samedi 23 août 2014

POUR TOI, QUI SUIS-JE ?


VINGT ET UNIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Matthieu 16, 13-20


« Je mettrai sur son épaule la clef de la maison de David : s'il ouvre, personne ne fermera ; s'il ferme, personne n'ouvrira. »

N’est-il pas surprenant et réconfortant d’entendre ces Paroles dans la bouche du Prophète Isaïe qui intervient environ 735 ans avant la venue de Jésus.
Nous retrouvons cet oracle en conclusion de l’Évangile de ce jour, quelle merveille, quelle force, quel encouragement pour notre foi aux jours de fragilité. Jésus, nous le savons, n’est pas venu abolir mais accomplir, parfaire :

« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes; je ne suis pas venu abolir, mais parfaire.  Car, je vous le dis en vérité, jusqu'à ce que passent le ciel et la terre, un seul iota ou un seul trait de la Loi ne passera pas, que tout ne soit accompli. »  dit-Il en Mat au ch.5

Mais suivons Jésus dans son déplacement. Dimanche dernier, Jésus nous entraînait en milieu païen avec cette cananéenne venue implorer la guérison de sa fille. Aujourd’hui, Jésus et ses disciples ont rejoint les confins d’Israël, en cette Galilée des nations où la foi est souvent en danger. Chemin faisant, Jésus fait un sondage d’opinion, dirions-nous aujourd’hui. Jésus interroge ses disciples sur ce qui se dit de LUI !

 « Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? »

Nous nous souvenons de la suite : pour ses contemporains, Jésus est un point d’interrogation ? Les uns le prennent pour Jean-Baptiste, d’autres pour Elie ou l’un des Prophètes, personne n’est à même de dire qui est le Fils de l’homme.

« En ce temps-là, Hérode le tétrarque apprit ce qui se publiait de Jésus, et il dit à ses courtisans: " C'est Jean-Baptiste ! Il est ressuscité des morts » : Mt 14, 1

Les apôtres rapportent honnêtement ce qu’ils entendent. Le plus important dans ce sondage, n’est-ce pas la question directe posée aux apôtres eux-mêmes ? Se faire les interprètes de ce qu’ils entendent est enfantin, mais engager une réponse personnelle, exprimer le fond de sa pensée, dire, avec sincérité comment chacun reçoit, dans son être profond, cet étonnant compagnon de route qu’est Jésus,
engage l’aujourd’hui mais aussi toute la vie à venir.

Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

Cette question nous est posée, personnellement aujourd’hui : Yvon, Marie Claire, Brigitte, Georgette, Jacques, Marie, Nicole, Huguette, Edmond, Claude et chacun peut ajouter son prénom, Guillemette, Jeanne-Françoise, pour toi qui suis-je ? La réponse est dans notre cœur, non dans des formules toutes faites ! Jésus nous le demande aujourd’hui. Suis-je ce gadget que tu prends et délaisses au gré de tes humeurs ou bien ce roc sur lequel est bâtie la maison de ta vie ?

« La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents on soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, et elle n'a pas été renversée, car elle avait été fondée sur la pierre. »  (Matthieu 7)

Autrement dit : vienne l’épreuve, sous toutes ses formes resteras-tu amarré à ma Barque, resteras-tu ancré, en ton Sauveur, du fond de ta nuit, sauras-tu me dire comme Mère Térésa « je ne vois rien, mais je sais que Tu es là » et je t’aime !

La foi demande qu’on adhère, sereinement, à la pensée et à la volonté de Dieu, quoiqu’il arrive, quoiqu’il nous arrive ! Jésus ne nous demande pas de faire un copier/coller, Jésus nous demande d’engager notre vie dans ses pas quels que soient les cailloux qui écorchent nos pieds, notre cœur. Jésus nous demande de Lui faire confiance, de Lui donner notre confiance, une confiance indéfectible, solide comme le roc ! Pas une foi timide, bredouillante, cachée sous le boisseau,

 « On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. »  (Matthieu  5)

mais une foi vraie, vivante et agissante qui ne se rebelle pas à la moindre incompréhension, difficulté, contradiction ! Une foi qui reste attachée à la Barque-Église malgré ses limites forcément humaines, car notre roc, c’est le Christ, et l’Église en détient les clefs !

Pierre confesse ce que lui inspire ce compagnonnage de Jésus, Pierre l’impétueux, le poltron aussi (Jésus nous prend avec nos qualités et nos limites) Pierre, d’un jet avec force et amour déclare

« Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! » 

Jésus, qui connait Pierre, qui sait ses limites, déclare à son tour :


Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.

Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.

Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » 

Nous retrouvons ici les clefs annoncées par Isaïe. En réponse à sa Profession de Foi, Pierre reçoit une primauté qui n’est pas celle d’un pouvoir mais celle d’un service et d’une responsabilité plus grande pour affermir ses frères dans la foi et les aléas qu’elle peut connaître dans toute vie.

« J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères. »  (Luc  22)


C’est Jésus qui bâtit son Église sur Pierre
 et non le contraire, Pierre et ses successeurs sont invités, à écouter ce que notre Dieu veut bien leur dire au cœur de leur cœur pour le transmettre à l’humanité tout entière et lui permettre ainsi de rendre gloire au Dieu vivant et vrai qui ne cesse d’agir notre monde à travers ceux qui savent se retirer, faire silence, écouter  pour entendre sa voix dans l’aujourd’hui de la foi et de l’Amour.


Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la science de Dieu ! 
Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables !
Qui a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ?
Qui lui a donné en premier, et mériterait de recevoir en retour ?
Car tout est de lui, et par lui, et pour lui.
À lui la gloire pour l'éternité ! Amen.



Vogue l'EGLISE !

L'Ermite

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