à la lettre de Saint Paul parce qu’indirectement, elle nous présente Marie comme la première des ressuscités après Jésus bien sûr ! Et c’est bien ce que nous fêtons aujourd’hui !
Tous revivront, mais chacun à son rang : en premier, le Christ ; et ensuite, ceux qui seront au Christ lorsqu’il reviendra, écrit St Paul
En effet, parmi toutes celles et tous ceux qui sont au Christ, au premier rang, il y a Marie, Sa Mère, qui l’a aimé dès le premier instant, qui lui a donné, par grâce bien sûr, son corps de chair, qui a partagé les tâches quotidiennes avec Lui, en Lui enseignant ce que toute mère transmet à ses enfants, celle qui s’est tenue, auprès de lui, jusqu’au bout, debout au pied de la croix et qui, selon la tradition l’a reçu dans ses bras à la descente de la croix !
Aujourd’hui, nous célébrons Marie mais nous fêtons essentiellement Jésus, qui n’a pas attendu son retour glorieux à la fin des temps pour unir à sa gloire cette femme unique entre toutes. « Tu es bénie entre
toutes les femmes s’écrie Élisabeth et le fruit de tes entrailles est béni ! » Jésus a choisi de glorifier Marie sans délai en ne permettant pas que son corps connaisse la corruption du tombeau, mais il l’a aussitôt élevée dans la Gloire comme une fille de Roi selon ce que nous avons entendu dans le Psaume 44 : « Fille de roi, elle est là dans sa gloire »
La Dormition de la Vierge Marie est une conviction ancienne, que célébrait déjà l’Église d’Orient au Ve siècle alors qu’une première église lui était dédiée, sous ce vocable à Jérusalem.
Et c’est cette conviction demeurée constante par la suite que le Pape Pie XII a définie comme un dogme de foi à la fin de l’année Sainte, le 1er novembre 1950, par ces mots : l’Immaculée Mère de Dieu « au terme de sa vie terrestre, a été élevée en son corps et en son âme à la gloire du ciel. »
Personne ne peut décrire avec précision notre état de ressuscités, ni où, ni comment vit aujourd’hui Marie en son corps. Nous savons que nous entrerons, un jour, avec le Christ et que nous serons transformés dans l’état définitif pour lequel nous sommes créés. Nous savons aussi que Marie, est dès maintenant « auprès du Seigneur » dans la Gloire et qu’Elle participe à sa condition de ressuscité.
Le Mystère de Marie, élevée au ciel, nous annonce ce que nous deviendrons à notre tour, en marchant à la suite du Christ. Pour Marie, Dieu a créé une demeure qui sera également la nôtre et qui sera celle de toute l’Église à la fin des temps. Car l’Église, enfin purifiée, devenue à son tour, sainte et immaculée, sera un jour élevée et réunie dans cette même demeure du ciel. C’est pour cela que l’auteur de l’Apocalypse nous parle de l’Église céleste, « de ce Temple qui est dans le ciel » Comme il nous parle d’une « Femme ayant pour manteau le Soleil, la lune sous les pieds, et sur la tête, une couronne
de douze étoiles ».Ce texte a toujours été appliqué soit à Marie, soit à l’Église. Le même auteur nous présente à la fin de son livre, au ch.21 la Jérusalem céleste, l’Église enfin réunie au Christ et à Marie près du trône de Dieu.
Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu,  et il n'y avait plus de mer. Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, une Jérusalem nouvelle, vêtue comme une nouvelle mariée parée pour son époux. Et j'entendis une voix forte qui disait: " Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes: il habitera avec eux, et ils   seront son peuple; et lui-même il sera le Dieu avec eux, il sera leur Dieu.  Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il  n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. "  Et Celui qui était assis sur le trône, dit: "Voici que je fais toutes choses nouvelles. " Et il ajouta: " Écris, car ces paroles sont sûres et véritables. "  Puis il me dit: " C'est fait! Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai  gratuitement de la source de l'eau de la vie. »
Ainsi, en Marie, nous savons combien est grande et profonde l’œuvre de la Rédemption réalisée par le Christ, et, à quel bonheur Dieu veut amener celles et ceux qui se laissent conduire par Lui. De la Gloire où nous la contemplons, Marie nous indique, à sa manière, le chemin où Jésus nous conduit, celui de la foi et de l’humilité.
« Bienheureuse celle qui a cru » s’écrie Élisabeth ! Marie est le modèle des croyants. Elle a cru aux paroles de l’Ange, Elle a accepté sa mission et sa vocation propres. Elle a vécu sa foi dans le silence de Nazareth. Elle a cru malgré les apparences et même lorsqu’Elle ne comprenait pas : Ne saviez-vous pas qu'il me faut être dans les choses de mon Père? "  Mais ils ne comprirent pas la parole qu'il leur dit. (Luc  2, 50) Puis au milieu des événements bouleversants de la Passion, de la Mort et de la Résurrection de son Fils, Elle l’a aimé et L’a suivi jusqu’au dernier instant.
« Dieu s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse » Marie a vécu cette expérience mystérieuse et profondément biblique où Dieu, lorsqu’il établit son règne « renverse les puissants de leurs trônes et élève les humbles ». Il faut relire le Cantique d’Anne 1 Samuel 2, 1-10 pour voir l’enracinement biblique de sa foi.
L'arc des puissants est brisé, et les faibles ont la force pour ceinture. (1Samuel 2)
Marie a proclamé pour les générations à venir l’esprit des béatitudes et ce qui est au cœur de la Bonne Nouvelle.
Jésus dira dans le même sens : » Père je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père tu l’as voulu ainsi dans ta bonté »
Ainsi, l’humilité de la Vierge Marie est la clé de toute vie chrétienne et le fondement de toute vocation. Si Elle fut ainsi remplie de la grâce et de l’affection de Dieu, c’est en définitive parce qu’elle a consenti à Lui laisser toute la place. « Ne gardez pour vous rien de vous, disait St François d’Assise, afin que vous reçoive tout entier, Celui qui se donne à vous tout entier. » En raison de nos fragilités, c’est pour nous, le travail de toute une vie.
La foi et l’humilité sont donc les deux points d’appui de notre route vers la demeure définitive où Marie habite déjà avec Jésus.
En ce jour où nous célébrons l’entrée de Marie au ciel avec son corps demandons-lui, les uns pour les autres, de nous faire grandir dans la foi et dans l’humilité, dans la confiance et l’abandon !
Ensemble nous recevons dans la joie, le message de cette fête de l’Assomption de Marie entrée par grâce dans le sein du Père, glorifiée par Jésus ! Nous nous réjouissons dans la Trinité Sainte qui continue de favoriser les humbles et de faire pour nous des merveilles !
Et nous terminons avec Paul Claudel :
Il est midi, je vois l’église ouverte. Il faut entrer ! Mère de Jésus Christ, je ne viens pas prier. Je n’ai rien à offrir et rien à demander. Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela, que je suis votre enfant et que vous êtes là !
Rien que pour un moment pendant que tout s’arrête. Midi ! Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes !...
Chanter parce que vous êtes belle, parce que vous êtes Immaculée,
La femme, dans la grâce enfin restituée…parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ, qui est la Vérité entre vos bras, et la seule Espérance et le seul Fruit.
Parce qu’il est Midi, parce que nous sommes en ce jour d’aujourd’hui, parce que vous êtes là, pour toujours, simplement parce que vous êtes Marie, simplement parce que vous existez,
Mère de Jésus Christ, soyez remerciée.



