DIX HUITIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
(Mt 14, 13-21)
"Jésus partit en barque pour un endroit désert, à l'écart."
Comme nous
comprenons Jésus ! Jésus est harassé, pressé de toutes parts par des
foules avides de l’entendre, l’écouter est autre chose ! Ayant appris à
connaître sa compassion chacun veut l’expérimenter. Jésus lui, est fatigué, Il
éprouve le besoin de se retirer ; comme souvent, Jésus choisit un coin désert,
Il sera en solitude, dans un silence absolu, Il pourra se refaire physiquement
et parler avec Son Père qui préside à toutes Ses actions. La foule est insatiable, elle garde un œil sur
ses déplacements ; cette foule ne le quitte pas du regard, elle comprend
vite que Jésus cherche à s’éloigner :
Jésus croit
s’éloigner, non seulement Il est rejoint mais Il est devancé :
"En débarquant, il vit une
grande foule de gens ; il fut saisi de pitié envers eux et guérit les infirmes."
La foule
arrive avant Lui ! Quel empressement ! Quel désir de passer du temps
avec Lui, d’entendre sa Parole et de bénéficier de ses bienfaits ! Ces
personnes ont besoin d’être encouragées, soulagées, relevées. Qu’aurions-nous
fait ?

"Le soir venu, les disciples
s'approchèrent et lui dirent : « L'endroit est désert et il se fait tard.
Renvoie donc la foule : qu'ils aillent dans les villages s'acheter à manger ! »
Nous n’aurions
pas fait mieux invoquant le manque de moyens, le manque d’argent, nous
aurions peut-être été bien plus indélicats usant de certains arguments peu
avouables : « attends Jésus, on ne peut pas tout faire pour
eux ! Nous devons leur apprendre à se prendre en charge, à assumer leur
vie ! Ne penses-tu pas qu’ils profitent de Toi, de nous, nous en sortirons
exsangues ! Ils doivent se débrouiller un peu par eux-mêmes, si nous les
prenons trop en charge ils ne seront jamais autonomes ….et je reste très
soft !
"Mais Jésus leur dit : « Ils
n'ont pas besoin de s'en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Les apôtres ne s'attendaient sûrement pas à semblable répartie. Nourrir une foule ? Dans un lieu désert ?C'est soit de l'inconscience soit de la provocation,

Ils n'ont rien, et ils devraient donner !
"Les apôtres lui disent (sans doute penauds et un tantinet inquiets): «Alors Nous n'avons là que cinq pains et deux
poissons. » Jésus dit : « Apportez-les moi ici. »
Jésus ne
rejette pas notre dénuement, notre pauvreté radicale : n’a-t-il pas revêtu
notre humanité dans toutes ses limites pour nous rejoindre, hormis le péché
évidemment ! Jésus nous accueille tels que nous sommes, avec nos
bassesses, notre misère, nos limites et nos élans de générosité ! Jésus
n’éprouve aucun dédain pour le peu qui est proposé, ce peu, Il le saisit, le
respecte, l’utilise, le partage même !

Tous mangèrent à leur faim et, des morceaux qui restaient, on ramassa douze paniers pleins. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille, sans compter les femmes et les enfants !"
Ne
reconnaissons-nous pas ici les mots de l’Institution ? Ne s’agit-il pas de
la préfiguration de ce grand moment de l’Institution de la Sainte Eucharistie
qui nourrit des foules depuis plus de 2000 ans ? Remarquons aussi la
pédagogie de Jésus : non seulement Il valorise le peu que nous offrons
mais Il saisit l’occasion pour nous faire coopérer à Son œuvre salvifique,
Jésus ne se réserve pas la joie de donner le pain mais Il fait des apôtres ses
coopérateurs « étant ses coopérateurs,
nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain écrit St Paul
dans la 2 Corinthiens 6 » Le moment n’est-il pas venu d’appliquer ici la
première lecture de ce jour :
"Vous tous qui avez soif, venez, voici de
l'eau ! Même si vous n'avez pas d'argent, venez acheter et consommer, venez
acheter du vin et du lait sans argent et sans rien payer."
N’est-ce pas inouï ? Non seulement Dieu se donne
tout entier en Son Fils Bien-aimé mais Il fait avec nous, une alliance
éternelle ! Dieu n’a pas peur de notre pauvreté, de notre indigence, Dieu
n’est pas effrayé par nos lourdeurs, Dieu se lie à nous, Dieu nous prend pour
ses alliés ! N’est-ce pas un peu fou ? Sans doute si, mais Dieu est
fou d’Amour, et son moteur, son but c’est notre salut, et pour nous sauver Il
acceptera la crucifixion en son Fils.
« Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne
nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? »
"Tous mangèrent à leur faim et,
des morceaux qui restaient, on ramassa douze paniers pleins. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille, sans
compter les femmes et les enfants !"
Notons ici le
nombre de corbeilles pleines : 12 ! c’est le nombre des tribus
d’Israël
c’est aussi le nombre des apôtres, c’est l’ouverture à l’universel Dieu, en Jésus, avec rien, accueille et nourrit l’humanité entière ! D’une foule, Jésus fait une communauté de frères qui se nourrit à la même table de la Parole et du pain ! Avec Jésus, nul n’est exclu, chacun trouve une place, chacun est admis tel qu’il est pauvre et mendiant, car devant Jésus, nous ne sommes que des mendiants affamés et assoiffés et nous oserions encore repousser nos frères moins bien lotis ? L’extraordinaire, avec Jésus c’est que Jésus Lui-même fait partie du cercle, Jésus mendie notre amour et nous mendions le Sien ; Comme il est beau et grand et sublime d’appartenir à une telle famille ou nul ne peut se croire supérieur à l’autre car chacun reçoit tout, absolument tout de ce Dieu d’Amour qui Lui-même se reçoit de son Père…ce n’est pas pour rien qu’Il cherche à s’isoler pour mieux L’entendre et Lui parler ! Dès lors :
c’est aussi le nombre des apôtres, c’est l’ouverture à l’universel Dieu, en Jésus, avec rien, accueille et nourrit l’humanité entière ! D’une foule, Jésus fait une communauté de frères qui se nourrit à la même table de la Parole et du pain ! Avec Jésus, nul n’est exclu, chacun trouve une place, chacun est admis tel qu’il est pauvre et mendiant, car devant Jésus, nous ne sommes que des mendiants affamés et assoiffés et nous oserions encore repousser nos frères moins bien lotis ? L’extraordinaire, avec Jésus c’est que Jésus Lui-même fait partie du cercle, Jésus mendie notre amour et nous mendions le Sien ; Comme il est beau et grand et sublime d’appartenir à une telle famille ou nul ne peut se croire supérieur à l’autre car chacun reçoit tout, absolument tout de ce Dieu d’Amour qui Lui-même se reçoit de son Père…ce n’est pas pour rien qu’Il cherche à s’isoler pour mieux L’entendre et Lui parler ! Dès lors :
« qui pourrait nous séparer de l’amour de l’Amour du
Christ J'en ai la certitude : ni la mort ni la
vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l'avenir, ni les
astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra
nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur. »
Dès lors n’ayons pas peur
de donner et de nous donner, en regardant Jésus n’ayons pas peur de devenir un
bon pain pour nos frères !
L' Ermite
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