samedi 9 août 2014

VRAIMENT, TU ES LE FILS DE DIEU !

DIX NEUVIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Matthieu 14, 22-33




« Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu'il renverrait les foules. »

Sans doute les apôtres insistent-ils pour rester avec Jésus et l’aider à renvoyer les foules, d’où cette expression « obligea » pour signifier à la fois, l’autorité de Jésus sur ses disciples, et son besoin de se retirer un moment, seul dans  la montagne. Si Jésus recherche la solitude, n’est-ce pas pour se retrouver seul, avec son Père dans le silence, loin du tumulte  et pour échapper au projet de la foule qui voudrait le faire Roi ? Jésus ne cherche pas la notoriété, Jésus est venu servir la Gloire de Son Père et la Gloire de Son Père c’est le salut de l’humanité. Jésus ne veut en rien favoriser une quelconque gloriole. Peut-être aussi veut-il protéger ses disciples de s’installer, dans une mission accomplie, comme cela est arrivé bien d’autres fois Il leur montre que la mission les attend ailleurs et s’il leur demande de Le précéder c’est qu’il va suivre, le texte nous dit comment, et les circonstances des retrouvailles.

Nous pouvons nous interroger ici, sur les raisons profondes de notre agir, comme Jésus, cherchons-nous la seule Gloire du Père ou bien notre intérêt personnel, une gloriole éphémère qui sera sans lendemain ?

« Quand il  eut renvoyé les foules, Jésus se rendit dans la montagne, à l'écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. »

Il est bien difficile d’imaginer le contenu et les raisons de la prière de Jésus. Nous pouvons toutefois penser que Jésus rend grâce à ce Père qui l’exauce toujours « Père, je te rends grâces de ce que tu  m'as exaucé  pour moi je savais que tu m'exauces toujours…» Jn 11

D’autre part, Elie, dans la première lecture, nous révèle,  que le Père ne se manifeste pas dans la violence des éléments mais dans une brise légère qui apporte  paix,  calme, apaisement, silence…

« Et après ce feu, le murmure d'une brise légère. »

Jésus brûle d’amour pour ce Père de qui Il se reçoit, pour mieux converser Il a besoin et de solitude et de silence, car Dieu, sauf de rares situations, se manifeste dans le silence d’une brise légère.

Savons-nous profiter de ce temps estival pour nous retirer quelques heures, voire quelques jours, pour faire le point et mieux repartir à la rentrée ? Nous avons tous besoin de réflexion, besoin de nous arrêter pour mieux servir nos frères, notre famille ! « Il y eut un ouragan, si fort et si violent qu'il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n'était pas dans l'ouragan ; et après l'ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre ; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n'était pas dans ce feu ; »

Notre monde est secoué par toutes sortes d’ouragans, de tremblements de terre, de violences, c’est dans le silence que nous ferons des provisions de paix.

« Le soir venu, Jésus était là, seul. »

Jésus n’est jamais seul, mais ici, Jésus évoque la pression de la foule, son brouhaha, ses revendications, ses attentes… Il a besoin de se retrouver, seul, dans un cœur à cœur avec Son Père .« Je ne suis pas seul, parce que le Père est avec moi. nous dit-Il dans St Jean au Ch 16 »

« La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. »

Les apôtres, des professionnels de la pêche, n’affrontent pas leur première

tempête, ce ne peut pas être les mouvements, même violents, de la barque qui les déstabilisent ; mais « quelqu’un », qu’ils prennent pour un fantôme dans l’immédiat, tant le comportement les surprend, vient vers eux, en marchant sur les eaux ! Reconnaissons que nous ne ferions pas mieux ! C’est l’inattendu qui devient un
danger et nous effraie, ce danger identifié nous retrouvons notre sérénité ! C’est la peur de l’inconnu qui nous fait construire des montagnes de fantasmes, mais l’apparent danger dépassé nous recouvrons la paix et nous disons, ou pensons : « Ce n’était vraiment pas la peine d’en faire une montagne » !

« Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils disaient : « C'est un fantôme », et la peur leur fit pousser des cris. »

Tant qu’ils n’ont qu'ils n'ont pas identifié Jésus les disciples ont peur, ils imaginent toutes sortes d’éventualités inavouables, mais voilà, Jésus, la Parole éternelle du Père, parle, à sa voix, Il est immédiatement identifié : n’est-il pas rassurant d’entendre une voix familière au cœur des tempêtes qui secouent notre vie ? Ne sommes-nous pas immédiatement rassurés ? Ici, c’est tellement inattendu, tellement surprenant, que Pierre a besoin d’expérimenter, sous entendu, « si Jésus le fait, Il ne peut pas me refuser cette grâce » Pierre parle à son tour, mais Pierre le fougueux,  veut une preuve, sa demande n’est pas pure de tout soupçon, Jésus, malgré tout, le prend au mot : « viens ! » 


« Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! C’est moi ; n'ayez pas peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c'est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. »

Mais, au lieu de faire une totale confiance à cette voix familière, au lieu de regarder Jésus, et seulement Jésus, au lieu de se laisser guider, d’être tendu vers Lui, Pierre,(et nous pouvons placer ici notre prénom), pense au vent impétueux, au risque qu’Il court, à la folie de cette remise de soi dans les mains de cet Autre, Jésus Lui-même, qu’il panique, et commence à s’enfoncer, c’est là que tout bascule :

« Mais, voyant qu'il y avait du vent, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »

Jésus, depuis notre baptême a pris place dans la barque de notre vie, quand la tempête fait rage en nous et autour de nous cédons-nous à l’inquiétude, à la peur, ou bien redisons-nous notre confiance absolue à ce Maître débordant de tendresse dans les mains de qui nous ne risquons absolument rien.

« Et quand ils furent montés dans la barque,(Jésus et Pierre) le vent tomba. Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »


Là, maintenant, quelles que soient nos situations de vie actuelles sommes-nous capables de dire à Jésus, même si nous connaissons l’agitation du cœur, si nous avons la peur au ventre pour mille et une raisons, acceptons-nous de dire notre foi à Jésus qui nous aime : « VRAIMENT, TU ES LE FILS DE DIEU ! » ! 



L'Ermite

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