L'Ermite

samedi 9 août 2014

VRAIMENT, TU ES LE FILS DE DIEU !

DIX NEUVIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Matthieu 14, 22-33




« Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu'il renverrait les foules. »

Sans doute les apôtres insistent-ils pour rester avec Jésus et l’aider à renvoyer les foules, d’où cette expression « obligea » pour signifier à la fois, l’autorité de Jésus sur ses disciples, et son besoin de se retirer un moment, seul dans  la montagne. Si Jésus recherche la solitude, n’est-ce pas pour se retrouver seul, avec son Père dans le silence, loin du tumulte  et pour échapper au projet de la foule qui voudrait le faire Roi ? Jésus ne cherche pas la notoriété, Jésus est venu servir la Gloire de Son Père et la Gloire de Son Père c’est le salut de l’humanité. Jésus ne veut en rien favoriser une quelconque gloriole. Peut-être aussi veut-il protéger ses disciples de s’installer, dans une mission accomplie, comme cela est arrivé bien d’autres fois Il leur montre que la mission les attend ailleurs et s’il leur demande de Le précéder c’est qu’il va suivre, le texte nous dit comment, et les circonstances des retrouvailles.

Nous pouvons nous interroger ici, sur les raisons profondes de notre agir, comme Jésus, cherchons-nous la seule Gloire du Père ou bien notre intérêt personnel, une gloriole éphémère qui sera sans lendemain ?

« Quand il  eut renvoyé les foules, Jésus se rendit dans la montagne, à l'écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. »

Il est bien difficile d’imaginer le contenu et les raisons de la prière de Jésus. Nous pouvons toutefois penser que Jésus rend grâce à ce Père qui l’exauce toujours « Père, je te rends grâces de ce que tu  m'as exaucé  pour moi je savais que tu m'exauces toujours…» Jn 11

D’autre part, Elie, dans la première lecture, nous révèle,  que le Père ne se manifeste pas dans la violence des éléments mais dans une brise légère qui apporte  paix,  calme, apaisement, silence…

« Et après ce feu, le murmure d'une brise légère. »

Jésus brûle d’amour pour ce Père de qui Il se reçoit, pour mieux converser Il a besoin et de solitude et de silence, car Dieu, sauf de rares situations, se manifeste dans le silence d’une brise légère.

Savons-nous profiter de ce temps estival pour nous retirer quelques heures, voire quelques jours, pour faire le point et mieux repartir à la rentrée ? Nous avons tous besoin de réflexion, besoin de nous arrêter pour mieux servir nos frères, notre famille ! « Il y eut un ouragan, si fort et si violent qu'il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n'était pas dans l'ouragan ; et après l'ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre ; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n'était pas dans ce feu ; »

Notre monde est secoué par toutes sortes d’ouragans, de tremblements de terre, de violences, c’est dans le silence que nous ferons des provisions de paix.

« Le soir venu, Jésus était là, seul. »

Jésus n’est jamais seul, mais ici, Jésus évoque la pression de la foule, son brouhaha, ses revendications, ses attentes… Il a besoin de se retrouver, seul, dans un cœur à cœur avec Son Père .« Je ne suis pas seul, parce que le Père est avec moi. nous dit-Il dans St Jean au Ch 16 »

« La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. »

Les apôtres, des professionnels de la pêche, n’affrontent pas leur première

tempête, ce ne peut pas être les mouvements, même violents, de la barque qui les déstabilisent ; mais « quelqu’un », qu’ils prennent pour un fantôme dans l’immédiat, tant le comportement les surprend, vient vers eux, en marchant sur les eaux ! Reconnaissons que nous ne ferions pas mieux ! C’est l’inattendu qui devient un
danger et nous effraie, ce danger identifié nous retrouvons notre sérénité ! C’est la peur de l’inconnu qui nous fait construire des montagnes de fantasmes, mais l’apparent danger dépassé nous recouvrons la paix et nous disons, ou pensons : « Ce n’était vraiment pas la peine d’en faire une montagne » !

« Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils disaient : « C'est un fantôme », et la peur leur fit pousser des cris. »

Tant qu’ils n’ont qu'ils n'ont pas identifié Jésus les disciples ont peur, ils imaginent toutes sortes d’éventualités inavouables, mais voilà, Jésus, la Parole éternelle du Père, parle, à sa voix, Il est immédiatement identifié : n’est-il pas rassurant d’entendre une voix familière au cœur des tempêtes qui secouent notre vie ? Ne sommes-nous pas immédiatement rassurés ? Ici, c’est tellement inattendu, tellement surprenant, que Pierre a besoin d’expérimenter, sous entendu, « si Jésus le fait, Il ne peut pas me refuser cette grâce » Pierre parle à son tour, mais Pierre le fougueux,  veut une preuve, sa demande n’est pas pure de tout soupçon, Jésus, malgré tout, le prend au mot : « viens ! » 


« Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! C’est moi ; n'ayez pas peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c'est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. »

Mais, au lieu de faire une totale confiance à cette voix familière, au lieu de regarder Jésus, et seulement Jésus, au lieu de se laisser guider, d’être tendu vers Lui, Pierre,(et nous pouvons placer ici notre prénom), pense au vent impétueux, au risque qu’Il court, à la folie de cette remise de soi dans les mains de cet Autre, Jésus Lui-même, qu’il panique, et commence à s’enfoncer, c’est là que tout bascule :

« Mais, voyant qu'il y avait du vent, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »

Jésus, depuis notre baptême a pris place dans la barque de notre vie, quand la tempête fait rage en nous et autour de nous cédons-nous à l’inquiétude, à la peur, ou bien redisons-nous notre confiance absolue à ce Maître débordant de tendresse dans les mains de qui nous ne risquons absolument rien.

« Et quand ils furent montés dans la barque,(Jésus et Pierre) le vent tomba. Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »


Là, maintenant, quelles que soient nos situations de vie actuelles sommes-nous capables de dire à Jésus, même si nous connaissons l’agitation du cœur, si nous avons la peur au ventre pour mille et une raisons, acceptons-nous de dire notre foi à Jésus qui nous aime : « VRAIMENT, TU ES LE FILS DE DIEU ! » ! 



L'Ermite